Par Olivier Roduit
Infographie : Régine Bindé

Par Olivier Roduit
Infographie : Régine Bindé
Par Pascal Bovet
Photos: Jean-Claude Gadmer
L’image a sa valeur, et sa riche histoire se tisse sur les deux rives du Léman pour s’arrêter à l’église d’Evian.
Au XVe siècle, sous la protection de la maison de Savoie, les monastères d’Orbe et de Vevey prospèrent. Loyse de Savoie (1471-1531), veuve à 19 ans, entre au couvent d’Orbe et offre lors de son accueil une image de la Vierge Marie à l’Enfant, en bois sculpté polychrome.
La Réforme chasse les Clarisses des monastères et les religieuses d’Orbe cherchent refuge auprès de la maison de Savoie, restée catholique.
Malheur pendant le voyage de Vevey à Evian : une tempête met à mal le bateau et sa cargaison. L’image de bois flotte et touche terre à Meillerie, fameuse carrière de pierre. Les sauveteurs la remettent aux destinataires, les Clarisses d’Evian, qui la gardent précieusement et la cacheront durant la Révolution française.
Dernier déplacement : l’image est confiée à un notaire, puis remise à la cure d’Evian.
Depuis 1827, Notre-Dame de Grâce (ou de miséricorde) est face à un représentation de Loyse de Savoie, sa donatrice, dans une chapelle jouxtant le chœur de l’église où elle reçoit nombre de visites et de prières de fidèles.
L’auteur en est inconnu ; la rondeur des personnages n’est pas sans ressemblance avec Notre-Dame de Lausanne. L’oiseau que porte l’enfant Jésus fait allusion à un texte apocryphe racontant que l’enfant Jésus façonnait des oiseaux avec de la terre et leur donnait vie en soufflant sur eux…
Texte par Véronique Denis
Photo: DRCe mot « catéchuménat » est peut-être un mot inconnu pour beaucoup de lecteurs de L’Essentiel. Le Concile Vatican II (1962-1965) a encouragé cette pratique qui date pourtant des premiers siècles du christianisme. La plupart d’entre nous avons été baptisés bébés et nous avons suivi le catéchisme qui nous a préparés à recevoir les sacrements du pardon, de l’eucharistie et de la confirmation. C’était le parcours normal et habituel. Mais depuis quelques années, le baptême conféré aux petits enfants n’est plus la coutume. Nombreux sont les enfants en âge de scolarité, des jeunes ou des adultes qui demandent à être baptisés. Le catéchuménat devient pour eux le cheminement qui les conduira aux trois sacrements de l’initiation chrétienne que sont le baptême, la confirmation et l’eucharistie.
Le catéchuménat offre aux enfants-jeunes-adultes qui se mettent en route un lieu de réflexion sur les questions du sens de la vie et permet de découvrir progressivement Jésus-Christ, la Parole de Dieu et la foi de l’Eglise.
Le parcours catéchuménal est rythmé par des étapes : l’entrée en catéchuménat (le signe de croix est fait sur le catéchumène. Il marque sa nouvelle appartenance au Christ), l’appel décisif présidé par l’évêque (le prénom est inscrit sur un registre), la célébration des scrutins (scruter son cœur et se préparer à accueillir de façon inconditionnelle le pardon de Dieu). Au terme de ce cheminement, lors de la Vigile pascale, les catéchumènes reçoivent les trois sacrements de l’initiation. Pour notre diocèse, les adultes participent à la célébration à la cathédrale de Sion, présidée par
Mgr Jean-Marie Lovey et les enfants le vivent en paroisse.
Dans ce numéro, partons à la découverte du catéchuménat au travers de différentes expériences vécues en Suisse romande, et de façon plus particulière, dans notre secteur.
Laissons-nous interpeller par ces témoignages et, avec les catéchumènes, vivons notre foi dans l’audace et l’adoration.
Texte par Dominique Carruzzo
Dessin: JicLe catéchuménat est un service d’Eglise qui offre un accompagnement aux personnes qui cherchent Dieu. Ce cheminement les conduira vers les sacrements de l’initiation chrétienne : baptême, eucharistie et confirmation. Il s’adresse aux adultes qui désirent recevoir le baptême, ou qui veulent se préparer aux sacrements de l’eucharistie ou de la confirmation et aux enfants qui souhaitent vivre le sacrement du pardon ou de l’eucharistie avec leurs camarades et qui demandent le baptême.
Le parcours offre un accompagnement personnel au catéchumène, l’accompagnant le rejoint dans sa vie de foi et lui fait découvrir le sens du baptême. Dans la mesure du possible, il est également intégré à un cheminement de catéchèse pour percevoir le sens de la communauté. Le parcours est aussi rythmé par des célébrations en paroisse et au niveau du diocèse.
Les personnes que j’ai accompagnées avaient déjà le cœur ouvert à la présence de Dieu, elles ressentaient un appel et un désir profond de mieux le connaître. Ensemble, nous avons fait un bout de chemin, vécu des partages autour de la Parole de Dieu. En paroisse, lors de la célébration d’entrée en catéchuménat, les futurs baptisés sont accueillis et présentés à la communauté qui est invitée à prier pour eux. J’ai vu de la joie dans les yeux de la jeune Africaine présentée à Fully lorsqu’une grand-maman est venue la féliciter et l’embrasser. L’amour de Dieu passe par notre amour pour l’autre.
Les rencontres de formation organisées par le diocèse favorisent le contact avec d’autres personnes qui entreprennent la même démarche. Suite à l’appel décisif célébré par l’évêque au début du Carême, les futurs baptisés sont invités à vivre une préparation plus intense, qui tient plus de la retraite que de la catéchèse. Ils sont invités à contempler le Christ, source de lumière et de vie.
La célébration des scrutins parle au cœur de chacun. Le catéchumène s’agenouille devant l’autel et se fait tout petit devant l’amour inconditionnel de Dieu pour lui. Ce moment fort et intense ne laisse aucune des personnes présentes indifférentes, elles sont touchées au plus intime de leur être, de leur foi. L’Esprit travaille le cœur du catéchumène et le conforte dans sa foi et rejoint également le cœur de chacun. Après tout ce cheminement, lors de la Veillée pascale, Mgr Lovey accueille les catéchumènes du diocèse à la cathédrale pour leur donner le sacrement du baptême, de la confirmation et de l’eucharistie.
Etre papa aujourd’hui, ce n’est pas toujours simple! Hier non plus à vrai dire, même si les défis n’étaient pas les mêmes. Quelques repères pour les pères, à l’école de saint Joseph fêté le 19 mars.
Par Bertrand Georges
Photo: Pixabay, LddLes Evangiles parlent assez peu de Joseph et ne rapportent aucune de ses paroles. Pourtant l’Eglise le reconnaît comme « le serviteur fidèle et prudent à qui Dieu confia la Sainte Famille. » 1 En cela, il a quelque chose à dire aux pères de famille.
Joseph le charpentier a sans doute transmis à Jésus la dignité du travail et la persévérance dans le labeur.
Il parlait peu, mais il était présent, vraiment présent, dans ces moments où rien d’éclatant ne se passe, mais où quelque chose passe. Dans la gratuité se transmettent des réalités de la vie qui ne s’apprennent pas dans les écoles. Les enfants ont besoin de ces moments partagés pour se situer et découvrir leur identité profonde.
L’Evangile dit de Jésus qu’il était soumis à Marie et Joseph 2. Les limites posées, lorsqu’elles ne brident pas, structurent et rassurent. Jésus a dû lui aussi grandir en sagesse, en taille et en grâce 3. J’imagine volontiers Joseph encourageant son fils. Quoi de plus motivant pour un garçon de sentir son papa être fier de lui ! Qu’est-ce qui édifie davantage la confiance d’une jeune fille que l’admiration de son papa qui la trouve si jolie (et qui le lui dit) ?
Enfin, Joseph était un homme solide dans l’épreuve. Lorsque qu’il fallut quitter le foyer de Nazareth pour le recensement alors que Marie était enceinte, lorsque, Jésus à peine né, ils durent fuir en Egypte parce qu’Hérode en voulait mortellement à l’enfant, Joseph nous enseigne à cheminer dans l’obscurité sans nous décourager, à croire malgré tout, à avancer, à faire confiance au Père.
1 Préface pour la fête de saint Joseph
2 Lc 2, 51
3 Lc 2, 52
« Je vous salue Joseph, vous que la grâce divine a comblé ; le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux ; vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse, est béni. Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen. »
Depuis le printemps 2011 une lampe à huile représentant une colombe est posée sur l’autel de notre chapelle. Dimanche après dimanche, durant l’adoration du mercredi et chaque fois que nous nous retrouvons pour prier, une petite flamme brille, vacille, têtue et obstinée.
Texte et Photo par Sylvie HumbertCette lampe à huile nous l’avons achetée à Taybeh, commune située à 30 kilomètres de Jérusalem, dans les territoires occupés de Cisjordanie en Palestine, et à 60 kilomètres d’Amman en Jordanie. Ce village de 1300 habitants, tous chrétiens de rites Byzantins, Orthodoxes grecs et catholiques Romains, est perché sur une hauteur surplombant la vallée du Jourdain.
Les villageois ont une vie rude, l’approvisionnement n’y est pas toujours assuré, les services publics sont inexistants. La population a diminué de plus des deux tiers en quelques années, mais ceux qui restent sont bourrés d’espérance, encouragés par le curé catholique qui se démène pour trouver des fonds afin de construire des écoles (ou sont accueillis aussi les enfants musulmans des villages voisins), des maisons de retraite, centre d’accueil, etc. et aussi un atelier d’artisanat dans lequel sont fabriquées les lampes à huiles en céramique décorées du rameau d’olivier et baptisées « lampes de la paix ».
Le projet fou des gens de Taybeh, lancé en 2004, est parti d’un constat simple : dans le conflit qui meurtrit la Terre Sainte, Israéliens et Palestiniens ont essayé toutes sortes d’actions violentes et non violentes pour tenter d’y mettre fin. Toutes ces tentatives sont restées vaines et aujourd’hui la situation semble sans issue. En dernier recours ils adressent donc une prière au Seigneur et espèrent que plus de 100’000 lampes brillent un peu partout dans le monde au service de la paix et en particulier la paix là où Jésus est né, a grandi, a marché, enseigné, est mort et est ressuscité.
Lorsque nous allumons cette lampe, nous rejoignons les croyants du monde entier dans leur prière pour la paix en Terre Sainte.
Pour en savoir plus : http://www.taybeh.info/fr/index.php
« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matthieu 5, 9)
Seigneur, aide nous à être des artisans de paix pour la Terre Sainte.
« Que le Seigneur de la Paix vous donne lui-même la Paix en tout temps et de toute manière. » (II Thessaloniciens 3, 16)
Seigneur, donne la paix en cette Terre Sainte à ta manière.
« Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait. » (Ephésiens 2, 14)
Seigneur, sois notre paix et détruis le mur de séparation qui divise la Terre Sainte.
« Je suis la lumière du monde. » (Jean 8, 12)
Seigneur, aide-nous à être des lumières pour la Terre Sainte.
« Ils briseront leurs épées pour en faire des socs de charrue et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, On n’apprendra plus à faire la guerre. » (Isaïe 2, 4)
Seigneur, accomplis maintenant cette promesse sur la Terre Sainte.
« Mais Esaü, courant à la rencontre de Jacob, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa en pleurant. » (Genèse 33, 4)
Seigneur, aide les habitants de la Terre Sainte à suivre l’exemple de Jacob et Esaü et à se réconcilier les uns avec les autres.
« Ta parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route. » (Psaumes 119, 105)
Seigneur, lorsque nous allumons cette lampe, laisse ton Esprit entrer dans les cœurs en Terre Sainte, et qu’elle soit une lampe pour leurs pas et une lumière pour leur route.
« Je vous laisse la Paix, je vous donne ma Paix. » (Jean 14, 27)
Seigneur, nous te remercions pour ta Paix et nous voulons la faire grandir en Terre Sainte.
Amen
Propos recueillis par Dominique Carruzzo
Dessin : Jic
Je m’appelle Bernadette Rieille, j’ai 27 ans et je me prépare à recevoir le sacrement de la confirmation.
Lorsque j’étais enfant, j’ai été impliquée dans la vie de l’Eglise de mon village de Saxon. Puis, vers l’âge de 10 ans, j’ai déménagé dans le canton de Vaud et les circonstances de la vie ont fait que je me suis petit à petit éloignée de la foi.
Il y a un an, ma demi-sœur de 15 ans m’a demandé d’être sa marraine de confirmation, ce que j’ai accepté. Mais pour cela, il était nécessaire que je fasse moi-même le parcours de la confirmation. Je pense aujourd’hui qu’à travers la demande de ma sœur, c’est Dieu qui est venu me montrer qu’il est toujours là derrière chacun de mes pas et qu’il a attendu que je sois prête à recevoir son message. Je me réjouis de recevoir le sacrement de confirmation lors de la veillée pascale à la cathédrale de Sion.
Par Valérie Pianta
Photo: Famille Pianta
Peu avant sa naissance, les parents de notre petite-fille nous ont demandé de planter un arbre pour leur enfant, de le planter sur la terre de la maison familiale. Une adorable petite fille est née peu avant l’hiver et nous attendons le début du printemps pour planter cet arbre demandé pour elle par ses parents. Qu’est-ce que cela signifie de planter un arbre pour la naissance d’un enfant ?
L’arbre et l’enfant se donnent la main symboliquement ; de près, de loin, ils grandiront ensemble enracinés chacun selon ses besoins dans ce qui est essentiel à la vie : la terre.
En plantant un arbre pour notre petit-enfant, nous signifions l’importance de cet enracinement qui fait vivre. Nous lui rappellerons qu’il peut devenir aussi solide que lui.
L’arbre est un puissant symbole de la terre, de l’enracinement, de la croissance, de la solidité, de la lumière captée pour développer son ramage, de sa vocation à être espace de vie pour abriter les oiseaux du ciel… comme l’enfant qui ne peut grandir bien, qu’enraciné dans la profonde terre de l’amour d’une famille. Comme pour l’arbre, quand les conditions sont réunies, la croissance se fait par étapes, lentement, nourrie de la lumière de l’amour et de l’eau de la tendresse, et permet aux racines de l’être de lui assurer la sécurité, lorsqu’il faut affronter les différentes tempêtes de la vie.
Dans ce geste de planter un arbre, l’importance de la famille est donc ouvertement signifiée. D’ailleurs nous parlons bien d’arbre généalogique lorsque nous évoquons notre ascendance… Cela signifie clairement que notre histoire personnelle est enracinée dans une histoire plus vaste qui est celle de nos origines connues ou inconnues et que nous sommes porteurs, transmetteurs de la vie qui s’étend comme un vaste feuillage.
L’arbre affronte des tempêtes, parfois il y a des cassures, mais en le regardant, pensons au petit enfant dont il est devenu le compagnon symboliquement, petit enfant qui grandit et dont la vie sera comme pour chacun de nous balisée de moments difficiles.
Si nous, chrétiens, percevons les épreuves de la vie comme des croix à porter, accrochons notre foi à la croix de Jésus qui a fleuri comme un arbre à travers la Résurrection, et qui nous signale que nos croix sont aussi appelées à fleurir après les hivers de la souffrance et des peines. La Croix fleurie comme un arbre au printemps nous rappelle ces résurrections vers lesquelles nous nous acheminons quotidiennement.
En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.
Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRLetizia Monti. Vaudoise très engagée dans la mission italophone de la paroisse de Renens. Tout en remerciant nos évêques de la possibilité qui lui est donnée de les interroger, Letizia pose ces questions à Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes de Suisse romande :
– Pourquoi une femme ne peut-elle pas être prêtre ?
– Est-elle considérée comme inférieure à l’homme ?
– Est-ce qu’une femme peut être garde suisse ?
Si non, pourquoi ?
Chère Letizia,
Une chose est sûre : on passe aujourd’hui pour un extraterrestre quand on ose affirmer des spécificités féminines ou masculines. La tendance est à : si différence il y a, pas besoin de s’y tenir…
Comme catholiques, nous avons une référence, Jésus. Pas sûr, que nous ayons encore tout bien compris et bien appliqué de Lui ! Il ne joue jamais le jeu des discriminations de son époque, même pas envers la femme coupable prise en flagrant délit d’adultère ou la femme prostituée. Et il appelle sa mère « femme », femme par excellence. En plus d’être sa mère, Marie est là à tous les moments clés de sa vie, de sa mort et de ses apparitions. Ce n’est pas rien ! Bien au contraire… Et Marie-Madeleine sera celle qui annonce sa résurrection à ses apôtres.
Et que sait-on de saint Paul ? Si d’une part, il demande aux femmes de se taire dans certaines assemblées (1 Co 4, 34-35), ou de se couvrir la tête à certaines occasions (1 Co 11, 5-10), ou encore d’être soumises à leur mari (Eph 5, 21-28), d’autre part, il a quantité de collaboratrices dans l’évangélisation et la prédication : Lydie (Ac 16, 13-15), Prisca (Ac 18, 26), Chloè (1 Co 1, 11), Phoebé (Rm 16, 1-2), Marie (Rm 16, 6), Evodie et Syntyché (Ph 4, 2-3)… Et puis, c’est aussi saint Paul qui va à l’essentiel : « Il n’y a ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre, ni homme, ni femme. Car vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. » (Ga 3, 28)
Dans notre grande Tradition, nous avons donc tout pour être modernes : être homme ou femme n’est pas un simple code culturel à appliquer, ni des habitudes à perpétuer sans s’interroger. « Homme et femme, il les créa, à son image. » (Gn 1, 27)
Et nous avons tout pour être prophétiques : s’épanouir en tant qu’homme ou en tant que femme, c’est accomplir notre être humain, féminin ou masculin. On peut alors accueillir aussi bien l’appel par Jésus de douze hommes, qui n’ont pas choisi mais ont été choisis par lui, que la collaboration de Paul avec sept femmes, dont les noms ont été trop vite oubliés.
Qui est appelé à être prêtre selon Jésus ? Question de foi. Qui est appelé à être garde suisse ? Question de convenance. La première fait partie de la Révélation. La deuxième pas ! Tu vois les enjeux ?
+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes
A l’occasion du concert du Vendredi saint, l’Ensemble Vocal Renaissance rend hommage à Charles Gounod dont nous célébrons le bicentenaire de la naissance cette année. Son directeur Damien Luy a porté son choix sur une œuvre de circonstance, Les Sept Paroles du Christ sur la Croix. Presque d’allure archaïque et très sobre, l’œuvre présente pourtant des atmosphères saisissantes, telles le double-chœur conclusif sur « Père, je remets entre Tes mains mon esprit », qui émeut par sa luminosité quasi surnaturelle et l’expression de confiance qui s’en dégage. L’œuvre sera colorée des sons d’un petit orgue (Jean-David Weber), et d’un violoncelle (Ruth Bonucelli-Bovier).[thb_image lightbox= »true » image= »2667″]
Fondé en 1964, le chœur mixte assure les offices festifs, mais aussi ordinaires de la paroisse de Martigny-Bourg. Son effectif est fluctuant, il oscille entre 25 et 35 suivant les années. Depuis maintenant près de 26 ans, le chœur Saint-Michel chante sous la baguette de Dominique Delaloye. Chœur d’église par vocation, la société participe également aux différentes fêtes de chants profanes du canton. Dans une ambiance chaleureuse où l’humour a ses droits de noblesse, les répétitions sont autant de moments agréables à partager. Les concerts se préparent à un rythme bisannuel, la sortie familiale alterne avec un voyage de quelques jours. C’est ainsi que le chœur a vu Varsovie, Marseille, Vienne, Venise et même Dublin. Après avoir fêté ses 50 ans d’existence, il prépare actuellement le jubilé de l’église qui sera fêté à Pâques avec une superbe messe de Jacob de Haan. Depuis près de 7 ans, Mme Sandra Moulin-Michellod assure la présidence de la société avec son dynamisme habituel.
Pâques 2018 : une messe festive pour le jubilé
Pour marquer le jubilé de l’église, le chœur Saint-Michel interprétera la Missa Brevis de Jacob de Haan. Il sera accompagné par le Quatuor de l’Edelweiss. Cette pièce célèbre le millénaire de la naissance du pape Léon IX, pape alsacien né en 1002 à Eguisheim. Les célébrations du jour de Pâques et de la Saint-Michel 2018 seront enrichies par cette musique moderne et généreuse qui voit le chœur dialoguer avec le quatuor. Des timbales se joindront à l’ensemble qui se prépare activement pour nous offrir une interprétation sobre et profonde de cette Missa Brevis, mais aussi belle et enjouée avec un « benedictus » de toute beauté.
Contact : Sandra Moulin, présidente 027 722 70 80 ou 079 782 19 24 ou sandra.moulin@bluewin.ch
Prier « Notre Père » aujourd’hui ?
Le 51e millésime des Rencontres œcuméniques de Carême, ouvertes à toutes et à tous sans nulle condition d’appartenance, propose comme thème « le Notre Père » dont on parle beaucoup cette année ! Deux personnalités de grande qualité nous feront le bonheur du partage de leur réflexion, de leur action et de leur art et un spectacle original de danse nous conduira à un autre niveau d’approfondissement de cette prière universelle.
Aujourd’hui comme hier, la prière fait question. Prie-t-on encore ? Qu’est-ce que prier ? Et quand on prie, est-ce une récitation de prières rabâchées, ou à l’inverse un pur élan de subjectivité ? Tant de questions que la liste pourrait en être longue…
Mercredi 7 mars à 20h15
Salle des combles, Ecole primaire de Vandœuvres, Route de Pressy 4
Notre Père : un chemin de spiritualité œcuménique
Elisabeth Parmentier, professeure à la Faculté de théologie de Genève
Mardi 13 mars à 20h15
Temple de Chêne-Bougeries, route de Chêne 153
Notre Père : avec Nicolas de Flüe, un chemin de miséricorde et de paix
François-Xavier Amherdt, prêtre et professeur de théologie à l’Université de Fribourg
Mardi 20 mars à 20h15
Eglise évangélique de Cologny, Route de la Capite 114
Donner du sens à la vie : spectacle de danse et une méditation inspirées par le Notre Père
Le spectacle est une création originale de Sabrina Taoutaou, professeure de danse classique et contemporaine
Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude GadmerSur un ton de confidence, un ami, un parent, un collaborateur dévoile sa faiblesse. La déclaration peut être alarmante, ou minimisante, ou simplement réaliste. La confidence appelle votre communion : tu peux compter sur moi… n’hésite pas. De nouvelles solidarités peuvent naître.
On envisage des suppléances, pour les enfants, pour le ménage.
On calcule, on spécule, on s’inquiète : c’est grave ou léger ? Pour combien de temps ? Comment cela peut-il évoluer ? Faudra-t-il prévoir un placement ?
Puis l’aspect financier : chacun connaît le prix de la santé quand elle s’absente ! Mais notre chère sécurité est alors précieuse.
Cela n’arrive-t-il qu’aux autres ? On découvre nombre de personnes qui ont passé par la maladie et qui en sont sorties renforcées. Il ne faut pas voiler la face de ceux pour qui elle fut fatale.
Oh ! les bons conseils : tu devrais manger ceci plutôt que cela…
L’imperfection fait partie de la vie physique et psychique qui n’est pas illimitée ; notre société s’emploie à en diminuer les effets néfastes, souvent par des moyens financiers précieux. Mais un cœur qui bat à côté d’un ami ou d’un parent en difficulté reste le premier pas vers la guérison.
Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude GadmerUne église est ordinairement l’œuvre d’une communauté qui l’a désirée. Mais l’histoire nous montre que la piété populaire est capable de donner des formes locales à des représentations universelles. Certaines sont ensuite adoptées par l’institution Eglise.
La cité de Gruyères possède au moins deux œuvres de ce type, des « calvaires ». Placées en plein air, elles sont protégées des intempéries et souvent décorées. L’une, de taille plus grande est en belle place à la rue centrale ; l’autre plus discrète, vous accueille devant la cure paroissiale, proche de l’église.
Ce calvaire est très sobre : le Christ en croix, accompagné de Marie et de saint Jean. La couleur locale est dans le décor naturel : sapin vert et tavillons, comme la couverture des anciens chalets d’alpage. Ainsi une scène de la passion se pare des airs de la Gruyère.
La scène est de nature triste et la sobriété des formes et des couleurs conduit à l’essentiel. Elle redit en image que la première croyante qui a reçu le Verbe de Dieu et le plus jeune disciple qui a suivi Jésus forment une famille nouvelle et spirituelle : voici ton fils, voici ta mère. (Jean 19, 26-27)
Le calvaire ici représenté, se distingue d’une Pietà qui représente Marie supportant le corps de son Fils descendu de la croix.
Campagne œcuménique 2018. – Action de Carême (ADC), Pain pour le prochain (PPP) et Etre Partenaires (EP) ont décidé de dédier la campagne œcuménique 2018 à la transition : un changement de cap indispensable si l’humanité ne veut pas se saborder. Une transformation à laquelle nous pouvons toutes et tous contribuer.
Par le Comité Action de Carême
Photos: www.voir-et-agir.ch
La campagne de cette année est placée sous le signe du changement. Les initiants entendent montrer que nous pouvons tous contribuer à la sauvegarde de la Terre : à condition de changer notre mode de vie. Le Carême n’est-il pas un moment de l’année idéal pour méditer et réveiller notre conscience ?
Nous nous inquiétons toutes et tous de l’évolution du monde : les tensions politiques, les inégalités et la crise climatique ne cessent en effet de s’aggraver. Les personnes qui en souffrent le plus sont celles qui sont déjà démunies. Le pape François, dans son encyclique Laudato si’, fait lui aussi ce constat : « Ces situations provoquent les gémissements de sœur terre, qui se joignent au gémissement des abandonnés du monde, dans une clameur exigeant de nous une autre direction. » (LS 53) C’est à ce niveau qu’agit la campagne œcuménique 2018 : en présentant des exemples de changement qui peuvent nous inspirer et nous encourager à y apporter notre contribution.
Extraits de la lettre de présentation de la campagne 2018 – www.voir-et-agir.ch
IDéES POUR AGIR. – A travers cette nouvelle campagne, nos œuvres esquissent des pistes pour de nouvelles actions qui ne pourront aboutir qu’avec la participation de personnes qui s’engagent. Dans le cadre d’une paroisse, d’une association, à l’école, ou à titre privé comme la journée des roses équitables vendues à la sortie des messes les 10 et 11 mars ou le pain du partage : du 14 février au 1er avril 2018, des boulangeries de toute la Suisse vendront du pain signalé d’un petit drapeau ; pour chaque pain vendu, 50 cts sont versés à nos projets en Afrique, Asie et Amérique latine.
SIGNEZ LA PéTITION. – Les plantations de palmiers à huile violent les droits humains et détruisent l’environnement. A l’aide d’une pétition en ligne, Action de Carême demandent aux grands distributeurs suisses de diminuer le nombre de produits contenant de l’huile de palme.
Les plantations de palmiers à huile dans la ceinture tropicale détruisent les forêts tropicales, sont responsables des brûlis et menacent la biodiversité. Cela n’affecte pas seulement la nature et les animaux : des familles entières sont déplacées, perdent leurs moyens de subsistance en voyant leurs champs détruits.
Joignez-vous à notre demande et signez notre pétition : voir-et-agir.ch
Manuela Hugonnet collabore avec Nassouh Toutoungi, curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel.
A l’occasion du premier dimanche de février, traditionnellement consacré à l’apostolat des laïcs, nous avons passé une journée en compagnie d’une laïque de choc, Manuela Hugonnet, alias Mme Solidarité au sein de l’Eglise catholique neuchâteloise. Une femme engagée en Eglise depuis plusieurs lustres. Elle ne conçoit son action que placée sous le signe de la rencontre avec l’autre et de l’œcuménisme.
Par Claude Jenny
Photos: Jean-Claude Gadmer
En tant que responsable du service de la Solidarité en terre neuchâteloise, Manuela Hugonnet a notamment pour rôle d’assurer une présence de l’Eglise catholique auprès des migrants, donc dans les divers centres de requérants d’asile cantonaux. Ainsi, par exemple, se joint-elle à un petit noyau de bénévoles pour apporter une animation ludique aux enfants de requérants un après-midi par semaine.
A l’aise avec les migrants…
Mais lorsque le centre est situé dans un hôtel désaffecté à la Tête-de-Ran et que la météo est hivernale, il faut une belle motivation et aimer la conduite sportive pour assumer son engagement. A l’arrivée au centre, la récompense est toutefois immédiate: les enfants d’une famille kurde accourent, tant ils savent apprécier toute visite en ce lieu isolé, et celle que beaucoup appellent Manu est merveilleusement à l’aise. Tout en jouant, elle partage avec eux joies et peines. En français de préférence, mais au besoin dans une autre langue. Lorsque l’on en parle une demi-douzaine, le dialogue devient toujours possible pour cette ancienne enseignante d’origine portugaise arrivée en Suisse à l’âge de 8 ans et active en Eglise depuis plus de vingt ans, comme bénévole d’abord et agente pastorale ensuite.
… et avec les autres Eglises
Le dialogue – « il ne peut être qu’interreligieux » affirme-t-elle de manière péremptoire – est la clef de voûte de l’action de Manuela. Elle le vit donc à la pleine lumière de l’œcuménisme. Nous l’accompagnons au siège de l’Eglise réformée neuchâteloise pour un échange avec Jacqueline Lavoyer, responsable du bénévolat au sein de l’EREN. « Elle a été mon mentor, elle m’a tout expliqué lorsque, il y a deux ans, j’ai passé du service de la catéchèse à celui de la solidarité. » A l’évidence, les deux femmes ont en commun une volonté de bâtir un œcuménisme de terrain.
Manu cultive cet élan à travers l’aide aux migrants, l’Action de Carême, la Semaine pour l’unité des chrétiens, Missio, l’Action Jeûnes solidaires, le Groupe de dialogue interreligieux, etc. « Lorsque je suis entrée en fonction il y a deux ans, confie-t-elle, j’ai trouvé le cahier des charges un peu effrayant en tant que seule salariée pour le Service Solidarité et à 70%, mais je me suis dit que si le vicaire épiscopal (réd./Jean-Jacques Martin à l’époque) voulait me confier cette mission, c’est qu’il s’agissait d’un défi que je devais relever et je me suis vite sentie à l’aise dans cette activité. » Il est vrai que pour Manuela, comme pour beaucoup de laïcs engagés en Eglise, le pourcentage de temps de travail est très élastique…
Le rôle important des femmes
Durant cette journée de partage, elle nous emmène aussi chez Nassouh Toutoungi, unique curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel. Comme frère et sœur dans le Christ, ils ont l’habitude et apprécient de travailler ensemble. Aujourd’hui, c’est pour peaufiner une présentation commune des deux Eglises, en montrant leurs points communs et leurs différences. L’occasion de demander à Manuela Hugonnet si elle ne souffre pas de voir son Eglise moins ouverte aux femmes que sa voisine catholique chrétienne. « Je m’en accommode », dit-elle, tout en s’interrogeant avec pertinence : « Mais que ferait l’Eglise sans les contributions des laïcs, dont beaucoup de femmes ? Donc il importe que nous soyons prises en compte par les membres du clergé. Nous ne sommes pas là seulement pour changer l’eau des fleurs ! » Membre du groupement « Femmes en Eglise », elle aimerait évidemment que cette approche, cette sensibilité différente que les femmes peuvent apporter soient davantage écoutées.
La diaconie, base de l’Evangile
Manuela Hugonnet, bardée d’une solide formation tant universitaire que religieuse, est l’une de ces perles qui contribuent largement à donner un éclat missionnaire à une Eglise régionale. Difficile de ne pas vouloir collaborer avec une femme qui affiche un tel épanouissement ! « Les autres m’ont fait creuser ma propre foi. Et la diaconie est la base même de l’Evangile. C’est prendre les gens, les accompagner un bout de temps dans des moments difficiles. Accueillir l’autre comme un enrichissement. » Beau credo mis en pratique !
Cette année, le 14 février habituellement dédié à la Saint-Valentin «tombe» le Mercredi des cendres. Une occasion de se redire que la vie de couple aussi est un chemin de conversion.
Par Bertrand Georges
Photo: DRLors de l’entrée en Carême, une parole accompagne l’imposition des cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » Et l’Evangile nous dit :
– Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi (Jésus) que vous l’avez fait.1 Les pauvres sont parfois les nôtres. Et le foyer familial, loin de se refermer sur lui-même, peut devenir accueillant à d’autres.
– Tu aimeras ton prochain comme toi-même.2 Quel prochain est plus proche que notre conjoint et nos enfants ? Un appel à aimer tout en cultivant une juste estime de soi.
– Proclamez l’Evangile à toute la création.3 Pas besoin d’aller très loin pour évangéliser. L’annonce de la foi n’est pas seulement l’affaire des prêtres et des agents pastoraux. Les premiers évangélisateurs des enfants sont les parents. Parfois ça marche aussi dans l’autre sens.
– Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.4 La vie de couple et de famille est, pour les adultes comme pour les enfants, une véritable école du service. A fortiori pour les parents seuls que nous ne devons pas oublier même lorsque nous célébrons les élans de la vie amoureuse.
– Jésus nous invite à pardonner septante fois sept fois.5 Même l’amour le plus romantique ou la relation amoureuse la plus ardente ont parfois besoin de demander, accueillir, offrir un pardon qui est une forme purifiée, élevée de l’amour.
Alors qu’il parle des commandements – un mot que l’on n’aime généralement pas beaucoup – Jésus nous rassure : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »6 Et si ce Carême, qui débute par la Saint-Valentin, devenait un Carême de l’amour évangélique, un Carême pour la joie ?
1 Mt 25, 40
2 Mc 12, 31
3 Mc 16, 15
4 Jn 15, 13
5 Mt 18, 22
6 Jn 15, 10La Saint-Valentin est l’occasion de ressourcer notre couple à la source de l’Amour de Dieu. Différentes offres sont proposées. Renseignements auprès des pastorales familiales cantonales.
Les Hospitaliers de Notre Dame de Lourdes Soyons prêts à offrir notre OUI
Texte par Jean-Pierre Biselx
Photos: Jean-Claude Gadmer La fin d’année, synonyme de tablées chaleureuses, de cadeaux échangés et d’apéros conviviaux ?
Pas forcément.
Pour beaucoup, Noël rime avec solitude, déprime, intégrité humaine bafouée, d’autant plus difficile à vivre, que parmi la magie de la crèche on se devrait d’être heureux !
Dans un monde où le temps s’enfuit à toute allure, dans un monde où l’argent impose sa culture, dans un monde où parfois l’indifférence isole, comment ne pas tendre la main à un proche en difficulté en cette période et pendant toute l’année ?
A la grotte de Massabielle, « L’Immaculée Conception » s’adresse à Bernadette et lui dit : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? »
Comment, venant de Marie, ne pas être bouleversé par la formulation de la demande ?
Comment ne pas prendre du temps pour se mettre en route comme les pèlerins d’Emmaüs ?
A notre tour, hospitaliers de Lourdes, comme Marie et Bernadette qui ont cru et dit oui, nous sommes prêts à offrir notre OUI sans nous demander si la petitesse de notre existence est compatible avec la demande qui nous est faite.
Alors, nous, hospitaliers de Lourdes…
Nous essayons de transformer certaines journées de profondes peines en un jour de rencontre.
Nous essayons de sécher une larme sur la joue de notre voisin.
Nous essayons de redonner espoir dans le Christ à tous ceux qui désespèrent.
Nous essayons d’accompagner les malades deux fois par année vers la joie et la paix qui nous envahissent à la grotte de Massabielle.
Nous nous retrouvons tous ensemble pour prier tous les dimanches dans les hôpitaux de la région.
Nous partageons en groupe au sein de nos communauté paroissiale ce qui fait notre engagement.
« Seigneur, quand j’ai besoin de toi, qu’on prenne soin de moi, envoie-moi quelqu’un dont j’aurais à prendre soin. Quand je ne pense qu’à moi, tourne mes pensées vers autrui. »
Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle avait commencé à nous en parler dans le numéro de janvier… Voici la suite et la fin de son témoignage.
Par Sabine Vouillamoz
Photo: Sanctuaire de Lourdes, Sabine VouillamozEn 2016, je suis rentrée déçue car rien ne s’est passé comme prévu ! On a reçu l’Onction des malades avant la confession. Habituellement, le mercredi, a lieu la messe internationale et, dans ce cas, je préfère généralement aller aux piscines. Pourtant, cette année la messe avait lieu à la Cité St-Pierre et, comme je n’y étais jamais allée, je me suis forcée à y monter. J’ai trouvé cet endroit magnifique, calme et apaisant. On y trouve un petit ruisseau avec des nénuphars et des fleurs de lotus : ces fleurs m’apaisent !
L’an dernier, après le temps de préparation à l’Onction des malades, j’ai su que j’allais vivre ce sacrement d’une autre manière – … plus belle que les autres années. Quelque chose me le disait intérieurement, mais je ne savais pas où cela allait me mener… Ce mardi-là, lorsque je suis allée me confesser à la basilique souterraine, j’y suis restée étonnamment plus longtemps que d’habitude. Je suis même restée pour la procession eucharistique alors que l’architecture de cet édifice est plutôt une source de stress pour moi. Pourtant, j’étais calme et paisible malgré le départ brutal pour le Ciel de ma meilleure amie Anne-Françoise. Je l’apprendrais plus tard, mais c’est ce mardi-là qu’elle avait choisi pour quitter la terre… Coïncidence ? Pas pour moi. Je suis sûre que ce calme soudain est venu par son intercession, de même que ma capacité à rester durablement dans la basilique. Anne-Françoise avait ce don d’apaiser mes colères, mes doutes et mes craintes.
Mercredi matin vers midi, j’ai clairement ressenti qu’il était arrivé un malheur à Anne-Françoise. Je me disais : « Elle n’est plus là ou elle attend mon retour ? » J’ai passé la matinée avec ces phrases dans ma tête… « Est-elle morte ou vivante ? » Et, pour me changer les idées, je suis aller à Bartrès avec d’autres pèlerins. La sérénité m’a gagnée, car c’est un bel endroit. Je vous conseille de visiter ce petit village, à 4 km de Lourdes, où a vécu un temps Bernadette Soubirous.
Le lendemain, j’étais nerveuse. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’appeler le mari d’Anne-Françoise pour faire taire mes pensées ambiguës. Lorsque j’ai appris sa mort, mon monde s’est écroulé à l’exception de notre cerisier, notre arbre imaginaire qui nous reliait et qui représentait notre puissante amitié. Cet arbre symbolique est resté debout et j’ai compris que j’aurai la force de tenir debout moi aussi malgré cette terrible nouvelle. J’ai aussi compris pourquoi j’allais vivre cette Onction des malades de manière si particulière cette après-midi-là. Je devais prendre des forces pour avancer sans Anne-Françoise et pour qu’elle puisse trouver la Paix au Ciel.
Une dame inconnue, logeant dans le même hôtel que moi, m’a fait remarquer le rayonnement que l’on percevait sur une photo qu’elle avait prise au moment où le prêtre m’oignait d’huile sainte. Elle m’a dit : « Je te l’enverrai ! » L’ayant reçue, j’ai eu un choc. Je me suis dit : « Comme je suis moche ! » En me regardant une deuxième fois, je me suis rappelé d’une parole d’Anne-Francoise : « Regarde au-delà des apparences ! » Et là, je me dis : « Je suis jolie et je ne laisse à plus personne le droit de me dire que je suis moche… Pas même moi. »
Je tenais à témoigner pourquoi Lourdes revêt un sens si profond pour moi. Ce lieu unique a marqué mon cheminement spirituel et personnel. J’y retourne chaque année pour puiser force et courage. Là, ma foi grandit et me donne joie et élan pour toute l’année !
Par Olivier Roduit et Régine Bindé
Texte par l’abbé Henri Roduit (interview de Céline Lambiel)
Photo: issue de l’album de la famille LambielTu as été proche aidante pour ta maman surtout et pour ta belle-mère, qu’aimerais-tu nous dire sur ce rôle ?
« Il faut vraiment une bonne entente familiale. J’ai eu la chance de bien m’entendre avec ma sœur Christiane qui vit à Sion. Pendant onze ans, on a pris notre maman à tour de rôle pendant deux mois. Ce n’était pas simple pour ma maman d’être déracinée de son village, mais avec les problèmes au niveau de son cerveau, il fallait à tout prix trouver une solution. Ma sœur vit seule, c’était « facile » et moi j’ai eu la chance d’avoir un mari, Gilbert, qui a accepté qu’elle vienne chez nous et qui m’a beaucoup épaulée. Il est même devenu le chouchou numéro un. Deux jours avant sa mort au home Angelito, elle a demandé qu’il vienne boire un verre avec elle.
En couple, nous avons aussi accompagné ma belle-mère. C’était facile car elle habitait tout près. Elle venait régulièrement dîner chez nous. Mon mari s’occupait des factures… moi des transports et de différents services (faire le semainier…), ce qui a permis de se passer du CMS.
Est-ce que ça a été difficile de faire le placement au home ?
Non, pas du tout. Ma belle-mère ne voulait plus rester seule. J’avais pris connaissance de l’ouverture à Riddes du petit home Angelito de dix places, sur le modèle très familial d’Angelito à Ardon. Elle a été la première à en bénéficier.
Ma mère ne pouvait plus faire les escaliers, or la cuisine est au premier étage et les chambres au deuxième. Elle a donc demandé de trouver une solution. Elle a passé six mois au home Angelito.
Quelles ont été les contraintes mais aussi l’apport de cette aide ?
Impossible de partir sans s’assurer que quelqu’un d’autre puisse être présent. J’avais la chance de pouvoir compter sur mon mari. Ce n’était pas toujours facile avec ma maman car elle revenait très souvent sur les difficultés de son enfance : elle a perdu sa maman à 10 ans, elle a commencé à travailler très jeune comme gardienne de vaches ou comme employée dans les vignes du Clos de Ballavaud.
Mais l’apport est énorme. La chance d’avoir pu s’occuper jusqu’au bout de parents qui sont devenus très âgés, parce qu’ils étaient certainement bien avec nous. Encore aujourd’hui mon mari parle beaucoup de sa belle-maman.