La vie au quotidien: un passage?

Par Gaby Zryd-Sauthier
Dessin: Marius Zryd 
Ce soir, ma tendresse se tourne vers les héros du quotidien. De notre quotidien, puisqu’il nous a été donné la grâce de vieillir à deux. Je m’interroge : quelle force les soutient, mettant entre parenthèses leurs soucis privés, pour s’attarder avec les nôtres ?

Sur ma table, un adieu laissé par une mourante et des faire-part de naissance. Le premier parle de l’âme, du passage mystérieux accepté d’avance, mais beaucoup craint. Je m’émerveille sur cet autre passage mystérieux qu’est la naissance. Chaque parent l’a expérimenté. Malgré une intimité de neuf mois, c’est un inconnu qui se pousse vers la lumière. Le moment d’après, ce bébé dans vos bras est la créature reconnaissable qui vous était destinée depuis toujours ! Avec son corps  et son âme qui la distinguent et vous remplissent de respect.

Quel avenir pour ces nouveau-nés ? Impuissante, je me rassure en regardant autour de moi et dans l’univers. Les raisons d’espérer sont là. Nous avons compris que chaque effort individuel comptait pour sauver la Création. J’attends aussi avec impatience le développement de l’énergie solaire, qui parle de partage universel plutôt que d’accaparement.

L’espoir… Survolant les étapes de ma vie, j’y trouve chaque fois cette constante, liée au désir d’améliorer le monde. Je vois une fillette qui priait. Le jeudi, pour la conversion des réformés et de son amie d’école. (Celle-ci demandait probablement juste le contraire à la chapelle protestante…) Le vendredi, pour le salut des incroyants. Mon cœur a été vite rassuré à leur propos. Ceux qui ont influencé ma vie avaient un idéal exigeant, ils œuvraient pour le bien de la société et s’en sentaient responsables. Nous avons appris à laisser les jugements à un Dieu de miséricorde.

Ma prière du jeudi a été exaucée de manière imprévue. Soixante ans plus tard, l’œcuménisme et ses rencontres m’ont enrichie de la lecture de la Genèse. La création du monde est jubilatoire, le Seigneur est satisfait de son œuvre. J’ai été réconfortée : aimer la vie sur terre, c’est dire merci au Créateur. Cependant, dans mes méditations nocturnes, les lettres que j’adresse à Dieu sont véhémentes : tant d’épreuves personnelles, tant d’injustice dans la société, tant de victimes innocentes ! Tant de bassesse chez les humains !

Heureusement, ces reproches ne sont pas qu’un constat d’impuissance… Ils débouchent sur des efforts pour rétablir l’équilibre entre le Bien et le Mal. Je revendique le droit de croire aux contrepoisons, à l’efficacité des gestes d’expiation. Le droit de chasser le désarroi par des élans de solidarité à notre portée. Bien sûr ils sont dérisoires : un grain de sable dans le désert. Mais qui sait leur poids sur les balances d’ailleurs ?

S’aimer dans le grand âge

Toujours dure longtemps! Surtout à notre époque où la vie joue les prolongations! Quand le grand âge et ses inévitables dépouillements survient, l’amour est alors purifié, conduit à des profondeurs insoupçonnées. Témoignages.

Par Bertrand Georges
Photos: pixabay.com people-2583943_1920Geneviève et Yves, comme bien des couples, ont expérimenté trois étapes dans leur amour : celle de la romance-fusion, qui est suivie par une phase de désillusion. Ce passage qui permet de redevenir qui nous sommes, prépare à ce qu’ils appellent la décision d’aimer. Tendre vers cette attitude permet de construire un amour qui respecte ce que l’on est. Geneviève relève qu’au fil du temps, elle a intériorisé qu’il est utopique de vouloir changer l’autre. Notre responsabilité est au contraire de nous (laisser) transformer nous-même pour mieux accueillir le conjoint. Si les deux entrent dans cette dynamique, on avance ensemble dans un véritable chemin de croissance en intégrant les changements qui n’empêchent en rien de vivre ensemble.

L’expérience de Jean-Benoît et Denise leur a montré que les épreuves ou la maladie peuvent aussi être vécues comme une chance dans le domaine de l’amour. Benoît relève que ces situations génèrent parfois une irritabilité qui demande un travail sur soi pour ne pas faire « peser » sur l’autre ce que l’on vit. Le handicap momentané ou durable invite à un amour qui se dépasse, qui se donne, qui prend le visage de l’entraide réciproque. Les limites liées à l’âge invitent aussi à un lâcher prise et à un amour plus gratuit, à l’acceptation du réel. Jean-Benoît et Denise soulignent volontiers combien la foi leur a été d’un grand secours. Ils aiment aussi rendre grâce pour ce qui est bon et beau.

Aujourd’hui, de nombreux jeunes, souvent marqués par des ruptures de leurs proches, craignent de s’engager pour toujours. Nos deux couples comprennent facilement cela, mais ils nous livrent leur secret : le mariage durable est composé d’une multitude de « chaque jour ». C’est donc au quotidien que l’amour nous donne rendez-vous.

Comme sur ces horloges
Les mêmes aiguilles, jour et nuit
S’en retournent l’une vers l’autre
Moi comme tu vois
Je retourne vers celle que j’aime depuis toujours
Pour seulement lui dire
Pour longtemps encore

Francis Cabrel

17 juin 2018: organisation de la fête paroissiale

Par Frédéric Monnin
Photo : Jean-Claude GadmerLe dimanche 17 juin prochain marquera la fin de l’année pastorale, et notre paroisse sera en fête.

Saint-Paul sera dans l’action de grâces pour cette année fructueuse, et aussi pour l’exemple donné par deux membres du Conseil de paroisse, qui le quitteront après de longues années de service.

Un grand repas sera organisé et plusieurs animations seront mises sur pied à l’intention des participants à cette grande journée de fin d’année.

Pour l’organisation, nous sommes à la recherche de personnes disposées à donner un peu de leur temps, le week-end de la fête mais aussi les semaines précédentes.

Merci aux personnes intéressées, « agiles » dans quelque domaine que ce soit (bricolage, nettoyage, logistique, communication…) de bien vouloir s’annoncer au secrétariat. Et que la fête soit belle !

Les multiples directions de la mission

Par Joël Akagbo
Photo: DRQuand je suis arrivé à Genève comme prêtre Fidei Donum (don de la foi), c’est-à-dire un prêtre prêté à un diocèse, l’impression était générale, beaucoup me disaient : « Avant c’était les prêtres européens qui venaient vous évangéliser, maintenant c’est vous
les prêtres africains qui venez nous évangéliser… » ; après un petit sourire, je dis
à voix basse, il y a encore beaucoup d’Européens missionnaires dans mon pays.

Il est vrai qu’au XVIe siècle, la mission était un mouvement qui partait de l’Europe vers les autres continents, vers l’Ouest et vers l’Est. Aujourd’hui, la mission ne se vit plus seulement sur l’axe Nord -Sud mais dans de multiples directions : d’Eglise du sud vers d’autres Eglises du sud , au sein d’un même continent où d’un continent à l’autre. Ceci selon la mission universelle de l’Eglise, qui ne connaît pas de limites et concerne le salut dans toute sa richesse selon la plénitude de vie que le Christ est venu nous apporter.

L’appel du Christ : « De toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du  Fils et du Saint Esprit » traverse l’esprit et grandit dans le cœur d’un jeune prêtre. Quand j’ai été ordonné prêtre, j’ai fait graver sous le pied de mon calice ces mots : « Par amour, j’irai partout où besoin sera… »

Ma première tentative de mission, c’était pour le Tchad, un pays dont le catholicisme représente 20 % de la population, où le manque de prêtres se faisait sentir. Mais finalement je me suis retrouvé comme prêtre Fidei Donum dans le diocèse Lausanne-Genève-Fribourg à la suite d’une convention signée par l’évêque de mon diocèse au Togo, Mgr Isaac Jogues Gaglo et l’évêque du diocèse de mission, Mgr Charles Morerod.

La mission, c’est porter partout Jésus, porter son amour en disant oui à la joie.

Quelle joie pour moi de faire cette expérience très riche !

Roberto Simona, un homme de terrain

De retour du Niger, Roberto Simona, responsable pour la Suisse romande et italienne de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), évoque son séjour à Zinder, l’une des plus importantes villes du pays, où la petite communauté chrétienne a subi de lourdes persécutions. Pour ce fin connaisseur des minorités chrétiennes en pays musulmans, les dynamiques de violence et les questionnements sur la foi ne sont pas si différents de ce que nous connaissons en Suisse.

Par Pascal Ortelli
Photos: Roberto Simona« Je ne suis pas un super-héros », affirme-t-il d’emblée. Cet ancien de la Croix-Rouge travaille depuis 2003 pour l’AED, une œuvre catholique internationale qui vient en aide aux chrétiens persécutés. Lorsqu’on lui demande s’il lui faut une bonne dose de courage pour se rendre au cœur des zones de conflit, il répond avec naturel qu’il ne fait que son travail et que c’est son charisme. « L’important, ajoute-t-il, est que chacun vive à fond sa vocation, peu importe que ce soit en Suisse ou dans un pays en guerre. » Le ton est donné par ce père de famille qui se rend plusieurs fois par an à l’étranger, sur le terrain, pour suivre l’évolution des projets soutenus et se faire une idée concrète de ce qui se passe.

Roberto Simona à l’écoute de la jeune population locale.
Roberto Simona à l’écoute de la jeune population locale.

Embarquement immédiat

24 janvier 2018, 17h, heure lo­cale : atterrissage à l’aéroport de Niamey. Départ à 5h le lendemain pour seize heures de route ; arrivée à 21h à Zinder où enfin son travail peut commencer. Roberto Simona y rencontre d’abord la communauté chrétienne locale, à peine quelques centaines d’âmes sur plus de 300’000 habitants. L’état des lieux de la paroisse est sans appel : toutes les infrastructures ont été détruites ou abandonnées. En 2012, l’église a été incendiée suite à la diffusion du film polémique Le Prophète, puis il y a eu plusieurs morts à l’issue des manifestations anti-Charlie Hebdo, sans compter l’attaque de l’école catholique, prise à coups de pierre par des enfants. Il importe d’investir dans la réparation de l’église, même si une telle mésaventure peut se reproduire et que se pose la question de la gestion future de l’édifice. L’église reste, pour ces chrétiens, leur principal lieu de rassemblement d’où ils peuvent rayonner. Roberto Simona poursuit ensuite son travail par une visite de la ville et de ses environs. Il noue des contacts avec la population locale musulmane, qui lui permettent de mieux saisir la manière dont la minorité chrétienne est perçue. Il s’agit de précieuses informations pour son bilan qui, à terme, aidera à calibrer le soutien apporté par son organisation et à mieux mesurer l’impact d’une poignée de chrétiens en terre musulmane.

Etre chrétien au Niger, c’est vivre le désastre…

« C’est savoir que tu appartiens à une minorité insignifiante », déplore Roberto. Car le Nigérien chrétien est le plus souvent un converti qui subit inévitablement le rejet de son entourage. De plus, il n’est pas reconnu comme un citoyen véritable. Même s’il est tout à fait possible d’entretenir de bonnes relations avec son voisinage musulman, la situation peut très vite se détériorer, comme en témoignent les violences récentes. Celles-ci sont dues essentiellement à la prolifération de groupes criminels associés à Boko Haram ou Al-Qaïda, entrés par les frontières nigériane et malienne. Au Niger, pays parmi les plus pauvres, ils trouvent un terrain propice pour le recrutement et pour la diffusion d’un islam extrémiste qui ne correspond pourtant pas à l’ancrage local. On s’en prend alors aux chrétiens.

… mais aussi s’ouvrir au miracle

A ce sujet, une chrétienne de Zinder lui a raconté qu’un millier de jeunes embrigadés étaient arrivés à la paroisse pour casser tout ce qui « puait le chrétien ». Avec plusieurs autres, elle a réussi à se cacher dans une vieille chambre. Alors que les forcenés cherchaient à s’introduire pour les tuer, elle a tenu seule la poignée de la porte et senti comme une force extraordinaire… Puis, les jeunes ont dû s’enfuir, car un incendie venait de se déclarer ! Miser sur l’éducation, assure Roberto, reste la voie royale pour combattre la radicalisation. Et d’ajouter qu’un chrétien pourrait tout autant y succomber. Les défis, bien qu’ici mieux cachés en apparence, sont absolument les mêmes pour nos jeunes.

Tout en se posant les mêmes questions que nous !

Tout au long de son périple, il est escorté par Philippe, un chrétien de 40 ans qui lui partage ses doutes sur sa foi. Son frère prêtre, maintenant mort de maladie, a également vécu une profonde crise. « Ce qui m’a frappé, souligne Roberto, c’est qu’ils se posent exactement le même genre de questions que nous. » Comme quoi, du Nord au Sud, nous sommes vraiment tous confrontés aux mêmes défis. Et de conclure sur une note d’espérance : « Se rendre présent sur le terrain ouvre des perspectives insoupçonnées – et pas seulement financières. Souvent, pris par la détresse du quotidien, les gens que je rencontre ont le nez dans le guidon. J’essaie alors de leur communiquer mon regard extérieur, et ensemble, nous trouvons des pistes pour construire un avenir meilleur. »

Femme de la Bible: Anne

Anne, la stérile
Elkana avait deux épouses : Penina qui lui donnait des enfants et Anne la préférée de son époux, qui était désespérée, car stérile. Anne monte au temple de Silo et pleure devant Dieu en le suppliant de lui accorder un enfant. Au cœur de son désespoir, elle promet à Dieu de lui consacrer son enfant si Celui-ci lui permet de concevoir.

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Le Pape (com)missionne!

Par Thierry Schelling
Photo: DRIl y avait Les missions : convertir les païens, et pour cela, les papes, dès le IVe siècle, développent ressources, stratégies et personnel, aux quatre points cardinaux ! Le summum ? Pie XI, le pape des missions : le premier à bénir urbi et orbi la Ville et le monde ; pionnier de l’apostolat des laïcs – et non plus seulement des prêtres et des religieux – pour l’évangélisation de la société (Action catholique) ; le premier à ériger plus de 250 circonscriptions ecclésiastiques en Afrique et en Asie et à donner une ampleur réelle à la Congrégation Propaganda Fide, qui organise la vie de centaines de diocèses dans le monde.

Puis ce fut Jean-Paul II, grand « metteur en scène » du Concile Vatican II ; on parle alors de la mission : de chacun, dans sa vie spirituelle, sociétale, familiale, ecclésiale. Naissent de nombreux mouvements d’Eglise avec un point commun : une forte identité catholique, au service du Magistère officiel. Reformulation : la nouvelle évangélisation. Un dicastère de la curie est même créé à cet effet par Benoît XVI.

Arrive François, et son « Eglise en sortie », notamment son non à l’acédie égoïste : « La pastorale en termes missionnaires exige d’abandonner le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi”. » (Evangelii gaudium, no 33) Avec une sanglante con­clusion : « Je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Eglise préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper, j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée… » (no 49)

Quel élan missionnaire !

Osera-t-on ?

En route vers le Synode

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Par Frédéric Monnin
Photos : DR, Vincent Lathion
Le pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel. 

A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux: les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. En avril, ce sont Amandine et Vincent qui répondent à LA question de saison: 

«Quelle mission te sens-tu appelé à accomplir dans l’Eglise?»

Amandine

amandine-bJe m’appelle Amandine, j’ai 28 ans et je suis assistante pastorale dans l’UP Mont-Blanc (la basilique Notre-Dame et l’église de la Sainte-Trinité).

Je viens d’une famille catholique pratiquante et engagée et je me suis logiquement assez vite engagée en Eglise: j’ai commencé comme servante de messe l’année de ma première communion, puis j’ai été responsable du groupe de servants de messe, catéchiste, lectrice, animatrice dans des camps voc’…

J’ai rêvé toute mon enfance de devenir bibliothécaire et j’ai un peu choisi d’étudier la théologie sur un coup de tête, mais en réalité, c’était déjà en moi d’une certaine manière. Mes études m’ont tellement passionnée que je me suis lancée dans une thèse en théologie pastorale.

Je ne saurais pas vraiment dire quelle est ma mission : j’essaie de faire le mieux de mon mieux pour suivre la volonté de Dieu en espérant ne pas trop me tromper. Par contre, ce que je sais, c’est que ce qui m’anime, c’est de partager l’Espérance qui est en moi (1 P 3, 15).

C’est là que mon métier et ma thèse se rencontrent : comment parler de Dieu aujourd’hui ? Quels moyens utiliser, non pas pour rejoindre une masse appelée « nos contemporains » ou « la société », mais chaque homme et chaque femme dans sa spécificité ?

Depuis quelques années, je suis membre d’une association qui s’appelle CASA (Communauté d’Accueil dans les Sites Artistiques) et dont le but est de proposer des visites guidées qui présentent non seulement les aspects artistiques et historiques des églises, mais aussi la spiritualité. Je crois que l’art est un moyen merveilleux de mener à ce qui nous dépasse, ou plutôt à Celui qui nous dépasse.

Vincent, séminariste

vincent-lathionIl me semble que je suis appelé avant tout à laisser grandir mon amour de Dieu et à le partager, deux actions qui sont pour moi indissociables. Cette croissance et ce partage doivent d’abord se faire au sein de la communauté pour rayonner ensuite au-delà d’elle.

Il me semble qu’il incombe tout spécialement au prêtre de veiller à cela. C’est à cette tâche que je me sens appelé : être celui qui prend soin et nourrit la communauté qui lui a été confiée et qui se laisse aussi former et nourrir par elle. Ainsi la communauté tout entière baignera dans la lumière du Christ et celle-ci inondera le monde pour la plus grande gloire de Dieu !

Parler de la mort, célébrer la vie

Photos: Marie Cenec / LddCe samedi 17 février s’est tenue une conférence très intéressante sur ce sujet. Organisé par la pasteure Marie Cenec de la paroisse Champel-Malagnou, avec l’aide de la paroisse catholique de Sainte-Thérèse, cet événement a réuni trois illustres conférencier :

Prétendre reproduire, à travers ces quelques lignes, les émotions qui nous ont été transmises lors de ces trois interventions serait pur orgueil de notre part. Cependant, un certain nombre de pistes de réflexion qui nous ont été suggérées lors de ce séminaire mérite de s’y attarder. D’abord, l’éloge de la fragilité. Cette « faiblesse » que notre société rejette à tort, alors qu’il s’agit de notre humanité. Personne n’échappera à la mort, quoi que l’on puisse croire. C’est quand je suis faible que je suis fort, disais saint Paul. Ensuite, le dialogue. Pour reprendre une phrase du Père Ringlet, la mort parlons-en pendant qu’il fait beau. En lien avec la fragilité, nos sociétés ont tenté d’effacer ce signe de faiblesse extrême qu’est la mort. Résultat : un tabou qui nous empêche de parler vrai et surtout d’échanger. Combien de situation de désespoir nous rencontrons tous les jours parce que ce sujet n’a pas été démystifié. Pourtant Christ nous a dit de ne pas avoir peur. Troisième piste de réflexion, qui rejoint la première, c’est l’âge moyen des participants à cette session : l’audience n’était plus majoritairement dans la belle saison. Plus nous engagerons le débat lors des jeunes années de nos enfants, plus le débat sera serein. Il nous faut donc faire envie aux jeunes de venir à ces conférences.

Pour continuer votre réflexion, je vous propose également de consulter les ouvrages mentionnés dans cet article. Et surtout, parlez-en.

Marie Cenec

marie-cenecPasteure bien connue de notre communauté, à la tête de la paroisse réformée de notre quartier. Auteure/co auteure en autres de « La passion du verbe », « Faire la paix avec la terre » et « C’est tous les jours dimanche ». Et comme si ses charges de pasteure et d’écrivaine ne suffisaient pas, co anime également à la librairie Payot (Rive Gauche) les rencontres œcuméniques « un auteur un livre » avec Dominique Mougeotte.

Gabriel Ringlet

gabriel-ringletPrêtre catholique belge, pendant longtemps vice-recteur de l’université catholique de Louvain, aujourd’hui émérite. Son parcours comporte aussi bien le journalisme dans ses dimensions professorales, éthiques et poétiques ainsi que le sacerdoce depuis 1970. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Un peu de mort sur le visage », « Vous me coucherez nu sur la terre nue », « Ceci est ton corps » et « Eloge de la fragilité » pour ne citer que ces quelques titres. Le thème de sa présentation parle pour lui-même « La mort, parlons-en pendant qu’il fait beau ».

Louis Loutan

louir-loutanDocteur et professeur associé en médecine internationale à l’université de Genève, membre du comité directeur du Geneva Health Forum, spécialiste en médecine tropicale et auteur de nombreuses recherches dans ce domaine. Dans le cadre de son engagement dans la Commission santé d’Uni3, il s’intéresse aux questions qui touchent à la fin de vie. D’ailleurs sa présentation le prouve : « Réflexions et questions d’un médecin sur la fin de vie ».

Ma mission – Comment se vit la foi à Hong Kong?

L’Eglise est universelle!

Texte et photos par Valentin Roduit

La mission, une joie affichée.
La mission, une joie affichée.

Ce fut ma meilleure surprise à mon arrivée à Hong Kong, pour une année de mission au cœur de ma formation au séminaire. Je m’en suis rendu compte lors de la première messe en cantonnais à laquelle j’ai participé. C’était vraiment du chinois pour moi, mais j’ai tout compris !

Puis avec le temps, quelques heures de transpiration et de bienveillance de la part de mon entourage, j’ai réussi à pénétrer un peu leur culture. Mais c’était sans compter le Nouvel An chinois, que j’attendais sans savoir quoi attendre, et qui m’a apporté son lot de surprises. Enveloppes porte-bonheur avec quelques dollars distribuées à la messe ou entre paroissiens, danse du dragon dans la salle paroissiale et partage de gâteau et du cochon du Nouvel An. J’ai même vu passer le « Dieu de la fortune » dans la maison de retraite tenue par des sœurs, là où je rends les services que je peux.

Si je devais décrire l’Eglise de Hong Kong, je dirais qu’elle est en sortie, mais bien ancrée dans la tradition de l’Eglise. Le diocèse, qui sert souvent de porte d’entrée pour le reste de la Chine, se constitue d’une bonne moitié de prêtres missionnaires. En contraste avec les prêtres locaux qu’on peut qualifier de « romains », ce sont les missionnaires qui en général sont très attentifs aux minorités, à relever les perles cachées dans la culture qu’ils ont épousée lors de leur départ en mission. Je crois qu’il y a là l’essentiel de la mission, que ce soit chez nous ou ailleurs. Il s’agit de savoir relever le bon en chacun, en chaque chose, pour l’élever vers Dieu. Montrer que tout ce que nous sommes et avons est fait par et pour l’amour de Dieu.

Ma mission est courte et modeste, mais c’est là ce que je retire de la manière dont les petites sœurs des pauvres chérissent les personnes âgées qui leur sont confiées ; et du souci pastoral qu’a l’aumônier de la CCFHK 1 que chaque membre trouve comment faire fructifier les talents que le Seigneur lui a confiés.

J’espère revenir l’automne prochain avec ce désir brûlant de faire connaître aux autres le Seigneur et que c’est dans la relation avec Lui que devient magnifique tout ce qu’Il nous a déjà donné lui-même.

1 Communauté Catholique Francophone de Hong Kong

«Malheur à moi si je n’évangélise pas!»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Les envois en mission sont nombreux dans les Evangiles, comme pour cette année liturgique dans la finale de Marc (16, 48). Le relativisme interreligieux ambiant peut nous faire penser : « A quoi bon annoncer la Bonne Nouvelle ? Laissons chaque être dans ses convictions personnelles, puisque toutes les religions se valent. »

C’est alors que retentissent les cris de Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ! » (1 Corinthiens 9, 16b) Proclamer l’Evangile ne constitue pas pour lui un titre de gloire, dont il aurait l’initiative. C’est bien plutôt une nécessité interne qui s’impose à lui : il a été retourné par le Christ sur le chemin de Damas. Sa vie a basculé. Il ne peut pas garder pour lui un tel trésor (vv. 16-17).

Sa récompense ? Recevoir en retour, de la part du Christ et des destinataires, mille fois plus que ce qu’il peut leur offrir. S’il agit gratuitement, il sera comblé en plénitude (v. 18). Comment procède-t-il ? En ne faisant acception de personne, en se tournant vers chaque être sans exception, en « se faisant tout à tous », tel le serviteur de tous, comme l’a fait Jésus-Christ lui-même (vv. 19-23). Ainsi recevra-t-il la couronne qui ne flétrit pas, bien plus précieuse que toutes les récompenses olympiques, une couronne qui nous est promise également si nous courons à la suite du Maître (vv. 24-27).

« Passer » la Bonne Nouvelle conduit donc au bonheur, clame Jean-Paul II dans son encyclique La mission du Rédempteur. Elle n’est pas facultative. Si l’Eglise n’évangélise pas, elle dépérit, elle se meurt. L’évangélisation est source de joie infinie, renchérit le pape François dans son exhortation La joie de l’Evangile. Le Père lui-même nous envoie à la suite du Fils, par l’Esprit. Dans toutes les périphéries, géographiques et existentielles, dans les marges et auprès des désespérés. Si nous ne témoignons pas à d’autres du mystère pascal de la mort et de la Résurrection du Christ, notre foi et notre joie s’étiolent, ajoute encore l’apôtre des nations dans la même Epître (15, 14-19).

La mission: ici et là-bas!

Texte et photos par Guy Luisier, missionnaire au Congo et en Valais pour l’Abbaye de Saint-MauricePlusieurs fois dans l’année, je fais le voyage entre l’Afrique et l’Europe. Je me souviens d’un jour où, sur ma colline congolaise, je m’occupais de ma valise quand un paroissien me demanda pourquoi je partais en Europe : « Tu es bien ici, on t’aime bien, tu t’es habitué, reste avec nous, pourquoi partir ? » J’ai répondu : « Parce que je vais en mission. » Je vois encore son regard interloqué.

A l’opposé, les dames de Salvan, quand j’étais leur curé et que je leur avais annoncé que je les quittais pour aller dans la brousse africaine, me firent souvent et subtilement comprendre que « la mission, c’est ici ! »…

Ces deux réactions mettent le doigt sur le sens de la Mission du Chrétien, surtout à notre époque où les pays « du Sud » (l’ancien Tiers-Monde) sont davantage « chrétiens », mais pas nécessairement plus « évangélisés » que les pays de vieille (et un peu usée) chrétienté.

Je suis persuadé que pour comprendre ce que c’est que la mission, il faut tenir ensemble les deux mots contradictoires : ici et partir !

La mission c’est d’abord « ici ». Personnellement, quand je suis au Kasaï, je suis interpellé par Jésus qui me demande de « le dire et le vivre » là où sont mes sandales. C’est l’exigence du réel contre la fuite. Faire surgir un peu d’évangile quand tout semble faussé par le désespoir, perverti par les besoins matériels, manipulé par les tactiques d’une autre culture. Ici, Jésus veut être et attend de moi que je l’aide à être. C’est exactement la même chose quand je marche dans la neige d’un hiver valaisan. C’est là, c’est ici, que le Christ veut par moi être…

Et puis « partir ». Partir en avion pour découvrir une humanité étrange, revenir en avion pour se rendre compte que l’humanité a des étrangetés partout et peut être fraternelle partout… Partir, pour ne pas s’installer dans ses convictions trop confortables, pour ne pas s’encroûter dans un évangile déconnecté.

Pas besoin d’aller loin pour découvrir l’étrange : en Europe, il suffit quelquefois de faire deux pas hors de la maison ou de la sacristie. « Partir » est donc une exigence fondamentale de la mission, même pour les chrétiens qui ne prennent jamais l’avion et qui restent « ici ». C’est partout ici.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation (Lc 11, 4)

Dès Pâques, l’Eglise nous a invités à adapter la traduction de l’avant-dernière demande de la prière du Notre Père. C’est un nouveau réflexe à prendre, pas aisé tant est grande l’habitude de réciter cette prière. C’est une bonne occasion de la méditer à nouveau frais…

Par Simon Roduit, séminariste
Photo: DRIl est tout d’abord intéressant de remarquer qu’un changement de traduction montre qu’il y avait une mauvaise compréhension du message, et qu’on nous propose une compréhension renouvelée du même message.

La prière du Notre Père se trouve en partie dans l’évangile selon saint Luc et intégralement dans celui de saint Matthieu. Le texte est écrit en grec, mais il a certainement été enseigné à l’oral par Jésus à ses disciples en araméen, dans un contexte religieux où les textes sacrés étaient écrits en hébreu. A partir d’un tel contexte multilingue, la transmission d’une prière enseignée par Jésus doit donc être continuellement traduite selon les périodes pour la comprendre de manière juste. Dans le contexte sécularisé qui est le nôtre, une adaptation était devenue nécessaire afin de ne pas comprendre la tentation comme venant d’un « Dieu qui me jetterait dans la tentation pour voir ensuite comment je suis tombé. Mais Dieu est un père qui aide à se relever tout de suite ». 1

Dieu est justement celui qui est présent avec nous continuellement (Mt 28, 20) et qui veille sur nous. (Ps 121, 5) C’est nous qui nous éloignons de lui lorsque nous péchons. Lui veut nous combler et chemine pour cela à nos côtés. Saint Jacques nous dit dans sa lettre : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. » (Jc 1, 13-14) Tout le combat spirituel réside dans le fait de ne pas se laisser entraîner, avec l’aide de Dieu. Dans le livre de l’Exode, la Bible nous présente un Dieu qui accompagne le peuple hébreu dans son chemin vers la terre promise, et lorsque le peuple murmure contre le Seigneur et demande à retourner en Egypte dans leur esclavage passé, Celui-ci lui donne la manne pour manger chaque jour à sa faim et continuer à avancer même dans les épreuves. (Ex 16-17) Dans les épreuves de nos vies, rappelons-nous que « Dieu est fidèle : il ne permettra pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces. Mais avec l’épreuve il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. » (1 Co 10, 13) Ainsi, on voit que Dieu ne désire pas que l’on tombe mais veut que nous sortions plus forts d’un temps d’épreuve. Pour avancer dans ce chemin de vie, écoutons Jésus, qui est la Parole de Dieu incarnée et qui a traversé les tentations au désert. Au moment le plus sombre de sa Passion, il a recommandé à ses disciples de « veiller et prier pour ne pas entrer en tentation ». (Mt 26, 41) Afin de rester vigilants et éveillés (cf. 1P 5, 8), suivons ces recommandations du Christ pour ne pas entrer en tentation et prions en toute confiance, comme des enfants de Dieu : Notre Père,… (Mt 6, 9-13)

1 Pape François, 06.12.18, émission Notre Père TV 2000.

«Fais que nous n’entrions pas en tentation»

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Photo: DRA Pâques, les Suisses romands vont à leur tour adopter la nouvelle formulation du Notre Père. Dès le dimanche 1er avril – ce n’est pas un poisson – nous dirons : « Et ne nous laisse pas entrer en tentation. » Un changement heureux, puisque « ne nous soumets pas à la tentation » donnait trop l’impression que Dieu nous met dans la tentation ou pire nous tente lui-même. Or, comme le dit l’apôtre : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : “Ma tentation vient de Dieu.” Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (Jacques 1, 13)

Pourtant, cette traduction n’était pas erronée. Le verbe employé dans le texte original grec, eisenégkêis, de eisphérô signifie littéralement « porter dans,  amener dans », confirmé par le latin non inducas in tentationem : ne nous induit pas en tentation.

Or, Jésus n’a pas transmis sa prière en grec. En hébreu et en araméen, la langue parlée par Jésus, il y a une forme causative qui n’existe pas en grec. Ainsi, le verbe entrer (forme active) devient « faire entrer » à la forme causative. La négation de « fais-nous entrer » peut porter sur le premier verbe : « ne nous fais pas entrer », ou sur le second : « fais que nous n’entrions pas », en tentation. C’est probablement ce que Jésus a voulu dire, mais cela n’a pas été correctement retranscrit en grec.

Les plus anciens se souviennent de : « ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Cette traduction était préférable. Nous allons retrouver ce sens avec la nouvelle formulation.

Bonne montée vers Pâques, et que le Ressuscité nous aide dans notre lutte contre toute forme de tentation !

Nous tous…

par Marc Passera
Photo: DR« Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. » (Rom 6,3) Et, comme le chante la liturgie de l’Orient chrétien : « Par sa mort, il a détruit la mort. » Vivants de la vie de Dieu parce que victorieux de la mort en Christ, telle est notre réalité de baptisés.

Mais en sommes-nous vraiment cons­cients ? Sommes-nous encore capables de nous en émerveiller ?

Le temps du Carême nous est donné comme temps de grâce pour que nous puissions spirituellement revivre ce plongeon qui nous rend victorieux de toute logique de mort.

Pour certains, le baptême est la dernière étape d’un chemin que l’on appelle catéchuménal. 64 adultes de notre diocèse et près de 200 enfants en âge de scolarité l’ont vécu cette année. Ils seront baptisés à Pâques.

Les rencontrer est un vrai bonheur. Quelle richesse dans leur parcours et combien apparaît concrète l’action de Dieu dans leur vie ! Ils sont, pour les communautés qui les accueillent, une véritable grâce : ils nous permettent presque physiquement de retrouver la fraîcheur de l’eau qui conduit à une plénitude de vie.

Ils peuvent nous aider à mieux percevoir ce mystère appelé à donner le ton à toute notre vie. Ils peuvent aussi donner un élan nouveau à notre témoignage parfois somnolent : c’est ensemble que nous rendons visible la présence du Ressuscité !

Que ce temps de Carême soit un temps lumineux. Qu’il nous aide à bien accueillir ceux qui vont recevoir la lumière du baptême, à vivre plus profondément le mystère de Pâques et à briller dans notre monde de la lumière du Ressuscité !

Un pape catéchumène!

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer

François tient à la formule « pape catéchumène ».
François tient à la formule « pape catéchumène ».

Autant dire qu’un pape catéchumène est presque un oxymore ! Pourtant, il tient à la formule, spécialement pour la préparation au mariage catholique. Il l’a rappelé en février 2017 aux prêtres canonistes en formation auprès de la Rote romaine – le tribunal d’appel de l’Eglise pour les causes de nullité de mariage – en ces termes : « Je suis convaincu qu’il faut un vrai catéchuménat pour le sacrement du mariage, et non pas faire une préparation avec deux ou trois réunions et puis aller de l’avant. » Gros challenge pour les paroisses…

Du grec katechoumenos, « faire jaillir aux oreilles », d’où « instruire de vive voix », le terme semble devenir fondamental sous sa plume, sous le quasi-synonyme de chemin, par exemple dans ses encycliques et exhortations apostoliques Evangelii gaudium (43 fois), Laudato si’ (23), Amoris Laetitia (66), même si « chemin » est très biblique per se ! C’est l’aspect « maïeutique » sur lequel il insiste : apprendre, voire réapprendre à exprimer sa foi, non pour briller intellectuellement – « il faut vaincre le gnosticisme » de la foi, « le raisonnement logique et clair de la foi au détriment de la tendresse de la chair du frère », avait-il lancé à Florence en novembre 2015 –, mais pour s’engager « missionnairement » ou, comme il l’a redit à Florence, dans « l’esprit des grands explorateurs […] passionnés par la navigation […] et pas effrayés par les frontières et les tempêtes » – très belle image du… catéchuménat !

Dans son premier interview comme pontife à Antonio Spadaro, jésuite et directeur de Civiltà cattolica, il soulignait l’importance incontournable du cheminement et de son intégration dans toute œuvre d’évangélisation, redisant qu’à l’image d’Abraham, « notre vie consiste à marcher, cheminer, agir, chercher, voir… on doit entrer dans l’aventure de la recherche, de la rencontre et se laisser chercher et rencontrer par Dieu. »

Après tout, les années que Pierre, André et compagnie passèrent auprès de Jésus furent un vrai… catéchuménat !

GC, pour Grands Communiants, automne 2017…

Ils ont entre 10 et 15 ans… Ils ont été baptisés mais souvent la vie de leur famille ne leur a pas permis de suivre le catéchisme ni de recevoir, en temps voulu, la première communion avec les autres de leur âge.
Comment leur faire découvrir la communication avec Dieu?

Texte et photo par Francine BaumgartnerCommunication avec Dieu
Commençons par décortiquer celle entre êtres humains. Dans la foule d’êtres humains que l’on croise, comment sait-on s’il y a accointance ? A un regard qui s’attarde sur soi ? A un sourire bienveillant ? On se regarde. Les traits du visage se détendent-ils ? Bon signe ! Un geste de la main est-il esquissé ? Feu vert pour une poursuite de la relation !

Autre question sur son propre fonctionnement : quand on mange un morceau de chocolat ou un fruit bien mûr, à quel moment passe-t-on du plaisir des papilles gustatives au sentiment de réconfort ? Et à quel moment passe-t-on du réconfort psychologique à une reconnaissance filiale au Créateur de ces fruits ?

Enfant bien-aimé du Père
Passée la présentation de l’être humain avec ses trois niveaux d’ordre physique, psychique et spirituel avec ces jeunes, peut-on aborder leur vie spirituelle ? Quand est-ce que je sens vibrer ma fibre de frère (ou de sœur) de Jésus ?

A prendre conscience de ce lien profond, enfoui sous un tas de « bruits de fond » sociaux, de contraintes de type éthique, d’activités, de projets, quand est-ce que je me sens, furtivement, enfant bien-aimé(e) du Père ?

L’Esprit Saint, ce grand « Inconnu » des Personnes de la Trinité, comme l’eau dans un ravin, passe entre tous les cailloux de nos vies, fait sauter tous les barrages, se faufile, irrigue et sans que l’on s’en aperçoive, rend heureux, en paix, joyeux. Il est souvent très méconnu de nos contemporains mais de Lui on peut dire la même chose que du bonheur :

« Le bonheur est comme une fleur, tout à coup il s’épanouit sous nos yeux. »

Découvrir la prière et les sacrements
Quand ce lien est établi, les GC ont donc découvert ce qu’on appelle « la prière » et la vivent seuls ou en groupe (pour dire, par exemple, le chapelet introduit par Marie Noëlle)… prière de louange, de mercis, de pardon, qui nous amène au sacrement de réconciliation. Grand merci au Père Jean et au Père Zbiniew qui ont pris du temps pour confesser nos 13 GC. La confession, quel cadeau !

Ta parole est un Trésor
La Parole devient alors un trésor que l’on peut faire découvrir et d’une vingtaine de Paroles dites par Jésus, les GC sont invités à choisir leur Parole préférée. Cette année, la palme est revenue aux suivantes :

« Confiance, c’est Moi; n’ayez pas peur ! » (Mc 6, 50)

« Ma nourriture c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé. » (Jn 4, 34)

« Que votre oui soit oui, que votre non soit non. » (Matt 5, 37)

« Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Matt 5, 44)

Ce n’est que le début d’une relation…
Fortifiés par le sacrement de réconciliation et celui de la communion, enrichis d’une vie fraternelle vécue pendant cinq semaines, qui donne souvent naissance à de nouvelles amitiés, bien réelles, celles-là, entre jeunes en chair et en os, contrairement aux amis créés sur les réseaux sociaux ou dans leurs jeux vidéos, les GC se préparent à fêter Noël…

La vie de Jésus prévaudra-t-elle dans leur quotidien sur l’importance du Père Noël ?

A Pâques, fêteront-ils la Résurrection du Christ ou en resteront-ils aux lapins et œufs de Pâques ? L’avenir le dira.

Catéchiser ne veut pas dire récolter mais plutôt semer.

Peut-on compter sur les parents pour poursuivre cette vie de prière, et cette vie sacramentelle ?

A ce propos, grand MERCI à Gabriella, coordinatrice, qui n’a eu de cesse de rappeler aux parents, par mail, par courrier, le calendrier des rencontres. Apparemment, ce n’est qu’à ce prix que les rencontres peuvent avoir lieu. Phénomène de temps moderne où chacun a un agenda de ministre et ne tient pas toujours compte de ses engagements même écrits et signés.

P.-S. : Chaque GC est reparti avec une Parole apprise par cœur, pour se réconforter en situation difficile. Et vous qui lisez cet article, quelle Parole vous vient-elle au cœur spontanément ?

Jésus est mort…

Poisson d’avril! Cette année, Pâques tombe un 1er avril, mais ne t’inquiète pas, cela n’empêchera pas à Jésus d’en sortir… Donc de sa tombe. Tu me suis? Même si tu n’es pas moi?

Texte et dessin par Serge PascalCette année, le thème de la Montée vers Pâques c’est : « La Vie… Poisson d’avril ? » On va profiter de ces quelques jours pour réfléchir sur la Vie, car si je vis la vie et que je vis la vie comme je la vois, je pourrais me dire que je la verrais car on dit : « qui a vu verra ». Mais en voyant le Christ sur la croix, on a un peu peur. Jésus est mort sur la croix, il a donné sa vie pour sauver la nôtre. Mourir pour donner la vie, c’est paradoxal, mais Jésus le fait et il va jusqu’au bout. Il est évident que c’est une bonne graine, mais un Dieu qui redevient Homme pour venir nous chercher et nous prendre avec lui dans sa vie et vivre avec lui, ça donne envie d’être en vie. Alors cette année, je ne serai pas sot et je vais faire le grand saut : je m’inscris directement à la Montée vers Pâques !

Ensuite, c’est pas parce qu’on n’était pas né comme des sticks Findus qu’on va se laisser rouler comme des sushis et croire que cette année le Vendredi saint c’est la fin. Ça sera peut-être la faim après la soupe aux légumes de Marie et Caroline, mais la fin ?! Non ! Pas de blagues ! (A part celles de Bruno et Gilles-Arnaud.) Cette année, cela ne va pas se finir en queue de poisson. Jésus n’est pas mort et il revient à contre-courant un 1er avril.

Alors ne reste pas muet comme une carpe… N’essaie pas de noyer le poisson avec moi ! Ne sois pas le poisson d’avril et sors de ton lit pour vivre trois jours en quatre où une équipe motivée va se plier en quatre rien que pour trois. Tu trouves qu’il y a anguille sous roche ? OUI ! Cette année tu DOIS venir à la MVP ! Alors inscris-toi au plus vite comme ça on ne sera pas serré comme des sardines. Ah et je ne sais pas si tu sais mais le samedi soir, il y a une soirée disco du ressuscité, c’est comme faire la fête en boîte mais avec les thons et les maquereaux en moins ϑ.

Tu verras après le premier avril tu seras frais comme un gardon.

Oublie pas de ramener tes potes car c’est Pâques pour toi !

P.-S. : Si tu as une mémoire de poisson rouge, tu verras les affiches pendant tout le Carême au fond de ton église pour ne pas oublier de t’inscrire pour passer une MVP comme un poisson dans l’eau !

Promenade bucolique, ludique et sympathique

Texte et photo par Olivier CazellesPromenade à travers les petits chemins et espaces verts de Nyon
Nous sommes des paroissiens réguliers, et pourtant nous ne nous côtoyons que rarement, principalement lors des offices à l’église.

Il serait bon de prendre le temps de nous connaître et de nous découvrir.

Dans le cadre de l’année de la famille, la communauté de la Colombière propose une activité autant amicale que familiale.

Cette balade pourrait être une superbe occasion de concrétiser ce projet qui réunirait des familles, des personnes seules et des amis.

Le thème : « prendre soin… »
des autres : parents, grands-parents, malades, isolés ;
de soi : notre corps est important…
de la nature : la respecter en tenant compte des animaux et leur espace vital, des plantes rares, en voie de disparition,…
de l’eau : pollution et gaspillage ;
de la nourriture : gaspillage…

Laissons-nous tenter par quelques heures « hors du temps », mais chaleureuses !

Inscrivez-vous, invitez des amis et faites-le savoir autour de vous !

Programme :
Point de rencontre : Colombière, dans la cour.
Dès 13h30 : formation de groupes de promeneurs.
Début du parcours : par petits groupes espacés.
Durée de la promenade : moins de deux heures.
Activités : cinq jeux. Avant le départ et sur la place de pique-nique où le goûter sera servi.
Goûter pour tous sur une place de pique-nique.
Retour à la Colombière vers 17h-18h.

La balade est facile, les poussettes devront être portées sur une cinquantaine de marches.

Inscriptions obligatoires jusqu’au lundi 21 mai.

Annulation en cas de pluie.

Bulletin d’inscription

Dès début mai, au fond des églises, des chapelles et à la cure

• Inès Cazelles, 022 361 68 37 (répondeur)
inescazelles@hotmail.com

• Mary-Cristine Bonvin, 022 362 35 28
yram@bluewin.ch

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