Manuela Hugonnet, laïque de choc

Manuela Hugonnet collabore avec Nassouh Toutoungi, curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel.

A l’occasion du premier dimanche de février, traditionnellement consacré à l’apostolat des laïcs, nous avons passé une journée en compagnie d’une laïque de choc, Manuela Hugonnet, alias Mme Solidarité au sein de l’Eglise catholique neuchâteloise. Une femme engagée en Eglise depuis plusieurs lustres. Elle ne conçoit son action que placée sous le signe de la rencontre avec l’autre et de l’œcuménisme.

Par Claude Jenny
Photos: Jean-Claude Gadmer

manuela-hugonnet
Manuela Hugonnet

En tant que responsable du service de la Solidarité en terre neuchâteloise, Manuela Hugonnet a notamment pour rôle d’assurer une présence de l’Eglise catholique auprès des migrants, donc dans les divers centres de requérants d’asile cantonaux. Ainsi, par exemple, se joint-elle à un petit noyau de bénévoles pour apporter une animation ludique aux enfants de requérants un après-midi par semaine.

A l’aise avec les migrants…
Mais lorsque le centre est situé dans un hôtel désaffecté à la Tête-de-Ran et que la météo est hivernale, il faut une belle motivation et aimer la conduite sportive pour assumer son engagement. A l’arrivée au centre, la récompense est toutefois immédiate: les enfants d’une famille kurde accourent, tant ils savent apprécier toute visite en ce lieu isolé, et celle que beaucoup appellent Manu est merveilleusement à l’aise. Tout en jouant, elle partage avec eux joies et peines. En français de préférence, mais au besoin dans une autre langue. Lorsque l’on en parle une demi-douzaine, le dialogue devient toujours possible pour cette ancienne enseignante d’origine portugaise arrivée en Suisse à l’âge de 8 ans et active en Eglise depuis plus de vingt ans, comme bénévole d’abord et agente pastorale ensuite.

… et avec les autres Eglises
Le dialogue – « il ne peut être qu’interreligieux » affirme-t-elle de manière péremptoire – est la clef de voûte de l’action de Manuela. Elle le vit donc à la pleine lumière de l’œcuménisme. Nous l’accompagnons au siège de l’Eglise réformée neuchâteloise pour un échange avec Jacqueline Lavoyer, responsable du bénévolat au sein de l’EREN. « Elle a été mon mentor, elle m’a tout expliqué lorsque, il y a deux ans, j’ai passé du service de la catéchèse à celui de la solidarité. » A l’évidence, les deux femmes ont en commun une volonté de bâtir un œcuménisme de terrain.

Manu cultive cet élan à travers l’aide aux migrants, l’Action de Carême, la Semaine pour l’unité des chrétiens, Missio, l’Action Jeûnes solidaires, le Groupe de dialogue interreligieux, etc. « Lorsque je suis entrée en fonction il y a deux ans, confie-t-elle, j’ai trouvé le cahier des charges un peu effrayant en tant que seule salariée pour le Service Solidarité et à 70%, mais je me suis dit que si le vicaire épiscopal (réd./Jean-Jacques Martin à l’époque) voulait me confier cette mission, c’est qu’il s’agissait d’un défi que je devais relever et je me suis vite sentie à l’aise dans cette activité. » Il est vrai que pour Manuela, comme pour beaucoup de laïcs engagés en Eglise, le pourcentage de temps de travail est très élastique…

Le rôle important des femmes
Durant cette journée de partage, elle nous emmène aussi chez Nassouh Toutoungi, unique curé de l’Eglise catholique chrétienne pour le canton de Neuchâtel. Comme frère et sœur dans le Christ, ils ont l’habitude et apprécient de travailler ensemble. Aujourd’hui, c’est pour peaufiner une présentation commune des deux Eglises, en montrant leurs points communs et leurs différences. L’occasion de demander à Manuela Hugonnet si elle ne souffre pas de voir son Eglise moins ouverte aux femmes que sa voisine catholique chrétienne. « Je m’en accommode », dit-elle, tout en s’interrogeant avec pertinence : « Mais que ferait l’Eglise sans les contributions des laïcs, dont beaucoup de femmes ? Donc il importe que nous soyons prises en compte par les membres du clergé. Nous ne sommes pas là seulement pour changer l’eau des fleurs ! » Membre du groupement « Femmes en Eglise », elle aimerait évidemment que cette approche, cette sensibilité différente que les femmes peuvent apporter soient davantage écoutées.

La diaconie, base de l’Evangile
Manuela Hugonnet, bardée d’une solide formation tant universitaire que religieuse, est l’une de ces perles qui contribuent largement à donner un éclat missionnaire à une Eglise régionale. Difficile de ne pas vouloir collaborer avec une femme qui affiche un tel épanouissement ! « Les autres m’ont fait creuser ma propre foi. Et la diaconie est la base même de l’Evangile. C’est prendre les gens, les accompagner un bout de temps dans des moments difficiles. Accueillir l’autre comme un enrichissement. » Beau credo mis en pratique !

Manuela Hugonnet échange avec des enfants de requérants au centre de la Tête-de-Ran.
Manuela Hugonnet échange avec des enfants de requérants au centre de la Tête-de-Ran.

Une Saint-Valentin de Carême

Cette année, le 14 février habituellement dédié à la Saint-Valentin «tombe» le Mercredi des cendres. Une occasion de se redire que la vie de couple aussi est un chemin de conversion.

Par Bertrand Georges
Photo: DR
Lors de l’entrée en Carême, une parole accompagne l’imposition des cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. » Et l’Evangile nous dit :

Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi (Jésus) que vous l’avez fait.1 Les pauvres sont parfois les nôtres. Et le foyer familial, loin de se refermer sur lui-même, peut devenir accueillant à d’autres.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même.2 Quel prochain est plus proche que notre conjoint et nos enfants ? Un appel à aimer tout en cultivant une juste estime de soi.

Proclamez l’Evangile à toute la création.3 Pas besoin d’aller très loin pour évangéliser. L’annonce de la foi n’est pas seulement l’affaire des prêtres et des agents pastoraux. Les premiers évangélisateurs des enfants sont les parents. Parfois ça marche aussi dans l’autre sens.

Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.4 La vie de couple et de famille est, pour les adultes comme pour les enfants, une véritable école du service. A fortiori pour les parents seuls que nous ne devons pas oublier même lorsque nous célébrons les élans de la vie amoureuse.

Jésus nous invite à pardonner septante fois sept fois.5 Même l’amour le plus romantique ou la relation amoureuse la plus ardente ont parfois besoin de demander, accueillir, offrir un pardon qui est une forme purifiée, élevée de l’amour.

Alors qu’il parle des commandements – un mot que l’on n’aime généralement pas beaucoup – Jésus nous rassure : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. »6 Et si ce Carême, qui débute par la Saint-Valentin, devenait un Carême de l’amour évangélique, un Carême pour la joie ?

1 Mt 25, 40
2 Mc 12, 31
3 Mc 16, 15
4 Jn 15, 13
5 Mt 18, 22
6 Jn 15, 10La Saint-Valentin est l’occasion de ressourcer notre couple à la source de l’Amour de Dieu. Différentes offres sont proposées. Renseignements auprès des pastorales familiales cantonales.

www.pastorale-familiale.ch

Offrir notre OUI

Les Hospitaliers de Notre Dame de Lourdes Soyons prêts à offrir notre OUI

Texte par Jean-Pierre Biselx
Photos: Jean-Claude Gadmer La fin d’année, synonyme de tablées chaleureuses, de cadeaux échangés et d’apéros conviviaux ?

Pas forcément.

Pour beaucoup, Noël rime avec solitude, déprime, intégrité humaine bafouée, d’autant plus difficile à vivre, que parmi la magie de la crèche on se devrait d’être heureux !

Dans un monde où le temps s’enfuit à toute allure, dans un monde où l’argent impose sa culture, dans un monde où parfois l’indifférence isole, comment ne pas tendre la main à un proche en difficulté en cette période et pendant toute l’année ?

A la grotte de Massabielle, « L’Immaculée Conception » s’adresse à Bernadette et lui dit : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? »

Comment, venant de Marie, ne pas être bouleversé par la formulation de la demande ?

Comment ne pas prendre du temps pour se mettre en route comme les pèlerins d’Emmaüs ?

A notre tour, hospitaliers de Lourdes, comme Marie et Bernadette qui ont cru et dit oui, nous sommes prêts à offrir notre OUI sans nous demander si la petitesse de notre existence est compatible avec la demande qui nous est faite.

Alors, nous, hospitaliers de Lourdes…

Nous essayons de transformer certaines journées de profondes peines en un jour de rencontre.

Nous essayons de sécher une larme sur la joue de notre voisin.

Nous essayons de redonner espoir dans le Christ à tous ceux qui désespèrent.

Nous essayons d’accompagner les malades deux fois par année vers la joie et la paix qui nous envahissent à la grotte de Massabielle.

Nous nous retrouvons tous ensemble pour prier tous les dimanches dans les hôpitaux de la région.

Nous partageons en groupe au sein de nos communauté paroissiale ce qui fait notre engagement.

« Seigneur, quand j’ai besoin de toi, qu’on prenne soin de moi, envoie-moi quelqu’un dont j’aurais à prendre soin. Quand je ne pense qu’à moi, tourne mes pensées vers autrui. »

3_hospitalier23_hospitalier3

Pourquoi j’aime Lourdes?

Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle avait commencé à nous en parler dans le numéro de janvier… Voici la suite et la fin de son témoignage.

Par Sabine Vouillamoz
Photo: Sanctuaire de Lourdes, Sabine VouillamozEn 2016, je suis rentrée déçue car rien ne s’est passé comme prévu ! On a reçu l’Onction des malades avant la confession. Habituellement, le mercredi, a lieu la messe internationale et, dans ce cas, je préfère généralement aller aux piscines. Pourtant, cette année la messe avait lieu à la Cité St-Pierre et, comme je n’y étais jamais allée, je me suis forcée à y monter. J’ai trouvé cet endroit magnifique, calme et apaisant. On y trouve un petit ruisseau avec des nénuphars et des fleurs de lotus : ces fleurs m’apaisent !

L’an dernier, après le temps de préparation à l’Onction des malades, j’ai su que j’allais vivre ce sacrement d’une autre manière – … plus belle que les autres années. Quelque chose me le disait intérieurement, mais je ne savais pas où cela allait me mener… Ce mardi-là, lorsque je suis allée me confesser à la basilique souterraine, j’y suis restée étonnamment plus longtemps que d’habitude. Je suis même restée pour la procession eucharistique alors que l’architecture de cet édifice est plutôt une source de stress pour moi. Pourtant, j’étais calme et paisible malgré le départ brutal pour le Ciel de ma meilleure amie Anne-Françoise. Je l’apprendrais plus tard, mais c’est ce mardi-là qu’elle avait choisi pour quitter la terre… Coïncidence ? Pas pour moi. Je suis sûre que ce calme soudain est venu par son intercession, de même que ma capacité à rester durablement dans la basilique. Anne-Françoise avait ce don d’apaiser mes colères, mes doutes et mes craintes.

Mercredi matin vers midi, j’ai clairement ressenti qu’il était arrivé un malheur à Anne-Françoise. Je me disais : « Elle n’est plus là ou elle attend mon retour ? » J’ai passé la matinée avec ces phrases dans ma tête… « Est-elle morte ou vivante ? » Et, pour me changer les idées, je suis aller à Bartrès avec d’autres pèlerins. La sérénité m’a gagnée, car c’est un bel endroit. Je vous conseille de visiter ce petit village, à 4 km de Lourdes, où a vécu un temps Bernadette Soubirous.

Le lendemain, j’étais nerveuse. Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’appeler le mari d’Anne-Françoise pour faire taire mes pensées ambiguës. Lorsque j’ai appris sa mort, mon monde s’est écroulé à l’exception de notre cerisier, notre arbre imaginaire qui nous reliait et qui représentait notre puissante amitié. Cet arbre symbolique est resté debout et j’ai compris que j’aurai la force de tenir debout moi aussi malgré cette terrible nouvelle. J’ai aussi compris pourquoi j’allais vivre cette Onction des malades de manière si particulière cette après-midi-là. Je devais prendre des forces pour avancer sans Anne-Françoise et pour qu’elle puisse trouver la Paix au Ciel.

Une dame inconnue, logeant dans le même hôtel que moi, m’a fait remarquer le rayonnement que l’on percevait sur une photo qu’elle avait prise au moment où le prêtre m’oignait d’huile sainte.  Elle m’a dit : « Je te l’enverrai ! » L’ayant reçue, j’ai eu un choc. Je me suis dit : « Comme je suis moche ! » En me regardant une deuxième fois, je me suis rappelé d’une parole d’Anne-Francoise : « Regarde au-delà des apparences ! » Et là, je me dis : « Je suis jolie et je ne laisse à plus personne le droit de me dire que je suis moche… Pas même moi. »

Je tenais à témoigner pourquoi Lourdes revêt un sens si profond pour moi. Ce lieu unique a marqué mon cheminement spirituel et personnel. J’y retourne chaque année pour puiser force et courage. Là, ma foi grandit et me donne joie et élan pour toute l’année !

Proche aidant

Texte par l’abbé Henri Roduit (interview de Céline Lambiel)
Photo: issue de l’album de la famille LambielTu as été proche aidante pour ta maman surtout et pour ta belle-mère, qu’aimerais-tu nous dire sur ce rôle ?
« Il faut vraiment une bonne entente familiale. J’ai eu la chance de bien m’entendre avec ma sœur Christiane qui vit à Sion. Pendant onze ans, on a pris notre maman à tour de rôle pendant deux mois. Ce n’était pas simple pour ma maman d’être déracinée de son village, mais avec les problèmes au niveau de son cerveau, il fallait à tout prix trouver une solution. Ma sœur vit seule, c’était « facile » et moi j’ai eu la chance d’avoir un mari, Gilbert, qui a accepté qu’elle vienne chez nous et qui m’a beaucoup épaulée. Il est même devenu le chouchou numéro un. Deux jours avant sa mort au home Angelito, elle a demandé qu’il vienne boire un verre avec elle.

En couple, nous avons aussi accompagné ma belle-mère. C’était facile car elle habitait tout près. Elle venait régulièrement dîner chez nous. Mon mari s’occupait des factures… moi des transports et de différents services (faire le semainier…), ce qui a permis de se passer du CMS.

Est-ce que ça a été difficile de faire le placement au home ?
Non, pas du tout. Ma belle-mère ne voulait plus rester seule. J’avais pris connaissance de l’ouverture à Riddes du petit home Angelito de dix places, sur le modèle très familial d’Angelito à Ardon. Elle a été la première à en bénéficier.

Ma mère ne pouvait plus faire les escaliers, or la cuisine est au premier étage et les chambres au deuxième. Elle a donc demandé de trouver une solution. Elle a passé six mois au home Angelito.

Quelles ont été les contraintes mais aussi l’apport de cette aide ?
Impossible de partir sans s’assurer que quelqu’un d’autre puisse être présent. J’avais la chance de pouvoir compter sur mon mari. Ce n’était pas toujours facile avec ma maman car elle revenait très souvent sur les difficultés de son enfance : elle a perdu sa maman à 10 ans, elle a commencé à travailler très jeune comme gardienne de vaches ou comme employée dans les vignes du Clos de Ballavaud.

Mais l’apport est énorme. La chance d’avoir pu s’occuper jusqu’au bout de parents qui sont devenus très âgés, parce qu’ils étaient certainement bien avec nous. Encore aujourd’hui mon mari parle beaucoup de sa belle-maman.

Le sacrement des malades

Texte par Véronique Denis
Photo: Durand à Lourdes (pèlerinage de Suisse Romande – printemps 2017)La vie chrétienne est une histoire d’alliance entre Dieu et l’humanité. Célébrer les sacrements aujourd’hui, c’est donc accueillir, aux différentes étapes de l’existence, la Vie de Jésus vivant qui nous parle, qui nous guérit, qui nous pardonne, qui nous rassemble, qui nous nourrit, qui nous envoie, qui nous sauve. Les sacrements sont les actions et les paroles du Christ vivant aujourd’hui au sein de son Eglise.

Deux gestes sont mis en évidence lors du sacrement des malades :

l’imposition des mains faite par les prêtres de l’Eglise : prière silencieuse inspirée par la foi avec invocation de l’Esprit (symbolisé par la couleur rouge de l’étole et de la chasuble du prêtre) ;

l’onction sur le malade avec l’huile sanctifiée par la bénédiction de Dieu, bénédiction réalisée au cours de la messe chrismale par l’évêque le Jeudi saint.

Par l’onction de l’Esprit Saint, les malades reçoivent de l’Esprit de Dieu un renouveau de confiance en Dieu et des forces nouvelles contre la tentation et la maladie.

Dans la difficulté, dans le trouble, le chrétien a besoin de la force de Dieu, de la grâce du sacrement de l’onction des malades pour être en paix, garder courage, lutter contre le mal, continuer à vivre sa foi, apporter sa part au bien du peuple, et retrouver la santé si Dieu en dispose ainsi et renouveler son espérance en la résurrection.
Dans cet esprit, la paroisse invite toutes les personnes malades (accompagnées de leurs familles ou proches) qui peuvent se déplacer, à venir à la messe de 10h30 à Leytron, le dimanche 4 mars 2018. Il est important que toute la communauté paroissiale puisse entourer de son amitié et de son affection les personnes qui recevront ce sacrement.

A noter que lors de la messe du mercredi 7 mars 2018, à 16h30 au Home, le sacrement des malades sera aussi célébré.

Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, merci de prendre contact directement avec notre curé, l’abbé Robert Zuber (079 439 45 36).

Réponse d’un évêque à Sébastien Gaspoz

logo_synode4En vue du Synode des jeunes qui se tiendra à l’automne 2018, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos: LDD, DRsebastien-gaspoz2Sébastien Gaspoz, 20 ans, habite le canton de Vaud, à Jouxtens-Mézery. Tout en remerciant nos évêques de la possibilité qui lui est donnée de les interroger, Sébastien pose cette question à l’évêque des jeunes de Suisse romande, Mgr Alain de Raemy.

« Comment, en tant que croyant, trouver un équilibre entre la tolérance et le respect de nos convictions ? (Par exemple sur les questions de genre, de sexualité… » C’est dans l’évangile de saint Matthieu.)

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemy

Cher Sébastien,

Pour trouver un équilibre entre la tolérance due à l’opinion d’autrui et le respect de nos propres convictions, autrement dit pour être autant dans la charité que dans la vérité, il suffit de devenir un extrémiste… Oui, tu as bien lu ! Je m’explique.

L’extrémiste, c’est celui qui va jusqu’au bout. Il ne s’arrête pas à mi-chemin. Et l’extrémiste chrétien, c’est celui qui applique l’Evangile, c’est-à-dire le message et le comportement de Jésus intégralement. S’agit-il d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même ? Oui, mais va jusqu’au bout : « Tu aimeras ton ennemi ! » Voilà.

Je cite Jésus : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. […] Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? […] Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? […] Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (C’est dans saint Matthieu, au chapitre 5.)

La perfection chrétienne, c’est donc bien l’art de l’extrême ! Rien de moins. Cela te sort de l’ordinaire. C’est vraiment extraordinaire. C’est aimer (Jésus a bien dit aimer !) l’ennemi qui me conteste, me contredit, s’en prend à mon identité, à mes convictions, m’attaque, me calomnie, me blesse ou me tue… Impossible ? Et pourtant, on sent bien que haïr, mépriser ou même seulement ignorer nos opposants, nos adversaires, nos ennemis, ça ne va pas, ça n’apaise pas. On appelle ça, le sens de la foi. Ce bon sens chrétien qui nous a été injecté au baptême, qui est donné à tous, consacrés ou laïcs comme toi !

Donc, si l’autre t’énerve parce qu’il ne comprend pas et conteste même ce que tu entends par mariage ou par sexualité humaine selon le plan de Dieu, fais ceci : regarde-le et vois Jésus qui l’aime et donne sa vie pour lui, et pas moins que pour toi ! Jésus a autant saigné pour lui que pour toi. Fais autant de pas avec lui qu’il faudra. Il se rendra compte que tu ne sais pas tout, que tu es aussi un apprenti de la vie. Mais tu auras dit, fait et partagé l’extrême essentiel. Tu auras aimé.

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Ensemble, un défi!

«La multitude de ceux qui avaient cru n’avait qu’un seul cœur et une seule âme.» (Ac 4, 32)

Par Nicole Andreetta
Photo: Jean-Claude Gadmer
Depuis 700 ans, une communauté de moniales dominicaines est installée dans le monastère situé sur les remparts de la petite ville d’Estavayer-le-Lac.

Les onze sœurs qui la composent vivent dans un climat de silence, leurs contacts avec le monde sont limités. Néanmoins, leur vie n’est pas uniquement dédiée à la contemplation.

Soeur Anne-Sophie, sous-prieure, explique : « La raison de notre vie au monastère, c’est de vivre ensemble ! » Et de citer un extrait de la charte de la communauté : « La première chose pour laquelle vous êtes réunies, c’est pour habiter unanimes en votre demeure et pour faire une seule âme et un seul cœur en Dieu. » « Notre référence est la première communauté chrétienne évoquée dans les Actes des Apôtres, au chapitre 4, poursuit soeur Anne-Sophie, vivre ensemble malgré nos différences et nos divergences est un travail de rééquilibrage qui demande de la peine. Rendre bonne notre relation est un défi auquel nous devons constamment faire face car nous ne pouvons pas nous éviter. La fonction de notre prieure est de faire circuler la parole entre les membres de la communauté. Elle-même ne prend pas de décisions, mais elle les avalise. Il faut souvent plusieurs réunions pour parvenir à une solution qui convienne à toutes. Egalement un zest d’humour ! »

L’ordre dominicain est un ordre apostolique. C’est cette recherche d’harmonie entre elles que les soeurs souhaitent faire rayonner auprès des visiteurs de passage.

Bien qu’un peu à part de la vie de la cité, le monastère a toujours gardé une ouverture. Autrefois, il avait servi de refuge lors de la peste et pendant les périodes de disette. Occasionnellement, le service social de la ville fait appel aux sœurs pour loger des personnes sans domicile. Des liens de voisinage sont maintenus avec les habitants d’Estavayer qui assistent aux offices et leur confient des intentions de prière.

Monastère comme lieu de prière, de louange et d’intercession, mais surtout monastère comme lieu de relations vivantes.

www.moniales-op.ch

Première journée mondiale des pauvres

Mais quelle mouche a bien pu piquer notre cher pape François de mettre les pauvres au premier plan et d’instituer une journée mondiale à leur intention? Qui sont ces «pauvres»? Ceux que l’on a l’habitude de cacher… Ceux qui abusent tellement de l’aide sociale… Ceux qui ne font rien de leur journée… Ceux qui nous dérangent au bas de notre immeuble ou devant le supermarché… Nous?

Par André Pianta (à partir d’extraits du Message du Saint-Père pour la journée mondiale des pauvres)
Photo : http://coopdonbosco.skynetblogs.beAlors que nous venons de veiller pendant quatre semaines pour accueillir le Nouveau-né dans sa crèche dans une ambiance de lumière, de magasins remplis de choses toutes plus brillantes les unes que les autres, de marchés de Noël sentant la cannelle  et le vin chaud, envahis par des gens qui aiment se rencontrer autour d’un verre, pourquoi venir nous dé-ranger avec la pauvreté ?

En parcourant les mots du pape François dans son message à l’occasion de cette première journée exceptionnelle dédiée aux pauvres (19.11), on comprend mieux que ce n’est pas des pauvres vivant dans la misère dont il s’agit premièrement,… mais de nous ! Nous qui jetons un regard agacé sur cette réalité qui, aux yeux de Dieu, est une réalité à transformer. L’apôtre Jacques nous rappelle que « Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis à lui à ceux qui l’auront aimés ? » (Jc 2, 5).

« Un pauvre crie ; le Seigneur l’entend », dit le psalmiste (Ps33, 7). Depuis toujours, l’Eglise a compris l’importance de ce cri. Dans les Actes des Apôtres, Pierre demandait de choisir sept hommes pour assumer le service de l’assistance aux pauvres ; car, dit-il, « n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérités » (1Jn3, 18). Et le pape François dans son message de préciser : « Ne pensons pas aux pauvres uniquement comme destinataires d’une bonne action de volontariat à faire une fois par semaine, ou encore moins de gestes improvisés de bonne volonté pour apaiser notre conscience. Ces expériences, mêmes valables et utiles pour sensibiliser aux besoins de nombreux frères et sœurs et aux injustices qui en sont souvent la cause, devraient introduire à une rencontre authentique avec les pauvres et donner lieu à un partage qui devient style de vie… Si nous voulons rencontrer réellement le Christ, il est nécessaire que nous touchions son corps dans le corps des pauvres couvert de plaies, comme réponse à la communion sacramentelle reçue dans l’Eucharistie. Le corps du Christ, rompu dans la liturgie sacrée, se laisse retrouver, par la charité partagée, dans les visages et dans les personnes des frères et sœurs les plus faibles. »

C’est donc bien une invitation qui nous est adressée à nous mettre en route, « appelés à tendre la main aux pauvres, à les regarder dans les yeux, à les embrasser pour leur faire sentir la chaleur de l’amour qui rompt le cercle de la solitude. Leur main tendue vers nous est aussi une invitation à sortir de nos certitudes et de notre confort, et à reconnaître la valeur que constitue en soi la pauvreté. Celle-ci est la mesure qui permet de juger de l’utilisation correcte  des biens matériels, et également de vivre de manière non-égoïste et possessive les liens et affections. »

Ouvrons donc nos cœurs, nos maisons, nos églises pour accueillir « le cri de celui qui souffre de la précarité et du manque du nécessaire ». « Les pauvres ne sont pas un problème : ils sont une ressource où il faut puiser pour accueillir et vivre l’essence de l’Evangile.»

En librairie – février 2018

Par Claude Jenny

Des livres

couv-gandhi_mandelaGandhi et Mandela: la sagesse peut-elle sauver le monde?

Combien de livres n’ont-ils pas déjà été écrits sur ces deux monuments de la non-violence ? L’originalité de l’ouvrage d’Eric Vinson et de Sophie Viguier-Vinson est d’abord de montrer que leur combat a été mené au creuset d’une même terre commune, l’Afrique du Sud. C’est en effet au pays de l’apartheid que le jeune Gandhi, avocat de la communauté indienne, inventa une méthode de lutte non violente. Qui, plus tard, influencera grandement l’ANC de Mandela. Les auteurs rapprochent les idées de ces deux leaders et s’interrogent sur leurs héritages respectifs. Un livre pour espérer une autre politique à l’échelle mondiale.

Ed. Albin Michel, janvier 2018.

Acheter pour 29.90 CHFcouv-suaireEnquête sur le suaire d’Oviedo

Le célèbre suaire d’Oviedo, exposé seulement trois fois par an, attire des milliers de personnes à Turin, car il est considéré comme étant le linge qui a recouvert le visage du Christ. Depuis trente ans, de nombreuses études scientifiques ont été conduites pour tenter d’authentifier le suaire. Janine Bennett a mené une enquête fouillée pour faire toute la vérité sur ce linceul. Une aventure qui démarre au Golgotha et se termine à la cathédrale d’Oviedo en passant par l’Espagne où se concentrent les recherches. Le suaire de Turin est-il de sang divin ?

Ed. Artège, janvier 2018.

Acheter pour 22.20 CHFbook-07210818«Rendez-vous ici ou au paradis»: le témoignage d’une réfugiée

Fatima Softic a fui la Bosnie en guerre pour se réfugier en Suisse où, après un long parcours semé d’embûches, elle finira par obtenir l’asile et la nationalité suisse. Mais là-bas, son mari et plusieurs membres de sa famille ont été victimes du conflit qui déchira la Bosnie dans les années nonante. « Rendez-vous ici ou au paradis » est la dernière phrase que lui a dite son mari au téléphone avant de mourir. « Là-bas, j’ai plus de tombes que de proches à visiter », dit cette Nyonnaise d’adoption. Récit d’une Mère courage avec la complicité d’une amie suisse, Josiane Ferrari-Clément.

Ed. Slatkine, 2017.

Acheter pour 28.00 CHFcouv-mort-en-faceJ’ai vu la mort en face 

22 mars 2016 à 7h58 à l’aéroport de Bruxelles : un kamikaze se fait exploser à côté de lui. Walter Benjamin allait embarquer pour aller voir sa fille. Il est projeté en arrière. Il découvre qu’il a perdu une jambe suite à l’explosion. Les urgentistes parviennent à le sauver. Commence le long combat d’un homme handicapé. Mais qui ne s’apitoie pas sur son sort. Aujourd’hui, Walter Benjamin le miraculé va à la rencontre des jeunes du quartier de Molenbeek, repère des djihadistes en Belgique. Il va aussi doper le moral de tous les handicapés dans l’hôpital qui l’a soigné. Un témoignage choc.

Ed. du Rocher.

Acheter pour 25.20 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Proche aidant

Texte et photo par Pierre Ançay« Un proche aidant est une personne qui soutient un proche atteint dans sa santé, son autonomie. Il assure à titre non professionnel un soutien (de près ou de loin, régulier ou irrégulier) pour l’aider dans ses difficultés et assurer sa sécurité. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un voisin ou d’un ami. »1

Edi, jeune père d’un petit garçon de 7 ans, a été, durant cinq ans, proche aidant de son épouse atteinte d’une maladie évolutive très invalidante et décédée il y a un peu plus d’une année.

A la question « Pourquoi avez-vous pris la décision de devenir proche aidant de votre épouse ? », sa réponse fut la suivante :

« Nous étions jeunes mariés et parents d’un petit garçon d’une année quand mon épouse est tombée gravement malade. Après un diagnostic guère optimiste, ma première préoccupation a été de lui assurer les soins que nécessitait son état avec le plus de confort possible et en restant au sein de notre petite famille. Il faut dire que, malgré l’évolution de sa maladie, un séjour de longue durée à l’hôpital ne pouvait apporter que peu de “valeur ajoutée”. 

Aussi, même si sa maladie devenait rapidement invalidante, mon épouse souhaitait de tout son cœur être près de son fils et de son mari. Etre parmi nous lui donnait joie, courage, force et espérance. Ce qui comptait beaucoup pour elle était de voir grandir le plus longtemps possible son enfant, le voir sourire, jouer, respirer la vie. Ainsi, entre hospitaliser mon épouse et la garder près de nous, ma décision fut vite prise : je serai son proche aidant. Pendant cinq ans, nous avons pu avoir une ”vie familiale” malgré la présence de la maladie et toutes les contraintes médicales, administratives, professionnelles et financières qui y étaient liées. L’amour et la présence de mon épouse, de mon fils, le confort que pouvait lui offrir le foyer familial, me paraissaient non seulement évidents mais tellement plus importants qu’un confort financier et que mon développement professionnel.

Dans cette ”bagarre” de tous les instants pour la vie, si je n’avais pas pris la décision d’être proche aidant, j’aurais certainement passé à côté de l’essentiel durant ces cinq années. J’ai essayé, de toutes mes forces, de donner une présence, de l’amour, de la joie à mon épouse et à mon fils. Oui, à mon épouse à qui j’avais promis, le jour de notre mariage, de l’aimer et de la soutenir en toutes circonstances.

Malgré un contexte difficile, le choix que nous avons fait était vraiment le meilleur : Dieu soit loué ! »

1 www.proches-aidants.ch

Caritas!

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude GadmerSe souvient-on encore de Caritas in veritate publiée par Benoît XVI en 2009 ? Première et ample réflexion théologique sur la doctrine sociale de l’Eglise, en écho à l’encyclique Deus caritas est éditée trois ans auparavant.

Le pape allemand y donne une leçon magistrale sur la charité dans le sens chrétien du terme, comme première encyclique « programmatique » de son pontificat commencé une année auparavant. Son successeur, François, a « descendu » la thématique de l’amour chrétien (charité) dans la vie de l’Eglise locale, grâce au Jubilé de la Miséricorde qui a rajeuni ce vocable alors un tantinet désuet ! Il en a poursuivi certains abou­tissants pastoraux, comme dans son exhortation Amoris Laetitia

Mais force est de constater que, soit en titre soit dans le contenu, les écrits pontificaux, dont le plus solennel reste l’encyclique, ont été plus qu’avares en matière de charité : on considère Ubi primum de Benoît XIV, publiée en 1740, comme la première encyclique… et il faudra attendre 1894 pour avoir, dans le titre, à l’occasion de l’encouragement à l’Eglise en Pologne par Léon XIII, le mot comme tel : Caritats ; de même en 1898 pour son exhortation à l’Eglise en Ecosse, avec Caritatis studium. Puis, plus rien jusqu’à Pie XII, en 1932, avec Caritate Christi Compulsi pour promouvoir la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.

Certes, les premiers mots d’une encyclique ne sont pas vraiment un titre où se condenserait la quintessence du propos développé ensuite. Mais ils invitent tout de même à entrer dans une thématique plutôt qu’une autre : Benoît XVI l’a bien compris en articulant ses trois lettres autour des trois vertus théologales de la charité, de la foi et de l’espérance. De même François, qui décline la joie : gaudium, laetitia

A noter enfin qu’en 1914, à l’issue de son élection papale, Benoît XV a écrit Ad beatissimi Apostolorum Principis pour crier au monde sa désolation : « Comment, étant devenu le Père commun de tous les hommes, n’aurions-nous pas eu le cœur violemment déchiré au spectacle que présente l’Europe et même le monde entier, spectacle assurément le plus affreux et le plus désolant qui se soit jamais vu de mémoire d’homme ? » Il offrit une première réflexion, bien ignorée avouons-le, sur le sens de la charité (terme qui apparaît huit fois) en ces temps troublés que furent ceux du premier conflit mondial…

Grande campagne populaire de dons – printemps 2018

Par le Comité du Cinquantenaire : Yann Dini, président et Jean-Pascal Genoud, curé
I
mage: CoCom BourgL’église St-Michel, c’est…

– probablement l’une des plus belles réalisations architecturales de notre Diocèse dans l’esprit du Concile Vatican II ;

– un lieu de célébration particulièrement idéal pour les grandes célébrations paroissiales, pour nos fêtes et nos sépultures ;

– un espace qui séduit par sa lumière, surtout par le charme inégalable de son ouverture sur la nature avec la splendide baie vitrée qui donne sur le jardin arrière ;

– un volume qui, contrairement à beaucoup d’églises plus anciennes, qui, par l’absence de tout obstacle et par son inclinaison bien pensée, permet à l’assemblée d’avoir conscience d’elle-même tout attentive à la Présence invisible.

C’est aussi, 

– un équipement qui date et qui manifeste, avec ses 50 ans, des signes de vétusté et de fatigue (système de chauffage par soufflerie, manque d’isolation thermique, usure du revêtement du parvis ;

– un complexe qui n’est plus habité par un prêtre résident et qui repose de plus en plus sur une belle équipe de chrétiens très dévoués ;

– un édifice qui doit retrouver une place plus spécifique et originale dans l’ensemble de la vie de la paroisse et de la région ;

– un Rectorat qui n’est plus une habitation mais un lieu de vie et de rencontre pour la communauté ;

– un parvis qui gagnerait à être plus convivial et mieux équipé pour nos temps de fraternisation.

– en bref : un ensemble admirable qui mérite un bonne cure de rajeunissement.

Afin de remettre à niveau tout l’espace St-Michel, à l’occasion du Cinquantenaire de sa construction, nous avons besoin de votre soutien et de votre aide !

Nous vous remercions d’avance de votre participation. Vos promesses de dons peuvent être adressées soit à l’aide du coupon encarté dans le journal paroissial soit sur le site dédié www.bourg50.ch

Vos dons sont déductibles des impôts et figureront, sauf mention contraire, dans la « Plaquette souvenir » du Cinquantenaire.

A déplacer les tuiles (Marc 2, 1-12)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: Jean-Claude Gadmer
Nombreux sont les « proches aidants » dans l’Evangile. Leur rôle est de soutenir la personne malade et de la conduire au Christ. C’est le contact direct avec l’être même de Jésus qui apporte le soulagement et le salut.

Ainsi en est-il des quatre hommes portant un paralytique dans la maison de Capharnaüm où Jésus annonce la Parole. L’affluence autour du Maître est telle qu’ils doivent faire preuve d’imagination et d’audace : ils prennent le risque de monter sur la terrasse et de découvrir le toit au-dessus de Jésus, afin de faire descendre devant lui le grabataire (Marc 2, 3-4). Quelle aventure !

Et c’est sur la base de leur foi à eux, pas d’abord celle du paralysé, que le Christ pardonne puis guérit le malade (2, 5) ! Puissance de la communion qui soulève à bout de bras, à plein cœur, celui qu’immobilise la souffrance ou l’épreuve ! C’est grâce à ces quatre « hommes aidants » que le fils de Marie accomplit le double miracle, celui du pardon et celui de la guérison, si bien qu’à la fin tous le glorifient en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. » (2, 12)

Nous sommes ainsi tous invités à faciliter la rencontre de nos proches avec le Seigneur, par notre prière, notre amitié, notre soutien ; puis par notre présence, nos initiatives, voire nos coups de folie. C’est le miracle de la solidarité dont se tisse l’Evangile, c’est la force de la sollicitude qui construit le Royaume, c’est la puissance de l’entraide qui renverse les montagnes ou enlève les tuiles.

Cette demeure de Capharnaüm se mue en petite Eglise, dont tous peuvent faire partie, y compris les scribes qui murmurent intérieurement : « Pour qui se prend-il, ce natif de Nazareth, au point de prétendre remettre les péchés ? Cela revient à Dieu seul ! » (2, 6-7) Mais comme il est vrai Dieu et vrai homme, Jésus libère et rachète : il se fait tout proche aidant de chaque être. Demandons-le-lui, pour nous et pour notre entourage.

Les proches aidants: des personnes hors normes

En Suisse, une personne sur sept reçoit l’aide de proches. Sans ce soutien, des personnes malades, âgées, en situation de handicap ou en fin de vie ne pourraient pas continuer à vivre chez elles.

Par Nicole Andreetta
Photos: J
ean-Claude Gadmer

Tout le monde peut aider son voisin ou un membre de sa famille.
Tout le monde peut aider son voisin ou un membre de sa famille.

Qui sont réellement les proches aidants ?
Un proche aidant est une personne qui offre, de façon régulière et à titre non professionnel, du temps et des services pour certaines activités de la vie quotidienne à un proche atteint dans sa santé et son autonomie. Il assure, également, la sécurité, le maintien de l’identité et du lien social du proche aidé.

Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un voisin ou d’une voisine, d’un ami ou d’une amie.

C’est une démarche qui ne concerne pas les formes organisées de bénévolat.

Comme la personne dont il a la charge, le proche aidant traverse souvent des périodes difficiles émotionnellement, ponctuées de doutes, d’angoisse, mais aussi d’espoir. Si beaucoup évoquent des aspects gratifiants, un proche aidant sur deux finit par s’épuiser à la tâche. Particulièrement lorsqu’il exerce en parallèle une activité professionnelle.

« J’ai toujours vu mes parents s’occuper de leurs parents, cela me semblait normal. J’ai 72 ans et depuis plus de douze ans, je m’occupe de ma maman, âgée aujourd’hui de 96 ans. Je réalise que je ne peux pas exister tant que je ne suis qu’aidante. Tant que je donne, je donne. Je dois avoir aussi du temps à moi, pour recevoir, pour exister comme personne. Pourtant, dès que je ne réponds pas à une demande de ma mère, je m’en veux. »

« Ce sont les circonstances qui font que l’on devient proche aidant, on ne choisit pas. Il y a trente ans, notre fille a commencé à avoir des troubles bipolaires. Depuis, les années et les crises se succèdent. Quand elle va mal, elle a besoin de toute notre disponibilité. C’est vraiment un travail d’effacement qui demande une énorme énergie. Lorsque notre fille va bien, elle assume parfaitement sa vie familiale. On doit lui faire confiance malgré tout. Et l’on garde toujours cet espoir « insensé » de se dire que c’était peut-être la dernière crise. »

« Lorsque l’on choisit un engagement bénévole, s’il devient trop lourd, on s’accorde le droit d’y renoncer. Cela n’est pas possible lorsque l’on est proche aidant. Je suis infirmière à domicile et j’ai deux enfants avec un handicap. Ils ont 16 et 22 ans, aucune structure n’est adaptée à leur situation. Je vis continuellement le même dilemme : est-ce que je choisis mon travail ou je m’occupe davantage de mes enfants ?
Les professionnels ne se rendent pas compte à quel point les proches aidants sont fragiles. On ne peut pas les laisser se débrouiller tout seuls ! C’est une question de justice sociale et d’équité. »

N.B. : Nos témoins ont souhaité garder l’anonymat.

Soutenir son conjoint ça peut aussi épuiser.
Soutenir son conjoint ça peut aussi épuiser.

Le soutien de l’Etat

Soutenir les proches aidants pour éviter qu’ils ne s’épuisent, tombent malade ou s’isolent est devenu une priorité politique. Une journée par année leur est dédiée.

En novembre 2017, l’Etat de Genève a ouvert une plateforme téléphonique accessible cinq jours par semaine. Cette ligne permet d’obtenir rapidement et au bon moment les informations nécessaires. C’est aussi un outil contre l’isolement car elle donne la possibilité de parler des difficultés rencontrées, d’être écouté, entendu.

Sophie Courvoisier de l’Association Alzheimer Genève, une des « oreilles » au bout du fil, confirme : « C’est important de pouvoir dire : “Je n’en peux plus !” Il faut se rappeler nos limites humaines. Demander de l’aide ne signifie pas dire que l’on est incompétent, mais au contraire permettre d’accompagner le proche aidé plus longtemps et dans de meilleures conditions. »

Chaque canton dispose d’un site internet informant sur les prestations de soutien qui peuvent être obtenues… (voir encadré).

Le Conseil fédéral a publié, en dé­cembre 2014, un rapport intitulé « Soutien aux proches aidants ». Dans la plupart des familles, deux revenus sont nécessaires pour couvrir les besoins du ménage. Ni l’art. 36 de la Loi sur le travail, qui permet aux parents d’obtenir trois jours de congé pour garder leur enfant malade, ni l’art. 324a du Code des obligations, traitant de l’empêchement du travailleur de travailler sans faute de sa part, ne permettent de régler des situations qui peuvent durer pendant des années.

Ce rapport envisage des mesures permettant d’obtenir un congé, avec ou sans salaire, ainsi que, comme c’est déjà le cas à Fribourg, en Valais et dans le canton de Vaud, des  allocations pour charge d’assistance.

Quel rôle pour l’Eglise?

Depuis une dizaine d’années, Catherine Menoud, assistante pastorale au sein d’une UP genevoise, anime un groupe de parole destiné à des proches aidants.

« Ce groupe s’est formé de manière plutôt spontanée. Un dimanche, à la sortie de la messe, une paroissienne vient me parler de son mari qui perd la mémoire. Au fil des semaines, d’autres personnes viennent partager avec moi leurs inquiétudes par rapport à leurs proches. Je me rends compte que beaucoup s’épuisent. Je leur propose de former un petit groupe où chacun pourra échanger des infos et des conseils. Et, comme ce sont des personnes qui ont la foi, partager dans la prière. »

Le groupe se rencontre cinq fois par an. Les membres sont très fidèles. « Chacun apporte ses choses lourdes à porter. Avancer ensemble nous aide à les surmonter, parce qu’entre nous, on se comprend. De même, les choses positives font du bien à tous » témoigne une participante.

Pour le professeur d’éthique Thierry Collaud, la communauté doit maintenir des liens de solidarité.
Pour le professeur d’éthique Thierry Collaud, la communauté doit maintenir des liens de solidarité.

Pour Thierry Collaud, médecin et professeur d’éthique sociale chrétienne à l’Université de Fribourg, c’est bien à partir des paroisses que quelque chose peut se réaliser : « Nous vivons dans une société très fragmentée, qui, si l’on n’est pas attentif, nous poussera à oublier l’autre. L’Etat a la capacité d’éviter l’épuisement, mais l’Eglise peut offrir ce qui ne se comptabilise pas. C’est la responsabilité de la communauté de maintenir les liens de solidarité de proximité lorsque, par exemple, un couple s’isole parce que l’un des deux va mal. »

Les Pères de l’Eglise parlent souvent d’un sacrement supplémentaire, le sacrement du frère. Il prolonge le sacrement eucharistique de l’autel car il permet de reconnaître le Christ dans l’autre. Et il se vit au-delà des parvis des églises, en allant vers des périphéries pas forcément très éloignées géographiquement ou socialement.

Sites internet des cantons

FR : www.pa-f.ch/fr 
GE : www.ge.ch/reseau-de-soins – Ligne Proch’info : 058 317 7000
JU : www.jura.ch/DIN/SAS/Informations-generales/informations-par-prestation/Proches-aidants.html
NE : www.andpa.ch/
VD : www.vd.ch/themes/social/vivre-a-domicile/proches-aidants/aides-et-services/
VS : www.proches-aidants-valais.ch

Rencontre avec Christian Bobin

«L’amour est le miracle d’être un jour entendu jusque dans nos silences, et d’entendre en retour avec la même délicatesse: la vie à l’état pur, aussi fine que l’air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse.»

Par Laure Barbosa
Photos : DREcrivain et poète français, né au Creusot en 1951. « Amoureux du silence et des roses », il cultive à l’écart du monde et des milieux littéraires, l’art de la vie simple et la manière des petites choses. Celui dont « l’écriture est le cœur qui éclate en silence » et « le verbe, un soleil impérissable », ouvre ses lecteurs à l’émerveillement, suscite un changement de regard qui change la vie. Auteur à succès depuis les années 90, il a reçu plusieurs distinctions dont le Prix d’Académie 2016 pour l’ensemble de son œuvre et il demeure discret.

Croître en clarté. – Distillant sa prose poétique inégalable, où l’intime et l’infime portent à l’universel, par fragments, touches légères et transparentes, aphorismes, comme un tableau en filigrane révèle la splendeur enfouie dans l’humilité du quotidien. Chacune de ses phrases pourrait éclore en citation, à l’oral aussi bien qu’à l’écrit, d’ailleurs on ne s’est pas privé de planter ces fleurs un peu partout. Telles des perles d’eau vive pétillant sous nos yeux : difficile de ne pas avoir été ébloui par le flash lumineux de quelques-uns de ses mots, au détour d’une lecture, touché en plein cœur par leur écho. Les titres de ses livres sont autant d’invitations décalées et colorées à se délecter du contenu, se retenant de lire trop vite car l’écriture est brève et concentrée dans « le but de croître en clarté ». En cette ascèse toujours quête d’un fragile équilibre, l’essence-ciel se laisse dire presque sans faire de bruit et son approche, plus mystique que religieuse, permet à de nombreux amateurs de Bobin de renouer avec la spiritualité. La grâce de l’inutile futile dans un monde pris dans la rentabilité et l’efficacité.

« Ce qui s’enfuit du monde c’est la poésie. La poésie n’est pas un genre littéraire, elle est l’expérience spirituelle de la vie, la plus haute densité de précision, l’intuition aveuglante que la vie la plus frêle est une vie sans fin. »

Au service de l’humain. – Si des écrivains méritent d’être lus, certains gagnent aussi à être connus ! Novembre dernier en France voisine, autour du joyau commun de notre « homme-joie », j’étais partie sur la piste d’un moine comédien au parcours atypique qui crée et interprète ses spectacles « Seul en scène » avec les écrits de l’auteur dont la découverte a apporté un tournant à son existence. Grégoire Plus, Frère de Saint-Jean mais d’abord Chercheur de Lumière, précise : « mes spectacles ne sont pas faits pour transmettre un message de foi mais pour servir l’humain ». Depuis plusieurs années, avec la bénédiction de Bobin lui-même qui au sortir de scène lui a offert ce compliment : « Vous donnez de la joie ! Je vous ai vu et je sais que votre visage, vos mains, tout votre corps rendra à mes phrases l’énigme et même la dureté dont elles ont besoin », il s’adonne passionnément à ce service que ce soit au Festival Off d’Avignon, dans la salle à manger du presbytère de l’Île-aux-Moines ou en tournée.

A la rencontre. – Par son amitié, il m’a été donné de rencontrer Christian Bobin en toute simplicité, chez lui au cœur de la Bourgogne, dans sa petite maison aux volets maculés de ciel bleu en lisière de forêt. C’est sur ce chemin des sous-bois, où paraît-il on voit parfois des renards, que je me suis promise de partager la joie débordante de cette extraordinaire entrevue. 1

« Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même – aussi naturellement que peut le faire la vue d’un cerisier en fleur ou d’un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c’est leur présence. »

L’homme des « petites choses ». – Ce travail que son œuvre littéraire accomplit, Christian Bobin l’incarne dans la vérité de sa présence charnelle et fraternelle, la délicate attention du regard qu’il porte sur les gens comme sur tout ce qui l’entoure, la gaité légère et enfantine de son rire qui nous trouve soudain tout trempés, surpris du déferlement de ses cascades joyeuses, la contagion de l’intelligence douce et tranquille dans la liberté de sa pensée, la justesse de l’émotion qu’on voit pudiquement passer sur la pointe du cœur sous la chaleur de ses yeux. « J’essaie de vous dire une chose si petite que je crains de la blesser en la disant. Il y a des papillons dont on ne peut effleurer les ailes sans qu’elles cassent comme du verre. »

Eloge de la fragilité. – A ses détracteurs qui le taxent de mièvrerie, d’écrivain catho ou gourou ronronnant, maître de l’image éblouissante poético-philosophique, as de la métaphore extatique et de la parabole éthérée, on dirait que cela confirme la dure réalité de l’amour pas aimé. L’éloge de la fragilité est comme un glaive tranchant entre attendrissement et agacement : « C’est une manière sûre, pour reconnaître la vraie beauté, que de mesurer la haine qu’elle attire sur elle. Le visage du Christ, avant d’être enluminé par les moines agoraphobes, l’a été par l’or blanc des crachats. » On réaliserait peut-être que « La douceur est la fleur la plus sauvage en nous ! » puisqu’elle exige un vrai courage, poésie de l’espérance : « Dans l’imaginaire courant, c’est un peu comme si ceux qui avaient la foi possédaient un compte en banque ! La confiance et la tranquillité en sortiraient à jets continus. Mais pour moi, la foi, ce n’est pas ça du tout. Elle se paie parfois cher et apparaît sur fond de ténèbres, de doutes ou de compassion. J’ai appris que cette vie n’est pas une noce. Elle est fabuleuse, mais elle est terrible aussi. Les deux aspects sont indissociables. Le Dieu auquel je crois n’est pas fort, mais il est aussi invincible qu’un courant d’air. C’est-à-dire qu’il rentre dans les têtes et dans les vies alors qu’elles se croyaient cloîtrées, comme bétonnées par la convention, par un faux repos, par de fausses certitudes. Donc, c’est un Dieu qui est plus dérangeant qu’arrangeant. »

1 Première suisse

Laure et Christian lors d’une séance de dédicaces à Crans-Montana au terme de la soirée «Conversations avec Christian Bobin» en 2016.
Laure et Christian lors d’une séance de dédicaces à Crans-Montana au terme de la soirée «Conversations avec Christian Bobin» en 2016.

Pourquoi j’aime Lourdes?

Sabine est une jeune femme de 34 ans. Souriante, serviable, pleine de vie et de foi, elle vit à Charrat. Membre du Conseil de communauté, elle exerce aussi les fonctions de sacristine et de responsable des servants de messe. Lourdes est pour elle une ressource : elle nous en parle… 

Texte et photos par Sabine Vouillamoz, CharratPourquoi Lourdes est-il magique pour moi ? C’est un endroit où je me ressource et où j’arrive tout simplement à oublier le bruit, les commerces et la foule. A Lourdes, il m’arrive toujours quelque chose de beau et d’unique en particulier ces trois derrnières années ! J’y vais pour guérir mes blessures psychologiques. Lourdes, c’est vraiment un lieu magique et, si vous n’y êtes jamais allé, je vous conseille de vous y rendre soit avec le pèlerinage romand du printemps ou celui d’été, soit encore par vos propres moyens.

En 2015, je suis revenue transformée, plus forte, plus calme. J’étais heureuse d’avoir revu la Vierge couronnée après deux ans. Un soir, j’ai vécu une chose belle et bizarre à la fois… Savez-vous qu’à Lourdes, j’adore contempler la Vierge couronnéee ? Je la trouve belle ! Il m’est plus facile de prier devant elle que devant la Vierge de la Grotte.

Un soir, c’etait le lundi, je suis allée prier devant la Vierge de la Grotte. Une fumée noire est alors sortie de mon cœur car je ressentais de la haine envers ma famille. A ce moment-là, je me suis sentie délivrée de cette haine et j’en ai pleuré de joie. J’ai même trouvé la force – en confession grâce à un prêtre – de lui dire que j’avais besoin d’écrire à mon parrain pour lui demander pardon. En effet, j’avais besoin de lui dire ce que j’avais ressenti lors de la mort de mon papa en 2002 et lui expliquer pourquoi je n’ai plus voulu lui parler depuis : je ne trouvais pas les mots justes et j’avais peur qu’il refuse de me voir.

Le prêtre m’a dit qu’il trouvait beau et touchant que je désire parler à nouveau à mon parrain. Il a dit : « Je suis sûr que Marie va vous aider. Et même si votre parrain ne vous répond pas, ce ne sera pas un échec. Votre réussite sera d’avoir fait le premier pas ! »

Le soir même, devant ma feuille blanche, je ne trouvais pas les mots et j’ai fini par pleurer. J’ai écrit quelques mots sur mon téléphone comme si je voulais lui envoyer un message. Quelques mots sont venus… Cela m’a épuisée et je me suis endormie avec le sourire. Je sais qu’il a reçu mon message, car sa fille me l’a dit. Il ne m’a pas encore appelée : pas grave, je suis en paix !

(A suivre)

Grotte de Massabielle (Lourdes).
Grotte de Massabielle (Lourdes).

Le Livre d’Or de l’église Saint-Michel 1968-2018

Par Françoise Michellod – Extraits de www.bourg50.ch
Photo: Pascal TornayLe site bourg50.ch vaut le détour ! Un chapitre est attribué au Livre d’Or. « Un Livre d’Or placé au fond de l’église, se propose de récolter vos témoignages. Qu’il s’agisse d’anecdotes ou de photos, ces traces diverses permettront de faire revivre la richesse de l’itinéraire d’une communauté. » Vous êtes concerné : il ne s’agit pas d’être doué pour la plume, deux lignes suffisent. Celui qui passe en ce lieu vient se recueillir ou découvrir cet édifice… Chacun est le bienvenu. Emportez éventuellement le livre chez vous un ou deux jours, afin d’y noter tranquillement ce que vous inspire l’église Saint-Michel, ce que vous y avez vécu.

Ce Livre fait de papier choisi, bruissant au fil des pages… d’Or par ce qu’il évoque, conservera des événements ou des images qui ont brillé sur les chemins de nos vies. Ce Livre d’Or permet aussi d’exprimer des émotions, des remerciements, d’offrir son témoignage ou d’adresser des félicitations.

Idées. – Racontez ce projet un peu « fou » des années 60… Parlez de cette architecture qui a dû d’abord se faire un chemin parmi les fidèles peu habitués à un style qui fait merveille aujourd’hui ! Dites que vos parents ou amis venaient de Fully ou d’ailleurs – régulièrement – pour « assister » à la messe à l’église du Bourg… pour le lieu, pour l’espace ou parfois pour le recteur… Donnez des dates ! Osez coller une photo embuée d’encens, étoilée de nombreux cierges orientaux des années « Pont » (: le site bourg50.ch vous propose et vous aide à scanner vos photos).

Vous étiez paroissiens du chanoine Hilaire Tornay ? Il vous parlera de son vécu ou d’un de ses souvenirs de sa mission de recteur. Sans oublier le passage de notre recteur feu Jean-Claude Rossier qui fit vibrer en ce lieu de prière les plus belles musiques classiques et chœurs liturgiques. Vous êtes jeune et vous aimez venir vivre ici des cérémonies chaleureuses ou simplement l’intimité avec le Seigneur ? Ecrivez-le ! Vous nourrissez dans ce lieu votre besoin de silence, hors des turbulences du monde ? Ecrivez-le aussi ! Faisons donc de ce Livre d’Or qui nous ouvre ses pages, un album que chacun pourra consulter comme l’histoire vivante de notre communauté au long de ces cinq décennies de vie spirituelle.

Gratitude et félicitations à Gabrielle Sola qui, pour l’ouverture de ce Jubilé, a magnifiquement dédicacé ce Livre d’Or. Professeur passionnée de musique, elle reprend la direction du Chœur d’hommes Saint-Michel en 1969. Elle convainc ces messieurs de garnir leurs rangs de femmes… Dès lors sous sa baguette experte la chorale devient le Chœur MIXTE Saint-Michel !

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp