En route vers le Synode

[thb_image image= »2872″]Le pape François a convoqué une nouvelle assemblée générale du Synode des évêques du 3 au 28 octobre 2018 à Rome. Le thème en sera la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel.
A cette occasion, l’équipe de rédaction de votre bulletin a souhaité donner la parole à celles et ceux qui seront au centre des discussions des Pères synodaux : les jeunes. Chaque mois, nous demanderons à plusieurs jeunes de nos UP de s’exprimer sur un thème. Nous commençons l’année avec Elisa et Carlos, à qui nous avons posé LA question de saison :

Par Frédéric Monnin
Photos: DR

«Quelle est ta bonne résolution pour 2018 en tant que jeune chrétien?»

Elisa

elisa« Ma résolution 2018 en tant que chrétienne, c’est de vraiment prendre du temps pour connaître Dieu, pour connaître Jésus. Ce que les disciples de Jean ont demandé à Jésus en premier c’était : « Où habites-tu ? » Avant de savoir ce qui leur serait demandé de faire, ils cherchaient à le connaître. Le connaître et l’aimer, se laisser connaître et se laisser aimer. Et comme un ami, pour le connaître il faut le visiter souvent. Comme un ami, pour qu’il puisse vraiment nous aider et nous toucher, il faut lui montrer notre cœur en vérité.

Pour le connaître mieux, ma résolution c’est de lire un passage des évangiles chaque matin afin de laisser Dieu colorer toute ma journée, et pour me laisser aimer, de lui ouvrir mon cœur dans la prière. »

Carlos

carlos« L’année de mes 19 ans, de nombreux projets de foi se présentent devant moi. Je prévois de m’investir dans le scoutisme européen suisse où j’accompagnerai une vingtaine de louveteaux en tant que chef. L’été, un pèlerinage à Fatima est prévu pour les scouts et guides aînés. De plus, nous poursuivrons le parcours avec mon groupe de jeunes que l’on a créé après les JMJ de Cracovie, depuis lesquelles nous nous retrouvons toutes les deux semaines pour échanger et partager à propos de notre foi, en nous appuyant sur des intervenants extérieurs. Cela nous mène à un Forum des Jeunes qui a pour but de rassembler l’ensemble des groupes de jeunes sur Genève tous les deux mois, à travers une veillée incluant messe, témoignage, repas et bar/discussions. En somme, ma résolution pour cette nouvelle année est de faire fructifier non seulement ma foi mais également celle des autres. »

Pourquoi prier pour l’unité des chrétiens?

Par Marc-Louis PasseraUn évêque orthodoxe conseillait à un étudiant de travailler à l’unité des chrétiens comme si elle devait se réaliser tout bientôt, tout en sachant que probablement il ne la verrait pas de son vivant.

C’est que la pleine unité des chrétiens n’est pas le fait de stratégies permettant de dépasser la désunion, ni d’un succès à obtenir dans un projet qui serait le nôtre. Elle est de l’ordre du mystère. La pleine unité des chrétiens, c’est Dieu qui la réalise.

Ce qui nous revient, c’est d’en développer en nous et dans nos communautés le désir. Dans une prière devenue célèbre, l’abbé Couturier demandait à Dieu : « Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi, afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. »

Parce qu’il faut bien le dire : certains chemins semblaient indiquer des rapprochements et ils n’ont pas abouti. D’autres chemins s’ouvrent devant nous que l’on ne croyait pas possibles.

Lassitude
Mais il faut bien le dire aussi, un sentiment de lassitude s’exprime dans nos communautés. L’enthousiasme s’est petit à petit refroidi et si la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens demeure dans nos calendriers, elle ne donne pas vraiment le ton d’une aspiration qui devrait nous accompagner tout au long de l’année et se traduire en initiatives partagées.

L’année 2016 nous avait donné de suivre le chemin des Eglises orthodoxes réunies en «saint et grand synode», mais se démarquant des autres confessions chrétiennes. 2017 nous aura donné l’occasion de mieux comprendre ce qui s’est passé au moment de la réformation, mais nous aura donné de voir aussi des courants différents et parfois incompatibles. Et que dire des nombreuses communautés évangéliques qu’il nous est si difficile de rencontrer. Et de ces mouvements d’inspiration chrétienne qui ne souhaitent pas le contact avec d’autres.

Si des différends historiques ont pu être clarifiés, de nouvelles situations semblent creuser de nouveaux fossés. Difficile de se cacher une certaine souffrance !

Mais je suis persuadé que c’est justement là que notre prière trouve sa place. Le thème proposé cette année reprend le verset 6 d’Exode 15 : « Ta main droite, Seigneur, éclatante de puissance. »

Expérience communautaire de la souffrance
Le groupe des Caraïbes qui a réfléchi sur ce thème nous laisse une réflexion stimulante. Il a osé affronter le thème de l’esclavage vécu dans son histoire et de la libération. Il écrit : « Le passage d’Ex 15 nous montre comment le chemin de l’unité doit souvent passer par l’expérience communautaire de la souffrance. La libération des fils d’Israël de l’esclavage est l’événement fondateur dans la constitution de ce peuple. Pour les chrétiens, ce processus atteint son point culminant dans l’incarnation et le mystère pascal. »

N’est-ce pas pour nos communautés une invitation à aller au cœur de la foi pour mieux découvrir ce que le Seigneur est en train de réaliser aujourd’hui à travers la souffrance de la division ?

C’est en tout cas une invitation à nous mettre ensemble, avec une espérance renouvelée, devant ce Seigneur dont la main droite est éclatante de puissance !

Meilleurs vœux!

Texte proposé par votre équipe de rédaction locale
Photo : Laurence BuchardNous vous présentons nos vœux « multicolores » par la petite méditation qui suit :

Seigneur,
Tu m’offres cette nouvelle année
comme un vitrail à rassembler
avec les 365 morceaux de toutes
les couleurs qui représentent
les jours de ma vie. 

J’y mettrai le rouge de mon amour
et de mon enthousiasme, 

le mauve de mes peines et de mes deuils, 

le vert de mes espoirs,

et le rose de mes rêves, 

le bleu ou le gris de mes engagements
ou de mes luttes,

le jaune et l’or de mes moissons… 

Je réserverai le blanc pour les jours
ordinaires, 

et le noir pour les jours où tu seras
absent. 

Je cimenterai le tout par la prière de ma foi
et par ma confiance.

Seigneur,
je te demande simplement d’illuminer
de l’intérieur ce vitrail de ma vie,
par la lumière de ta présence et par le feu
de ton Esprit de vie.
Ainsi par transparence,
celles et ceux que je rencontrerai durant
cette année,
y découvriront peut-être le visage
de Jésus-Christ, ton Fils bien aimé.

A chacune et chacun, nous souhaitons une année 2018 remplie de la Lumière de Dieu !

Marie, vitrail de l’église de Saillon.
Marie, vitrail de l’église de Saillon.

Marie en pays réformé

Par Oivier Roduit
Infographies : Régine Bindé
La Réforme a marqué une rupture dans la dévotion mariale en Suisse romande, c’est le moins que l’on puisse dire. Cela se remarque dans le nombre d’églises dédiées à la Vierge. Les précieux travaux de Michel Benzerath parus en 1912 1 permettent d’en établir la liste pour l’ancien diocèse de Lausanne, et donc pour les cantons de Vaud et de Neuchâtel.

Au Moyen Age, de nombreuses églises de ces cantons sont dédiées à la Vierge Marie. Avec la Réforme, les paroisses catholiques sont supprimées – sauf dans le district d’Echallens – et le culte de la Vierge et des saints est aboli. Cependant, les Réformateurs vaudois n’oseront pas interdire la très populaire fête de l’Annonciation, le « Jour de la Dame », qui restera chômée jusqu’au milieu du XIXe siècle, à l’époque où le culte catholique est réintroduit.

Depuis la Réforme, plus de vingt paroisses ont dédié leur église à la Vierge, marquées par la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception en 1854, puis de l’Assomption en 1950 : cinq paroisses sont dédiées à l’Immaculée et sept à l’Assomption. A remarquer que, curieusement, il y a actuellement dans le canton de Neuchâtel plus d’églises mariales qu’avant la Réforme.

1 Michel Benzerath, «Statistique des saints patrons des églises du diocèse de Lausanne au Moyen Age», dans Revue d’Histoire Ecclésiastique Suisse, 1912, pp. 81-115, 186-228.[thb_image lightbox= »true » image= »2378″][thb_image lightbox= »true » image= »2435″][thb_image lightbox= »true » image= »2436″]

Réponse d’un évêque à Quentin Hostettler

En vue du Synode des jeunes qui se tiendra en octobre prochain, le Pape invite nos jeunes à poser les questions qui les habitent.

Par Vincent Lafargue
Photos : LDD, DRquentin-hostettlerQuentin Hostettler, 21 ans en ce mois de janvier, habite le canton de Fribourg et se surnomme « Captain Nounours » sur sa page Facebook. Voici la question que ce JMJ’iste convaincu adresse à la hiérarchie de notre Eglise.

«Souvent j’illustre ma foi en donnant deux mots clés, PARTAGER et ÉCOUTER, on me reprend car ce n’est pas de la foi. La foi, c’est entendre le message de Dieu dans la Bible. Est-ce vrai? Dois-je appliquer la Bible à la lettre comme on me le fait comprendre?»

L’évêque des jeunes, Mgr Alain de Raemy répond ainsi:

alain-de-raemyCher Quentin,

Partager et écouter, chacun peut le faire. Il n’est pas nécessaire d’avoir la foi. Mais avec la foi, tu ne partages pas que toi, car alors tu renvoies, excuse-moi, à bien mieux que toi ! Tu ne limites plus personne à ta personne, mais tu ouvres à chacun l’infini d’un Amour divin.

On te dit d’entendre le message de Dieu dans la Bible ? Oui, mais c’est au fond la Bible qui a « entendu et enregistré » le message de Dieu chez les hommes. Car la Bible est la version écrite des prises de conscience d’un peuple à travers une bien longue histoire. Et dans ses derniers livres, elle est la version écrite de l’expérience décisive vécue avec Jésus. Dieu a tout confié (et non pas écrit) à ses apôtres et à leurs successeurs, ce qui ne veut pas dire qu’on ait déjà tout compris…

Tu te demandais, si tu devais appliquer la Bible à la lettre ? Lui être fidèle, ce n’est pas obéir à des mots mais vivre l’expérience qu’elle décrit de mille façons, pour y trouver ta façon, en communion avec tous ceux et celles qui ont voulu et veulent la vivre sans façons…

Si tu vis la foi, tu vis et répands ce qu’est la Bible, et avec tes amis en Eglise, tu te bats pour n’exclure plus personne de ton amour. Car Dieu est Amour.

+ Alain de Raemy, l’évêque des jeunes

Toujours mieux!

Par Dominique-Anne Puenzieuxmagazine_nouveautes_2017_une_okVous intéresser, vous interpeller, vous informer, telle est notre mission. C’est pourquoi nous cherchons toujours à nous améliorer à travers de nouvelles rubriques et de nouveaux vecteurs de communication.

Comme le rappelle régulièrement le pape François, nos paroisses, animées d’un esprit missionnaire, sont des lieux de communication de la foi et de témoignage de la charité. Le message chrétien a parfois de la peine à être entendu. Il est donc nécessaire de revoir notre langage.

Il nous faut nous concentrer sur l’essentiel, afin de communiquer la joie de l’Evangile. A travers la presse écrite, le web et les réseaux sociaux.

Ainsi, en ce début d’année, nous vous proposons de nouvelles rubriques, dont une dédiée spécialement aux jeunes, en vue du Synode lancé par le Pape.

Nous mettons aussi en place notre offre numérique de proximité, en proposant des blogs, des pages Facebook et des comptes Instagram avec certaines équipes de rédaction régionales. Afin de faire rayonner les diverses éditions de « L’Essentiel, Votre magazine paroissial ».

Jeux sur les apparitions de Marie à des enfants

Relie les prénoms des enfants, témoins d’apparitions, à la représentation de Marie correspondante.

Proposé par Véronique Denis
Photos: DR[thb_image lightbox= »true » image= »2923″]

Réponses

Notre Dame de Lourdes : Bernadette
Notre Dame de Fatima : Jacinte, Lucie et François
Notre Dame de la Salette : Mélanie et Maximin
Notre Dame de la Médaille miraculeuse : Catherine Labouré

Brocante: merci aux bénévoles

La brocante paroissiale s’est tenue du 10 au 12 novembre dernier dans la grande salle de la Colombière, devenue une véritable ruche pour l’occasion. Il valait la peine d’y faire un tour tant les objets vendus étaient divers et d’une grande beauté. 

Par Gebhard Sager
Photos : DRLa brocante était au programme de l’année 2017, elle qui a lieu tous les deux ans. La brocante, c’est à la fois un grand travail d’organisation – récolte des objets, stockage, mise en place et en valeur à l’occasion de l’événement, rangement – et une ambiance détendue. C’est aussi la rencontre d’une soixantaine de bénévoles motivés et d’amateurs d’objets divers.

Une belle aventure
Pour assurer le succès de cette nouvelle édition, un comité composé d’Hélène Lasser, Michèle Zumstein, Elisabeth Kneubühler, Jean-Paul Charles, Jean-Claude Farine et Gebhard Sager. Il était à pied d’œuvre sans relâche avec une assistance quotidienne de vingt à vingt-cinq bénévoles : une aide précieuse dans une ambiance bon enfant. Un merci sincère à chacun pour sa disponibilité et sa bonne humeur. La recette est destinée à l’aide de proximité pour des personnes dans le besoin.

Après trois marchés aux puces organisés dans le cadre de la kermesse de la Colombière, en 1982, 1986 et 1988, la première brocante a eu lieu en novembre 1991 dans la grande salle. L’aventure a recommencé tous les deux ans jusqu’en 2017 et en quatorze éditions, l’enthousiasme et le courage des bénévoles n’a pas faibli. Bravo et merci à chacun !

Chants à Marie

Voici quelques témoignages de chanteuses et chanteurs de nos chorales qui partagent leur ressenti par rapport au chant à Marie qui les touche tout particulièrement.

Le chant «Marie mère de l’espérance»

Les chants à Marie sont nombreux et variés. Certains, leur seule mélodie nous enchantent déjà, et d’autres, ce seront les paroles qui vont nous toucher…

J’aime particulièrement le chant « Marie mère de l’espérance » car il nous invite, à l’exemple de Marie, à nous mettre en marche à la suite de Jésus en mettant en pratique l’Evangile de façon concrète : être des témoins du Dieu Vivant, poser des actes de charité, annoncer la Bonne Nouvelle, apporter l’espérance, etc.

Catherine Roduit – La Cécilia, Fully

Le chant du «Magnificat».

Sans hésitation c’est le chant du « Magnificat ».

Au centre du grand retable de l’église de Martigny, une magnifique fresque montre la rencontre entre Marie et Elisabeth. C’est l’événement biblique de la Visitation. D’un côté, Elisabeth, sa tête légèrement inclinée en signe de respect, accueille sa cousine Marie. De l’autre Marie. Elle est accompagnée de deux jeunes filles. Leurs mains se rejoignent. Entre les deux femmes, l’artiste a peint un espace de lumière qui éclaire les visages. Deux femmes qui vont enfanter bientôt, deux mondes qui se rejoignent, le nouveau venant à la rencontre de l’ancien. Belle rencontre où la salutation d’Elisabeth reçoit la réponse prophétique de Marie, le Magnificat.

Le Magnificat de Marie, c’est la bonne nouvelle de la naissance du Christ, fils de Dieu, annoncée à Elisabeth et au monde. C’est comme un cri d’émerveillement devant l’action de Dieu.

Dans le chant du Magnificat chaque parole contient un sens profond. Marie se met au service des hommes avec humilité. Elle dit la joie de la foi : « Mon âme exalte le Seigneur… » Elle exprime ensuite son émerveillement devant la fidélité de Dieu à ses promesses, à son alliance : « Son amour s’étend d’âge en âge… » et elle nous révèle la prédilection de Dieu pour les pauvres, les petits : « Il élève les humbles, comble de biens les affamés… »

En bref, le Magnificat, qu’il soit chanté ou récité, est un modèle de prière pour les croyants. Une prière d’espérance où Dieu lui-même, par la bouche de Marie, nous redit sa fidélité et son amour pour toute l’humanité.

Daniel Lambiel – Chœur mixte Saint-Laurent, Riddes

Le chant «Regarde l’étoile»

J’ai choisi le chant « Regarde l’étoile » de la Commu-nauté de l’Emmanuel pour son énergie et ses magnifiques paroles.

Il m’évoque de beaux souvenirs comme je l’ai chanté pour la première fois aux soirées « Messes et after » car Marie est aussi présente là-bas…

Léna Dorsaz – Chœur des jeunes, Leytron-Riddes-Saillon

Le chant du «Je vous salue Marie»

Je vous salue Marie comblée de grâces, le Seigneur est avec vous.
Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus votre enfant est béni.

Sainte Marie, Mère de Dieu. Priez pour nous, pauvres pécheurs.
Maintenant et à l’heure de la mort. Amen. Alléluia.

Ce chant du « Je vous salue Marie » est la prière « passe-partout », utile pour toutes les situations de la vie : pour une demande, lors des moments de peine ou de joie, en action de grâces…

Nous la chantons « par cœur », elle semble répétitive. Elle pourrait être lassante, mais les nombreuses mélodies apprises enlèvent cette monotonie et ouvrent à une nouveauté renouvelée.

Monique Charvoz
Petit Chœur d’Ovronnaz, Leytron

Le chant «Une porte ouverte sur le ciel»

Une porte ouverte sur le ciel. Un bouquet de fleurs, un arc-en-ciel.

Une rose blanche qui sourit. Ô Merci Jésus de nous donner ta mère pour maman.

Celle qui accueille l’Esprit de Dieu, en lui donnant son cœur. Celle qui dit OUI baissant les yeux, servante du Seigneur.

Ce chant, « Une porte ouverte sur le ciel », résonne dans mon cœur depuis les années 90. Il évoque les nombreux pèlerinages à Lourdes, avec les jeunes, les adultes, malades ou bien portants, moments forts de prière et de partage vécus au pied de la Grotte de Massabielle. Les paroles me rappellent la vie toute simple de Marie, ajustée au projet de Dieu et m’invitent à la confiance et à l’espérance.

Véronique Denis – Petit Chœur d’Ovronnaz, Leytron

Le cantique l’«Ave Maria».

J’aime les cantiques dédiés à Marie mais, mon préféré, reste l’« Ave Maria ».

La salutation angélique indique quelle attitude nous devons avoir envers Marie, notre Mère.

« Je vous salue Marie » est bien plus qu’une simple parole, c’est une salutation pieuse et filiale envers la Mère de Dieu et notre Mère.

C’est elle que Dieu a choisie pour nous donner son Fils, « le Sauveur ».

Marie comblée de grâces, immaculée conception, la toute pure, elle est la demeure de Dieu et bénéficie d’une tendresse spéciale de la part du Père.

On ne peut pas dire ou chanter « Je vous salue Marie » sans être animés intérieurement des sentiments qui étaient ceux de la Vierge : joie, espérance et amour.

La vocation de Marie c’est de prier pour ses enfants, c’est d’être le chemin qui nous relie au Seigneur.

Il faut croire que dans chaque situation difficile, elle nous assiste et intercède pour nous auprès de son Fils.
« Sainte Marie, Mère de Dieu priez pour nous pauvres pécheurs maintenant et à l’heure de notre mort ».

Germaine Roduit – La Laurentia, Saillon

Le chant «Couronnée d’étoiles».

Le chant à Marie que je préfère est « Couronnée d’étoiles ». Ce chant a été dès le début un coup de cœur. J’en aime à la fois la musique et les paroles.

La musique du refrain est très belle, assez calme. A quatre voix, chacun a une belle mélodie à mettre en valeur. Le couplet, lui, est plus rythmé, syncopé et joyeux. Puis il se termine en douceur pour repartir dans la mélodie envoûtante du refrain.

Les paroles sont inspirées de l’apocalypse, très poétiques et pleines d’espérance. Elles retracent les moments importants de la vie de Marie (naissance de Jésus, mort du Christ, Assomption et entrée au royaume des cieux).

Christine Rossier – Anima’cœur, Fully

Le chant du «Magnificat»

Mon âme exalte le Seigneur,
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
Désormais tous les âges me diront bienheureuse.

La rencontre entre Marie et Elisabeth a toujours suscité en moi un émerveillement !

Elle a provoqué cette explosion de Foi, de Louange, de Joie des retrouvailles qui a fait éclater en Marie son « MAGNIFICAT ».

La générosité de Marie à prendre la route pour venir en aide à sa cousine, âgée et enceinte, m’interpelle !

Elle nous invite au partage envers toute personne : jeune, malade, âgée ou souffrant de solitude, réfugiée…

De plus, ce chant du « Magnificat » nous l’avons souvent entonné, pèlerins que nous étions, sur les routes de Galilée, plus particulièrement à Nazareth sur les pas de Marie…

Au bout de trois mois, sa tâche accomplie, Marie, discrète, s’en retourna chez elle… MAGNIFICAT !

Marie-Gabrielle Crettenand – Chœur mixte Sainte-Cécile, Leytron

Notre-Dame de Compassion

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
L’histoire de Bulle, malgré les deux incendies qui ont endommagé la ville, a conservé avec soin la chapelle de Notre-Dame de Compassion, primitivement liée à l’hôpital, ce qui peut expliquer son nom. Son état actuel est tributaire de nombreuses transformations. Cependant, le maître-autel mérite l’attention et nous donne une image de la piété qu’on y pratiquait : une dévotion très marquée à Marie, entourée de nombreux saints et bienfaiteurs.

On voulait de belles choses pour Dieu – et pour la Vierge Marie. On a confié ce maître-autel à un artiste local et de valeur, Pierre Tardieu, qui termine l’œuvre de style baroque avec son équipe en 1696 et crée une série de statues entourant la Vierge Marie. Un siècle plus tard, au temps de la Révolution française, un autre artiste modifie partiellement l’ensemble. Le XXe siècle est représenté par des vitraux de Yoki.

Durant ces siècles, le service de la chapelle est confié aux capucins, charge qu’ils abandonnent en 2004, faute de disponibilité en personnel.

Les lieux se répartissaient en plusieurs propriétaires : la nef, le chœur, la sacristie, les logements à la bourgeoisie, à l’Etat et même au Vatican. Les choses ont été maintenant arrangées.

Après les dévotions parfois prolongées à Notre-Dame de Compassion, les pèlerins devaient se nourrir : pintes et commerces fleurirent sur la place du marché.

Le maître-autel de la chapelle de Notre-Dame de Compassion à Bulle.
Le maître-autel de la chapelle de Notre-Dame de Compassion à Bulle.

Quelle Eglise pour les jeunes

Par Pierre Moserpierre_moserEn quelques décennies, la pratique de la religion catholique est passée d’une foi banale, voire même contrainte, à une foi du désir. Participer à la grand messe du dimanche est aujourd’hui un choix.
Un choix d’autant plus personnel, que celui-ci n’est pas souvent public, eu égard aux railleries constantes de notre société athée et politiquement « correcte ». Et pourtant, nous sommes destinés, de par notre baptême, à témoigner de la bonne nouvelle. Par bonheur, l’Eglise d’aujourd’hui nous accompagne dans notre mission de prophète. Ou plutôt, c’est le dynamisme de notre Pape qui l’engage dans ce sens. L’initiative de son précédent synode avait déjà donné la parole aux familles, afin qu’elles s’expriment sur leur place dans cette Eglise. Aujourd’hui, c’est au tour des jeunes de faire entendre leurs voix, sur un thème qui les concerne très directement : les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Certains y verront un appel aux vocations, qui se font de plus en plus rares depuis quelques décennies, à savoir depuis la pratique d’une foi du désir. Personnellement, j’inverserais les rôles. Plutôt que de parler d’un manque
de vocations dû à la libéralisation de cette foi, je pencherais vers une libéralisation
de la foi due au manque de vocations.

Il nous faut donc persévérer dans cette voie : provoquer le désir. Pour ouvrir ce débat de la manière la plus large possible, le conseil de rédaction de votre journal a décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique tout au long de l’actualité de ce synode. Une question sera posée chaque mois à un brochette de jeunes qui y répondront dans ces lignes. Histoire de faire partager à tous les préoccupations de notre jeunesse. Rendez-vous donc en page 5, chaque mois à partir d’aujourd’hui, et bonne lecture.

«Logements de secours» (LDS)

Texte et photo par l’Abbé Henri RoduitCe sont deux lieux d’accueil spécialement conçus pour des hommes qui doivent quitter leur domicile et chercher un autre logement pour des raisons de séparation ou divorce, de violence physique ou psychologique.

Les LDS proposent :
– un logement dans un lieu discret où ils peuvent se sentir en sécurité ;
– un accompagnement humain et, si besoin, spirituel ;
– des conseils juridiques et financiers, ainsi que diverses adresses utiles ;
– un lieu pour tester, si souhaité, une reprise de vie commune ;
– un lieu où se vit le secret professionnel ;
– un téléphone fixe : 027 306 29 54 ;
– un mobile : 079 624 89 40.

Les LDS veulent assurer la protection et la sécurité des résidents, leur permettre de clarifier leur situation et d’envisager les démarches futures.

Une situation financière précaire ne doit pas être un motif d’empêchement pour un séjour dans un LDS.

La durée de séjour variera en fonction des réalités vécues mais elle ne devrait pas aller au-delà de 3 mois.

Un mois supplémentaire avec le conjoint est possible, selon l’accord avec l’association. Les LDS ne font que l’accompagnement humain des résidents et leur rôle cesse quand le résident quitte le foyer.

Statues de Marie

Huit jours après la sainte Nativité de Notre Seigneur, la Liturgie de l’Eglise nous invite, le 1er janvier, à célébrer Sa Très Sainte Mère, Celle qui Lui a donné avec l’Esprit Saint Sa Sainte Substance humaine, corps et âme raisonnable, la plaçant ainsi dans l’orbite de la Paternité Divine.

Texte et photos par les membres de l’équipe de votre rédaction localeNombre de représentations de Marie se retrouvent dans nos paroisses. Saurez-vous, via les photos ci-après, déter­miner dans quelle paroisse et surtout à quel endroit se trouvent ces statues de Marie ?

Nous vous proposons d’essayer de trouver les réponses seul ou en groupe (profitez d’en discuter avec vos connaissances et amis des paroisses du secteur) avant de vérifier qu’elles correspondent bien à la réalité. A vos stylos ![thb_image lightbox= »true » image= »2916″][thb_image lightbox= »true » image= »2917″]

Solutions

Photos : Marie-Madeleine Bruchez, Laurence Buchard, Jean-Christophe Crettenand, Véronique Denis, Robert Zuber

1 Riddes – Statue de Marie Mère de Dieu à la cure de Riddes
2 Saillon – Statue de Marie dans la grotte sur le parvis de l’église
3 Fully – Statue de Marie à la chapelle de Mazembroz
4 Saxon – Statue de Notre-Dame de Lourdes à l’église de Saxon
5 Leytron – Statue de Notre-Dame de Fatima dans l’église de Leytron
6 Isérables – Statue de Notre-Dame de Lourdes dans le tunnel sous l’église
7 Riddes/Auddes – Statue de Notre-Dame du Sacré-Cœur à la chapelle d’Aude
8 Saillon – Statue de Marie de l’oratoire de Chante-Brise / Rive des Nombreux
9 Leytron/Ovronnaz – Statue de Marie Mère de Dieu à la chapelle d’Ovronnaz
10 Saillon – Statue de Marie dans l’église de Saillon
11 Fully – Statue de Marie au foyer Sœur Louise Bron
12 Riddes – Statue de Marie dans l’église de Riddes
13 Leytron – Statue de Notre-Dame du Sacré-Cœur à l’église de Leytron
14 Riddes – Statue de Marie à l’entrée de l’église de Riddes
15 Fully – Statue de Marie à la cure de Fully
16 Riddes – Statue de Notre-Dame de Lourdes devant la chapelle des Sœurs
17 Leytron/Montagnon – Statue de Notre-Dame de Lourdes à la chapelle de Montagnon

Marie, un regard plein de douceur

Il y a presque dix ans que la chapelle de Gland a accueilli la statue de la Vierge Marie: elle a été bénie à la Pentecôte 2008 par l’abbé Robert Akoury, puis amenée en procession après la messe et installée dans le chœur.

Par Françoise Merlo
Photo : Cecilia Nizzola, Brigitte BessetUn nombre croissant de paroissiens souhaitant retrouver la douceur et la force de la prière à Marie, quelques membres de la communauté ont proposé au conseil d’offrir une statue qui embellirait la chapelle. Cette offre acceptée avec enthousiasme, il ne restait plus qu’à trouver « celle qui ferait la joie de tous ».

Ce fut, pour le Conseil de communauté de l’époque, une belle occasion de promenade. Il s’est rendu au monastère Notre-Dame de la Gloire-Dieu, situé aux Voirons, sur la commune de Boëge, en France voisine. Site magnifique, en face du Mont-Blanc, propice au recueillement et choisi par la communauté des sœurs de Bethléem pour y vivre leur vocation.

Une Vierge de l’Annonciation
La communauté des sœurs propose l’artisanat des monastères de Bethléem et bien des statues et ornements de nos églises proviennent de ce lieu. La statue qui a quitté le monastère des Voirons pour venir réchauffer le chœur de notre chapelle est une Vierge de l’Annonciation. Elle a été choisie pour la tendresse de son sourire.

Sourire qui doit procurer la paix, car depuis son installation dans la chapelle, elle attire beaucoup de fidèles et la prière à Marie s’intensifie d’année en année.

En librairie – janvier 2018

Par Claude Jenny et Sœur Francisa Huber de la Librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice

Des livres

livre_pythonS’élever dans la lumière du vitrail

Curé à Romont et auteur de plusieurs ouvrages sur Marguerite Bays, Martial Python est aussi un passionné de photos et mitraille toutes les curiosités de son unité pastorale glânoise. Dont les vitraux de « ses » églises. Avec, pour aboutissement, un ouvrage plein de savoir et superbement illustré. C’est juste dommage que la couverture ne soit pas à la hauteur des images intérieures. « S’élever dans la lumière du vitrail en Pays de Glâne et dans les environs » ravira donc le lecteur sensible à la beauté de cet art particulièrement cultivé dans cette région du canton de Fribourg. De nombreux artistes ont en effet embelli les églises et chapelles de la région, et Romont abrite le Musée du vitrail.

Ed. Cabédita, 200 pages, octobre 2017

Acheter pour 35.00 CHFvivre-croire-aimerVivre, croire et aimer

Entre spiritualité et philosophie, ce livre de Martin Steffens respire la joie de vivre. Si ce professeur de philo atypique voit aujourd’hui « La vie en bleu »  – son précédent écrit –, c’est après pas mal de remue-méninges dans sa vie, jusqu’à devenir catholique. Un livre qui invite, dit l’auteur, « à poser sur nos existences ordinaires un regard nouveau, offrant à chacun des pistes vers une joie durable ».

Ed. Marabout, 220 pages

Acheter pour 27.00 CHFbulle_livre200ansLa paroisse de Bulle-La Tour

La publication de cet ouvrage œuvre de l’historien gruérien Denis Buchs, est liée au 200e anniversaire, célébré en 2016, de l’église de Saint-Pierre-aux-Liens à Bulle. Ce livre richement illustré retrace toute l’histoire de cette bâtisse, mais va au-delà en traitant de la longue histoire d’une paroisse qui commença il y a 1400 ans, lorsque le christianisme fit son apparition en Gruyère. L’auteur évoque la vie de la communauté locale, de la paroisse. Il touche à l’histoire du canton, de l’évêché, etc.

Ed. La Sarine, décembre 2017. www.lasarine.ch

Acheter pour 39.00 CHFuncri-se-fait-entendreUn cri se fait entendre 

Encore un cri, un coup de gueule poussé par Jean Vanier, cette grande voix qui a tant fait pour les plus faibles de la société. Avec la complicité du journaliste François-Xavier Maigre, Jean Vanier, fort de son grand âge et de son expérience à la tête de « L’Arche » notamment, veut encore croire, à 90 ans, qu’un chemin vers  la paix et un monde plus solidaire est possible.

Ed. Bayard, 200 pages

Acheter pour 22.20 CHF

Un DVD

mistrals-gagnantsEt les mistrals gagnants

Le superbe film d’Anne-Dauphine Julliard sur les enfants malades est désormais disponible en DVD.

Nour Films

Acheter pour 26.00 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Ensemble dans la foi

Par Nicole Andreetta
Photo : André Brugger
C’est dans les années 70, dans la mouvance de la théologie de la Libération, que naissent en Amérique latine les premières communautés de base. A la même époque, en Suisse et dans toute l’Europe occidentale, des personnes engagées, dans leurs paroisses et dans la société se rassemblent en petits groupes de 20 à 60 personnes.

Cécile Duborgel compte parmi les membres fondateurs de la première Communauté chrétienne de base (CBB) de Genève. Elle se souvient : « C’était après Vatican II, nous étions cinq ou six couples engagés pour les préparations au mariage. Un peu déçus de ce qui se passait dans la paroisse, nous nous posions des questions sur la manière de transmettre la foi à nos enfants. Nous souhaitions des célébrations plus participatives. Un prêtre nous avait parlé de ce qui se passait en Amérique latine, où des groupes de chrétiens lisaient et partageaient l’Evangile ensemble. Avec le soutien de l’abbé Edmond Gschwend qui nous accompagnés par la suite, nous nous sommes lancés ! D’autres personnes ont suivi et de nouvelles CCB se sont créées. »

Philippe Dupraz, coresponsable d’une CCB, souligne : « La plupart d’entre nous restent en lien et conservent des activités dans sa propre paroisse. Cependant, nous souhaitons approfondir notre foi en vivant quelque chose de plus fraternel. Dans la communauté, tout le monde se connaît et s’appelle par son prénom. »

Célébrer la parole
Il poursuit : « Nous nous retrouvons une fois par mois, le plus souvent pour une célébration de la parole, préparée par une petite équipe, toujours suivie d’un moment convivial. »

L’œcuménisme a joué un rôle important : « Des couples mixtes et un couple de pasteurs nous ont rejoints. Quelle place allions-nous leur donner ? Après de longues discussions, nous avons décidé que nos célébrations alterneraient messe et sainte Cène, avec hospitalité eucharistique », témoigne Cécile. « Ces moments de partage entre catholiques et protestants ont constitué un réel enrichissement pour notre foi ». Elle conclut : « Aujourd’hui, les CCB vieillissent, comme leurs membres. Ont-elles un avenir ? L’essentiel, c’est que nous aurons vécu un magnifique cheminement ! »

Plus d’infos

www.ccb.geneve-environs.ch

Marie, debout!

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer
« Elle se tenait. » En résumé, selon le vocabulaire des évangiles, la position de Marie a été celle-ci dans la vie de Jésus : se tenir debout à ses côtés, de la mangeoire à la croix. Sans tout comprendre, sans tout savoir, sans rien gérer mais par amour : « Marie nous apparaît comme l’une des nombreuses mères de notre monde, courageuses jusqu’à l’extrême », explique François lors de l’audience générale du 10 mai 2017, à la veille de son déplacement à Fátima.

Il note que loin d’être une dépressive devant les aléas de la vie ou une râleuse à cause de la dureté du quotidien, Marie est « une femme qui écoute », accueillant « l’existence de la façon dont elle se présente à nous ». Elle est quand même au cœur du drame d’humanité qu’est la crucifixion de son fils : « Aucun de nous ne peut dire quelle a été la passion la plus cruelle: si c’est celle d’un homme innocent qui meurt sur le bois de la croix, ou l’agonie d’une mère qui accompagne les derniers instants de la vie de son fils. »

Et tout est résumé dans ce « elle se tenait » là. Près de la croix. En écho à ses débuts, son oui à l’ange, « par fidélité au projet de Dieu dont elle s’est proclamée la servante le premier jour de sa vocation ». Mais aussi « par instinct de mère », renchérit le Pape. Finalement, elle se tient aussi là, à la Pentecôte, avec les apôtres apeurés. Elle est fidélité et espérance, pour paraphraser papa Francesco.

« Nous ne sommes pas orphelins, conclut-il, nous avons une Mère au ciel. » Il invite les croyants à la prier « afin qu’elle nous enseigne la vertu de l’attente, même quand tout apparaît privé de sens, confiante dans le mystère de Dieu, même quand il semble s’éclipser à cause du mal du monde. Que dans les moments de difficultés, Marie, la Mère que Jésus nous a offerte à tous, puisse toujours soutenir nos pas, puisse toujours dire à notre cœur : “ Lève-toi ! Regarde vers l’avant, regarde l’horizon ”, parce qu’Elle est Mère de l’espérance. »

Disciple de Jésus
Le 15 septembre 2017, à la messe du matin, il résume ainsi le rôle de Marie : « C’est la première disciple de Jésus » car elle le contemple sur la croix, bois de la victoire sur le mal et la mort !

A propos du Magnificat, cher au protestantisme (cf. Eclairage), François déclare : « C’est le cantique de l’espérance, le cantique du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire. C’est le cantique de tant de saints et de saintes, certains connus, d’autres, beaucoup plus nombreux, inconnus mais bien connus de Dieu : mamans, papas, catéchistes, missionnaires, prêtres, sœurs, jeunes, également des enfants, grands-pères, grands-mères : ils ont affronté la lutte de la vie en portant dans le cœur l’espérance des petits et des humbles » (Messe de l’Assomption 2013).

Basilique Notre-Dame de Genève.
Basilique Notre-Dame de Genève.

Hélène Küng

Hélène, vous êtes pasteure pour la paroisse du Coude du Rhône. Depuis quand vivez-vous des rencontres œcuméniques et quelle est votre relation à Marie?

Texte et photo par Hélène KüngDepuis longtemps, j’ai eu la chance de vivre des rencontres et de la fraternité entre catholiques et protestants : dans ma proche famille, puis durant sept ans d’enseignement au Rwanda, puis en paroisse à Lausanne, puis à Vallorbe à l’aumônerie auprès des requérants d’asile, enfin au Centre social protestant où la collaboration avec Caritas était régulière. Et dès mon arrivée à Saxon, mes toutes premières rencontres, soit aux Sources, soit à la rue du Village, étaient œcuméniques ! Merci à Virginia, Isabelle, Marie-Madeleine, Marie-France, Simone, Corine…

Marie : j’ai un souvenir d’enfant, qui me revient comme si c’était hier. J’avais sept ans, c’était Noël et j’ai eu un immense chagrin : je venais de comprendre que je ne pourrais jamais être à Bethléem, m’asseoir auprès de la crèche et voir Marie de tout près. J’étais née beaucoup, beaucoup trop tard et j’avais l’impression d’avoir tout manqué ! Ce n’était pas tant le bébé Jésus qui m’attirait, que Marie. J’aurais voulu être auprès d’elle – et voilà, ce n’était pas possible.

Depuis, j’ai été impressionnée par Marie racontée par les Evangiles, l’Evangile de Luc surtout. Le vieux Siméon lui prédit que le chagrin lui transpercera l’âme. Puis son fils devient un adolescent indépendant, filant au Temple sans permission alors qu’elle se fait un sang d’encre parce qu’il a disparu… Et il y a ces passages étonnants où « la mère et les frères de Jésus le cherchent » et essaient de le ramener à la maison parce qu’il a « perdu la raison » – et lui, il réplique : « Ceux qui font la volonté de Dieu : voilà ma mère, mes frères, mes sœurs… ». Jésus n’avait pas d’abord le sens de la famille – ou alors, celle de l’immense famille humaine dont il est le frère aîné.

Je pense à un texte de l’écrivaine française Marie Noël, racontant la détresse de Marie au moment de l’agonie de son Fils, et tant d’œuvres musicales qui racontent « Stabat Mater dolorosa… ». Mais ce qui continue de me bouleverser, c’est le Magnificat, le chant de Marie disant sa foi en Dieu et sa reconnaissance pour le choix incroyable que Dieu fait, de faire naître son Fils, le Sauveur, d’une jeune fille d’une humble famille dans un petit village galiléen. Le Magnificat est un chant d’espérance fou, pour tous les gens humbles, il dit une confiance en Dieu qui torpille les découragements
et les fatalismes.

Manon, vierge consacrée

Elle porte toujours une croix en bois. Et sa bague de mariage,  à l’intérieur de laquelle il est gravé «Jésus». Et pourtant elle n’est pas religieuse. Elle a fait vœu de virginité et n’aura pas de mari ni de famille. Cependant, «je suis mariée! Avec le Seigneur!» dit-elle. Manon, une illuminée? Sûrement pas! Le 22 octobre dernier, elle a été solennellement bénie comme «vierge consacrée» par l’évêque du diocèse de Sion. 

Par Claude Jenny
Photos : Evidence photography, Claude Jenny
sdc15495Evidemment, le terme de « vierge consacrée » alimente l’imagination des non-initiés. Et beaucoup sont à ignorer jusqu’à leur existence. C’est vrai qu’elles ne sont qu’une dizaine en Valais qui ont fait la même démarche que Manon et elles ne vivent aucunement recluses chez elles. Mais elles ont fait un choix de vie en renonçant à se marier et à être mères. Et chaque jour, comme les prêtres, elles consacrent plusieurs temps à la prière.

Manon présente la particularité d’être très jeune. Elle n’a que 25 ans. Une consécration à l’âge de coiffer sainte Catherine n’est pas habituelle. Le choix de Manon est l’aboutissement d’un long cheminement et d’un temps de discernement partagé avec l’évêque du diocèse.

Manon a passé son enfance dans une famille où la foi chrétienne était présente mais sans être envahissante. « J’allais à la messe mais sans avoir une foi à soulever les montagnes… dit-elle. J’ai été sensibilisée par ma sœur et par ma maman qui avait attribué une sainte à chacun. Moi, ce fut sainte Thérèse de Lisieux. J’ai toujours été fascinée par la vie des saints. »

Dès son jeune âge, la vie ne l’a pas épargnée puisqu’une maladie est venue perturber son existence à intervalles réguliers. Elle a dû faire avec, y compris des séjours à l’hôpital et une scolarité compliquée. Et avec cette inconnue de ne pas savoir si, un jour, elle ne sera pas plus gravement handicapée. Une adolescence pas franchement de rêve et une première découverte sentimentale qui ne le fut pas non plus !

Sa vraie rencontre, celle qui marquera sa jeune vie, elle l’a vécue à Lourdes : « J’ai été portée par la joie des personnes malades ou handicapés que nous accompagnions. » Et des questions ont jailli dans sa tête : « Qu’ai-je envie d’être ? Comment appréhender ma maladie ? Que faire de ma vie ? » Au deuxième pèlerinage, elle s’en alla un soir à la grotte et décida d’interpeller la Vierge : « Fais quelque chose de ma vie ! » La réponse arriva très vite : « Tu peux faire quelque chose avec le Christ. » De retour en Suisse, elle se posa beaucoup de questions, dialogua avec plusieurs conseillers spirituels, fit une retraite dans un couvent. Mais toujours l’Esprit Saint lui soufflait cette expression : « vierge consacrée ». Elle ignorait ce que c’était. En approfondissant, elle acquit une certitude : « C’est cela que je veux être ! » Elle dit : « Etre en cœur à cœur avec le Christ. Découvrir le Christ à travers les autres. » Et le temps du discernement débuta, avec l’aide d’une religieuse, d’une vierge consacrée et de sa meilleure amie, puis finalement de l’évêque de Sion.

Aujourd’hui, Manon baigne dans le bonheur ! Comme une jeune mariée durant une lune de miel… Mais pour elle, elle devra être… éternelle ! Elle le sera sans doute tant cette femme vous parle avec une flamme à… soulever les montagnes au-dessus de son village natal. « J’ai découvert que le Seigneur ne m’a jamais quittée, jamais lâchée. Tout s’emboîtait dans ma vie, dit-elle superbement. Nous sommes les fleurs de l’Eglise. Mon époux, je le découvre dans l’autre. Et mes enfants, ce sont les autres. »

Dans la rue, hormis sa croix, rien ne distingue Manon d’une autre jeune femme. « Mais le meilleur habit est en moi. C’est le Christ qui m’habille. » Et la fait rayonner !

Bénévole pour la communauté

Manon ne vit pas isolée ! Elle aime côtoyer les autres ! Elle  s’est mise bénévolement de multiples manières au service de sa paroisse. En animant des veillées de prière. En allant porter l’eucharistie à domicile. En étant responsable des servants de messe. Et elle ne fait pas que prier ! Elle joue de la cithare, adore bricoler, jardiner, aider sa maman à soigner les animaux, etc. Et va terminer cette année le Parcours Théodule.

«Je suis prête à aller jusqu’au bout avec Toi»

Par Jean-Marie Lovey, évêque du Diocèse de Sion

« Parler de “vierges consacrées”, comme de toute autre forme de consécration religieuse, en dehors d’un regard de foi, est littéralement insensé, sans accroche pour la compréhension humaine. La virginité consacrée est un héritage laissé par le Christ comme un don particulièrement éloquent à son Eglise. La personne qui s’y engage témoigne à quel point le Christ est quelqu’un de vivant et d’important pour elle ; combien il peut combler totalement un cœur, fait pour aimer, au point qu’elle décide de se vouer à Lui, totalement, âme et CORPS. “Je t’aime tellement que  je suis prête à aller jusqu’au bout avec Toi.” Voilà ce que disent les vierges consacrées, témoignant ainsi que leur démarche est motivée par une rencontre passionnément amoureuse, qu’elle est, en même temps, librement consentie vis-à-vis de “qui compte plus que mille maris”. Cet aveu est significatif d’un élan dont même une jeune personne peut être capable. C’est le cas de Manon. Je l’ai admise à la consécration, confiant en sa maturité que son chemin de maladie lui a permis d’acquérir. […]

L’expression “vierges consacrées” a une presse douteuse dans notre culture hypersexualisée. Il faudrait désexualiser la virginité, lui redonner sa signification plus large. La virginité doit s’étendre à la globalité de la personne. Une vierge consacrée est appelée à être vierge comme la Mère de Dieu, Marie, est Vierge de corps, de cœur, d’esprit, d’âme. Cette disposition intérieure parle de disponibilité totale à Dieu. »

Métiers et spiritualité

Les conférences de Commugny: mes héroïnes, des femmes qui s’engagent 

18 janvier, 20h, temple de CommugnyschickDans le cadre de la sortie de son livre « Mes héroïnes : des femmes qui s’engagent » (Favre, 2017), Manon Schick, directrice de la section suisse d’Amnesty International, racontera le destin de Nareen Shammo, la journaliste irakienne devenue militante, celui de Leila Alikarami, l’Iranienne qui veut abolir les lois discriminatoires, ou encore de Marisela Ortiz, l’enseignante mexicaine sur la trace des filles disparues… Autant de défenseuses des droits des femmes qui ont inspiré son engagement.

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