Noël en famille

Par Dominique-Anne Puenzieux
Photo : Ciricciric_311613A l’approche des fêtes de fin d’année, la tension monte. Décoration du sapin, course aux cadeaux, préparatifs, menu de Noël et planification des réunions de famille. La pression est grande.

En effet, même si la célébration de Noël s’est un peu sécularisée, elle est restée une belle fête de famille. Cette dimension a même pris le pas, chez les chrétiens non pratiquants, sur la dimension religieuse. Comme si on sacralisait la famille.

Ce sont donc des retrouvailles que certains attendent avec impatience. Et que d’autres redoutent… Les tensions et prises de bec autour de la traditionnelle dinde ne sont pas rares !

C’est donc aussi l’occasion de réfléchir au rôle et à la place de chacun dans la famille. Pourquoi se réunit-elle pour Noël ? Et qu’en est-il dans les familles recomposées ?

Heureusement, dans chaque tribu, on trouve une ou des personnes emblématiques, qui fédèrent la tribu. Noël constitue encore bien souvent une trêve, un moment où on tente de valoriser les liens affectifs, en mettant de côté les conflits.

Afin que tous ensemble, on puisse fêter Noël à la lumière de la joie de l’annonce de la naissance de Jésus.

«La lampe du corps, c’est l’œil»

Par François-Xavier Amherdt
Photo : Jean-Claude Gadmer

Ouvrir les yeux de son cœur à la lumière.
Ouvrir les yeux de son cœur à la lumière.

Si le Christ se présente comme la lumière du monde (Jean 8, 2), c’est afin que nous le suivions sur le chemin de la vérité et de la vie (Jean 14, 6). Pour cela, la lumière rayonnant de l’âme est encore plus nécessaire que celle perçue par notre œil.

Dans le discours sur la montagne, le premier dans l’évangile de Matthieu, Jésus juxtapose trois images : la métaphore des véritables trésors, ceux du ciel et des relations authentiques, là où nous investissons notre cœur (Matthieu 6, 19-21), c’est-à-dire le centre de notre personnalité ; celle du maître auquel nous vouons notre existence, soit Dieu qui fait notre bonheur, soit l’argent et les idoles qui nous asservissent (6, 24) ; et, entre les deux, l’image de l’œil, lampe du corps (6, 22-23). Les yeux sont les « ports de l’âme » : si notre être intérieur est plongé dans les ténèbres, notre œil ne dispose pas des critères de discernement adéquats, donc notre corps tout entier reste dans la nuit du jugement sur la réalité, et nous risquons de chuter ou de nous égarer.

« Change ton regard et le monde changera », dit la chanson. Si mon âme est obscurcie, mon aveuglement sera encore pire que la cécité physique. Tout est lié, parce que l’être humain ne fait qu’un : esprit, âme et corps sont habités d’une seule et même lumière. C’est ce que signifie dans l’art chrétien le rayonnement émanant de Jésus, des saints et des personnages bibliques. Il se visibilise dans le regard que leur attribuent les peintres et dans l’auréole dont ils sont affublés.

Tous ceux qui ouvrent les yeux de leur cœur à la lumière provenant des témoins de l’Evangile, en commençant par le Fils de Dieu, vrai homme, deviennent eux-mêmes capables d’en resplendir. A l’exemple de Moïse, illuminé par la gloire du Seigneur, déjà dans l’ancienne Alliance : à combien plus forte raison pour nous, transfigurés par la splendeur du baptême et remplis du feu de l’Esprit de l’Alliance nouvelle
(cf. 2 Corinthiens 3, 4-18).

Noël à nos portes

Par l’abbé Joël AkagboNoël, c’est la naissance d’une nouvelle humanité. Dieu a choisi volontairement le chemin de l’abaissement en s’incarnant dans notre condition de finitude afin de nous déifier : c’est l’origine de notre joie « soyez sans crainte, dit l’ange, car voici, je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » Luc 2, 10.

Comme chaque année, la fête de Noël est attendue avec impatience par grands et petits pour célébrer un événement passé toujours actuel.

Qui dit que l’on ne célèbre pas Noël comme il se doit en Afrique ? Sur le continent noir, malgré l’absence de la neige, la joie et la bonne humeur sont de mise tout au long des festivités. Noël est d’abord une fête religieuse, essentiellement vécue dans sa dimension spirituelle. Une très grande piété marque les activités : la crèche dans sa beauté traditionnelle, la messe de minuit qui rassemble toutes les catégories confondues pour vivre cet événement de grâce.

Après la dimension spirituelle, à travers des chansons mélodieuses, avec des instruments de musique (balafon, tam-tam, flûte, kora), les gens à tous les niveaux manifestent leur gaieté. Des cris de joie de toutes sortes se font entendre et appellent les autres à sortir de leurs cases pour danser dans les rues.

Nuit de rêve, nuit de chants et de danses, nuit pleine de bruits : la nuit de Noël en Afrique est autant une fête familiale de convivialité, de solidarité et de partage. Le vrai cadeau qui se fait, est le partage avec les plus pauvres, les démunis et les orphelins : tout simplement parce que l’Enfant Jésus a choisi le chemin de la pauvreté pour habiter parmi nous.

N’oublions pas que le plus beau cadeau que nous pouvons offrir à quelqu’un en ce temps de fête, c’est de l’aimer et de lui apprendre à aimer en vérité. Pensons surtout aux sans-abris.

Joyeux Noël à tous.

Voici que je vous annonce une grande joie !

La cause de cette joie? «Il vous est né un Sauveur!» disent les anges aux bergers (Lc 2, 9). La venue de Celui qui a, pour ainsi dire, coupé l’histoire en deux – avant Jésus-Christ et après Jésus-Christ – peut changer quelque chose jusque dans nos familles.

Par Bertrand Georges
Photo : Eric Masotti
Mais au juste, ça signifie quoi, être sauvés ? « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » nous dit saint Jean.1 Il est bien sûr question de vie éternelle dans le salut. Mais l’amour sauveur nous rejoint aussi dans l’ici-bas de notre vie ; saint Grégoire de Nysse (IVe siècle) nous expose ces deux dimensions du salut : « Malade, notre nature demandait à être guérie ; déchue, à être relevée ; morte, à être ressuscitée. Nous avions perdu la possession du bien, il fallait nous la rendre. Enfermés dans les ténèbres, il fallait nous porter la lumière ; captifs, nous attendions un sauveur ; prisonniers, un secours ; esclaves, un libérateur. Ces raisons-là ne méritaient-elles pas d’émouvoir Dieu au point de le faire descendre jusqu’à notre nature humaine pour la visiter ? » 2 Notre vie moderne met parfois nos familles à rude épreuve : blessures, mésen­tentes, stress, rêves déçus, incapacités à aimer comme nous le souhaiterions… Ces situations aussi émeuvent notre Dieu. Et si Noël était l’occasion de nous ouvrir davantage au secours qui nous est offert ? Si nous laissions Jésus nous rejoindre dans nos prisons intérieures ? Croyons-nous vraiment que son Amour guérit, libère, pardonne, nous aide à nous convertir ? Les témoignages abondent pour dire qu’accueillir Jésus chez soi, le prendre au sérieux a changé le cours des choses. Comme les bergers à la crèche, approchons-nous de Lui, laissons-nous aimer, adorons-Le, croyons en Lui, essayons de vivre l’Evangile jusqu’au cœur de nos familles, nourrissons-nous de sa Parole et des Sacrements, demandons-Lui de nous rejoindre là où nous en avons le plus besoin. C’est pour cela qu’Il est venu.

Il est le Sauveur du monde, notre Sauveur ! Joie au Ciel, exulte la Terre !

Heureux Noël à chacun.

1 Jn 3, 16
2 Cité dans CEC 457

Rêver grand!

Par Nicole Andreetta
Photo : DR
Un samedi soir à 19h30. Une douzaine de personnes sont réunies pour prier dans la chapelle du Cénacle, derrière la basilique Notre-Dame à Lausanne. Malgré le bruit du centre ville tout proche, une atmosphère de paix et de recueillement habite le lieu, cœur de la communauté Sant’Egidio. Ce jour-là, il est question d’Espérance, avec, en écho, des paroles du pape François exhortant à ne jamais renoncer à la rencontre, au dialogue, à découvrir de nouveaux chemins pour avancer ensemble.

Ce moment de prière hebdomadaire est ouvert à tous.

Nelson est doctorant en biologie : « Face aux défis du monde, on se sent très impuissant. On peut bien sûr prier pendant la messe, mais ici c’est avec des amis avec lesquels on partage nos peines. On repart, ensuite, renforcé. » Jao, étudiant en physique, ajoute : « Surtout, on est moins seul. L’espérance, c’est finalement plus facile que les études ! »

La prière et la communication de l’Evangile forment le socle de la communauté de Sant’Egidio. La Parole de Dieu permet d’ouvrir son cœur à l’amour des pauvres.

La solidarité avec les plus démunis, vécue comme service volontaire et gratuit, constitue l’engagement principal de ses membres.

Au fil du temps, cette amitié avec les exclus a permis d’établir que conflits et pauvreté étaient intimement liés. Contribuer à la construction de la paix dans le monde par la rencontre, le dialogue, œcuménique ou interreligieux, est devenu une priorité pour Sant’Egidio.

A l’instar d’autres communautés dans le monde, celle de Lausanne s’efforce, à la mesure de ses moyens, de s’investir au niveau international. Elle entame, en ce moment, des démarches, avec l’appui des Eglises et des œuvres d’entraide pour la création de « couloirs humanitaires ». L’objectif étant de permettre à des personnes victimes de guerres ou de pauvreté de rejoindre la Suisse en toute sécurité et légalement, sans risquer leur propre vie.

« On peut les traiter de rêveurs, mais j’ai toujours admiré leur obstination et soutenu leur volonté de résoudre l’insoluble. » (Cardinal Roger Etchegaray)

Et la lumière fut!

Noël,
Ecoute la lumière qui chante en dansant.
Noël, lumière de la mémoire
Noël, lumière de l’avenir
Noël, lumière du présent
elle est en toi
et ne se voit pas
Noël, écoute la lumière.

Hyacinthe Vuillez
Tiré de Au petit matin, Les Amis de Crespiat, 2010 

Par Pascal Bovet
Photos : Jean-Claude Gadmer

Reflets lumineux à l’église du couvent de la Fille-Dieu à Romont.
Reflets lumineux à l’église du couvent de la Fille-Dieu à Romont.

Au premier matin, Dieu, n’y voyant rien, appela la Lumière, et la lumière fut. Puis il eut quantité d’idées lumineuses pour se faire un monde, celui que nous voyons, ou presque.

Et que faisons-nous chaque matin ? Pour certains du moins: chasser les ténèbres en pressant sur le bouton de la lumière et c’est le jour. Et le soir, le contraire, d’une main distraite, on presse sur l’interrupteur et c’est la nuit.

Nourriture de la vie

Des leçons de physique et chimie, peut-être vous reste-t-il ce mot de photosynthèse, procédé chimique par lequel une plante vivante transforme la lumière reçue en sucre en dégageant du CO2. La lumière est un élément vital de notre survie, de la naissance à la mort. Bien avant de connaître ce mécanisme, la tradition chrétienne a associé la lumière à la nouveauté du baptême, si bien qu’aux premiers siècles les baptisés étaient surnommés « les illuminés », c’est-à-dire ceux qui ont reçu la lumière.

Mesure du temps

Accrochés à nos montres et pendules, nous comptons en minutes et en heures. « Nous avons vu son étoile en Orient. » Et l’astronome scrute le ciel où le temps et l’espace se marient : il compte en années-lumière, sachant que la lumière rayonne, dans un espace vide, à la vitesse de 360’000 km à la seconde, une année correspond à environ 10’000 milliards de kilomètres.

Et d’où venons-nous ? L’univers scientifique se propose toujours de remonter aux origines et pour l’instant, le big bang passe pour une explosion géante, sans matière apparente. Les années lumière prétendent nous situer dans une histoire qui nous précède et nous dépasse.

Le mode artistique

Les artistes ont l’art d’extérioriser  ce qui est intime à eux-mêmes : faire venir au jour ce qui est caché en eux. L’Eglise a largement contribué à cette expression par ses édifices et ses mécènes. Les musées en sont un reflet.

Tirer profit de la lumière est bien l’ambition qui met tout artiste à l’œuvre : sortir des ténèbres et rendre sensible ce qui ne l’est pas  de manière claire, le faire exister et le livrer aux regards des autres ; il arrive même que l’on parle alors de création.

Architecture

L’église de Mogno, au Tessin, création de l’architecte Mario Botta.
L’église de Mogno, au Tessin, création de l’architecte Mario Botta.

L’évolution des édifices religieux a conditionné le traitement de la lumière. Le passage du style  roman au gothique, grâce à la maîtrise de nouvelles techniques, a évidé les murs et fait place aux  fenêtres que l’art du vitrail s’est empressé de colorer : avec la lumière, la couleur.

Les murs mêmes sont devenus parois de verre dans la cathédrale de cristal de Los Angeles.

Plus près de nous, l’architecte Mario Botta est le maître d’œuvre de la cathédrale d’Evry qui se distingue par une cheminée ou puits de lumière. On lui doit également plusieurs églises au Tessin : leur forme est au service de la lumière; il est fidèle en cela à l’un de ses illustres prédécesseurs, Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier.

Peinture

De l’Annonciation à Marie à la Pentecôte, la lumière accompagne les disciples de Jésus sans occulter  les heures sombres. Rembrandt, le maître des clairs-obscurs, se met lui-même en scène aidant les bourreaux à élever la croix du Christ. On surprend aussi Jérôme Bosch à exprimer la mort même  par le passage dans un tunnel lumineux. Noël et Pâques sont  liés par la lumière dans la nuit : celle des anges apparaissant aux bergers, et celle qui illumine le tombeau vide. Et le feu d’artifice de la Pentecôte clôt le cycle : aux témoins d’être lumière pour le monde.

Le thème de la création abonde  en soleils, lunes et étoiles, thème réactualisé par le Cantique de la Création de frère François (d’Assises) qui loue Dieu par le frère soleil, louange que ne reniera pas un autre François, notre Pape.

Le vitrail, entre architecture et peinture, pousse à l’extrême le jeu des ombres et des lumières par la couleur. Le maître verrier Eltschinger se met au service de la lumière pour lui donner tous ses moyens d’exprimer la beauté (voir encadré).

Symboles liturgiques

La tradition liturgique de l’Eglise catholique met en évidence la lumière lors de la fête des bougies, la Chandeleur (ou Présentation de Jésus au Temple, 2 février). Le baptême reste signe et moyen d’une nouveauté : durant les premiers siècles chrétiens, les baptisés étaient appelés les illuminés (voir plus haut). Le cierge pascal à côté d’un baptistère et un cierge remis au baptisé nous le rappellent : lumière confiée et lumière reçue. La lumière brille encore après le dernier souffle lors des funérailles, qu’accompagnait un chant d’autrefois : Lux aeterna, luceat eis Domine ! Que la lumière brille pour toujours sur eux, Seigneur !

La lampe du sanctuaire ou lampe dite éternelle rappelle la présence du Christ dans l’eucharistie, gardée au tabernacle. La piété mariale s’extériorise souvent par des processions avec bougies et dans des lieux de recueillement, une bougie prolonge la prière du fidèle.

Les lumières de l’esprit

Sous l’appellation « siècle des Lumières », on regroupe penseurs et philosophes des XVIIe et XVIIIe siècles ; la Renaissance, puis la Réforme ont façonné un nouveau cadre de pensée.

Le développement des observa­tions scientifiques, le grand progrès accompli dans la connaissance du monde que Galilée a rendu célèbre, ont mis à la mode des conceptions du monde nouvelles, à côté des croyances religieuses et entrant parfois en concurrence ou conflit avec elles. Le mouvement de la Réforme lui-même s’est considéré comme la lumière après les ténèbres (Post tenebras lux).

Le Concile Vatican II redonne au Christ tout son éclat : le Christ est la lumière des peuples (Lumen gentium 1). Elle éclaire tous les hommes venant en ce monde (Jean 1, 9). Et si chacun et chacune est lumière du monde, posé sur le lampadaire, alors la maisonnée est lumineuse.

Visite chez Michel Eltschinger, maître verrier, à Villars-sur-Glâne

michel-eltschingerPropos recueillis par Pascal Bovet
Photo : DR

Maîtriser la lumière en y mêlant la couleur, telle est la mission du verrier. On fait appel à lui quand des conditions sont posées : telle église existante ou à rénover, tel édifice que l’on veut mettre en valeur. Et souvent sur la base d’un projet élaboré par un artiste peintre… Les croquis doivent prendre forme à taille réelle et prendre vie par la couleur, nourrie par la lumière.

La meilleure lumière, ce n’est pas la plus forte: c’est celle que l’on rencontre quand il y a une légère brume qui garde la lumière, sans éblouir ni l’étouffer. La lumière des pays du Nord est la plus favorable. La lumière brute dilue la couleur.
Il s’agit donc de la domestiquer.

La technique de la dalle de verre est aussi intéressante par le contraste qu’elle implique entre les joints noirs ou sombres et les parties de verre coloré ; il ne laisse pas passer la lumière mais il en vit. Elle nous oblige à voir intérieurement car l’extérieur disparaît.

Par contre, le vitrail classique filtre la lumière, sans supprimer le décor au-delà du vitrail : il est passage ou pont avec l’extérieur.

C’est mon travail de choisir le verre produit en usine, de découper les pièces nécessaires en exploitant même leurs défauts, les nuances de couleur, les bulles d’air prisonnières, l’épaisseur de la plaque de verre, autant de variantes qui donnent vie au vitrail.

Bibliographie : « Les amitiés de couleur. Michel Eltschinger : soixante ans d’art verrier. » Editions Zénobie, Fribourg 2013.

Que la lumière soit!

Par Bruno Sartoretti
Photo: DR (tirée de https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Nouveau-né)Telle fut la première parole de Dieu ! Tel est le début de tout !

Sans lumière, nous sommes tous aveugles, nous perdons tous nos repères.

Sans lumière, il n’y a pas la vie, car pas de photosynthèse.

Sans lumière, il n’y a pas de Résurrection, il n’y a pas de Nativité non plus, car comme le dit Isaïe : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… »

Ce qui est le plus étonnant encore, c’est que la Lumière est Dieu lui-même ! Alors lorsqu’il dit « Que la lumière soit », nous devrions entendre « Que Dieu soit » ! Etrange manière de relire la Bible, me direz-vous. Et pourtant, c’est bien ce que Dieu souhaite pour l’humanité, qu’elle soit dans la Lumière, c’est-à-dire que l’humanité soit en Dieu, c’est là le Royaume de Dieu, un seul peuple enveloppé de la lumière pleine, parfaite, chaleureuse, bienveillante…

Ce qui peut encore nous déstabiliser, c’est que pour que nous voyions la lumière, il faut une part d’ombre, une part sombre, une part ténébreuse. Car c’est le contraste entre le clair et l’obscur qui nous révèle la part lumineuse. Dans nos vies aussi nous pouvons définir nos parts d’ombre et nos parts de lumière, nos parts de pécheurs et nos parts d’apôtres.

Les plus grands spécialistes de l’utilisation de la lumière dans l’art sont les peintres du clair-obscur : Rembrandt, Le Caravage, Ferdinand Georg Waldmüller, Georges de la Tour, et d’autres encore, car cette mise en œuvre de la peinture se réalise encore de nos jours. Le clair-obscur permet surtout d’amener le spectateur à voir un point précis du tableau, celui que l’auteur veut mettre en valeur.

Je vous laisse avec une nativité de Georges de la Tour… A vous de découvrir
où est le point le plus lumineux, donc l’essence-ciel !

Laudes? Messes? Rorate?

En ce mois de décembre, en plein temps de l’Avent, plusieurs paroisses vous proposent de participer aux laudes (à St-Joseph) ou à la messe (à St-Paul) Borate. Se lever plus tôt… Braver le froid… Chanter en latin… Mais en fait, de quoi s’agit-il ?

Par François Perroset et Frédéric Monnin
Photos: Monique BaréLes Messes ou les Laudes « Rorate » – appelée aussi Messe de l’Attente ou de l’aurore – sont célébrées durant le temps de l’Avent, tôt le matin, avant la fin de la nuit. Cette tradition de l’Eglise romaine trouve son origine en Europe de l’Est.1 Elle est ainsi très répandue dans l’espace germanophone.

« Rorate cæli » sont les premiers mots de l’introït de la messe du quatrième dimanche de l’Avent. Ce texte chanté en grégorien reprend un célèbre passage du prophète Isaïe :

« Cieux, faites venir le Juste comme une rosée ;
Qu’il descende des nuées comme une pluie bienfaisante :
Que la terre s’entrouvre et donne naissance au Sauveur. » (Is 45, 8)

Au fil des années, cette courte phrase est devenue le refrain que nos assemblées ont l’habitude d’entonner durant ces célébrations. Refrain flanqué des quatre strophes de ce « poème » de tradition gallicane, qui paraphrasent le texte du prophète Isaïe, et qui expriment l’attente du Messie (cf. Marc 13, 33)

Les quatre semaines de l’Avent sont « un temps d’attente, de conversion et d’espérance ».2 Dans l’attente, il s’agit de faire mémoire de la venue de Jésus dans notre condition humaine. En ces matins encore sombres, de fragiles et petits cierges ou lumignons symbolisent le Christ, seule Vraie Lumière à même d’éclairer véritablement l’intégralité de notre vie et de notre être ! L’office ainsi célébré à la lueur des bougies fait des fidèles des « guetteurs d’aurore » qui attendent dans l’espérance l’avènement du Messie promis : le Christ.

Ces messes Rorate sont une bonne occasion pour nous ouvrir au Seigneur qui vient et qui est Emmanuel Dieu avec nous, Dieu proche, et de nous (re)familiariser avec le trésor du chant grégorien.

Les horaires des Laudes et Messes Rorate sont indiqués dans les pages paroissiales en fin de numéro.

1 Raymond PEYRET, Connaissez-vous les messes de l’aurore, Paroisse Saint Vincent de lHermitage
2 Directoire sur la piété populaire et la liturgie, p. 92.

En librairie – décembre 2017

Par Claude Jenny

Des livres

livre_fullyL’église Saint-Symphorien de Fully: une cathédrale campagnarde

Si vous voulez tout savoir sur l’une des plus imposantes et belles églises du Valais, le livre édité par les Editions Saint-Augustin et la paroisse de Fully, vous comblera certainement ! Une demi-douzaine d’auteurs apporte des contributions pointues pour éclairer sous tous les angles cet édifice aux allures de cathédrale. Quelque 160 illustrations viennent embellir cet ouvrage au graphisme très travaillé. Un beau livre cadeau.

Ed. Saint-Augustin, octobre 2017, 130 pages, 160 illustrations.

Acheter pour 48.00 CHFles-enfants-portiers«Les enfants, portiers du royaume»: accueillir  leur spiritualité 

Les enfants sont de vrais petits théologiens ! Encore faut-il savoir accueillir leur spiritualité ! Caroline Baertschi-Lopez en connaît un rayon puisqu’elle travaille dans la catéchèse avec des enfants depuis 30 ans. Et son regard est rempli de belles découvertes. Elle décortique aussi avec enthousiasme la pratique catéchétique Godly Play, bon moyen, dit-elle, pour entrer dans le royaume théologique des enfants.

Ed. Cabédita, octobre 2017, 155 pages.

Acheter pour 29.00 CHFtrois-voix-pour-luniteTrois voix pour l’unité: «Pour que plus rien ne nous sépare»

Trois plumes autorisées livrent un bel appel en faveur de l’œcuménisme: le prêtre catholique Claude Ducarroz, le pasteur réformé Shafique Keshavjee et le laïc orthodoxe Noël Ruffieux ont rédigé un « livre d’amitié » qui traduit une belle expérience de fraternité. La construction du livre est originale : de nombreux thèmes sont abordés par l’un des auteurs et les deux autres lui répondent en toute franchise. Un livre qu’il fait bon lire !

Ed. Cabédita, octobre 2017, 280 pages.

Acheter pour 36.00 CHFcalendrier20182018 : un jour – une photo – une parole

Une pensée et une image pour chaque jour de la future année.

Ed. Bayard, Le Pèlerin.

Acheter pour 30.80 CHFl-animation-biblique-de-la-pastorale2L’animation biblique de la pastorale

Le douzième ouvrage de la série « pédagogie pastorale » ne présente pas moins de 120 propositions concrètes « pour montrer comment faire de l’Eglise la maison de la Parole de Dieu pour le monde et inscrire les Ecritures au cœur de la nouvelle évangélisation ». Et comme son auteur est l’abbé-professeur François-Xavier Amherdt, c’est excellemment vulgarisé. De la pédagogie pratique pastorale de belle facture !

Ed. lumen vitae, octobre 2017, 180 pages.

Acheter pour 27.80 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Une journée à… la Maison des Séminaires

En septembre dernier, une nouvelle inattendue tombait : la « Maison des Séminaires », à Fribourg, affiche complet ! De quoi faire croire à un boom des vocations ! Nuance… Mais une bonne raison pour aller passer une journée en ce lieu unique en Romandie qui forme les prêtres de demain.

Par Claude Jenny
Photos : Jean-Claude Gadmer« Avec vingt-deux séminaristes et quatre arrivants en année de discernement, notre maison est quasi pleine. Mais n’en tirons pas de conclusions hâtives ! Nous n’avons pas de véritable explication sur le pourquoi de cette belle fréquentation » commente l’abbé Nicolas Glasson, responsable de la formation des futurs prêtres avec son collègue l’abbé Joël Pralong. Depuis 2012, les deux diocèses romands ont en effet « fusionné » leur séminaire.

Pour l’abbé Joël, il ne fait aucun doute qu’un déclic est survenu et que « la foi reprend chez les jeunes. Ils sont attirés par une ferveur, une attirance vers Dieu, une dimension mystique. Leur démarche vient du cœur. Cet élan intérieur traduit la recherche d’une Eglise structurée, forte, dans un monde fragile. Les arrivants ici recherchent la sécurité d’une institution vraie, qui nourrit l’esprit et l’âme ». « Les jeunes osent aujourd’hui s’engager » se réjouit l’abbé Nicolas. Il explique que parmi ceux qui demandent « à entrer au séminaire » – ce qui commence par l’année de discernement – sont parfois de nouveaux convertis, ne viennent pas forcément de familles bien pensantes. Certains viennent aussi de familles éclatées. Il en découle un autre esprit, une autre quête. « Les futurs séminaristes ont souvent vécu leur foi à travers des mouvements de jeunes, dont les JMJ. On assiste aujourd’hui à une évangélisation des jeunes par les jeunes. A l’Eglise d’offrir les moyens d’enrichir ce trésor » lance l’abbé Joël.

« Une grande soif de Dieu »

« On sent chez les discernants une grande soif de Dieu, mais ils sont habités aussi de beaucoup d’incohérence. Il nous appartient de consolider l’humain » explique le coresponsable valaisan. D’où l’importance de cette première année dite de discernement. Pendant ou au terme de ce temps préparatoire, il y a souvent des défections, spontanées ou provoquées.

L’humain ! Façonner l’humain ! Voilà ce qui est au cœur de ce que l’abbé Pralong cherche à faire avec les discernants au travers de divers cours et échanges. Tout y est abordé, y compris les thèmes délicats comme la sexualité. « Bien sûr qu’il faut en parler ! Nous devons apprendre aux futurs prêtres à gérer leur affectivité » lance-t-il.

A la « Maison des séminaires », les temps de prière sont nombreux. « Nous étudiants sont demandeurs de temps de prière » commente l’abbé Nicolas. Matin et après-midi, les séminaristes se rendent à l’Université pour suivre leur formation théologique. Mais à ce bagage académique viennent s’ajouter de nombreux rendez-vous « at home » avec des conférenciers invités – le philosophe Fabrice Hadjadj y est très présent – et des week-ends hors les murs. En plus, le séminariste se voit confier une tâche pastorale au sein de l’UP Saint-Joseph en ville de Fribourg. Vincent, par exemple, enseigne la catéchèse dans une école. Alexandre fait de l’accompagnement dans un EMS.

Apprendre la vie en communauté

Dans la bâtisse de Givisiez, la discipline est bien présente. « De mon temps, la vie au séminaire était très permissive. Ce n’est plus le cas » assure l’abbé Joël. « Cheminer ici, c’est apprendre la vie en communauté, qui doit être éducative et formatrice, dit-il. Ce retrait est nécessaire pour que les séminaristes touchent le fond d’eux-mêmes pour avoir ensuite quelque chose à transmettre à leurs paroissiens. Même si la vie en paroisse sera fort différente ».

« Nous touchons aux quatre piliers, commente Alexandre : l’humain, en vivant en communauté, l’intellectuel, en fréquentant l’université, le pastoral, en ayant une activité paroissiale, et évidemment le spirituel. Nous devons arriver à saisir que les quatre sont importants. Ça nous apprend l’humilité » dit-il. « La vocation n’est pas un vêtement. Il faut en avoir les capacités humaines. Etre capable de dépasser ses propres blessures pour être capable d’accompagner les autres blessés que le prêtre rencontrera » dit l’abbé Joël.

Les séminaristes semblent partager la « marche à suivre » de leurs deux supérieurs et goûter  à cette vie en communauté durant six ans, très sereins aussi par rapport à ce qui les attend demain en paroisse.

Mgr Jean-Marie Lovey : « C’est le choix de Dieu »

Dans la présente volée, cinq séminaristes sont membres de la Congrégation du Grand-Saint-Bernard. Comment Mgr Jean-Marie Lovey voit-il ce souffle nouveau pour sa congrégation ?

« Bien sûr que c’est appréciable de savoir que des jeunes s’intéressent à telle ou telle forme de vie religieuse, celle des chanoines du GSB en l’occurrence. J’ai toujours été profondément convaincu que de vouloir rendre compte des raisons de cet attrait restait très aléatoire. Ce faisant, on rejoint davantage la (saine) curiosité qui nous habite que la réalité profonde du phénomène. Lorsque saint Paul veut parler de l’élection d’Israël, du choix de Dieu qui se porte sur Jacob plutôt que sur son jumeau Esaü, il fera dire à Dieu : ″Je fais miséricorde à qui je veux.″ Le choix de Dieu ne dépend pas des œuvres de celui qui est choisi ou de la communauté choisie, mais de la liberté de celui qui appelle. Pourquoi un jeune entre-t-il au GSB aujourd’hui ? Parce que c’est le choix de Dieu, point.
Et si cette raison première fait défaut, les autres (l’attrait de la montagne, la dimension familiale, le dynamisme d’autres jeunes déjà présents, une longue tradition, etc.) auraient beau être multiples et soigneusement cultivées, cela ne ferait pas rester le jeune en communauté. Face au choix de Dieu qui est un don, je me sens, avec mes confrères,  redevable d’un immense merci. Le don m’oblige, il m’appelle à l’action de grâce. La nouveauté du souffle doit, me semble-t-il, se situer à cet endroit. C’est là la seule raison que je vois devant l’entrée d’une nouvelle personne en communauté ou au Séminaire. »

La confirmation: un souffle à accueillir

Par Jeff Roux
Photos: Stefania Pioletti CombiUne des expériences humaines les plus étonnantes est de découvrir que l’Esprit de Dieu agit à travers nous ! Dieu peut aimer le monde, le soigner, le toucher, lui parler, l’écouter à travers notre humanité ! Prendre conscience que Dieu est présent et qu’Il œuvre à travers nous chamboule notre existence.

Cette expérience bouleversante est ouverte à tous. Elle n’appartient à personne. Mais elle nous est révélée par le Christ.

A la suite de Jésus, l’Eglise annonce et vit du mystère de l’Esprit Saint. Elle ne le possède pas ! Elle ne peut pas le donner. Seul le Père nous donne l’Esprit à travers la demande de son Fils. Mais elle peut prier le Père pour qu’Il nous envoie son Esprit.

Notre responsabilité personnelle est donc d’accueillir ou de recevoir l’Esprit Saint dans notre vie ! Ce don de tous les jours, nous le célébrons plus particulièrement lors de la confirmation.

Cette année, plus de 250 ados du secteur recevront le sacrement de la confirmation. Lors de la préparation, nous essayons de leur permettre de grandir en liberté : car ce n’est qu’en étant libres que nous pouvons accueillir pleinement le don de Dieu. Nous leur souhaitons d’avoir foi en l’engagement de Dieu dans leur vie et de vivre de ce Souffle.

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Godly Play

Par Rita Ançay et Véronique Copt Carron
Photo : Laurence BuchardUne catéchèse innovante et passionnante pour les enfants, comme pour les adultes. Le théologien et pédagogue américain Jérôme W Berryman en est le concepteur. Ses années d’études de théologie aux Etats-Unis et à l’institut Montessori de Bergame (Italie) l’ont amené à élaborer une théologie et une mise en œuvre pédagogique fécondes.

Une séance Godly Play se vit en cinq parties :

L’accueil : le portier salue chaleureusement chaque enfant par son prénom, et lui demande s’il est prêt. L’enfant est libre de répondre oui ou non et sa réponse le responsabilise, il s’engage à respecter les règles du lieu.

La narration : lorsque tout le monde est prêt, le narrateur raconte une histoire avec le matériel correspondant. Chaque présentation se termine par des questions d’émerveillement. Elles ont pour but de permettre aux enfants de s’approprier l’histoire et de s’exprimer comme théologiens, en toute liberté et sans rectification (commentaire) de l’adulte.

Le temps de réponse : les enfants choisissent ensuite librement une activité avec le matériel de créativité disponible, ou avec une histoire en relation (ou pas) avec ce qu’ils ont entendu.

Le festin : un enfant va aider le portier à servir à chacun une boisson simple et un biscuit. On ne mange et ne boit qu’une fois que tout le monde est servi. Après le festin, tout est remis en ordre. Un chant, une prière peuvent prendre place dans ce temps.

La clôture de la séance : au moment de quitter l’espace, chaque enfant passe vers le conteur pour qu’il le bénisse et lui dise au revoir. Puis il est également salué par le portier.

Godly Play est une aventure passionnante, très ludique et en même temps un apprentissage spirituel de grande qualité théologique pour les narrateurs et les participants que l’on soit grand ou petit. Cette catéchèse est aussi prodiguée dans les paroisses de Fully, Leytron et Riddes.

Hyacinthe Héritier

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo : LDD
T’es-qui?
Hyacinthe Héritier, 28 ans, de Savièse (VS), éducatrice de la petite enfance.
Tu t’engages où?
Je suis actuellement le parcours de formation « Théodule » pour les futurs agents pastoraux laïcs du diocèse de Sion. Je fais également partie du comité des « Camps Voc’ », je chante au chœur Novantiqua, à la Maîtrise de la Cathédrale de Sion,  et je dirige le petit chœur « Fa-si-la chanter » sur la paroisse de Savièse.

 
Hyacinthe, l’Eglise de demain sera… ?
… dynamique, jeune, avec une soif d’engagement et de transmission de la foi.

Comment fonctionne le comité des Camps Voc’ ?
Nous sommes cinq et nous nous occupons de faire le lien entre les douze Camps Voc’ existants, nous nous chargeons de la publicité, du site internet, de la page Facebook. Nous avons aussi à cœur d’organiser une journée de formation pour tous les animateurs chaque année. Qu’on ait 8 ans, 12 ans ou 17 ans, ce sont des semaines très riches. J’en garde un excellent souvenir pour ma part et j’encourage tous ceux qui ne connaîtraient pas encore les camps à les découvrir l’an prochain !

La musique nourrit-elle ta foi ?
La musique me porte énormément. J’aime me mettre au service de l’Eglise et de la foi à travers cette passion et ce don. La musique sacrée élève l’âme et le plus beau compliment qu’on puisse me faire – dans le cadre du petit chœur « Fa-si-la chanter » –, c’est lorsqu’on vient me dire que nous avons aidé les gens à prier.

Dans le monde professionnel de l’éducation à la petite enfance, peux-tu partager ta foi ?
Avec les parents, pas vraiment, l’échange est plutôt professionnel. En revanche avec les collègues cela arrive régulièrement, même si cela va rarement en profondeur. Mais les petites perles échangées sont sympas…

Tu es en dernière année de la formation « Théodule » qui te donnera ensuite un engagement en paroisse. Qu’en retires-tu actuellement ?
Je me dirige vers l’enseignement, comme intervenante en milieu scolaire. Globalement je suis très satisfaite de cette nouvelle formation qu’offre le diocèse, le programme est tellement diversifié qu’on reste parfois sur notre faim tant c’est intéressant en tous domaines. La partie pratique – nous avons un stage sur les trois années – complète vraiment bien la partie théorique. Je vais chaque semaine en classe, pour des 3H, suivie par ma maîtresse de stage, et j’aime beaucoup ça !

Pour aller plus loin

Le site des Camps Voc’ : www.vocations.ch/camps-voc

Le site de la Maîtrise de la Cathédrale de Sion : www.maitrise-cathedrale.ch

Chapelle Saint-Charles à Romont

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer Le nouvel internat est inauguré en 1916, la chapelle a suivi douze ans après. Elle a donc connu environ cinquante volées d’élèves de la Ratière (surnom de l’internat) qui ont fréquenté avec une ardeur fort variable la chapelle, logée tout en haut de la maison, dans les combles.

La messe de semaine ou du di­manche et autres dévotions ont forgé et peut-être aussi parfois forcé des jeunes à une vie spirituelle.

La chapelle a pour architecte Fernand Dumas, Alexandre Cingria assure les vitraux, Gaston Faravel est le décorateur-peintre et Marcel Feuillat est l’orfèvre du lieu.  Sur une si petite surface, c’est un luxe qui a échappé à beaucoup d’élèves.

Une maison de formation se devait d’honorer ses maîtres : avec des vues sur la vie ecclésiastique, et en traversant les siècles, on trouve sur la fresque saint Charles Borromée, saint patron de la maison et initiateur des séminaires à la suite du Concile de Trente. Il donne la communion à saint Louis de Gonzague, mort de la peste à Rome à l’âge de 23 ans, patron de la jeunesse. Saint Pierre Canisius, bien connu à Fribourg et contemporain de Charles Borromée, l’évêque Ambroise de Milan et les accompagnent.

L’esprit de cette chapelle nous met donc en relation avec le mouvement de reprise de la formation dans l’Eglise catholique : l’enseignement, la jeunesse, sont les mots d’ordre des évêques. Et en ce temps-là, les vocations sacerdotales étaient en reprise après la crise du début du XXe siècle.

Le petit séminaire a fermé ses portes dans les années 1980. La chapelle a été restaurée par le nouveau propriétaire, la paroisse de Romont.

Fresque de la chapelle, de Gaston Favarel.
Fresque de la chapelle, de Gaston Favarel.

Petit hommage à nos églises

Nos églises ne sont pas uniquement des lieux de recueillement. Nos ancêtres se sont attachés à les rendre belles et les ont ornées d’œuvres d’art auxquelles peut-être vous n’avez plus prêté attention depuis longtemps. Voici quelques images des vitraux de nos églises. Lors de votre prochain passage, peut-être serez-vous touchés par ces trésors et leur beauté.

Texte et photos par Geneviève Thurre

Chapelle de Sapinhaut

Ce vitrail dessiné par Umberto Marigliano (1947-48) représente un ange gardien et deux enfants au bord d’un précipice. En arrière-plan, on reconnaît la Pierre-à-Voi.

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Fully

3_detailfullyVitraux exécutés par l’atelier Renggli à Lucerne d’après les maquettes dessinées par l’artiste Edmond Bille et racontant l’histoire de Sœur Louise Bron.

Détail du vitrail (partie se trouvant en bas à droite du vitrail) : Sœur Louise qui soigne un malade du choléra.

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Riddes

Verres plaqués de deux couleurs minimum et dépolis grâce à de l’acide fluorhydrique pour créer des dégradés ou émaillés que le verrier a ensuite collé sur un verre incolore transparent. Cette technique contemporaine a permis de créer un assemblage et une harmonie de couleur sans utiliser l’épaisseur visuelle du plomb.

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Leytron

Les vitraux, de Paul Monnier, posés en 1974 racontent le chemin de croix. Pendant que le Christ est torturé, ses disciples le renient.

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Saillon

Saillon est placé sous la protection de sainte Catherine d’Alexandrie, poétesse et philosophe.

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Chapelle de la Tzoumaz

Le grand mystère de l’Ascension par l’artiste verrier Bernd Kniel ; un temps et un espace de lumière, de feu et de mouvement que les apôtres ont pu contempler avec les yeux de leur foi et un cœur rempli de crainte et d’espérance.

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Le Pape des lumières

Par Thierry Schelling
Photo : J
ean-Claude GadmerA l’Angélus du 6 janvier 2017, François a éclairé… le thème de la lumière. « Diverses lumières, étoiles, brillent dans notre quotidien, a-t-il rappelé, et à nous de choisir celles à suivre. » Puis il a décrit : « Il y a les lumières intermittentes, qui vont et viennent, comme les petites satisfactions… mais elles ne suffisent pas et ne nous laissent pas la paix que nous recherchons. » Il repère les « lumières aveuglantes » de l’argent et du succès qui, bien que séduisantes, conduisent du rêve aux ténèbres, et ce si rapidement ! Enfin, les mages eux invitent à suivre une « lumière stable, une lumière douce et bonne », qui ne s’éteint pas et qui vient du ciel, brillant dans les cœurs.

Et de conclure sa mini-réflexion avec les paroles liturgiques : le Christ est notre lumière, et à l’instar du prophète Isaïe, nous sommes invités à revêtir cette lumière et donc le Christ, pour briller de notre joie à Le servir. « Je voudrais vous inviter tous à ne pas avoir peur de cette lumière et de vous ouvrir au Seigneur », encouragement à celles et ceux qui auraient perdu espoir de voir le bout du tunnel. Comment trouver cette lumière ? En étant, comme les mages, en mouvement perpétuel. « Qui veut la lumière doit en fait sortir de soi et chercher alentour… mettre sa vie en jeu… cheminer » car la foi est histoire de chemin, qui, certes, peut se ralentir à cause « des jacasseries superficielles et mondaines qui freinent le pas, des caprices paralysants dus à l’égoïsme, les nids de poule produit par le pessimisme ». Mais reste toujours en chemin.

En substance, François explique que c’est bien de savoir que Noël, c’est la naissance de Jésus… mais encore faut-il la vivre dans son cœur, dans sa vie. Et pour cela, il faut bouger, se déplacer. Comme les Mages qui ont trouvé l’enfant Jésus en allant de chez eux à Jérusalem puis à Bethléem. Et « ils l’adorèrent », c’est-à-dire qu’« ils entrèrent en communion personnelle avec lui dans leur cœur ».

Un Pape illuminé, diront certains ? Pour d’autres, éclairant par la simplicité de ses propos. Et leur sincérité. Un Pape des lumières…

La tapisserie et la chapelle Saint-Victor

Alice Basset (1925-2003) a fait partie du groupe d’artistes qui a œuvré à la rénovation de l’église Saint-Joseph entre 1936 et 1950. Son apport le plus spectaculaire est la tapisserie à la gloire de saint Victor qui orne la chapelle située au fond de l’église.

Par Chantal Renevey Fry
Photo: Grégory Radhu SavinCette œuvre a été réalisée en l’honneur du compagnon d’armes de saint Maurice qui, selon la tradition, a subi le martyr à Soleure aux côtés de saint Ours lors de la persécution ordonnée par l’empereur Maximilien Hercule contre la légion thébaine vers l’an 300. D’une dimension de 25 mètres carrés, elle a nécessité 18 mois d’un travail pour lequel des laines de plus de cent nuances ont été utilisées. Paillettes, cabochons, petits motifs métalliques, cuir doré et argenté, satin et brocard ont aussi été employés, donnant à l’ensemble un relief particulier et original.

Cette tapisserie, dont Alice Basset, qui était tout à la fois artiste-peintre, illustratrice et accessoiriste de théâtre, avait préalablement dessiné le carton, ne représente pas une scène précise mais la fusion de plusieurs éléments : la légion thébaine et saint Maurice les mains liées derrière le dos, saint Victor recevant la couronne du martyr, une procession menée par l’évêque de Genève qui porte une châsse d’or contenant les reliques du même saint, tels sont les trois éléments principaux de cette tenture où figurent également les armoiries de l’abbaye de Saint-Maurice et celles du chapitre cathédral de Genève.

Saint Victor se retrouve évoqué dans l’un des six vitraux qui ornent la chapelle, et dont les cartons sont également dus à Alice Basset. Réalisés par le maître verrier fribourgeois Fleckner, ils représentent sept sanctuaires médiévaux qui, avant la Réforme de 1536, étaient situés sur le territoire de la paroisse ou ses environs immédiats. L’un d’entre eux était le prieuré de Saint-Victor, édifié approximativement à l’emplacement de l’église russe actuelle pour abriter les reliques du saint offertes par la ville de Soleure.

Entre 2001 et 2003, une nouvelle réfection de l’église a notamment permis de moderniser son mobilier liturgique. Celui de la chapelle a été confié à François Reusse, l’un des derniers orfèvres genevois en art sacré, issu d’une famille d’artistes proches du groupe Saint-Luc. Fondé en 1919 par des artistes qui souhaitaient renouveler et développer un art liturgique alors caractérisé par des productions stéréotypées et souvent mièvres, celui-ci s’est fait connaître grâce au grand mouvement de construction ou de restauration d’églises qu’a connu notre diocèse entre 1920 et 1945. L’église Saint-Joseph est un bel exemple de réalisation due à des membres actifs de ce groupe, et à l’un de leurs héritiers.

Non! L’esclavage n’est pas mort!

Messe à la basilique Notre-Dame à l’occasion de la Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage
2 décembre 2017, 18h30

L’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme dispose que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ».

Pourtant, l’esclavage reste aujourd’hui un problème grave qui se manifeste sous diverses formes : servitude pour dettes, servage, travail forcé, travail et servitude des enfants, trafic de personnes et d’organes humains, esclavage sexuel, utilisation d’enfants soldats, vente d’enfants, mariage forcé et vente de femmes et exploitation de la prostitution.

La Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage commémore l’adoption par l’Assemblée générale de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui [A/RES/317(IV)] du 2 décembre 1949.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), il y a actuellement environ 21 millions de victimes du travail forcé dans le monde, générant 150 milliards de dollars en profits illégaux dans l’économie privée chaque année.

L’OIT a adopté un nouveau protocole sur le travail forcé, qui est un traité juridiquement contraignant qui impose aux Etats de prendre des mesures pour combattre l’esclavage moderne sous toutes ses formes. Il agit à trois niveaux : protection, prévention et indemnisation. Le Protocole sur le travail forcé, qui a été adopté en 2014, est entré en vigueur le 9 novembre 2016.

La campagne « 50 for Freedom » vise à convaincre au moins cinquante pays de ratifier le Protocole sur le travail forcé d’ici à 2018.
Près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé – 11,4 millions de femmes et de filles et 9,5 millions d’hommes et de garçons.

Près de 19 millions d’entre elles sont exploitées par des particuliers ou des entreprises privées et plus de 2 millions par un Etat ou des groupes rebelles.

Parmi celles qui sont exploitées par des particuliers ou des entreprises,
4,5 millions subissent une exploitation sexuelle forcée.

Source : OIT

Suisse : Le Protocole de 2014 relatif à la convention sur le travail forcé vient d’être ratifié

Le Protocole, adopté en 2014 par la Conférence internationale du travail à une écrasante majorité, oblige les Etats qui le ratifient à prendre des mesures efficaces pour prévenir le travail forcé, protéger les victimes et leur donner accès à des mécanismes de recours et de réparation. La Suisse, pour sa part, a ratifié cet instrument le 28 septembre 2017. Ce dernier entrera en vigueur dans notre pays le 28 septembre 2018. A ce jour, vingt Etats l’ont ratifié.

« Le Protocole marque un tournant dans la lutte contre le travail forcé à travers le monde. Il aborde les formes modernes du travail forcé, notamment la traite des êtres humains » a déclaré Boris Zürcher, directeur de la Direction du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO). « La Suisse est fière de s’associer à la démarche qui illustre l’engagement résolu des gouvernements, des employeurs et des travailleurs pour abolir le travail forcé de manière effective et durable. »

Guy Ryder, directeur général du BIT, s’est félicité de ce nouveau témoignage de l’engagement de la Suisse pour mettre fin au fléau du travail forcé et espère que d’autres pays suivront cet exemple afin que l’objectif de la campagne « 50 for Freedom » – à savoir 50 ratifications du Protocole d’ici la fin de 2018 soit atteint.

Au niveau national, la Suisse n’a eu de cesse de renforcer son cadre législatif et institutionnel de lutte contre la traite de personnes, notamment à travers l’action du Service de coordination contre la traite d’êtres humains et le trafic de migrants (SCOTT), créé dès 2003 pour élaborer des stratégies et coordonner les actions dans ce domaine. En outre, la Suisse vient d’adopter un deuxième plan d’action national contre la traite des êtres humains pour la période 2017-2020 qui comprend vingt-huit mesures dans les domaines de la prévention, des poursuites pénales, de l’aide aux victimes et du partenariat.
En quoi consiste le Protocole sur le travail forcé ?
C’est un traité juridiquement contraignant qui impose aux Etats de prendre des mesures pour combattre l’esclavage moderne sous toutes ses formes. Il agit à trois niveaux: protection, prévention et indemnisation. Comme il s’agit d’un traité international, les pays doivent d’abord le ratifier avant qu’il n’entre en vigueur. Une fois ratifié, les pays devront régulièrement rendre compte des mesures concrètes prises pour mettre fin à l’esclavage.

Comment le Protocole peut-il aider les victimes de l’esclavage moderne?
Le Protocole demande aux pays d’assurer la libération, le rétablissement et la réadaptation des victimes de l’esclavage moderne. Il les protège aussi de poursuites pour des infractions qu’ils auraient commises quand ils étaient esclaves.

Comment le Protocole peut-il prévenir le travail forcé ?
Les pays qui ratifient le Protocole devront garantir que tous les travailleurs de tous les secteurs sont protégés par la législation.
Ils devront renforcer l’inspection du travail et d’autres services qui protègent les travailleurs de l’exploitation. Ils devront aussi prendre des mesures supplémentaires pour éduquer et informer la population et les communautés sur des crimes comme la traite d’êtres humains.

Comment le Protocole améliorerait-il l’application des lois ?
Le Protocole garantit aux victimes l’accès à la justice et à la réparation – même si elles ne résident pas légalement dans le pays où elles travaillent. Les Etats doivent aussi sanctionner les pratiques abusives et frauduleuses des recruteurs et des agences d’emploi.

N’existe-t-il pas déjà un traité sur le travail forcé ?
Si! En fait, la plupart des pays du monde sont signataires de la convention historique sur le travail forcé de 1930. Mais depuis lors, de nouvelles formes d’esclavage moderne ont émergé qui sont encore plus difficiles et complexes à combattre.
Le Protocole complète la convention en lui ajoutant de nouveaux éléments, notamment pour s’attaquer aux causes profondes afin que l’esclavage puisse être éradiqué une fois pour toutes. Il demande aussi aux employeurs d’exercer leur vigilance pour éviter de recourir à l’esclavage moderne dans leurs pratiques commerciales ou leurs chaînes d’approvisionnement.

Source : 50forfreedom.org

Esclavage moderne : mythes et réalités

L’esclavage moderne est présent partout mais la plupart des gens l’ignore. Voici quelques mythes qui l’entourent.

Mythe : L’esclavage appartient au passé.

Réalité : Non, pas du tout. L’esclavage plonge ses racines dans l’histoire et existe toujours, sous de nombreuses formes différentes. La traite d’êtres humains, la servitude pour dette et le travail domestique forcé ne sont que quelques exemples. Mais ce n’est pas une fatalité. Un effort coordonné des gouvernements et des militants du monde entier pourrait mettre fin à l’esclavage moderne une fois pour toutes. C’est tout le propos du Protocole de l’OIT sur le travail forcé.

Mythe : Assez peu de personnes sont victimes de l’esclavage moderne.

Réalité : On dénombre aujour­d’hui plus de personnes en situation d’esclavage qu’à toute autre période de l’histoire. Plus de 25 millions de femmes, d’hommes et d’enfants vivent dans des situations d’esclavage moderne, soit trois personnes sur 1000 dans le monde. Si elles vivaient toutes dans la même ville, ce serait une des plus grandes villes du monde.

Mythe : L’esclavage moderne n’existe que dans le monde en développement.

Réalité : L’esclavage moderne existe partout. Plus d’un million et demi de personnes travaillent dans des conditions assimilables à l’esclavage en Europe, en Amérique du Nord, au Japon et en Australie.

Mythe : La traite à des fins sexuelles représente la plupart des cas d’esclavage moderne.

Réalité : La plupart des personnes victimes de l’esclavage travaillent dans des secteurs comme l’agriculture, la pêche, la construction, l’industrie, les mines, les services et le travail domestique. Environ une victime sur cinq est concernée par l’exploitation sexuelle.

Mythe : L’esclavage moderne n’est pas très lucratif.

Réalité : L’esclavage moderne est un énorme marché. Une récente étude de l’OIT a estimé que l’esclavage moderne générait plus de 150 milliards de dollars de profits annuels, ce qui équivaut aux profits cumulés des quatre sociétés les plus rentables au monde.

Mythe : L’esclavage moderne ne me concerne pas.

Réalité : L’esclavage moderne concerne chacun de nous. Même si vous n’êtes pas victime de l’esclavage moderne, vous en subissez les effets. Ainsi, les entreprises sont confrontées à une concurrence déloyale de la part de sociétés peu scrupuleuses qui tirent profit de l’esclavage moderne. Elles peuvent faire pression sur elles pour réduire les salaires ou les prestations. Parallèlement, les gouvernements perdent de précieuses recettes fiscales alors qu’ils doivent supporter d’énormes frais juridiques pour poursuivre les cas d’esclavage moderne – de l’argent qui pourrait être investi dans les services publics comme l’éducation, la santé ou les transports publics.

Mythe : L’esclavage moderne réalise surtout son chiffre d’affaires dans le monde en développement.

Réalité : Les profits annuels par victime de travail forcé sont, de loin, plus élevés dans les économies développées et l’Union européenne que partout ailleurs dans le monde.

Source : 50forfreedom.org

Mariage

Par Thierry Schelling
Photo: Le pape François rigole lorsqu’un couple de jeunes mariés lui montre la figurine de leur gâteau de mariage à son effigie. (Photo Ciric)Depuis quinze ans que je bénis des mariages, un sentiment d’inadéquation m’habite crescendo face aux fiancés… Leurs demandes sont souvent motivées par un « On ne saurait imaginer les choses autrement ». Et c’est tout.

A la question : « Pourquoi le sacrement, alors ? », la réponse est souvent plus que laconique : « Le sacre… quoi ? » Formidable terrain d’évangélisation, me dira-t-on ? Peut-être… Oh, ils sont mignons, ont souvent vécu sept, huit voire neuf ans ensemble auparavant. Mais un bébé arrive, une arrière-grand-mère rêve de la voir en blanc avant de mourir…

Choix libre, vraiment ? Par-dessus tout, ces couples n’ont souvent pas la foi, ou ne la pratiquent pas, ou plus…

Une bénédiction ne serait-elle pas plus appropriée dans le respect de leur vécu ? Ou des fiançailles, pour se donner un temps de catéchuménat du couple chrétien… Ah, mais le resto, les bulles de savon et l’église sont déjà réservés !

Le plus fou ? Après la célébration, j’ai souvent des retours dithyrambiques : « Vous avez été génial ! », « Des prêtres comme vous rempliraient les églises ! », « Nos familles et amis ont a-do-ré ! » Le style a plu… mais le fond ?

OK, je suis consciencieux, mais souvent inadéquat. Dilemme. Souffrez que je vous le partage…

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