Voulez-vous participer à la vie de la paroisse?

Messes en famille : une animation simple et des activités proposées aux enfants font retentir la Parole de Dieu dans une tonalité joyeuse. Les messes en famille seront célébrées les samedis 14 octobre, 25 novembre, le dimanche 24 décembre à 17h pour fêter Noël, ainsi que les samedis 27 janvier, 24 mars, 21 avril et 2 juin à 18h à l’église Saint-François de Sales, Chêne. Contact : Sabrina Faraone, 078 922 40 49

Groupe des Aînés et chrétiens retraités (MCR) : réunions mensuelles dès le 10 octobre, puis les deuxièmes mardis de chaque mois à la salle Saint-François, Chêne. Rejoignez-nous à 14h15 pour le Mouvement des chrétiens retraités (MCR) et à 15h30 pour la célébration de la messe. Contacts : Mmes Charlotte Croce, 022 349 81 35 et M.-Claire Chenu, 022 347 0 63 ; pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer, contactez Evi Hairer, 022 349 70 31.

Groupe biblique œcuménique de Chêne-Thônex :  l’étude de textes bibliques ouvre la voie à un partage qui nous permet de regarder notre actualité et nos vies à la lumière de la Parole de Dieu. Le groupe se retrouve chaque premier mercredi du mois à 20h à partir du 4 octobre à la salle Saint-François à Chêne. Contact : secrétariat de la paroisse, 022 348 59 42.

Evangile à la maison : rencontres d’un petit groupe à Thônex qui partage l’Evangile de Marc, l’actualisant par leurs observations et réflexions. Vous êtes cordialement invité-e à vous joindre à nous – nous commençons le jeudi 21 septembre à 19h. Infos : karin.ducret@bluewin.ch, tél. 022 320 60 40.

Le Groupe œcuménique Tiers-Monde des paroisses catholique et protestante Chêne-Thônex a été lancé il y a plus de 35 ans. Après de nombreuses actions dans le passé le groupe continue aujourd’hui encore ses réflexions sur les problèmes des pays en voie de développement et élabore sa traditionnelle « Action de Noël ». Contact : Martine Gros, 022 348 73 81.

La Fête paroissiale (kermesse), c’est la réalité de notre communauté qui se manifeste par la fête. C’est un comité qui tout au long de l’année la prépare. La prochaine « Fête paroissiale » aura lieu en novembre 2017. Contact : Francine Winiger, 022 349 60 73.

Ecole de l’Action : vous êtes dans un chemin de Foi, jeunes, ou moins jeunes… mais vous vous sentez un peu seul dans cette démarche – il vous serait précieux de pouvoir en parler avec d’autres, réfléchir ensemble à la lumière de l’Evangile : Comment agir dans ce monde ? Agir, c’est vivre, aimer, s’épanouir… Contacts : Monique et Jean-Pierre Tschalèr, 022 348 78 14 ; jp.tschaler@bluewin.ch ; mo.tschaler@gmail.com

La Chorale de Chêne-Thônex est actuellement en réorganisation et en attente d’un organiste, agréé par les conseils, disponible pour des répétitions afin de combler son désir de refaire chanter l’assemblée paroissiale. Contact : 022 750 19 65.

Prière du rosaire : dès le 4 septembre tous les lundis à 16h30, récitation du Chapelet à la Chapelle Saint-François de Sales (Chêne). Informations : Jeanine Mesot, 022 348 62 53.

L’adoration eucharistique : dès le 8 septembre tous les vendredis de 15h à 18h30 à l’église Saint-Pierre. Informations : Jeanine Mesot, 022 348 62 53.

Prière œcuménique : dès le lundi, 11 septembre à 18h, au Centre paroissial protestant de Chêne-Thônex, rue de Genève 77. Informations : Monique Degourmois, 022 348 16 38.

Chapeaux, voile, cheveux

Par Dominique Marie
Photo : « Le Nouvelliste » du 13 mai 2017 © Albert Nyfeler, Médiathèque Valais – MartignyEnfant, avec l’une ou l’autre copine, un de nos passe-temps du moment consistait à saluer un vieux monsieur du quartier, toujours bien mis, avec canne et chapeau : fort courtoisement, il nous répondait immanquablement en soulevant son couvre-chef ; était-il dupe de nos jeux de gamines d’alors ?

Gamine toujours, lors de vacances en Italie, les visites de chapelle ou d’églises étaient toujours empreintes d’une certaine solennité: je revois encore ma mère : jamais les épaules nues, bien que nous étions en vacances, mais surtout toujours nantie d’une petite mantille pour l’occasion. Et la messe du dimanche ? Le curé du lieu officiait, sans s’offusquer des enfants qui « courataient » dans l’allée centrale : endimanchés, ils étaient pourtant bien plus petits que moi. Petites robes et nœud dans les cheveux, pour les bambines, mais surtout, ce qui me revient en mémoire, ce sont les petits garçons en short bleu marine ou noir, chemise blanche et nœud papillon – crois-je me souvenir – chaussettes blanches et sandales fermées, noires vernies s’il vous plaît !!! (Ça j’en suis sûre.)

Pas besoin d’aller si loin (sinon dans le temps). Une photo bien de chez nous est très édifiante sur la belle tenue et prestance d’alors, puisqu’elle date de 1915. Non seulement les mamans, mais aussi les enfants, y compris les nourrissons, étaient coiffés (aucun homme ne figure sur ce document).

Dans notre histoire personnelle (même revisitée), il y a eu notre Guillaume Tell refusant de se découvrir devant le bailli Gessler… ; ou, il y a moins de 100 ans de cela, l’exhibition en place publique, de femmes, le crâne rasé, car s’étant soumises à l’ennemi.

Vieillissante désormais, je suis quelque peu offusquée par des marraines prononçant un engagement de baptême dans nos églises, vêtues comme pour la plage ou par des mariages qui se font en jeans. Doit-on déplorer ce relâchement général ? Autres temps, autres mœurs. Des touristes en short et nus pieds qui visitent les lieux de cultes expriment-ils à leur manière leur conception de la foi ?

Saint-Maurice! Tout le monde descend!

PAR PIERRE-GEORGES PRODUIT
PHOTOS : ANDREA MORESINO ET FRANZ MÜLLER

L’une des chapelles du Ranft.
L’une des chapelles du Ranft.

Nicolas de Flüe écrit à un dominicain en 1469 : « Lorsque j’étais un jeune homme, je pris une épouse et j’étais puissant au tribunal et au Conseil, ainsi que dans les affaires d’Etat de ma patrie. Cependant je n’ai pas souvenir d’avoir favorisé quelqu’un, de telle sorte que je me serais écarté du chemin de la justice. Devant tous les hommes, je louais et j’appréciais la race des rois et des prêtres, c’est-à-dire les prêtres du Christ, de telle sorte qu’il me semblait voir un envoyé de Dieu dès que je voyais un prêtre. Ce n’est que de cette façon, je pense, que j’en vins à éprouver un tel respect et une telle vénération pour le Saint Sacrement du Corps et du Sang de Jésus-Christ. »

Ces propos, Nicolas les tient deux ans après avoir quitté sa famille, son exploitation de paysan de montagne et ses fonctions politiques et militaires dans le canton d’Obwald. Né en 1417, à 50 ans, il quitte tout après des années de questions et de prières. Il quitte non pas parce qu’il veut, mais parce qu’il le doit.

Dans le registre paroissial de Sachseln de 1488, on lit ceci : « Il apparaît aussi que frère Nicolas aurait dit plus d’une fois que Dieu lui avait accordé entre autres trois grandes grâces : la première était qu’il obtint de sa femme et de ses enfants la permission de se consacrer à sa vie d’ermite, la deuxième qu’il n’éprouvât jamais le besoin de se détourner de ce mode de vie et de revenir auprès de sa femme et de ses enfants, la troisième qu’il put vivre sans manger et sans boire. »

En 2017, 600 ans après la naissance de Nicolas, 70 ans après sa canonisation par Pie XII, il apparaît heureusement de plus en plus qu’on doit relier en permanence Nicolas à son épouse Dorothée. Peut-être n’a-t-on pas, en son temps, prêté assez attention à cette phrase du discours de Pie XII le lendemain de la canonisation : « De son union de vingt ans avec Dorothée Wyss, il forma une famille florissante avec dix enfants. Aujourd’hui, à cette heure solennelle, le nom de son épouse mérite d’être cité aussi. A travers le renoncement volontaire à son époux, un renoncement qui ne lui fut pas facile, et à travers son attitude sensible et véritablement chrétienne durant les années de séparation, elle a œuvré afin de vous offrir le sauveur de la patrie et le saint. » Nous avons tendance à replacer les saints dans les temps où ils ont vécu. C’est bien et nécessaire d’un côté, mais c’est faux aussi. Les saints sont des vivants, des vivants maintenant. Quand nous prions Marie ne dit-on pas : prie pour nous maintenant ? Nicolas et Dorothée prient maintenant pour notre pays, nos familles et le monde entier. Que demandent-ils ? Dieu le sait ! Ses pensées ne sont pas nos pensées, mais peut-être nous sera-t-il possible de le savoir un peu si nous nous intéressons à la vie de frère Nicolas, si nous pèlerinons de temps en temps avec lui vers le Ranft… Nicolas aimait par-dessus tout la paix, « la paix qui est toujours en Dieu ». Le cardinal Charles Journet a écrit dans son livre : Saint Nicolas de Flüe : « Pourquoi la Suisse en plein milieu de deux guerres d’une violence extrême, incertaine de son avenir le plus proche, a-t-elle été épargnée, la première fois pendant quatre ans, la deuxième pendant six ? Nous n’étions ni plus intelligents, ni mieux armés, ni d’aucune autre manière meilleurs que tant d’autres peuples, qui, l’un après l’autre, ont été engloutis par la fournaise. Nous n’en saurons la vraie raison que lors de la révélation au Dernier Jour. »

Une journaliste tessinoise, Kathrin Benz, descendante de Nicolas par sa maman obwaldienne, a écrit un livre très intéressant et bien documenté sur son ancêtre à l’occasion du 600e anniversaire de sa naissance. J’aimerais m’arrêter juste sur son titre : « Der Aussteiger » ! Vous souvenez-vous de l’époque où les contrôleurs CFF traversaient les wagons en annonçant chaque gare ? Quand arrivait Saint-Maurice, ils annonçaient souvent, surtout en fin de journée : « Saint-Maurice, alles aussteigen ! Saint-Maurice, tout le monde descend ! » Et il fallait changer de train… pour aller plus loin. Eh bien, Nicolas, un jour, est descendu du train ! Qui n’a pas parfois envie, aujourd’hui, de descendre du train ? Nicolas, en ce sens, est bien de notre temps et pour notre temps. S’intéresser à lui, c’est s’intéresser à nous. Il est plus proche de nous que nous-même dirait saint Augustin. « Et quiconque aura quitté maison, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon Nom, recevra le centuple et aura en partage la vie éternelle. » (Mt 19-29) Nicolas fait donc ses adieux, prend une autre voie et part pour l’Alsace. Il ne reviendra plus, pense-t-il. A peine arrivé à Liestal le voilà poussé par un paysan à retourner sur ses pas. Il a tout quitté… et il se retrouve quelques jours après dans la gorge du Ranft, à quelques centaines de mètres de sa maison ! Il a tout quitté pour Dieu seul… et il retrouve tout et tous, mais autrement, dans un autre train, sur une autre voie, à un autre niveau, dans un autre esprit. Il voulait la solitude, il l’a dans la cellule et la chapelle que ses compatriotes lui construisent deux ans après son retour. Pour le faire, il fallait qu’ils soient convaincus de sa sainteté ces confédérés méfiants, rugueux, fiers… et parfois assez attachés à l’argent ! La solitude bien sûr et pourtant que de visiteurs venus chercher auprès de lui conseils, consolation, guérison, réconciliation. Il a tout quitté pour Dieu et voilà qu’il l’a fait pour nous aussi. En effet, parlerait-on de Nicolas de Flüe aujourd’hui s’il n’était pas descendu du train et dans les gorges du Ranft il y a 600 ans ?

Finissons ce papier, qui se trouve être le dernier que j’écrirai pour notre petit journal, par un extrait de la prière du pape saint Jean-Paul II, le 14 juin 1984 devant le tombeau de frère Nicolas à Sachseln : « Par frère Nicolas et sa femme en odeur de sainteté, laisse-nous (Seigneur) reconnaître de plus en plus que la vraie réconciliation et la paix durable ne peuvent venir que de Toi. C’est pourquoi nous nous ouvrons à l’Esprit, en Te priant ensemble instamment pour la paix dans nos cœurs et la paix dans le monde, avec les paroles même du saint : Mon Seigneur et mon Dieu, ôte de moi tout ce qui m’éloigne de Toi. Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de toi. Mon Seigneur et mon Dieu, détache-moi de moi-même pour me donner tout à Toi. »

Hommage à notre directeur Yvon Luisier

PAR PASCAL CRETTENAND
PHOTO: JEAN-PIERRE GUILLERMINCher Yvon,

Tu étais un directeur très apprécié… Tu étais un chef de chœur chevronné… Tu étais surtout une personne qui savait cultiver l’amitié. Pour notre ami Yvon, le chant, c’était sa passion.

Souvent, il aimait à le dire, le chant, c’est la voix du cœur.

Une personne qui chante laisse parler son cœur. Compositeur, harmonisateur, arrangeur, musicien, Yvon a tenu la baguette de notre chorale pendant plus de dix ans.

Douze années durant lesquelles « La Thérésia » a connu, sous sa houlette, de nombreuses activités villageoises mais aussi des animations qui sortaient de l’ordinaire. Il faisait sienne la devise qui dit : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ! »

Toujours partant, toujours disponible, il avait du plaisir à faire plaisir et à donner un peu de chaleur aux personnes qui étaient dans la peine. C’est ainsi que notre chorale participa à des animations dans les homes et dans les hôpitaux.

Je vous livre une petite anecdote qui montre qu’Yvon était un battant. Malgré ses ennuis de santé, il ne pouvait refuser les sollicitations de ses amis et c’est avec un courage exemplaire et un désir de bien faire qu’il n’a pas rechigné à faire deux années consécutives la grimpette à pied des 49 virages pour diriger la messe à l’alpage d’Eindzon.

« Plus c’est haut, plus c’est beau, disait-il. Les voix sont meilleures et les sons parviennent plus vite jusqu’au Très-Haut. » Il se réjouissait de répéter cet exploit cet été encore avec ses copains-amis du CopTuor, groupe qu’il a créé pour les médiévales de Saillon.

Dernièrement encore, Yvon rayonnait, ses yeux étincelaient, son visage respirait la joie de vivre lorsqu’il me faisait part des projets pour notre chorale. Si Yvon vivait intensément le moment présent, il regardait attentivement vers le futur.

Avec philosophie, il aimait à dire qu’une chorale qui n’a pas de projets est une société qui se meurt. Des projets, pour nous, il en avait… Une grande manifestation qui lui tenait à cœur, après les deux magnifiques représentations des théâtres musicaux « De la Pierre à l’Erable » et de « Bienvenue à Bedjuiland », c’était la troisième édition qui se préparait gentiment mais sûrement en coulisses.

Les apparences sont parfois trompeuses… Sous son aspect un peu bohème, on le pensait souvent ailleurs, mais en réalité, il était à la recherche du meilleur…

Très soucieux, il faisait preuve d’une grande sensibilité et en aucun cas, il n’aurait voulu blesser quiconque.

Yvon était très humble. Lorsqu’on le complimentait pour les prestations des chorales qu’il dirigeait, il disait simplement : « Ils chantent bien les miens. Le mérite et les éloges leur reviennent. »

Yvon, tu vas nous manquer… Malgré la peine et les chagrins qui nous étreignent, nous savons que tu nous demandes d’avancer.

… Ce que tu as chanté, en d’autres jaillira…

… Ce que tu as semé, en d’autres germera…

Nous sommes dans l’espérance que là-haut avec les anges, tu harmoniseras pour nous des mélodies célestes. Au nom de tous les chœurs qu’Yvon a dirigés : les chœurs d’enfants, les chœurs d’adultes. Au nom de tes amis-copains du CopTuor. Au nom des Thérésiennes et des Thérésiens que tu as chéris et qui t’ont beaucoup aimé, nous exprimons toute notre sympathie et présentons à ta famille ainsi qu’à tes proches nos sincères condoléances.

Adieu Yvon…

Tu es maintenant à Dieu…

Sois heureux.

Ré-vélation et dé-voilement

Par François-Xavier Amherdt
Photo : CIRIC
« Rien n’est voilé qui ne sera révélé, rien de caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le au grand jour ; et ce que vous entendez dans le creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. » (Matthieu 10, 26b-27)

En Jésus-Christ, Dieu se « ré-vèle » à tous sans exception, surtout aux humbles et aux petits. Les deux termes ré-vélation et dé-voilement signifient « enlever le voile ». Ce qui jusqu’alors était réservé à un peuple et à une élite, voilà qu’avec le Fils de Dieu qui a pris chair humaine, tous peuvent y avoir accès. « Père, je te bénis d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. » (Matthieu 11, 25)

Le mystère du projet divin, « enveloppé de silence » depuis des siècles (Romains 16, 25), s’est ainsi manifesté au grand jour : Dieu veut tout récapituler en son Fils et offrir à tous les êtres le salut (Ephésiens 1, 9-10), autant aux juifs qu’aux païens et à l’ensemble des nations. A la mort du Christ sur la croix, le voile du sanctuaire qui séparait le peuple du Saint des saints dans le temple de Jérusalem se déchire en deux, de haut en bas (Matthieu 27, 51). Désormais, l’accès au Père est libre et possible sans retenue, sans peur ni dissimulation.

Le mystère du face-à-face
Alors que Moïse avait dû revêtir un voile sur son visage en descendant du Sinaï, où il avait pu contempler la gloire du Seigneur, de peur que les fils d’Israël en soient éblouis, c’est le visage découvert que nous pouvons désormais lire la Parole, à l’exemple de Paul, ministre de l’Alliance nouvelle (2 Corinthiens 3, 4-17). Et c’est la face dévoilée et le « chapeau bas » que nous reflétons la gloire du Christ. « Nous tous qui, le visage dévoilé, contemplons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image (du Christ), allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit. » (2 Corinthiens 3, 18)

Plus besoin donc de voile ni de couvre-chef, ni pour les hommes, ni pour les femmes. Nous sommes conduits au mystère du face-à-face : Apocalypse, c’est-à-dire Révélation.

Colombière: Une paroisse dynamique et sereine

L’assemblée de la paroisse catholique de Nyon s’est tenue mardi 9 mai dans une salle sous l’église de la Colombière. Les communautés sont vivantes, les finances saines, le nouveau bulletin sur les rails avec à la clé un nouveau projet lié aux réseaux sociaux. Si la brocante s’essouffle, le projet de construction de la nouvelle église de Gland avance de façon réjouissante.

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: DRUne quarantaine de paroissiens avaient rejoint la Colombière pour cette assemblée conduite par le président de paroisse Gilles Vallat. Dans son rapport, il a souligné le foisonnement des activités menées par les cinq communautés constituant la paroisse. Côté travaux, l’accent a été mis cette année sur le contrôle et la mise en conformité de toutes les installations électriques des bâtiments paroissiaux. Le projecteur et l’écran des salles 2 et 3 sous l’église ont été remplacés ainsi que la machine à laver la vaisselle de la buvette. Une table de mixage a été installée pour compléter la sono de l’église. Et une icône réalisée par l’abbé Robert Akoury, actif quelques années sur notre unité pastorale (UP), a été placée dans la chapelle de l’église.

Gilles Vallat a rappelé que le Conseil de paroisse est représenté au sein du groupe de pilotage du projet de nouvelle église à Gland, mis à l’enquête en février ; et l’existence d’un Conseil de gestion chargé de régler financièrement les activités pastorales communes aux paroisses de Nyon et Founex. Tout en constatant que « la situation matérielle des communautés est saine et leur permet de soutenir solidement leurs projets pastoraux et de partage », il a remercié, au nom du Conseil de paroisse, l’Equipe pastorale et les bénévoles engagés.

Puis il a présenté les comptes : « De très bons résultats, meilleurs qu’espérés, une situation extrêmement saine ». Ils ont été approuvés à l’unanimité. Après avoir été gérés pendant deux ans par une fiduciaire, ils ont été repris par la secrétaire comptable de l’UP, Marie-Josée Desarzens.

Une année de la famille

Le curé modérateur, l’abbé Giraud Pindi, a ensuite évoqué la situation pastorale de la paroisse. En ouverture, il a rappelé les principaux événements ayant jalonné l’année pastorale, qui a débuté le 4 septembre 2016 par la traditionnelle fête à Bonmont, « un bon moment spirituel, une réussite liturgique et un excellent temps de convivialité (apéro, repas) avec les témoignages des communautés sur le thème de l’Année de la miséricorde et de nos jeunes sur leur expérience aux JMJ de Cracovie 2016 ».

L’année pastorale 2016-1017 a été placée sous le thème de la famille, a relevé l’abbé Pindi. Il a mis en exergue plusieurs initiatives prises sur l’ensemble de l’UP pour appuyer ce thème: des exemplaires de l’exhortation apostolique du pape François sur l’amour dans la famille, « Amoris laetitia », ont été offerts aux conseillers de paroisse et de communauté ainsi qu’aux responsables de la catéchèse ; des icônes de la Sainte Famille ont été bénies et posées dans nos églises et chapelles avec la prière aux familles; samedi 25 mars, la communauté de Gland a organisé un temps de contes et de musique pour les familles à la Colombière sur le thème « Ces mots qui tissent » avec Anita et Thierry Lenoir – d’autres sont en préparation ; mercredi 3 mai, Alain Viret, du Service formation et accompagnement (SEFA) de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud, a donné une conférence sur « Amoris laetita ».

L’abbé Pindi a souligné la « grande vitalité de la catéchèse sur notre UP » en dépit de la difficulté croissante de trouver des gens qui s’engagent. En 2016 ont été célébrés sur l’UP 111 baptêmes, 132 premières communions, 75 confirmations, 31 mariages et 79 cérémonies de funérailles. De l’éveil à la foi à la confirmation, près de 600 enfants suivent la catéchèse cette année. Le curé modérateur a remercié les coordinatrices, les formateurs et tous les bénévoles engagés en catéchèse.

Les JMJ à Nyon

Il a souligné le travail qui se fait tout au long de l’année avec les autres Eglises et communautés de la région : « Nous entretenons de bons rapports avec les pasteurs des autres Eglises. Il y a près de 35 pasteurs et diacres et 21 communautés non catholiques sur l’ensemble de l’UP ».

L’abbé Pindi a rappelé les visites de son évêque, Mgr Daniel Nlandu, du diocèse de Matadi, en République démocratique du Congo, du 4 au 12 octobre 2016 ; de l’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, et de son auxiliaire, Mgr Alain de Raemy, pour les messes des jeunes mensuelles ; enfin, de l’abbé Christophe Godel, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud. Il s’est félicité de la tenue des JMJ de Suisse romande dimanche 5 mars à la Colombière: la manifestation a rassemblé près de 230 jeunes et 11 prêtres autour de Mgr Alain de Raemy pour un temps de louange, de partage et d’amitié clôturé par l’eucharistie à l’église. « Un grand merci au groupe des jeunes de Nyon pour l’organisation. »

Il a déploré les départs du Père Emilien et d’Isabelle Carrel. Le Père Emilien se voit attribuer une nouvelle affectation après quinze ans de ministère à Nyon ; il sera remplacé. Isabelle Carrel, présidente du Conseil de l’unité pastorale (CUP) et du Conseil de communauté de la Colombière, a changé de domicile ; elle a été remplacée à ce dernier poste par Dominique Perruchoud. En conclusion, l’abbé Pindi a remercié l’Equipe pastorale (EP) et les laïcs engagés au sein des différentes communautés. Sans oublier les secrétaires et le concierge, Carlos Azevedo, qui prendra sa retraite en décembre : « L’EP a une relation spéciale avec notre concierge, car c’est lui qui prépare nos repas. Il arrive à la retraite. Sa présence sereine, discrète et courtoise et son savoir-faire en cuisine nous manqueront beaucoup. Je lui transmets ici les vifs remerciements de l’EP. »

En ce qui concerne le personnel laïc, Claire Gabriel, secrétaire du Conseil de paroisse, a rappelé que Marie-Josée Desarzens, secrétaire comptable de l’UP, reprend les comptes de la paroisse et qu’il faut chercher un nouveau concierge.

Sur les réseaux sociaux

Ont suivi différents rapports : bulletin de paroisse, brocante, kermesse, Tchad Missions Nyon, communautés de Begnins, Crassier, Gland, Saint-Cergue et Nyon. A relever pour la Colombière : du 7 au 11 août au collège de Grand-Champ à Gland auront lieu les Crazy Games, organisés par les Eglises de La Côte. Ce sont cinq jours de joutes sportives, de jeux de réflexion et de découverte biblique proposés aux enfants de 7 à 14 ans.

Le bulletin de paroisse est devenu, depuis son édition de septembre-octobre 2016,
L’Essentiel, Votre magazine paroissial : un nouveau titre, un nouveau graphisme, plus moderne et aéré, mais un contenu inchangé. Si le bulletin s’autofinance encore malgré un nombre d’abonnés en baisse régulière depuis quelques années – un peu plus de mille actuellement –, une réflexion en profondeur va être menée pour évaluer sa pertinence et préparer l’avenir. En outre, la paroisse va se lancer cette année dans un nouveau projet pour accroître sa présence sur les réseaux sociaux: elle va préparer des contenus que Saint-Augustin diffusera sur un blog, Facebook, un compte Instagram et par le biais d’une newsletter. Un groupe de travail va se constituer pour y réfléchir.

Un projet qui prend forme

Le projet de construction de la nouvelle église de Gland a été mis à l’enquête. Il fait face à des oppositions qui sont actuellement étudiées. On espère obtenir le permis de construire cette année et commencer les travaux l’an prochain. Les paroissiens présents ont pu se faire une idée concrète du projet à l’aide de quelques diapositives : réjouissant ! La recherche de fonds se poursuit sous l’impulsion d’un comité de pilotage : actuellement, sur les 4 millions que coûte l’église, il en manque encore 2,5 millions. Les montants récoltés proviennent des communes de Gland, Vich et Coinsins, des fonds propres de la communauté, de donateurs privés et institutionnels, communes, associations, fondations, entreprises.

Enfin, la brocante aura encore lieu cette année, dans les salles de la Colombière, les 10, 11 et 12 novembre. La dernière ? Pour le comité actuel en tout cas, qui ne souhaite pas poursuivre l’aventure. Si, en dépit des nombreuses démarches déjà effectuées, personne ne s’annonce pour reprendre le flambeau, ce sera effectivement la dernière brocante.

Le Conseil de paroisse a été reconduit dans sa composition actuelle pour un mandat de trois ans et un nouveau vérificateur des comptes nommé, Monsieur Biaggio d’Aiello, en remplacement de Monsieur Marc Vianin, démissionnaire.

Dans les divers, Jean-Paul Charles a demandé à l’EP d’étudier l’opportunité d’organiser une assemblée pastorale – annuelle ou tous les deux ans. Elle réunirait « tous les paroissiens qui souhaitent prendre connaissance de la bouche même des instances « dirigeantes » par exemple : des grandes lignes de la pastorale paroissiale : bilan et perspectives, de l’état de la paroisse et de ses mouvements, des principales satisfactions et difficultés du clergé ou des responsables paroissiaux, des lignes directrices concernant l’information, l’œcuménisme, la vie paroissiale,… ». Aux instances concernées d’y réfléchir.

Une collation a été offerte par la paroisse à la buvette à l’issue de l’assemblée.AG Paroisse de Founex 29 mars 2017: Un bel éventail d’activités
AG Communauté de Saint-Cergue le 29 avril 2017

Chapelle du Sacré-Cœur à Posieux

Par Pascal Bovet
Photo: Jean-Claude Gadmer
Paris a son Panthéon où reposent avec honneurs nationaux les personnes marquantes de l’histoire moderne de la France. Le canton de Fribourg a son petit panthéon où sont honorés les artisans de la vie politique et économique du canton.

Suite aux chauds « frottements » entre radicaux et conservateurs qui se disputaient le pouvoir au XIXe siècle, et en mémoire d’une fameuse journée qui avait rassemblé les forces conservatrices à Posieux (1852), aux portes de Fribourg, il fut donc décidé (1884)  d’édifier un mémorial : une chapelle dédiée au Sacré-Cœur.

Mais la construction ne commença qu’en 1911 et la bénédiction marquant la fin des travaux n’eut lieu qu’en 1924. Des peintures, plus tardives encore, mettent en évidence les artisans de la gloire fribourgeoise du moment : côté gauche, sous le signe de l’épée, l’autorité religieuse avec l’évêque Mgr Besson, l’abbé Joseph Bovet, chantre du pays. aux côtés d’un bien humble prévôt, et côté droit, les autorités politiques, dont José Python, l’homme d’Etat lié à la création de l’Université.

Epoque de cohésion
Cette chapelle commémorative et politique porte la marque de son temps : celle d’une république chrétienne, fondée sur une cohésion entre le politique, le religieux, le culturel, l’artisanat et l’armée. Un tout qui fait corps, sous la bannière de la foi au Sacré- Cœur.

Comme toute institution hu­maine, cette œuvre est marquée par le temps et réclame un rafraîchissement qui est à l’orde du jour.

Architecte : Alphonse Andrey
Décoration : Oscar Cattano

En vacances avec Dieu

Par Geneviève de Simone-Cornet
Photo: Jean-Claude GadmerNous voici au seuil de l’été et pour beaucoup s’ouvre un temps de vacances et de repos. Nous laissons derrière nous une année scolaire et pastorale scandée par le travail, les horaires à respecter, les rendez-vous à honorer. Une course contre la montre qui a marqué nos esprits et nos corps. Et nous voilà, comptes faits et bilans dressés, devant un temps synonyme de liberté. Comme au bord d’un lac à l’eau bienfaisante.

A nous d’y plonger pour nous régénérer. Sans précipitation. Goûtant la densité de l’instant, la chaleur du soleil sur la peau, la fraîcheur de la brise dans nos cheveux, la caresse de l’eau sur notre corps. L’été en roue libre, en espaces déployés – beaucoup d’entre nous vont parcourir des kilomètres pour rejoindre des amis à l’autre bout de la planète, s’emplir les yeux et les oreilles de rumeurs et de paysages neufs, expérimenter de nouvelles sensations. Ici ou ailleurs, l’été aura goût de liberté et de plénitude.

Que nous choisissions la mer ou la montagne, nos pas croiseront des cathédrales, des églises, des chapelles. Admirons l’architecture, les vitraux, les statues et arrêtons-nous un instant, entrons, recueillons-nous : Dieu nous y attend. La route de nos vacances passera aussi par des rencontres, de nouveaux visages, des aventures inattendues : sachons y reconnaître des signes de Dieu, notre plus sûr compagnon de route. Sur les sentiers pentus des Alpes, sur une plage de Bretagne, dans une ville chargée d’histoire et de culture, il marche avec nous.

Et puis, nombreux sont les pèlerinages, à pied ou à vélo, diverses les retraites proposées tout au long de l’été : autant d’occasions de vivre des expériences fortes avec d’autres chrétiens, de faire le point avant la reprise, de prendre le temps de la prière, de donner toute sa place au silence. Et si nous quittions nos activités habituelles pour mieux rencontrer Dieu ? Si nous osions lui ouvrir toute grande la porte de notre cœur ? Si nous prenions quelques jours pour lui en vivant au rythme de la prière de moines, de moniales ? Enfin, pourquoi, comme nous le propose le pape François, ne pas emporter une bible dans nos bagages « pour ne pas manquer une bonne lecture » ?

L’été est un temps privilégié pour rencontrer Dieu : il nous rejoint sur tous les chemins de nos vacances. C’est d’abord à l’intérieur qu’il nous attend, pour parler à notre cœur. Ne manquons pas ses rendez-vous, haltes bienfaisantes pour reprendre souffle sur nos routes d’humanité.

Bonnes vacances à chacun sous le regard de Dieu !

Voile et liberté

Par Nicole Andreetta
Photo : Ciric« Au collège, il y a des filles qui portent un foulard, ça fait classe ! » Cette remarque de notre fille souligne le côté positif de la diversité, ainsi que l’enrichissement qu’elle pourrait engendrer.

Sa grand-mère, en revanche, ressent le port du voile comme une régression, voire un danger. C’est en luttant et en s’affirmant que les femmes de sa génération ont obtenu le droit de vote en 1971. Difficile dans ces circonstances d’associer liberté et foulard.

Mon arrière-grand-mère, paysanne d’origine piémontaise, portait quotidiennement un fichu noué sur la nuque. Elle le faisait par tradition et commodité.

Il y a moins de cinquante ans, dans certaines régions catholiques, les femmes se rendaient à la messe la tête recouverte d’une mantille. C’était un signe de respect pour un lieu consacré.

Il ne fait aucun doute que le port du voile imposé par la force est une atteinte aux droits humains ainsi qu’à la liberté des femmes. Il en va peut-être autrement lorsqu’il procède d’une démarche personnelle.

Quatre femmes de Suisse romande, deux chrétiennes et deux musulmanes, ont accepté de partager les raisons qui les ont conduites à se couvrir la tête. Leurs motivations nous ont interpellés. Nous nous sommes interrogés sur les origines de cette pratique. Nous avons cherché à comprendre son évolution jusqu’à nos jours.

Voile et cheveux: au cœur du symbole

Le voile signifie bien davantage qu’une simple pièce de vêtement. Il peut protéger, envelopper, séparer, délimiter, dissimuler… Symbole lié au mystère, il traverse allégrement les siècles. A la fois jeteur de ponts ou obstacle infranchissable, il poursuit son influence dans l’espace profane (public) comme l’espace sacré (privé).

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
Dans les temps antiques, on associait la chevelure féminine à la magie sexuelle. Les cheveux étaient séduisants, et donc dangereux.

Une loi assyrienne (XIe siècle avant Jésus-Christ) recommande aux femmes mariées, aux veuves… de ne pas laisser leur tête sans voile… Le voile de la femme mariée marque une limite entre le mari et les autres hommes.

Moïse et le prophète Muhammad se voilent à proximité de Dieu, par crainte et respect pour son mystère insondable. Dans la tradition judaïque, le talith (châle de prière recouvrant la tête) permet aux pratiquants d’entrer dans un espace consacré à la prière.
A la mort de Jésus, le voile qui séparait le Saint des saints se déchire. Dieu est alors dévoilé.

Selon saint Paul, l’homme, image et gloire de Dieu, n’a pas besoin de se couvrir la tête pour prier. En revanche, la femme, subordonnée à son mari, en a l’obligation 1. Cette pratique a été abolie en 1983 par le pape Jean-Paul II.

En prenant le voile, les moniales signifient une vie consacrée au Christ, l’humilité face à Dieu et le renoncement à un attribut de beauté.

Le Coran recommande aux femmes du Prophète de se voiler lorsqu’elles sortent afin de ne pas être importunées 2. Ailleurs, il enjoint les femmes à se couvrir et observer un comportement modeste 3. Le voile agit ainsi comme une protection 4 qui permet de franchir les limites de la maison, c’est-à-dire celles entre hommes et femmes.

Le tournant des Lumières
Les Lumières marquent une rupture entre Orient et Occident. Les sciences développent des techniques qui permettent de « voir » la « vérité ». La pensée rationnelle vise la maîtrise et le contrôle de l’insaisissable. Le religieux est ramené à la sphère privée.

La démocratie prône la liberté, l’égalité, la transparence, valeurs qui s’accommodent mal avec le port du voile dans l’espace public.

1 1 Co 11, 2-16
2 XXXIII, 59
3 XXIV, 31
4 C’est la signification du mot hidjab

Echos et résonances : quatre femmes vivant en Suisse romande témoignent de leur démarche personnelle

Kadriye, 37 ans, travaille dans un EMS
Lorsque j’étais jeune, en Turquie, je ne portais pas le voile. Je l’ai mis après le mariage. Dans ma belle-famille, toutes les femmes le portaient. Cela faisait partie du contexte social dans lequel je vivais et j’y ai trouvé du sens.
Je vis en Suisse depuis huit ans et je suis séparée de mon mari. Je dois construire l’avenir de mes enfants. Il m’a fallu trouver un emploi stable qui me permette d’obtenir une autorisation de séjour. J’ai compris qu’il fallait renoncer au voile. Cela m’a fait mal au cœur. Pendant quelque temps, je ne me sentais pas à l’aise.
Maintenant, je travaille et je suis en paix. J’ai donné la priorité à la vie. C’est aussi une manière d’être proche de Dieu, comme la prière.

Je n’ai jamais porté le voile dans l’idée de marquer une différence. Mais, je sentais que, dans le bus, on hésitait parfois à s’asseoir à côté de moi. Cela n’arrive plus maintenant.

Je souhaite que l’on respecte les femmes qui portent le voile car on ne sait pas ce qu’il y a au fond de leur cœur.

Subhan, 26 ans, prépare son brevet d’avocate
Je suis née en Irak, mais j’ai passé toute mon enfance en Valais. J’ai mis le voile à 13 ans dans le respect de mes principes religieux.

Maintenant, j’ai compris pourquoi je le porte. Dans le Coran,  il signifie la modestie. C’est pourquoi je prends la liberté de le mettre.

Quoiqu’on dise, même en Occident, la société est patriarcale. La femme est toujours considérée comme un objet. Il n’y a qu’à regarder les publicités dans la rue. Je refuse d’être vue juste sur mon apparence physique. En même temps je préférerais être davantage anonyme, car pour moi le voile est une pratique religieuse liée à ma foi, non un symbole. Mais nous vivons en Suisse et parce que des musulmanes le portent, le voile est devenu, ici, le symbole de l’islam.

Jusqu’à présent j’ai refusé les jobs où je devais enlever le voile. Je ne sais pas si cela sera toujours possible…

Sœur Catherine, 70 ans, sœur de Saint-Augustin
Notre congrégation a été fondée en 1906. Les sœurs portaient une longue robe noire, leurs cheveux étaient rassemblés en chignon.

En 1964, après le Concile Vatican II, il fut enjoint aux ordres religieux de réfléchir à la manière de revenir « aux sources ». C’est à ce moment, qu’ensemble, nous avons décidé de porter le voile. Cela permettait de mettre en avant le vœu de pauvreté en évitant des frais inutiles et des comparaisons futiles.

Dans le train, j’ai parfois l’impression que l’on m’évite. Mais il arrive aussi que l’on me cherche pour me parler ou poser des questions.

Sœur Béatrice, 66 ans, sœur de Ste-Ursule, Fribourg et Genève
Dans notre congrégation, nous avons depuis quelques années la possibilité de porter ou non le costume.

J’ai choisi de porter le costume, par conséquent, je porte également le voile. C’est ma manière de témoigner de mon engagement au service de Dieu et des autres.

J’ai longtemps travaillé à Fribourg, dans un collège. Je me suis toujours trouvée à l’aise. En revanche, pour les sœurs travaillant dans le milieu social, le costume n’était pas toujours recommandé.

Maintenant retraitée, je vis à Genève avec trois sœurs qui ont choisi l’habit civil. En déménageant, j’avais décidé que selon mes engagements, je demanderais de porter l’habit civil.

Je participe à l’animation liturgique à la prison de Champ-Dollon. Je m’attendais, conformément aux lois genevoises 5, à devoir enlever mon voile et ma croix. Personne ne m’a interpellée dans ce sens – et bien des gardiens me saluent par « ma sœur ».

Un jour par semaine, je fais de la marche. Je porte alors des jeans, c’est plus adapté !

5 La législation genevoise actuellement en vigueur et celle qui est encore en projet tendent à limiter la port de signes religieux ostentatoires.Conclusion
Le port du voile brouille les cartes quant à la place de la femme et du religieux dans notre société.

Les personnes qui nous ont fait présent de leur témoignage soulignent la cohérence de leur choix en lien avec des valeurs que nous reconnaissons et ne font pas de ce choix une pratique figée.

S’intéresser davantage à l’histoire, aux racines, au cheminement de l’autre
permettrait d’élargir un débat par trop polarisé.

Ouvrage de référence :
Voile, corps et pudeur. Approches historiques et anthropologiques. Labor et Fides 2015

La chevelure de Marie-Madeleine

marie_madeleine_ecouisDans l’iconographie du Moyen Age, la figure de Marie-Madeleine réunit Marie de Béthanie, Marie de Magdala et la femme au parfum.

Avec sa longue chevelure qui couvre sa nudité de pénitente, Marie-Madeleine personnifie la pécheresse repentante. Ses pieds nus rappellent sa vie antérieure, ses mains jointes indiquent que le pardon de Dieu s’obtient par la prière.

Plus tard, elle symbolisera, pour les protestants, la grâce de celle qui est choisie. Pour les catholiques, ardents défenseurs de la confession, elle demeurera une pénitente.

Sculpture en pierre (1311-1313) qui se trouve dans la collégiale Notre-Dame à Ecouis (Eure).

Le voile de l’homme

Dans le monde méditerranéen et proche-oriental le correspondant masculin du voile se nomme turban. Son origine remonte à la Perse antique. Dans la culture arabe et chez les sultans ottomans, le turban devait faire deux fois la taille et être plus large que les épaules.

Il pouvait ainsi servir de linceul au cas où la mort surviendrait à l’improviste. De nos jours, appelé keffieh, il est devenu l’emblème de la résistance palestinienne. Les Touaregs portent un turban composé de deux parties, celle protégeant la tête et le front et celle masquant la bouche et les narines (parties malodorantes, considérées comme honteuses). Les sikhs pratiquants enroulent leurs cheveux, qu’ils ne doivent pas couper, dans un turban.

Coiffures ecclésiastiques

Par Olivier Roduit
Infographie: Régine Bindé
Jadis, quand ils étaient au chœur pour l’office ou quand ils célébraient la messe, les prêtres portaient la barrette, terme désignant une toque carrée, munie de trois ou de quatre cornes – venant de l’italien « barretta », chapeau (cf. béret).

A la ville, les ecclésiastiques portaient un chapeau rond à large bord, qui, bien qu’appelé « romain », venait de la France du XIXe siècle.

Jusqu’au XIIe siècle les clercs portaient des habits longs, semblables à ceux des laïcs de même condition. Pour lutter contre les excentricités vestimentaires de certains, l’Eglise allait imposer des lois excluant les riches étoffes et les couleurs voyantes. Ces dernières trouvèrent alors refuge dans l’ornementation des barrettes et des chapeaux ecclésiastiques.

Ces mesures tendront à rendre l’Eglise visible dans la société et à y affirmer son pouvoir. Chez les moniales – mais il en allait déjà ainsi dans la Bible et dans toute la culture méditerranéenne et proche-orientale – l’imposition du voile symbolisait la soumission de la femme à son époux, le Christ en l’occurrence.

De plus, sous leur voile, les religieuses portaient la guimpe, morceau de toile qui couvrait la tête, le cou et les épaules et encadrait le visage. Il s’agissait par là de cacher son intimité, de neutraliser toute initiative de type sexuel. Au XIXe siècle, en France, les femmes des classes aisées se devaient de cacher leur chevelure en public.

N’oubliez pas de faire le plein!

Faire le plein, ça prend peu de temps et ça permet de rouler loin. Nos familles aussi ont besoin de carburant intérieur.

Par Bertrand Georges
Photo: Pixabay
On raconte l’histoire d’un couple affairé au milieu des cartons de déménagement. En plus du stress inhérent à cette situation, leur enfant devenait de plus en plus pénible. Les tentatives de le calmer par les cris n’ayant donné aucun résultat, les parents décidèrent de laisser leur occupation pour jouer quelques instants avec lui en étant vraiment disponibles. En peu de temps, le calme était revenu et les parents purent continuer leur tâche. Nos proches ont parfois besoin de ressentir que nous les aimons et c’est ce qui se produit lorsque nous leur accordons une vraie attention. Pour le Dr Ross Campbell, psychologue, cette manière de faire permet de remplir le réservoir émotionnel de l’enfant. Cela peut se faire par le contact physique, un regard qui rassure, une attention concentrée, et cela contribue à ce que l’enfant se sache et se sente aimé, condition essentielle à son bonheur.

Disponibilité à nos proches
De même en vacances. Nous en attendons de la détente et nous y éprouvons parfois du stress, produit en partie par le fait que nous sommes accaparés par les attentes des autres. Dans ce cas, n’est-il pas plus profitable de leur accorder une vraie disponibilité plutôt que de nous refuser, et d’engendrer ainsi un état de tension ? L’amour se dit de bien des manières, mais donner de son temps manifeste vraiment à l’autre qu’il est important pour nous. On l’aura compris, il ne s’agit pas d’une technique à utiliser de manière calculatrice : « je lui donne 15 minutes pour qu’ensuite il me fiche la paix », mais d’une attitude vraie, sincère. Cette disponibilité à nos proches comble leur besoin d’être aimés et remplit leur réservoir émotionnel. Et le nôtre aussi ! Car nous l’avons tous expérimenté, « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». 1

Enfin, plein ultime et sublime, les vacances nous offrent un peu plus de temps pour puiser à la Source. « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »2

Alors, n’oublions pas de faire le plein, et vive les vacances !

1 Act 20, 35
2 Jn 4, 10

Mathilde Hans-Moëvi

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: DRT’es-qui?
Mathilde Hans-Moëvi, 25 ans, de Genève, actuellement en Tanzanie.
Tu t’engages où?
En Suisse, je termine un bachelor en agronomie, et actuellement je participe au projet d’une ONG en Tanzanie.
Mathilde, l’Eglise de demain sera… ?
Jeune et renouvelée, comme ici en Afrique.

Que fais-tu pendant quelques mois en Tanzanie ?
Le projet auquel je participe vise à la réduction de la pauvreté dans le corridor central de la Tanzanie, via de meilleurs moyens de stockage des récoltes, une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus chez les petits paysans. Le développement technologique et celui des valeurs entrent aussi en compte.

Qu’est-ce que cela suppose, concrètement, pour toi ?
Je dois rencontrer les paysans et tenter de comprendre les raisons qui les feront investir – ou non – dans de meilleurs moyens de stockage. Je dois aussi observer les différences entre hommes et femmes qui influencent considérablement ces questions : dès qu’une technologie apparaît, les hommes se l’accaparent volontiers, laissant aux femmes les tâches familiales. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité dans ce sens.

Parmi les premières difficultés rencontrées, quelle est la plus pesante ?
Je crois que le plus difficile, c’est d’être regardée, observée par les hommes soit comme un morceau de viande, soit comme un sac de pièces d’or ambulant. Je ne suis pas méfiante de nature et je n’aime pas avoir des préjugés sur les gens, du coup le fait d’être dévisagée représente un apprentissage difficile pour moi, tout comme la nécessité d’apprendre le swahili… mais je m’y habitue !

Qu’est-ce qui t’a sauté aux yeux dans l’Eglise d’Afrique ?
Tout le monde se met sur son trente-et-un pour aller à l’église le dimanche. Aucune femme n’étant en pantalons à la messe, j’ai dû me faire faire des robes du coup ! Ce qui m’a épatée aussi, c’est le fait que les gens viennent parfois 45 minutes avant le début de la messe, simplement pour être là, pour prier. Les chants joyeux, la dévotion des gens m’ont marquée. La messe en anglais dure souvent une heure et demie à deux heures – celle en swahili est plus longue encore. Et pourtant ça passe très vite. Ici les gens sortent le vendredi soir et le dimanche soir, mais pas le samedi, justement parce qu’il y a la messe le dimanche matin.

Une autre chose m’a frappée : il n’y a pas un seul repas – même un simple thé avec un biscuit – avant lequel on ne fait pas un signe de croix pour remercier Dieu.

Par ailleurs, le lien entre musulmans et chrétiens semble très serein ici, les communautés cohabitent sans problème.

Pour aller plus loin

Le blog africain de Mathilde:
https://karibuavousquimelisezbisous.wordpress.com

Au fil du temps

Par Nicole Andreetta
Photo : DRLes premiers émigrés italiens arrivèrent à La Chaux-de-Fonds au début du XXe siècle. Ils étaient maçons ou bûcherons.

Cependant, c’est surtout après la Deuxième Guerre mondiale qu’une importante et assez jeune population italienne s’installa dans les montagnes neuchâteloises. Les métiers de l’horlogerie offraient de nombreux débouchés à ces personnes en recherche d’emploi. L’Eglise locale fut vite débordée. Un peu effrayée, aussi, par ces « arrivées massives ». On comptait, chaque année, plus d’une centaine de mariages à célébrer. Suivis, bien sûr, d’un nombre conséquent de baptêmes ! L’Eglise suisse adressa une demande de soutien aux évêques italiens afin de pouvoir répondre à toutes les demandes.

En 1952, la Mission catholique italienne est officiellement reconnue par décret de Rome. Elle souhaite valoriser une identité culturelle et spirituelle liée à la langue italienne, en communion avec l’Eglise locale au service de l’unité et de la même foi en Jésus.

Durant les années 1970 à 90, des liens d’amitié se tissent avec des pasteurs de l’Eglise protestante. Le temple des Forges devient le lieu officiel de la Mission. On y célèbre la messe, les locaux sont utilisés pour le catéchisme, les réunions et aussi les fêtes.

Des messes bilingues
Le deuxième millénaire marque un rapprochement avec les paroisses catholiques. Les cours de catéchisme se déroulent dorénavant en partenariat avec l’Eglise locale, des messes bilingues (français-italien) sont célébrées régulièrement, ainsi que d’autres messes plurilingues qui sont organisées trois à quatre fois par an.

Depuis 2009 le prêtre de la Mission italienne, Père Flavio Gritti, est également membre de l’équipe pastorale des Montagnes : « Ça permet de donner un esprit de grande ouverture à la paroisse et aussi à la Mission. En effet, même pour le catéchisme nous recevons des enfants de toutes origines. Nous disposons maintenant d’une maison avec un secrétariat et une petite chapelle que nous partageons régulièrement avec la communauté érythréenne et la communauté espagnole. J’essaie de nouer quelques liens personnels avec le centre pour requérants mineurs non accompagnés. Je suis très heureux quand je vois des personnes d’origine italienne mettre la main à la pâte dans différents lieux de précarité et s’investir bénévolement au service d’autres migrants ! »

Conférence «L’amour dans la famille» d’après le texte du pape François

Alain Viret, du service Formation et Accompagnement des Adultes pour le Canton de Vaud, est venu à Nyon le 3 mai dernier pour développer le thème de «L’amour dans la famille» d’après le texte du pape François.

Par Dominique Perruchoud Présentation
Depuis son origine, l’Eglise a toujours porté attention au domaine familial. La famille est le lieu social de croissance de l’amour. Le livre « Amoris Laetitia » est le résultat de deux synodes (2014 et 2015) et d’une consultation des fidèles. Il est destiné à accompagner les familles vivant des périodes ou des situations difficiles.

Confiance et proximité compatissante
A l’origine, Dieu crée l’homme et la femme. Le but de la communauté est l’amour. La logique du don nous décentre de nous-mêmes. Ce livre ne donne pas de directives, mais invite chaque Eglise locale à préciser ses objectifs pastoraux en fonction de la réalité de son terrain. Certaines Eglises se sentent déstabilisées par cette liberté qui leur est donnée. Le pape François n’est donc pas doctrinal, mais prône confiance et proximité compatissante. Il insiste sur le fait de ne pas exclure, et de prendre en compte toutes les situations (concubinage, mariage civil, divorces,…). Les termes du Pape sont réalistes et non idéalistes.

La seule réalité qui n’est pas prise en compte par ce texte, est celle des familles monoparentales. Mais elle peut être relevée par les Eglises locales en fonction de leurs réalités du terrain.

La Parole est un compagnon de voyage. Elle éclaire les réalités de la vie familiale, comme un lampadaire. Même dans la Bible, il y a une grande diversité des familles. La famille n’est donc pas un idéal abstrait.

Notre monde individualiste empêche le don gratuit. Et pourtant le mariage peut être un chemin d’épanouissement. La prolongation de la durée de la vie change la donne et implique la nécessité de se re-choisir tout au long de la vie (§ 163). La famille est le lieu d’engendrement de la vie sociale.

Invitation du Pape à :
• l’accompagnement des fiancés (formation consciente de l’engagement et du don, affermissement du lien)

• l’accompagnement des premières années de la vie conjugale

• l’accompagnement lors de crises ; la crise peut amener à de nouvelles orientations, qui peuvent être fécondes ; il faut reconnaître que la maturation affective est retardée dans nos sociétés occidentales

• l’accompagnement après des ruptures

• l’accompagnement dans le deuil

Le Pape pense qu’une formation psycho-affective serait nécessaire pour les séminaristes.

Il s’agit d’accompagner, de discerner et d’intégrer la fragilité de certaines situations. Il n’y a pas de règles émises, mais une invitation à prendre en compte les réalités douloureuses et proposer des moments de relecture, de repentir. L’Eglise doit valoriser les éléments positifs de ces situations plutôt que de pointer les écarts et éviter les jugements. Chacun peut vivre et mûrir au sein de l’Eglise. Il est important de ne pas exclure.

C’était intéressant ! Ce qui m’a le plus marquée, c’est que le Pape ne donne pas de directives précises. Il souhaite que chaque Eglise locale se penche sur les réalités de son terrain et invite à ne pas juger, ni exclure, mais à discerner et accueillir. Cela déstabilise certains qui préféreraient suivre des consignes. Et pourtant, ce que le Pape préconise correspond exactement au message d’amour et de tendresse de l’Evangile.

Une journée au… Camp Voc’

Chaque année, durant la semaine après Pâques et les vacances scolaires d’été, 11 Camps Voc’ sont organisés dans toute la Suisse romande pour les jeunes, par tranches d’âge de 8 à 20 ans. Cette année, plus de 300 jeunes vivront un Camp Voc’, une semaine de joie, d’amitié, de rencontre, de prière et de partage pour donner du sens à leur vie.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos: LDDLe soleil et la chaleur sont là. Le temps des vacances pointe son nez. Dans le train bondé de jeunes, on ne parle que de projets pour l’été. « Moi, cet été je pars une semaine en Camp Voc’ », relève un adolescent assis à mes côtés. « Un Camp Voc’ ? C’est quoi ? », questionne un peu interloqué son vis-à-vis. L’adolescent essaie une réponse assez vague qui ne satisfait ni son compère ni ma curiosité. L’arrivée du train en gare sauve la situation. Les deux adolescents qui ne vont pas dans la même école partent chacun de leur côté.

Quel est l’appel de Dieu pour moi ?

« Le Camp Voc’, ce n’est pas une colonie de vacances, mais ce n’est pas non plus une retraite en silence. Le Camp Voc’, c’est un temps donné aux jeunes pour réfléchir aux grandes orientations de leur vie. Durant une semaine, les jeunes sont invités à discerner quel est l’appel de Dieu dans leur vie », m’explique Nathalie Thétaz, membre du comité des Camps Voc’.

« Dans chaque camp, il y a comme animateur un prêtre, une religieuse, un couple ou une famille, des jeunes engagés au nom de leur foi dans l’Eglise (catéchistes, membres de la chorale, etc.). En les côtoyant, les enfants se rendent compte de la diversité des vocations et du bonheur qu’elles apportent au quotidien. »

Le Camp Voc’ permet aux jeunes de passer sept jours en dehors de leur vie paroissiale et de petit à petit s’approprier la foi reçue de leurs parents. Vivre un tel camp peut aider et encourager les jeunes qui ont soif de vérité et d’absolu. Ils reconnaissent que ce n’est pas facile dans le monde actuel de témoigner, que dans les classes ou dans le train, c’est difficile d’avouer que l’on croit en Dieu.

Les jeunes qui participent au camp le disent : « Ici, nous sommes tous croyants, c’est facile d’aller à la messe, de vivre des temps de prières ou de mener une réflexion sur les questions de foi. » Les animateurs des camps soulignent que les jeunes sont souvent avides de célébrations. Nathalie Thétaz confirme : « Dans les Camps Voc’, nous proposons des activités ou des animations qui ne sont pas toujours possibles au sein d’une paroisse. Le but est de donner un élan pour ensuite mieux vivre dans la paroisse. » Une semaine de Camp Voc’ « booste » leur foi.

Ton bonheur, c’est Lui !

Chaque année, les Camps Voc’ ont un autre thème. Cette année, autour du thème « Ton bonheur, c’est Lui », les camps approfondissent le texte des Béatitudes. Si tous les camps ont le même thème, tous ne le traitent pas de la même manière. « Les 8-12 ans vont travailler deux à trois Béatitudes et les relier à une figure de saint. Les plus grands étudient le texte des Béatitudes dans son entier », souligne Nathalie Thétaz. La responsable relève que si les camps se font par tranches d’âge, ils proposent également divers domaines selon les goûts et talents de chaque jeune. Il y a le camp musique, le camp marche, le camp théâtre, le camp monastère à Tamié. « Tous ces camps abordent à travers la musique, le théâtre, la marche… le même thème que les autres. »

Une journée de camp

Dans une journée, les animateurs conduisent un moment de réflexion autour du thème, un temps de prière et un temps de célébration (la messe) ou de sacrement (Réconciliation). Le sacrement du pardon est proposé dans une démarche en lien avec le thème. Les jeunes sont invités à rencontrer des témoins de la foi actuels ou décédés comme les saints. Il y a aussi des jeux, parfois issus des jeux scouts, ou des jeux qui ont un lien avec le thème de l’année.

La plupart des camps proposé un peu de sport, de marche, des balades ou des temps de réflexion dans la nature. Certains camps proposent des veillées de prière de Taizé, d’autres une nuit d’adoration devant le Saint Sacrement ou une soirée pop louange à la manière de Glorious.

Dans le camp qui a lieu à la Communauté des Béatitudes, les olympiades ont un franc succès. D’autres encore préfèrent se lever tôt pour admirer un lever de soleil. Le but de toutes les journées de Camp Voc’ est de mettre Dieu dans le quotidien de sa vie. « Il faut mettre un peu d’audace dans nos journées pour risquer Dieu au quotidien ! », conclut Nathalie Thétaz.

Plus d’informations sur :
www.vocations.ch

Le comité

Les Camps Voc’ sont soutenus par le Centre romand des vocations. Un comité, composé de cinq personnes (Nadine Roduit, Hyacinthe Héritier, Lionel Aimonino, Nathalie et Yves Thétaz), est responsable des Camps Voc’ en Suisse romande. 

Le but est de proposer des camps sur toute la Suisse romande pour diverses tranches d’âge. Le comité fait en sorte que l’offre soit intéressante et la fait connaître en Suisse romande. Il a le souci organisationnel et soutient les différents camps. Dans l’année, au moins deux temps de rencontres sont planifiés : l’un pour un bilan, l’autre pour un temps de formation autour du thème de l’année et pour divers aspects relatifs à l’animation d’un Camp Voc’. Chaque année, le comité délègue ou se consacre à la réalisation du dossier théologique. Il imagine jeux, activités et chants autour du thème retenu, afin que tous les animateurs bénévoles soient le plus outillés possible et que les jeunes passent une semaine de Camp Voc’ inoubliable !

Assemblée générale – Paroisse de Founex – 29 mars 2017: un bel éventail d’activités

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
st_robert_logoEn préambule, le Président du Conseil, Walter Hauser annonce la démission de Gotthard Hegi, membre du Conseil depuis 2001. Walter Hauser souligne sa disponibilité durant ces seize années, son fidèle engagement et le plaisir de travailler avec lui. Un cadeau lui sera remis pour lui exprimer la reconnaissance de la Paroisse.

Activités réalisées ou en cours :
Une nouvelle convention de collaboration a été établie entre les deux paroisses de l’UP, soit Nyon et Founex. Elle assure une meilleure répartition des responsabilités et des charges. Le Conseil de gestion a été réorganisé.

La fête paroissiale du 9 au 11 septembre 2016 a été la grande organisation et le grand succès de l’année. La soirée de soutien a généré un bénéfice net de Fr. 14’000.–.

La rénovation du mur au bord du lac a été réalisée par l’entreprise Streit.

La sonorisation de l’église. Elle permettra une meilleure qualité auditive durant les célébrations. Deux devis de Fr. 40’000.– sont à l’étude.

La location de la salle paroissiale par l’EMS de Mies pour un accueil de jour pendant la durée des transformations de cet établissement, du 1er juin à la fin novembre (depuis, la location a été reporté du 1er mars à la fin de septembre). L’atelier des couronnes de l’Avent aura lieu normalement.

La rénovation du chauffage de la cure. La vétusté de la chaudière, de la cheminée et des conduits a été constatée et leur remplacement a été décidé. Les égouts sous la chaudière sont à rénover également. Ils avaient permis à des rats, squatters indésirables de l’année dernière, d’investir la cave. Le budget à prévoir est de
Fr. 20’000.–. Les travaux commenceront en mai 2019.

Finances
Walter Hauser, également trésorier de la paroisse, présente des comptes équilibrés. Il notifie une hausse de la subvention de la Régie des églises (communes de Terre-Sainte) et une augmentation des bénéfices (quêtes, ventes, locations des bâtiments et legs d’une paroissienne). Les dépenses d’entretien des bâtiments, les coûts des manifestations et des objets de culte, le fonds pour la nouvelle sonorisation, un don à l’église de Gland sont couvertes. Les comptes de la paroisse et ceux du groupe missionnaire sont approuvés.

Elections
Les  membres du Conseil de paroisse (Walter Hauser, président ; Jean-Bernard Sacchetto, Lucien Ferrari, Pierre Boppe, Martine Debluë et Thomas Güntzer) sont réélus. Pierre Gildemyn, juriste au CERN, est élu. Les vérificateurs de compte, Joachim Buob et Maurus Wüst, sont réélus de même que Pierre Vaudano.

Le Conseil de Communauté de Saint-Robert
Françoise Belmont, présidente de ce Conseil, fait partie également du bureau du Conseil de l’Unité Pastorale, le CUP. Cela permet une meilleure intégration de la paroisse de Founex au sein de l’UP et l’assurance que les besoins spécifiques de la paroisse soient mieux pris en compte dans les décisions du CUP.

Ce conseil de douze membres a pour tâche de coordonner et d’animer la vie pastorale, d’être un relais d’information et de susciter des initiatives novatrices. Il renforce la participation de la paroisse aux activités de l’UP. Remis sur pied en avril 2016, il est étroitement impliqué dans de nombreuses activités au sein des groupes paroissiaux : liturgique, missionnaire, servants de messe, catéchèse premières communions et confirmations, liturgie des enfants, adoration du Saint-Sacrement, réflexion sur la Parole, communion aux malades, chorale, soutien aux sacristaines, rencontres œcuméniques, contribution au journal l’Essentiel, participation à l’ASOLAC, organisation des apéritifs, mise sur pied de la Fête des familles du dimanche 10 septembre 2017.

Le groupe missionnaire
Le groupe missionnaire présidé par Pascale Gallimard est composé de neuf membres. En 2016, les ventes organisées par le groupe ainsi que diverses actions ont rapporté, Fr. 10’730.–. Pour l’instant Fr. 10’000.– ont été versés aux sœurs de la charité en Haïti et à l’école Divine Mercy en Ouganda, projets suivis sur place avec la plus grande attention.

Remerciements
Le président du Conseil Walter Hauser remercie chaleureusement le comité de la fête paroissiale de 2016, les employés de la paroisse, fidèles à leur poste, ainsi que toutes les personnes qui participent avec enthousiasme et dynamisme au bon fonctionnement de la vie paroissiale. Il adresse un tout grand merci aussi au nouveau Conseil de communauté et à sa présidente Françoise Belmont ; un souffle neuf a été apporté aux diverses activités de la paroisse et une meilleure cohésion a été constatée. L’abbé Giraud Pindi apprécie la grande vitalité et la bonne collaboration avec les divers Conseils. Il souligne tout spécialement le magnifique travail des coordinatrices de  la catéchèse auprès de plus de 600 enfants de l’UP.AG Communauté de Saint-Cergue le 29 avril 2017
AG Paroisse de Colombière le 9 mai 2017: Une paroisse dynamique et sereine

Samedi 29 avril: Assemblée générale de la Communauté de Saint-Cergue

Texte et photo par Michel PannatierL’assemblée, qui a rassemblé une vingtaine de personnes, s’est tenue dans la chapelle après la messe, en présence de la plupart des membres du Conseil, de Giraud Pindi (curé modérateur) et de M. Paul Würsch, représentant de la Paroisse de Nyon. Le rapport du président est disponible sur la page de la communauté :
http://www.cath-vd.ch/wp-content/uploads/2015/08/st_cergue_rapport_president_2016.pdfAG Paroisse de Founex 29 mars 2017 : Un bel éventail d’activités
AG Paroisse de Colombière le 9 mai 2017: Une paroisse dynamique et sereine

Vacances, se reposer, dormir…

Par Thierry Schelling
Photo: DR
« Je dors toujours six heures. Et je prie. » Voilà le secret de l’équilibre du pape François qui, au contraire de ses prédecesseurs, ne va pas à Castel Gandolfo ou au Val d’Aoste pour vaquer l’été à la promenade alpestre ou à la contemplation de la nature.

En juillet 2016, il tweetait ainsi : « L’été est pour beaucoup l’occasion de se reposer. C’est aussi un moment favorable pour entretenir des relations humaines. » Rien de spécial, donc, du bon sens apprécié par tous. Pour le Pape, l’été le laisse à demeure romaine, et d’aucuns disent qu’il prend plus de temps pour la prière, l’étude et la lecture. On dit même qu’il écouterait de la musique argentine !

Simplicité, donc. Lui qui a voulu une Eglise pauvre pour les pauvres se devait de vivre ses vacances pauvrement. Sans résidence 5 étoiles, mais au contraire en ouvrant Castel Gandolfo au public qui se délecte des jardins surplombant le lac d’Albano.

N’empêche, il ne prendrait aucunes vacances, et ce depuis toujours. Alors qu’il a enjoint les prêtres à le faire lors de son homélie de la messe chrismale de 2015 : « Comme il est difficile de se reposer », lançait-il au presbyterium rassemblé à Saint-Jean du Latran. Or, « le repos est une chose de Dieu », expliquait-il. Qu’on se rappelle le shabbat qui clôt la création dans la Genèse et invite au repos, littéralement au farniente. A l’attente, aussi, comme un certain Samedi saint.

Une bonne fatigue
Il y a des fatigues inhérentes au ministère, et « c’est une bonne fatigue », assure-t-il. Il y a par contre une mauvaise fatigue, celle « de soi-même, de la déception de soi-même, de jouer avec l’illusion d’être autre chose » que soi… Et de conclure : « Celui qui ne s’aime pas se fatigue et à la longue se fatigue mal. » François, lui, aime passer du temps avec d’autres, au repas de midi : « un temps de repos spirituel » pour lui, des vacances en somme.

En 2016, le jésuite belge, Charles Delhez, a publié un ouvrage suggestif : « En vacances avec le pape François », rassemblant soixante-deux courtes méditations pour chacun des jours de juillet et d’août. De quoi nourrir les vacances des fidèles.

Avec François, l’été, c’est la va­cance des activités mais non les vacances en somme ! Quant à dormir, justement, notre papal octogénaire jésuite suivra peut-être son maître Ignace, qui, la nuit, réservait une partie du temps à se reposer, chapelet à la main, non exempt de quelque pieuse occupation de l’esprit.
A bon entendeur.

La Réforme, cinq siècles d’histoire

Troisième partie – La Réforme en Suisse

Après avoir fait connaissance avec les personnages ayant soutenu et favorisé l’émergence de la Réforme luthérienne, nous avont découvert la figure d’Ulrich Zwingli, fondateur de la Réforme Suisse au XVIe siècle. Dans ce numéro de L’Essentiel, le troisième volet de l’histoire de la Réforme se penchera sur un personnage fort peu reconnu et qui pourtant ouvrit le chemin de la Réfome dans le pays de Vaud et Genève. Il s’agit de Pierre Viret.

Par Fabiola Gavillet Vollenweider
Photos : DR

Pierre Viret
Pierre Viret

Pierre Viret (1511-1571)
Pierre Viret est originaire de la ville d’Orbe. Destiné à la prêtrise, il part étudier au collège de Montaigu à Paris (Erasme, Calvin et Ignace de Loyola y auront séjourné). Alors jeune homme, il côtoie les courants humanistes ainsi que ceux de la Réforme déjà fort répandus dans la capitale française. Ses études finies, il retourne à Orbe, sa ville natale, où il rencontre Guillaume Farel. Noble originaire de la région de Gap, France (1498-1565), évangéliste itinérant et brillant orateur, ce dernier avait été mandaté par le Chancelier du Grand Conseil et Petit Conseil, Pierre Giraud, afin de répandre la Réforme dans le pays de Vaud et de Genève. Bien que brillant, ses actions tenaient plus du révolutionnaire que du rebelle. D’où une intransigeance inouïe envers les catholiques qui osaient se rendre dans un territoire « libre » pour entendre la messe et se voyaient frapper d’amendes. On l’entendit clamer  lors de son prêche de 1529 à Morat que « la messe est un meurtre et celui qui la célèbre est pire qu’un brigand »… Il poussait à la révolte non seulement contre tout ce qui était catholique, mais également contre les autorités. Etranger, non aguerri aux us et coutumes du Pays de Vaud, très vite il se rendit compte qu’il lui faudrait impérativement un équipier de souche locale s’il voulait mener à bien sa mission. Les villes d’Orbe, Payerne et Morat étaient gouvernées alternativement par Berne (réformée) et par Fribourg (catholique). Farel réussit donc à convaincre Pierre Viret de travailler comme prédicateur dans un premier temps à Orbe, puis comme prédicateur itinérant dans tout le pays romand. Leur mission les amène à Genève, ils y passeront ensemble 3 ans jusqu’à l’arrivée de Jean Calvin. Pierre Viret, convaincu, s’est totalement dévoué à sa mission. Il aura publié plus d’une cinquantaine de livres! Mais pour une raison inexplicable, ses écrits n’ont pas été réédités depuis le XVIe siècle. Timide, il n’en laissait rien transparaître lorsqu’il prêchait. Sa redoutable éloquence lui permit de gagner les « disputes », grands débats de l’époque, qui opposaient réformés et catholiques et dont l’issue déterminait la direction confessionnelle que prendrait la ville ou le territoire sur lequel elles avaient lieu. Il assura en juin 1533 la victoire des Réformés lors de la Dispute de Rive à Genève. Pierre Viret ne préparait jamais ses discours. Il improvisait, ce qui lui donnait une force inouïe. Plusieurs prêtres adhèrent à la nouvelle Foi lors de ces débats et seront suivis après par des centaines d’autres adhésions (et oui, il fut un temps où il y  avait des centaines de prêtres dans une même ville…). En 1536, lors de la Dispute de Lausanne, ses arguments firent basculer tout le pays de Vaud dans la Réforme. La messe est supprimée. Les ornements catholiques sont éliminés, les objets de valeur sont vendus au profit de Berne dans le but de verser les salaires des pasteurs. La récitation de l’Ave Maria, le port du chapelet et le serment au nom des Saints sont interdits.

A Genève en 1537 le ton bienveillant de la Réforme bascule dans une intolérance extrême. Le Conseil de Genève (Conseil des deux cents) ayant voté à l’unanimité l’adhésion à la Réforme un an auparavant, tous les habitants doivent dès lors jurer la nouvelle Foi. Il s’agit d’une adhésion personnelle visant à déterminer les membres véritables de la nouvelle Eglise. Seuls ceux qui ont juré la déclaration établie par Farel et Calvin auront accès à la Sainte Cène. Les récalcitrants seront excommuniés.

Berne, bien qu’alliée de Genève, ne pouvait accepter ce pouvoir que s’octroyait l’Eglise réformée, ni ce regain de despotisme. Pour les confédérés, la nouvelle Eglise se doit d’être soumise à l’Etat et non le contraire. Lors de l’occupation des nouveaux territoires « romands » par les Bernois, ceux-ci avaient envoyé aux habitants et aux autorités locales la déclaration suivante : « Nous vous donnons l’ordre de vivre fraternellement, amicalement, les uns avec les autres. Point de violences, ni en paroles, ni en actes. Vous catholiques ne troublez pas le prêche, et vous réformés ne détruisez pas les images des Saints. » Mais cette bonne volonté n’allait pas durer.

Farel et Calvin ne partageant pas cette approche, leur intransigeance finit par provoquer leur expulsion en 1538.

Pierre Viret, alors pasteur à Lausanne, est « prêté » par Leurs Excellences à la ville de Genève afin de remettre un peu d’ordre et de régler les troubles qui y ont éclaté. Elles lui confièrent cette mission, confiantes de son approche passionnée, mais encore « raisonnable ». Ce dont il s’acquitta admirablement. D’ailleurs Genève ne put qu’accepter au vu de la pression d’ordre financier que les Bernois excerçaient sur elle.

De retour à Lausanne, il y fonde en 1540 l’Académie, une haute école qui sera la première institution d’éducation supérieure protestante en territoire francophone.  Mais les années passant il devint de plus en plus évident qu’il était bel et bien partisan d’une Eglise indépendante de l’Etat ayant l’autorité d’excommunication, de contrainte confessionnelle et de punition des pécheurs (ceux qui n’adhèrent pas à la Réforme). En 1558, avec ses collègues, il demande à Berne qu’une discipline morale et ecclésiastique plus stricte soit introduite dans le Pays de Vaud. Il exige de pouvoir examiner la vie privée des paroissiens, ainsi que de pouvoir les interroger avant la Cène et décider si oui ou non ils peuvent y prendre part. Le langage, le vêtement, la nourriture, la danse, les jeux… tout est réglementé. Toujours confiants, la réponse positive de Leurs Excellences n’arrivant que le 24 décembre, Pierre Viret va jusqu’à reporter la célébration de Noël d’une semaine, au 1er janvier 1559,  afin de pouvoir mettre en place son nouveau système de contrôle. Malheureusement Pierre Viret ne semble pas avoir tiré de leçon de la mésaventure vécue par Farel et Calvin.  Déplacer la célébration de Noël fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Les Bernois ne purent accepter cet « accès de despotisme » et finissent aussi par l’expulser de Lausanne. Transitant par Genève, il s’expatrie à Nîmes, puis à Montpellier et Lyon en 1563 où il présidera le Synode National des Eglises réformées. Chassé en 1565, il répond à l’invitation du royaume du Navarre où la Reine Jeanne d’Albret (mère du futur Henri IV de France) l’appelle afin d’y conduire la Réforme. Sa vie s’y achèvera en 1571.

Guillaume Farel
Guillaume Farel

Pourquoi Ulrich Zwingli et Pierre Viret ?

Certains peuvent se demander pourquoi un choix arrêté sur ces deux hommes ?  Pour commencer tous deux sont nés sur territoire confédéré. Et surtout parce que ce sont eux qui ont ouvert le chemin de la « Réforme » dans ces territoires. C’est grâce à eux qu’un Guillaume Farel ou un Jean Calvin ont pu y implanter leurs nouvelles idées. Mais il y a aussi d’autres hommes qui ont également participé à ce chamboulement historique. Alors je ne peux que recommander une visite au musée de la Réforme à Genève. Elle permettra de mieux cerner la complexité de l’histoire de ce XVIe siècle.

Mais au-delà de tout ce qui s’est détruit, ou qui s’est construit, n’oublions pas ces mots du Christ sur la Croix : « … Moi en eux et Toi en moi. Que leur unité soit parfaite : ainsi le monde saura que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme je les ai aimés… » D’une perspective chrétienne cette unité ne semble pas toujours parfaite, pourtant lorsque des chrétiens sont tués ou massacrés, on ne leur demande pas à quelle Eglise ils appartiennent. Ils sont tués car ils sont des Chrétiens.

Notre prière pourrait être alors :
« Seigneur, unis-nous davantage à Toi, romps tous ces obstacles et guéris toutes ces blessures qui nous empêchent d’être en union les uns avec les autres. »

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp