Propos recueillis par Vincent Lafargue Photo: DRT’es-qui? Mathilde Hans-Moëvi, 25 ans, de Genève, actuellement en Tanzanie.Tu t’engages où? En Suisse, je termine un bachelor en agronomie, et actuellement je participe au projet d’une ONG en Tanzanie.Mathilde, l’Eglise de demain sera… ? Jeune et renouvelée, comme ici en Afrique.
Que fais-tu pendant quelques mois en Tanzanie ? Le projet auquel je participe vise à la réduction de la pauvreté dans le corridor central de la Tanzanie, via de meilleurs moyens de stockage des récoltes, une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus chez les petits paysans. Le développement technologique et celui des valeurs entrent aussi en compte.
Qu’est-ce que cela suppose, concrètement, pour toi ? Je dois rencontrer les paysans et tenter de comprendre les raisons qui les feront investir – ou non – dans de meilleurs moyens de stockage. Je dois aussi observer les différences entre hommes et femmes qui influencent considérablement ces questions : dès qu’une technologie apparaît, les hommes se l’accaparent volontiers, laissant aux femmes les tâches familiales. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité dans ce sens.
Parmi les premières difficultés rencontrées, quelle est la plus pesante ? Je crois que le plus difficile, c’est d’être regardée, observée par les hommes soit comme un morceau de viande, soit comme un sac de pièces d’or ambulant. Je ne suis pas méfiante de nature et je n’aime pas avoir des préjugés sur les gens, du coup le fait d’être dévisagée représente un apprentissage difficile pour moi, tout comme la nécessité d’apprendre le swahili… mais je m’y habitue !
Qu’est-ce qui t’a sauté aux yeux dans l’Eglise d’Afrique ? Tout le monde se met sur son trente-et-un pour aller à l’église le dimanche. Aucune femme n’étant en pantalons à la messe, j’ai dû me faire faire des robes du coup ! Ce qui m’a épatée aussi, c’est le fait que les gens viennent parfois 45 minutes avant le début de la messe, simplement pour être là, pour prier. Les chants joyeux, la dévotion des gens m’ont marquée. La messe en anglais dure souvent une heure et demie à deux heures – celle en swahili est plus longue encore. Et pourtant ça passe très vite. Ici les gens sortent le vendredi soir et le dimanche soir, mais pas le samedi, justement parce qu’il y a la messe le dimanche matin.
Une autre chose m’a frappée : il n’y a pas un seul repas – même un simple thé avec un biscuit – avant lequel on ne fait pas un signe de croix pour remercier Dieu.
Par ailleurs, le lien entre musulmans et chrétiens semble très serein ici, les communautés cohabitent sans problème.
Par Nicole Andreetta Photo : DRLes premiers émigrés italiens arrivèrent à La Chaux-de-Fonds au début du XXe siècle. Ils étaient maçons ou bûcherons.
Cependant, c’est surtout après la Deuxième Guerre mondiale qu’une importante et assez jeune population italienne s’installa dans les montagnes neuchâteloises. Les métiers de l’horlogerie offraient de nombreux débouchés à ces personnes en recherche d’emploi. L’Eglise locale fut vite débordée. Un peu effrayée, aussi, par ces « arrivées massives ». On comptait, chaque année, plus d’une centaine de mariages à célébrer. Suivis, bien sûr, d’un nombre conséquent de baptêmes ! L’Eglise suisse adressa une demande de soutien aux évêques italiens afin de pouvoir répondre à toutes les demandes.
En 1952, la Mission catholique italienne est officiellement reconnue par décret de Rome. Elle souhaite valoriser une identité culturelle et spirituelle liée à la langue italienne, en communion avec l’Eglise locale au service de l’unité et de la même foi en Jésus.
Durant les années 1970 à 90, des liens d’amitié se tissent avec des pasteurs de l’Eglise protestante. Le temple des Forges devient le lieu officiel de la Mission. On y célèbre la messe, les locaux sont utilisés pour le catéchisme, les réunions et aussi les fêtes.
Des messes bilingues Le deuxième millénaire marque un rapprochement avec les paroisses catholiques. Les cours de catéchisme se déroulent dorénavant en partenariat avec l’Eglise locale, des messes bilingues (français-italien) sont célébrées régulièrement, ainsi que d’autres messes plurilingues qui sont organisées trois à quatre fois par an.
Depuis 2009 le prêtre de la Mission italienne, Père Flavio Gritti, est également membre de l’équipe pastorale des Montagnes : « Ça permet de donner un esprit de grande ouverture à la paroisse et aussi à la Mission. En effet, même pour le catéchisme nous recevons des enfants de toutes origines. Nous disposons maintenant d’une maison avec un secrétariat et une petite chapelle que nous partageons régulièrement avec la communauté érythréenne et la communauté espagnole. J’essaie de nouer quelques liens personnels avec le centre pour requérants mineurs non accompagnés. Je suis très heureux quand je vois des personnes d’origine italienne mettre la main à la pâte dans différents lieux de précarité et s’investir bénévolement au service d’autres migrants ! »
Alain Viret, du service Formation et Accompagnement des Adultes pour le Canton de Vaud, est venu à Nyon le 3 mai dernier pour développer le thème de «L’amour dans la famille» d’après le texte du pape François.
Par Dominique Perruchoud Présentation Depuis son origine, l’Eglise a toujours porté attention au domaine familial. La famille est le lieu social de croissance de l’amour. Le livre « Amoris Laetitia » est le résultat de deux synodes (2014 et 2015) et d’une consultation des fidèles. Il est destiné à accompagner les familles vivant des périodes ou des situations difficiles.
Confiance et proximité compatissante A l’origine, Dieu crée l’homme et la femme. Le but de la communauté est l’amour. La logique du don nous décentre de nous-mêmes. Ce livre ne donne pas de directives, mais invite chaque Eglise locale à préciser ses objectifs pastoraux en fonction de la réalité de son terrain. Certaines Eglises se sentent déstabilisées par cette liberté qui leur est donnée. Le pape François n’est donc pas doctrinal, mais prône confiance et proximité compatissante. Il insiste sur le fait de ne pas exclure, et de prendre en compte toutes les situations (concubinage, mariage civil, divorces,…). Les termes du Pape sont réalistes et non idéalistes.
La seule réalité qui n’est pas prise en compte par ce texte, est celle des familles monoparentales. Mais elle peut être relevée par les Eglises locales en fonction de leurs réalités du terrain.
La Parole est un compagnon de voyage. Elle éclaire les réalités de la vie familiale, comme un lampadaire. Même dans la Bible, il y a une grande diversité des familles. La famille n’est donc pas un idéal abstrait.
Notre monde individualiste empêche le don gratuit. Et pourtant le mariage peut être un chemin d’épanouissement. La prolongation de la durée de la vie change la donne et implique la nécessité de se re-choisir tout au long de la vie (§ 163). La famille est le lieu d’engendrement de la vie sociale.
Invitation du Pape à : • l’accompagnement des fiancés (formation consciente de l’engagement et du don, affermissement du lien)
• l’accompagnement des premières années de la vie conjugale
• l’accompagnement lors de crises ; la crise peut amener à de nouvelles orientations, qui peuvent être fécondes ; il faut reconnaître que la maturation affective est retardée dans nos sociétés occidentales
• l’accompagnement après des ruptures
• l’accompagnement dans le deuil
Le Pape pense qu’une formation psycho-affective serait nécessaire pour les séminaristes.
Il s’agit d’accompagner, de discerner et d’intégrer la fragilité de certaines situations. Il n’y a pas de règles émises, mais une invitation à prendre en compte les réalités douloureuses et proposer des moments de relecture, de repentir. L’Eglise doit valoriser les éléments positifs de ces situations plutôt que de pointer les écarts et éviter les jugements. Chacun peut vivre et mûrir au sein de l’Eglise. Il est important de ne pas exclure.
C’était intéressant ! Ce qui m’a le plus marquée, c’est que le Pape ne donne pas de directives précises. Il souhaite que chaque Eglise locale se penche sur les réalités de son terrain et invite à ne pas juger, ni exclure, mais à discerner et accueillir. Cela déstabilise certains qui préféreraient suivre des consignes. Et pourtant, ce que le Pape préconise correspond exactement au message d’amour et de tendresse de l’Evangile.
Chaque année, durant la semaine après Pâques et les vacances scolaires d’été, 11 Camps Voc’ sont organisés dans toute la Suisse romande pour les jeunes, par tranches d’âge de 8 à 20 ans. Cette année, plus de 300 jeunes vivront un Camp Voc’, une semaine de joie, d’amitié, de rencontre, de prière et de partage pour donner du sens à leur vie.
Propos recueillis par Véronique Benz Photos: LDDLe soleil et la chaleur sont là. Le temps des vacances pointe son nez. Dans le train bondé de jeunes, on ne parle que de projets pour l’été. « Moi, cet été je pars une semaine en Camp Voc’ », relève un adolescent assis à mes côtés. « Un Camp Voc’ ? C’est quoi ? », questionne un peu interloqué son vis-à-vis. L’adolescent essaie une réponse assez vague qui ne satisfait ni son compère ni ma curiosité. L’arrivée du train en gare sauve la situation. Les deux adolescents qui ne vont pas dans la même école partent chacun de leur côté.
Quel est l’appel de Dieu pour moi ?
« Le Camp Voc’, ce n’est pas une colonie de vacances, mais ce n’est pas non plus une retraite en silence. Le Camp Voc’, c’est un temps donné aux jeunes pour réfléchir aux grandes orientations de leur vie. Durant une semaine, les jeunes sont invités à discerner quel est l’appel de Dieu dans leur vie », m’explique Nathalie Thétaz, membre du comité des Camps Voc’.
« Dans chaque camp, il y a comme animateur un prêtre, une religieuse, un couple ou une famille, des jeunes engagés au nom de leur foi dans l’Eglise (catéchistes, membres de la chorale, etc.). En les côtoyant, les enfants se rendent compte de la diversité des vocations et du bonheur qu’elles apportent au quotidien. »
Le Camp Voc’ permet aux jeunes de passer sept jours en dehors de leur vie paroissiale et de petit à petit s’approprier la foi reçue de leurs parents. Vivre un tel camp peut aider et encourager les jeunes qui ont soif de vérité et d’absolu. Ils reconnaissent que ce n’est pas facile dans le monde actuel de témoigner, que dans les classes ou dans le train, c’est difficile d’avouer que l’on croit en Dieu.
Les jeunes qui participent au camp le disent : « Ici, nous sommes tous croyants, c’est facile d’aller à la messe, de vivre des temps de prières ou de mener une réflexion sur les questions de foi. » Les animateurs des camps soulignent que les jeunes sont souvent avides de célébrations. Nathalie Thétaz confirme : « Dans les Camps Voc’, nous proposons des activités ou des animations qui ne sont pas toujours possibles au sein d’une paroisse. Le but est de donner un élan pour ensuite mieux vivre dans la paroisse. » Une semaine de Camp Voc’ « booste » leur foi.
Ton bonheur, c’est Lui !
Chaque année, les Camps Voc’ ont un autre thème. Cette année, autour du thème « Ton bonheur, c’est Lui », les camps approfondissent le texte des Béatitudes. Si tous les camps ont le même thème, tous ne le traitent pas de la même manière. « Les 8-12 ans vont travailler deux à trois Béatitudes et les relier à une figure de saint. Les plus grands étudient le texte des Béatitudes dans son entier », souligne Nathalie Thétaz. La responsable relève que si les camps se font par tranches d’âge, ils proposent également divers domaines selon les goûts et talents de chaque jeune. Il y a le camp musique, le camp marche, le camp théâtre, le camp monastère à Tamié. « Tous ces camps abordent à travers la musique, le théâtre, la marche… le même thème que les autres. »
Une journée de camp
Dans une journée, les animateurs conduisent un moment de réflexion autour du thème, un temps de prière et un temps de célébration (la messe) ou de sacrement (Réconciliation). Le sacrement du pardon est proposé dans une démarche en lien avec le thème. Les jeunes sont invités à rencontrer des témoins de la foi actuels ou décédés comme les saints. Il y a aussi des jeux, parfois issus des jeux scouts, ou des jeux qui ont un lien avec le thème de l’année.
La plupart des camps proposé un peu de sport, de marche, des balades ou des temps de réflexion dans la nature. Certains camps proposent des veillées de prière de Taizé, d’autres une nuit d’adoration devant le Saint Sacrement ou une soirée pop louange à la manière de Glorious.
Dans le camp qui a lieu à la Communauté des Béatitudes, les olympiades ont un franc succès. D’autres encore préfèrent se lever tôt pour admirer un lever de soleil. Le but de toutes les journées de Camp Voc’ est de mettre Dieu dans le quotidien de sa vie. « Il faut mettre un peu d’audace dans nos journées pour risquer Dieu au quotidien ! », conclut Nathalie Thétaz.
Les Camps Voc’ sont soutenus par le Centre romand des vocations. Un comité, composé de cinq personnes (Nadine Roduit, Hyacinthe Héritier, Lionel Aimonino, Nathalie et Yves Thétaz), est responsable des Camps Voc’ en Suisse romande.
Le but est de proposer des camps sur toute la Suisse romande pour diverses tranches d’âge. Le comité fait en sorte que l’offre soit intéressante et la fait connaître en Suisse romande. Il a le souci organisationnel et soutient les différents camps. Dans l’année, au moins deux temps de rencontres sont planifiés : l’un pour un bilan, l’autre pour un temps de formation autour du thème de l’année et pour divers aspects relatifs à l’animation d’un Camp Voc’. Chaque année, le comité délègue ou se consacre à la réalisation du dossier théologique. Il imagine jeux, activités et chants autour du thème retenu, afin que tous les animateurs bénévoles soient le plus outillés possible et que les jeunes passent une semaine de Camp Voc’ inoubliable !
Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude GadmerEn préambule, le Président du Conseil, Walter Hauser annonce la démission de Gotthard Hegi, membre du Conseil depuis 2001. Walter Hauser souligne sa disponibilité durant ces seize années, son fidèle engagement et le plaisir de travailler avec lui. Un cadeau lui sera remis pour lui exprimer la reconnaissance de la Paroisse.
Activités réalisées ou en cours : Une nouvelle convention de collaboration a été établie entre les deux paroisses de l’UP, soit Nyon et Founex. Elle assure une meilleure répartition des responsabilités et des charges. Le Conseil de gestion a été réorganisé.
La fête paroissiale du 9 au 11 septembre 2016 a été la grande organisation et le grand succès de l’année. La soirée de soutien a généré un bénéfice net de Fr. 14’000.–.
La rénovation du mur au bord du lac a été réalisée par l’entreprise Streit.
La sonorisation de l’église. Elle permettra une meilleure qualité auditive durant les célébrations. Deux devis de Fr. 40’000.– sont à l’étude.
La location de la salle paroissiale par l’EMS de Mies pour un accueil de jour pendant la durée des transformations de cet établissement, du 1er juin à la fin novembre (depuis, la location a été reporté du 1er mars à la fin de septembre). L’atelier des couronnes de l’Avent aura lieu normalement.
La rénovation du chauffage de la cure. La vétusté de la chaudière, de la cheminée et des conduits a été constatée et leur remplacement a été décidé. Les égouts sous la chaudière sont à rénover également. Ils avaient permis à des rats, squatters indésirables de l’année dernière, d’investir la cave. Le budget à prévoir est de
Fr. 20’000.–. Les travaux commenceront en mai 2019.
Finances Walter Hauser, également trésorier de la paroisse, présente des comptes équilibrés. Il notifie une hausse de la subvention de la Régie des églises (communes de Terre-Sainte) et une augmentation des bénéfices (quêtes, ventes, locations des bâtiments et legs d’une paroissienne). Les dépenses d’entretien des bâtiments, les coûts des manifestations et des objets de culte, le fonds pour la nouvelle sonorisation, un don à l’église de Gland sont couvertes. Les comptes de la paroisse et ceux du groupe missionnaire sont approuvés.
Elections Les membres du Conseil de paroisse (Walter Hauser, président ; Jean-Bernard Sacchetto, Lucien Ferrari, Pierre Boppe, Martine Debluë et Thomas Güntzer) sont réélus. Pierre Gildemyn, juriste au CERN, est élu. Les vérificateurs de compte, Joachim Buob et Maurus Wüst, sont réélus de même que Pierre Vaudano.
Le Conseil de Communauté de Saint-Robert
Françoise Belmont, présidente de ce Conseil, fait partie également du bureau du Conseil de l’Unité Pastorale, le CUP. Cela permet une meilleure intégration de la paroisse de Founex au sein de l’UP et l’assurance que les besoins spécifiques de la paroisse soient mieux pris en compte dans les décisions du CUP.
Ce conseil de douze membres a pour tâche de coordonner et d’animer la vie pastorale, d’être un relais d’information et de susciter des initiatives novatrices. Il renforce la participation de la paroisse aux activités de l’UP. Remis sur pied en avril 2016, il est étroitement impliqué dans de nombreuses activités au sein des groupes paroissiaux : liturgique, missionnaire, servants de messe, catéchèse premières communions et confirmations, liturgie des enfants, adoration du Saint-Sacrement, réflexion sur la Parole, communion aux malades, chorale, soutien aux sacristaines, rencontres œcuméniques, contribution au journal l’Essentiel, participation à l’ASOLAC, organisation des apéritifs, mise sur pied de la Fête des familles du dimanche 10 septembre 2017.
Le groupe missionnaire Le groupe missionnaire présidé par Pascale Gallimard est composé de neuf membres. En 2016, les ventes organisées par le groupe ainsi que diverses actions ont rapporté, Fr. 10’730.–. Pour l’instant Fr. 10’000.– ont été versés aux sœurs de la charité en Haïti et à l’école Divine Mercy en Ouganda, projets suivis sur place avec la plus grande attention.
Remerciements Le président du Conseil Walter Hauser remercie chaleureusement le comité de la fête paroissiale de 2016, les employés de la paroisse, fidèles à leur poste, ainsi que toutes les personnes qui participent avec enthousiasme et dynamisme au bon fonctionnement de la vie paroissiale. Il adresse un tout grand merci aussi au nouveau Conseil de communauté et à sa présidente Françoise Belmont ; un souffle neuf a été apporté aux diverses activités de la paroisse et une meilleure cohésion a été constatée. L’abbé Giraud Pindi apprécie la grande vitalité et la bonne collaboration avec les divers Conseils. Il souligne tout spécialement le magnifique travail des coordinatrices de la catéchèse auprès de plus de 600 enfants de l’UP.AG Communauté de Saint-Cergue le 29 avril 2017 AG Paroisse de Colombière le 9 mai 2017: Une paroisse dynamique et sereine
Par Thierry Schelling
Photo: DR« Je dors toujours six heures. Et je prie. » Voilà le secret de l’équilibre du pape François qui, au contraire de ses prédecesseurs, ne va pas à Castel Gandolfo ou au Val d’Aoste pour vaquer l’été à la promenade alpestre ou à la contemplation de la nature.
En juillet 2016, il tweetait ainsi : « L’été est pour beaucoup l’occasion de se reposer. C’est aussi un moment favorable pour entretenir des relations humaines. » Rien de spécial, donc, du bon sens apprécié par tous. Pour le Pape, l’été le laisse à demeure romaine, et d’aucuns disent qu’il prend plus de temps pour la prière, l’étude et la lecture. On dit même qu’il écouterait de la musique argentine !
Simplicité, donc. Lui qui a voulu une Eglise pauvre pour les pauvres se devait de vivre ses vacances pauvrement. Sans résidence 5 étoiles, mais au contraire en ouvrant Castel Gandolfo au public qui se délecte des jardins surplombant le lac d’Albano.
N’empêche, il ne prendrait aucunes vacances, et ce depuis toujours. Alors qu’il a enjoint les prêtres à le faire lors de son homélie de la messe chrismale de 2015 : « Comme il est difficile de se reposer », lançait-il au presbyterium rassemblé à Saint-Jean du Latran. Or, « le repos est une chose de Dieu », expliquait-il. Qu’on se rappelle le shabbat qui clôt la création dans la Genèse et invite au repos, littéralement au farniente. A l’attente, aussi, comme un certain Samedi saint.
Une bonne fatigue Il y a des fatigues inhérentes au ministère, et « c’est une bonne fatigue », assure-t-il. Il y a par contre une mauvaise fatigue, celle « de soi-même, de la déception de soi-même, de jouer avec l’illusion d’être autre chose » que soi… Et de conclure : « Celui qui ne s’aime pas se fatigue et à la longue se fatigue mal. » François, lui, aime passer du temps avec d’autres, au repas de midi : « un temps de repos spirituel » pour lui, des vacances en somme.
En 2016, le jésuite belge, Charles Delhez, a publié un ouvrage suggestif : « En vacances avec le pape François », rassemblant soixante-deux courtes méditations pour chacun des jours de juillet et d’août. De quoi nourrir les vacances des fidèles.
Avec François, l’été, c’est la vacance des activités mais non les vacances en somme ! Quant à dormir, justement, notre papal octogénaire jésuite suivra peut-être son maître Ignace, qui, la nuit, réservait une partie du temps à se reposer, chapelet à la main, non exempt de quelque pieuse occupation de l’esprit.
A bon entendeur.
Après avoir fait connaissance avec les personnages ayant soutenu et favorisé l’émergence de la Réforme luthérienne, nous avont découvert la figure d’Ulrich Zwingli, fondateur de la Réforme Suisse au XVIe siècle. Dans ce numéro de L’Essentiel, le troisième volet de l’histoire de la Réforme se penchera sur un personnage fort peu reconnu et qui pourtant ouvrit le chemin de la Réfome dans le pays de Vaud et Genève. Il s’agit de Pierre Viret.
Par Fabiola Gavillet Vollenweider Photos : DR
Pierre Viret
Pierre Viret (1511-1571) Pierre Viret est originaire de la ville d’Orbe. Destiné à la prêtrise, il part étudier au collège de Montaigu à Paris (Erasme, Calvin et Ignace de Loyola y auront séjourné). Alors jeune homme, il côtoie les courants humanistes ainsi que ceux de la Réforme déjà fort répandus dans la capitale française. Ses études finies, il retourne à Orbe, sa ville natale, où il rencontre Guillaume Farel. Noble originaire de la région de Gap, France (1498-1565), évangéliste itinérant et brillant orateur, ce dernier avait été mandaté par le Chancelier du Grand Conseil et Petit Conseil, Pierre Giraud, afin de répandre la Réforme dans le pays de Vaud et de Genève. Bien que brillant, ses actions tenaient plus du révolutionnaire que du rebelle. D’où une intransigeance inouïe envers les catholiques qui osaient se rendre dans un territoire « libre » pour entendre la messe et se voyaient frapper d’amendes. On l’entendit clamer lors de son prêche de 1529 à Morat que « la messe est un meurtre et celui qui la célèbre est pire qu’un brigand »… Il poussait à la révolte non seulement contre tout ce qui était catholique, mais également contre les autorités. Etranger, non aguerri aux us et coutumes du Pays de Vaud, très vite il se rendit compte qu’il lui faudrait impérativement un équipier de souche locale s’il voulait mener à bien sa mission. Les villes d’Orbe, Payerne et Morat étaient gouvernées alternativement par Berne (réformée) et par Fribourg (catholique). Farel réussit donc à convaincre Pierre Viret de travailler comme prédicateur dans un premier temps à Orbe, puis comme prédicateur itinérant dans tout le pays romand. Leur mission les amène à Genève, ils y passeront ensemble 3 ans jusqu’à l’arrivée de Jean Calvin. Pierre Viret, convaincu, s’est totalement dévoué à sa mission. Il aura publié plus d’une cinquantaine de livres! Mais pour une raison inexplicable, ses écrits n’ont pas été réédités depuis le XVIe siècle. Timide, il n’en laissait rien transparaître lorsqu’il prêchait. Sa redoutable éloquence lui permit de gagner les « disputes », grands débats de l’époque, qui opposaient réformés et catholiques et dont l’issue déterminait la direction confessionnelle que prendrait la ville ou le territoire sur lequel elles avaient lieu. Il assura en juin 1533 la victoire des Réformés lors de la Dispute de Rive à Genève. Pierre Viret ne préparait jamais ses discours. Il improvisait, ce qui lui donnait une force inouïe. Plusieurs prêtres adhèrent à la nouvelle Foi lors de ces débats et seront suivis après par des centaines d’autres adhésions (et oui, il fut un temps où il y avait des centaines de prêtres dans une même ville…). En 1536, lors de la Dispute de Lausanne, ses arguments firent basculer tout le pays de Vaud dans la Réforme. La messe est supprimée. Les ornements catholiques sont éliminés, les objets de valeur sont vendus au profit de Berne dans le but de verser les salaires des pasteurs. La récitation de l’Ave Maria, le port du chapelet et le serment au nom des Saints sont interdits.
A Genève en 1537 le ton bienveillant de la Réforme bascule dans une intolérance extrême. Le Conseil de Genève (Conseil des deux cents) ayant voté à l’unanimité l’adhésion à la Réforme un an auparavant, tous les habitants doivent dès lors jurer la nouvelle Foi. Il s’agit d’une adhésion personnelle visant à déterminer les membres véritables de la nouvelle Eglise. Seuls ceux qui ont juré la déclaration établie par Farel et Calvin auront accès à la Sainte Cène. Les récalcitrants seront excommuniés.
Berne, bien qu’alliée de Genève, ne pouvait accepter ce pouvoir que s’octroyait l’Eglise réformée, ni ce regain de despotisme. Pour les confédérés, la nouvelle Eglise se doit d’être soumise à l’Etat et non le contraire. Lors de l’occupation des nouveaux territoires « romands » par les Bernois, ceux-ci avaient envoyé aux habitants et aux autorités locales la déclaration suivante : « Nous vous donnons l’ordre de vivre fraternellement, amicalement, les uns avec les autres. Point de violences, ni en paroles, ni en actes. Vous catholiques ne troublez pas le prêche, et vous réformés ne détruisez pas les images des Saints. » Mais cette bonne volonté n’allait pas durer.
Farel et Calvin ne partageant pas cette approche, leur intransigeance finit par provoquer leur expulsion en 1538.
Pierre Viret, alors pasteur à Lausanne, est « prêté » par Leurs Excellences à la ville de Genève afin de remettre un peu d’ordre et de régler les troubles qui y ont éclaté. Elles lui confièrent cette mission, confiantes de son approche passionnée, mais encore « raisonnable ». Ce dont il s’acquitta admirablement. D’ailleurs Genève ne put qu’accepter au vu de la pression d’ordre financier que les Bernois excerçaient sur elle.
De retour à Lausanne, il y fonde en 1540 l’Académie, une haute école qui sera la première institution d’éducation supérieure protestante en territoire francophone. Mais les années passant il devint de plus en plus évident qu’il était bel et bien partisan d’une Eglise indépendante de l’Etat ayant l’autorité d’excommunication, de contrainte confessionnelle et de punition des pécheurs (ceux qui n’adhèrent pas à la Réforme). En 1558, avec ses collègues, il demande à Berne qu’une discipline morale et ecclésiastique plus stricte soit introduite dans le Pays de Vaud. Il exige de pouvoir examiner la vie privée des paroissiens, ainsi que de pouvoir les interroger avant la Cène et décider si oui ou non ils peuvent y prendre part. Le langage, le vêtement, la nourriture, la danse, les jeux… tout est réglementé. Toujours confiants, la réponse positive de Leurs Excellences n’arrivant que le 24 décembre, Pierre Viret va jusqu’à reporter la célébration de Noël d’une semaine, au 1er janvier 1559, afin de pouvoir mettre en place son nouveau système de contrôle. Malheureusement Pierre Viret ne semble pas avoir tiré de leçon de la mésaventure vécue par Farel et Calvin. Déplacer la célébration de Noël fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Les Bernois ne purent accepter cet « accès de despotisme » et finissent aussi par l’expulser de Lausanne. Transitant par Genève, il s’expatrie à Nîmes, puis à Montpellier et Lyon en 1563 où il présidera le Synode National des Eglises réformées. Chassé en 1565, il répond à l’invitation du royaume du Navarre où la Reine Jeanne d’Albret (mère du futur Henri IV de France) l’appelle afin d’y conduire la Réforme. Sa vie s’y achèvera en 1571.
Guillaume Farel
Pourquoi Ulrich Zwingli et Pierre Viret ?
Certains peuvent se demander pourquoi un choix arrêté sur ces deux hommes ? Pour commencer tous deux sont nés sur territoire confédéré. Et surtout parce que ce sont eux qui ont ouvert le chemin de la « Réforme » dans ces territoires. C’est grâce à eux qu’un Guillaume Farel ou un Jean Calvin ont pu y implanter leurs nouvelles idées. Mais il y a aussi d’autres hommes qui ont également participé à ce chamboulement historique. Alors je ne peux que recommander une visite au musée de la Réforme à Genève. Elle permettra de mieux cerner la complexité de l’histoire de ce XVIe siècle.
Mais au-delà de tout ce qui s’est détruit, ou qui s’est construit, n’oublions pas ces mots du Christ sur la Croix : « … Moi en eux et Toi en moi. Que leur unité soit parfaite : ainsi le monde saura que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme je les ai aimés… » D’une perspective chrétienne cette unité ne semble pas toujours parfaite, pourtant lorsque des chrétiens sont tués ou massacrés, on ne leur demande pas à quelle Eglise ils appartiennent. Ils sont tués car ils sont des Chrétiens.
Notre prière pourrait être alors : « Seigneur, unis-nous davantage à Toi, romps tous ces obstacles et guéris toutes ces blessures qui nous empêchent d’être en union les uns avec les autres. »
Un livre différent de et sur le pape François : il répond aux lettres qu’il a reçues d’enfants du monde entier. Un livre bienvenu tant pour les enfants que pour les adultes. A partir de 7 ans.
« La vie de certains témoins de la foi résonne comme une invita-tion à faire connaissance. Découvrir leur voie spirituelle permet de comprendre leur vie. » C’est ainsi que les Editions Artège présentent une nouvelle collection, « Itinéraire spirituel », qui comptera 40 titres. Les deux premiers sont consacrés à Maximilien Kolbe, un père franciscain polonais à l’itinéraire étonnant et qui est mort dans le camp d’Auschwitz. Il a été canonisé en 1983 par Jean-Paul II. Le deuxième titre porte sur «L’amour avec Louis et Zélie Martin», les parents de Thérèse de Lisieux, canonisés par le pape François en 2015.
Ce religieux à la réflexion profonde, après avoir été proche de nombreux Romands au travers de ses divers ministères, mène depuis 2003 presque une vie d’ermite dans sa petite maison jouxtant le monastère des dominicaines à Estavayer-le-Lac dont il est l’aumônier. Dans son dernier livre, « Une expérience de spiritualité chrétienne – La joie de croire », Frère Bernard Bonvin nous fait partager ce qui lui est offert comme vie privilégiée au sein d’une communauté de moniales. Ses homélies de la messe du dimanche au monastère sont également très appréciées et peuvent être consultées sur le site www.moniales-op.ch
Après les Vierges Marie du canton de Fribourg, le journaliste Manuel Girardin a poursuivi ses pérégrinations en Valais pour réaliser 900 clichés de la Vierge, du Bouveret à Gletsch. Le livre « Marie des Vallées. En terre valaisanne » est un condensé de 165 images. Ce qui fait dire à l’auteur que, en Valais, la Vierge est partout.
Un livre qui veut répondre à tous ceux qui se posent plein de questions sur tout ce qui se passe après la vie sur terre. Le père Jean-Marc Brot explore et expose les réponses de la révélation chrétienne « en parcourant les mystères du temps et de l’éternité, de la mort et de son au-delà (enfer, purgatoire, paradis) ».
Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)
PAR BRUNO SARTORETTI, RESPONSABLE DE LA CATÉCHÈSE DU SECTEUR MEMBRE DE LA COMMISSION DIOCÉSAINE DE CATÉCHÈSE PAROISSIALE
PHOTOS: LAURENCE BUCHARD, CHRISTOPHE BRUCHEZLa catéchèse sacramentelle Les sacrements ne sont pas des buts, des lignes d’arrivée ou des sceaux qui font de nous des libérés des obligations des membres de l’Eglise. Tout au contraire, les sacrements sont des portes ouvertes sur la nouveauté, des poteaux indicateurs sur la route du croyant, des remontants qui vivifient notre chemin à la rencontre du Christ. Les sacrements sont des cadeaux de Dieu, à nous de les ouvrir !
Nous savons que certains sacrements sont renouvelables (eucharistie, pardon, onction des malades) et d’autres non (baptême, confirmation, mariage, ordre). Chacun de ces sacrements nous donne une force, une grâce, liée à la demande. Ainsi, si je demande le pardon, la grâce reçue sera celle d’accueillir le pardon de Dieu et de pardonner aux autres, mais pas d’être en communion avec l’Eglise, car cela relève du sacrement de l’Eucharistie. Pour être enfant de Dieu (baptême) et affirmer notre foi (confirmation), une seule manifestation sacramentelle est nécessaire, mais elle influe sur toute ma vie et, jour après jour, je suis à tout jamais chrétien et croyant. Là encore, c’est l’ensemble des sacrements qui fait de nous des enfants de Dieu et une communauté, l’Eglise. Et si certains sacrements sont renouvelables, c’est pour mieux rencontrer le Christ et pour mieux vivre de Sa Parole ; pour comprendre l’importance de la relation intime que chacun de nous a avec le Christ pour en rayonner dans l’humanité.
Notre évêque nous donne les directives pour mener à bien le sens et le but des sacrements. Pour cela, avec la commission de catéchèse du diocèse, il a choisi des moyens communs. Le choix des documents s’est porté sur la collection « Et qui donc est Dieu ? » des éditions Bayard, car ils sont adaptés à nos besoins. Ces outils catéchétiques sont désormais les documents officiels pour harmoniser notre pratique catéchétique sur le plan diocésain.
Ce cheminement met en œuvre la pédagogie du désir qui cherche à rendre l’enfant acteur de sa vie de croyant. Il permet une expression personnelle, originale, laissant la place à la surprise et offre un espace de discernement et de relecture.
L’itinéraire a sa source dans la Parole de Dieu et s’enracine dans le mystère pascal. L’action catéchétique se vit dans la dimension ecclésiale et communautaire, notamment par des propositions de célébrations avec la communauté.
Le livret de l’enfant propose un chemin de foi à l’enfant, avec de nombreuses portes d’entrée dans le module, à partir des textes bibliques, de l’observation d’œuvres d’art.
Tout au long des 4 étapes, l’enfant est invité à s’approprier ce qu’il découvre. Il pose ainsi des jalons en complétant son livre personnel. Comme une surprise à la fin de chaque livret, des pochettes déploient les trésors de leurs contenus : mini-livres, cartes Prière, bricolage, grande BD… Elles servent de support aux animations proposées.
La famille est associée à cette démarche : des cartes de prières, des jeux permettent à l’enfant et sa famille de prolonger les réflexions faites au fil des rencontres. Des rencontres spécifiques sont également proposées aux parents et familles.
L’évêque a également décidé que les sacrements d’initiation soient donnés dans l’enfance. C’est pour cela que les enfants :
– De 4H se préparent et reçoivent le sacrement du Pardon
– De 5H se préparent et reçoivent le sacrement de l’Eucharistie
– De 7H se préparent au sacrement de la Confirmation
– De 8H se préparent et reçoivent le sacrement de la Confirmation. (octobre-novembre)
Pour la préparation, chaque enfant participe à quatre rencontres selon les documents du diocèse et à une journée entière (retraite) avec les catéchistes de la paroisse. Nous comptons sur le soutien et l’accompagnement des familles pour ce cheminement vers les sacrements. Nous tenons à préciser que seul un sacrement par année peut être reçu et que cette démarche est le minimum requis. Il est donc bien de prolonger ce chemin avec la catéchèse intergénérationnelle et la catéchèse de cheminement.
Pour finir Beaucoup de chemins, beaucoup de possibilités, beaucoup d’implications…
Pourquoi ce sacrement? Qu’est-ce que ça t’apporte? Deux exemples de questions posées à diverses personnes de notre secteur qui viennent de recevoir ou qui s’apprêtent à recevoir un sacrement…
PAR LAURENCE BUCHARD, ISABELLE GENIN, OLIVIA JOBIN, GENEVIèVE THURRE PHOTOS : CHRISTOPHE BRUCHEZ, LAURENCE BUCHARD Le jour de la première communion à Saxon, à l’heure de l’apéritif, nous sommes partis à la rencontre des premières communiantes et des premiers communiants du jour afin de recueillir leurs émotions…
Barthélémy : « Je ressens que c’est un moment qu’on n’aura pas tous les jours dans la vie. Donc je suis très très content de passer ma première communion. »
Fanny : « Je me sens plutôt bien parce que c’était cool. C’était un grand plaisir de faire la communion. C’était un petit peu stressant quand on a pris l’hostie. »
Raquel : « Aujourd’hui je suis contente d’avoir fait ma première communion. Je suis heureuse et il y a toute ma famille qui est ici. Au moment de prendre l’hostie, c’était un moment heureux, joyeux aussi. »
Romain : « Je suis heureux, joyeux. J’aime bien l’église et prier. »
Jérémy : « Je me sens mieux. Jésus est dans mon cœur. »
Geneviève (une maman) : « C’est très émouvant parce qu’il y a un investissement des enfants sur plusieurs mois et ils sont vraiment… C’est difficile à expliquer ce qu’ils ressentent… Ils sont super fiers, ils sont super heureux et nous on est touchés en plein cœur. »
Les communiants autour de l’autel ; tous à une même table (Saxon 2017).
Par Isabelle, baptisée à 36 ans
Pourquoi le faire ?
Depuis toute petite, j’ai ressenti la présence de Dieu à mes côtés. J’ai décidé de demander le baptême pour me rapprocher de Lui et pour confirmer ma foi.
Qu’est-ce qui change ? Le baptême m’aide à vivre pleinement ma foi et à être reconnue comme enfant de Dieu. Cela m’apporte plus de joie de vivre en sachant que j’appartiens à Dieu. Je chemine ainsi vers la clarté, le bien et la Lumière. Par Olivia, Maman de Noé et Tom (jeunes enfants)
Pourquoi le faire ?
Le baptême a été un choix de la maman.
Qu’est-ce qui a changé ? Noé : « A présent je fais partie de la famille de Dieu et j’en suis très content. »
Tom n’a pas su répondre et il est difficile pour les parents de l’aider à le faire ; ils sont encore petits pour se rendre compte de ce genre de chose.
Loïs et Mathieu, deux futurs confirmands.
Pourquoi fais-tu la confirmation ? Loïs : « Pour pouvoir continuer mon chemin vers Dieu et pour avoir du bon temps entre copains. »
Mathieu : « Pour continuer notre chemin vers Dieu, pour mieux comprendre Dieu de façon plus ludique. »
Et qu’est-ce que ça t’apporte ? Loïs : « De nouveaux amis, bientôt un nouveau parrain et ça me permet de confirmer le choix qu’ont fait mes parents lors de mon baptême. »
Mathieu : « Une meilleure connaissance de Dieu mais aussi d’avoir de nouvelles connaissances. »
PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND PHOTO: CHRISTOPHE BRUCHEZLorsqu’il est question des sacrements, ces dernières années, dans nos paroisses, c’est très rapidement vers la question de l’âge de la confirmation que les discussions se concentrent.
« Ah, mais pourquoi ils ont changé ça, c’était bien comme on faisait avant ! » « Maintenant ils reviennent en arrière, bravo ! »…
En tant que membre d’un Conseil de communauté et de plus en plus en tant que père de famille, je me dis que ce « ils », c’est nous, c’est moi. C’est à chacun d’entre nous d’être actifs, d’être acteurs pour que nos enfants, pour que nos frères et sœurs, puissent recevoir ce don de Dieu qu’est le sacrement. En effet, n’oublions pas que chaque sacrement est non pas un dû, mais bel et bien un don.
Parfois je me dis « Avançons, faisons avec ce que l’on a et arrêtons de remettre en cause ce qu’on nous propose. » Cependant, force est d’admettre que le fait même de discuter, de remettre en question la voie tracée, c’est déjà être acteur. C’est déjà montrer que l’on est touché par un sujet et que l’on n’en est pas totalement détaché, malgré ce qu’on prétend parfois. Du coup, ça me remplit d’espoir, ça m’aide à avancer avec le sourire aux lèvres.
Les divers sujets du présent numéro de votre Essentiel, où la jeunesse est à l’honneur, ne peuvent, eux aussi, qu’amener un supplément bienfaisant de chaleur au fond de nos cœurs…
En février, nous apprenions que l’abbé Pascal Desthieux allait quitter la paroisse cet été pour se consacrer entièrement à sa mission de Vicaire épiscopal pour le canton de Genève. Pour lui succéder, Mgr Charles Morerod nomme dès le 1er septembre 2017 l’abbé Marc-Louis Passera, qui rejoindra l’Equipe pastorale de l’Unité Pastorale Champel / Eaux-Vives, dont l’abbé Thierry Fouet sera le nouveau curé modérateur.
L’abbé Passera est déjà bien connu à Saint-Joseph, puisqu’il y a été ordonné prêtre en octobre 1988 et y a été séminariste, diacre et vicaire pendant cinq ans. Il a ensuite été vicaire à Renens, puis curé de Belfaux. Il est curé de Chêne-Bourg/Thônex depuis 2010.
L’abbé Joël Akagbo reprendra la responsabilité de la paroisse Saint-François et Saint-Pierre de Chêne-Bourg / Thônex et déménagera cet été.
La messe d’installation et d’accueil de l’abbé Passera aura lieu le dimanche 17 septembre à 11h à Saint-Joseph.
Objet d’exception, cet ouvrage sur les monastères rattachés au Patriarcat de Moscou présente le travail photographique réalisé par Charles Xelot, avec le soutien de la Fondation Neva. Jeune photographe de talent, Charles Xelot s’est immergé durant deux ans et au cours de 24 voyages dans la vie monastique, afin de s’imprégner au mieux de l’atmosphère si particulière qui y règne et d’en restituer des images empreintes d’authenticité et de spiritualité. De l’archipel de Valaam, sur le lac Ladoga en Carélie, à l’Ukraine, la Grèce et Israël, le photographe a parcouru ces territoires dans des conditions parfois extrêmes, à la découverte de la vie monastique orthodoxe russe et de ses architectures multiples.
Né de la rencontre entre Charles Xelot et la Fondation Neva, Genève, le projet initial a pris une ampleur insoupçonnée tant la richesse du sujet poussait le photographe à explorer toujours plus loin. A chaque étape, la fondation a été à ses côtés pour orienter, conseiller et soutenir la réalisation de ce travail minutieux et passionné. Une fois les images réunies, la fondation s’est donné pour mission de les publier dans un livre d’une qualité exceptionnelle rendant hommage au magnifique travail du photographe.
Les Saintes Demeures de l’Ame Russe est un voyage captivant au cœur de l’orthodoxie actuelle russe, mêlant aspects spirituels, pratiques ou académiques et historiques. La mise en page chronologique par date de création des monastères est enrichie de textes écrits par des ecclésiastiques et des spécialistes. On parcourt ainsi l’histoire de l’orthodoxie russe, de Kiev à Solovki et jusqu’aux sources du mont Athos.
L’auteur Né en 1985, Charles Xelot vit et travaille à Saint-Pétersbourg, en Russie. D’abord biologiste, il a réorienté son parcours vers la photographie.
Diplômé de l’école d’art Image ouverte en 2009, il est aujourd’hui représenté par la galerie Maison Dumas à Megève et Cimaise à Genève.
Son travail sur les monastères orthodoxes russes est son second réalisé en Russie. Il y a consacré plusieurs mois, transformant ses images en véritables tableaux baroques ou humanistes.
Les fabricants Guillaume Hugonnard assure depuis 2006 le design, la conception et les maquettes graphiques dans un souci constant de cohérence entre fond et forme. Grâce à l’étroite collaboration avec le photographe Charles Xelot, au soutien de la Fondation Neva (Genève) et au savoir-faire de précieux fournisseurs (photograveur, papetiers, imprimeurs, façonniers), ils ont relevé le challenge avec enthousiasme de cette réalisation dédiée à la richesse du patrimoine orthodoxe russe.
Fondateur de l’atelier graphique Ekidna à Chambéry (F), Samuel Ferrari supervise la création et le suivi de fabrication des projets d’édition porté par son amour de l’imprimerie, du papier et de la matière.
Brigitte Trichet est responsable de la fabrication des éditions Le Cherche Midi.
Le sponsor Le cœur de la mission de Neva Fondation Timtchenko, Genève, est de restaurer les liens historiques unissant la Suisse et la Russie, pays qui partagent de nombreuses valeurs communes et une même culture classique.
En initiant ou en soutenant des projets valorisant l’excellence, elle contribue à promouvoir la diversité de la culture russe auprès du public suisse, permet de multiplier les échanges entre les deux pays et encourage leur rapprochement.
Le livre est également publié en russe. Editions Le Cherche Midi
Comme chaque année de nombreux enfants de nos paroisses ont suivi l’année de catéchèse qui conduit à la communion. Rappelons-nous qu’il s’agit d’un des trois sacrements de l’initiation chrétienne. «La célébration de l’Eucharistie est
le cœur de la communion chrétienne.» (CEC n° 1325) Nous souhaitons vivement que ces enfants puissent être vraiment initiés à recevoir régulièrement leur Seigneur et Sauveur dans la communion eucharistique.
Saint-Pierre et Saint-François de Sales, dimanche 4 juin
Allegra Alessandra, Albuquerque Neves Ema, Berglund Oscar, Betrisey Noémie, Beytrison Bruce, Cardoso Tiago, Casa Esteban, Caseiro Fontinha Daniel, Challande Antoine, Chaves De Cunha Anna, Costa Martins Alessia, Crettenand Samuel, Crettenand Leila, Da Costa Silva Dylan, Da Mota Théo, Da Rocha Rodrigues Marina, De Oliveira Lopes Leticia, Dimaano Jean-Pierre, Dos Reis Antunes Olivia, Dos Reis Da Silva David, Fernandes Valter, Garcia Rocio, Garanito Teixeira Rodrigo, Geuggis Ethan, Juvet Isaline, Lai Giscome Anya, Lopes Amoroso Leonardo, Macheda Antoine, Noya Botelho Carlos André, Page Meluine, Pasquier Carla, Patrucio Dos Santos Flavio, Pereira Soares Matteo, Pittala Eloïse, Quinodoz Tylian, Reinmann Paloma, Trad Laetitia.
Par François Perroset et Frédéric Monnin Photo : Bertrand de peyerDans l’UP Champel / Eaux-Vives, nous avons eu la joie de vivre la célébration de la confirmation le 30 avril dernier. 28 jeunes de nos paroisses, âgés de 16 à 19 ans, ont reçu l’onction des mains de Mgr Pierre Farine. Célébration d’autant plus belle et exceptionnelle qu’elle n’a lieu que tous les 2 ans. On serait en droit de se demander les raisons d’une telle différence d’âge. Il se trouve qu’à Genève, l’itinéraire vers le sacrement de la confirmation a toujours été proposé aux jeunes après leur scolarité dite obligatoire. Le groupe est donc constitué de « grands jeunes »
Pour Gabriel « faire la confirmation c’est bien ! Et le parcours de 2 ans était bien organisé, avec des rencontres et des débats ».
En 2014, Mgr Charles Morerod a donné des directives pour la confirmation, proposées par la Commission diocésaine de la catéchèse (CDC). Dans ce document on lit entre autres qu’il est important « d’accueillir et d’entendre toute demande d’une personne qui désire recevoir le sacrement de la confirmation, à tous les moments de la vie sans privilégier un âge particulier ». Il s’agit là de décloisonner la réception d’un sacrement lié à un degré scolaire.
Le nouveau parcours propose de vivre une catéchèse de type catéchuménal « parce qu’il adopte une manière particulière de conduire les personnes : il permet déjà de vivre d’un sacrement tout au long du chemin qui conduit à sa célébration ». Et finalement les confirmands ne doivent pas vivre en marge de la communauté paroissiale ; au contraire, ils sont « accompagnés par une communauté de croyants : la communauté locale, des accompagnants, des aînés dans la foi, les parrains et marraines et les familles », car comme le dit notre évêque « cet accompagnement favorise une vie priante et célébrante en Eglise ».
Elisa et Carlos ont reçu la confirmation à St-Paul il y a deux ou trois ans. Ils se montrent reconnaissants envers une Eglise qui les accueille davantage comme des jeunes au seuil de l’âge adulte plutôt que comme des adolescents qui arrivent au terme de l’enfance. Et la différence, à cet âge-là, ça compte !
« J’ai suivi le parcours à St-Paul, de 14 à 16 ans. Avoir entrepris ce chemin à cette période m’a permis de réaliser l’importance de m’engager pleinement dans la vie chrétienne. Depuis ma confirmation, ma foi dans le Seigneur n’a cessé de grandir ; j’accorde une place bien plus importante à Dieu que précédemment, et je suis plus engagé dans la communauté (JMJ, veillées de prières de Taizé, création d’un groupe de jeunes. » Carlos
« 16-17 ans, c’est le moment où notre identité se cristallise. C’est l’âge où l’on essaie de savoir sur quoi on veut être comme les autres, ou au contraire unique… Bref, le moment idéal pour reprendre son chemin vers Dieu, et aussi pour réaliser à quel point il nous rend meilleurs. C’est un trésor que d’avoir un tel Ami, qui nous aime, nous pardonne, nous montre comment devenir la meilleure version de nous-mêmes. Pour moi, une des plus belles choses de la confirmation a été d’être entourée de gens drôles, actifs, motivants et pleins d’amour ! Cela m’a rendue exigeante, envers moi-même, et aussi envers ceux qui m’entourent. » Elisa
Par Thierry FouetPendant que les théologiens cherchaient à mettre Jésus en formules, Jésus est passé par le chemin des pauvres, par la petite porte de derrière, celle qui donne sur le jardin de la musique. Le chemin de la respiration et des battements de cœur. Alors n’ayez plus peur ! Ne restez plus raides et engoncés. Pour dire Jésus on n’est pas obligé de prendre des airs de professeur. On ne dit pas seulement Jésus avec ce que l’on sait, mais aussi avec ce que l’on sent et ressent. On n’a pas forcément besoin d’ennui pour dire Jésus. Ce dernier n’est pas seulement une réponse, des livres, des thèses, des concepts, Jésus c’est aussi une célébration. Il y a le psaume qui traverse les déserts et soulève les montagnes, le chant qui dit « je t’aime » comme un bouquet de fleurs… l’hymne qui allume l’adoration et grandit l’homme… Le peuple qui chante en chœur et qui du coup devient un peuple communiant ses voix et son souffle afin de communier les cœurs… ce chant qui me réveille et me rend mes racines, ce chant qui m’emmène au plus profond, au plus creux de moi et me met les pieds dans les pas du peuple de Dieu…
Alors aujourd’hui, ne laissez pas seulement la musique et ses fêtes se réfugier au fond des bistrots, au coin des rues, sous les granges et au fond des cours. Ouvrez, ouvrez en grand les portes de l’église mais surtout le cœur des chrétiens. La musique dit les cœurs amoureux, les cœurs battants : pourquoi faudrait-il interdire aux chrétiens d’être amoureux de Dieu ? Pourquoi faudrait-il les empêcher de se retrouver fraternels en chanson ? Pourquoi faudrait-il que les chrétiens laissent la musique et ses fêtes à la porte de leur église ? Comme si chaque messe, chaque liturgie, chaque célébration, chaque prière n’étaient pas chaque fois une fête en musique ?
Par Pascal Bovet
Photo: DRLa question est lancinante et varie selon les diocèses, les mouvements d’Eglise et les théologies ambiantes.
J’ai reçu le sacrement de la confirmation à l’âge de 13 ans, en même temps que mon frère qui en avait 8. C’était avant le Concile. Puis, comme curé de paroisse, j’ai vu les demandes de confirmation diminuer de moitié ; à certains endroits, on passait à une confirmation accompagnant l’adolescence ou même la jeunesse.
Y a-t-il un âge pour confirmer ? La tradition latine retient l’âge de discrétion comme point de référence, le même que pour l’eucharistie (CEC No 1307). Cette conception privilégie ce que fait Dieu : Il donne sa grâce et qui peut le limiter ? Mais peut-on encore parler de la confirmation comme sacrement de la maturité chrétienne ?
Si l’on pratique le baptême des petits enfants, un espace doit être réservé au baptisé pour recevoir cette grâce supplémentaire de manière choisie, participative et mature.
S’il est difficile de déterminer fermement l’âge de la confirmation, il est permis de douter que le critère officiel soit suffisant et justifié dans notre contexte.
Je comprends donc une confirmation précoce mais je préfère une démarche mature pour accéder au sacrement de la maturité chrétienne.
Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude GadmerY a-t-il un stade de sa vie de croyant-e où l’on peut se dire adulte dans la foi, comme l’on dirait d’un actif qu’il est professionnel de son métier parce qu’expérimenté ? A fréquenter la variété quasi infinie d’une paroisse populeuse et active, le curé que je suis en douterait parfois devant les questions posées : « A quelle heure est la messe de minuit (sic) ? », ou « Pourquoi y a pas de messe ce matin (Vendredi saint), les prêtres ne sont jamais dispo quand il le faut ! »… et j’en passe des vertes et des pas mûres.
Mûr, justement, ne devient-on jamais adulte dans le domaine de la foi ? E. Erikson, psychologue du comportement (1902-1994), a établi huit stades de la croissance humaine, de la naissance à la mort. Et ce n’est, selon lui, qu’au sixième stade que l’on parvient à une certaine maturité, notamment de sa foi ! Intéressant. Quel est-il ? Celui qui, après les étapes d’apprentissage de l’espoir, de la volonté, de la conviction, de la compétence et de la fidélité, se caractérise comme étant… celle de l’amour, où se résout la question de l’intimité à vivre seul-e ou en duo. Cette sixième étape commence vers 18 ans. Auparavant, le « maturant » a répondu aux questions : qui suis-je et où vais-je ? (12-18 ans), suis-je capable ou pas ? (6-11 ans), suis-je bon ou mauvais ? (3-6 ans), suis-je compétent seul ou dépendant des autres ? (18 mois-3 ans) et, le premier stade (0-18 mois) : puis-je faire confiance à la vie ou pas ? Tout un programme…
Donc, on ne serait adulte dans sa foi que vers la quarantaine, et surtout après avoir répondu personnellement aux questions susmentionnées ! Ce n’est donc pas en fonction d’une tranche d’âge, mais en mesure de ses réponses que sa croissance est avancée…ou pas. Et ce, indépendamment de son âge effectif !
Grâce à Erikson, on peut dès lors se demander si la première des communions ou la confirmation pourraient être proposées, préparées et vécues en fonction de son stade de croissance plutôt que d’un scolaire enchaînement détaché de sa maturation…
A quel âge peut-on recevoir tel ou tel sacrement? Poser la question en terme d’âge est déjà une façon de verrouiller la réponse. Car si notre carte d’identité indique l’âge de nos artères, c’est la profondeur de notre foi et la valeur de nos actes qui indiquent notre maturité chrétienne. Et c’est plutôt de cet âge-ci dont il s’agit quand on parle de limite inférieure de réception des sacrements.
Par Vincent Lafargue
Photos : Jean-Claude GadmerSi la question de l’âge de réception est bien fixée canoniquement pour les sacrements de l’engagement (ordre dès 25 ans et mariage dès l’âge autorisé pour le mariage civil dans le pays en question), ainsi que pour les sacrements de guérison (onction des malades dès la naissance en cas de danger, réconciliation dès l’âge dit « de raison » à 7 ans), il n’en va pas de même pour les trois sacrements, liés, dits de « l’initiation chrétienne » : baptême, eucharistie, confirmation.
Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg ainsi que le diocèse de Sion ont engagé tous deux une grande réflexion sur le sujet. Les deux visent les mêmes buts :
amener le catéchumène (la personne qui demande l’initiation chrétienne) à rencontrer véritablement le Christ à travers une catéchèse intergénérationnelle d’engendrement et de cheminement. Par voie de conséquence, il s’agit aussi d’arrêter de considérer le sacrement de confirmation comme un certificat de fin de catéchisme mais bien plutôt comme le début d’une vie chrétienne adulte, avec les devoirs que cela suppose.
Le chemin concret sera pourtant très différent selon que l’on se trouvera en Valais ou ailleurs en Suisse romande dans les années à venir.
LGF : êtes-vous prêts ?
Pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, la responsable de la catéchèse qu’est Fabienne Gapany repousse d’emblée toute question relative à un âge plancher. « Est-ce que la personne est prête ? » dit-elle. Voilà la vraie question. Cela suppose une tout autre vision de la catéchèse que les vieux manuels de grand-papa en forme de questions-réponses. Il ne s’agit pas d’avoir le maximum de bonnes réponses à une série de questions dogmatiques, mais bien de répondre personnellement à UNE SEULE question : suis-je prêt ? Ai-je envie de recevoir l’initiation chrétienne ? Et si j’ai été baptisé dans ma petite enfance, suis-je prêt à communier à la table du Seigneur ? Est-ce que je comprends, au moins un peu, non pas les concepts compliqués qui tentent d’expliquer la présence réelle dans l’hostie mais bien QUI se trouve dans cet apparent morceau de pain ? Suis-je prêt à la rencontre avec le Christ, en somme ?
Bien plus que la messe
Pour la confirmation, même approche : suis-je prêt à vivre de ma foi chrétienne, à appliquer les préceptes de la lettre de Jacques qui rappelle que la foi sans les actes est morte ? Suis-je prêt, non pas à venir à la messe tous les dimanches tout en recommençant à médire de mon prochain dès ma sortie sur le parvis, mais bien à appliquer les commandements aussi en dehors de la messe dominicale, dans ma vie de tous les jours ? Suis-je prêt à témoigner du Christ par toute ma vie ?
Dès lors, parler d’âge nous emmène déjà dans la mauvaise direction. Il s’agit de parler de maturité. Chacune, chacun pourra alors décider de vivre le cheminement qui le mènera à confirmer son baptême, et les parcours de catéchèse seront aussi variés que les catéchumènes du moment. C’est un vrai défi, relève Fabienne Gapany, notamment pour nos catéchistes qui n’ont plus un seul programme, une seule méthode que l’on pourrait appliquer à tout le monde, mais qui vont devoir apprendre à écouter, à accoucher la foi présente en chaque catéchumène.
Sion : la confirmation comme cadeau pour la route
Mgr Lovey à l’écoute d’une jeune qui reçoit le sacrement du « premier pardon ».
Pour l’évêque de Sion, Mgr Jean-Marie Lovey, la confirmation ne doit pas être vue comme l’attestation d’une foi chrétienne adulte, mais bien comme le cadeau que Dieu fait à la personne qui confirme son baptême pour l’aider à cheminer et à devenir, à terme, un chrétien adulte. En ce sens, ce sacrement devrait être offert au plus grand nombre, sans dépendre d’un grand parcours de « vérification » des connaissances.
Aussi le diocèse de Sion proposera-t-il, à partir de la rentrée scolaire de cet automne, le sacrement de la confirmation dès l’âge de 11 ans. Mais ce sacrement sera suivi d’un parcours proposé jusqu’à la majorité et fait d’activités intergénérationnelles au cours desquelles les jeunes auront l’occasion de grandir dans leur foi.
Le tout pourra être ponctué par une profession de foi solennelle, devant la communauté, en fin d’adolescence, une fois le jeune prêt à rendre compte de l’espérance qui l’habite et de l’agir chrétien qui parsème ses journées.
Rencontres intergénérationnelles saisonnières
Mgr Lovey, dans les nouvelles orientations catéchétiques qu’il a promulguées tout récemment, insiste sur la transmission. La catéchèse d’un enfant commence bien avant sa naissance, lors de la préparation au mariage de ses parents.
A l’aide de quatre rencontres intergénérationnelles paroissiales par année, le diocèse de Sion espère que les fidèles prendront conscience que la catéchèse est l’affaire de tous, parents, grands-parents, parrains, marraines, et pas seulement une matière encore peu ou prou abordée à l’école en Valais.
Changer de paradigme
Les deux diocèses romands nous invitent donc à un réel changement de paradigme : ce n’est plus l’âge des artères qui est déterminant, mais bien celui de l’esprit. Et quand bien même, ce n’est pas parce que je ne connais pas forcément le dogme de la transsubstantiation sur le bout des doigts que je n’ai pas droit au cadeau de la grâce de Dieu. Au fond, ce serait faire bien peu de cas de cette grâce que de ne pas croire qu’elle va elle-même être un guide pour éclairer quelqu’un au sujet des mystères de la foi, et que leur totale compréhension préalable ne précède donc pas nécessairement la réception de cette force venue de Dieu.
Une méga-confirmation diocésaine
Suivant le modèle de plusieurs diocèses français, Mgr Jean-Marie Lovey a décidé d’une grande confirmation diocésaine à la Pentecôte 2018, histoire de permettre à celles et ceux qui seraient en parcours vers la confirmation tout en ayant dépassé l’âge de 11 ans de pouvoir vivre ce sacrement. Ce sont plus de 3000 confirmands qui sont attendus au CERM de Martigny l’an prochain pour un événement qui les marquera au moins autant que la petite croix d’huile que leur front recevra ce jour-là.
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