La garde pontificale à Sainte-Thérèse

Ah, le prestige de l᾿uniforme. Eh bien, nos paroissiens ont été servis dimanche 5 mars 2017 et les anciens gardes l᾿ont bien senti par le chaleureux accueil qui leur a été réservé par la communauté. En effet, ce jour-là, s᾿est tenue à Sainte-Thérèse l᾿assemblée générale des anciens gardes suisses de la section Lemania (Genève, Vaud et Bas-Valais). Leur présence à Champel ce dimanche mérite que l᾿on s᾿attarde sur leur histoire. Fondée en 1506 par le pape Jules II, qui fit appel aux mercenaires les plus renommés de l᾿époque, les Suisses. A cette époque, où il était normal d᾿être mercenaire, le noyau central des Alpes hébergeait un peuple de guerriers. Les premiers cantons suisses, avec environ 500᾿000 habitants, étant donné les conditions économiques précaires de l᾿époque, constituaient un pays surpeuplé. La pauvreté était grande et il ne restait donc qu᾿à émigrer et, le plus souvent, ces guerriers devenaient mercenaires.

Ce dimanche donc, une trentaine d᾿anciens gardes suisses assistait à la messe dite par l᾿abbé Thierry Fouet. Quatre d᾿entre eux étaient revêtus de l᾿uniforme traditionnel, dont un porte-drapeau. Comme à l᾿accoutumée, les textes habituels du deuxième dimanche de Carême étaient lus, seule la prière traditionnelle a été rajoutée à la liturgie. Cette prière rappelle le serment prêté lors de l᾿assermentation de nouveaux gardes : « Je jure de servir fidèlement, loyalement et de bonne foi, le Souverain pontife régnant, François, et ses légitimes successeurs ; de me dévouer pour eux de toutes mes forces, sacrifiant, si nécessaire, ma vie pour leur défense. J᾿assume les mêmes devoirs vis-à-vis du Collège des cardinaux durant la vacance du Siège apostolique. Je promets, en outre, au Commandant et aux autres supérieurs, respect, fidélité et obéissance. Je le jure, aussi vrai que Dieu et nos saints Patrons m᾿assistent. »

Une superbe profession de foi, qui pourrait, pourquoi pas, inspirer nos jeunes en quête d᾿absolu. A noter que nous avons déjà deux beaux exemples d᾿anciens gardes rien que dans notre paroisse : Gauthier Porot-Terme et Alain Miserez. A noter également que le plus jeune des anciens gardes suisses était, il y a encore un mois, sous les drapeaux au Vatican.

La Passion selon Marc – Une passion après Auschwitz

Création mondiale de Michaël Levinas pour les 500 ans de la Réforme 13 avril, cathédrale Saint-Pierre, Genève

La création mondiale de « La Passion selon Marc. Une passion après Auschwitz » aura lieu le mercredi 12 avril, à l’église Saint-François à Lausanne. Elle sera reprise le Jeudi saint 13 avril à la cathédrale Saint-Pierre, à Genève et le Vendredi saint 14 avril à la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg.

La création de la Passion selon Marc sera accompagnée d’un volume collectif publié aux Editions Beauchesne. Ce livre présentera les enjeux historiques, théologiques, philosophiques et artistiques du projet. Sous la direction de Pierre Gisel et Jean-Marc Tétaz, il réunira les textes des meilleurs spécialistes tels que Danielle Cohen-Levinas, John E. Jackson, Daniel Krochmalnik, Corinna Combet, Marc Faessler, Pierre-Olivier Léchot ou encore Christoph Wolff.

« La Passion selon Marc. Une passion après Auschwitz » reprend le texte intégral de l’évangile selon Marc, en l’occurrence les chapitres 14 et 15. Le récit de l’Evangile sera encadré par deux sections qui le placent dans la perspective de la Shoah. Une section introductive, en hébreu et en araméen, commencera par le Kaddish, chanté par les voix d’hommes du chœur accompagné par l’orchestre et l’orgue. Elle continuera par la prière pour les morts « El maleh Rachamim » et s’achèvera par la lecture de noms des victimes de la Shoah, dits par l’évangéliste sur fond de murmure orchestral et de psalmodie chantée par le chœur mixte. La section conclusive sera formée de poèmes de Paul Celan, qui commencera par « Espenbaum » : le fils pleure sa mère qui n’aura jamais de cheveux blancs.  Celan est un rescapé (alors que toute sa famille a été assassinée dans les camps nazis). Ses poèmes sont sans conteste l’expression poétique la plus forte qu’a trouvée la mémoire de la Shoah.

La Passion selon Marc de Michaël Levinas sera créée par l’Orchestre de chambre de Lausanne et l’Ensemble Vocal de Lausanne. Reconnu internationalement dans les domaines de la création et l’interprétation, le double profil de pianiste et de compositeur confère à Michaël Levinas une singularité très remarquée au sein de la vie musicale française et internationale.

Les cloches

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer

Eglise de Cottens (FR) avec clocher ouvert, inauguré en 1956.
Eglise de Cottens (FR) avec clocher ouvert, inauguré en 1956.

Ce n’est certes pas le principal élément d’une église, mais bien le plus bruyant. La mise en place des cloches se fait en dernier dans une construction et il arrive que, si les sous viennent à manquer, les cloches patientent.

Quand l’église est au milieu du village, les cloches prennent tout leur sens: marquer l’avancement du temps et cadrer certaines activités. Elles appellent à la prière matin, midi et soir, par la sonnerie de l’angélus.

Elles convoquent la communauté au rassemblement pour les offices, autrefois multiples, le dimanche.

Dans certaines communes, elles annoncent encore la fin du travail le samedi soir… alors que les usines ont fermé leurs portes depuis 24 heures…

Les cloches annoncent ou soulignent des évènements comme les décès, mariages ou baptêmes. Avant l’arrivée des sirènes, elles donnaient l’alerte en cas d’incendie, et, à certains endroits, la dernière sonnerie signifie le couvre-feu.

Perchées en un endroit inaccessible au public, elles font mémoire silencieusement de leur origine inscrite dans le bronze et ternie par le temps.

« Moi, Catherine, je sonne les heures heureuses. Mon parrain est François Duriaux, bienfaiteur de la paroisse, et ma marraine est Joséphine Marchon, dite aux-Blancs. Je suis montée en ce lieu dans la liesse de la paroisse conduite par le révérend curé Camille Cosandey en ce jour de Pentecôte, 2 juin 1865. Paix à ceux qui entendent ma voix ! »

Les moyens techniques modernes ont enlevé un des aspects utilitaires des cloches ; il ne leur reste souvent que la fonction liée aux offices. Le charme de leur sonnerie n’est plus apprécié avec la même unanimité.

En librairie – mars 2017

Par Claude Jenny, avec Sœur Gabriela Enasoae, libraire à la Librairie Saint-Augustin de Saint-Maurice

Un CD

cd_athanasiades« Les bis » de Georges Athanasiadès

Ce CD est presque un miracle ! Immobilisé de longs mois par la maladie, le célèbre chanoine organiste agaunois a tant voulu rejouer sur « son » orgue de l’abbaye qu’il y est parvenu. Le talent étant acquis, il n’y a qu’à se laisser charmer par cette sélection des grandes œuvres qu’il a choisies de rejouer. Superbe !

Des livres

« Tu as couvert ma honte »

Religieuse dominicaine, médecin dans une prison française, Anne Lécu a reçu le Prix du livre de spiritualité Panorama/La Procure 2016 pour son dernier ouvrage « Tu as couvert ma honte ». Un livre sur la honte ? Non, répond-elle, « mais sur la délicatesse de Dieu qui la recouvre. Mon propos est de tourner notre regard vers Dieu et de le détourner de ce qui nous rabaisse ».

 

« Eglise et immigration : le grand malaise »

Sous-titre : « Le Pape et le suicide de la civilisation chrétienne. » Le livre qui dérange, de Laurent Dandrieu, tiraillé comme de nombreux chrétiens entre les paroles « portes ouvertes » de François et le besoin de protéger son identité. Ou comment concilier ouverture  et défense de la civilisation européenne. Un livre qui interpelle au bon moment.

la-priere_ok« La prière dans tous ses états »

Vous aimeriez prier, mais vous ne savez pas ! Vous priez, mais vous aimeriez prier mieux ! L’abbé Joël Pralong publie un de ces petits livres qui font mouche. Avec « La prière dans tous ses états – initiation pour tous », il raconte le parcours d’un jeune de 25 ans.

« La vérité sort de la bouche des enfants… »

… mais pas seulement ! Le dessinateur Guézou vient une nouvelle fois nous titiller, avec son dernier album,
à travers des propos d’enfants joliment illustrés qui viennent nous rappeler des vérités… pas si enfantines que ça !

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Jeux et activités

Par Agnès Ançay

Pour vivre ce temps de Carême et en découvrir ou redécouvrir le sens, voici quelques jeux* ou activités proposés. Bon temps de Carême à chacun.

*Tirés des sites : www.idees-cate.com, www.eveil-foi.netQu’est-ce que le Carême ?
Complète ce texte avec les mots suivants: volonté, quarante, Amour, mercredi, cœur, cendres, Cendres, vie, revenir, mains, transformer, front.

Le Carême commence le____________ des ______________.

Le Carême dure _____________ jours.

Le premier jour de Carême nous recevons des____________ sur notre ___________ ou dans nos _______________. Cette cendre dit que notre _________ est parfois triste, grise et éloignée de l’Amour divin. Mais notre présence est signe de notre  ____________ de changer de vie. Nous désirons ____________ à Dieu avec toute la force de notre_____________. Le temps du Carême est un temps pour se laisser ___________ par l’____________ de Dieu.

Réponses jeu qu’est-ce que le Carême ?

Le Carême commence le mercredi des Cendres.

Le Carême dure quarante jours.

Le premier jour de Carême nous recevons des cendres sur notre front ou dans nos mains. Cette cendre dit que notre vie est parfois triste, grise et éloignée de l’Amour divin. Mais notre présence est signe de notre volonté de changer de vie. Nous désirons revenir à Dieu avec toute la force de notre cœur. Le temps du Carême est un temps pour se laisser transformer par l’Amour de Dieu.[thb_image image= »1336″]

Hommage à Frida Rohrbach

La joie de vivre et le plaisir de rendre service.

Les paroissiens de Saint Robert ont été nombreux à dire au revoir à Frida Rohrbach jeudi 26 janvier 2017. «Réjouissons-nous avec elle qui entre au paradis» nous a dit l’abbé Emilien qui a célébré la messe des funérailles avec le Père Marc. Une cérémonie comme l’avait souhaitée Frida dans ses dernières volontés, «simple, pas triste mais sereine» avec ce chant à la fin de la messe: Trouver dans ma vie Ta présence, tenir une lampe allumée, choisir d’habiter la confiance, aimer et se savoir aimé. Elle avait souhaité aussi «Qu’on ne parle pas de mes épreuves et de mes échecs, j’en ai eu comme tout le monde, mais plutôt de ma joie de vivre et de mon plaisir à rendre service».

Par Françoise de Courten
Photo: Walter HauserNée dans le Haut-Valais en 1921, Frida était une personne courageuse et joyeuse qui a marqué la paroisse. Toujours à vélo, elle se rendait par tous les temps, de jour comme de nuit, jusqu’à 88 ans, à Saint Robert. Membre du conseil pastoral et du groupe liturgique, elle était présente lors de tous les événements, grands ou petits, qui ont jalonné la vie des paroissiens. Des plus jeunes aux plus anciens, nous avons tous apprécié ses talents de fine cuisinière. Les « coquins » de Frida, c’était Noël dans les cœurs !

Les quinze prêtres du décanat savouraient avec grand plaisir le repas que Frida leur offrait chaque année le jeudi saint, dans l’esprit de l’Evangile (« Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir » Mathieu 20-27), sa manière à elle de les remercier pour leur engagement au service de l’Eglise.

Elle participait aussi aux rencontres de l’association « Foi et Lumière » réunissant des jeunes handicapés et leurs familles pour partager l’amitié, prier ensemble, fêter et célébrer la vie.

Pendant les 65 années qu’elle a consacrées à la paroisse, « sa famille spirituelle », elle nous a donné l’exemple d’une foi solide et authentique : une leçon de vie.

Pour se souvenir de Frida, le mieux est encore de lui laisser la parole. Lors de la Journée des laïcs en février 2000, elle nous avait donné ce témoignage :

Pour moi l’âge de la retraite est un temps béni que je vis à 100 à l’heure avec la fougue de mes 20 ans. Il y a encore plein de choses à faire et le temps file inexorablement. Mais j’ai une santé à toute épreuve, des enfants et des petits-enfants. Ils sont ma continuité et ma joie.

Je suis membre d’une paroisse où il fait bon participer et s’engager avec des paroissiens jeunes ou moins jeunes, que j’aime et qui me le rendent bien.

J’ai le temps. C’est si agréable à dire quand on vous demande une présence, une participation ou un service. Eh bien, moi, j’ai 24 heures chaque jour. J’ai le temps de faire partie de l’un ou l’autre groupe de la paroisse, j’ai le temps pour un service par-ci par-là. J’ai le temps pour l’imprévu qui se présente et aussi le temps pour le Seigneur. Ce temps nous manque si souvent pendant les années actives. Comme le Seigneur est patient, il est parfois le dernier servi.

Maintenant, j’ai le temps de participer aux célébrations et aux prières communautaires. J’ai le temps pour la prière individuelle et la prière silencieuse qui est peut-être la plus belle quand on écoute parler le Seigneur.

Quand on a la foi, la santé, qu’on aime et qu’on est aimé, la vie ne peut être que belle. Je remercie le Seigneur pour tout ce qui embellit et enrichit l’automne de ma vie. Chaque jour je m’émerveille d’être là à faire un pas à la rencontre du Père.

Après la retraite active viendra le temps de lâcher prise. Je le sais, c’est incontournable. Je suis optimiste. Je crois qu’il y aura encore quelque chose à faire pour ceux qui ont la sagesse de lâcher prise, de laisser s’en aller les rêves inachevés. Pour ceux qui ont été contraints par la maladie et les infirmités de l’âge, et pour ceux qui voient se pointer ce spectre à l’horizon, comme pour les plus faibles et les plus fragiles, il restera quelque chose à faire sur les sentiers du Seigneur. Je me souviens de ma mère qui à 92 ans disait : « Je ne peux plus prier, je perds toujours le fil. » Un jeune prêtre lui a répondu alors avec conviction : « Ne vous fatiguez plus avec ces paroles. Reposez-vous sur le cœur de Jésus et tenez-Lui compagnie en silence. »

C’est la plus belle prière et ça c’est à la portée de tous. On ne peut pas se rapprocher plus du seuil pour faciliter le dernier pas.

Frida Rohrbach – février 2000

«Vivre l’Evangile et agir ensemble»

Remise du «Label œcumenica» lors d’un événement musical et festif

Le 23 mars 2016, le comité de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse (CTEC.CH) a octroyé le «Label œcuménique» à deux projets en Suisse romande1. Ce label, certifiant un œcuménisme exemplaire, sera remis le 1er avril aux «Rencontres œcuméniques de Carême» de la région franco-suisse entre Arve et Lac et à « L’aumônerie œcuménique des prisons » de Genève lors d’un événement œcuménique festif et musical à la Salle communale de Chêne-Bougeries2.

Par Karin Ducret, pour le comité d’organisation des «Rencontres œcuménique de Carême»oecumenicaOecumenica est un label de qualité national attribué pour distinguer et mettre en évidence des projets par rapport à l’œcuménisme. Il met aussi en évidence les lignes directrices de la Charta œcumenica3 signée par les principales Eglises de Suisse. Le label encourage enfin les Eglises à poursuivre le chemin de l’unité, car malgré les différences issues des traditions, des actions communes sont possibles !

« Rencontres œcuméniques de Carême » : le temps de Carême ancré dans la réalité. Depuis 1976 les paroisses catholiques, protestantes et évangéliques de la région franco-suisse entre Arve et Lac organisent deux soirées-conférences sur des thèmes spirituels ou sociologiques, animées alternativement par des théologien-ne-s, sociologues, auteur-e-s protestants et catholiques, et une troisième rencontre proposant une célébration, une table ronde ou un événement culturel. Les thèmes relèvent de la société, des religions, de la foi, de l’économie, de la politique.

« L’aumônerie œcuménique des prisons » de Genève : l’action est principalement portée par les Eglises catholique romaine, protestante, catholique chrétienne, avec en appoint l’Eglise orthodoxe roumaine,  l’Armée du Salut et les Adventistes. Avec la devise « privé de liberté… mais libre d’être écouté », les aumôniers offrent quotidiennement un espace d’écoute, de prière et d’accompagnement spirituel, en plus de messes et cultes en alternance, chaque dimanche, ainsi que des célébrations œcuméniques aux grandes occasions. Les aumôniers offrent une présence humaine aux détenus.

 

1 Informations tirées de l’article « relation d’aide – débat de société » par Christiane Faschon, secrétaire générale de la CTEC dans http://www.agck.ch/fr/accueil/349-relation-d-aide-debat-de-societe
2 Evénement œcuménique festif et musical avec le chœur gospel Singing Friends ainsi que Michel & Sophie Tirabosco à la salle communale de Chêne-Bougeries. Route de Vallon 1, tram 12 arrêt Grange-Falquet. Parking sur place
3 http://www.ceceurope.org/wp-content/uploads/2015/07/Charta_Oecumenica_FR.pdf[thb_image image= »1490″]

Tous disciples d’Emmaüs

Par Geneviève de Simone-CornetNous cheminons vers Pâques, la fête du passage. Passage de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, du doute à la foi. Longue route que ces quarante jours du carême qui nous liment, nous érodent, nous taillent pour que nous devenions toujours plus semblables à Jésus. A Noël, il s’est mis en chemin d’humanité avec nous pour vivre au plus près nos joies et nos détresses, nos questions et nos espoirs. Durant ce carême, il est au désert avec nous. Jour après jour. Viendra la Semaine sainte, la grande semaine : là, il nous précédera pour frayer le passage à la lumière dans toutes les obscurités du monde. Et les nôtres. Lent travail, à recommencer sans cesse, jusqu’à la fin du monde.

N’est-ce pas le sens du récit des disciples d’Emmaüs, ces deux hommes rejoints à l’improviste par un inconnu ? Ils quittent Jérusalem ruminant leur déception – qu’attendre encore de ce Jésus qui s’est laissé condamner et crucifier ? Un Messie ? Allons donc ! –, bien décidés à rentrer chez eux, à reprendre leurs habitudes. « Ils avaient rebouché le trou / à l’intérieur d’eux-mêmes », écrit le poète Jean-Pierre Lemaire. Finis l’ouverture, l’attente, le risque ! Morte l’espérance ! Comme ce Jésus qui leur avait promis monts et merveilles…

Seulement, ils sont en route. Et il y a cet inconnu… Intéressante, tout de même, sa façon de les questionner. Et de leur parler des Ecritures alors que le soir tombe : il trouve « des mots comme des lampes », dit le moine poète Gilles Baudry. Alors, poursuit Jean-Pierre Lemaire, « quelque chose en eux remua profondément ». A l’auberge, il disparaît. Non sans avoir, cheminant puis demeurant avec eux, élargi leur vie : « Ils s’aperçurent qu’en eux-mêmes le trou était ouvert ».

Alors, oui, ils peuvent repartir vers Jérusalem. Il s’est passé quelque chose. De l’ordre de l’intime. Le Sauveur est venu habiter leur terre intérieure pour la libérer. C’est là qu’il travaille, et son Royaume est au-dedans. Les disciples d’Emmaüs c’est moi, c’est toi, c’est nous. C’est tant de nos contemporains enfermés dans la nuit du doute, de la peur, de la souffrance. Tous rejoints par un Dieu qui fait route et demeure avec eux. Alors, quand nous fêterons Pâques, ne l’oublions pas : le passage que le Christ est venu inaugurer est offert à tout homme; et la route d’Emmaüs fait de nous des disciples. Si nous le laissons déboucher le trou.

Saint Joseph, qui es-tu?

En ce mois de mars, regardons qui est saint Joseph. Homme silencieux, discret et humble de l’Evangile; il est à la fois un époux, un père, un artisan et un saint. C’est avec ces qualificatifs que nous souhaitons vous présenter saint Joseph.

Par François Perrosetdsc_3709Un homme : bien que qu’il soit silencieux, le personnage de Joseph est mentionné à dix-neuf reprises dans l’Evangile. Il ne parle pas, mais il agit, il fait ce que l’ange lui prescrit. En effet « ce premier il fit devient le commencement du chemin de Joseph »1. C’est un homme, dans toute sa masculinité, issu de la lignée de David (cf Lc 3, 23-38 ; Mt 1, 1-17). Si nous pensons au texte de la Genèse, Dieu a créé l’homme et la femme, c’est-à-dire qu’il y a une différence sexuelle. Jean-Paul II a écrit « l’homme (adam) créé du limon du sol est défini comme homme (is = mâle) seulement après la création de la première femme »2. Cela signifie que Adam a besoin du vis-à-vis d’Eve pour pouvoir se définir comme un homme masculin. De même Joseph a besoin de Marie pour être un homme viril.

Un époux : le mariage de Marie et Joseph ne nous est pas raconté dans la Bible. Nous savons que l’un et l’autre étaient promis en mariage. (cf. Mt 1). Il s’agit d’une première partie du mariage – des fiançailles. Car dans le peuple hébreu le mariage se concluait en deux étapes « on célébrait d’abord le mariage légal (vrai mariage) et c’est seulement après un certain temps que l’époux faisait venir l’épouse chez lui »3. Aussi « C’est dans ce laps de temps que Marie se trouve enceinte »4. A propos de Marie et Joseph, Jean-Paul II a écrit « voici qu’au seuil du Nouveau Testament comme à l’entrée de l’Ancien se dresse un couple. Mais, tandis que celui d’Adam et Eve fut la source du mal qui a déferlé sur le monde, celui de Joseph et de Marie est le sommet d’où la sainteté se répand sur toute la terre »5.

Un père : Joseph est le père putatif, c’est-à-dire qu’il devient le père adoptif de Jésus. Lors du songe, Joseph a la mission de donner le prénom de Jésus à l’enfant (cf. Mt 1, 25). Ainsi « en nommant l’enfant, rôle réservé au père, il l’adoptera »6. Rappelons nous que « saint Joseph a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité c’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption […] »7. Joseph est donc le père terrestre de Jésus, qui va l’accompagner dans sa croissance et son éducation. C’est lui qui se fera du souci lorsque Jésus, âgé de 12 ans, restera au temple de Jérusalem.

Un artisan : toute l’enfance et la croissance de Jésus ne nous sont pas racontées. Jean-Paul II a écrit : « une des expressions quotidienne de cet amour dans la vie de famille de Nazareth est le travail »8. Bien qu’il soit issu de la noble lignée de David, Joseph exerce l’humble métier de charpentier, un artisan au sens du mot grec « tekton ». Le travail – manuel ou intellectuel – permet « la sanctification de la vie quotidienne, à laquelle chacun doit s’efforcer en fonction de son état […] »9. Lors de la fête de Saint-Joseph travailleur, nous demandons à Dieu : « tu veux que l’homme par son travail te rende gloire en continuant ton œuvre […] »10. Ainsi notre travail doit permettre de glorifier Dieu.

Un saint : Joseph, un homme mais aussi un saint. Lors de la fête des Saints, à la messe nous disons : « Dans leur vie, tu nous procures un modèle, dans la communion avec eux, une famille et dans leur intercession, un appui »11. Joseph est aussi un modèle de prière. Jean-Paul II le décrit comme « un homme ouvert à l´écoute de Dieu dans la prière ». Aussi ne manquons pas d’invoquer saint Joseph dans notre prière, en particulière pour le travail, la famille et la vie de couple.

 

1 Jean-Paul II, Redemptoris custom
2 Jean-Paul II, A l’image de Dieu homme et femme, Cerf, 1980, p. 42
3 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 17
4 Les Evangiles : textes et commentaires, Alain MARCHADOUR, Bayard, 2001.
5 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 7
6 Les Evangiles : textes et commentaires, Alain MARCHADOUR, Bayard, 2001.
7 Jean-Paul II, Redemptoris custos, n° 4
8 Jean-Paul II, redemptoris custos, n° 22
9 Jean-Paul II, redemptoris custos, n° 22
10 Missel romain, Fête de Saint Joseph travailleur.
11 Missel romain, préface des saints.

Sens biblique de la bénédiction

Texte et photo par Bruno Sartoretti

Icône de la protection de Jérusalem, Jérusalem.
Icône de la protection de Jérusalem, Jérusalem.

La bénédiction n’évoque souvent que les formes les plus superficielles de la religion, formules marmonnées, pratiques, vides de sens auxquelles on tient d’autant plus qu’on a moins de foi. Pourtant, le dernier geste visible du Christ sur la terre, celui qu’il laisse à son Eglise et qu’a fixé l’art chrétien de Byzance et des cathédrales, est sa bénédiction (Lc 24, 50ss). La bénédiction est un don qui touche à la vie et à son mystère, et c’est un don exprimé par la parole et par son mystère. La bénédiction est parole autant que don, diction autant que bien (grec : eu-logia, latin : bene-dictio, français : éloge ou bénédiction) parce que le bien qu’elle apporte n’est pas un objet précis, un don défini, parce qu’il n’est pas de la zone de l’avoir mais de l’être, parce qu’il ne relève pas de l’action de l’homme mais de la création de Dieu. Bénir, c’est dire le don créateur et vivifiant, soit avant qu’il se produise, sous la forme d’une prière, soit après coup, sous la forme de l’action de grâces.

La bénédiction étant à la fois chose donnée, don de quelque chose et formulation de ce don, trois mots l’expriment : le substantif beraka, le verbe barék, l’adjectif barûk.

– Bénédiction (beraka) : Même en son sens le plus profane, le plus matériel, celui de « cadeau », le mot comporte une nuance très sensible de rencontre humaine. Les présents offerts par Abigaïl à David (1S 25, 14-27), par David aux gens de Juda (81S 30, 26-31), par Naaman guéri à Elisée (2R 5, 15) par Jacob à Esaü (Gn 33, 11) sont tous destinés à sceller une union ou une réconciliation. Mais les emplois de loin les plus fréquents du mot sont en contexte religieux : même pour désigner les richesses les plus matérielles, si le mot de bénédiction est choisi, c’est pour les faire monter à Dieu et à sa générosité (Pr 10, 6-22 ; Si 33, 17), ou encore à l’estime des gens de bien (Pr 11, 11 ; 28, 20 ; Si 2, 8). La bénédiction évoque l’image d’une saine prospérité, mais aussi de la générosité envers les malheureux (Si 7, 32 ; Pr 11, 26) et toujours de la bienveillance de Dieu.

– Bénir (barék) : Le verbe comporte une gamme d’emplois très étendue, depuis le salut banal adressé à l’inconnu sur la route (2R 4, 29) ou les formules habituelles de courtoisie (Gn 45, 7-10 ; 1S 13, 10) jusqu’aux dons les plus hauts de la faveur divine. Celui qui bénit est le plus souvent Dieu, et sa bénédiction fait toujours jaillir la vie (Ps 65, 11 ; Gn 24, 35 ; Jb 1, 10). Aussi seuls les êtres vivants sont susceptibles de la recevoir ; les objets inanimés sont consacrés au service de Dieu et sanctifiés par sa présence, mais non pas bénis.

– Béni (barûk) : Le participe barûk est, de tous les mots de bénédiction, le plus fort. Il constitue le centre de la formule typique de bénédiction israélite ; « Béni soit… » Ni simple constatation, ni pur souhait, plus enthousiaste encore que la béatitude, cette formule jaillit comme un cri devant un personnage en qui Dieu vient de révéler sa puissance et sa générosité, et qu’il a choisi « entre tous » : Yaël, « entre les femmes de la tente » (Jg 5, 24) ; Israël, « entre les nations » (Dt 33, 24) ; Marie, « entre les femmes » (Lc 1, 42). Aussi fréquente et aussi spontanée que le cri : « Béni N… ! », la formule parallèle : « Béni Dieu ! » jaillit également du saisissement éprouvé devant un geste où Dieu vient de révéler sa puissance. Elle souligne moins l’ampleur du geste que son merveilleux à-propos, son caractère de signe. A nouveau, la bénédiction est une réaction de l’homme à la révélation de Dieu (Gn 14, 20 ; Gn 24, 27 ; Ex 18, 10 ; Rt 4, 14). La bénédiction est toujours confession publique de la puissance divine et action de grâces pour sa générosité.

Samedi 21 janvier 2017: célébration œcuménique de la semaine de l’unité des chrétiens

Par Michel Pannatier
Photos : Philippe EsseivaCette fois-ci, c’est Saint-Cergue qui accueillait dans sa chapelle Sainte Madeleine ses frères et sœurs de la communauté réformée.

Une quarantaine de fidèles, autant de réformés que de catholiques, ont entouré les dynamiques diacres Magali Borgeaud (communauté réformée) et Eric Moneron (communauté catholique). La célébration s’est déroulée dans une très bonne ambiance. Au début, en guise de bienvenue, tout le monde s’est salué. Un mur de 12 briques, représentant autant d’obstacles sur le chemin de la Foi, a été bâti pour être ensuite démantelé et transformé en une croix, symbole d’espoir. La célébration s’est achevée par un apéritif qui a permis de partager un moment convivial et informel.

Rétrospective du centenaire

Photo : IJE-Design, Manuel JubinDepuis le début de l’année, un coffret souvenir est en vente au secrétariat, au prix de Fr. 35.–.

Il contient :

• 1 DVD avec une rétrospective filmée des principaux événements de l’année jubilaire, notamment l’intégralité des homélies de Mgr Urban Federer lors de l’ouverture du jubilé, et de Mgr Charles Morerod lors de la messe solennelle du 21 juin 2015.

• 1 CD audio avec des extraits des moments musicaux marquants.

• 1 livret de présentation avec un résumé des 100 premières années de la paroisse, de la décision de sa création à nos jours.

Bénir

Par Thierry Schelling
Photo : DR
Bénir un malade, un enfant, un chapelet, un bâtiment, voire un champs, c’est lui vouloir du bien. Benedicere, dire du bien. Voilà quelque chose d’universel. Toutes les religions, en bénissant, veulent attirer la protection céleste sur le destinataire ; et toutes mettent à disposition des objets bénis : amulettes, rameaux, crucifix, Madones, images, vignettes.

Les gestes et formules des bénédictions sont des plus instructifs sur la Weltanschauung de la religion. Et c’est le corps humain qui est l’exécuteur universel de la bénédiction. D’ailleurs, toutes utilisent les mains pour bénir. Qui est une façon de disposer et d’« ordrer » êtres et choses les uns par rapport aux autres : il y a un aspect « cosmétique », embellissant, à bénir les animaux, les quatre points cardinaux, les eaux, les montagnes… Bénir, c’est tout bien faire pour une plus grande protection : un croyant, qu’il soit restaurateur napolitain, commerçant chinois, motard valaisan, ou un foyer en difficultés financière ou personnelle, un mourant ou des amoureux souvent demandent une bénédiction. Avec, parfois, une propension à l’exagération : ici, seul le clergé peut bénir; là, seul ce gri-gri portera bonheur.

Toutes les religions délimitent par des bénédictions l’espace – entre sacré et profane – et le temps propice à celles-là : le temps pascal, Ramadan, le matin… Ainsi, les religions répètent à la fois la largesse de Dieu sur le monde, et notre nécessité à se disposer pour recevoir Sa bénédiction : par la foi en Dieu qui est ultimement bon. En ce sens, il y a au moins une condition pour une « vraie » bénédiction : l’intention avec laquelle elle est demandée et pratiquée.

La bénédiction, praticable par tous ? Presque ; il y a des « experts », prêtres, chamans et autres moines, mais dans presque toutes les religions, toute personne bien intentionnée peut bénir sans autre une autre personne, tant il est vrai que ce sont les vivants qui sont à bénir, même lorsqu’ils présentent des objets aux mains du « bénisseur »… ou de la bénisseuse. Oui, bénir est une activité pour les deux sexes ! Bien des traditions religieuses ont la femme bénissant la terre, l’humanité, le monde : chamane iroquoise, Vierge de Fátima, Lakshmi ou Athéna… Et spécifiquement la mère. La bénédiction est féminine et matricielle.

Le Carême

Doris Buchard, Laurence Buchard et Monique Cheseaux se sont promenées dans les rues de Saillon pour interroger les personnes rencontrées, sur le thème du Carême.
Les questions de leur micro-trottoir étaient :
1) Faites-vous le Carême ?
2) Que représente-t-il pour vous ?
Nous pouvons découvrir ici les réponses obtenues tandis que Marie-Luce 
Crettenand nous donne son éclairage du Carême.

Par Marie-Luce Crettenand
Photos: Laurence Buchard 
Quèsaco
Carême, pour les plus grands, s’associe assez facilement avec… désert… 40 jours… jeûne… privations… chocolat, cigarettes, vin… Carême, mot difficile à prononcer pour nos petits, qui l’écorchent souvent avec délice ! Ils prononcent « Crème » ! Et si je suivais cette piste de douceur ? Prendre le Carême comme un temps pour me faire du bien ! Me faire du bien, en prenant ce temps pour être au calme et être très honnête avec moi-même. Faire un vrai nettoyage de printemps et vider ma pensée, ma vie toute entière et en réviser le contenu… Plus je fais le vide, mieux c’est… parce que je fais de la place pour que le neuf me remplisse… Que signifie pour moi vivre ? Où se trouve ma sécurité ? Ma foi est-elle dans les personnes ? Dans mon compte en banque ? Où est-elle enracinée et établie dans le Seigneur mon Dieu, la divinité en moi ? C’est lorsque je me sens complètement vide que je peux recommencer à me nourrir de ce qui est du niveau le plus élevé et m’est absolument nécessaire… C’est lorsque je me sens complètement vide que je ressens un profond désir de me laisser envelopper et remplir par Ta Paix et Ton Amour… C’est lorsque je me sens complètement vide que je peux t’accueillir Seigneur et mettre ma main dans la Tienne avec confiance et te dire : « Père, que Ta volonté soit faite » et T’entendre me souffler : « Car aime ! »
Par Nicole
Non, je suis catholique mais pas pratiquante.

Par Anne-lise
Oui, j’ai parfois des intentions mais je n’arrive pas au bout. Souvenirs qui nous laissent un fond de compréhension. Temps d’attente vers Pâques, attente du renouvellement du printemps.

Par Mireille
Ça dépend de la motivation. Ça paraît obligatoire car on m’a éduquée dans ce sens. Ça fait partie des habitudes.

Par Fabienne
Oui, c’est faire un effort important pour penser à Jésus qui a souffert. Pendant longtemps, nous avons suivi une démarche familiale mais depuis quelques années je continue seule.

Laurence et Joëlle
Laurence et Joëlle

Par Joëlle et Laurence
Non, j’ai fait une fois le Carême du stress pour rire et ça m’a donné l’occasion d’apprendre à le gérer différemment. Le Carême n’a pas de place dans notre vie mais cette période fait partie de notre histoire culturelle et historique.

Par Dolorès
Pas tellement, le Carême est un échec permanent. Et je préfère essayer de faire des efforts sur l’année. Des efforts obligés, sur un temps précis, je n’en ai pas envie.

Par Béatrice et Pierre
Non, je suis protestant et moi catholique non pratiquante. Le Carême est un jeûne avant Pâques, un souvenir du catéchisme.

Par Claude et Florence
Non, car nous sommes protestants. On a participé à l’inauguration de la chapelle de l’Ascension à La Tzoumaz. Le décorum des catholiques est admirable car c’est plus austère chez nous. Bonnes fêtes mais d’abord le Carême…

Par Marie-Jeanne
Non, prétexte pour des efforts sans but.[thb_image image= »1321″]

Les rituels de bénédiction

Par Olivier RoduitLes rites de bénédiction se sont développés très tôt. La pratique de l’Eglise est partie de l’exemple du Christ bénissant les personnes et les choses : les enfants, les apôtres, les pains, etc. Un premier florilège de bénédictions apparaît au début du IIIe siècle dans la Tradition apostolique d’Hippolyte. Dès le VIIIe siècle, en pays franc, de nombreux nouveaux rites apparaissent : la bénédiction des fruits nouveaux, des arbres, de l’eau pour asperger les maisons… Les livres du Moyen Age disent comment bénir certains aliments essentiels de la vie, comme l’eau, le sel et le pain.

Au XIIe siècle apparaissent les rituels paroissiaux qui sont de riches témoins des mentalités des populations dont ils ont sanctifié l’existence. Plus tard, les papes vont codifier et organiser les bénédictions. Le rituel de Pie XII (1952) présente 179 bénédictions dont 95 sont réservées aux évêques ou aux prêtres.

L’actuel Livre des bénédictions apparaît en 1984. Cinquante bénédictions sont rassemblées en quatre parties : les bénédictions des personnes, celles concernant les activités humaines, la bénédiction des objets contenus ou érigés dans les églises et celle des objets de dévotion. Le livre se termine sur une bénédiction donnée en action de grâce et une bénédiction pour des circonstances diverses.

Message pour l’année de la Famille

Au nom de l’équipe pastorale, Giraud Pindi, curé modérateur

Cette nouvelle année pastorale 2016-2017 est consacrée au thème de la famille pour, d’une part, relire et faire écho aux conclusions du Synode sur la famille selon l’Exhortation apostolique Amoris Laetitia (La joie de l’amour) et, d’autre part, pour donner aux familles de notre Unité pastorale la possibilité d’être au centre de nos prières dans la redécouverte du chemin de Foi, l’appel à la sainteté et la joie de l’amour. Nous aurons une attention particulière pour les familles qui traversent des épreuves et des crises profondes, car, comme le dit le Pape, « la beauté de la famille reste inchangée, malgré tant d’obscurités et de propositions alternatives : la joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Eglise ».

Je vous souhaite une fructueuse nouvelle année pastorale. Dieu vous bénisse !

Amoris Laetitia

up_icone_sainte_familleQu’est-ce qu’une famille?

Par Fabiola Gavillet
Photo : DR

La première référence que nous avons en tant que chrétiens est celle que nous offre l’image de la Sainte Famille avec Jésus, Marie, Joseph. Un enfant, une femme, un homme. Mais au-delà de cette image composée de trois êtres aux destins exceptionnels, il y a ce lien de bienveillance inconditionnelle, ce lien que crée le don de l’Amour, ce lien qui unit un ensemble de personnes quelles que soient les différentes formes de famille que l’on trouve dans nos sociétés. C’est ce lien, indéfectible, L’Esprit Saint, qui cimente ces êtres qui ont décidé de vivre et d’accomplir ce merveilleux projet.

Le chemin n’est pas toujours aisé. L’engagement et la bonne volonté qu’il exige se voient parfois mis à mal. Une chemin qui se voit parsemé d’embûches par le manque d’écoute, par des attentes irréalisables, par l’idéalisation des relations. Mais surtout par le manque de confiance, de confiance en soi, de confiance en l’autre, de confiance en Dieu.

Afin que toutes les familles puissent trouver une chemin de paix, pensons à la magnifique prière de notre pape François.

PAPE FRANÇOIS: Prière à la Sainte Famille

Jésus, Marie et Joseph

en vous nous contemplons la splendeur de l’amour véritable, à vous nous nous adressons avec confiance.

Sainte Famille de Nazareth, fais aussi de nos familles des lieux de communion et des cénacles de prière, des écoles authentiques de l’Evangile et des petites Eglises domestiques.

Sainte Famille de Nazareth, que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience de la violence, de la fermeture et de la division : que quiconque a été blessé ou scandalisé connaisse rapidement consolation et guérison.

Sainte Famille de Nazareth, que le prochain Synode des Evêques puisse réveiller en tous la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, sa beauté dans le projet de Dieu.

Jésus, Marie et Joseph écoutez-nous, exaucez notre prière.

Amen !

Eléments qui accompagneront le thème de l’année pastorale

1. Exposition des icônes de la Sainte Famille dans nos églises et chapelles.

2. Texte d’explication de l’icône de la Sainte Famille.

3. Mise à disposition au fond des églises et chapelles des icônes sur papier.

4. Prière de l’Unité pastorale pour les Familles.

5. Conférence sur l’exhortation apostolique du pape François « La joie de l’Amour » (3 mai 2017 à 20h à la Colombière).

6. Un ou plusieurs week-ends familles dans nos communautés (rallye, jeux, pique-nique, prières, animations musicales, etc.). Dates et événements seront annoncés ultérieurement.

7. Feuillet à thèmes à disposition des paroissiens sur les grands thèmes développés par le pape François en lien avec la famille.

8. Remise aux conseillers des communautés et des paroisses, aux coordinatrices et formateurs en catéchèse, aux membres de la pastorale familiale du document du pape François « Amoris Laetitia ».

9. Messe à Bonmont 2017 sur le thème de la famille.

François Rouiller

«Si nous tenons compte de la spiritualité des gens, nous sommes meilleurs dans la prise en charge des patients, affirme François Rouiller, responsable de l’aumônerie au CHUV à Lausanne. La spiritualité peut être une ressource, mais aussi une cause de détresse. Dans l’itinéraire thérapeutique du patient, nous pouvons mobiliser les ressources et tenir compte des détresses.»

 

Texte et photos par Véronique Benz
Il est 8h, François Rouiller arrive au CHUV. « La journée d’un membre de l’aumônerie du CHUV varie. Lors des journées de garde, l’accompagnant spirituel est présent de 8h le matin à 8h le lendemain matin », explique le responsable de l’aumônerie œcuménique. « A côté, il y a la journée normale, qui débute à 8h30 par un temps de méditation à la chapelle. Pour faire du soutien spirituel, nous devons nous ressourcer nous-mêmes. Il est important de s’enraciner dans sa propre spiritualité pour pouvoir être ouvert à celle des autres », souligne François Rouiller.

La méditation terminée, les membres de l’équipe d’aumônerie font du travail de bureau, lisent des articles pour leur propre formation, préparent les célébrations du dimanche ou participent à des colloques. En raison des soins, les accompagnants spirituels ne peuvent que rarement se rendre auprès des patients avant 10h.

François Rouiller est en charge d’un service de médecine interne, des soins intensifs et continus de pédiatrie. Revêtu d’une blouse blanche, François se rend dans le service de médecine. En arrivant à l’étage, il se dirige directement vers le bureau de l’infirmière chef, avec laquelle il passe en revue la liste des patients.

Le cœur de la journée

« C’est le médecin ou l’infirmier chef qui priorise avec nous les personnes qu’il est important de visiter. » Puis l’accompagnant spirituel se rend auprès des patients. « La visite aux patients est le cœur de notre journée. Nous sommes là pour découvrir ce qui fait l’essentiel chez l’autre. Chaque rencontre est un buisson ardent. Si le patient souhaite prier, alors nous prions avec lui. Mais la demande est assez rare. Les rites se situent souvent autour de la mort, bien qu’elle ne soit qu’une toute petite partie de notre travail », précise François Rouiller. Les entretiens terminés, l’accompagnant rédige une note pour le dossier du patient. « Nous inscrivons seulement les éléments essentiels et utiles pour les soignants, et avec l’accord du patient », insiste-t-il.

Au CHUV la spiritualité fait partie de la prise en charge globale du patient. « L’être humain est par essence spirituel, tout le monde a une spiritualité, mais plus de 80% des gens pensent que la religion n’est pas importante pour eux », explique François Rouiller. Le CHUV en tient compte en définissant la spiritualité à partir du STIV : Sens (quel sens le patient donne-t-il à sa vie, à ce qui lui arrive en ce moment ?), Transcendance (y a-t-il un lien à une transcendance, laquelle ?), Identité (aspects psychosociaux de l’identité, besoin de chacun de maintenir sa singularité, son identité) et Valeurs (les valeurs fondamentales pour lui : sont-elles connues et prises en compte par les soignants ?).

Interdisciplinarité

Les aumôniers sont rattachés à la direction des soins, au même titre que les infirmiers, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes ou les assistants sociaux. Ils participent aux colloques interdisciplinaires. « Aux soins intensifs de pédiatrie, nous avons un colloque par semaine. Dans un tel service, l’accompagnement de la famille est tout aussi important que celui du patient », commente François Rouiller. En me faisant visiter le service, il me montre une chambre, dans laquelle je ne peux évidemment pas entrer, mais qui est le lieu de vie depuis plusieurs semaines d’un enfant en attente d’une greffe du cœur.

« Nous sommes vraiment attendus dans les soins et auprès des médecins. Cette interdisciplinarité est pour nous un gros challenge. Nous sommes appelés à redéfinir le métier d’accompagnant spirituel dans les soins hospitaliers et à développer sans cesse nos compétences spécifiques. »

Il est 18h, François Rouiller a terminé sa journée. Avant que je le quitte, il insiste sur le fait que les aumôneries d’hôpitaux sont des lieux essentiels dans lesquels il faut investir en per­sonnel.

L’aumônerie du CHUV

L’aumônerie œcuménique du CHUV compte une vingtaine de personnes, pour 13,3 équivalents pleins temps (EPT). Laïcs, prêtres et pasteurs, tous sont des théologiens formés à l’accompagnement des personnes.

Biographie

François Rouiller est au service de l’Eglise depuis plus de 20 ans. Il a été engagé à l’aumônerie du CHUV en 2010. Il partage son plein temps entre la responsabilité du service (poste CHUV) et le travail d’accompagnement. 

Dieu dit du bien (Ephésiens 1, 3-14)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: 
Monika AcostaNous bénissons le Seigneur parce que c’est lui qui, le premier, « dit du bien » («benedicere» en latin ) sur nous.

La bénédiction se trouve au cœur de tous les sacrements, signifiée par l’imposition des mains qui manifeste le don de l’Esprit :

– le Père bénit le nouveau-né baptisé, pour lui donner sa vie ;

– le Christ bénit les confirmés et les rend semblables à lui (« Christ » veut dire « oint », marqué de l’huile, en grec) ;

– la Trinité nous accueille au repas de famille de l’Eglise qu’est l’eucharistie, pour nous donner le pain et le vin bénits, devenus corps et sang du Fils ;

– Dieu bénit le pénitent qui regrette ses péchés et reçoit le pardon ;

– il bénit le malade en lui offrant force et guérison du corps et du cœur par l’onction ;

– il bénit le diacre, le prêtre et l’évêque en faisant d’eux ses « porte-parole » et ses « lieutenants » le représentant en personne ;

– enfin le Seigneur source de tout amour bénit les couples mariés et les charge de témoigner de sa fidélité à la face du monde.

C’est la grande hymne de saint Paul aux Ephésiens qui est ainsi la matrice de toutes les bénédictions invoquées sur les personnes, y compris également dans les sacramentaux (sur les habitants d’une maison, les fidèles dans une église nouvelle, les propriétaires d’animaux, les utilisateurs d’un pont ou d’une moto…).

« Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. » (Eph 1, 3) Car le Seigneur nous a aimés de toute éternité, il nous a pensés avant même notre conception dans le sein de notre mère. Il nous a comme tous prédestinés à être saints, en sa présence. Sa volonté et son plaisir, c’est que nous soyons ses fils adoptifs, frères et sœurs de son divin Fils. Il nous a dévoilé son projet de salut, il nous y associe, car il veut rassembler tous les êtres humains en un seul peuple, par l’action de son Esprit. Et ceux qu’il a marqués du sceau de la promesse, les chrétiens baptisés, sont porteurs de cette bonne nouvelle pour l’ensemble de l’humanité (Eph 1, 3-14).

Un Carême pour faire tache d’huile…

Par Frédéric Monnin
Photo : LDD
Pour mon anniversaire, j’ai reçu beaucoup de cadeaux. En majorité matériels, souvent comestibles, mais pas seulement. Un en particulier…

Un bout de papier, dans une enveloppe que m’a donnée un jeune homme que j’ai accompagné voilà bientôt dix ans sur le chemin de la confirmation. De fait, ce qui pourrait passer pour anodin s’est révélé être l’un des cadeaux les plus précieux qu’on m’ait jamais fait.

Avec mes deux collègues animateurs, nous proposions aux jeunes de tirer au sort chacun un verset biblique, des petits papiers en forme de brioches – les « pains de la Parole » – et de le conserver durant leur parcour. Eh bien, ce jeune homme est venu, le soir de mon anniversaire pendant la messe et, en coup de vent, m’a tendu cette enveloppe en me souhaitant bonne fête. A l’intérieur, ce petit papier qu’il avait autrefois tiré au sort, avec ce verset : « Je ne t’abandonnerai pas tant que je n’aurai pas accompli ce que je t’ai promis. » (Gn 28, 15) Alors, quoi du Carême ?

D’abord, il nous faut constater que nous sommes parfois bien démunis du point de vue de la raison, lorsque nos yeux voient s’épanouir les fruits de ce que nous avons semé, il y a parfois bien longtemps. Dans un parcours de caté où l’on a cheminé ensemble a germé, puis grandi, une amitié qu’on ne saurait nommer autrement qu’amour fraternel. Et ce qui vaut pour ce jeune homme vaut pour beaucoup de mes amies et amis. Le cœur a ses raisons…

Et puis, ce verset biblique, ces paroles que Dieu adressa à Jacob lors de son fameux rêve, sont une promesse éternelle. Dieu nous donne gratuitement son amitié,
et si nous la transmettons à notre tour à nos proches, alors là, nous nous faisons des cadeaux inestimables, avec cet amour fraternel, ce « presque rien » qui en réalité est tout !

C’est le vœu que je formule pour notre Carême : cultivons notre amitié avec Dieu ! Elle fera grandir l’amitié que nous avons les uns pour les autres. Et de proche en proche, la Lumière jaillira ! N’est-ce pas précisément pour cela que nous sommes baptisés ?

Bon Carême !

Bénir, bene dicere, dire du bien!

Par Pierre-Georges Produit
Photo: BengailJ’aime la liturgie du premier de l’an, fête de Marie, Mère de Dieu. La première lecture de ce jour-là est tirée du Livre des Nombres 6, 22-27. Comme ce texte est court, il est bon de le retranscrire ici : « Le Seigneur parla à Moïse. Il dit : « Parle à Aaron et à ses fils. Tu leur diras : voici en quels termes vous bénirez les fils d’Israël : Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’Il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’Il t’apporte la paix ! » Ils invoqueront ainsi mon nom sur les fils d’Israël, et moi, je les bénirai. »

Dès le début de l’année, nous sommes donc invités à bénir et le Seigneur dit qu’il nous bénira à son tour. Dieu seul est source de bénédiction, mais Il passe volontiers par nous. Nous pouvons être ses instruments ! En bénissant autour de nous, nous déclenchons la bonté, la miséricorde, la sagesse et tous les dons possibles de Dieu sur les autres et sur nous… et sur le pays aussi ! Ce qui est quand même pas mal.

J’ai eu dans les mains, un jour, un livre intitulé « La puissance de la bénédiction », j’avais été émerveillé par les témoignages qu’il contenait. Oui, quand nous bénissons, nous ouvrons la porte à la puissance de Dieu. C’est vrai qu’aujourd’hui nous nous faisons rarement, voire plus du tout, instruments de bénédiction. Pourtant beaucoup d’entre nous se souviennent encore de parents, de grands-parents qui ne se gênaient pas de saluer et de remercier en disant simplement : « Dieu te bénisse ! » ou « Dieu te garde ! »

A l’opposé de la bénédiction, il y a la malé-diction. Ce matin même, je pensais à cela lorsqu’un ami m’a montré sur son iPhone des propos qu’il avait découverts sur internet relatifs aux prochaines élections au Conseil d’Etat. Disons que ça tirait plutôt du côté de la malé-diction que de la béné-diction ! Est-ce bon pour le pays ?

Mais bon, au petit café-croissant du matin, à l’apéro de midi ou du soir, est-ce que je ne me laisse pas, moi-même, aller une fois ou l’autre à une pique, à une remarque négative envers celui-ci ou celui-là ? Pas facile de toujours contrôler sa langue et son cœur. Alors ces jours prochains, je m’invite personnellement à essayer de bénir plutôt qu’à médire. Quant à vous lecteurs, vous  savez que si vous bénissez, vous serez bénis en retour… et le pays avec. On pourrait parler de la politique de la bénédiction. Une politique encore plus difficile que l’autre sans doute. Alors on devrait essayer quand même. Là aussi, la politique reste l’art du possible !

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