Encarnación Berger-Lobato

La rue des Alpes à Fribourg, une petite rue étroite à sens unique, bordée de maisons anciennes qui se blottissent les unes contre les autres. Avant que la rue
ne descende vers le bourg et la cathédrale Saint-Nicolas, je m’arrête au numéro 6: le secrétariat de la Conférence des évêques suisses (CES). Encarnación Berger-Lobato m’accueille dans son bureau au 3e étage de la maison.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : CESDe la fenêtre de son bureau, Encarnación Berger-Lobato a une magnifique vue sur la vieille ville de Fribourg. Mais la nouvelle responsable du secteur marketing et communication de la CES ne passe pas toutes ses journées à Fribourg. « Je suis tantôt à mon bureau, tantôt dans le reste de la Suisse. Hier j’étais à Saint-Gall à l’Institut suisse de sociologie pastorale. Chaque journée est différente. »

Au-delà des médias

« Mon travail est de conseiller les évêques sur les questions de communication. Je soutiens également les différentes commissions de la CES dans leur tâche de communication. » Encarnación Berger-Lobato insiste sur le fait que la communication ne se résume pas aux médias. « La communication est bien plus importante, les médias ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Elle s’est fixé comme tâche de développer une conscience sur l’importance des aspects de la communication qui ne sont pas les médias. « Dans la communication, il est nécessaire de bien faire les choses. Si on fait les choses rapidement, sans réflexion, cela n’aboutit à rien ou à quelque chose de négatif. On pense toujours que la communication vient à la fin, lorsque tout est décidé. Il faut s’habituer au fait que la communication fait partie du processus de décision, il faut anticiper, préparer la communication. J’aimerais que dans cinq ans, nous en voyions les résultats. En attendant, il faut comprendre pourquoi les choses se font ainsi et convaincre les personnes de changer leurs habitudes, de revoir les processus. C’est parfois un lourd travail de conviction. »

Une des tâches de la nouvelle responsable est d’établir un concept de communication à l’interne. « Par exemple, j’essaie de faire en sorte que les prises de position de la CES soient plus claires et plus unifiées. Ce n’est pas une chose aisée. Il y a un important processus à mettre en place. »

Encarnación Berger-Lobato est également secrétaire de la Commission pour la communication et les relations publiques, une des nombreuses commissions
que compte la CES. Dans ce cadre, le dossier qu’elle est en train de préparer est celui de la communication avec les jeunes. « Qu’est-ce que l’Eglise catholique fait pour communiquer avec les jeunes ? Quelle est la manière dont les jeunes utilisent les médias ? » Une question essentielle qui a été discutée au mois d’avril lors d’une journée spéciale par la commission. Y étaient présents les deux évêques des jeunes, Mgr Alain de Raemy et Mgr Marian Eleganti, et plusieurs experts.

Théâtre et communication

Durant ses études, Encarnación Berger-Lobato a fait du théâtre. « Le théâtre est une communication spéciale. Ce qui m’intéressait dans le théâtre, c’était l’homme. L’être humain est tellement différent, en jouant différents rôles on comprend pourquoi des personnes réagissent de manière différente devant la même situation. Le théâtre est un lieu de connaissance de l’homme. »

Selon Encarnación Berger-Lobato, l’Eglise a inventé beaucoup de choses que nous retrouvons dans la communication. « Qu’est-ce que la publicité sinon quelqu’un qui donne sa parole que le produit qu’il présente est bon ? Les apôtres n’ont-ils pas fait la même chose avec l’Evangile ? Le sponsoring n’est-il pas la suite de ces mécènes de l’Eglise qui mettaient leurs armoiries au bas des œuvres d’art ? Naturellement, certaines choses ne sont pas identiques, mais le marketing trouve ses origines dans l’histoire de l’Eglise. » La communication et l’Eglise : un binôme qui a encore un grand avenir !

La CES

La Conférence des évêques suisses (CES) a été fondée en 1863. Elle a été la première assemblée d’évêques à se réunir régulièrement, avec une structure juridique propre et une fonction de direction ecclésiale.
Plus d’informations sur www.eveques.ch

Biographie

Née à Berne de parents espagnols, Encarnación Berger-Lobato est mariée et maman d’une fille. Après des études à Bologne, elle a travaillé à l’Office fédéral de la culture. Elle a dirigé durant 15 ans le secteur « Marketing et Communication » de la Caisse fédérale de pensions PUBLICA et du Berner Bildungszentrum Pflege. Depuis août 2016, elle est la responsable du nouveau secteur « Marketing et Communication » de la Conférence des évêques suisses.

Assemblée générale 2017

L’assemblée générale de notre communauté s’est tenue lundi 13 mars à la salle de Fleury. 

Par André Bourqui et Sylvie Humbert
Photo : DRLa participation était bonne, notre président ayant annoncé le menu la veille. C’est le vote d’un don pour la construction de l’église de Gland qui a motivé les paroissiens. En effet, outre les rapports annuels des responsables des différents dicastères, les comptes bénéficiaires et le budget, nous avons voté pour autoriser le Conseil de communauté à verser 20’000 francs pour la construction du nouvel édifice.

Notre communauté est la plus ancienne de l’unité pastorale après celle de Nyon. Elle était associée à celle de Gland avant que celle-ci ne construise sa propre église en 1977, la population glandoise ayant fortement augmenté. Notre communauté a bénéficié durant de nombreuses années du support de celle de Gland et nos liens sont restés très étroits.

Un don pour Gland
Chaque communauté est responsable de sa gestion financière, mais l’entité juridiquement responsable et propriétaire de l’argent est la paroisse de Nyon. Nous ne sommes que les gestionnaires de la paroisse, responsables d’un secteur géographique. Un projet de construction est donc d’abord celui de la paroisse, et il est soutenu par les communautés. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience puisqu’il a fallu attendre de nombreuses années jusqu’à ce que la paroisse de Nyon accepte l’investissement pour notre chapelle de Begnins. A l’époque, le curé jugeait plus judicieuse la construction d’une église à Gland au regard de l’essor démographique. Nous avons aujourd’hui une vraie église et Gland a toujours sa baraque de chantier !

Notre communauté a reçu il y a plus de 25 ans une donation d’environ 12’000 francs de l’abbé Rouyet, qui résidait à Begnins. Cette somme s’élève aujourd’hui à environ 21’000 francs avec les intérêts. Selon les vœux du donateur, cette somme était destinée à la construction d’une extension de notre chapelle afin d’y adjoindre une salle. Ce projet de construction est maintes fois revenu à la surface, mais son coût est trop élevé, d’autant que la commune de Begnins met à notre disposition les locaux dont nous avons besoin. Il nous a ainsi semblé juste de donner cette somme pour la construction de l’église de Gland. L’abbé Rouyet, pensons-nous, aurait approuvé cette décision.

Ce don a été accepté à l’unanimité moins une abstention. Etant donné l’état de nos finances, l’assemblée a demandé d’étudier la possibilité de faire un autre don de 20’000 francs l’an prochain.

Soutien à la République dominicaine
Un autre sujet était à l’ordre du jour : le renouvellement de notre prêt de 40’000 francs à l’Ecumenical Loan Fund (ECLOF). Cette organisation, basée au centre œcuménique des Eglises à Genève, a été la première à faire du microcrédit à destination des plus pauvres dans le monde – bien avant Muhammad Yunus, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour cela. Elle a construit une structure d’aide locale qui permet d’analyser les projets et de les soutenir. Le taux de remboursement est supérieur à celui de toute autre banque de crédit au monde.

Il y a une dizaine d’années, le prêt moyen par personne était de 250 dollars américains; l’an dernier, il était de 400 dollars. La durée moyenne d’un prêt est de trois à quatre mois, c’est-à-dire que notre argent est prêté trois à quatre fois par an. Avec nos 40’000 francs, nous aidons donc environ 300 familles par an en République dominicaine sans pour autant diminuer notre capital. Le renouvellement pour trois ans a été accepté à l’unanimité.

Si vous désiriez plus d’informations sur l’ECLOF, la communauté de Begnins se tient à votre disposition.

En librairie – avril 2017

Par Claude Jenny

A lire…

mon-pere« Mon Père, je vous pardonne »

Véritable phénomène médiatique depuis sa sortie en février, le livre-confession du Fribourgeois Daniel Pittet relate, avec moult détails, les viols qu’un capucin lui a fait subir alors qu’il était enfant. Un demi-siècle après les faits, ce livre ambitionne de permettre aux autres victimes d’actes de pédophilie, de libérer leur parole. Une démarche incitative, encouragée par l’évêque du diocèse. Un livre coup de poing, longuement préfacé par le pape et complété par une intéressante interview du violeur, réalisée conjointement par Micheline Repond et Mgr Morerod.

ame_du_violon«L’Âme du Violon»

Thierry Lenoir est un auteur prolixe. Mais cet écrivain à succès nous surprend cette fois en laissant parler le violoniste qu’il est aussi. Le résultat ? « L’âme du violon – pour que chante la vie ». L’auteur voit l’instrument comme un miroir, une porte d’accès au monde invisible. Un outil pour atteindre l’« être spirituel » et une recherche de la beauté par la symbolique du violon. Superbe !

chemin«Chemin de croix»

Un chemin de croix écrit pour l’hebdomadaire Pèlerin par Dominique Quinio, ancienne directrice de La Croix. Une belle méditation due à la plume d’une femme qui a toujours mis en lumière une actualité souvent sombre. Un ouvrage superbement illustré par Corentin Fohlen, photographe renommé.

fabrique« La fabrique des prêtres »

Un pavé de l’historien tessinois Lorenzo Planzi : « recrutement, séminaire, identité du clergé catholique en Suisse romande – 1945/1990 »). Une thèse pertinente pour comprendre les mutations survenues dans le clergé durant presque un demi-siècle : les changements enregistrés depuis le recrutement jusqu’à l’expérience du ministère, en passant par les années de séminaire. Sociologiquement intéressant et fouillé.

bernadetteLa collection « Petite Vie », publiée désormais sous le label Artège Poche, sort en ce début mars une première série d’ouvrages consacrée à de grandes figures de l’Eglise. A commencer par sainte Bernadette de Lourdes, mais aussi saint Vincent de Paul, saint François d’Assise, le curé d’Ars, ou encore Joseph Wresinski, combattant infatigable d’ATD Quart Monde. D’autres parutions de cette collection sont annoncées pour juillet.

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)

Les femmes docteurs de l’Eglise

Par Olivier Roduit

L’Eglise a attribué officiellement 36 fois le titre de docteur de l’Eglise à des saints théologiens auxquels elle reconnaît une autorité particulière en matière de doctrine. Les critères sont la sûreté de leur pensée, la sainteté de leur vie et l’importance de leur œuvre. Durant ces cinquante dernières années, quatre femmes de « doctrine éminente » ont vu celle-ci reconnue par les papes.

L’amour prend patience

C’est dans l’hymne à la charité (1 Co 13), dit le pape François, que l’on trouve les caractéristiques de l’amour véritable. Dans Amoris Laetitia, il les énumère et les explique, en commençant par la patience 1.

Par Bertrand Georges
Photo : 
pixabay.comLa patience est communément comprise comme l’état d’esprit de celui qui sait attendre en gardant son calme. La vie de famille ne manque pas d’occasions pour exercer ou développer cette qualité : « Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long », dit la chanson, et les parents aussi parfois ! Quant aux enfants, ils apprennent la patience face aux attentes souvent légitimes mais pas toujours comprises de leurs parents, ou dans les moments de fatigue ou de tension que ceux-ci traversent. Et que dire des capacités physiques ou cognitives parfois bien diminuées des plus anciens ? Chacun dans la famille doit apprendre la patience… patiemment !

La Bible attribue cette qualité à Dieu. La patience décrit sa capacité à être lent à la colère, riche en grâce et en fidélité. 2 « En même temps qu’on loue la pondération de Dieu pour donner une chance au repentir, on insiste sur son pouvoir qui se manifeste quand il fait preuve de miséricorde », explique le Pape, qui nous invite nous aussi à prendre patience en ne nous laissant pas mener par les impulsions et en évitant d’agresser. Mais attention, précise le pape François : avoir de la patience ne consiste pas à permettre qu’on nous manque de respect ou qu’on nous maltraite. Pour lui, l’impatience, qui génère souvent un climat de tension, naît lorsque nous exigeons des autres qu’ils soient parfaits. Patienter consiste parfois à reconnaître que l’autre a le droit de vivre près de moi tel qu’il est, même s’il ne peut pas m’apporter tout ce que j’espère.

La patience, qualité divine qui, du côté des hommes, est implorée dans la prière qui s’impose dans la prière et s’exerce au quotidien, comporte pour chaque membre de la famille une part de compassion qui pousse à accepter l’autre tel qu’il est tout en invitant chacun à changer ce qui peut l’être.

« L’amour prend patience », dit saint Paul. 3 Une bien belle façon d’aimer vraiment !

1 Cf. Amoris Laetitia (AL) no 91, 92
2 Ex 34, 6
3 1 Co 13, 4

Ma joie de servir en Eglise!

Par Véronique Denis, Théologienne
Photos : SDC/SionAu moment où j’écris ces quelques lignes, je participe à une session à Fribourg qui nous a permis de réfléchir sur les différents ministères en Eglise. Nous voilà au cœur du sujet !

Quelle joie pour moi, en relisant les textes du Concile Vatican II, en partageant avec notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, en rencontrant les étudiants de l’IFM (Institut de Formation aux Ministères) et les séminaristes, d’être confortée dans cette conception de l’Eglise où les ministères sont différents mais tous nécessaires et indispensables à l’édification de l’Eglise. C’est dans ce contexte que je vous partage ma joie de servir en Eglise.

Après cinq ans d’études à l’université de Fribourg, j’ai pu, au sein de la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur à la Villa Vandel à Châtel Saint-Denis, débuter mon engagement de théologienne. Durant ces dix premières années, les mots « collaboration-reconnaissance-respect » des ministères des uns et des autres ont coloré mes activités diverses. Ce temps de vie en communauté m’a aussi permis de vivre une expérience spirituelle forte qui me porte encore aujourd’hui.

A mon retour dans le diocèse, Mgr Brunner me propose une insertion à la paroisse du Sacré-Cœur à Sion pour œuvrer en catéchèse et à l’animation des célébrations. Puis, à Notre-Dame du Silence, nous avons essayé de faire de cette maison un lieu d’accueil et de formation où chacun se sente à l’aise et accueilli. Enfin, au Service diocésain de la Catéchèse et au sein de l’Equipe du Parcours de Formation THEODULE (anciennement FAME), j’ai la chance d’œuvrer en collaboration les uns avec les autres.

En 25 années, je n’ai qu’un seul mot : MERCI ! Car j’ai la chance et l’immense joie de pouvoir collaborer avec des évêques, des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs qui me font confiance, reconnaissent mes charismes et me permettent de prendre ma place dans la joie du service. Mes activités sont très variées mais dans toutes les rencontres et les relations, la joie de servir en Eglise me comble chaque jour un peu plus.

Je termine ce témoignage en évoquant ce qui fonde mon engagement : ma vie de prière. Le matin, avant de partir d’Ovronnaz, et le soir, à mon retour, je m’unis
à la vie de l’Eglise avec la Prière du Temps Présent. Les Psaumes, la Parole de Dieu, les intentions de prière me greffent sur le Christ, en communion avec l’Eglise universelle, l’Eglise diocésaine et paroissiale. Voilà ma joie de servir en Eglise.

Une galerie de portraits saisissants

Par François-Xavier Amherdt
Photo : DR
L’Association biblique catholique de Suisse romande (l’ABC) va consacrer pour la deuxième fois sa session d’été à la Pelouse-sur-Bex, du 28 juin au 2 juillet, aux « femmes de la Bible », en collaboration avec le Service de catéchèse du canton de Vaud, avec, durant l’année pastorale 2017, une exposition et des soirées-conférences.

C’est que les Saintes Ecritures offrent une galerie infinie de magnifiques portraits, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament :

– Eve, la mère des vivants, et Marie, la mère de Dieu, mère du Christ et de l’humanité ;

– Sara, Rébecca et Rachel, « matriarches » et sources du peuple d’Israël ;

– Ruth, l’ancêtre de Jésus, selon la généalogie de Matthieu ;

– Judith et Esther, les combattantes qui jouent de leurs charmes et de leur courage pour sauver la nation sainte ;

– Elisabeth, qui révèle à sa cousine Marie en visitation chez elle l’inconcevable bénédiction dont celle-ci est bénéficiaire, et donne au monde le Précurseur, Jean le Baptiste, le plus grand des enfants des hommes ;

– Marthe et Marie, les amies du Fils de l’homme qui, à elles deux, conduisent l’humanité des préoccupations autocentrées vers l’écoute de la Parole ouvrant à l’essentiel ;

– la femme pécheresse en Luc, la Samaritaine et la femme adultère en Jean, qui se laissent engendrer par leur rencontre avec le Fils de Dieu ;

– les groupes de femmes accompagnant Jésus durant son ministère, notamment dans le 3e Evangile, jusqu’au pied de la croix ;

– Lydie et toutes les témoins de la foi dans les Actes des Apôtres,…

La liste est longue de ces croyantes bibliques : croyantes au participe présent, car la plupart du temps, leur foi dure et tient, contrairement à la versatilité des apôtres et des disciples hommes. C’est encore le cas aujourd’hui, à voir le feu qui anime tant de catéchistes et d’engagées en pastorale. Que l’Eglise institution, femme et mère, leur accorde une place toujours plus effective dans l’exercice des responsabilités apostoliques, selon le vœu du pape François !

Les semeurs

Par Caroline Varone Schwitter
Illustration : DRLa catéchèse se fait aussi grâce à la présence et à l’accompagnement de parents qui s’engagent pour transmettre des expériences de foi et permettre aux enfants de rencontrer Dieu. Voici le témoignage d’une maman engagée…
Merci à tous les parents qui s’engagent dans les parcours de catéchèse.
Agnès Ançay

Je suis tombée dans la KT à cause de mes enfants ! Que dis-je…. GRâCE à mes enfants.

Je me suis tout d’abord proposée pour les parents accompagnateurs.

Eh bien, oui, si je demandais la communion pour mes enfants, il était normal pour moi de commencer par le début et de donner un peu de temps pour cela.

Donc je me suis engagée pour mon aîné, puis quatre ans plus tard, pour sa sœur.
Et c’est à ce moment que l’on m’a demandé si j’étais d’accord de « m’occuper » du parcours de « Ma vie est un trésor », pour aider.

Comme j’étais déjà passée par là deux fois, le parcours ne me faisait plus peur et j’ai accepté. J’ai toujours été bien entourée et, au fil des années, les thèmes me sont devenus familiers. De plus, cela m’a intéressée de lire pour mieux comprendre et j’ai eu l’occasion de suivre quelques cours qui m’intéressaient.

Mes motivations ? mon moteur ? : LES ENFANTS.

Ceux que je rencontre ont 5-6 ans. Ils découvrent la foi, ils sont spontanés, ils voient les choses autour d’eux naturellement, sans jugement. C’est tellement beau. Et attention, cela déteint sur ma famille. Mon grand de 12 ans vient parfois nous aider… pour les découpages ou les activités manuelles mais c’est déjà un bon début.

Ma fille me questionne aussi beaucoup sur Dieu. Elle me dit « toi qui t’y connais »…

Mon engagement en paroisse me passionne. Et on ne fait rien de faux quand on le fait avec sa foi.

Donc attention, si on y met un pied, on risque fort de s’y plaire.

Daniel Gosteli

Le CARÉ (Caritas accueil rencontres échanges) est un lieu d’accueil et de rencontre pour les personnes confrontées à des difficultés diverses, matérielles et affectives, ayant souvent en commun la solitude et l’exclusion, le rejet et la marginalisation, la pauvreté sous des formes multiples. Découverte en compagnie de son directeur Daniel Gosteli.

Propos recueillis par Véronique Benz


Photos : Véronique Benz
Il est presque 10h lorsque j’arrive à la rue du Grand-Bureau 13, dans le quartier des Acacias à Genève. Le CARÉ se situe dans les locaux de la paroisse Sainte-Claire. Devant la porte s’amoncelle une foule bigarrée qui fume et discute. Gentiment les hommes me cèdent la place afin que je puisse descendre les escaliers et accéder à la porte d’entrée du CARÉ.

A l’intérieur, l’ambiance est convi­-viale, mais bruyante. Attablés, les gens discutent en sirotant un thé ou un café. Un groupe joue aux cartes. Dans un coin reculé, un jeune homme révise ses cours de français. Certains lisent, tandis que d’autres profitent des douches.

Au CARÉ se côtoient des personnes de tous âges, hommes et femmes, avec des pauvretés humaines, physiques et psychologiques. Suisses ou étrangers, tous sont là pour la même raison, trouver un peu de chaleur humaine et profiter des divers services que propose le CARÉ : nourriture, douches, coiffeur, distribution de vêtements, service de couture, activités manuelles, artistiques et sportives sous diverses formes.

Un accueil inconditionnel

« Fondé par Caritas Genève, le CARÉ va fêter cette année ses quarante ans. C’est un lieu d’accueil inconditionnel, nous recevons les personnes sans leur poser de questions. » Daniel Gosteli m’explique que tout ce qui est proposé au CARÉ vise à aider les personnes à reconstruire « l’estime de soi ». « Les activités sont un moyen de communication, de rencontre et de valorisation. C’est la plus-value des personnes qui est prioritaire. Chaleur humaine, respect, confiance, participation effective à la vie du groupe occupent une place privilégiée dans les moments de vie partagée. Nous sommes confrontés à une population à laquelle nous n’avons souvent pas donné le droit d’exister, une population qui a tout perdu. Ces personnes ont parfois l’impression que tout leur est dû, personne ne leur a appris à dire « s’il vous plaît » ou « merci ». Personne non plus ne leur a appris qu’une femme est digne de respect. Nous n’avons en général pas au CARÉ de graves problèmes de violence. Le contexte est habituellement calme. Il faut dire que nous sommes en permanence attentifs et que nous intervenons sur tous les signes qui pourraient conduire à de la violence. »

Quelques professionnels, des stagiaires en école de travail social et une cinquantaine de bénévoles permettent au CARÉ d’être présent jour après jour auprès de la population qui le sollicite.

Etre bénévole au CARÉ

Le directeur de l’établissement me reçoit dans le petit bureau qu’il partage avec ses collaborateurs. « La première chose que je fais le matin est de passer à la poste prendre le courrier. A côté du travail administratif et de la gestion des défis quotidiens, je passe la plus grande partie de mes journées à être avec les gens, à les accueillir, à les écouter. Je prends notamment du temps avec les personnes qui désirent faire du bénévolat au CARÉ », relève Daniel Gosteli. « Pour être bénévole, il faut accepter de faire le travail du CARÉ au moins un demi-jour par semaine. Le bénévole doit également être assez fort psychologiquement pour supporter les 200 à 300 personnes par jour qu’il va rencontrer. Je dois m’assurer que le bénévole sait mettre ses limites. Il est important de comprendre sa motivation et connaître sa disponibilité. »

Au départ, le CARÉ n’était ouvert qu’à la demi-journée ; depuis deux ans il est ouvert tous les jours de la semaine de 9h à 12h et de 14h à 17h45. En hiver, il ouvre également quelques samedis. « Ce changement nous a fait plus que doubler le nombre de personnes que nous recevons. Nous sommes passés de 150 personnes par jour à plus de 400 personnes. Nous assurons tous les jours à 16h un repas chaud servi à table. Le petit déjeuner du matin ou le brunch à 11h, nous les offrons en fonction de ce que nous recevons sous forme de buffet. »

Le CARÉ reçoit une subvention de la Ville de Genève qui couvre environ les 25% de ses dépenses. Le reste, il faut le chercher. « Nous sommes soutenus par l’Eglise catholique, les communes, quelques entreprises, des legs et beaucoup de donateurs modestes, mais fidèles et réguliers. » C’est cette fidélité qui permet au CARÉ de continuer à être un lieu de solidarité et d’entraide.

Le CARÉ en chiffres (année 2015)

Nombre de jours d’ouverture : 278
Nombre de repas pris sur place : 135’954
Moyenne de participants au repas journaliers : 489
Participants aux activités : 45’591
Moyenne journalière de participation aux activités : 168
Douches : 11’843
Coiffeur : 373
Garde-robe : 1680
Service de couture : 1500

Biographie

Daniel Gosteli est grand-père.

Après une formation dans le monde agricole, il travaille très vite dans le domaine social, notamment à l’Armée du Salut. Depuis 8 ans, il est le directeur du CARÉ.

Clin d’œil à Yoki

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
_09w9044Lors de la construction de la chapelle catholique de Bevaix ( NE, 1972), Yoki a réalisé une vitrail en dalles de verre, sous le titre La lumière éclairant les Hébreux dans le désert. Que l’auteur nous permette d’y voir une image de la Résurrection.

L’utilisation de dalles de verre a permis une évolution dans l’art du vitrail, et Yoki l’a souvent pratiquée.

Au lieu de la baguette de plomb traditionnelle, souple et fine, le ciment sert de lien entre les pièces de verres, découpées dans de grandes plaques de la couleur désirée, sous forme de dalles épaisses. Le contraste entre le ciment gris ou noir et le verre lumineux est plus fortement souligné.

Cette méthode contraint à une sobriété de la figure, d’où un recours plus grand aux symboles. Elle requiert une harmonie encore plus fine entre le peintre et le verrier.

Emile Aebischer, artiste fribourgeois, 1922-2012. Nom d’artiste : Yoki. Auteur de plus de 90 réalisations dans le seul canton de Fribourg.

Chapelle catholique Notre-Dame de la Route à Bevaix, (Neuchâtel),  construite en 1972.

Engagées

«Un barbu grisonnant à la grosse voix!» répond Alicia, 7 ans, à la question: «Dieu, c’est qui pour toi?» Héritage de siècles de phallocratie judéo-chrétienne, et ce n’est ni Augustin ni Thomas d’Aquin qui nous contrediraient! Et pourtant, Dieu créa la femme. Certes. Mais pour la chrétienne, la croyante, la théologienne, la canoniste, voire la servante de messe, quelle place en Eglise aujourd’hui?

Par Thierry Schelling
Photos : Jean-Claude Gadmer, Ldd
Oui, il y a amélioration depuis le Concile Vatican II. 1 Et il convient d’affirmer haut et fort que « historiquement, c’est dans le christianisme que s’est accomplie une véritable égalité spirituelle entre les hommes et les femmes, base d’une véritable égalité sociale », 2 grâce aux principes du mariage : absolue égalité des deux oui et des deux libertés de choix. Mais le pape François a reconnu encore récemment (2016) que « l’histoire porte les marques des excès des cultures patriarcales où la femme était considérée de seconde classe » 3, rappel tonitruant contre le machisme encore latent.

1 Même si elles n’y furent que 24 auditrices pour les deux sessions de 1964 et 1965.
2 L’entretien avec L. Scaraffia de B. Révillion, dans : Prier no 388, janvier-février 2017, p. 21.
3 Amoris Laetitia no 54.

Quelle égalité pratique ?

La Déclaration universelle des droits humains, et nous avec, reconnaissons aux deux sexes des droits égaux et inaliénables, « fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ». D’où la difficulté grandissante de devoir s’accommoder dans l’Eglise de ce qui s’apparente à un traitement unfair de la femme. Oui, mouvements féministes catholiques, monographies sur les abbesses, diaconesses 4 et autres béguines, proclamation de Thérèse d’Avila ou Catherine de Sienne comme docteurs (doctoresses ?) de l’Eglise, commission d’étude du diaconat féminin voulue par le pape François ou théorie du genre ponctuent l’actualité, et des femmes sont nommées chancelière d’évêché, adjointe de vicaire épiscopal, rectrice d’instituts académiques et pontificaux, vice-porte-parole du Saint-Siège, directrice des Musées du Vatican. Mais à l’ère des cheffes du FMI, des fondées de pouvoir, des premières ministres et présidentes d’Etats, l’institution ecclésiale n’éluderait-elle pas le vrai sujet – la femme catholique en position de décision – à force de mettre en avant le concept de « rôles complémentaires », de magnifier la maternité, et à multiples reprises 5 de sublimer le génie féminin ?

4 A. Jajé, Diaconesses. Les femmes dans l’Eglise syriaque, Domuni Press, Paris, 2016.
5 En 1995 avec la Lettre aux femmes, en 2015 dans Evangelii gaudium (nn. 103-104).

Peut mieux faire !

« Un peu beaucoup d’encens pour moi », me confie une amie croyante pratiquante mais plus que désillusionnée sur le catholicisme : « Quand la seule réponse à l’ordination des femmes est un non possumus, aujourd’hui, au XXIe siècle, ce n’est plus tenable ni crédible. Il y a d’autres résistances inavouées ou inavouables à l’œuvre dans cet immobilisme obscurantiste. Comment des célibataires mâles peuvent-ils avoir une opinion éclairée sur la femme, l’amour, la famille, la sexualité ? » Le verdict est sévère, tout comme celui de Lucetta Scaraffia, historienne invitée au Synode sur la famille en 2015 : « L’approche (des prélats) souvent assez cérébrale […] m’a semblé coupée du réel. Je me suis dit que, décidément, il manquait une parole de femme dans cette assemblée d’hommes ! » 6 Rosetta Tomaselli-Carbonara, agente pastorale à la Missione cattolica Losanna-Renens, renchérit: « Le temps n’est pas encore venu d’un traitement égalitaire dans l’Eglise. Je ne me sens nullement reconnue ni pour mon travail ni pour mes paroles par l’institution, qui s’intéresse aux chiffres comme une usine de production, alors que j’appelle mon travail une vocation. Et je n’entre pas dans ce jeu-là. Ce qui m’intéresse et me gratifie, ce sont les personnes rencontrées sur ma route, leur sourire, leur regard, leur Grazie ! » Pas d’angélisme, même dans la vie religieuse féminine, nous assure sœur Claire, une cheffe d’entreprise (voir le livre qui lui est consacré 7) chez les Sœurs de Saint-Augustin à Saint-Maurice : « L’esprit de ma formation de religieuse n’était pas à l’émancipation mais au renoncement. » Même si elle reconnaît qu’avec le temps, l’atmosphère a changé.

6 L’entretien de Bertand Révillion, idem, p. 18.
7 O. Toublan, Religieuse et chef d’entreprise, Saint-Augustin, 2015.

Pas si mâle !

Myriam Stocker, membre du Conseil épiscopal du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, explique : « Il a fallu un certain temps pour que ma parole soit prise en compte », soit par les autres membres, tous hommes et majoritairement clercs. « Toutefois, au fil des séances et des sujets à traiter, (ils) ont commencé à respecter mes avis parfois bien différents des leurs, à apprécier que mes réflexions nous orientent vers d’autres points de vue lors de certaines décisions à prendre, à accepter que la femme que j’étais puisse apporter parfois un témoignage qui bouscule ! » Et de conclure : « L’idéal serait que nous y soyons plusieurs femmes : alors que nous y sommes plutôt nombreuses la plupart des décisions d’Eglise continuent à être prises sans les femmes. » Son ministère d’accompagnement d’équipes et de groupes de travail l’a mise en contact avec d’autres engagées avec lesquelles elle a créé un réseau pour toute consœur intéressée à les rejoindre !

Pia Zimmerli, secrétaire de catéchèse à Renens, raconte : « Je ne me suis jamais sentie mise à l’écart ni posé la question si j’avais vraiment ma place. Pour moi, c’était clair que oui. » Célébrant des funérailles depuis 2012, elle constate : « Etre femme, laïque et veuve dans ce genre de ministère nous donne plus de liberté pour montrer notre compassion. On est crédible en quelque sorte. » Même si porter une aube fait encore cligner les yeux d’aucuns. Un bémol cependant : « Comme j’aimerais que tous les prêtres disent hommes et femmes, et frères et sœurs dans la liturgie… »

Astrid Belperroud, coordinatrice en catéchèse pour l’Unité pastorale Renens-Bussigny, se sent « intimement convoquée, impliquée, appelée » en Eglise, « non pas d’abord en tant que femme, mais comme baptisée ». Tout comme Florence Delachaux, à la fois Marthe (secrétaire et seule membre femme du Conseil de paroisse) et Marie (catéchèse et funérailles), qui résume : « J’ai toujours eu à l’esprit la réalisation de ma mission indépendamment de mon sexe. » Certaines, même, très librement, comme Nicole Andreetta à l’AGORA de Genève : « Au moment de mon envoi, l’évêque m’a dit : «  Tu devras obéir au Christ, pas à l’Eglise !  » Cela m’a rassurée en tant que femme et laïque et même pas mal libérée du carcan hiérarchique. Jésus n’a pas dit seulement «  Faites ceci en mémoire de moi  » ! Cherchons une autre partie de son héritage à vivre et
à transmettre. » Mission, ministère, vocation, l’Eglise est et sera toujours (au moins) un mot féminin. Et est bien plus déjà !

Quels engagements ?

Il y a, dans le fond comme pour les hommes – à une exception près : par l’ordination –, divers modes d’engagement pour la baptisée en Eglise : le plus répandu est le bénévolat, de la catéchèse à la solidarité, de la sacristie à l’autel, de Vie montante aux visites de malades ; la bénévole peut se former et s’instruire de façon plus poussée (AOT, Siloé, etc.), pour elle-même et pour son ministère ; puis il y a celles qui décident, après discernement en famille et avec les autorités compétentes, de se former sur plusieurs années (IFM…) pour être engagées sur mandat épiscopal comme agentes pastorales, au même titre qu’un prêtre quant au service rendu à une communauté.

Et il y a la consécration à vie, les religieuses (moniales, missionnaires, vierges…) qui sanctifient le corps tout entier en complément de l’indispensable apostolat au féminin.

Loris Follonier

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: LDD

T’es-qui?
Loris Follonier, 21 ans, d’Uvrier (VS).Tu t’engages où?
Je suis actuellement à la Garde suisse pontificale à Rome.
En paroisse, je me suis engagé tour à tour comme servant d’autel, lecteur, auxiliaire de l’eucharistie, j’ai été responsable de ces groupes, chanteur en paroisse aussi, et je suis actuellement responsable de la page Facebook de l’Eglise « couleur jeunes » de Sion.

Loris, pour toi, l’Eglise de demain sera… ?
Plus jeune et plus sincère. J’entends par là qu’avec le renouvellement des chrétiens, les nouveaux chrétiens défendront davantage les valeurs de l’Evangile et oseront davantage défendre un certain nombre de valeurs (la vie, le mariage, etc.).

Que fais-tu à la Garde suisse pontificale ?
Je suis arrivé à Rome fin octobre 2016. Après un mois de formation dans une école de police au Tessin, je suis maintenant en service, je prêterai serment le 6 mai.

Quelles sont tes découvertes ?
Ce qui m’a particulièrement marqué après mes longs mois d’armée en Suisse, c’est la merveilleuse entente ici à Rome entre Alémaniques et Romands, une ambiance qu’on ne retrouve pas dans l’Armée suisse. Par ailleurs, pouvoir travailler tous les jours à proximité de nombreux cardinaux et du pape François est une immense chance. J’ai déjà eu l’occasion de serrer la main du Pape à plusieurs reprises et on le voit assez régulièrement.

Ta foi change-t-elle grâce à tout cela ?
Le fait de pouvoir participer à de nombreux événements en lien avec l’Eglise est très important. Cela renforce et confirme pleinement ma foi.

Tu gères la page Facebook des jeunes de Sion. Internet ne représente-t-il pas un danger pour l’Eglise ?
Je trouve que le danger serait, pour l’Eglise, de ne pas être présente sur internet et de laisser place à une désinformation qui lui serait dommageable.

Tu as déjà beaucoup travaillé en Eglise en Valais. C’est rare à ton âge, non ?
J’ai un immense plaisir à côtoyer ceux qui partagent la même foi que moi et cela m’apporte une grande énergie… après, je n’ai toujours fait que ce qui semblait être à ma portée tout en représentant chaque fois un défi.

Quel sera ton prochain défi ?
Ce sera, en rentrant de mon service ici à Rome, d’essayer d’apporter aux jeunes quelque chose d’encore plus vivant en termes d’approfondissement de leur foi. Ça vaut vraiment la peine de s’engager en Eglise ! Et pour ce qui est de la Garde, j’aimerais leur dire combien c’est précieux de pouvoir vivre quelque temps au service du Saint-Père : nous seuls, Suisses, avons cette chance, il faut en profiter !

Pour aller plus loin

Le site internet de la Garde suisse pontificale : www.guardiasvizzera.va

Sur Facebook : www.facebook.com/pages/Garde-suisse-pontificale 

Aussi sur Facebook : www.facebook.com/Eglise-Couleur-jeunes-de-Sion

Tous égaux

Par Véronique Benz
Photo : Jean-Claude GadmerDès ma jeunesse, je me suis engagée bénévolement au sein de l’Eglise catholique. Adulte j’ai choisi d’y travailler professionnellement comme journaliste. Ma place en tant que femme au sein de l’Eglise ne m’a jamais posé de problème. Elle est celle de tout baptisé. En tant que femme, je ne me suis jamais sentie inférieure à un homme ou à un prêtre. Chacun avec sa vocation spécifique, avec ses qualités respectives et diverses, nous œuvrons tous à la même mission : celle du Christ.

Homme et femme partagent la même dignité humaine et la même grâce baptismale. On n’est pas un être moins humain parce que l’on est une femme, et l’on n’est pas plus fille de Dieu que l’on est fils de Dieu. Dans le cœur de Dieu, nous sommes tous uniques et infiniment aimés. Quels que soient notre sexe, nos dons, notre fonction, notre position sociale, notre richesse, notre nationalité, nos péchés, notre état de vie… nous sommes tous égaux. C’est dans le cœur de Dieu que se trouve la véritable égalité entre les êtres humains, puisque nous avons tous été créés à l’image de notre Créateur !

A chacun de nous de faire de cette égalité une harmonie.

L’éternel… féminin

Texte et photo par Dominique Marie

Interrogation lancée via la manchette d’un journal genevois de février 2017.
Interrogation lancée via la manchette d’un journal genevois de février 2017.

Arrêtons-nous un instant sur l’éternel… féminin et portons le regard sur cette affiche « Comment battre Dieu en compétence ? » prise dans les rues de Genève à votre intention, car une réponse possible m’est apparue : en étant femme, pardieu !

Choquant, provoquant, voire hors sujet ?
Les femmes ont le mieux compris l’enseignement de Jésus. Serait-ce parce qu’il les traitait sur un pied d’égalité ? Pourtant, on constate misogynie et androcentrisme au sein de l’Eglise, où la femme est, au mieux, une aide de l’homme (GEN 2, 18).

Le lot des femmes est-il cantonné au « Kinder-Kirche-Küche » ? La femme est plurielle, polyvalente, femme multi-facettes : sainte, sorcière, tentatrice, divinité, passeuse de message, parfois transgressive, mais surtout femme hologramme, car largement en deçà de son potentiel, qu’elle vit en prose comme M. Jourdain.

Les femmes devraient avoir voix au chapitre 1, dans une égalité prônée par les Evangiles, le droit d’être entendu étant l’un des droits… de l’homme (art. 10). Pourtant en 2016, c’est sur une chaise du fond qu’une « auditrice » a pu prendre place au Synode, juste tolérée ; attitude dénoncée par cette « féministe du Vatican », dans son ouvrage 2. Qui s’intéresse aux questions féminines en Eglise ? 95 % des chercheurs sont des femmes qui seront lues par… des femmes 3.

« Infiniment reine parce qu’infiniment servante » disait Charles Péguy. Pourtant pas servile, mais appelée à un but suprême. Prenons Marie : « d’elle dépend l’acceptation du dessein de Dieu » (LC1 46-55). « Ce que femme veut » versus la « toute puissance ». « [Marie] refuse d’être l’employée de l’Histoire ou le pion domestique […] à la solde de quelque force mystérieuse et subtilement contraignante » 4. Pour l’auteur, le rôle de Marie ne s’arrête pas à la mort de Jésus, mais « provoque au contraire la persévérance, […] l’ouverture avec un acharnement sans violence contre lequel se « brisent les dents des impies »[…] » 5 : il faut re-susciter [sic] des voies d’avenir pour l’Eglise.

Sans vouloir rivaliser avec Dieu, les femmes ont une place à prendre – les religieuses représentent 80% des consacrés – 2 : « […] sans les femmes, l’Eglise ne peut pas penser l’avenir car elles n’acceptent plus de la soutenir, de la servir sans être écoutées » 2.

Gageons que l’ouverture du pape François leur offre cette opportunité.

 

1 Au Moyen-Age, le chapitre était une assemblée tenue par des religieux au sein d’un monastère, ou d’un ordre : http://originedesmots.blogspot.ch/2014/11/avoir-voixdroit-au-chapitre.html) + règle de saint François.
2 Lucetta Scaraffia. Du dernier rang : Les femmes et l’Eglise. Salvator, 2016.
3 Marie-Andrée Roy. Les femmes, le féminisme et la religion. Université Laval, 2001.
4 Yves Louyot. Marie, la femme qui a dit non. Viviers, 2003, p. 90.
5 Yves Louyot. Marie, la femme qui a dit non. Viviers, 2003, p. 92.

Temps pascal

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude Gadmer
En un sens, on peut résumer liturgiquement le christianisme à… Pâques ! La Résurrection du Christ est le moteur, le cadre, la raison, le sujet de toute liturgie, et ce pour quoi l’Eglise – et les Eglises – existent. Chaque dimanche est Pâques, comme chaque eucharistie : dans un EMS, une famille, une cathédrale ou un temple, à midi ou à minuit. On y chante, célèbre et proclame encore et toujours sa foi en Christ relevé d’entre les morts. Mais une telle concentration nécessite une dynamique pédagogique à format humain, c’est-à-dire étalée dans le temps et l’espace, car tels nous sommes créés, êtres historiques limités à un lieu et à une période.

Du coup, Pâques, c’est aussi l’Ascension et la Pentecôte, qui riment peut-être plus avec congé et printemps qu’avec la Résurrection autrement ! Tout comme l’Incarnation qui est célébrée sous trois formes : le 25 décembre (la Nativité), à l’Epiphanie et au Baptême du Christ, et de même pour la Résurrection : à la Vigile (et le dimanche de Pâques), à l’Ascension et à la Pentecôte. Les deux sommets de la religion chrétienne déroulés en trois temps chacun.

Incarnation et Résurrection sont équitablement préparées par un temps de mise en route, Avent et Carême : quatre à cinq semaines conduisant à l’éclatement de joie qu’est la naissance (Gloria !) et la sortie du tombeau (Alléluia !). Et elles sont prolongées par le temps de Noël et le temps pascal, cadencés par les deux autres célébrations sur le même thème.

Le Dieu de Jésus-Christ, en devenant homme, a épousé la nécessité du temps et de l’espace pour se faire connaître, et reconnaître, par les générations successives de ses disciples : d’où la bonne idée de « triner » les deux fêtes essentielles du christianisme, de s’y préparer et de les prolonger dans la durée. Afin d’optimiser les occasions de rencontres, de conversions, de sanctifications. Et de joies !

En fait, nous avons quelque cent-vingt jours (Avent, temps de Noël, Carême et temps pascal mis bout à bout) par an pour vivre plus intensément le double mystère de notre religion. Un tiers de l’année. Pour éclairer et guider tout à la fois les deux autres tiers ?

Faire ou ne pas faire confiance?

Par l’᾿Abbé Pascal Desthieux
Photo : DRVendredi soir, je suis accueilli très fraternellement par la communauté juive libérale, au nom des catholiques genevois, à la prière du Chabbat. Puis, au cours du repas, un convive, un brin provocateur – on m᾿avait averti – lance : « Le secret du bonheur, c᾿est de ne pas faire confiance ! » Etonnement autour de la table. Je ne peux m᾿empêcher de répondre que j᾿aurais dit exactement le contraire. « Mais peut-être n᾿avons-nous pas la même signification du mot confiance ? » Il s᾿explique : « J᾿ai horreur que l᾿on me dise : « Je vous fais confiance », car alors, je suis redevable à celui qui met sa confiance en moi, cela le déresponsabilise et en plus il risque d᾿être déçu. » Certes, avoir confiance, c᾿est prendre un risque. Mais allons-nous vivre dans la méfiance pour être heureux ?

Je suis convaincu que la foi nous établit sur un chemin de confiance. Les lectures bibliques du dimanche suivant nous rappelaient justement que nous pouvons faire pleinement confiance à Dieu qui ne nous abandonne jamais (cf. Is 49, 14-15). Il est notre rocher, notre salut, notre refuge, nous pouvons compter sur lui en tous temps (cf. Ps 61). Dans l᾿Evangile, Jésus invite ses disciples à ne pas se faire de soucis pour la nourriture et les vêtements : « Cherchez d᾿abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. » (Mt 6, 33)

Vivre dans la confiance, c᾿est avancer plus librement dans la vie, sans inquiétude. Si vous connaissez ce chant de Taizé, je vous invite à le fredonner avec moi : « Fiez-vous en Lui, ne craignez pas. La paix de Dieu gardera vos cœurs. »

Bonne Montée vers Pâques, dans la confiance !

Les femmes de nos UP

Textes et photos par François Perroset et Pierre Moser[thb_image image= »1601″]Amandine, May-Line et Marie, vous avez entre 21 ans et 27 ans et vous accompagnez le groupe des confirmands des paroisses de l᾿UP. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Pour Amandine, qui a déjà fait de nombreux camps et aussi du caté, la joie de son engagement c᾿est « de voir des jeunes grandir dans la foi et se l᾿approprier ». En d᾿autres termes, c᾿est « être témoin de l᾿œuvre de Dieu en eux ». Marie, qui est aussi responsable scout, nous partage que « la foi est intime à chacun ». Aussi pour elle sa joie se trouve « dans le partage à suivre ces jeunes à la confirmation ». Pour Marie, accompagner les jeunes et échanger avec eux est formateur et cela lui permet de « poser de jolies pierres sur son édifice ». Cette idée rejoint aussi celle de May-Line, car pour elle « chaque rencontre avec les jeunes est aussi une rencontre avec sa foi et elle ». Pour conclure May-Line nous dit : « J᾿aime le fait que nous soyons, à notre échelle, une petite partie de l᾿Eglise d᾿aujourd᾿hui. »

marianneMarianne, maman de deux garçons, vous terminez votre parcours de formation à l᾿Atelier œcuménique de Théologie (AOT) ici à Genève. Vous êtes aussi catéchiste dans notre paroisse de Saint-Joseph. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Je découvre une joie au terme de l᾿année de catéchisme en remarquant l᾿attachement aux enfants et à ce que nous partageons ensemble. Je termine les 2 ans de formation à l᾿AOT : un lieu de nourriture, « le bonbon de la semaine ». Cela me donne un regard d᾿espoir sur l᾿avenir de l᾿Eglise. C᾿est une joie de découvrir le potentiel de renaissance en se retrouvant dans l᾿amour du Seigneur.

Alix, maman de quatre filles, vous êtes la coordinatrice de catéchèse à Saint-
Joseph et participez ainsi à l᾿équipe pastorale élargie. Quelle joie vous apporte cet engagement ?
Ce qui me rend heureuse dans mon engagement en tant que catéchiste, c᾿est de réussir à transmettre la Parole de Jésus aux enfants, c᾿est de les « éveiller à la foi » et de leur faire découvrir les merveilles de Dieu à travers différents témoignages, messes animées, textes bibliques et retraites. J᾿ai parfois des enfants turbulents mais je ne me décourage pas car je sais qu᾿une petite graine est semée en eux et, quand on retrouve par exemple quelques années plus tard un jeune qui veut faire sa confirmation, on ressent une vraie joie d᾿avoir été un maillon de la chaîne.

dianaDiana, maman de deux enfants, vous venez de terminer les procédures d᾿adoption de ces deux bouts de chou. Vous êtes aussi secrétaire dans notre paroisse de Sainte-Thérèse. Quelles joies vous apportent ces engagements ?
La joie qui m᾿a permis de croire à nouveau dans l᾿Eglise, après une période d᾿incertitudes et de doutes. Cet engagement en tant que secrétaire paroissiale, ainsi que l᾿issue positive de notre démarche d᾿adoption ont été pour moi des signes qui m᾿ont redonné confiance, à la fois dans les institutions et dans mon entourage professionnel.

maristaneMaristane, maman de deux grands enfants, vous avez accompli votre première année de catéchiste à Sainte-Thérèse. Quelles sont les joies que vous ont apportées ces nombreuses années de participation aux activités de l᾿Eglise genevoise ?
La joie de servir Dieu et son Eglise. Une période assez difficile de ma vie face à la maladie, m᾿a poussée encore plus loin dans le besoin d᾿évangéliser aussi au-delà de mon cercle familial. Cette volonté me permet également de participer à divers groupes de prières, tout en conservant un respect fondamental de la tradition, qui, j᾿en suis convaincue, est la racine de notre Eglise.

Les femmes qui vont au tombeau

Par Karin  Ducret
Photo: Ldd
Au terme des récits évangéliques dramatiques de la Passion et de la mort de Jésus, tout semble fini ! C᾿est à ce moment précisément qu᾿apparaissent les femmes ! Alors que les Douze ont fui, elles sont là ! Elles ont suivi Jésus de la Galilée jusqu᾿aux heures terribles du Golgotha. « Les hommes sont restés enfermés dans le Cénacle. Les femmes, au contraire, à l᾿aube du jour qui suit le sabbat, sont allées au tombeau », avait disserté le pape François, « elles ne sont pas restées prisonnières de la peur et de la douleur, mais aux premières lueurs de l᾿aube, elles sont sorties, portant dans les mains leurs parfums et avec le cœur oint d᾿amour ». (Homélie pour vigile pascale, 4 avril 2015)

L᾿évangéliste Jean met en évidence Marie de Magdala dans son récit, celle que Thomas d᾿Aquin a appelée « Apôtre des Apôtres » car il lui fut confié d᾿annoncer aux disciples la Résurrection du Seigneur, celle qui, par décret du pape François le 22 juin 2016, est désormais fêtée par l᾿Eglise entière le 22 juillet.

Marie ne reconnaît pas tout de suite le Christ au tombeau et elle essaie de le toucher, ce qui lui vaut la réplique « Ne me retiens pas ! » (Jn 20, 17). Elle annoncera aux Apôtres que le Christ ressuscité ne renonce en rien à sa nature d᾿homme, mais Lui offre et nous offre un Amour infini.  Comme le souligne Mgr Arthur Roche, de la Congrégation du culte divin, dans l᾿Osservatore Romano, la nouvelle fête met en avant « l᾿exemple de vraie et authentique évangélisatrice » que représente Marie de Magdala. La décision s᾿inscrit dans le contexte ecclésial actuel, qui demande de réfléchir plus profondément sur la dignité de la femme, sur la nouvelle évangélisation et sur la grandeur du mystère de la miséricorde divine. Saint Jean-Paul II avait déjà mis en évidence la fonction particulière de Marie de Magdala comme premier témoin de la Résurrection, et première messagère qui a annoncé aux apôtres la résurrection du Seigneur (cf. Mulieris dignitatem, no 16). Cette importance continue aujourd᾿hui dans l᾿Eglise – comme le manifeste l᾿engagement actuel pour une nouvelle évangélisation – qui veut accueillir, sans aucune distinction, hommes et femmes de toute race, peuple, langue et nation (cf. Ap 5, 9), pour leur annoncer la bonne nouvelle de l᾿Evangile du Christ […] Marie Madeleine est un exemple d᾿évangélisatrice vraie et authentique, c᾿est-à-dire, une évangéliste qui annonce le joyeux message central de Pâques.

 

J᾿ai vu le Seigneur, et voilà ce qu᾿il m᾿a dit.
(Jn 20, 18)

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