Une permanence de Caritas à disposition à Estavayer

Désireuse d’élargir son champ d’activités en couvrant tout le canton, l’organisation Caritas a ouvert une permanence à Estavayer. Une extension qui va dans le sens du « mariage » de l’action diaconale avec le service « Solidarités » de l’Eglise fribourgeoise.
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Intergénérationnel, vraiment ?

Par Thierry Schelling
Photo : FLICKR

« Vous comprenez, mon Père, mes enfants n’y voient que des vieux, à la messe. On préfère venir chez vous ! » Aveu assumé de parents lorsque je leur demande innocemment d’où ils viennent… 

Ça me donne à réfléchir. Et donne d’autant plus de sens à prendre soin des « célébrations pour familles » afin que les petits, moyens, jeunes ados, puissent communier… à leurs contemporains. Sans compter que bruits, tétées inopinées et balades intempestives à deux ou quatre pattes dérangent les aînés… qui se plaignent de ne plus en voir, des bambins, à la messe ! On nage en plein paradoxe.

Alors, nos paroisses, des « Eglises pour les vieux » ? C’est comme ça. Mais c’est aussi prendre soin des aînés que de maintenir des messes le dimanche matin, même si le regroupement de communautés les invite à se déplacer de quelques kilomètres… non sans maugréer. Esprit de communauté ou confort perso avant tout ?

Cependant, catéchumènes et jeunes avec ou sans parents fréquentent nos « messes en familles » même la semaine (eh oui, il fallait oser !) : un franc succès en pleine expansion… dans certaines régions. Y sont invités les aînés, pratiquants habitués qui – sans surprise – boudent l’affaire… « Trop brouhaha » (parole d’un octogénaire). L’intergénérationnel « sauvera le monde », vraiment ?

Vers une Eglise de retraités?

L’allongement de l’espérance de vie a changé le visage de la population.

Souvent, nos assemblées dominicales ou de semaines sont suivies en majorité par des personnes vieillissantes. Ce phénomène se voit aussi au niveau de l’organisation des paroisses. Allons-nous vers une Eglise de retraités?

Par Calixte Dubosson | Photos : Flickr, Pxhere, DR

Le XXe siècle a été le théâtre de plusieurs révolutions démographiques. Le premier constat est celui de la baisse de la mortalité à la naissance ainsi qu’une baisse générale de la fertilité. Mais le fait le plus marquant est celui de l’allongement de l’espérance de vie, qui a totalement changé le visage de la population en Suisse. Ceux qui bénéficient de la retraite sont de plus en plus nombreux et il est de plus en plus courant que certains ou certaines atteignent l’âge plus que respectable de 100 ans. Avant de parler des conséquences de cette évolution, parlons d’abord du sens et de la valeur de la vieillesse.

Les bienfaits de la retraite

Ceux qui touchent leur retraite sont souvent libérés des soucis de la rémunération, des contraintes liées à la pression des échéances et de la hiérarchie, de la compétition et de l’exigence de performance. Ils sont incités à se réengager dans la société, selon leurs convictions, leurs charismes et les appels de leur foi. Ils perçoivent mieux leur authentique aspiration à « être » plutôt qu’à « faire ». Bref, ils peuvent faire des choix, libres et ouverts, sur l’utilisation et la gestion de leur temps. Ainsi, leur existence s’ouvre sur une période plus apaisée et sur la possibilité de comportements plus naturellement bienveillants, modestes, gratuits et notamment à l’écoute attentive de ceux que la vie place sur leur chemin. Evoquons aussi d’autres valeurs que les Ecritures soulignent.

Les aînés dans la Bible

Ouvrons donc la Bible pour mieux comprendre le sens et la valeur de la vieillesse. Le livre du Lévitique s’exprime ainsi : « Tu te lèveras devant ceux qui ont des cheveux blancs, tu honoreras la personne du vieillard, c’est ainsi que tu révéreras ton Dieu. Je suis l’Eternel. » (Lv 19.32) Plusieurs aînés entourent la naissance de Jésus : Zacharie et Elisabeth avancés en âge donnèrent naissance à Jean-Baptiste, le précurseur. Siméon « vivait dans l’attente du salut d’Israël ». Anne, la prophétesse âgée de 84 ans, « ne quittait jamais le Temple où elle servait Dieu nuit et jour par le jeûne et la prière » (Lc 1.37). Voilà qui démontre clairement que les personnes âgées ne sont ni au chômage, ni exclues du ministère ! Il n’y a pas d’âge limite pour le service du Seigneur.

Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel.

Les aînés dans l’Eglise

Et en Eglise, qu’en est-il ? D’une manière positive, la sagesse des aînés, leur spiritualité propre, leur témoignage montrant avec simplicité le plus souvent qu’il est possible de tenir dans la foi une vie entière, d’aborder sa propre fin de vie dans un état d’esprit apaisé et confiant, voilà autant de traits qui sont authentiquement et spécifiquement associés à l’édification du corps ecclésial et à son rayonnement au sein du monde actuel. A ces considérations d’allure spirituelle, il est normal d’adjoindre des constatations de bon sens. Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel. Que deviendraient nos célébrations dominicales si, par hypothèse absurde, on en retirait impérativement tous les fidèles de plus de 60 ans ? Qui resterait-il dans nos grandes nefs ? Le même raisonnement par l’absurde pourrait être aussi appliqué à nos services ecclésiaux, au plus local, mais aussi sur le plan régional voire diocésain. Que deviendrait l’Eglise sans tous ces bénévoles qui la font voir, qui la font vivre ? Et parmi ces généreuses âmes, quelle est la proportion des personnes retraitées et généreuses de leur temps libre ? 

Témoignages

Il est temps de donner la parole à ces aînés engagés dans la pastorale. Sara, dans la septantaine, s’occupe de la décoration florale de son église. Elle témoigne : « Dans ce service d’Eglise qu’est la « décoration florale », ce qui rend cette activité valorisante c’est qu’elle permet à la fleuriste de mettre en valeur les textes de la liturgie tout en aidant la communauté paroissiale à prier. Cette tâche est variée et laisse de la place à l’imagination grâce à la richesse des temps liturgiques : comment exprimer la joie, la douleur, l’espérance ? Le choix des fleurs et de leur couleur, les végétaux et les accessoires qui les mettent en valeur donnent à la composition florale une place de choix dans la liturgie qui contribue à la beauté de la célébration. Nous devons avant tout rechercher la simplicité pour donner au bouquet le vrai sens de la louange, c’est ce qui nous différencie des fleuristes professionnelles. » 

Viviane, préretraitée, participe à la vie de sa paroisse comme chanteuse dans sa chorale, lectrice et présidente du conseil de communauté. Elle nous explique le pourquoi de son investissement : « Ma soif de connaître Dieu m’a conduite sur le chemin des notes de musique et des accords de dièses et de bémols liturgiques. Ma foi a fait de grands pas en m’engageant à la lecture de la parole jusqu’à porter ma paroisse avec fierté en acceptant d’en devenir présidente du conseil de communauté. Une source d’enrichissement, de prières, de partages et de rencontres. »

Où sont les jeunes ?

Les retraités sont conscients qu’ils ne sont pas éternels. J’avais, en son temps, surpris un septuagénaire qui faisait partie du comité d’organisation de la patronale de son village interpeller un adulte dans la quarantaine. Il lui faisait remarquer que la moyenne d’âge de ce comité frisait la soixantaine. Il devenait donc urgent
de penser à la relève. Et c’est là le problème fondamental. Il ne touche pas seulement les paroisses, mais aussi l’ensemble de la société. Pour preuve, la difficulté de trouver des candidats pour les élections communales en Valais. Un parti a même mis une annonce dans un journal en promettant aux intéressés un temps de travail rémunéré de 15 % ! D’autre part, les municipalités valaisannes, inquiètes quant au renouvellement de leurs autorités communales,
ont lancé dans tout le canton, une campagne de recrutement intitulée « Prends ta place ! ». 

La civilisation des loisirs

Comment en est-on arrivé là ? La réponse ne serait-elle pas dans l’avènement d’une société dite de consommation ? La dernière voiture, le dernier smartphone, le dernier parfum d’une grande marque, la dernière veste de telle boutique à la mode, la société de consommation envahit nos chaumières depuis des décennies. Notre société moderne semble s’accomplir dans cette soif effrénée de produire et de consommer et ce, pour le soi-disant grand bonheur de tous !

Il faut ajouter aussi l’émergence d’une autre société, celle du divertissement. Il est bien difficile de faire le tour de toutes les possibilités de loisirs qui sont offertes chaque semaine, en vue du week-end, par les offices du tourisme, de la culture et du sport. On croule sous la panoplie des manifestations de tout genre qui invitent à promouvoir le bien-être et le plaisir de chacun. « Prenez soin de vous », cette expression moderne servie à foison lors des fins d’émission ou de reportage TV montre bien que l’on s’éloigne de l’idéal chrétien qui est de donner sa vie pour que l’autre vive ! 

Enfin, en ce qui concerne notre Eglise qui est en passe de devenir une Eglise de retraités, il est important de souligner que si le monde change, l’Eglise aussi. Les jeunes chrétiens préfèrent un engagement à l’image du flash photographique. Ils sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) mais ils ne vont pas pour autant s’engager dans un conseil de paroisse qui exige un suivi sur le long terme.

L’avenir appartient à Dieu et il se pourrait bien que ceux et celles qui sont étouffés par cette civilisation des loisirs découvrent qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ; que la générosité et le don de soi sont des valeurs qui épanouissent, rendent heureux, les autres et soi-même.

Les jeunes chrétiens sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ mais ne s’engageront pas pour autant dans un conseil de paroisse.

Vie montante

Le Mouvement chrétien des retraités (MCR) est un mouvement d’action catholique créé à l’initiative de laïcs retraités et au service des retraités. 

La retraite est une période d’une trentaine d’années environ. 

La mission du MCR est d’aider les retraités à bien vivre cette étape. La retraite peut être un temps d’enrichissement, d’approfondissement personnels et d’engagement au service des paroisses. Il en existe dans tous les cantons romands. 

Pour plus d’informations consultez le site : www.mcr-viemontante.ch

Des assemblées intergénérationnelles (Joël 2,16; 3,1)

Comme toutes les générations, les personnes atteintes dans leur santé reçoivent l’Esprit par le sacrement des malades.

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

« Réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre ! » (Joël 2, 16) Lorsque Joël, l’un des « douze petits prophètes », appelle le peuple à la pénitence, il s’adresse à la totalité des générations sans exception, non seulement aux personnes âgées et adultes, mais également aux tout-petits !

C’est l’invitation qui retentit au début de chaque Carême, au mercredi des Cendres : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. » (Joël 2, 12-13)

Pour une telle conversion, il est indispensable que la totalité des membres de la communauté se serrent les coudes et procèdent aux démarches de réconciliation nécessaires. Sinon, les conflits et les incompréhensions demeureront. 

Pour ce faire, au terme du temps pascal, à la fête de la Pentecôte, retentit un autre oracle dans le même livre prophétique, avec la promesse du don de Dieu en plénitude : « Je répandrai mon esprit sur tout être de chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces jours-là. Je ferai des prodiges au ciel et sur la terre. » (Joël 3, 1-3a) 

Or les temps sont accomplis, l’heure de grâce est advenue par la mort et la résurrection de Jésus-Christ. L’Esprit Saint est donné avec largesse aux bébés lors des baptêmes, aux enfants dans le pardon et l’eucharistie, aux adolescents et jeunes à la confirmation, aux conjoints à l’occasion des épousailles, aux diacres, prêtres et évêques par le signe de l’ordination. Et également aux vieillards et aux personnes atteintes dans leur intégrité physique et psychique, grâce au sacrement de l’onction des malades.

Impossible donc de faire des compartiments au sein de l’Eglise. Les retraités ont besoin du dynamisme juvénile, les petits portent leurs parents et grands-parents. C’est le même Esprit qui unit absolument tous les membres du corps, quel que soit leur âge (cf. 1 Corinthiens 12, 4-11).

La paroisse de Martigny à l’écoute des jeunes

Etre à l’écoute des jeunes, un souhait souvent entendu dans notre Eglise ! Mais le constat est souvent le même : les forces manquent et les jeunes aussi… A la paroisse de Martigny, une pastorale à leur intention se révèle fort dynamique ! Immersion dans une soirée organisée à leur intention, comme celles qui ont lieu chaque dernier samedi du mois. Mais avant, un petit peu d’histoire s’impose…
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A la rencontre d’un couple jubilaire

Fêter les jubilaires de mariage est une tradition dans nos paroisses. Une fois par année, les couples qui ont un jubilé de mariage sont bénis pendant la messe paroissiale. Après six années à l’organisation, André et Anne-Marie Premand passent la main à Marianna et Domenico Micale. Eux-mêmes mariés, et jubilaires cette année, ils ont accepté de répondre à nos questions.
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«Ne m’abandonne pas»

Par Thierry Schelling
Photo : vatican.media

Depuis 2021, le pape François a instauré la fête des aïeux, en plein mois de juillet (à la fête de Joachim et Anne, les prétendus 1 grands-parents de Jésus), afin de rappeler l’importance cruciale pour la famille et l’Eglise de prendre soin des aînés, dont il développe, au cours de son « Message », les joies et les affres.

Après Amoris Laetitia

Cette exhortation du Pape sur la vie matrimoniale et familiale a été à l’origine de l’instauration d’un dimanche « pour les aînés » : avec ceux « de la Parole » (3e de janvier), « des Enfants » (4e de mai), et « des Jeunes » (initialement, aux Rameaux, devenu les JMJ) ou des liens avec le judaïsme (Dies judaicus, le 3e de Carême), Rome souhaite inclure tout le monde dans la ronde des dimanches… Dans ses messages, après « Porter du fruit dans la vieillesse » (2e journée, en 2022), « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (3e journée), le Pape a opté pour la 4e édition pour : « Ne m’abandonne pas dans ma vieillesse », autrement dit, la solitude de la personne âgée…

« Réseau et sagesse »

Le Pape relève ces deux forces de la personne aînée à faire fructifier pour tous, société comme familles, paroisses comme communautés religieuses. En effet, un.e retraité.e a « un réseau de connaissances, tant personnelles qu’intellectuelles », qui ne peut qu’être bénéfique pour tous – encore faut-il prendre le temps de s’en imprégner. Quant à la sacrosainte sagesse due à l’âge, le Pape n’insiste pas tant sur un moralisme bon enfant qu’enseigneraient nos grands-parents, mais bien sur le fait qu’ils sont une « source de conseils et de propositions » née de leur capacité d’écoute, dont toutes les générations devraient profiter.

Mais on ne peut également s’empêcher de voir, dans cette démarche pastorale vis-à-vis des aînés, comme un vadémécum de l’octogénaire pontife à son Eglise…

1 Seule une source apocryphe les cite comme tels.

Une Eglise de retraités? Quelle chance pour le bénévolat!

Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève
Photo: DR

Une récente étude1 menée par les Universités de Lausanne, Genève, Neuchâtel et la Haute école et Ecole supérieure de travail social Valais-Wallis rend compte du bénévolat des seniors. Bonne nouvelle : leur engagement est ample, vaste et apporte pléthore de compétences, entre savoir-être et savoir-faire ! Allant de divers milieux associatifs au proche-aidant (notamment la garde des petits-enfants), force est de constater que leurs apports effectifs au fonctionnement de la société est vital, avec quasi 50 % des 65-74 ans engagés dans des tâches et activités réalisées gratuitement.

En plus de leur travail au service du bien commun, ce bénévolat participe à leur bien-être, la notion de plaisir étant une donnée forte de leur investissement. Offrir une prestation de qualité et avoir la possibilité d’une gestion du temps et de l’agenda plus adaptée à cette période de la vie sont aussi des facteurs aidants. 

Sommes-nous attentifs à ces paramètres lorsque nous sollicitons nos aînés pour un engagement auprès de nos communautés ?

Leur permet-on de prendre conscience des richesses en termes de connaissances et de capacités qu’ils ont à nous offrir et leur offrons-nous une image valorisante de leur engagement ?

Sommes-nous créatifs, en permettant, par exemple, des duos avec des personnes plus jeunes, afin de mutualiser disponibilité, compétences, énergie, transmission et engendrement ? 

Sommes-nous à l’œuvre pour favoriser une Eglise intergénérationnelle, inclusive, qui s’enrichit des diversités ? 

Laissons-nous inspirer par la prophétesse Anne (Luc, 2, 36-38), qui du haut de ses 84 ans est remplie de zèle à la vue de Jésus, annonçant à qui voulait l’entendre les louanges de Dieu et la naissance de l’Enfant, elle qui servait Dieu jour et nuit à quelques pas du temple !

Bien souvent, lors de messes ou de rencontres paroissiales, le nombre de têtes blanches dépasse nettement celui des têtes blondes. Pourtant l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre et nourrit notre confiance et notre agir pour faire fructifier les richesses de nos communautés.

Alors oui, laissons-nous nous inspirer par la prophétesse Anne, par nos prêtres en âge de retraite si nombreux à poursuivre leur engagement, par les retraités rendant d’innombrables services et remplissant d’importantes missions ! Osons solliciter davantage nos aînés, non pas comme des bénéficiaires, mais comme des acteurs clés de nos pastorales !

1 https://www.unil.ch/ceg/vivra

Jeux, jeunes et humour – septembre 2024

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

A la fin du chant du Sanctus, que signifie Hosanna ? *
Après l’offertoire, un dialogue se noue entre le prêtre et les fidèles pour introduire la préface. Elle se compose de trois parties : la reconnaissance de la louange au Père par la médiation du Fils, les motifs particuliers d’action de grâce et l’introduction au Sanctus qui se termine par : « Hosanna au plus haut des cieux. » Ces paroles ont été prononcées par la foule qui a accueilli Jésus comme le Messie le jour des Rameaux… avant de le crucifier ! Hosanna (« donne le salut ») signifie donc une acclamation de joie ou de victoire.

Par Pascal Ortelli

* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.

Humour

Cette histoire se passe dans l’armée suisse. Un jour, un lieutenant-colonel rassemble sa troupe et informe ses soldats en ces termes, avec un léger accent d’Outre-Sarine : « Messieurs, nous allons organiser un exercice d’envergure pour simuler une grande attaque avec tout ce que cela comporte. Tout le monde sera mobilisé et chacun devra se tenir prêt pour cette manœuvre exceptionnelle. Donc, demain matin, on attaque la Russie !
Y a-t-il des questions ? » Un bon petit soldat originaire du Gros-de-Vaud lève la main et dit : « Qu’est-ce qu’on fait demain après-midi ? »

Par Calixte Dubosson

La foi vécue au quotidien par des personnes «retraitées»

Le thème central de ce numéro de septembre (pp. 16-17) aborde le fait que nos assemblées des messes dominicales (par exemple) soient en grande majorité composées par des « retraités », par des personnes du 3e âge. Nous avons donc voulu aller à la rencontre de l’une ou l’autre de ces personnes dites retraitées, en leur posant la question : « Pourquoi, selon vous, est-ce important de croire ? De prier ? D’aller à la messe le dimanche ? » etc.
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Sainte diplomatie

Les accords du Latran de 1929 ont entériné la souveraineté du Vatican, conférant à l’Eglise catholique une influence incontournable sur la scène internationale. Entretien avec Monseigneur Ettore Balestrero, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies.

Par Myriam Bettens | Photo: Jean-Claude Gadmer

Quelle est la mission de l’Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies ?
L’Eglise catholique est la seule institution religieuse au monde à avoir accès aux relations diplomatiques, comme cela est reconnu par le droit international. Les raisons de cette reconnaissance se trouvent dans l’universalité et la transnationalité de l’Eglise catholique et dans le fait que le Pape, contrairement à tout autre chef religieux, a une juridiction effective sur toute l’Eglise catholique. Le Saint-Siège est partie prenante de divers instruments internationaux [ndlr, conventions], il est membre ou observateur permanent dans les institutions spécialisées des Nations Unies ainsi que des organisations intergouvernementales internationales et participe donc activement à l’élaboration et aux travaux de l’Organisation des Nations Unies et des autres organisations.

Quel est l’avantage du statut d’observateur par rapport à celui de membre votant ?
L’ONU est une organisation avec une dimension politique dont les membres doivent prendre des positions politiques qui reflètent certains intérêts, parfois légitimes, mais toujours partisans. Ce positionnement est contraire à la dimension universelle et à la nature essentiellement spirituelle et morale du Saint-Siège. Il ne poursuit pas d’objectifs politiques ou économiques, mais uniquement religieux ou moraux, qui transcendent les limites géographiques des pays et des continents. De plus, en devenant membre, il ferait l’objet de nombreuses et pressantes demandes d’adhésion à des traités internationaux qui vont à l’encontre des positions de l’Eglise catholique et de la loi naturelle comme l’avortement ou l’euthanasie.

Quelle valeur ajoutée l’implication de la religion dans les affaires d’Etat offre-t-elle aux gouvernements ?
La religion a un effet sur les affaires des Etats, soit parce qu’elle est porteuse de valeurs auxquelles de nombreux citoyens s’identifient, soit parce qu’elle est un facteur de paix. En ce qui concerne l’Eglise catholique, le consensus est qu’il s’agit d’un acteur crédible, significatif et faisant autorité. Le Saint-Siège est, en ce sens, une autorité reconnue explicitement ou implicitement. De plus, bien souvent, les hommes et les femmes d’Eglise connaissent la réalité du terrain dans certains pays mieux que les institutions elles-mêmes, c’est donc un interlocuteur utile et fiable.

Comment contribuer à une interaction adaptée et efficace des religions, avec les objectifs et les activités des Nations Unies ?
La collaboration exige un respect partagé de la nature de l’homme, car c’est le seul dénominateur commun qui permette une rencontre efficace et profonde. Il faut en tout cas éviter de faire de l’ONU et de ses programmes une sorte de religion ou d’autorité morale incontestable. Quant à l’ONU, celle-ci ne devrait pas imposer aux religions de collaboration contraire à leurs propres principes et à ceux de millions de personnes qui y adhèrent. Par conséquent, la liberté religieuse devrait être considérée comme un droit, au même titre que les autres.

A l’échelle individuelle, nos sociétés sont aujourd’hui très polarisées. Quel rôle peut jouer la religion dans la paix, voire la paix sociale ?
La religion ne devrait pas faire de politique ni administrer la société, mais guider les gens vers Dieu. Elle change les cœurs et ce sont les cœurs des gens qui changent la situation. C’est cela qui les pousse à adopter de nouveaux comportements et à emprunter la voie de l’amour et du respect des autres hommes. Si la religion ne peut changer la vie d’une personne, alors elle ne sera jamais facteur de paix.

Bio express

Né à Gênes (Italie) en 1966, Mgr Ettore Balestrero a été ordonné prêtre en 1993. 
Il est entré dans le service diplomatique du Saint-Siège en 1996, puis a été nommé Nonce apostolique en Colombie en 2013, et ordonné évêque la même année au rang d’archevêque. En 2018, le pape François l’a nommé Nonce en République démocratique du Congo. 
Il a pris le poste d’Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies en juin 2023.

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