L’Eglise n’est plus en soins palliatifs

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Céline Ruffieux, représentante de l’évêque à Fribourg, est l’auteure de cette carte blanche. 

L’Eglise est morte ; vive l’Eglise !

Par Céline Ruffieux, représentante de l’évêque à Fribourg
Photo: cath.ch

L’Eglise de nos paroisses, parfois millénaires (dès le VIe siècle), ne peut que constater qu’elle est en décalage de quelques centaines d’années avec le monde d’aujourd’hui, autant par rapport aux besoins qu’aux réalités de nos contemporains. Le rythme de vie des familles, les offres et les besoins dans le domaine de la spiritualité, l’éco-anxiété des jeunes adultes, l’individualisme de la société…

Il y a une rupture de confiance générale : même les plus grands sont mis à terre publiquement, accusés d’abus et d’emprise, jouissant de leur position asymétrique dans leurs relations ; l’institution s’est autoprotégée au détriment des victimes et aujourd’hui, nous nous retrouvons à devoir chercher l’Essentiel. 

Le sol s’effrite sous les pieds des gens engagés dans cette Eglise-institution. Et pourtant… nous sommes toujours là ! Prêtres, agent-es pastoraux-ales laïcs-ques, diacres, conseillers-ères de paroisse, collaborateurs-trices administratifs-ves, sacristains-ines, chantres… représentant-e de l’évêque, évêque, et vous, surtout vous, baptisé-e-s, paroissien-ne-s, curieux-ses… Nous sommes toujours là, avec Jésus, présent au milieu de nous, parce que c’est bien Lui qui nous engage à mettre nos vies sur son chemin et non pas un contrat ou un salaire.

Chaque matin, j’ai la petite discipline de me poser la question de mon « Oui » à Le suivre. Je prends le temps de prendre conscience et de m’émerveiller de ce monde encore une fois créé pour nous. J’aurai une journée chargée, avec des conflits à gérer, des solutions à construire pour des problèmes qui semblent pourtant parfois insolubles, des décisions à prendre, réjouissantes ou effrayantes quant à leurs conséquences, des séances à animer ou à amender. Ma journée sera surtout l’occasion de laisser le souffle de l’Esprit créer l’improbable, l’amour du Christ infuser chacune de mes rencontres, chacune de mes décisions, chacun de mes silences.

Nous avons célébré la naissance du Fils de Dieu il y a à peine quelques semaines. Cette naissance n’a pas eu lieu il y a environ 2000 ans, mais bien dans « l’aujourd’hui » de nos vies, aujourd’hui de Dieu. Nous avons peut-être rangé le sapin et la crèche, ne rangeons pas la lumière de Noël hors de nos cœurs et vivons l’Eglise ensemble !

Jeux, jeunes et humour – février 2024

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi, après la prière du « Je confesse à Dieu » et la formule d’absolution du prêtre, nous demandons encore au Seigneur de prendre pitié ? *
Tel est le sens du Kyrie eleison (en grec ancien) : « Seigneur, prends pitié. » Il nous permet d’élargir notre prière et de proclamer la miséricorde de Dieu pour nos frères et sœurs en humanité. Le Kyrie est donc une acclamation du Seigneur ressuscité, victorieux de la mort sous toutes ses formes, y compris le péché et qui vient nous relever.

Par Pascal Ortelli

* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.

Humour

Un frère d’un monastère avait des problèmes psychiques. On lui confiait des petits travaux comme donner à manger aux poules. Un jour, il refusa d’aller dans le poulailler, car il s’était mis dans la tête qu’il était un grain de riz. Le supérieur l’hospitalisa et après trois semaines de soin, il retourna au couvent guéri de sa certitude d’être un grain de riz. Le supérieur lui confia à nouveau la tâche de donner à manger aux poules. Il y alla, mais au dernier moment, il renonça. Le Père-Abbé lui dit :
– Voyons, frère Antoine, vous n’êtes plus un grain de riz. Vous pouvez y aller sans peur !
– Moi je sais que je ne suis pas un grain de riz, mais les poules ne le savent pas !

Par Calixte Dubosson

En suaire et en os

La question de la représentation des images de Dieu est légitime et traverse toutes les traditions chrétiennes. Une multitude de visages ont été prêtés au Christ. Chaque artiste lui en a façonné un avec ce qu’il comprenait de Lui théologiquement. Entre le Christ historique et celui de nos mémoires rétiniennes, décryptage avec Daniel Marguerat.

Pour l’exégète, les auteurs du Nouveau Testament mettent en avant l’intelligence de la foi.

Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer

La quête du Jésus historique fait-elle peur dans la mesure où le résultat de ces recherches pourrait contredire le contenu de la foi ?
Lorsqu’elle ne coïncide pas avec l’image que l’on s’est faite de Jésus, autant empreinte de tradition doctrinale que d’imaginaire, elle peut faire peur. Cette image qui nous désoriente doit être vue comme une chance pour la foi, car elle nous rapproche des Ecritures. Notre compréhension de Jésus vient s’affiner, s’enrichir et s’approfondir. Tous les auteurs du Nouveau Testament mettent en avant ce que l’on appelle l’intelligence de la foi et celle-ci doit grandir, sans quoi, elle se sclérose.

Risquerait-elle de rendre Jésus trop humain ?
Il faut éviter de penser que Jésus serait en partie humain et en partie divin. Tout en lui est à la fois humain et « divin », dans le sens où il s’est fait médium de Dieu. Il est l’icône de Dieu comme nul humain ne l’a été. Mais il est vrai que dans la foi traditionnelle, un peu plus du côté catholique, la part « divine » a été majorée par rapport à la part humaine et c’est un déséquilibre qu’il faut éviter.

C’est justement sur l’humanité (ou l’incarnation) qu’est fondée la permission des représentations du Christ. Un peu paradoxal, non ?
La sacralisation du personnage a commencé extrêmement tôt dans la foi chrétienne, mais toute la recherche sur le Jésus de l’histoire est au service de notre foi en l’incarnation. Il faut avouer que l’ambivalence de la liturgie fausse notre compréhension du Christ, car elle nous fait adresser nos prières autant à Dieu qu’à Jésus. Pourtant, ce dernier n’a jamais été que celui qui nous oriente vers Dieu, il n’a jamais réclamé qu’on le prie. Ni celui de l’histoire, ni celui des Evangiles. Ce flou est théologiquement regrettable, car on en vient à majorer la part divine de Jésus de telle manière qu’il en perd son humanité.

On reproche à la recherche historico-critique d’être incapable de comprendre qui était vraiment Jésus…
La recherche historico-critique n’a qu’un objectif : celui de reconstruire la biographie de Jésus de Nazareth par les moyens de l’histoire. Elle va donc décrire l’humain Jésus et n’a absolument pas pour but de légitimer la foi en Jésus. Ce n’est pas son rôle. Par contre, elle a permis d’énormes avancées dans la compréhension de ce que fut le monde de Jésus et a évité ainsi d’énormes contresens.

Jésus a généré plusieurs lectures, les quatre Evangiles en sont la preuve, mais l’exégèse canonique gomme parfois toute cette diversité, à quelles fins ?
A la fin du IIe siècle, il y a eu une tentative de rédiger une « harmonie » des quatre Evangiles, mais l’Eglise a été bien inspirée de refuser. Cela nous montre que personne ne peut mettre la main sur le Christ en le définissant par une parole unique. Il nous faut absolument respecter cette diversité, car elle nous permet également d’accueillir la diversité chrétienne. Légitimer une seule approche croyante est une posture sectaire. Les événements que représentent la venue de Jésus, son action et ses paroles sont d’une telle richesse qu’aucun courant théologique ni aucune spiritualité ne peuvent les capter tout entier. Dieu, merci !

« Messianique » intelligence artificielle

La start-up AvatarLabs vient de développer un robot conversationnel à l’image du Christ. Cette intelligence artificielle (IA) capable de répondre à des questions théologiques et spirituelles laisse Daniel Marguerat quelque peu… dubitatif. « Ce Personal Jesus a été construit par des ingénieurs ayant leur propre image de Jésus. L’IA n’est que la vitrine de la spiritualité de ses concepteurs. Ce Jésus n’est donc ni neutre, ni scientifique, ni objectif. Une icône en fin de compte, qui ne sert qu’une seule spiritualité et une unique approche. »

Bio express

Daniel Marguerat a enseigné le Nouveau Testament à l’Université de Lausanne de 1984 à 2008. Il est notamment spécialiste de la question du Jésus de l’histoire et de la théologie paulinienne. Auparavant, pasteur dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), il est désormais retraité et divise son temps entre la rédaction de nouveaux ouvrages, ses petits-enfants et… les vacances.

Entrons en Carême

Texte et photo par Marion Perraudin

Entrons en Carême et ouvrons sa porte,
Pour prendre le temps de nous laisser conduire au désert,
Celui de nos doutes et de nos tentations.
Entrons en Carême et ouvrons sa porte,
Suivons les pas du Christ Sauveur,
Afin de suivre un chemin de conversion et de prière.

Entrons en Carême et changeons de cap,
Pour prendre le temps de nous laisser conduire au désert,
Celui de fausses certitudes et de nos masques d’apparence.
Entrons en Carême et changeons de cap,
Fixons la boussole de notre cœur et de notre regard sur le Christ Sauveur,
Pour revêtir un regard de vérité et d’humilité.

Entrons en Carême et écoutons la Parole de Dieu,
En prenant le temps de nous laisser conduire au désert,
Celui où nous nous perdons dans le bourdonnement et le bruit du monde.
Entrons en Carême et écoutons la Parole de Dieu,
Ouvrons les oreilles de notre cœur et écoutons la voix du Christ Sauveur,
Afin de creuser notre faim de la Parole qui donne vie et l’accueillir.

Entrons en Carême et ouvrons-nous à l’Amour de Dieu,
En prenant le temps de nous laisser conduire au désert,
Celui de nos égoïsmes et de nos enfermements.
Entrons en Carême et ouvrons-nous à l’Amour de Dieu,
Accueillons dans notre coeur et notre vie la miséricorde du Christ Sauveur,
Pour oser des paroles de pardon et d’amour.

Quarante jours Seigneur pour t’accueillir dans le silence de la prière.
Quarante jours, Seigneur pour te suivre au désert, et s’ouvrir à ta Parole.
Quarante jours Seigneur pour redécouvrir ta Miséricorde dans le pardon donné et reçu
Quarante jours, Seigneur pour se délester de ce qui alourdit notre marche avec toi.
Quarante jours, Seigneur pour se tourner vers toi, pour se priver du superficiel afin de s’ouvrir à l’essentiel.

Fresque de Severini, Basilique Notre-Dame, Lausanne

Les codes sont proches de ceux de l’icône : le fond doré, les personnages hiératiques et peu expressifs.

Par Amandine Beffa
Photo : Jean-Claude Gadmer

La fin des travaux de restauration de la basilique Notre-Dame de Lausanne, prévue pour fin 2024, est l’occasion de redécouvrir l’extraordinaire fresque de Severini qui s’y trouve. La surface de plus de 200 m2 et la voûte dorée à la feuille en font une œuvre unique en Suisse.

Comme souvent avec le Groupe Saint-Luc, l’œuvre est tout à la fois très traditionnelle et très moderne. Les codes de l’art byzantin sont traduits dans une langue cubiste et futuriste.

Aujourd’hui, nous sommes surpris par les églises entièrement décorées. Mais, ce sont nos édifices sobres qui déconcerteraient les hommes et les femmes de la période byzantine. En effet, il était impossible de laisser un mur vide. Toute paroi était nécessairement peinte ou recouverte d’une mosaïque.

Les codes sont proches de ceux de l’icône : le fond doré, les personnages hiératiques et peu expressifs. De manière très traditionnelle, la Vierge à l’Enfant est le point focal de l’abside.

La couleur de l’arrière-plan, symbole de la sainteté et de la lumière divine, fait le lien avec les scènes qui entourent la Mère de Dieu.

A notre gauche, l’ange désigne la colombe de l’Esprit Saint. Nous entendrions presque Marie, les mains ouvertes, déclarer : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. »

Au premier registre, elle est présente aux pieds de la croix. Contrairement aux codes byzantins, elle est très expressive jusque dans le mouvement des bras qui recouvrent le bas de son visage.

La scène du couronnement de la Vierge, située sur la droite, n’est pas biblique. Elle est toutefois très commune dans l’art sacré, tant en orient qu’en occident.

Le décor citadin de l’œuvre est une note de modernité. Au-dessus de la scène de l’Annonciation, nous reconnaissons la cathédrale de Lausanne. En symétrie, se trouve la basilique Saint-Pierre de Rome.

Dans cette œuvre, la Vierge Marie présente le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous sauver. Est-ce que la présence d’un édifice protestant et de l’église catholique par excellence ne vient pas nous rappeler que le Salut est donné pour tous en Jésus-Christ ?

« Le don que Dieu m’a donné »

Elle prie beaucoup et récite son chapelet chaque matin. Paroissienne à Orsières, Amélie Métroz, 83 printemps, est aussi une karatéka accomplie ! Rencontre avec une ceinture noire 1er dan pleine d’enthousiasme.

Par Nicolas Maury | Photo : Pierre Pistoletti

« Ça ne t’embête pas si on se tutoie ? » Alors qu’Amélie Métroz effectue une démonstration de karaté, répondre par la négative constituerait une erreur stratégique. Dans son appartement d’Orsières, la tonique octogénaire enchaîne les mouvements. « Si tu me donnes un coup de poing, je me défends avec un geden baraï. Là, je chasse ton bras qui arrive : c’est un age uke. Il y a aussi le mae geri. Je lance le pied. Celui d’en face doit parer le coup avec la main. »

La Valaisanne fait reposer son équilibre sur deux piliers : l’art martial japonais et la prière. « Est-ce que je suis une bonne catholique ? Dieu seul le sait », sourit-elle. « Je crois à ce que mes parents m’ont enseigné. Ils étaient très croyants, même s’ils avaient trop de travail et qu’on ne pouvait pas toujours aller à la messe. Mais j’aimais bien le curé René Lonfat. Cela dit, je ne comprenais pas tout. » Son mariage a changé la donne. « J’ai vraiment appris à lire grâce à mon mari et j’ai dévoré les livres religieux. » Son engagement n’a dès lors cessé de croître. « En 1981, j’ai fait les vœux de la fraternité de Saint-François dont j’ai intégré le comité. J’ai aussi participé à l’Eveil à la Foi et au Renouveau. » Paroissienne assidue, son chapelet ne la quitte pas et elle ne manque que rarement la messe dominicale. « Quand le curé Joseph Voutaz ne me voit pas, il s’inquiète (rires). Le jeudi je vais aussi à celle du home. Aujourd’hui, je n’ai pas pu. Cela aurait été impoli de rater notre rendez-vous ! » Pendant près d’une année, Amélie s’est occupée de l’entretien de l’église d’Orsière. « Le nettoyage, un peu tout en fait… Mais ça faisait beaucoup. »

Sur la table située devant celle qui est ceinture noire 1er dan figurent plusieurs clichés, dont un avec plusieurs personnes en kimono. « Le karaté est une histoire de famille. Mes filles ont commencé avant moi et m’ont proposé de venir. C’était en 1981, j’avais 60 ans. Ça me relaxe. Mais je ne mélange pas les choses. Ce n’est pas ma vie spirituelle. » Et de saisir le recueil Prions en Eglise. « Là-dedans il y a tout: les psaumes, les évangiles, les épitres. Je le lis tous les jours. Mais surtout, je prie tous les jours pour tout. C’est le don que Dieu m’a donné. »

Amélie Métroz, née à Orsières le 15 décembre 1940. A quatre filles et neuf petits-enfants. Catholique fervente et instructrice de karaté.

Retrouvez l’ensemble des textes et des vidéos de la rubrique sur le site : https://presse.saint-augustin.ch/ecclesioscope/

Il faudra composer avec moins de messes!

A l’heure du « point pastoral » de la dernière assemblée paroissiale, en décembre dernier, c’est à l’abbé Bernard Alassani que revint la délicate tâche de faire une annonce qui va faire grincer, à savoir une diminution du nombre de messes qui doit être envisagée dans un proche avenir, du fait que seul deux prêtres sont aujourd’hui disponibles pour assurer les célébrations. Une mesure pénible mais inéluctable.

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La cathédrale de Lausanne

Lausanne est un haut lieu de spiritualité depuis l’Antiquité.

Par Pierre Guillemin | Photos : DR

Une cathédrale n’est pas construite au hasard et celle de Lausanne n’y déroge pas.

Le lieu, l’orientation sont les premiers éléments à observer. Viennent ensuite des éléments architecturaux qui vont lui donner une signification, un message particulier autour desquels le visiteur, pèlerin, croyant sera amené à se questionner et s’émerveiller.

Etymologie

La construction se situe sur un promontoire qui se nommait « La Grande Roche » : Moïse fait jaillir l’eau d’une roche, la roche fait écho à cette pierre sur laquelle l’Eglise est bâtie. Mais Lausanne est un haut lieu de spiritualité depuis la plus haute Antiquité. Le nom antique de la ville est Lousonna. Or, le radical Lou est issu de Lug en Celte qui désigne un dieu aux multiples pouvoirs (dieu solaire, dieu-roi maitrisant tous les arts et les sciences) et dont la fête se situe au 1er août… Lug c’est aussi Lausa en latin, c’est-à-dire une pierre plate, un autel. 

Alors, en associant Lug et Sonna (soleil), Lug Sonna est l’endroit où le dieu resplendit. Lausanne se trouve liée à tous les autres lieux où le dieu Lug est vénéré : Lugdunum (Lyon), Lugano, Lucerne, Lutry, Loudun, entre autres.

L’orientation de l’édifice est dans la lignée classique de celle des églises. L’entrée est tournée vers l’Ouest tandis que le chœur et l’autel sont placés à l’Est. Au moment où le jour se lève, le public trouve un autel resplendissant de lumière symbole de la Présence, de la Puissance et de l’Amour de Dieu. Toutefois, on observe un décalage entre l’axe du chœur et l’axe de la nef. Symbole ou erreur de conception lors de la construction ? En l’absence de documents clairs, on penchera vers une erreur de conception : les architectes et Compagnons « corrigent » l’alignement en plaçant à la base droite du chœur un escalier donnant accès aux galeries supérieures.

La rosace, tout un symbole.

Quadrature du cercle

La grande question architecturale et symbolique pour la cathédrale de Lausanne est la quadrature du cercle. Mathématiquement, il est impossible d’obtenir un cercle ayant la même surface qu’un carré puisque Pi est un nombre irrationnel. 

Ainsi, la rosace est une succession de carrés et de cercles qui cherchent à s’inscrire les uns dans les autres : les bâtisseurs s’interrogent (et le pèlerin avec eux) sur la logique de la construction de l’Univers et l’impossibilité de le représenter sous une forme géométrique résumant toutes les autres. Le mystère de Dieu est et reste donc entier, ce qui ne veut pas dire que l’on ne puisse pas s’en approcher par nos prières, nos actions, nos connaissances qui sont tous ces carrés et cercles que nous plaçons (comme sur la rosace) pour compléter cet ordre parfait de la Création.

« A côté, c’est aussi chez nous ! » ou… comment favoriser les rassemblements

Il y a peu de temps, je partageais la préoccupation du manque de prêtres à une de nos paroissiennes qui me répondit : « Y a qu’à demander des prêtres à Fribourg, ils en ont plein ! » Ce genre de réaction montre bien le manque d’informations au sujet de la réalité de notre Eglise. Effectivement, lors de la rencontre cantonale des agents pastoraux, prêtres et laïcs de notre canton du 14 novembre dernier, Mme Céline Ruffieux, représentante de l’évêque pour la partie francophone du canton de Fribourg, invitait les unités pastorales et les paroisses à diminuer le nombre de messes et à favoriser les rassemblements. Car, comme en France et dans de nombreux pays, la Suisse manque de prêtres, et notre diocèse ne fait pas exception !

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La Confrérie du Mont-Carmel s’ouvre aux non-Staviacois

Le temps fait son œuvre… Plus besoin d’être bourgeois d’Estavayer pour être agréé membre de la Confrérie
de Notre-Dame du Mont-Carmel. Après s’être ouverte aux femmes, cette institution staviacoise a intronisé pour la première fois en décembre dernier un membre… venu d’ailleurs ! En l’occurrence, de pas très loin… puisqu’il s’agit de l’organiste Philippe Marchello, titulaire de l’orgue de la collégiale depuis 30 ans, mais qui n’est pas bourgeois du chef-lieu et est domicilié à Frasses.

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CREDO

Par Claude Amstutz
Photo : DR

Prends mes mains, riches de superflu ; 
Prends mes mains confiantes dans les tiennes, sources de toute joie. 
Prends mes yeux, sensibles aux apparences ; 
Prends mes yeux – la présence de mes frères, sources de toute espérance. 
Prends mon corps dont je garde souci ; 
Prends mon corps, tes bontés qui l’habitent, sources de toute louange.

Prends mon cœur que l’orgueil tyrannise ; 
Prends mon cœur ébloui par tes grâces, sources de toute beauté. 
Prends ma foi, ses miroirs déformés ; 
Prends ma foi tournée vers Tes béatitudes, sources de toute paix. 
Prends mon âme, mon rien qui se veut tout ; 
Prends mon âme, dans Ton corps et Ton sang, sources de toute adoration.

Mon Dieu, mon Ami, mon Insaisissable et mon Tout…

L’union fait la force !

Texte et photo par Astrid Belperroud

La jeunesse (jeunes après la communion de plus de 10 ans à 14 ans) vient de vivre son premier TEMPS FORT en région : paroisses de : Choulex-Vandœuvres, Puplinge-Presinge, Chêne-Thônex, Sainte-Thérèse (Champel) et Saint-Joseph (Eaux-Vives), plus de 40 jeunes et 5 catéchistes, 3 prêtres pour entourer, accompagner, écouter, bricoler, prier avec au cœur de la rencontre : Jésus. Il nous veut rassemblés, heureux et enthousiastes et tout était réuni pour une belle première !

Quelques échos :

« J’étais tellement heureux de vous voir toutes et tous engagés pour ce TF. (Thierry)                         

Des jeunes attentifs et participatifs, quelle belle expérience. (Sabrina)                                             

J’ai vu de la motivation entre les jeunes qui pour la plupart ne se connaissaient pas. (Anne Marie)                                

Avec ce dynamisme les jeunes ont mis tous leurs sens en route, le corps et l’esprit ont participé à cette journée. (Laurent)                                                                                                  

La présence d’autant de jeunes a donné une impression d’une belle présence physique et spirituelle, les jeunes étaient contents d’être là même les plus grands. Ils se sont «  reconnus  » surpris parfois d’être dans le même bateau. La joie de l’Evangile ! » (Astrid)

MERCI à Rose, Sabrina, Anne-Marie, Laurent, nos prêtres Sviatoslav, Karol et Thierry, à nos familles des deux UP La Seymaz et Eaux-Vives – Champel ! Osons mettre de la lumière dans nos vies, osons vivre des expériences nouvelles avec la rencontre du Seigneur.

Prochain rendez-vous de nos jeunes en région : découvrir le SEDER (dernier repas de Jésus le mercredi 27 mars et le samedi 27 avril à l’église Sainte-Thérèse de Champel.

Diaconie

La catéchèse d’aujourd’hui, ce n’est plus le catéchisme de grand-mère. La diaconie, le service de l’autre dans la gratuité, font partie intégrante du témoignage chrétien. Et du parcours de nos confirmés et confirmands associés à des bénévoles de nos paroisses : en effet, ils se sont donné rendez-vous le samedi 25 novembre 2023 devant les entrées de nos enseignes commerciales pour donner sacs et cabas, et décharger ensuite les dons des acheteurs généreux en ce temps qui précédait l’Avent et Noël.

Texte et photos par Astrid Belperroud

Un mot assez peu connu et pourtant si indispensable à nos sociétés dans lesquelles nous vivons. C’est un mot qui chante… comme symphonie, harmonie… Mais ce n’est pas la femme du diacre, ce n’est pas non plus une nouvelle philosophie de vie mais tout simplement comme nous le dit Wikipédia c’est l’institution qui organise la charité envers les pauvres et les malades de la communauté. 

Merci aux jeunes « des ados du cycles » « du parcours confirmation 2024 » et « les confirmés de 2023 » sans oublier Françoise et Monique, membres du Conseil pastoral de Saint-Joseph. 

Quelques échos : « merci beaucoup pour cette expérience » ; « merci beaucoup, ça m’a fait du bien de partager ce moment avec tous » ; « merci et à la prochaine ! »

C’est près de 197,5 tonnes de produits alimentaires et d’hygiène qui ont été récoltés sur le canton durant ce fameux Samedi du Partage, les 25 et 26 novembre dernier. BRAVO https://www.partage.ch/

Samedi du Partage : témoignage

Françoise Albert en compagnie de JJ McManus, confirmé 2023.

Par Françoise Albert | Photo : Astrid Belperroud

En pleine après-midi, à l’entrée de la Migros : nous sommes deux ou trois bénévoles qui tendons le sac « Samedi du Partage » aux personnes entrant dans le magasin. 

Il y a : 
– ceux qui passent « sans nous voir »,
– les timides qui n’osent pas,
– ceux qui ne veulent pas, un peu gênés ? peut-être même pas !
– ceux qui cherchent la conversation (ce sont peut-être les seuls mots qu’ils échangeront de la journée ?)
– ceux qui connaissent comment ça se passe et qui d’emblée demandent ce qui manque,
– ceux qui suivent leur chemin par automatisme et qui ne se laissent pas « dérouter » par le sac rose,
– ceux qui « ont déjà donné »,
– ceux qui « viendront demain »,
– mais aussi ceux qui sont heureux de PARTAGER, avec le sourire…

La médaille de saint Benoît

« La piété populaire est un trésor pour l’Eglise », affirme le pape François. L’Essentiel décrypte cette année ce qui se cache derrière les principales médailles que nous portons. Regard sur la médaille de saint Benoît, qui remonte au Moyen-Age et est utilisée pour se protéger des embuches des démons.

Par Pascal Ortelli | Photos : DR

Prière à l’Enfant-Jésus

Avec la fête du saint Nom de Jésus et la fête de l’Epiphanie que nous célébrons au début de ce mois de janvier, l’Eglise nous invite à nous tourner vers l’Enfant-Jésus, à le contempler dans la crèche ou en les bras de sa sainte Mère, Marie, et à lui présenter nos hommages avec les Rois Mages.

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Etre à contre-courant… signe du temps ?

Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève | Photo : DR

Chère Lectrice, cher Lecteur, 

Il n’y a que les poissons morts qui vont dans le sens du courant.

Ce proverbe chinois, tel que je l’ai retenu, était à choix comme thème de dissertations lors de mon collège. Il fait corps avec moi depuis. Nul souvenir des arguments de mes thèse et antithèse de l’époque… pourtant l’interpellation demeure. Comment être « un vivant » dans notre monde ?

Je pense à ce passage énigmatique de l’évangile de Luc où Jésus « passant au milieu d’eux, allait son chemin » (Lc 4, 30). Il va littéralement à contre-courant de cette foule voulant le jeter en bas d’un escarpement. Quand et comment le Seigneur nous invite-t-il à l’imiter ?

Toujours dans l’association d’idées émerge cette injonction de la constitution pastorale Gaudium et Spes (« Joie et espoir », 1965, art. 4) « l’Eglise a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée, à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques. » Le discernement des signes des temps est demandé par Jésus lui-même (Mt 16, 2-3 ; Lc 12, 54-57) et les évangiles nous montrent le caractère subversif de la Bonne nouvelle, de la Parole de Dieu. 

En écho encore, cette formule de la célébration eucharistique juste avant la communion, prononcée par l’assemblée et le prêtre : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole, et je serai guéri ». Elles reprennent les paroles du soldat de l’évangile de Matthieu (Mt 8, 5-11) : l’humilité et la confiance de ce centurion romain ne sont-elles pas un exemple de contre-courant total ? Comment cette parole offerte par la liturgie, dimanche après dimanche, jour après jour, peut-elle nous fortifier à oser un contre-courant en examinant les signes du temps ?

En ce début d’année, je demande au Seigneur, pour son Eglise, le discernement, afin de participer à la lecture du temps présent et aller par les voies qu’Il souhaite, sans crainte de ne pas se conformer à « l’air du temps ». Je sollicite la grâce de sa Parole pour guérir tout ce qui empêche d’en être des témoins vivants et d’annoncer sa présence, son royaume déjà de ce monde.

Puisse-t-Il, en cette année qui s’ouvre devant nous, nous bénir et nous faire don de ses grâces afin de poser nos pas dans ceux du Christ qui nous précède. 

Meilleurs vœux pour vos proches et vous !

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