Quel avenir ?

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Alain de Raemy qui prend la plume.

PAR MGR ALAIN DE RAEMY, ÉVÊQUE AUXILIAIRE DU DIOCÈSE DE LGF ET ADMINISTRATEUR APOSTOLIQUE DU DIOCÈSE DE LUGANO

La crise climatique bien perceptible, la crise énergétique tout aussi sensible, la crise politique trop évidente et les crises de valeurs, telles que celles du genre ou de la famille, si présentes, nous bousculent, nous inquiètent et peuvent aller jusqu’à nous angoisser.

Il arrive trop souvent d’entendre des adultes soulagés d’avoir vécu leur jeunesse avant et des jeunes quelque peu perturbés par tant d’incertitudes affichées.

Dans la foi, nous sommes aussi déstabilisés. Les abus de toutes sortes partout constatés, les relèves nulle part assurées, les plus grandes certitudes contestées…, pas de quoi tranquillement continuer. L’avenir est bien sombre, pour ne pas dire bouché. Mais peut-être faut-il mieux remarquer ce qu’il nous est donné de prier.

Quand, à la Messe, après la consécration du pain et du vin, le prêtre proclame ou chante : « Il est grand le mystère de la foi ! », il ne dit pas : « Que c’est mystérieux tout ça ! » Le mystère, ce n’est pas ce qui est et reste obscur, c’est au contraire ce que je découvre parce qu’on me l’a révélé. Le mystère de la foi n’est donc pas ce qui reste caché, mais au contraire ce qui est dévoilé, mais que jamais je n’aurais pu imaginer. Je me sens dépassé, oui, mais pas largué. Je suis initié à une beauté et à une profondeur que je n’aurais jamais pu m’inventer ou me représenter. Je suis surpris mais béni.

Ce monde gémit effectivement dans les douleurs d’un enfantement. Saint Paul le dit. Pourtant, dans toutes ces douleurs, un seul cri a de l’avenir : viens Seigneur Jésus ! Oui, il viendra : nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. Inimaginable…mais vrai !

En tant que chrétiens, plus que quiconque, nous avons donc toutes les raisons d’espérer, de continuer à contribuer, dans toutes les crises, et même les pires, à un avenir meilleur. Quand on sait qu’Il reviendra pour tout mener à son accomplissement, aucun effort de bien ou pour le bien n’est inutile. Bien au contraire, chaque contribution pour un bon changement est comme une avance sur la plus grande vérité, celle d’un monde par Dieu aimé et qui ne sera donc jamais abandonné. Si Jésus est ressuscité dans le passé, c’est pour en imprégner tout l’avenir et jusqu’au bout de tout.

L’avenir c’est Lui, et rien d’autre que Lui. Les jeunes ont un immense et magnifique avenir devant eux et nous tous également. Travaillons-y !

« Apprenez à faire le bien, recherchez la justice »

Cette année, ce sont les chrétiens du Minnesota (Etats-Unis) qui ont choisi et travaillé le thème de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2023. Ils nous partagent leur réflexion et nous vous invitons à prier avec eux durant les huit jours qui sépare le 18 du 25 janvier. Le thème retenu s’ancre dans la parole suivante : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice. » (Is 1, 17)

TEXTE ADAPTÉ PAR PASCAL TORNAY
IMAGES : DR

Isaïe exhorte le peuple de Dieu de son temps à apprendre à faire ensemble le bien, à rechercher ensemble la justice, à secourir ensemble les opprimés, à faire droit à l’orphelin et à prendre la défense de la veuve ensemble. Le défi lancé par le prophète ne nous concerne-t-il pas également aujourd’hui ?

Et nous, comment pouvons-nous vivre notre unité en tant que chrétiens afin d’apporter une réponse aux maux et injustices de notre temps ? Comment pouvons-nous engager le dialogue, accroître la sensibilisation, la compréhension et notre intuition par rapport aux expériences vécues par les uns et les autres ?

Ces prières et ces rencontres du cœur ont le pouvoir de nous transformer – individuellement et collectivement. Soyons ouverts à la présence de Dieu dans toutes nos rencontres, alors que nous cherchons à nous transformer, à démanteler les structures sources d’oppression et à guérir les péchés du racisme. Ensemble, engageons-nous dans la lutte pour la justice dans notre société. Nous appartenons tous au Christ.

Prier huit jours pour l’unité en communion avec tous les chrétiens

Prière 1er jour : Apprendre à faire ce qui est juste. – Seigneur, tu as appelé ton peuple de l’esclavage à la liberté, donne-nous la force et le courage de chercher ceux qui ont besoin de justice.

Prière 2e jour : Quand la justice est faite. – Dieu, tu es la source de notre sagesse. Accorde-nous la sagesse et le courage de faire (la) justice, de réagir face à ce qui ne va pas dans le monde et d’agir pour le rendre juste.

Prière 3e jour : Faites la justice, aimez la miséricorde, marchez humblement. – Père aimant et miséricordieux, élargis notre regard afin que nous puissions voir la mission que nous partageons avec tous nos frères et sœurs chrétiens, qui est de montrer la justice et la bonté de ton Royaume.

Prière 4e jour : Regardez les pleurs des opprimés. – Dieu de justice et de miséricorde, fais tomber les écailles de nos yeux pour que nous puissions vraiment voir l’oppression qui nous entoure.

Prière 5e jour : Chanter un chant du Seigneur en terre étrangère. – Dieu des opprimés, ouvre nos yeux sur le mal qui continue d’être infligé à nos frères et sœurs en Jésus Christ.

Prière 6e jour : Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits… c’est à moi que vous l’avez fait. – Dieu d’amour, nous te rendons grâce pour la sollicitude et l’amour sans fin que tu nous offres.

Prière 7e jour : Ce qui est aujourd’hui ne doit pas obligatoirement le rester. – Dieu de l’espérance, aide-nous à nous souvenir que tu es près de nous quand nous souffrons.

Prière 8e jour : La justice qui rétablit la communion. – Seigneur Dieu, toi qui es Créateur et Sauveur de toutes choses, apprends-nous à regarder en nous pour nous enraciner dans ton Esprit d’amour, afin que nous puissions nous ouvrir aux autres avec sagesse et courage en choisissant toujours la voie de l’amour et de la justice.

La Parole de Dieu dans le Livre du prophète Isaïe (1, 12-18) :
« Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes : la fumée, je l’ai en horreur ! Néoménie, sabbat, convocation d’assemblée… je n’en puis plus des forfaits et des fêtes. Vos néoménies et vos solennités, je les déteste, elles me sont un fardeau, je suis las de les supporter. Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux, vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous. Otez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve. Venez et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme la neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. »

Pour accéder au dossier complet, visitez le site https://unitedeschretiens.fr

Dimanche 22 : invitation à tous à se joindre au culte au temple de Martigny à 10h dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

Dimanche 29 : messe à My-Ville à 10h avec la prédication de la pasteure Roselyne Righetti dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

Vitrail de la nativité, église Notre-Dame de l’Assomption, Payerne

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

A priori très simple, le vitrail nous invite à le contempler.

Si sous ses airs d’origami, le vitrail de la nativité qui se trouve dans l’église catholique de Payerne semble très simple, il révèle progressivement ses détails et nous invite à le contempler.

Arrêtons-nous d’abord sur l’inscription tout en bas de l’œuvre. Elle indique qu’il s’agit d’un « souvenir de la grande mission de l’année 1945 ». Il était de coutume d’accueillir des prédicateurs extérieurs qui prêchaient des retraites paroissiales pour raviver la foi et les dévotions. Traditionnellement, on érigeait une croix : à la fois comme souvenir et comme invitation à continuer de se laisser interpeller dans son quotidien une fois la mission terminée. Le choix d’un vitrail, qui plus est de la nativité, peut étonner. Il serait nécessaire de connaître la thématique des prédications de l’époque pour en connaître les raisons. L’œuvre peut toutefois être une invitation, pour nous, aujourd’hui, à nous replonger dans le mystère de la naissance du Sauveur.

Au premier plan, l’Enfant est entouré de Marie et Joseph. La composition est assez habituelle, l’âne et le bœuf sont présents à l’arrière-plan et un ange survole la scène. Cela vaut la peine de s’arrêter sur les expressions des visages. Jésus semble lever le regard vers les deux adultes qui auront la tâche de l’éduquer. Joseph dégage quelque chose de méditatif et taciturne alors que les traits de Marie sont plus énigmatiques.

L’ange, représenté dans l’étoile, semble rappeler à la fois les bergers et les mages. Les premiers ont appris la Bonne Nouvelle de la bouche des anges alors que les seconds ont suivi l’astre jusqu’à la crèche. Le Salut est après tout adressé à tous : pauvres et riches, croyants de naissance et convertis… Lire les deux récits de la nativité nous invite à un constat, tant pour les bergers que pour les mages. C’est de joie qu’il est question : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » (Luc 2, 10) « Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. » (Matthieu 2, 10). Alors, que cette œuvre nous invite donc à cultiver et partager la joie.

Chemin de recommencement

PAR CLAUDE AMSTUTZ | PHOTO : DR

C’est l’histoire d’un ami italien. Appelons-le Giovanni. L’an dernier, il a été frappé par la foudre : sa compagne, à quelques semaines de la célébration de leurs 20 ans de vie commune, est emportée par un infarctus, sans signes prémonitoires.

Il éprouve alors l’enfer : cette terrible épreuve qu’est celle du vide, de l’absence physique de l’être aimé. Les jours, puis les semaines et les mois passent. Il commence à panser ses blessures, même si elles demeurent vives. Et peu à peu il se rend compte – ce qu’il avait négligé avant ce drame – que des personnes de son entourage, au sein de son Eglise entre autres, lui manifestent des signes d’amitié inattendus par une écoute attentive, un sourire, une présence, des gestes affectueux, une foi en lui.

Progressivement, il entrevoit qu’une vie nouvelle – voire un bonheur d’une autre nature – n’est pas chose impossible. Aujourd’hui, c’est lui qui fait les premiers pas pour aider les autres à se reconstruire, à surmonter leurs traumatismes et guérir. Quel beau défi !

Moins aliéné à son travail et son portable, le voici qui prend davantage plaisir au silence, à la prière, à la lecture ou à la musique, sans oublier bien sûr sa « nouvelle famille » de la paroisse qui l’aide à retrouver un peu de cette sérénité incomparable venue d’en-Haut.

Mais surtout, il sait que le chemin de ses recommencements est un don de Dieu : celui que Boris Cyrulnik appelle le tuteur de résilience. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne… » Jn 14, 27

Ce temps de l’Avent, n’est-il pas pour nous aussi, le temps de réfléchir à nos propres cicatrices, petites ou grandes qui parfois nous figent dans le passé ou nous orientent à l’envers de la réconciliation, de l’ouverture au monde, du pardon ? Nos propres recommencements peuvent être des instruments de paix et de bonheur entre les mains du Christ. Ne l’oublions pas !

Alors peut-être, comme mon ami Giovanni, à la veille de Noël, pourrons-nous, inspirés par l’Esprit Saint, entendre et répondre à la joie de saint Bernard : « Courez, mes frères, courez vite ; non seulement les anges vous attendent, mais le créateur même des anges vous désire. Eh bien donc ! puisque le festin des noces est prêt, et que toute la cour céleste nous désire et nous attend, courons vite, courons par nos désirs, recevons dans une joie salutaire, la couronne de notre Roi enfant… »

Belle fête de la Nativité à toutes et à tous !

 

Noël, pour moi c’est…

Noël, à portée de main… Noël qui résonne en chacun de nous avec son accord particulier, grave ou léger, paradoxal ou harmonieux… Voici les échos de quelques personnes, enfants, étudiants, adultes aux chemins de vie les plus divers… Et aussi, en contrepoint, des réflexions de trois auteurs : Elisabeth Parmentier, Lytta Basset et Christian Bobin, pour nous ouvrir d’autres chemins d’intériorité…
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Retraite Kairos : un renouveau pour ta foi !

 

TEXTE ET PHOTOS PAR ASTRID BELPERROUD

Tel est le slogan de cette étonnante expérience qui est proposée à nos jeunes en chemin vers la confirmation sur le canton 
https://www.pjge.ch/kairos

Le principe est simple : une retraite pour 20 à 30 jeunes de 15 à 20 ans, 3 jours pour s’interroger sur sa relation à soi-même, aux autres et à Dieu, organisée durant les vacances d’octobre, animée par des jeunes confirmés qui ont vécu un week-end Kairos. La démarche se vit en début de parcours, pour créer une fusion entre les jeunes, une cohésion de groupe, puis tous se retrouveront lors de la journée cantonale des confirmands, une merveilleuse aventure commence pour eux.

Dimanche 30 octobre dernier se clôturait le deuxième week-end avec 27 jeunes. La cérémonie avait lieu à Sainte-Thérèse sur l’UP Eaux-Vives – Champel. L’église s’est assez vite remplie avec les familles, parents, frères et sœurs, grands-parents. Quelques animateurs sont venus en avance pour nous faire répéter les chants, donner quelques informations sur le déroulement du week-end en attendant les jeunes.

Un signal téléphonique nous annonce l’arrivée toute proche des jeunes, les familles se retirent des bancs, tous se cachent du mieux possible, toutes les lumières se sont éteintes, les jeunes commencent à rentrer puis tonnerre d’applaudissements et la lumière revient. Joie pour les jeunes, émotions pour les parents. La cérémonie se poursuit avec de beaux témoignages de la part des animateurs mais aussi des futurs confirmands. Des mots forts comme partages, amitiés, faire du sens… mais aussi belles rigolades, bonne nourriture, « c’est gravé à jamais dans mon cœur » résonnent encore dans ma tête…

Quand on est animateur en pastorale, on donne le meilleur de nous-même à tout moment pour que les jeunes puissent être touchés par le Seigneur, une parole, un regard, un réconfort… alors, quelle belle gratitude de recevoir tous ces messages après une superbe retraite. Bravo à notre pastorale des jeunes sous la gouverne de Miles Fabius et merci à tous les bénévoles.

Notre jeunesse n’est pas toujours visible dans nos communautés et pourtant elle est là, nourrie… Continuons de prier pour eux et avec eux.

Les jeunes ont tous reçu la croix de Jérusalem, une grande croix qui supporte quatre petites croix, Jérusalem qui soutient les Eglises des quatre points cardinaux.

Notre-Dame de l’Atlas

25 ans après le martyre des moines de Tibhirine en Algérie, Gaëlle May découvre que l’intuition se poursuit au Maroc à Midelt, là où une petite communauté de moines cisterciens vit dans la prière, la simplicité, le travail et l’amitié fraternelle avec ses voisins musulmans. Caméra en main, elle est partie avec un petit groupe sur les pas de ces frères chrétiens en terre d’Islam. Elle raconte.
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Théophanie byzantine

PAR SVIATOSLAV HORETSKYI | PHOTOS : JUSTINE HORETSKYI

Douze jours après la Nativité du Christ, soit le 6 janvier, nous avons une grande fête que nous appelons dans la tradition catholique romaine « L’Epiphanie ». Elle symbolise la rencontre entre le fils de Dieu nouveau-né et les trois Rois Mages venus d’Orient pour honorer Jésus et lui apporter des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Dans la tradition byzantine, le 6 janvier est aussi jour de fête, mais, ce jour-là, nous célébrons la Théophanie, plus connue sous le nom de Baptême du Christ. Pour nous gréco-catholiques ukrainiens, il s’agit de l’une des fêtes majeures de notre calendrier liturgique. La Théophanie désigne la « manifestation de Dieu » au moment où le Christ est baptisé dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Elle marque également la première révélation explicite de la Sainte-Trinité. Dieu le Père rend témoignage à son fils en déclarant du haut des cieux : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie » et Dieu le Saint-Esprit se manifeste en descendant sur le Christ sous forme de colombe.

Par les eaux du Jourdain dans lesquelles Jésus est immergé pour recevoir le baptême, toute la création de Dieu est renouvelée. Tous ceux qui touchent le Christ renaissent et sont purifiés du péché : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché. » (Jean, 1, 29)

Durant cette journée festive, l’office de la Grande bénédiction des eaux est célébré dans chaque église après la Divine Liturgie. En Ukraine, lorsque cela est possible, les évêques, les prêtres et les fidèles se rendent au bord des rivières, des fleuves et des lacs pour y bénir l’eau, puis les gens s’y baignent (même par -20°C !) et tout le monde rentre chez soi en emportant des fioles d’eau bénite. Les jours suivants, les familles qui le désirent font venir un prêtre pour bénir leur maison, et ce tous les ans.

La tradition byzantine met l’accent sur l’importance de se purifier de notre vie matérielle, c’est pourquoi la fête du Baptême du Christ est pour nous l’occasion de nous purifier et de nous rapprocher ainsi du Seigneur.

P.-S. : pour en savoir plus, rendez-vous le mardi 17 janvier à 18h salle sous l’église de Saint-Joseph : Sviatoslav Horetskyi et Thierry Schelling présenteront les Eglises orientales catholiques.

Oser l’aventure

TEXTE ET PHOTO PAR MARION PERRAUDIN

Oser l’aventure,
Oser prendre la route,
En suivant la clarté de l’étoile brillant sur la maison du pain,
Cheminer malgré nos doutes !
Cheminer avec nos joies et nos bonheurs.

Oser l’aventure,
Oser prendre la route,
Guidé par la lueur de l’étoile scintillant sur l’humble crèche
Savoir reconnaître sur le visage des personnes que l’on rencontre
Le Visage de l’Enfant qui va venir.

Oser l’aventure,
Oser prendre la route,
En laissant la lumière de l’étoile éclairer notre cœur
S’abandonner à la confiance
Pour se laisser rejoindre au cœur de notre vie par l’Emmanuel.

Oser l’aventure,
Oser prendre la route,
Lorsque la clarté de l’étoile se cache à nos yeux,
Et que tout semble voilé,
Pour découvrir le cadeau de l’amour,
Reposant dans l’étable de notre cœur.

Oser l’aventure,
Oser prendre la route,
En fixant notre regard sur l’étoile qui a conduit les mages
Qui conduira nos pas sur les chemins de l’an nouveau
Pour qu’au fil des jours,
Nous laissions la Lumière de l’Emmanuel
Habiter notre vie.

Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : DR

… de bibliothèque d’objets en prêt

Besoin d’une perceuse pour faire des trous dans le Gruyère ? Un casque antibruit pour ne plus souffrir des répétitions de cor des Alpes de votre voisin ? Plus sérieusement, pourquoi acheter un objet que vous n’utiliserez qu’une seule fois ? Empruntez-le ! La Manivelle fonctionne exactement comme une bibliothèque ou une ludothèque. Il suffit de vous inscrire, de payer une petite cotisation, de réserver l’objet sur lequel vous avez jeté votre dévolu et de l’emprunter pour une période définie. Toutefois, attention, la Manivelle fonctionne de la même manière qu’une bibliothèque, les oublieux paient des frais de retard… Plus d’informations et lieux de prêts sur manivelle.ch

… Pour emprunter à vos voisins ce qu’il vous manque

Frapper à la porte de son voisin pour lui emprunter un caquelon à fondue ou une pompe à vélo se pratique de moins en moins. Chacun préfère posséder « ses » objets. Pumpipumpe rend tous les objets cachés dans les appartements, armoires et caves visibles. L’association à but non lucratif créée en 2014 à Berne est un outil pour activer le réseau de voisinage. Pour que cela fonctionne, il faut rendre ces objets visibles là où les voisins passent quotidiennement, c’est-à-dire aux boîtes aux lettres. Pumpipumpe propose donc sur son site web une série d’autocollants à apposer sur sa propre boîte afin de montrer à ses voisins quels objets vous êtes disposés à prêter. Qui sait, le prêt d’un objet pourrait déboucher sur un apéro ou même une fondue dans un caquelon… partagé ! Plus d’informations et autocollants disponibles sur Pumpipumpe.ch

Rencontre avec Florine Keller, photographe et thérapeute

Je rencontre inopinément Florine alors qu’elle circule dans l’église de Martigny, prenant des photos à l’occasion de la bénédiction d’un couple. On échange rapidement quelques mots, car la célébration doit commencer. La jeune femme est photographe et thérapeute. Elle vit à deux pas de l’église, c’est un profil intéressant, me dis-je. Qu’aurait-elle à partager ? Je me prends à lui proposer sans détour une interview pour votre magazine préféré…
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Spectacle théâtral « La Lumière du désert »

Cette pièce de théâtre nous fera entrer dans l’aventure spirituelle et humaine de saint Charles de Foucauld. Un homme toujours en recherche : une lumière dans les déserts de nos vies.

Une aventure spirituelle et humaine fascinante… Vicomte Charles de Foucauld, riche, jeune indiscipliné, athée, officier de cavalerie, explorateur, géographe, linguiste, puis moine cistercien, prêtre, ermite au Sahara, marabout chrétien des Touaregs, frère universel, toujours en quête de sens, de vérité, d’authenticité et d’absolu. Il voulait des compagnons, il mourra dans la solitude. Il a cru apporter l’Evangile aux Musulmans, il a été assassiné par l’un d’entre eux. Il pensait que la France apporterait les lumières de la civilisation au Maghreb, elle en sera expulsée. Mais frère universel il reste à jamais. Un précurseur silencieux, une voix dans le désert ? « Il tient une place essentielle dans l’ordre du monde. »

A Martigny, dimanche 8 janvier 2023 à 16h à l’église de Martigny-Bourg.
Entrée libre. Collecte à la sortie.

Nos ados à Lourdes: pèlerinage d’été 2022

Cette année le pèlerinage des «Ados de Lourdes» a rassemblé une trentaine d’Ados venus principalement du diocèse de Sion mais aussi de celui de Lausanne-Genève et Fribourg. Ils étaient encadrés par cinq animateurs et deux prêtres. Adeline Meuwly, Emeric Gendre, Ahmid-Nicolas Diawara Tercitano et Camille Berset de notre Unité Pastorale y ont participé. Ci-dessous un récit de cette formidable expérience.

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE JACQUIER (ANIMATRICE GROUPE ADOS LOURDES

C’est en car que nous avons quitté le Valais vendredi soir vers 19h pour nous retrouver à Lourdes samedi matin à 9h. A peine arrivés, nous avons pris possession de notre campement au « Village des Jeunes ». Les ados logeaient sous tentes alors que les animateurs dormaient dans le chalet attenant, privilège de l’âge ! Les repas de midi étaient pris au réfectoire et préparés par notre formidable équipe cuisine. Quant à ceux du soir, nous les mangions autour du feu de camp.

Sur les pas de Bernadette

Comme nous étions arrivés deux jours avant le reste des pèlerins romands, nous en avons profité pour visiter la région, notamment les grottes de Bétharram. La partie ouverte au public s’étend sur 2,8 km et comprend une impressionnante dénivellation de 80 mètres. Avec la canicule qui nous guettait à l’extérieur, cette sortie fut très appréciée par l’ensemble du groupe. Nous nous sommes également rendus à Bartrès, petit village à 3 km de Lourdes, où se situe la bergerie, endroit où Bernadette gardait ses moutons.

La majorité de nos activités se passaient au sanctuaire ou dans les environs. Pour certaines d’entre elles, notre groupe se séparait. Les plus âgés ont eu la possibilité, tout au long de la semaine, de seconder les hospitaliers et brancardiers auprès des malades et personnes en situation de handicap.

Quant à nous, dont c’était la première fois à Lourdes, nous sommes allés marcher sur « les pas de Bernadette » en visitant les lieux où elle a vécu. Nous avons aussi appris à mieux la connaître grâce à la comédie musicale qui est jouée à Lourdes durant tout l’été.

Lourdes, lieu de grâces

Marie avait dit à Bernadette : « Viens boire à la source et t’y laver. » Nous avons pu passer plusieurs fois à la grotte, boire à la source ainsi que nous rendre aux piscines pour y effectuer le geste de l’eau (l’immersion n’est actuellement plus possible en raison du Covid). Pour accompagner nos prières, nous avons brûlé des cierges aux intentions qui nous avaient été confiées. Au cœur de notre pèlerinage, nous avons vécu un moment fort de communion avec l’ensemble des autres pèlerins lors de la procession mariale.

L’évêque du diocèse du Valais, Mgr Jean-Marie Lovey, a présidé le pèlerinage. Il a passé la soirée du jeudi en notre compagnie, au « Village des Jeunes ». Nous avons pu lui poser des questions et partager librement avec lui autour d’une raclette.

Vendredi matin, le réveil fut plus difficile que les jours précédents car il était synonyme de rangement du camp. Après la célébration mariale d’envoi et avant de monter dans le car pour rentrer chez nous, nous avons rempli une dernière fois nos gourdes à la source de la grotte en promettant à Marie et Bernadette d’y revenir l’année prochaine mais cette fois avec nos amis.

Notre Dame de Lourdes, prie pour nous !

Buisson ardent et icônes…

… relecture de mon chemin de foi

PAR JEAN-MARC WILD | PHOTOS : MATTHIAS WILD

En recherche du Vivant, la nature a été, très tôt dans mon enfance, un miroir qui reflète ce qui est beau et vrai. Je l’ai reproduit, en dessinant et en peignant des animaux, des plantes et puis des paysages. Avec cette pas- sion du Vivant, durant ma jeunesse, mon regard a commencé à pénétrer l’interface du visible; pour chercher ce qui est «de rière» l’apparence; l’Etre qui ordonne tout.

Après un parcours aux Beaux-Arts à Berne et une formation théologique de deux ans à l’école de la Foi à Fribourg, ma recherche du Vivant et l’expression artistique personnelle se mêlent et se fécondent. Dans notre quotidien matériel et jusque dans notre chair, n’y a-t-il pas une révélation qui vient de l’Esprit, un Souffle du Vivant qui cherche à s’exprimer?

En traversant une forêt, en Crète, sur les pas de saint Paul avec une quinzaine de jeunes de notre Unité Pastorale, je méditais sur la force de la Vie en admirant des arbres géants. Entre deux, des géants couchés pourrissaient et se décomposaient pour retourner à la petitesse de la poussière, me renvoyaient la question: que fais-tu de ta vie? En emportant un bout de bois chez moi, cette question, résistant au temps, s’est transformée en une expression de ma foi.

Le bout de bois est devenu un buisson ardent. Dans toute la matière, dans chaque être, une lumière habite, intérieure et invisible. Une lumière incréée comme dirait un croyant orthodoxe; le JE SUIS, le nom de Dieu révélé à un curieux Moïse. Le nom que le Christ incarne et révèle en affirmant: Je SUIS la VIE – Je SUIS la LUMIÈRE du monde. C’est existentiel: qu’est-ce qui peut me séparer de l’Amour fondateur du Christ – ni la mort et la décomposition, ni l’enfer et les esprits… (d’après Rm 8, 38-39).

L’art serait-il sacré dans la mesure où une œuvre matérielle laisse transparaître une lumière christique qui éclaire et attire tout être?

A Hauterive, accompagné par un moine iconographe, j’ai pu «écrire» deux icônes. Ce n’est plus mon expression personnelle et artistique qui compte, mais l’expression d’une longue tradition qui veut rendre visible l’ordre profond des choses – la Parole divine révélée dans l’histoire de l’humanité. Comme un vitrail enseigne lorsqu’il est traversé par la lumière, l’icône renvoie à une autre dimension par la lumière intérieure de la foi.

Là, justement, où mon regard s’arrête sur le visage du Christ, représenté, matérialisé par une superposition de couches de peinture; là, ma foi m’ouvre à « ce qui est derrière », à une présence transcendantale. Le sensible devient une passerelle pour le spirituel. Dans une icône bénie il y a quelque chose de l’ordre du sacramentel.

Les Paroles que j’ai choisi d’inscrire dans le livre ouvert du Christ bénissant, sont devenues le roc de ma prière quotidienne: «Si tu savais le don de Dieu… et Celui qui te dit : Donne-moi à boire.» (Jn 4, 7-17) Chaque matin, je me rappelle que ma vie est fondée et ancrée dans un don gratuit. Le «Si» de l’affirmation de Jésus me fait aussitôt prendre conscience de mon non-savoir face à ce don de Dieu qui me dépasse infiniment ! Mais malgré cette petitesse, le Christ m’invite à lui donner à boire! Deux soifs se rencontrent. N’est-ce pas cela la prière? Lui donner à boire moi- même durant ces moments que je Lui offre avant de commencer la journée.

C’est un long chemin de fidélité, où l’Autre travaille plus que moi-même, où Sa patience dépasse la mienne, où Son Amour réanime le mien – jusqu’au moment où je pourrai supporter la question que Jésus a posée à Pierre: M’aimes-tu vraiment?

Jeunesse-Lumière

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la Valaisanne Viviane Gay-des-Combes de prendre la plume.

PAR VIVIANE GAY-DES-COMBES | PHOTOS : DR

Je m’appelle Viviane, j’ai 27 ans, je viens de Martigny et j’ai terminé mes études d’assistante en pharmacie. L’année dernière, j’étais à Jeunesse-Lumière, une école de prière et d’évangélisation. C’est une école catholique qui accueille des jeunes entre 18 et 30 ans pour vivre ensemble une expérience de foi et de charité fraternelle.

Cette année, nous étions 23 jeunes de huit pays différents à vivre ensemble dans une grande maison dans le sud de la France, à deux heures de Toulouse. Notre année s’est articulée autour de quatre piliers. La vie de prière, la vie fraternelle, la vie de mission et la vie de formation. Cette expérience m’a beaucoup apporté sur le plan spirituel et humain. Construire une vie de prière m’a aidée à mieux démarrer mes journées et m’a permis de les vivre plus sereinement. Je me sentais apaisée les jours où j’avais prié le matin.

Les différents cours donnés par des laïcs ou des prêtres de la région portaient sur la bible, l’oraison ou encore la vie consacrée ou le mariage. Ces cours m’ont permis d’apprendre davantage sur ma foi et de poser toutes mes questions pour pouvoir mieux comprendre en quoi je crois et pourquoi. Le dernier pilier était la mission. Nous sommes partis à la rencontre de jeunes étudiants dans des collèges privés catholiques. Nous leur avons partagé notre joie de croire, comment on vivait notre foi au quotidien et qu’est-ce que cela nous apportait. Nous leur avons aussi transmis notre témoignage de vie.

Ce qui m’a le plus touchée, c’est la vie fraternelle. Apprendre à connaître d’autres jeunes, vivre avec eux, partager les joies et les peines ensemble, se découvrir à travers les autres, apprendre à s’aimer, se pardonner sont toutes des expériences que j’ai vécues cette année. Elles m’ont permis de grandir et de mieux me connaître. J’ai tissé de beaux liens d’amitié avec eux et je me réjouis de les revoir. Pour la suite, j’ai le désir de partir fonder l’école Jeunesse Lumière à l’île Maurice avec trois autres jeunes de mon année.

Se lancer dans une nouvelle aventure, participer à la fondation de l’école, découvrir une nouvelle culture et un nouveau pays sont des éléments qui m’ont motivée à me lancer dans ce nouveau projet.

Je suis en attente du visa et dès que possible, je m’envole là-bas. Si vous le souhaitez, vous pouvez me soutenir dans la prière ou financièrement.

Merci de votre soutien et en Union de prière !
(CH95 0076 5000 C088 6684 1).

Festival

L’art sacré a son festival. A Sion. Le FAS !

 

Initialement nommé Festival de Musique Sacrée, essentiellement consacré à cet art majeur, le rendez-vous annuel proposé par la Maîtrise de la Cathédrale est devenu le Festival d’Art Sacré, permettant ainsi la découverte de nouvelles réalités artistiques : architecture, peinture, etc.

LILIANE VARONE ET JEAN-HUGUES SEPPEY | PHOTOS : CC-CAHINAC

Le 17e FAS se décline donc à nouveau en musique et en peinture. Les façades majestueusement habillées par les reproductions de tableaux du Caravage, vous accueillent, de messe en messe, de concert en récital. Bienvenue !

Les concerts

Donné par l’Ensemble vocal de la Maîtrise ainsi que par le prestigieux ensemble Les Sacqueboutiers de Toulouse, le concert du 4 décembre est construit autour du Caravage et en lien avec l’exposition. Il se veut varié, jouant sur les contrastes à la manière du grand peintre et incluant des pièces de l’époque ainsi que d’autres œuvres musicales en lien avec le peintre milanais.
Dimanche 4 décembre à 17h – Aux couleurs du Caravage

Place aussi aux artistes locaux pour le concert du 11 décembre avec un trio valaisan: l’excellente soprano Franziska Heinzen chante des airs baroques, accompagnée de la dynamique violoncelliste Lina Luzzi et de l’organiste Jean-David Waeber. Franziska et Jean-David sont deux musiciens employés de la Maîtrise à qui est confiée le joyau qu’est l’Ecole Maîtrisienne, rassemblant une trentaine de jeunes en formation.
Dimanche 11 décembre à 17h – Caprices d’Amour

Le chœur Novantiqua, avec son nouveau chef, Sylvain Jaccard, vous propose, le lendemain de Noël 26 décembre, une (re)découverte de la Messe en Sol majeur de Francis Poulenc que le compositeur a dédiée à la mémoire de son père, grâce auquel il estime avoir « etrouvé la foi». Novantiqua vous propose aussi une interprétation renouvelée de ses Quatre motets pour le temps de Noël.

Deux pièces récentes entourent les œuvres de Poulenc: le Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams ainsi que The Ancient Prairie du compositeur letton Ēriks Ešenvalds.
Lundi 26 décembre à 17h – La Découverte

Dimanche 8 janvier, Les Jeunes à l’Unisson, Ecole Maîtrisienne, Singschule Oberwallis et Chœur d’Hommes de la Schola (à découvrir dans L’Essentiel de janvier).

 

Les récitals d’orgue

L’organiste titulaire Edmond Vœffray et l’organiste adjointe Catherine Gremaud-Babel font résonner les grandes orgues de la Cathédrale, les mardis 20 décembre (M. Vœffray) et 3 janvier (Mme Gremaud-Babel) à 19h30. A l’issue de chaque récital, vous avez la possibilité de monter à l’orgue pour une visite de l’instrument.

 

 

L’événement Caravage

photo : Domaine public
Dans la Cathédrale, l’exposition de reproductions grandeur nature de tableaux du peintre italien Le Caravage. A ne pas manquer !

« L’art, voie royale vers Dieu »

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Recevant les mécènes des Musées du Vatican quelques mois après son élection (2013), pape François leur a déclaré : « A chaque époque, l’Eglise a fait appel aux arts pour exprimer la beauté de sa foi et proclamer le message évangélique de la magnificence de la création de Dieu, de la dignité de l’homme créé à son image et ressemblance et du pouvoir de la mort et de la résurrection du Christ pour apporter rédemption et renaissance à un monde marqué par la tragédie du péché et de la mort. »

Tout est bien résumé : l’art exprime la foi d’une époque de l’Eglise. Il parlait jadis et ne peut ne plus parler aujourd’hui, mais chaque époque produit son art, devrait produire son art, exprimant la foi des contemporains. L’important est ce qu’il provoque dans le cœur de celle ou celui qui regarde : « Contempler le grand art, expression de la foi, aide à retrouver ce qui compte dans la vie », dira-t-il en 2018.

Risque de stagnation

Reprenant le thème du chant sacré, en 2017, il rappelle : « D’un côté, il s’agit de sauvegarder et valoriser le patrimoine riche et multiforme, hérédité du passé, en l’utilisant avec équilibre aujourd’hui et évitant le risque d’une vision nostalgique et archéologique ; d’autre part, il est nécessaire de faire en sorte que la musique sacrée et le chant liturgique soient pleinement inculturés aux langages artistiques et musicaux d’aujourd’hui. »

De même, avec le rite tridentin, qui est une « liturgie morte pour quelques vivants », qui souffre d’« indietrismo »1 et qui est déconnecté de l’esprit du Concile Vatican II, notamment son ecclésiologie. C’est plus qu’une question de goût – ce que l’art est aussi – car par l’art, on catéchise : et certaines images fausses sont tenaces (Dieu est-il un vieillard aux cheveux chenus ?) mais nécessitent un balayage…

Au cirque !

Jongleurs et clowns sont parfois présents aux audiences du mercredi et François ne manque pas de les remercier pour leur « travail de beauté qui fait du bien à tous ». N’est-ce pas le but de toute forme d’art dans le fond, qui plus est de l’art religieux ?

1 Mot italien, littéralement « en-arriérisme » ou « retour en arrière », récurrent chez François pour décrire cette nostalgie de certains Catholiques à croire que « c’était mieux avant »…

La Beauté dans l’art chrétien

PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO,
CURÉ-DOYEN
PHOTO: RAPHAEL DELALOYE

A son origine, ces paroles de la Genèse, au premier soir de la création du monde: «Et Dieu vit que cela était beau.» Dieu est beauté. Des siècles durant, belles étaient les œuvres des hommes inspirés pour rendre gloire au Créateur de toutes choses. Figurez-vous, mes frères, si vous le pouvez, quelle est la Beauté. Tous ces belles choses que vous voyez, que vous aimez, c’est Lui qui les a faites. Si elles sont belles, combien Beau est-il lui-même?» (Saint Augustin) Contemplant la beauté des choses visibles, bien pensées, réalisées avec talent, nous cheminons vers celui qui est la Beauté même.

La Création Nouvelle, née de la résurrection du Christ, incite le chrétien à se passionner pour une culture de la beauté. Malheureusement, nous connaissons un cancer qui ronge l’Eglise de l’intérieur d’elle-même: la culture du moche. Un grand nombre d’éléments très moches défigurent la vie de l’Eglise d’aujourd’hui. Dans sa liturgie, dans sa musique, dans son architecture, nous sommes loin de l’intelligence et de la splendeur des temps passés. La laideur n’évangélise personne, elle conduit à l’indifférence, au mépris de la religion, et finalement, à son abandon complet.

Au contraire, il importe beaucoup pour nous d’apprécier des œuvres d’art authentique qui nous rapprochent de Dieu: davantage que les paroles, la communication non verbale de ce qui fait du bien à voir et à entendre joue un rôle primordial dans la transmission et dans l’accueil du message du Christ.

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