La foi au service de la vie

Avec une option pédagogique enracinée dans l’incar­nation du Christ, l’équipe de la Formation de l’ECR, a rejoint la catéchèse et le catéchuménat dans une seule entité depuis septembre 2021. Elle contribue activement au développement des compétences des agents pastoraux, prêtres, laïcs et bénévoles œuvrant au service de l’Eglise, ainsi que de toute personne désireuse d’en apprendre davantage sur la foi et l’Eglise.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTO : SERVICE FORMATION ECR

«Le profil des gens à qui s’adresse la Formation a beaucoup évolué et les demandes sont aujourd’hui plus spécifiques», indique Bruno Fuglistaller. Alors qu’à l’origine il s’agissait surtout de former les agents pastoraux, prêtres et laïcs tout en offrant quelques propositions ouvertes à tous, actuellement le panel de formations proposées s’est élargi, tout comme le public à qui elles s’adressent.

«Nous rencontrons de plus en plus de participants qui désirent connaître les fondements de la foi chrétienne, car il n’y a pas eu de “socialisation ecclésiale” préalable. D’autres sont bouleversés parce que l’Eglise, en tant qu’institution, n’a pas accompagné le changement sociétal. Dès lors, ils demandent s’ils veulent continuer à être chrétiens. Il y a quelque chose de l’ordre de la foi personnelle, mais il y a aussi un vrai questionnement sur l’appartenance institutionnelle», poursuit Guillermo Kerber. Ils ont, par exemple, organisé des parcours de formation pour les auxiliaires de l’eucharistie, sur l’histoire des Eglises genevoises ou encore des ateliers pour approfondir les structures de l’Eglise dans le diocèse et le rôle que chaque chrétien peut y jouer.

Les deux théologiens sont également actifs dans l’enseignement à l’Atelier œcuménique de théologie (AOT) dont chaque volée accueille une soixantaine de participants. Ils suivent, durant deux ans, des cours donnés par des enseignants catholiques, protestants et orthodoxes. « A l’AOT et dans d’autres formations théologiques que nous proposons, nous enseignons la manière de susciter les bonnes questions. Faire théologie c’est ça ! » lance Guillermo Kerber avec emphase. La théologie n’est pas destinée uniquement aux académiciens et aux religieux, bien au contraire. Bruno Fuglistaller abonde : « L’expérience humaine peut à la fois témoigner et découvrir la présence de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. »

Au service, mais comment ?

Qu’est-ce que l’« option pédagogique enracinée dans l’incarnation du Christ » ?

Bruno Fuglistaller : La foi ne se situe pas en dehors de la vie. Le Christ s’est incarné, il a accepté de courir le risque d’être un Homme, d’entrer dans l’Histoire. L’expérience humaine peut à la fois témoigner et découvrir la présence de Dieu dans le monde d’aujourd’hui. Cette option pédagogique essaie d’établir le lien entre la foi et la vie. Cela, en portant un regard sur le monde qui révèle la présence de Dieu, son action, l’attente que cette présence suscite et la manière d’y répondre.

Quel « service » apportez-vous aux catholiques genevois dont on ne se rend pas compte ?

BF : Il permet ou aide des femmes et des hommes à prendre des responsabilités pour que l’Eglise soit présente dans différents lieux, tels que les aumôneries ou lors de funérailles, par exemple. Cela leur permet d’être une présence d’Eglise autre que des prêtres ou des agents pastoraux professionnels.

Guillermo Kerber : Le Service de formation n’est pas limité aux frontières cantonales. Nous avons de nombreuses collaborations en dehors de Genève et de Suisse. C’est aussi une façon de montrer la catholicité de l’Eglise, à comprendre dans son sens premier d’universalité.

« Qui dites-vous que je suis ? »

La manière dont je considère la personne de Jésus détermine la manière dont je vis ma vie, opère des choix, prends des décisions, appréhende les relations, affronte les difficultés, mais aussi la façon dont je conçois la mort, la vie éternelle. Il s’agit de la question la plus importante. Jésus interpelle ses disciples: «Qui dit-on que je suis?» Puis, il s’intéresse à connaître leur propre perception: «Et vous, qui dites-vous que je suis?» (Mt 16, 15)
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Le sujet est difficile

« Ah mais en fait vous aussi vous croyez en Dieu ?! »

Il y a peu j’ai appris lors de retrouvailles entre amis qu’en fait, sans qu’aucun de nous soit au courant, nous étions tous croyants. Je ne l’aurais jamais pensé, et pour cause, nous avions toujours évité le sujet. Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi, dans la vie de tous les jours.

Il y a la peur d’être pris pour un extraterrestre.

La flemme de devoir répondre pour la énième fois à : « Qu’est-ce que tu penses des croisades ? »

Alors, peut-être qu’on peut essayer de témoigner de notre foi par une vie exemplaire.

Mais il faut se rendre à l’évidence si on n’en parle jamais nous sommes invisibles.

Le fait de l’avoir dit une fois ne fait pas tout non plus, une fois le moment de surprise passé l’affaire est en général rapidement enterrée. La plupart des discussions sur le sujet se terminent par : « On veut bien que tu sois croyant, mais nous ça ne nous intéresse pas ».

Jusqu’au jour où l’on est consulté, à propos d’une vidéo YouTube sur une communauté Mennonites en Bolivie: «Toi qui es croyant tu en penses quoi ?»

Le point d’accroche est maigre, le sujet difficile, mais avec de la patience, à force d’en parler, peut-être un jour arrivera-t-on à quelque chose.

«Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi, dans la vie de tous les jours.»

Simon Moerschell

Une petite bougie en union de prière avec l’Ukraine

A nos portes le peuple ukrainien fait face à l’absurdité et à la violence d’une guerre fratricide. Face au raz de marée médiatique, on aurait tendance à se dire que plus rien d’autre n’existe. Et pourtant, tant d’autres peuples sont en grande détresse aujourd’hui. En fait, le mal fait grand bruit, on le sait. Il faut un cœur de chair pour découvrir les perles qui brillent comme un trésor d’espérance et de résurrection dans les mains, les yeux, le cœur d’une petite fille de 4 ans qui demande à sa maman d’aller à l’église allumer une bougie pour l’Ukraine. Acte qu’elle va désirer renouveler.

PAR VALÉRIE PIANTA
PHOTO : DR

A l’heure où j’ai réfléchi à ces lignes, puis à celles où je vous les écris, les bombes pleuvent sur l’Ukraine ; et avec les bombes, les tirs en rafale. C’est la terreur et le règne de la mort qui s’installent sous nos yeux atterrés. Une hémorragie de la vie se produit à travers les gens tués ou fuyant leurs terres. Nous assistons impuissants à cette nouvelle prise de pouvoir du mal et de la mort, aux portes de notre continent.

Ici, à nos côtés, se tiennent nos enfants et nos petits-enfants, comme de véritables petites éponges qui absorbent nos paroles, nos discussions, nos expressions effarées et qui voient, pour certains, des images – alors que d’autres plus petits, peut-être, les imaginent ! Dès lors que cette terrible réalité est là et qu’elle envahit d’inquiétude nos foyers à travers le débordement d’informations qui submerge tant les réseaux sociaux que les moyens de communications, comment ne pas expliquer avec nos mots à nos petits ce qui se passe ?

Et voilà qu’une petite fille devient signe de Résurrection parce qu’elle veut allumer une flamme dans cette nuit que nous, adultes, voyons menacer le monde. Une petite fille qui vient nous dire avec peu de mots, mais avec le puissant symbole pascal de la Lumière, qu’elle croit que sa prière va monter vers Jésus et vers Marie !

L’être humain porte en lui cet espace spirituel mystérieux : il est dessiné dans son ADN. C’est si puissant qu’une petite fille au cœur en alerte peut le découvrir et le révéler pour en extraire un signe de Lumière sur un chemin obscur. Elle pose une petite pierre pour construire la paix, pour ébaucher le chemin qui conduit vers Pâques, le grand passage de la mort à la vie en Jésus, le Christ, qui est venu défier le mal et la mort et en est sorti victorieux !

Tout cela, elle ne le sait pas (encore) ! Mais c’est un trésor caché en elle dans cet espace où Dieu se dessine, et l’appelle. Et nous, adultes, le mesurons-nous vraiment lorsque nous sommes nous aussi, par nos tout petits gestes, des témoins du Christ-Paix ?

Cette (ma) petite fille est un témoin de Pâques, une étincelle de vie qui participe au feu de la Résurrection ! Le croirez-­vous ?

 

Chrétien ? Comment, dans un monde qui ne l’est plus ?

PAR JEAN-FRANÇOIS DELÉAVAL
PHOTO : JEAN-MARC SUDAN

La crise de la modernité touche aussi bien la politique que la spiritualité. L’obéissance aux lois civiles s’impose de plus en plus au détriment de l’Evangile et de son esprit. Les églises se vident et le message chrétien est altéré.

Pourtant, l’heure n’est pas au découragement. « Il faut simplement se convertir pleinement au Christ et s’inspirer de saint Benoît pour bâtir des communautés ouvertes, engagées et solidaires au milieu du monde. » (Rod Dreher, journaliste)

Il est évident que l’on ne peut plus se contenter d’aller à la messe le dimanche. Il faut que le choix des loisirs, des moyens de communication, de la profession, du lieu et de la manière de vie soit subordonné à l’engagement chrétien. Il faut que chaque famille ne vive pas sa foi de manière isolée mais qu’elle s’agrège en communauté de foi au sein de ce monde.

Ne l’oublions pas : les chrétiens ont mission d’évangéliser et le levain ne peut faire lever la pâte s’il ne s’y plonge pas.

Résister à l’esprit de ce monde, matérialiste, technologique, suppose un christianisme, bien sûr, personnel mais aussi communautaire.

Je me souviens, il y a de cela fort longtemps, que l’on avait des gestes, discrets, mais qui montraient notre foi. Mon père faisait toujours un signe de croix avec son couteau au dos du pain avant de l’entamer.

Vous rappelez-vous, pour les plus anciens, la prière avant les repas : silence ! Puis le père de famille remerciait Dieu pour le repas qu’Il nous prodiguait et la cuisinière pour son travail.

Et la prière du soir ou du matin ? Qui la récite encore de nos jours ?

Lors des orages, une branche de buis, glissée sur le crucifix, ou l’eau bénite à l’entrée de la chambre devaient nous protéger du mauvais temps.

C’étaient des gestes, simples, visuels, mais qui rappelaient au monde que nous sommes chrétiens à tout moment de la journée.

Ainsi, l’Eglise se perpétuera par des gens convaincus qui agiront, dans le monde, selon leur foi, par des gestes qui exprimeront leur croyance.

Chrétien dans un monde qui ne l’est plus?

Catholique pratiquant, Martin, 16 ans, témoigne pour nous de son vécu dans notre société déchristianisée.

TEXTE ET PHOTO PAR MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ

En tant que jeune chrétien, ressens-tu un décalage dans certains milieux ?

Oui, quotidiennement et un peu partout : à l’école, dans les transports publics, sur les réseaux sociaux. Dans le sport, c’est un peu moins marqué.

Comment ce décalage se manifeste-t-il ?

J’entends beaucoup de moqueries et de clichés sur l’Eglise, par exemple sur les prêtres pédophiles. Des jeunes qui disent : « Je crois en la science, pas au christianisme » ; « Aller à l’église, c’est faire partie d’une secte ». Dans les transports publics et ailleurs, je suis témoin de blasphèmes proférés par des groupes sataniques comme : « C’est Satan qui fait des miracles, pas Dieu. » Je vois des jeunes qui ont un look inspiré du rock sataniste et qui proclament : « Le satanisme c’est notre religion ! » ou « Satan est dans l’Eglise ! ». Ce genre de provocations est très courant sur les réseaux sociaux. Ces outrages au sacré et à l’Eglise me font mal au cœur.

Qu’est-ce qui t’aide à tenir face à cette réalité ?

Ma relation personnelle avec Dieu dans la prière. Mes hobbies : le basket, le vélo, sont des activités qui me permettent d’échapper à cette réalité et de faire de nouvelles rencontres. Je pratique volontiers le ski et la marche en montagne où je peux rencontrer de bonnes personnes.

Dans quels groupes te sens-tu soutenu ou encouragé ?

Les membres de ma famille sont croyants et pratiquants et j’ai confiance en eux, je sais que je peux leur poser des questions en cas de doutes. Dans ma paroisse, j’apprécie les homélies de notre curé qui m’apprennent beaucoup et je peux servir la messe. Dans ces moments-là, je ressens une grande joie dans le cœur. Par ailleurs, je fais partie de l’association du Scoutisme européen suisse. Le but de ce mouvement est l’éducation du corps, de l’âme et de l’esprit. Je m’y sens libre et bien entouré. J’apprends à vivre des valeurs telles que la discipline, l’autonomie et la solidarité. Nous y pratiquons des activités de découverte et d’endurance dans le respect les uns des autres et en accord avec le nature. Je suis aussi membre du groupe OAFJ (Tout pour Jésus) lié à la fraternité Eucharistein. J’y approfondis ma foi avec des jeunes de mon âge. Nous y apprenons à mieux connaître Jésus.

Qu’espères-tu pour l’avenir de l’Eglise ?

Que les églises se remplissent, aussi de jeunes, comme à la soirée de louange du 19 février. Que les chrétiens soient moins tièdes et vraiment pratiquants.

Merci Martin. Bon vent dans le souffle de l’Esprit Saint.

Comment se réjouir de Pâques ?

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Céline Ruffieux qui prend la plume.

PAR CÉLINE RUFFIEUX, REPRÉSENTANTE DE L’ÉVÊQUE À FRIBOURG
PHOTO : CATH.CH

A peine sortis de la pandémie, nous voilà confrontés à une autre violence, celle de la guerre, à deux pas de chez nous. Des temps de désert qui semblent se superposer les uns aux autres, qui semblent s’éterniser, sans porte de sortie. Que faire alors du Carême, cet autre temps de désert? Comment se réjouir de Pâques?

Notre foi et nos rites sont notre essentiel, c’est ce qui nous «reconnecte» à ce qui fait de nous des femmes et des hommes debout, capables de laisser passer la lumière de Dieu à travers soi, capables de vivre chaque nouveau jour comme une Pâques où la vie l’emporte sur la mort. Face à la peur et aux angoisses, face à la violence des hommes, nous sommes pleins d’Espérance et d’Amour. La force de la solidarité, de la prière et de la compassion sont forces de vie toujours renouvelées.

Jour après jour, pas après pas sur ce chemin vers Pâques, nous pouvons changer le monde. Par un regard plein de bienveillance, posé sur cet autre qui pense ne rien mériter, par un sourire gratuit à ce passant ou ce collègue, par un mot qui va relever celui qui est tombé. Changeons le monde! Le Carême ne se comprend qu’en regard de Pâques. Rappelons-nous: «La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours.»1

Malgré les violences du monde et les difficultés de la vie, nous avons reçu ce don ineffable de pouvoir se laisser sauver par le Christ. Qu’en faisons-nous alors? Pouvons-nous en témoigner dans chacun des actes que nous posons, dans chaque décision que nous prenons? Savons-nous être dans la gratitude et l’émerveillement?

«Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts.» (1 Pierre 1, 3)

Pape François. La joie de l’Evangile – Exhortation apostolique. 2013.

Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus?

PAR LE CHANOINE PHILIPPE AYMON
PHOTO : BENOIT BRUMMER

Ne faudrait-il pas d’abord se poser la question: ce monde n’est-il vraiment plus chrétien? Qu’il y ait des régions qui ne l’ont jamais été, c’est une évidence. Mais sommes-nous bien d’accord pour dire que l’Occident, l’Europe, le Valais ne sont plus chrétiens? Ne pensons-nous pas que les reliquats culturels du christianisme font encore de notre société «un monde chrétien»?

En décembre, j’ai commis un sermon qui abordait justement cette question et dont le refrain était : « Le christianisme est mort, mais il ne le sait pas encore. » Le christianisme non pas comme foi et conviction personnelle, mais comme phénomène social. Mort, comme l’était le communisme du début des années 80, alors que l’URSS avançait par la force de l’inertie avant de s’écrouler complètement. Une inertie qui est certainement le « moteur » du catholicisme d’aujourd’hui.

Chantal Delsol, Professeure de Philosophie, a publié un livre intitulé : « La fin de la chrétienté » (Le Cerf 2021), qui dresse un tableau douloureux du fait religieux dans nos sociétés. Guillaume Cuchet, dans une interview qui traite du même sujet, a cette phrase terrible : « Les petits-enfants dans la nef, en enterrant leurs grands-parents, enterrent les derniers chrétiens de la famille. » N’oublions pas qu’il est inutile de s’en prendre à l’infirmière et de casser le thermomètre, sous prétexte que l’on refuse de reconnaître que l’on a de la fièvre !

Pour notre diocèse, la lettre pastorale de Mgr Brunner : « Rencontrer le Christ aujourd’hui », publiée en 2003, nous interpellait sur le même sujet. Comment avons-nous répondu aux réflexions de l’ancien évêque de Sion ? Vingt ans plus tard, force est de constater que la fièvre n’a pas baissé et que le malade attend toujours un remède…

N.B. : Pour aller plus loin dans la réflexion, on trouvera sur le site des paroisses de Sion (https://paroisses-sion.ch), à la page Cathédrale :

– La lettre pastorale de Mgr Brunner.

– Une brève vidéo qui est une interview de Mme Chantal Delsol.

– Une interview de Guillaume Cuchet intitulée : « Quel avenir pour le catholicisme ».

Et alors ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CATH.CH / GRÉGORY ROTH, DR

«Un changement d’époque», plutôt qu’«une époque de changement», voilà le constat du pape François. L’écroulement – accéléré par le tsunami de la révélation (enfin !) des abus par le clergé – de l’institution Eglise et de ses codes est bien visible dans notre hémisphère: logiquement, moins de prêtres (même en Pologne qui s’en lamente !).

Alors soit on rafistole à coup d’«Année du prêtre», de veillées de prière pour des vocations sacerdotales et religieuses, de cybercurés (à la gamme de pertinence fort discutable d’ailleurs…), soit on change de lunettes, voire de «logiciel intérieur», et on relit: alentour (par les périphéries d’abord), le monde entier (et pas juste notre nombril centre-européen), et… l’Evangile. Et c’est plus que réjouissant!

«Le monde nouveau» promis par l’Apocalypse est déjà en route, avec le timonier François: ces milliers de jeunes engagés pour la défense des humains, des migrants, des bannis de la société, de la nature, des animaux, de la mer… ; ces milliers de femmes qui gouvernent, décident, commandent, rassemblent, bénissent, prêchent au sein de maintes communautés spirituelles et pas que chrétiennes ; etc. Ces fameux « signes des temps » invoqués déjà par Jean XXIII en 1958: ils sont là, bien visibles, inexorables! L’Eglise, c’est le «laios tou theou», le Peuple de Dieu – les laïcs! – au service du monde.

Dans quel monde vivons-nous ?

PAR L’ABBÉ JEAN-MICHEL MOIX
PHOTO : EXTRAIT DE LA REVUE CATÉCHÉTIQUE

«À LA RENCONTRE DE DIEU», TRANSMETTRE, ANNÉE 3, 2016, PP. 8-9

Nous vivons dans une société en pleine mutation, où les progrès technologiques changent notre mode de vie et promettent un avenir enchanteur… où l’homme est défini désormais comme un «objet interconnecté», où l’on parle de l’homme «augmenté».

Mais reprenons. «Hier» une révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a réussi à convertir de la vapeur d’eau bouillante en énergie pour faire fonctionner des trains ou des bateaux à vapeur… Par la suite, une seconde révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a produit une nouvelle source d’énergie : l’électricité, à partir d’une chute d’eau ou d’un moteur à explosion (pour les voitures). Puis, vint la 3e révolution industrielle avec le développement de l’informatique, des ordinateurs. A présent, nous sommes entrés dans une 4e révolution industrielle : celle de l’intelligence artificielle, celle de la numérisation, celle de la nanotechnologie (avec le développement notamment de nouveaux « vaccins »…).

Bref ! La tentation est grande de demander à la technologie ce que la foi nous faisait demander à Dieu : parvenir à l’immortalité, accéder à un bonheur (terrestre) qui rappelle l’Eden de nos premiers parents Adam et Eve…

Mais n’est-ce pas la grande illusion, le grand mensonge de notre temps ? Se passer de Dieu, vivre comme si Dieu n’existait pas, reléguer la foi dans le domaine privé, définir soi-même ce qui est bien et ce qui est mal ? N’est-ce pas une utopie vouée à la ruine, à l’échec ? Sous couvert de société parfaite ou de race supérieure, le nazisme ou le communisme s’y sont essayés et ils ont échoué… Est-ce que l’humanité a appris de ses erreurs ?

Dans la conception chrétienne du Moyen Age, il y avait la conscience que le monde dans lequel nous vivions était issu de Dieu, était Sa création, l’homme y compris. Il y avait la foi que si Dieu avait créé le monde pour l’homme, l’homme devait ensuite rapporter toute chose à Dieu. Aujourd’hui, dans un monde qui a perdu la foi, dans un monde qui se veut être connecté à tout, le drame c’est que l’homme s’est « déconnecté » de Dieu. L’homme renie son état de créature vis-à-vis de Dieu. L’homme nie ainsi sa dépendance à Dieu, oublie qu’il a besoin d’entrer en relation avec Dieu, pour l’aimer, pour le prier, pour l’adorer. L’homme contemporain qui vit comme si Dieu n’existe pas réalise ainsi la parole que Dieu adresse à l’église de Laodicée, dans le livre de l’Apocalypse : « Tu dis : – je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien – et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Ap 3, 17)

La tendresse du Père

Elisabeth Parmentier a pris ses fonctions de doyenne de la faculté de théologie de Genève en juillet dernier. Rencontre avec la première femme nommée à la tête de cette vénérable institution depuis sa création.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Elisabeth Parmentier

En tant que première doyenne de la faculté, quels sont les projets que vous souhaitez particulièrement mettre en œuvre?

Que la théologie devienne accessible et compréhensible par tous. C’est un concept que la plupart de nos contemporains ne comprennent plus, car ils ne savent pas ce que cela recouvre. Mon premier but et celui de tous les enseignants de la faculté est de montrer la pertinence de la théologie aujourd’hui dans les questions du monde. Toutes les questions qui «agitent» l’être humain touchent à la théologie.

Comment ramener la théologie au cœur de la société et ne pas la confiner aux auditoires universitaires?

On pense souvent que les facultés de théologie sont des lieux pour former des pasteurs ou des catéchètes, alors que nous nous adressons à un auditoire bien plus large. Les gens cherchent un sens au monde, à leur vie. Toute cette catégorie de personnes est en recherche de réflexion de qualité par rapport à la vie. Pour former les esprits à l’interprétation du monde d’aujourd’hui, nous proposons tout un éventail de disciplines pour montrer en quoi la théologie a toujours sa pertinence.

Pourquoi un tel besoin de sacré, aujourd’hui, dans nos sociétés laïques?
Le monde de plus en plus rationalisé, tourné vers la réflexion cartésienne et technologique, pousse l’être humain à rechercher quelque chose de plus profond. Cette quête spirituelle habite l’être humain. Les religions traditionnelles ont souvent été décevantes du fait de leur institutionnalisation. Malheureusement, ce besoin de spirituel étant souvent identifié aux Eglises, il y a rejet. Les gens pensent alors qu’il n’y a plus rien d’intéressant à rechercher dans cette direction. Les Eglises sont comme les êtres humains, avec leurs limites, mais cela n’amoindrit pas la qualité de leur message.

En tant que spécialiste de théologie féministe, quel est le rôle de la théologie dans la place accordée aux femmes ?

La théologienne a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

La transmission du christianisme a été adaptée aux cultures en place. Pour être accepté, le christianisme a coupé le côté nouveau et révolutionnaire du message de Jésus-Christ. Dans la plupart des sociétés dans lesquelles le christianisme s’est développé, les hommes étaient dans la vie active et les femmes au foyer et il s’est accommodé à cela. Les lectures féministes des textes bibliques essaient de les relire au-delà de ce que la tradition a «enrobé» autour. En regardant vraiment les mots et les expressions utilisées, le texte est réellement plus ouvert que ce que la tradition en a fait. Elle a polarisé sur un seul aspect alors que les textes, dans leur sens premier, brisent les stéréotypes.

Que pensez-vous de l’idée de l’Eglise protestante de Genève de «démasculiniser» Dieu ?
Je pense que la question centrale est mal comprise du grand public. En réalité, il ne s’agit pas de caser Dieu dans un attribut masculin ou féminin. Dès le début de la tradition chrétienne et de l’Ancien Testament, il a toujours été clair qu’Il est au-delà de toutes les images. Ce qui se trouve derrière cette demande, du côté catholique comme protestant, est d’insister sur la relation aimante de Dieu avec les humains, avec des analogies comme la miséricorde et la tendresse, classiquement attribuées au féminin, peut-être à tort. Certaines femmes expliquent qu’être absentes du langage condamne à l’invisibilité. Il est important qu’il n’y ait pas de polarisation entre le féminin et le masculin, mais que cette diversité de langage soit présente. Et cette diversité est nécessaire, car aucune comparaison ne veut «décrire» Dieu, mais est langage de relation. Malheureusement avec des titres comme «démasculiniser Dieu» nous nous trouvons en plein dans les clichés.

Biographie express

Née en 1961 à Strasbourg, Elisabeth Parmentier est une théologienne protestante française et professeure de théologie pratique à l’université de Genève. Spécialiste d’œcuménisme et de théologie féministe, elle a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

Eglises désertées, fidèles vieillissants, oh là là

PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
PHOTOS : BENOÎT GAILLARD (BENGAIL)

Au fil des messes dominicales, il m’arrive de me dire qu’il y a de moins en moins de monde à l’église, du moins que le noyau que j’étais habitué à rencontrer dans les bancs de mon église, devient de plus en plus petit. Je ne vous parle pas des messes en semaine, car à ce que j’entends il n’y a pas grand monde…

Cependant, affirmer cela sans plus de considération, c’est oublier un peu vite que depuis quelques décennies il est devenu de plus en plus courant de choisir sa célébration en fonction de son agenda. Selon les activités du week-end, les cases libres sont identifiées et on trouve alors à coup sûr un horaire de messe qui permet de satisfaire tout le monde au coup par coup. Ainsi, le noyau est dispersé, mais il n’en reste pas moins fidèle.

De même si lors d’une messe en semaine dans une paroisse voisine je me dis qu’il y a vraiment du monde ici, c’est que je ne suis pas dans ma paroisse pour faire monter le compteur.

Dernièrement, avec mon copain Xavier (Rémondeulaz pour ceux qui le connaissent), nous nous sommes fait la réflexion, à la sortie d’une célébration, que nous étions les deux plus jeunes paroissiens du jour. Si cette perspective que deux quadragénaires représentent la base de la pyramide des âges des fidèles n’avait déjà rien de réjouissant, c’est lorsque nous nous sommes rendu compte qu’à nos 20 ans nous nous faisions déjà la même réflexion que nous nous sommes dit : « Oh là là. »

Pour aller au bout de mes théories des églises désertées et des fidèles vieillissants, basées sur mes constats sporadiques, il en faut tout de même un peu plus… Afin que ces dernières soient véritablement solides, il faudrait que je sois plus régulier dans la fréquentation des célébrations de ma paroisse. De cette façon, mes statistiques personnelles seraient réellement fiables et ne m’amèneraient pas à de bien trop hâtives conclusions…

«L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue»

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Charles Morerod qui prend la plume.

PAR MGR CHARLES MOREROD OP, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE LAUSANNE-GENÈVE-FRIBOURG
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

La phrase que j’ai le plus répétée (dans quatre lettres pastorales) est: «L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue »1. Si je tiens à le répéter, c’est que ce n’est pas évident, mais que c’est absolument souhaitable. Il me semble qu’on ne peut pas lire l’Evangile sans être très frappé par la personne de Jésus et que ce choc initial pousse à un approfondissement jamais achevé de cette rencontre. C’est Jésus lui-même qui nous répète: «Venez et voyez.» (Jean 1, 39)

Si on demande ce qu’est l’Eglise, peu de monde pense à citer le Christ, ou l’Evangile. On nous répond généralement en termes de morale. Bien sûr qu’il y a une morale dans l’Evangile ! Mais elle commence par cette conversion qu’est la vie avec Jésus, sans laquelle les « valeurs chrétiennes » ne signifient pas grand-chose.

L’Evangile garde toujours une nouveauté, car le Saint-Esprit est source de jeunesse permanente, même là où l’Eglise donne l’impression d’être déjà connue, voire trop connue, voire même nocive. Et certes nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, sans avoir à refaire tout le chemin de la foi sur des questions comme « qui est-il, celui-là ? » (Luc 5, 21 ; 7, 49 et 8, 25), « qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » (Jean 9, 36), « Mais pour vous, […] qui suis-je ? » (Matthieu 16, 15) et « où demeures-tu ? » (Jean 1, 38)… Nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, mais ce n’est pas une raison pour vivre dans l’Eglise sans lire l’Evangile.

«Tous les renouveaux dans l’histoire de l’Eglise ont été des renouveaux de sainteté, marqués par un retour à l’Evangile. C’est ce dont nous avons besoin. Lisons l’Evangile, constamment, écoutons-le et que notre vie en soit marquée.»

En cette période de chemin synodal, demandons ensemble au Saint-Esprit, qui a inspiré les auteurs des Evangiles, de nous permettre d’en découvrir les richesses et d’en vivre!

Charles Journet, L’Eglise et la Bible, Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1960, p.45.

Sur un malentendu…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Vårfrudagen… à vos souhaits! Mieux vaut ne pas avoir un ch’veu sur la langue pour prononcer le nom de la fête de l’Annonciation en suédois. Chez nous, il est normalement d’usage de manger du poisson ce jour. En Suède, pays de spécialités marines et de surcroît protestant, il est coutume de préparer… des gaufres.

Quittons un peu nos romandes contrées pour nous diriger vers le pays du prinsesstårta, du surströmming et des våfflor suédoises. L’anecdote liée à cette tradition culinaire se base pour ainsi dire… sur un malentendu. La fête de l’Annonciation se traduit par Vårfrudagen, le jour de Notre Dame. La gaufre se dit, quant à elle, våffla, dont la forme våffel n’est utilisée que dans les mots composés. Entre la pronon- ciation de vårfru et våffel, il n’y a qu’un pas… le peuple suédois a fait l’amalgame entre les deux. Le 25 mars, commémorant normalement l’annonce de la mater- nité divine de la Vierge Marie par l’archange Gabriel, s’est donc transformé au fil du temps en Våffeldagen: le jour des gaufres!

Mieux vaut deux fois qu’une!

Une chose tout à fait étonnante concernant la fête de l’Annonciation en Suède: le culte à la Vierge Marie n’y est pas très présent, mais les calendriers comportent pourtant deux jours dédiés à cette célébration. Le Marie bebådelsedag ou Våffeldagen (dont nous avons parlé plus haut) toujours fêté le 25 mars, et le Jungfru Marie bebådelsedag qui, dans l’Eglise de Suède, se célèbre le dimanche qui tombe entre le 22 et le 28 mars, sauf si c’est le dimanche des Rameaux ou celui de Pâques.

Petit vocabulaire culinaire suédois

Prinsesstårta: gâteau suédois traditionnel, composé de couches de génoise, de confiture de framboise, de crème pâtissière vanillée et enveloppé d’une fine couverture de pâte d’amandes verte. Le gâteau «IKEA» par excellence!

Surströmming: hareng fermenté durant plusieurs mois et traditionnellement dégusté à Noël ou à Pâques. L’odeur très prononcée de ce met retient souvent d’y goûter…

Våfflor: pluriel de gaufre.

Recette: Les gaufres de Vårfrudagen / Våffeldagen

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes30 minutes8

Ingrédients pour la pâte à gaufres

  • 3,5 dl de farine de blé – vetemjöl
  • 2 c. à c. de levure chimique – bakpulver
  • 4 dl de lait – mjölk
  • 100g de beurre fondu – smör
Våffeldagen: le jour des gaufres

Préparation des gaufres au gaufrier

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et la levure.
  2. Ajoutez le lait, fouettez pour obtenir une pâte homogène. Versez-y le beurre fondu.
  3. Faites chauffer le gaufrier. Badigeonnez d’un peu de beurre pour la première gaufre.
  4. Versez une louche de pâte dans le gaufrier, fermez le battant et patientez quelques minutes.
  5. Servez avec de la crème fouettée et de la confiture de fraise pour manger votre gaufre à la suédoise.

Préparation des gaufres à la poêle

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte au milieu d’une poêle de façon à la cuire comme des pancakes.
  3. Dorez la pâte de chaque côté jusqu’à ce qu’elle se soulève un peu de la surface de la poêle.

Préparation à la machine à croque-monsieur

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte dans la cavité normalement réservée au sandwich, fermez le battant et patientez quelques minutes.

Entrer en résonance avec la Parole

Faire résonner la Parole de Dieu, voilà le grand défi de la catéchèse. C’est au travers de gestes, de vie partagée toute simple mais en vérité que la résonance de l’amour infini de Dieu peut être visible. En ce temps un peu spécial pour partager la vie d’une façon spontanée, la catéchèse est bien vivante...
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Semaine sainte dans nos deux UP et Saint-Paul

Voici la tabelle des célébrations de la Semaine sainte dans les 6 paroisses de nos deux unités pastorales et à Saint-Paul.
Il y a le choix !

PHOTO : CHRYSTOPHE RAKOTODRANAIVO

Dimanche des Rameaux (10 avril)
9h30 à Thônex
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Presinge
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex
18h30 à Saint-Paul

Jeudi saint (14 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
19h à Puplinge
20h à Saint-Paul
20h à Saint-Joseph
20h à Sainte-Thérèse

Vendredi saint (15 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
10h à Saint-Joseph
15h à Choulex
15h à Saint-Paul
15h à Sainte-Thérèse
19h Chemin de croix à Thônex

Vigile pascale (samedi soir 16 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
20h à Chêne-Bourg
20h30 à Saint-Joseph
21h à Sainte-Thérèse

21h à Saint-Paul

Dimanche de Pâques (17 avril)
9h30 à Thônex
10h à Puplinge
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex

18h30 à Saint-Paul

Découvrir la bible, cent textes essentiels commentés

Durant le confinement, des membres des Editions Robert Laffont se sont rendu compte que les libraires vendaient un nombre de bibles plus important que d’ordinaire. Les lecteurs cherchaient peut-être des clés pour comprendre ce moment de crise particulier, seulement voilà… en ouvrant la bible, ils ne comprenaient rien !
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Le diacre Christian Thurre, ambassadeur diocésain pour l’écologie

Inciter toutes les entités paroissiales et ecclésiales à penser et agir écologie : c’est, en résumé, le mandat que l’évêque de Sion a confié à Christian Thurre, diacre, ordonné en juin dernier. Une mission qui permet à ce scientifique de conjuguer écologie et spiritualité. Rencontre.

PAR CLAUDE JENNY | PHOTOS : GÉRARD RAYMOND, RAPHAËL ZBINDEN / CATH.CH

Comme tous les diacres permanents, Christian Thurre parcourt son chemin diaconal d’abord dans le cadre de son univers professionnel, en l’occurrence le Service de l’environnement de l’Etat du Valais. En tant que collaborateur scientifique, il participe aux études d’impacts écologiques pour que les projets mis à l’enquête soient conformes aux exigences légales. Il assure évidemment aussi régulièrement, comme tout diacre, un service à l’autel aux côtés du célébrant. Mais il fonctionne depuis quelques mois également comme mandataire de Mgr Lovey pour effectuer tout un travail de sensibilisation auprès des entités diocésaines pour qu’elles se soucient d’écologie.

Appliquer « Laudato Si’ ». – Un rôle qui est désormais dévolu à tous les diocèses par le Pape lui-même qui s’est souvent exprimé sur le thème de la protection de la Création, de cette « Maison commune » qui ne nous appartient pas mais qu’il nous incombe de protéger. L’encyclique papale « Laudato Si’ » est un texte de référence sur le sujet. Même si son expérience est encore brève, Christian Thurre est à l’évidence l’homme qu’il fallait pour remplir cette mission de sensibilisation que le Pape appelle les « intendants responsables du jardin de la Création ».

Agir via des éco-diagnostics. – Le délégué de l’évêque est, par son mandat, le seul délégué du diocèse au sein d’EcoEglise, l’organe œcuménique qui œuvre au niveau national à favoriser cette prise de conscience que les Eglises ont également leur rôle à jouer en matière d’écologie. Pour Christian Thurre, c’est une évidence : « Les Eglises doivent interpeller leurs communautés ! Chacun doit apporter sa pierre pour avoir une attitude éco-responsable. » Ainsi, l’organisme EcoEglise ( https://ecoeglise.ch) est spécialisé dans l’établissement d’éco-diagnostics qui conduisent à des propositions de mises en œuvre de mesures éco-responsables. Ce qui peut toucher au matériel pour les célébrations et l’administration, aux bâtiments, aux espaces verts gérés par les paroisses, etc.

Opération « Maison de la diaconie ». – Christian Thurre, en collaboration avec son épouse Marie-France, a effectué une première démarche dans ce sens début janvier 2022 avec la « Maison de la Diaconie » à Sion qui abrite notamment l’établissement Verso-l’Alto. Il trouve excellent que ce soit ce lieu diocésain qui lui permette de démarrer son action. Il espère que d’autres communautés, paroisses, etc. feront appel à lui. Il est disponible pour aller à la rencontre de ceux qui veulent agir à leur échelle dans une démarche qu’il qualifie non seulement d’écologiste, mais aussi de spirituelle.

Une dimension spirituelle. – Il cite la parabole du colibri qui apporte sa gouttelette, juste ça, mais déjà ça ! « Dans cette protection de la « Maison commune », il y a quelque part une dimension de conversion spirituelle, de se laisser blesser par cette réalité d’une nature insuffisamment respectée et de décider d’agir, à son échelle, individuelle, associative, paroissiale, etc. » s’enflamme Christian Thurre qui peste contre certains abus, comme la multiplication des canons à neige, par exemple, qui entraîne un gaspillage d’eau : « Nous ne pouvons pas, plus, nous comporter en enfants gâtés. Mais je suis optimiste : je crois qu’il y a une prise de conscience que l’on ne peut pas continuer à surexploiter la nature. De plus en plus de personnes se laissent toucher et décident d’agir ».

Le gaspillage fait des ravages

Pour freiner le dérèglement climatique, il est urgent d’opérer une transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, sans en faire payer le prix aux pays les plus pauvres. Tel est le message clé de la Campagne œcuménique 2022 qui reprend le slogan «Justice climatique, maintenant !»
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Méditer autour de la tenture de Carême

André Besson, de Charrat, a été choisi par les responsable de la Campagne œcuménique 2022 pour écrire la méditation autour de la tenture de Carême. Il s’est laissé inspirer par cette image, ce pied dont l’ossature est blessée, brisée… Il élargit ici sa réflexion sur notre humanité souffrante, à notre terre meurtrie par l’homme. Voici quelques textes sur ce thème, en complément du carnet de méditation de la tenture de Carême 2022.
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