Aline Jacquier et Camille Vianin sont depuis septembre engagées au Service diocésain de la jeunesse, en compagnie de Gaëtan Steiner. En quelques mots clés, portraits croisés de ces deux aînées de famille, envoyées en mission par notre Eglise.
Buisson ardent et icônes…
… relecture de mon chemin de foi
PAR JEAN-MARC WILD | PHOTOS : MATTHIAS WILD

En recherche du Vivant, la nature a été, très tôt dans mon enfance, un miroir qui reflète ce qui est beau et vrai. Je l’ai reproduit, en dessinant et en peignant des animaux, des plantes et puis des paysages. Avec cette pas- sion du Vivant, durant ma jeunesse, mon regard a commencé à pénétrer l’interface du visible; pour chercher ce qui est «de rière» l’apparence; l’Etre qui ordonne tout.
Après un parcours aux Beaux-Arts à Berne et une formation théologique de deux ans à l’école de la Foi à Fribourg, ma recherche du Vivant et l’expression artistique personnelle se mêlent et se fécondent. Dans notre quotidien matériel et jusque dans notre chair, n’y a-t-il pas une révélation qui vient de l’Esprit, un Souffle du Vivant qui cherche à s’exprimer?
En traversant une forêt, en Crète, sur les pas de saint Paul avec une quinzaine de jeunes de notre Unité Pastorale, je méditais sur la force de la Vie en admirant des arbres géants. Entre deux, des géants couchés pourrissaient et se décomposaient pour retourner à la petitesse de la poussière, me renvoyaient la question: que fais-tu de ta vie? En emportant un bout de bois chez moi, cette question, résistant au temps, s’est transformée en une expression de ma foi.
Le bout de bois est devenu un buisson ardent. Dans toute la matière, dans chaque être, une lumière habite, intérieure et invisible. Une lumière incréée comme dirait un croyant orthodoxe; le JE SUIS, le nom de Dieu révélé à un curieux Moïse. Le nom que le Christ incarne et révèle en affirmant: Je SUIS la VIE – Je SUIS la LUMIÈRE du monde. C’est existentiel: qu’est-ce qui peut me séparer de l’Amour fondateur du Christ – ni la mort et la décomposition, ni l’enfer et les esprits… (d’après Rm 8, 38-39).
L’art serait-il sacré dans la mesure où une œuvre matérielle laisse transparaître une lumière christique qui éclaire et attire tout être?
A Hauterive, accompagné par un moine iconographe, j’ai pu «écrire» deux icônes. Ce n’est plus mon expression personnelle et artistique qui compte, mais l’expression d’une longue tradition qui veut rendre visible l’ordre profond des choses – la Parole divine révélée dans l’histoire de l’humanité. Comme un vitrail enseigne lorsqu’il est traversé par la lumière, l’icône renvoie à une autre dimension par la lumière intérieure de la foi.

Là, justement, où mon regard s’arrête sur le visage du Christ, représenté, matérialisé par une superposition de couches de peinture; là, ma foi m’ouvre à « ce qui est derrière », à une présence transcendantale. Le sensible devient une passerelle pour le spirituel. Dans une icône bénie il y a quelque chose de l’ordre du sacramentel.
Les Paroles que j’ai choisi d’inscrire dans le livre ouvert du Christ bénissant, sont devenues le roc de ma prière quotidienne: «Si tu savais le don de Dieu… et Celui qui te dit : Donne-moi à boire.» (Jn 4, 7-17) Chaque matin, je me rappelle que ma vie est fondée et ancrée dans un don gratuit. Le «Si» de l’affirmation de Jésus me fait aussitôt prendre conscience de mon non-savoir face à ce don de Dieu qui me dépasse infiniment ! Mais malgré cette petitesse, le Christ m’invite à lui donner à boire! Deux soifs se rencontrent. N’est-ce pas cela la prière? Lui donner à boire moi- même durant ces moments que je Lui offre avant de commencer la journée.
C’est un long chemin de fidélité, où l’Autre travaille plus que moi-même, où Sa patience dépasse la mienne, où Son Amour réanime le mien – jusqu’au moment où je pourrai supporter la question que Jésus a posée à Pierre: M’aimes-tu vraiment?
Jeunesse-Lumière
A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la Valaisanne Viviane Gay-des-Combes de prendre la plume.
PAR VIVIANE GAY-DES-COMBES | PHOTOS : DR

Je m’appelle Viviane, j’ai 27 ans, je viens de Martigny et j’ai terminé mes études d’assistante en pharmacie. L’année dernière, j’étais à Jeunesse-Lumière, une école de prière et d’évangélisation. C’est une école catholique qui accueille des jeunes entre 18 et 30 ans pour vivre ensemble une expérience de foi et de charité fraternelle.
Cette année, nous étions 23 jeunes de huit pays différents à vivre ensemble dans une grande maison dans le sud de la France, à deux heures de Toulouse. Notre année s’est articulée autour de quatre piliers. La vie de prière, la vie fraternelle, la vie de mission et la vie de formation. Cette expérience m’a beaucoup apporté sur le plan spirituel et humain. Construire une vie de prière m’a aidée à mieux démarrer mes journées et m’a permis de les vivre plus sereinement. Je me sentais apaisée les jours où j’avais prié le matin.
Les différents cours donnés par des laïcs ou des prêtres de la région portaient sur la bible, l’oraison ou encore la vie consacrée ou le mariage. Ces cours m’ont permis d’apprendre davantage sur ma foi et de poser toutes mes questions pour pouvoir mieux comprendre en quoi je crois et pourquoi. Le dernier pilier était la mission. Nous sommes partis à la rencontre de jeunes étudiants dans des collèges privés catholiques. Nous leur avons partagé notre joie de croire, comment on vivait notre foi au quotidien et qu’est-ce que cela nous apportait. Nous leur avons aussi transmis notre témoignage de vie.
Ce qui m’a le plus touchée, c’est la vie fraternelle. Apprendre à connaître d’autres jeunes, vivre avec eux, partager les joies et les peines ensemble, se découvrir à travers les autres, apprendre à s’aimer, se pardonner sont toutes des expériences que j’ai vécues cette année. Elles m’ont permis de grandir et de mieux me connaître. J’ai tissé de beaux liens d’amitié avec eux et je me réjouis de les revoir. Pour la suite, j’ai le désir de partir fonder l’école Jeunesse Lumière à l’île Maurice avec trois autres jeunes de mon année.
Se lancer dans une nouvelle aventure, participer à la fondation de l’école, découvrir une nouvelle culture et un nouveau pays sont des éléments qui m’ont motivée à me lancer dans ce nouveau projet.
Je suis en attente du visa et dès que possible, je m’envole là-bas. Si vous le souhaitez, vous pouvez me soutenir dans la prière ou financièrement.
Merci de votre soutien et en Union de prière !
(CH95 0076 5000 C088 6684 1).
Festival
L’art sacré a son festival. A Sion. Le FAS !
Initialement nommé Festival de Musique Sacrée, essentiellement consacré à cet art majeur, le rendez-vous annuel proposé par la Maîtrise de la Cathédrale est devenu le Festival d’Art Sacré, permettant ainsi la découverte de nouvelles réalités artistiques : architecture, peinture, etc.
LILIANE VARONE ET JEAN-HUGUES SEPPEY | PHOTOS : CC-CAHINAC
Le 17e FAS se décline donc à nouveau en musique et en peinture. Les façades majestueusement habillées par les reproductions de tableaux du Caravage, vous accueillent, de messe en messe, de concert en récital. Bienvenue !
Les concerts
➤ Donné par l’Ensemble vocal de la Maîtrise ainsi que par le prestigieux ensemble Les Sacqueboutiers de Toulouse, le concert du 4 décembre est construit autour du Caravage et en lien avec l’exposition. Il se veut varié, jouant sur les contrastes à la manière du grand peintre et incluant des pièces de l’époque ainsi que d’autres œuvres musicales en lien avec le peintre milanais.
Dimanche 4 décembre à 17h – Aux couleurs du Caravage
➤ Place aussi aux artistes locaux pour le concert du 11 décembre avec un trio valaisan: l’excellente soprano Franziska Heinzen chante des airs baroques, accompagnée de la dynamique violoncelliste Lina Luzzi et de l’organiste Jean-David Waeber. Franziska et Jean-David sont deux musiciens employés de la Maîtrise à qui est confiée le joyau qu’est l’Ecole Maîtrisienne, rassemblant une trentaine de jeunes en formation.
Dimanche 11 décembre à 17h – Caprices d’Amour
➤ Le chœur Novantiqua, avec son nouveau chef, Sylvain Jaccard, vous propose, le lendemain de Noël 26 décembre, une (re)découverte de la Messe en Sol majeur de Francis Poulenc que le compositeur a dédiée à la mémoire de son père, grâce auquel il estime avoir « etrouvé la foi». Novantiqua vous propose aussi une interprétation renouvelée de ses Quatre motets pour le temps de Noël.
Deux pièces récentes entourent les œuvres de Poulenc: le Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams ainsi que The Ancient Prairie du compositeur letton Ēriks Ešenvalds.
Lundi 26 décembre à 17h – La Découverte
➤ Dimanche 8 janvier, Les Jeunes à l’Unisson, Ecole Maîtrisienne, Singschule Oberwallis et Chœur d’Hommes de la Schola (à découvrir dans L’Essentiel de janvier).
Les récitals d’orgue
L’organiste titulaire Edmond Vœffray et l’organiste adjointe Catherine Gremaud-Babel font résonner les grandes orgues de la Cathédrale, les mardis 20 décembre (M. Vœffray) et 3 janvier (Mme Gremaud-Babel) à 19h30. A l’issue de chaque récital, vous avez la possibilité de monter à l’orgue pour une visite de l’instrument.
L’événement Caravage
photo : Domaine public
Dans la Cathédrale, l’exposition de reproductions grandeur nature de tableaux du peintre italien Le Caravage. A ne pas manquer !

« L’art, voie royale vers Dieu »
PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR
Recevant les mécènes des Musées du Vatican quelques mois après son élection (2013), pape François leur a déclaré : « A chaque époque, l’Eglise a fait appel aux arts pour exprimer la beauté de sa foi et proclamer le message évangélique de la magnificence de la création de Dieu, de la dignité de l’homme créé à son image et ressemblance et du pouvoir de la mort et de la résurrection du Christ pour apporter rédemption et renaissance à un monde marqué par la tragédie du péché et de la mort. »
Tout est bien résumé : l’art exprime la foi d’une époque de l’Eglise. Il parlait jadis et ne peut ne plus parler aujourd’hui, mais chaque époque produit son art, devrait produire son art, exprimant la foi des contemporains. L’important est ce qu’il provoque dans le cœur de celle ou celui qui regarde : « Contempler le grand art, expression de la foi, aide à retrouver ce qui compte dans la vie », dira-t-il en 2018.
Risque de stagnation
Reprenant le thème du chant sacré, en 2017, il rappelle : « D’un côté, il s’agit de sauvegarder et valoriser le patrimoine riche et multiforme, hérédité du passé, en l’utilisant avec équilibre aujourd’hui et évitant le risque d’une vision nostalgique et archéologique ; d’autre part, il est nécessaire de faire en sorte que la musique sacrée et le chant liturgique soient pleinement inculturés aux langages artistiques et musicaux d’aujourd’hui. »
De même, avec le rite tridentin, qui est une « liturgie morte pour quelques vivants », qui souffre d’« indietrismo »1 et qui est déconnecté de l’esprit du Concile Vatican II, notamment son ecclésiologie. C’est plus qu’une question de goût – ce que l’art est aussi – car par l’art, on catéchise : et certaines images fausses sont tenaces (Dieu est-il un vieillard aux cheveux chenus ?) mais nécessitent un balayage…
Au cirque !
Jongleurs et clowns sont parfois présents aux audiences du mercredi et François ne manque pas de les remercier pour leur « travail de beauté qui fait du bien à tous ». N’est-ce pas le but de toute forme d’art dans le fond, qui plus est de l’art religieux ?
1 Mot italien, littéralement « en-arriérisme » ou « retour en arrière », récurrent chez François pour décrire cette nostalgie de certains Catholiques à croire que « c’était mieux avant »…
La Beauté dans l’art chrétien
PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO,
CURÉ-DOYEN
PHOTO: RAPHAEL DELALOYE
A son origine, ces paroles de la Genèse, au premier soir de la création du monde: «Et Dieu vit que cela était beau.» Dieu est beauté. Des siècles durant, belles étaient les œuvres des hommes inspirés pour rendre gloire au Créateur de toutes choses. Figurez-vous, mes frères, si vous le pouvez, quelle est la Beauté. Tous ces belles choses que vous voyez, que vous aimez, c’est Lui qui les a faites. Si elles sont belles, combien Beau est-il lui-même?» (Saint Augustin) Contemplant la beauté des choses visibles, bien pensées, réalisées avec talent, nous cheminons vers celui qui est la Beauté même.
La Création Nouvelle, née de la résurrection du Christ, incite le chrétien à se passionner pour une culture de la beauté. Malheureusement, nous connaissons un cancer qui ronge l’Eglise de l’intérieur d’elle-même: la culture du moche. Un grand nombre d’éléments très moches défigurent la vie de l’Eglise d’aujourd’hui. Dans sa liturgie, dans sa musique, dans son architecture, nous sommes loin de l’intelligence et de la splendeur des temps passés. La laideur n’évangélise personne, elle conduit à l’indifférence, au mépris de la religion, et finalement, à son abandon complet.
Au contraire, il importe beaucoup pour nous d’apprécier des œuvres d’art authentique qui nous rapprochent de Dieu: davantage que les paroles, la communication non verbale de ce qui fait du bien à voir et à entendre joue un rôle primordial dans la transmission et dans l’accueil du message du Christ.
Se prendre une châtaigne
PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR
Les bogues c’est toujours embêtant, à moins d’être tombés d’un arbre. Mais pour ces bogues-là, pas besoin d’être un as du décodage pour les distinguer de leurs cousins. On vous raconte tout sur cette piquante surprise automnale, histoire de pas vous faire gauler (sic) en les ramassant.
Il n’y a pas que les amateurs de «castagne» qui les apprécient. A l’automne venu, de petites cahutes fleurissent çà et là dans nos villes. La harangue du vendeur vous promet des «chauds… marrons… chauds». Mais détrompez-vous, ce qui se trouve dans le petit cornet de kraft qu’il vous tend n’a rien à voir avec son cousin de la Promenade de la Treille, annonciateur du printemps et dont les fruits servent aux enfants pour réaliser leurs sculptures «cure-dentesques», ni même avec le marronnier tant apprécié des journalistes en mal de «scoops».
Pour des millions d’Européens, l’importance historique du châtaignier – «l’arbre à pain» – est comparable à celle des céréales ou de la pomme de terre. En Suisse, son fruit occupait jadis une place à part dans l’alimentation de base, surtout dans le sud du pays, en Valais et dans la région du lac des Quatre-Cantons. Divers noms de localités, tels que Kastanienbaum (LU) ou Kestenholz (SO), témoignent de l’importance et de l’ancrage de ce fruit dans la tradition helvétique. Au Tessin, la châtaigne était déjà devenue l’aliment de base au VIe siècle et constituait la principale monnaie de paiement des redevances seigneuriales ou ecclésiastiques. Surnommé «le pain du pauvre», le fruit conférait à la population l’unique source de survie durant plusieurs mois lors de périodes de disette.
Traditionnellement, sa consommation débute entre le 1er novembre et la Saint-Martin. La fourrure que l’on découvre en ouvrant la bogue évoque celle du manteau que saint Martin a partagé alors avec un mendiant et rappelle, outre la générosité du saint, celle de l’arbre. Gare toute- fois : les fruits des châtaigneraies tessinoises – même tombés au sol – appartiennent à leur propriétaire jusqu’à la Saint-Martin. Ensuite, libre à vous de gauler l’arbre…
Recette: Le gâteau des anges
| Temps de préparation | Temps de cuisson | Portions |
|---|---|---|
| 45 minutes sur deux jours | 60 minutes sur deux jours | 12 |
La châtaigne est une école de persévérance et ne récompense que ceux qui ont le courage de surmonter tous les obstacles qui précèdent sa dégustation: bogue piquante et peau adhérente. Les fins gourmets devront être encore plus patients pour goûter à cette douceur très prisée de la fin d’année: les marrons confits (ou glacés).
Ingrédients et ustensiles
- 1 panier de cuisson
- 1 pèse-sirop ou densimètre en degré Baumé (°Bé)
- 1 kg de marrons
- 1 c. à s. de sel
- 1,5 l d’eau
- 1 kg de sucre en poudre
- 4 sachets de sucre vanillé
- 1 gousse de vanille

Pelage des marrons
Commencez par pratiquer une incision dans chaque marron. Faites bouillir une marmite d’eau avec une cuillère à soupe de sel. Plongez les marrons 5 min dans l’eau bouillante. Sortez et égouttez-les. Il vous sera plus facile de les peler en ôtant les deux peaux. Rincez les marrons à l’eau froide.
Cuisson des marrons
Placez les marrons dans une marmite et recouvrez-les d’eau froide. Portez l’eau à frémir mais sans la faire bouillir. Laissez cuire les marrons 30 min. Surveillez bien cette cuisson, car les marrons sont fragiles et ne doivent pas casser.
Préparation du sirop
Dans une marmite large, mélangez le litre et demi d’eau, le sucre blanc, le sucre vanillé et la gousse de vanille fendue dont vous aurez préalablement gratté les grains dans l’eau. Portez à ébullition et laissez bouillir pendant 5 min. Le sirop est prêt quand vous mesurez 20°Bé avec le pèse-sirop. Coupez le feu.
Réalisation des marrons confits
Placez les marrons dans un panier de cuisson puis plongez-le dans le sirop bouillant. Laissez cuire à feu très doux jusqu’à ce que le sirop atteigne les 25°Bé (environ 10 min). Puis ôtez du feu et laissez refroidir l’ensemble jusqu’au lendemain (pendant 20 à 24h). Le lendemain, ôtez avec précaution les marrons du sirop. Portez le sirop à ébullition. Puis replongez les marrons dedans et prolongez la cuisson à feu très doux jusqu’à ce que le sirop monte à 35°Bé. Otez les marrons du sirop et laissez-les sécher sur une grille.
Conservation
Une semaine dans le bas du réfrigérateur. A sortir au moins une heure avant la dégustation.
Revivre les gestes de convivialité paroissiale: de l’eucharistie aux agapes
Cela semble une banalité aujourd’hui – voire anachronique – de dire que nous reprenons peu à peu conscience du plaisir des gestes de convivialité au sein de nos communautés.
Le repas des bénévoles et la fête patronale à Sainte-Thérèse en sont les illustrations les plus enthousiastes de ce début d’automne 2022.
PAR ANNE-MARIE COLANDRÉA | PHOTOS : DR
Le repas des bénévoles est l’occasion de retrouver toutes les personnes qui offrent de leur temps et de leurs talents: des enfants et jeunes de la Maîtrise, des membres du chœur mixte, aux personnes de l’accueil lors des messes dominicales, des lecteurs, des ministres de l’eucharistie aux personnes engagées dans le service de la sacristie, des catéchistes et toute autre personne œuvrant pour la vie paroissiale. Tous et toutes ont partagé, avec gourmandise, les agapes aux goûts et couleurs ukrainiennes. Ce repas offert aux bénévoles de Sainte-Thérèse est aussi l’occasion de soutenir une communauté sœur par les liens caritatifs : ainsi l’amitié née des relations pastorales avec le Père Sviatoslav ont permis cette rencontre.
La fête patronale est à la fois l’expression de l’attachement à la Petite Thérèse, avec gratitude, et de l’émerveillement face à la beauté des expressions de la foi. Cette beauté s’exprime dans la liturgie, dans les nombreux bouquets de roses – symbole cher à Thérèse – dans l’église comme dans les locaux avec toute l’attention offerte pour recevoir les paroissiens qui ont pu participer au buffet. C’est aussi l’occasion de se retrouver avec la communauté polonaise qui réside à Sainte-Thérèse. Plus que les mots ce sont les sourires sur les visages rayonnants, les rencontres qui se tissent entre fidèles de longue date et les nouveaux arrivés et l’enthousiasme des enfants qui donnent le ton de cette fête aux cultures multiples, en communion sous le patronage de la sainte. Les enfants ayant fait connaissance avec la Petite Thérèse au caté, sont venus nombreux, entrainant leur famille, pour venir fêter celle qui est comme eux. Ils ont manifesté leur joie en honorant pleinement chaque étape de cette journée avec les jeunes bénévoles venus les accompagner du déjeuner à l’animation des jeux.
Un grand merci à tous les participants et à tous ceux et toutes celles qui contribuent à la réalisation de ces moments de communion.
Mieux ou pas ?
PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
PHOTOS: JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND, MONIQUE CHESEAUX
A la lecture du thème central du présent numéro « Fin du monde, une histoire sans fin » ce n’est pas l’Apocalypse qui m’est venue à l’esprit, ni même la foule de perspectives peu réjouissantes se profilant dans le sillage du réchauffement climatique. Non. Rien de cela. La première phrase qui a fait écho à cette question dans mon esprit était « C’était mieux avant ».
Du coup, en cherchant le rapport entre ces deux phrases (je me suis dit qu’il y en avait forcément un), je me suis rendu compte que mon état d’esprit du moment avait fait rebondir mes pensées sur « une histoire sans fin », avant de les faire ricocher sur un « c’était mieux avant ».
En effet, ayant eu, peu avant ma lecture, des discussions sur la situation générale des sociétés villageoises et des cycles de hauts et de bas que l’on y rencontre, j’étais forcément exposé à ce type d’association (plus ou moins naturelle je l’avoue). Je pense ici tout particulièrement aux groupes de bénévoles qui « quittent »
parfois, par vagues, la société dans laquelle ils s’étaient engagés durant plusieurs années et dont la participation active était devenue quelque chose d’acquis. Ce phénomène nous met a priori devant un constat pessimiste car tout à coup les chiffres, à qui l’on a donné tant d’importance, chutent. La société qui avait des bases solides, nous apparaît tout à coup en péril, au bord du crash. On fait alors juste abstraction du fait que les membres de ce groupe qui s’en vont étaient arrivés en même temps dans cette société, ou engagés les uns par les autres, les uns envers les autres, justement par la force de leurs liens et intérêts de l’époque.
Pour ma part, je ne vois pas dans ce phénomène un signe de fin, mais bien un signe de renouveau. Immanquablement, de nouvelles forces vont prendre le relais, avec de nouvelles idées, de nouvelles attentes, une énergie nouvelle. Evidemment, il y a parfois un « vide » (la reprise peut prendre plus ou moins de temps), bien souvent des « c’était mieux avant », mais au bout du compte l’essentiel doit rester de répondre aux besoins et attentes du moment en vivant pleinement chaque nouveau cycle.
Lumière de la Paix à Fribourg
Dimanche 11 décembre à 17h, la flamme de Bethléem sera accueillie à l’église Saint-Paul au Schönberg. Des adolescents ainsi que quelques chanteurs à l’étoile seront les ambassadeurs de cette chaîne de lumière, qui se répandra simultanément dans d’autres lieux d’accueil en Suisse et sur le continent européen.
PAR JEAN-MARC WILD ET PAUL SALLES
PHOTOS: FRIEDENSLICHT.CH
Une « Nuit des lumières » œcuménique et interculturelle avec des chants de Taizé nous rassemblera pour recevoir cette lumière qui voyage inlassablement, de main en main, de personne à personne – un cœur à cœur avec « Jésus le Christ, lumière intérieure ».
En ces temps où le bruit des armes fait l’actualité, la prière pour la paix se fait toujours plus pressante et nécessaire. Venez joindre votre prière à notre espérance du Royaume où la fraternité universelle est unie dans le Christ.
Et alors que nous nous préparerons à accueillir dans la crèche le « prince de la paix » (Is 9, 5), celui pour qui les anges chantent dans le ciel « Gloire à Dieu et paix sur la terre » (Lc 2, 14), que cette lumière allumée dans l’église de la Nativité à Bethléem puisse être accueillie dans nos foyers, nos quartiers, nos communautés et que nous soyons des artisans de paix.
Munissez-vous d’une lanterne ou d’une bougie fermée pour porter cette lumière dans vos familles, vos quartiers, vos paroisses et vos célébrations de Noël. Des bougies et lanternes seront également proposées sur place.
La Lumière de la Paix sera ensuite accessible dans la chapelle de Saint-Justin jusqu’au 2 février, fête de la Chandeleur.
Contact : Jean-Marc Wild (jmw@justinus.ch)
Informations : www.friedenslicht.ch/fr

Génial !
PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DIVERS
Ce n’est pas moi qui le dis, mais bien Delphine, Diane, Luca, Iris, Miaro, Gérome, Sviatoslav, Słavomir, Karol, Etienne, Odette, Françoise, Jonathan, Lorenzo, Lionel, Pierre et Astrid ! Ouf, cela fait une longue liste, mais pas aussi longue que celle des servant.e.s de messe célébrant, le soir à St-Jo, à 18h, avec les abbé Karol et Thierry ! Les photos sont à peine assez larges pour embrasser tout le monde, et le chœur de l’église est lui adéquat pour mettre chacune et chacun côte à côte, et ainsi face à l’assemblée qu’ils et elles servent si fidèlement à Champel, aux Eaux-Vives et ailleurs.
A cause du temps, c’est l’option B qui nous a retenus : Meinier, en campagne genevoise. Après quelques jeux à St-Jo’ pour « briser la glace », TPG, accueil église rénovée récemment pour ses 300 ans, présentation par l’aimable président de paroisse, quelques jeux avant le pique-nique, puis, soleil apparaissant, promenade d’une petite heure dans les alentours, retour à la salle, jus, jeux, joie !
Retour à l’église pour se préparer à la célébration, au grand ravissement des fidèles : Où sont-ils les jeunes ? Eh bien… là où elles et ils se sentent co-actrices et co-acteurs de l’animation, y compris de la liturgie ! ! !
This is the end ?
PAR CHRISTOPHE ANÇAY
PHOTO: MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ
«Au commencement», tels sont les premiers mots de la Bible. Dieu a créé le monde. Il a un début. Cela veut-il dire qu’il a aussi une fin ?
Dieu a créé le monde et y a placé l’homme et la femme. Et qu’avons-nous fait de cette création ? Notre façon de vivre nous conduit de façon assez certaine si ce n’est à la fin du monde, à la fin d’un monde – la Terre n’a pas besoin de l’humanité pour tourner ni le cosmos de la planète bleue. L’exploitation irraisonnée des ressources, la pollution et le réchauffement qui s’ensuivent auront des conséquences graves pour l’humanité. La domination de l’argent, qui conduit une partie de l’humanité à construire sa fortune sur la misère de l’autre, ne peut conduire à autre chose qu’à un effondrement.
« Dieu créa l’homme à son image. » (Genèse 1, 27) Dans les circonstances qui sont les nôtres, saurons-nous être à l’image de Dieu qui crée et saurons-nous créer un monde nouveau ? Ou serons-nous comme Adam et Eve qui, en voulant se prendre pour Dieu, ont causé la ruine de leur monde ?
La Bible aime parler d’accomplissement plutôt que de fin du monde. Saurons-nous être guidés par l’Esprit pour mettre le génie humain au service de l’accomplissement de la création ? La Bible s’achève par le Livre de l’Apocalypse. Pourquoi ce titre est-il si souvent associé à quelque chose de terrible alors qu’il signifie « révélation » et raconte, dans son langage imagé, la création qui atteint son apothéose en Dieu ?
Voici les mots de la fin dans la Bible : « Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Apocalypse 22, 20-21)
Toutes les citations bibliques, © AELF
Des bulles pour Jésus
Dans son église transformée en atelier, le bédéiste Alain Auderset déploie tout son génie créatif au service du Christ et de son message. Celui qui a rencontré Jésus dans une bulle, témoigne du coup de pouce de Dieu au quotidien.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Votre première rencontre avec Dieu s’est faite au travers d’une BD. Vous êtes ensuite devenu bédéiste, un hasard guidé ?
Un hasard avec des majuscules ! Ces bandes dessinées étaient dans la poubelle de ramassage du vieux papier (ndlr. des magazines Tournesol édités par la Ligue pour la lecture de la Bible). Pour moi, ces BD étaient comme des miettes tombées de la table du Seigneur. Elles étaient extraordinaires, car rien de pareil n’existait dans mon monde. J’ai fait mon catéchisme, mais ce n’était pas présenté comme quelque chose à vivre. Plutôt des choses à faire, à apprendre, des rites et je n’en voyais pas l’intérêt. Ça ne me faisait pas rêver du tout. J’ai découvert Dieu dans cette BD et cela m’a vendu du rêve (rires). J’ai commencé à Lui parler, puis j’ai trouvé une Bible : j’avais accès à ce qu’Il voulait me dire. Cette relation personnelle avec Dieu a fait germer en moi toutes ces graines de créativité.
D’ailleurs, l’Atelier Auderset est une ancienne église reconvertie en lieu de création. Encore un clin d’œil divin ?
C’est certain ! Je n’avais absolument pas l’argent pour me payer une maison, loin de là. Même pas un rond de côté. J’ai dit à Dieu : « Tu m’aides ? » Un couple que je ne connaissais pas s’est pointé en me disant que Dieu leur avait parlé. Ils me tendent 100’000 francs et m’expliquent que j’ai 40 ans pour les rembourser. J’ai été à la banque avec ce prêt miraculeux, puis j’ai pu acheter ce lieu. C’est dingue, mais c’est Dieu !
Votre début de carrière avec la BD Idées reçues est pour ainsi dire miraculeux…
Oui complètement. J’ai été voir un imprimeur en lui disant que je voulais le meilleur pour cette bande dessinée. Nous n’avons donc pas lésiné sur la qualité… mais j’ai omis de lui dire que je n’avais pas un rond à ce moment-là. Avec des amis, nous avons prié. Un homme est venu à ma rencontre, il avait eu une vision de moi et m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour m’aider. Je lui ai demandé s’il pouvait m’avancer l’argent pour l’impression de cette BD. Ce qu’il a fait. En francophonie, lorsque tu sors une bande dessinée et qu’elle se vend à plus de 2000 exemplaires, c’est considéré comme un succès. J’en ai imprimé 5000. Tout a été vendu en trois mois. Après cela cette BD a encore été écoulée à près de 66’000 exemplaires !
Pour vous, c’est quoi d’être un artiste chrétien ?
C’est un artiste connecté à Dieu pour pouvoir puiser auprès de Lui ce que tu donnes aux autres. Pas seulement aux autres chrétiens, mais aussi au reste du monde. On doit donner le goût (ndlr. en étant le sel de la terre), changer la mentalité qu’il y a autour de nous, être promoteurs de valeurs.
Comment réagissent les gens face à votre message ouvertement chrétien ?
Cela leur parle parce que c’est ce dont ils ont besoin. Ils aimeraient vivre avec Dieu quelque chose d’aussi absolu, mais beaucoup ne savent pas où ils en sont. Les croyants ont un peu tendance à vivre entre eux en pensant que cela n’intéresse pas les gens.
Les idées vous viennent spontanément lors de vos rendez-vous avec Dieu. Ne faudrait-il donc pas signer vos BD : Auderset et… Dieu !
C’est vrai ! D’ailleurs j’y ai déjà pensé (rires), mais je ne sais pas si cela serait bien compris. Alors je préfère que les gens Le découvrent eux-mêmes.
Biographie express
Après une formation de graphiste à la Haute Ecole d’arts appliqués de La Chaux-de-Fonds, Alain Auderset dessine ses premières bulles. En 2001, après sept ans de travail, il publie la bande dessinée Idées reçues. Suivent une dizaine d’autres, traduites en huit langues. Au total, il en écoule plus de 150’000 exemplaires. Dans un second temps, il se met à l’écriture avec ses Rendez-vous dans la forêt. Cette série à succès a donné un nouveau souffle à l’Atelier Auderset. Elle rend compte de la spiritualité qui anime l’auteur à travers, notamment, le temps qu’il consacre régulièrement à Dieu dans une forêt proche de chez lui. Il vit aujourd’hui dans son église-atelier à Saint-Imier.

Fin du monde, une histoire sans fin
Aujourd’hui encore, le message délivré par l’Apocalypse, l’un des livres les plus mystérieux de la Bible, se place en totale opposition avec un imaginaire populaire catastrophiste marqué par l’idée de « fin du monde ». Cette crainte possède pourtant des vertus utiles à la progression de l’être humain.
PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : FLICKR, PXHERE, DR
L’avenir du monde et de l’espèce humaine cause nombre d’inquiétudes à nos contemporains. Les technologies de surveillance de masse, la crise climatique, la récente pandémie ou encore une guerre aux portes de l’Europe poussent à envisager les pires scénarios. Cherchant des réponses pour confirmer ou apaiser cette crainte, certains entrevoient dans les événements historiques des signes annonciateurs d’un cataclysme imminent. Pour cette raison, l’Apocalypse et ses étranges prophéties sur la fin des temps a souvent servi de support à un imaginaire catastrophiste florissant. Aucun écrit n’a autant agité les passions et les fantasmes sur la fin du monde. Alors que l’inconscient collectif ne garde trop souvent du texte que son interprétation « apocalyptique », le livre communément attribué à saint Jean porte un message d’espoir encore valable actuellement.
Happy end…
« C’est comme si on s’était arrêté avant la fin du livre », pointe Daniel Marguerat, professeur émérite de Nouveau Testament à l’Université de Lausanne. Cette remarque ferait presque sourire le dominicain Pierre de Marolles, spécialiste de l’Apocalypse. En effet, l’Apocalypse compte vingt-deux chapitres et « dès le chapitre quatre, bien avant l’arrivée de la fameuse Bête, le livre nous dit que l’agneau immolé (ndlr. Jésus) a déjà triomphé du mal qui ronge le monde ». Or, le dernier livre de la Bible traîne toujours une tenace réputation longtemps alimentée par la propension de certains théologiens et communautés religieuses « à lire le texte comme une sorte de calendrier de la fin des temps », indique encore Daniel Marguerat. A l’opposé de ce que l’Apocalypse tente de communiquer. Le frère dominicain attribue ce manque de curiosité pour le texte en lui-même parce qu’« inconsciemment les gens ont accepté que l’Apocalypse devait avoir une interprétation historico-prophétique dont ils ne possèdent pas les clés ».
Un pas en avant, deux en arrière
Les deux théologiens s’accordent à dire que la clé principale de lecture se trouve dans l’Ancien Testament. « Ce livre récapitule un peu tous les autres. Sans avoir un peu bourlingué dans la Bible, c’est l’overdose d’images et de vocabulaire biblique. Il faut faire le tour du propriétaire, s’imprégner de l’intelligence et du vocabulaire avant de revenir à ce dernier livre », conseille Pierre de Marolles. Daniel Marguerat rappelle tout de même « que l’auteur de l’Apocalypse se sert de métaphores et de figures pour parler d’un mal qui ronge, sans pour autant le nommer, afin qu’il soit toujours vrai ». Mais face à des crises, il est « rassurant de se dire qu’on sait », suppose Pierre de Marolles. Christan Grosse, professeur d’Histoire et anthropologie des christianismes modernes à l’Université de Lausanne va même plus loin en affirmant que « la crise valide les interprétations de type eschatologiques ou apocalyptiques ». Il poursuit : « Les récits prédisant des transformations profondes et violentes, voire la fin des temps, se sont multipliés au cours de l’histoire humaine. On en est toujours au même point. Mais ils ont une validité, car ils donnent sens à une expérience collective et permettent des mobilisations. »
Les hommes et les femmes de l’avenir
En effet, la crise, porteuse d’incertitudes, peut devenir un accélérateur, soit en cédant à la peur panique et en dévalisant les supermarchés de toutes ses denrées alimentaires, soit en s’en servant pour amorcer une mobilisation. Issu du grec krisis, étymologiquement parlant, le mot recouvre les sens de décision et de jugement. Autrement dit, cette rupture offre l’opportunité de sortir d’une voie toute tracée pour se remettre en question. A ce titre, Daniel Marguerat relève que « le message de l’Apocalypse doit être entendu sur deux notes : celui de la confiance et celui de la militance. Oui, le Mal ne détient pas le dernier mot sur l’avenir du monde et de l’humanité, mais ce Mal qui défigure l’humanité doit être combattu au nom de la victoire finale de Dieu. Le combattre c’est déjà dire que nous sommes les hommes et les femmes de l’avenir ».
L’Apocalypse se dévoile
Photos : Millenium production

La série documentaire Les 7 Eglises de l’Apocalypse sortie en novembre 2020 et déclinée en neuf épisodes de vingt-six minutes chacun, dévoile au spectateur le message prophétique délivré par l’auteur de l’Apocalypse aux premiers chrétiens. Pour mener cette enquête avec le plus d’objectivité possible, la production a fait appel à vingt-trois intervenants issus du monde entier et de confessions différentes, dont le frère Pierre de Marolles et Daniel Marguerat. Benjamin Corbaz, pasteur dans l’Eglise Evangélique réformée du canton de Vaud (EERV), a organisé en mai 2021 plusieurs soirées cinéma au sein de l’Eglise Martin Luther King Lausanne où il exerce son ministère. « Nous regardions deux épisodes et nous discutions ensuite ensemble de la manière dont cela nous questionnait sur notre identité de chrétiens. Il était très positif de voir une nouvelle compréhension du texte se dévoiler ». C’est dans cette même optique de « décryptage » que Matthieu Gangloff s’est lancé dans la rédaction de L’Apocalypse pour mieux vivre, un ouvrage de vulgarisation paru en 2016 aux éditions La Maison de la Bible. Le pasteur, aujourd’hui chargé de cours à l’Institut biblique de Nogent (France), est interpelé en 2014, par le succès d’un prétendu « eschatologue ». L’homme « avait soi-disant eu une révélation de Dieu sur la fin des temps » et prodiguait sa bonne parole au travers de trois tomes de quatre cents pages et d’événements réunissant plus de deux mille personnes. « Certains vont chercher dans les signes des temps tout ce qui pourrait être dit dans le texte, alors que d’autres considèrent l’Apocalypse comme un livre fermé de plusieurs sceaux qu’il ne faut surtout pas toucher. Ces deux attitudes permettent à des charlatans de manipuler les foules. » Sans chercher à produire « une énième contribution, mais plutôt une synthèse de ce que plusieurs théologiens ont déjà écrit », Matthieu Gangloff estime que « sans avoir réponse à tout, il est possible de dégrossir certains traits et d’être encouragé par ce livre, cela même si on ne comprend pas tout ».
Les sites archéologiques des sept Eglises présentées dans le documentaire se découvrent en Turquie.
10e Festival de films « visages » en fête !

Depuis sa 1re édition en 2006, le festival « visages » a projeté 365 films sur les relations entre générations, les parcours de vie, l’art de vieillir. Soit une invitation par jour, à s’émerveiller, à se lever pour offrir des fleurs, à s’élancer dans un pas de danse. Organisé par Pro Senectute Suisse, en partenariat avec la Ville de Martigny, le festival « visages » propose 40 films projetés dans une dizaine de lieux. Un parcours dans la ville, un parcours dans la vie.
PAR OLIVIER TARAMARCAZ, INITIATEUR ET COMPOSITEUR DU FESTIVAL VISAGES
PHOTOS : DR
Vivre dans la reconnaissance
Les générations s’inscrivent dans un lien de proximité, de réciprocité, de bienveillance, de solidarité sociale et affective. Elles se forment par le côtoiement, dans la durée. Au croisement des saisons de la vie, l’attachement à l’identité par les racines, produit une espérance créatrice.
Quand j’étais enfant, j’occupais une part de mon temps dans le grenier de mes grands-parents. Cet espace de jeu m’a ouvert à des mondes nouveaux, me reliant à la mémoire, à l’histoire, via des objets, des lettres, des albums de photos dénichés dans des malles oubliées. J’ai ainsi découvert un temps enraciné dans une histoire. C’est en quelque sorte le projet du festival visages : partager un film comme l’on partage un morceau de pain à la table de l’amitié.
Reconnaître le visage de l’autre
Edmond Marc Lipiansky 1 parlant de l’identité relationnelle, écrit : « Autrui est, aux différentes étapes de la vie, un miroir dont chacun a besoin pour se reconnaître lui-même. » L’auteur des proverbes a exprimé la même pensée : « Comme dans l’eau, le visage répond au visage, ainsi le cœur de l’homme répond au cœur de l’homme. » (Proverbes 27.19) Le festival « visages » s’inscrit dans cette ligne : apprendre de l’autre, donner la primauté au relationnel. Cela signifie accepter de se raconter, de transmettre, dans le dialogue, dans la réciprocité, dans la bienveillance.
Marcel Proust a écrit dans « Le temps retrouvé » : « Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de souvenirs, de parfums, de sons et de climats. » Ainsi lorsque nous nous posons la question : quel monde laissons-nous à nos enfants ? La réponse dépend de ce que nous leur avons légué. Dès lors, une autre question émerge : quels enfants vont construire le monde de demain ? Avec quelle histoire ? Avec quelles racines ? A partir de quelles traces ? De quels souvenirs ?
Donner la parole à la vie
Le festival « visages » invite à nous rapprocher de ce qui nous est proche. Les thèmes des films rejoignent les grandes questions : l’art de vieillir ; la transmission entre générations et entre cultures ; les enjeux de la migration ; l’impact des pertes dans nos vies. Les films du festival « visages » ouvrent vers un voyage intérieur. Ils donnent la parole à la vie.
Chaque vie est habitée par tous les instants vécus. Dès lors, chaque instant est toute une vie. Evoquer un instant, c’est non seulement parler de cet instant, mais de ce que je suis, de ce que cet événement fait que je suis qui je suis. La relation intergénérationnelle convie non seulement à se rapprocher de l’autre, mais à se rapprocher de soi, pour explorer des manières de se dire, de se lire, en présence de l’autre.
Apprendre à regarder
Le festival « visages » reflète le visage de personnes humbles, acceptant de se révéler. Une belle manière d’accorder de la valeur aux choses simples. Les choses simples se manifestent dans le quotidien des relations, dans les projets que nous menons avec les autres, dans la manière de vivre une épreuve, dans le fait de considérer la vie comme une aventure. Comment orienter nos actions en vue de rendre possible un monde ouvert ? L’imaginaire au cœur de la vie, le chemin choisi par le festival « visages », ouvre la fenêtre d’un cœur à cœur avec la vie.
Dans un récit, il y a tout à la fois dans une même phrase. Comme dans un concert, la note portée dans le présent est reliée aux précédentes et reliée aux suivantes, pour former une phrase musicale. Toute relation à la fois découvre un passé, écrit un futur, parle un présent. Avant la parole, la première langue c’est la présence. La parole s’appuie sur la qualité de la présence, sur les qualia, pour devenir à son tour qualia, parfum.
1 Lipiansky (E.M.) – « L’identité personnelle », in Ruano-Borbalan (J.-C.) – L’identité. L’individu, le groupe, la société, Auxerre, Editions Sciences humaines, 1998, 21-27.
10e Festival « visages » : 11 au 18 novembre 2022
Programme complet : www.festivalvisages.ch
Abonnement Festival : Fr. 80.– (au Manoir de la Ville de Martigny ou à Pro Senectute Suisse, au 021 925 70 10).
Entrée film : divers lieux : Fr. 10.– / Cinéma Fr. 15.– (AVS ; AI ; AC ; étudiants Fr. 10.–).
Contact : olivier.taramarcaz@prosenectute.ch
Sélection de films (www.festivalvisages.ch)
❱ Vendredi 11 novembre
Merci Venise > Film d’ouverture 18h | Cinéma Casino, Martigny
Projection en avant-première. Documentaire de Geneviève Guhl (2020 / 77′)
Jacques Guhl, 100 ans, est un homme aux multiples facettes. Portrait du comédien, footballeur, poète, et de sa famille.
En présence de Geneviève Guhl et de Jacques Guhl
❱ Samedi 12 novembre
Soirée musicale
Vieillesses en-chantées, vieillesses en chansons > 20h30, Fondation Louis Moret, Martigny
La chanson française fait la part belle à la vieillesse. Michel Billé et Didier Martz chantent quelques perles, de Brassens à Brel.
❱ Dimanche 13 novembre
Un jour pousse l’autre > 11h, Cave Marie-Thérèse Chappaz, Fully
Documentaire de Bernard Boyer (2014 / 52′)
Charles et Edouard, deux frères, paysans montagnards, célibataires, partagent un quotidien hors du temps.
En présence de Bernard Boyer
❱ Lundi 14 novembre
Derniers Jours à Shibati > 20h30, Caves du Manoir, Martigny
Documentaire de Hendrick Dusollier (2018 / 59′)
Le dernier des vieux quartiers de Chongqing est sur le point d’être démoli. Le petit Zhou Hong et Mme Xue Lian, sont les témoins d’un monde bientôt disparu.
❱ Mardi 15 novembre
Les rivières > 18h, Caves du Manoir, Martigny
Documentaire de Mai Hua (2019 / 95′)
En 2013, avec sa mère et ses deux enfants, Mai Hua ramène sa grand-mère du Vietnam en France. Un passé non résolu refait surface.
❱ Mercredi 16 novembre
Soirée courts métrages > 20h30 | Fondation Louis Moret, Martigny
❱ Jeudi 17 novembre
Traces of a Landscape > 20h30, Fondation Louis Moret, Martigny
Documentaire de Petr Zaruba (2020 / 65′)
Né à Prague, Jan Jedlička, artiste peintre, graveur, photographe, peint à partir d’encres issues des terres qui inspirent ses toiles et ses estampes.
❱ Vendredi 18 novembre
My Kid / Here we are > 18h | Cinéma Casino, Martigny
Fiction de Nir Bergman (2021 / 94′)
Aharon a consacré sa vie à son fils Uri, autiste. Alors qu’il est jeune adulte, sa mère veut le placer dans un centre. Aharon ne s’y résoud pas, et décide de s’enfuir avec son fils.
Le festival offre 5 billets aux lectrices et lecteurs de L’Essentiel. Appelez le secrétariat de la paroisse au 027 722 22 82 pour les obtenir (un seul billet par personne).

« Face au silence », Documentaire de Christophe Agou. Samedi 12 novembre, 14h15, Fondation Castel Notre-Dame, Martigny. 
L’art du silence, documentaire de Maurizius Staerkle Drux.
Jeudi 17 novembre, 18h, Cinéma Casino, Martigny.
« Last film show », fiction de Pan Nalin. Vendredi 18 novembre 20h30, Fondation Louis Moret, Martigny.
Revivre les gestes de convivialité paroissiale: de l’eucharistie aux agapes
Cela semble une banalité aujourd’hui – voire anachronique – de dire que nous reprenons peu à peu conscience du plaisir des gestes de convivialité au sein de nos communautés.
Le repas des bénévoles et la fête patronale à Sainte-Thérèse en sont les illustrations les plus enthousiastes de ce début d’automne 2022.
PAR ANNE-MARIE COLANDRÉA | PHOTOS : DR
Le repas des bénévoles est l’occasion de retrouver toutes les personnes qui offrent de leur temps et de leurs talents: des enfants et jeunes de la Maîtrise, des membres du chœur mixte, aux personnes de l’accueil lors des messes dominicales, des lecteurs, des ministres de l’eucharistie aux personnes engagées dans le service de la sacristie, des catéchistes et toute autre personne œuvrant pour la vie paroissiale. Tous et toutes ont partagé, avec gourmandise, les agapes aux goûts et couleurs ukrainiennes. Ce repas offert aux bénévoles de Sainte-Thérèse est aussi l’occasion de soutenir une communauté sœur par les liens caritatifs : ainsi l’amitié née des relations pastorales avec le Père Sviatoslav ont permis cette rencontre.
La fête patronale est à la fois l’expression de l’attachement à la Petite Thérèse, avec gratitude, et de l’émerveillement face à la beauté des expressions de la foi. Cette beauté s’exprime dans la liturgie, dans les nombreux bouquets de roses – symbole cher à Thérèse – dans l’église comme dans les locaux avec toute l’attention offerte pour recevoir les paroissiens qui ont pu participer au buffet. C’est aussi l’occasion de se retrouver avec la communauté polonaise qui réside à Sainte-Thérèse. Plus que les mots ce sont les sourires sur les visages rayonnants, les rencontres qui se tissent entre fidèles de longue date et les nouveaux arrivés et l’enthousiasme des enfants qui donnent le ton de cette fête aux cultures multiples, en communion sous le patronage de la sainte. Les enfants ayant fait connaissance avec la Petite Thérèse au caté, sont venus nombreux, entrainant leur famille, pour venir fêter celle qui est comme eux. Ils ont manifesté leur joie en honorant pleinement chaque étape de cette journée avec les jeunes bénévoles venus les accompagner du déjeuner à l’animation des jeux.
Un grand merci à tous les participants et à tous ceux et toutes celles qui contribuent à la réalisation de ces moments de communion.
La disparition
PAR NICOLAS MAURY | PHOTO : PXHERE
Le livre s’intitule «Entretiens sur la fin des temps». Edité en 1998, juste avant le passage à l’an 2000, il réunit les contributions de cerveaux hors du commun: le paléontologue Stephen Jay Gould, l’historien des peurs en Occident Jean Delumeau, le sémiologue Umberto Eco et l’homme d’écriture Jean-Claude Carrière.
D’emblée, ce dernier remarque que nous assistons à une fin des temps… grammaticaux. « Où est passé le futur antérieur ? Qu’est-il advenu du passé simple ? Où a disparu l’imparfait du subjonctif ? »
Sortant de l’Université où j’avais suivi une formation qui s’intitulait « Catastrophisme et écologie politique », la lecture de ces propos m’avait beaucoup amusé. Vingt-quatre ans plus tard, les thématiques abordées durant ce cours – Rapport Meadows au Club de Rome, horloge de l’Apocalypse, changement climatique… – sont de plus en plus actuelles. Sans oublier l’analyse de Paul Valéry : « Nous autres, civilisations, savons maintenant que nous sommes mortelles. »
Quant à moi, j’espère que la tendance annoncée par Jean-Claude Carrière ne se confirme pas. Même si le présent se conjugue au passé décomposé et que le futur semble terriblement imparfait.
Avec l’Eglise de la terre et du Ciel
TEXTE ET PHOTO PAR MARION PERRAUDIN
En marche avec notre Eglise,
Sur les chemins de ce monde,
Aux repères incertains,
Aux doutes et aux peurs d’un demain inquiétant,
Avec l’Eglise du ciel qui nous précède dans notre marche,
Soyons des porteurs de la lumière d’espérance.
En marche avec notre Eglise,
Sur les chemins de ce monde,
Où coulent les larmes de nombreux innocents,
Où retentissent les cris des humiliés,
Avec l’Eglise du ciel qui nous précède dans notre marche,
Osons des paroles consolatrices
et des actes emplis de charité.
En marche avec notre Eglise,
Sur les chemins de ce monde,
Aux carrefours de nos rencontres,
Au rythme de notre quotidien,
Avec l’Eglise du ciel qui nous précède dans notre marche,
Devenons les semeurs de l’amour et de la joie de Dieu.
En marche avec notre Eglise,
Sur les chemins de ce monde,
Au cœur de nos eucharistie,
Dans l’intimité de notre prière,
Avec l’Eglise du ciel qui nous précède dans notre marche,
Unissons nos prières en une chaîne de communion.
En marche avec notre Eglise,
Sur les chemins de ce monde,
Par la grâce de notre baptême,
Ensemble avançons sur le chemin de sainteté,
Avec l’Eglise du ciel qui nous précède dans notre marche
Vivons en témoin de l’Evangile du Christ.
Le Renouveau charismatique
De nombreuses communautés et de groupes de prière sont présents en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur le Renouveau charismatique.
PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR
Origines : le Renouveau charismatique est une mouvance qui traverse toute l’Eglise et non pas d’abord un mouvement suscité par un fondateur. Dans le sillage du concile Vatican II, le Renouveau s’enracine dans une prise de conscience qui s’emploie à manifester plus intensément aujourd’hui le mystère de la Pentecôte au fondement de l’Eglise.
Mission : donnée par l’Esprit Saint, la prière charismatique se fonde sur trois piliers : la louange exprimée par des chants et des prières spontanées, la Parole reçue dans le silence intérieur qui maintient la communion et nous transforme et l’intercession qui ouvre le groupe à la compassion et aux préoccupations de l’Eglise et du monde.
Dates clés
1975: Le pape Paul VI déclare que « le Renouveau charismatique est une chance pour l’Eglise et pour le monde d’aujourd’hui ».
2001: Adoption d’une charte par les groupes de prières romands.
2017: A Rome, jubilé d’or du Renouveau qui fête les 50 ans de sa reconnaissance officielle.
Organisation et présence en Suisse romande : chaque canton compte plusieurs groupes de prière charismatique qui se rencontrent régulièrement et qui sont chapeautés par un conseil régional, un délégué épiscopal et un berger en lien avec l’équipe de communion romande du Renouveau charismatique.
Une particularité : l’effusion de l’Esprit qui passe par la redécouverte de l’action de l’Esprit Saint en nos vies et qui permet de déployer la grâce de notre baptême et de notre confirmation.
Pour aller plus loin : renouveau.ch
Le Renouveau charismatique représente…

Par Josiane Weger, bergère cantonale pour Fribourg
« – Le départ, comme dans mon cas, pour une vie renouvelée dans la foi en la partageant avec d’autres, dans la louange, l’intercession et la fidélité à la prière et qui introduit dans le déploiement si riche qu’offre l’Eglise pour la sanctification de ses membres.
– Un chemin de purification vers le Cœur du Christ, nous modelant, pas-à-pas, en êtres spirituels tournés vers l’écoute intérieure, le silence, apprenant à discerner et à répondre au Souffle de l’Esprit, ainsi qu’un outil dans notre Eglise pour réveiller la joie de la foi en Jésus vivant et agissant. »
Bâtir des ponts à travers les murs
La beauté et la simplicité des instants vécus l’année dernière lors de diverses rencontres en lien avec le deuil sont pour nous toutes et tous une invitation à renouveler ces temps d’échanges.














