Une foi à déplacer les tuiles (Marc 2, 1-12)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT
PHOTO : DR

Nombreuses sont, dans les quatre évangiles, les guérisons par Jésus de personnes souffrant d’un handicap physique ou psychique. Les raisons de cette abondance sont multiples et belles. Cela vient d’abord du fait que le Fils de Dieu bat en brèche les conceptions de l’époque d’une soi-disant «théologie de la rétribution»: si un homme est né aveugle, ce n’est pas parce que lui ou ses parents auraient péché – quelle horreur ! – mais pour qu’en lui comme en chacun·e se manifeste l’œuvre de Dieu (cf. Jean 9, 1-7).

Une solidarité évocatrice et réjouissante

Puis, parce qu’autour de la personne atteinte d’un handicap peut se vivre une solidarité très évocatrice et réjouissante. C’est grâce à l’inventivité des quatre porteurs du paralytique, en déplaçant les tuiles du toit
(Marc 2, 1-12), que celui-ci peut être descendu en présence du Christ, alors que le Maître est enserré de toutes parts dans la maison où il fait halte. « Voyant leur foi, affirme le 2e évangéliste, Jésus dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont remis. » (verset 5)

Ensuite, c’est dû à ce que la foi des femmes et des hommes, rencontrés et guéris, impressionne le Rabbi de Nazareth comme les foules qui les entourent. Ainsi, en est-il de l’aveugle Bartimée à la sortie de Jéricho, dont Jésus vante l’enthousiasme plus fort que la populace qui voulait le faire taire : « Fils de David, aie pitié de moi ! », crie-t-il à plusieurs reprises sur le chemin (cf. Marc 10, 46-52).

La source d’un engendrement mutuel

C’est toujours une libération totale qu’offre le Fils du Père à ceux et celles qu’il guérit, autant spirituelle que physiologique. La délivrance de la paralysie advient dans le récit marcien comme le signe attestant du pardon des péchés par le Fils de l’homme (Marc 2, 10-11).

Ainsi donc, même si notre pastorale n’a pas la promesse de pouvoir opérer de tels miracles à profusion, l’écoute des personnes handicapées dans nos communautés est source d’un engendrement vraiment mutuel, selon lequel tous et toutes ont à se laisser libérer par l’Esprit.

Service de la Pastorale du Réseau la Santé Glâne (RSG)

« J’étais malade et vous m’avez visité. » Mt 25, 36 b

PAR LE PÈRE FRANCIS BASANI | PHOTOS : JEAN-PAUL CONUS, PÈRE FRANCIS BASANI

Chers paroissiens, chères paroissiennes,

Notre unité pastorale compte trois EMS : le home de Billens, le foyer de Vuisternens ainsi que celui de Siviriez.

En tant que délégué de l’équipe pastorale auprès du Réseau Santé Glâne, je vous informe que Melchior et Benjamin se sont retirés de leurs engagements dans la pastorale de la santé il y a maintenant trois mois pour prendre leur retraite. Les membres de l’unité pastorale Sainte Marguerite Bays et moi-même, adressons à cette occasion nos chaleureux remerciements à Melchior et à Benjamin pour leur précieuse collaboration et nous leur présentons tous nos meilleurs vœux pour l’avenir.

Aujourd’hui, à travers ce bref article, j’ai la joie de vous présenter les personnes mandatées dans la pastorale de la santé et de la solidarité qui sont engagées depuis le 1er septembre 2021 pour les remplacer. Je souhaite la cordiale bienvenue à Marie-France Aeby et à Chantal Vogler dans notre unité pastorale et leur souhaite beaucoup de joie dans leur nouvelle mission.

Questions à Marie-France Aeby et Chantal Vogler

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

C : Originaire de la vallée de l’Intyamon, en Gruyère, où j’ai grandi, je suis mariée à Dominique et maman de trois filles âgées de 20 à 14 ans. Après des études en sciences naturelles et quelques années de travail, je me suis consacrée à ma famille durant une vingtaine d’années. J’ai souhaité alors me diriger vers une activité plus orientée vers les relations humaines et, après quelques années dédiées au bénévolat et à ma formation, me voilà auprès des résidents du Réseau Santé Glâne.

MF : Je m’appelle Marie-France et j’ai 54 ans. Nous avons eu la joie d’avoir trois enfants qui sont jeunes adultes maintenant mais toujours bien présents à la maison. J’habite en Gruyère où j’ai été engagée en paroisse durant 20 ans. Il y a 10 ans j’ai suivi la formation d’aumônier en milieu hospitalier au CHUV. J’aime être dehors en nature avec notre chien par n’importe quel temps. Et depuis le 1er septembre je découvre les beautés de la Glâne !

Combien y a-t-il de personnes engagées dans les EMS du Réseau Santé Glâne ?

C : Nous sommes donc les deux aumônières mandatées par le Service solidarités de l’Eglise catholique et nous nous appuyons sur une bonne quinzaine de personnes qui œuvrent bénévolement. Il faut relever que sans ces personnes au grand cœur, le service
ne pourrait jamais offrir toutes les prestations qui existent actuellement. Nous collaborons également avec Mme Florence Blaser, pasteure, qui vient régulièrement donner du temps aux résidents réformés.

MF : Et si certains d’entre vous ont le goût de la rencontre avec les aînés, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter pour nous rejoindre.

Quel regard portez-vous sur les résidants ?

C : Ils sont tous tellement uniques et attachants ! Chacun et chacune a quelque chose à m’apporter et à apporter à la vie de son foyer. Chacun a sa personnalité, son vécu, son présent et ses perspectives. C’est toujours un plaisir de les rencontrer, que ce soit dans le couloir, lors d’une célébration ou pour un temps de rencontre personnelle.

MF : J’ai été élevée par ma grand-maman et mon premier poste de travail à 20 ans était au Foyer de Bouleyres à Bulle. Je me sens proche des résidents tout en ayant un regard rempli de respect pour leur parcours de vie et leur expérience face aux vicissitudes et aux changements.

Quelle aide spirituelle peut apporter la présence des aumôniers ?

C : Pour certains résidents, la notion de foi est importante et la participation aux célébrations est essentielle. Nous proposons donc des messes et temps de prière. Le fait de pouvoir prier individuellement avec nous compte aussi pour certaines personnes. Mais l’élément le plus important est peut-être le temps que nous pouvons leur consacrer, temps de présence, d’écoute et de partage, notamment lors de rencontres individuelles. Ce temps offert peut aider à avancer sur le chemin de la vie avec tout ce qu’il comporte de difficultés ou de questionnements dans cette phase délicate de l’existence. Certains résidents souffrent aussi de solitude, et notre visite peut leur apporter un moment agréable et déboucher en même temps sur de nouvelles perspectives.

Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes au service de toutes les personnes de la maison, croyants ou non, résidents ou membres du personnel.

MF : Il me semble important d’accompagner la personne dans toutes ses dimensions. Que cela soit par les soins, la cuisine, l’animation et aussi la spiritualité. C’est un tout à mon avis. Prendre en compte la spiritualité permet de mobiliser les ressources de la personne pour traverser les étapes de la vie. Plus particulièrement encore lorsque c’est plus difficile pour eux en raison de la maladie et de la perte.

Quelles sont vos joies dans votre travail auprès des résidents ?

C : La principale est la joie de la rencontre : joie d’être ensemble, de partager le moment présent, d’évoquer la vie qui se déroule, d’aller y chercher des élans pour poursuivre le chemin. Joie d’être parfois simplement aux côtés d’une personne, même si c’est dans le silence.

MF : Celle d’être une présence, en toute simplicité. Je fais partie de la maisonnée comme eux et nous partageons joies, peines et attentes au quotidien. Je pense que les personnes que nous rencontrons, ce n’est pas du hasard. Jusqu’à notre dernier souffle, nous sommes au monde unique et porteur d’être là ici et maintenant.

Quelles sont vos peines dans vos engagements ?

C : Toute rencontre ne débouche pas sur un élan de vie ni même parfois sur un échange. Il faut pouvoir accepter que le temps de l’autre ne soit pas forcément accordé au mien ou que ma présence ne soit pas appréciée à tel moment. La liberté et l’agir du résident sont primordiaux. Il faut donc parfois passer sur une déception passagère et accepter de n’avoir pas su répondre aux attentes d’une personne.

MF : Je n’ai pas eu moi-même de la peine. Mais, j’ai partagé celle des personnes qui ont perdu de l’autonomie, qui souffrent dans leur corps ou leur intériorité. Etre là à leur côté est pour moi le cœur même de ma raison d’être engagée dans le service d’aumônerie.

 

Assis dans les pentes

Pèlerin des montagnes, Olivier Taramarcaz partage la parole de vie sur les chemins. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages poétiques, il rassemble textes, croquis de terrain et gravures, dans les carnets de l’atelier art et foi. Il publie aujourd’hui un nouveau « psaume alpin » comme il aime à le dire. Il nous invite à accueillir dans la paume de nos cœurs, la lumière du Ressuscité.

PAR OLIVIER TARAMARCAZ | PHOTOS : DR

La terre est un poème. Je lis dans le paysage la lettre d’amour de son Auteur. Son nom est gravé dans mon cœur. Je suis né pour connaître mon Créateur. Je comprends ma vie quand je marche dans sa lumière. A perte de vue je vois le jour effacer la nuit. Connais-tu Celui qui arrose le myrtillier, et aussi l’églantier, le cirse laineux et la pulmonaire ? Son baume t’a-t-il déjà rafraîchi-e ?

«Ta parole éclaire mon chemin.»

Psaume 119, 105

Ce que je vois de mes yeux ne me suffit pas pour marcher là où je désire marcher. Ce que je vois de mes yeux n’éclaire pas avec une précision suffisante le chemin que je désire emprunter. Je cherche une lumière qui puisse me guider dans la nuit la plus sombre, une lumière indépendante du rythme du jour et de la nuit, une lumière en mesure d’éclairer la nuit là où le soleil ne parvient pas. Cette lumière, où la trouverai-je ?

Je ne la porte pas en moi. Je ne parviens pas à la produire. Mais je sais que là où tu es Seigneur, là est la lumière. Je désire marcher vers la lumière, non comme je marche parfois vers un refuge éloigné, que j’espère rejoindre avant la nuit, que je découvre après des heures, lové au milieu des rochers. Je désire marcher non seulement à la lumière du jour, en en étant privé à la nuit tombante. Je désire respirer l’éternité dans le cœur, vivre dans le présent éternel de sa présence.

Je désire marcher dans la lumière de l’Eternel, l’éternelle lumière que rien n’altère. Ta lumière éclaire la nuit du jour, la nuit de la nuit de ma nuit. Je désire m’y plonger, m’y baigner entièrement, pas seulement y tremper les pieds, ou la frôler du bout des doigts, en gardant mes distances, en portant mon regard ailleurs. Dans ta lumière, je m’accorde au « la » de la vie, je prends le pouls de ma vie intérieure. Ta lumière est ma boussole.

Etre dans ta lumière, voilà mon seul désir : danser dans ta lumière, ivre de ta présence. Etre éclairé non seulement de l’extérieur, être illuminé par toi Jésus, à l’intérieur de ma peau, dans mon être intime, au cœur de mes pensées, dans l’ordinaire de mon quotidien, de mon histoire, immergé dans l’océan de ton amour. Inondé par ta lumière, l’incandescence de ton être répand en moi le goût de l’éternité.

Je me laisse regarder par toi. Je me tiens tout entier au cœur du souffle de ta parole. Au cœur du battement de ton cœur. En toi se trouvent la vie et l’être.
En toi sont cachés tous les trésors. De toi rayonne la sagesse. De toi la connaissance coule comme du miel. Ta présence transforme mon esprit. Tu crées en moi un cœur pur. Ta parole renouvelle mes pensées. Tu me touches et rafraîchis mes muscles. Ton Esprit fortifie mes os. Dans ta lumière je vois la lumière.

«Dans ta lumière, je vois la lumière.»

Psaume 36, 10

Je reconnais le son de ta voix, la fragrance de ton parfum. Tu me demandes : « M’aimes-tu ? » « Oui, je t’aime mon bien-aimé. » Tu as insufflé dans mon cœur le désir de demeurer près de ton cœur. Tu m’as créé pour vivre dans ta présence. Toi, le Ressuscité, tu m’as ressuscité. Pour moi tu t’es donné. Je me livre à toi. Tous mes désirs se portent vers toi. Tu es le roi de mon cœur. Reçois mon sentiment amoureux pour toi. Tu es mon bon ami, je m’abandonne entre tes bras.

La parole vivante, la parole respirante, je ne l’attends pas d’un autre que toi. Avant même qu’elle soit prononcée par tes lèvres, je reconnais la parole de ton cœur. J’écoute ta voix de l’intérieur, dans le mouvement même des pulsations de mon âme. Dans le silence du silence, j’accueille les paroles que tu me donnes. Instant par instant, je les médite, m’en nourris. Assis à tes pieds, dans ton jardin, je me tiens devant toi.

A l’horizon du silence, ta parole a jailli : « Je t’aime d’un amour éternel. » Ta parole s’imprime en moi. Ta déclaration d’amour m’invite à te déclarer mon amour. Porté vers l’appel de la rencontre, je me tourne vers toi le Ressuscité. Tu es la lumière de ma vie. Je me réjouis de tout ce que tu es. Par ta parole tu as créé les cieux et la terre. Tu es l’alpha et l’oméga. Aucun nom n’est comme le tien, Jésus ! J’aime ta présence. Je t’aime.

Tu désires te révéler à moi dans un cœur à cœur. C’est là que tu déposes le trésor. C’est là que j’accueille ta parole. Tu m’attires à toi dans tes pâturages. Tu ouvres un chemin devant moi, jusqu’à la tente de la rencontre. Je médite ta parole. Elle parfume mon être. En elle je reçois ton souffle. Quand je tourne mon regard vers toi, je suis tout ému. Mon cœur bat au rythme de ton cœur. Silence, silence, il pleut de l’amour.

«Quand je tourne vers toi les regards, je rayonne de joie.»

Psaume 34, 6

Demandez-la

La nouvelle brochure d’Olivier Taramarcaz vous est offerte sur demande au secrétariat par téléphone, par e-mail ou directement sur place.

Laurine Moulin: «Dieu, c’est la Beauté dans ma vie»

A 21 ans, Laurine Moulin est directrice de chœur et future chanteuse professionnelle. Sa foi en Dieu repose sur «la beauté des choses aussi inutiles qu’essentielles» – tels que le chant et l’art sacré. C’est ce qui donne du sens et de la cohérence dans sa vie.

PAR CATH.CH
PHOTOS : GRÉGORY ROTH, THÉOPHILE BLOUDANIS

Amoureuse de la musique classique et chorale

Née à Martigny en 1999, Laurine Moulin baigne dans le chant depuis son plus jeune âge. Elle prend ses premiers cours d’orgue vers quatre ans déjà. « Ma maman était organiste amateur, précise-t-elle. A quatorze ans, je suis partie étudier l’allemand dans le Haut-Valais. Et c’est dans une école de chant à Brigue que j’ai eu un énorme déclic : je suis tombée amoureuse de la musique classique et chorale. La musique, c’est mon truc, et c’est cela que je vais faire. Sans vraiment savoir si j’allais en faire de ma vie. »

A ce moment-là, elle arrête l’orgue, parce qu’elle débute le Collège à Saint-Maurice. Parallèlement, elle s’inscrit au Conservatoire de Sion. Elle joue du violon pendant quelque temps, mais se concentre surtout sur le chant et la direction. Ces années de Collège, de 2014 à 2019, sont pour elle une période assez intense, avec une formation en tous points : intellectuelle, musicale, mais aussi humaine et spirituelle.

« Cela m’a permis d’évoluer et de grandir dans ces domaines-là. Mais il était de plus en plus clair que je voulais faire de la musique mon métier, même si je me rendais bien compte que c’est un « choix dangereux ». » Après le Collège, Laurine s’inscrit donc en cours pré-professionnel à Sion, une année de formation pour se préparer aux examens d’entrée aux Hautes écoles d’art.

Se rendre proche et faire du bien

« Pendant cette année-là, mon idée était aussi de me rendre proche des gens et de leur faire du bien. Pas très étonnant : à la maison, on m’appelle le Saint-Bernard. Il y a de nombreuses anecdotes à ce sujet : depuis toute petite, j’ai toujours eu le souci des autres, avant de me soucier de moi-même souvent. Je suis très sensible à ce que ressentent les autres, et j’ai souvent envie de décharger les autres de leur fardeau. »

Elle effectue des stages en soin dans des homes de la région. « J’ai été marquée par l’histoires de vie des résidents. Parfois, ils en avaient les larmes aux yeux. Dans leur histoire, ils finissent souvent par parler de Dieu. C’était vraiment beau, même s’il ne m’était pas toujours possible de mettre une barrière émotionnelle. L’expérience fut belle, mais c’est la musique qui m’appelle, et je ne peux pas faire autrement. »

En 2020, elle réussit les examens à la Haute école de Berne, mais faute de places, elle commence des études de musicologie et d’histoire à l’Université de Fribourg, tout en prenant des cours de direction avec Jean-Claude Fasel et des cours de chant avec Jean-Luc Waeber. En 2021, elle est prise à la Haute école de Genève et va démarrer son cursus professionnel en
septembre. Son objectif est de faire de l’opéra.

La foi: une question de cohérence

Laurine redécouvre le sens de la foi, pendant sa préparation à la confirmation. Elle commence à se poser des questions de cohérence. « Pourquoi est-ce que je fais ma confirmation ? Pourquoi vais-je à la messe ? Parce que j’y ai trouvé du sens et de l’importance. Même si, comme tout le monde, j’ai eu des détours dans ma foi, des hauts et des bas. »

Pour la Valaisanne, la foi n’est pas un ensemble de règles et d’impératifs. Mais pour savoir qui elle est vraiment, la chanteuse a eu besoin de faire le lien entre ce qui se passe dans sa vie et ce qui fait sens. « Pourquoi fais-je de la musique ? Est-ce que ce n’est pas simplement me faire du bien parce que j’aime chanter ? Et j’ai fini par trouver : Dieu, pour moi, c’est la Beauté. Et la Beauté, c’est l’œuvre de Dieu. C’est ce patrimoine invisible, qui est plus qu’essentiel dans nos vies. Il est dans la beauté de la musique, de l’art, des langues, la littérature, le théâtre, etc. A plus forte raison pour moi qui fais du chant : un art invisible et éphémère. L’Amour du Christ, aussi, est invisible, mais c’est ce pourquoi je veux travailler. »

L’importance de l’inutile et de la beauté

« Je me bats pour que les autres comprennent l’importance de l’inutile et de la beauté. Nous avons été créés avec des sens : c’est pour pouvoir s’émerveiller. Si tout était gris et que nous enlevions l’art et tout ce qui est abstrait, nous serions vides. Il faut donner le goût de la beauté : faire connaître le patrimoine que tous les artistes et compositeurs ont porté siècles après siècles. Ma foi se repose sur l’inutile de la beauté. Le compositeur suisse Frank Martin résume très bien ce propos : « Chercher à créer de la beauté est un acte d’amour. » Chanter, c’est bien un acte d’amour. »

En août 2019, le Chœur des jeunes de Martigny se reforme et Laurine en prend la direction. L’ensemble compte aujourd’hui 25 membres, de 14 à 30 ans, et anime huit messes par an et quelques représentations. Elle chante aussi une fois par mois la messe baroque avec l’Ecole Maîtrisienne de la Cathédrale de Sion et fait partie d’un quatuor de chant sacré.

Une terre de mission

Durant l’été 2021, elle s’est mise en route sur la Via Francigena, jusqu’à Rome. Ce fut pour elle également une occasion de découvrir la beauté, dans les échanges avec les pèlerins et les hôtes, mais aussi en arrivant dans cette vaste basilique Saint-Pierre, qu’elle qualifie « de véritable œuvre de Dieu faite de mains d’hommes ».

Laurine note que l’Eglise en Occident est en plein changement. « A l’avenir, l’Eglise en Europe ressemblera de plus en plus à une terre de mission. Les chrétiens seront appelés à découvrir la foi autrement, à se recentrer sur l’essentiel. Et l’Eglise devra se renouveler. Cela ne veut pas dire de changer son discours de fond, son Evangile et ses fondements, mais de changer son organisation et ses structures, afin d’être davantage missionnaire. »

Un patrimoine culturel et millénaire

Malgré les crises et les scandales que traverse l’Eglise, Laurine continue à croire. Pourquoi ? « Parce que Dieu nous a donné son Fils. S’Il a fait ce grand sacrifice, nous pouvons bien faire de petits sacrifices. Cet homme qui a donné sa vie pour nous et nos péchés. Si cela s’est passé il y a deux mille ans et que les gens ont continué à croire ; si tout ce patrimoine culturel et spirituel, cette tradition millénaire, ce chant sacré ont subsisté, ça ne peut juste pas être du vent. »

Témoignage d’Alexandra !

Bonjour Alexandra,
Nous t’avons invitée à te présenter aux lecteurs du magazine paroissial de notre secteur, ce que tu as gentiment accepté en nous proposant ces quelques lignes. MERCI du fond du cœur !
Nous nous réjouissons de mieux te connaître et, lorsque nous aurons l’occasion de te rencontrer, nous aurons le plaisir de te saluer par ton joli prénom !

PAR ARLETTE ANTONY | PHOTO : STÉPHANIE BERTHOUD

Je m’appelle Alexandra Berthoud, j’habite à Troistorrents.

Je suis née avec un handicap, la trisomie 21.

J’ai été adoptée quand j’avais 11 mois et j’ai grandi dans ma famille adoptive avec un frère et quatre sœurs qui m’ont donné beaucoup d’amour ainsi que mes parents.

J’ai commencé l’école au village et puis à Monthey dans une école spécialisée. J’ai toujours eu de gentils chauffeurs de bus.

J’ai aussi été à la Castalie puis j’ai travaillé à la Coop.

Maintenant, je vis à Fribourg au foyer de l’Arche, le « Grain de sel ». C’est ma deuxième famille. Les assistants s’occupent bien de moi. Je travaille dans un atelier protégé et je fais du tissage (des linges de cuisine) et de la broderie (des livres pour les bébés). J’ai un diplôme parce qu’il y a 10 ans que je travaille à la FARA.* J’ai aussi des activités en dehors du travail.

J’ai eu quand même des moments difficiles et parfois, aujourd’hui encore, lorsque je me sens mise à l’écart ou quand on me regarde avec insistance.

Dans mon village, on me connaît parce que j’ai fait ma première communion et ma confirmation. J’aime beaucoup prier pour les prêtres et les personnes qui ont besoin de prière.

J’aime la vie dans la main de Dieu !

* FARA: Fondation Ateliers Résidences Adultes
Boutique FARA – Rue de Lausanne 57
1700 Fribourg : on y vend de magnifiques objets, dont ceux confectionnés par Alexandra.

Dimanche des Laïcs: un dimanche pour tisser des liens

La Suisse romande foisonne de mouvements d’Eglise qui témoignent à la fois d’une grande diversité et d’une unité réelle. Certains mouvements se consacrent à la prière et à l’oraison, d’autres guident leurs membres dans leur vie spirituelle ou proposent des relectures de vie, d’autres encore sont au service des couples et des familles ou s’engagent aux côtés des personnes en situation de deuil, des malades ou des personnes handicapées; plusieurs se consacrent à l’entraide et au partage.
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Le cardinal Schwery: un pionnier

Ce qui a frappé les personnes présentes lors de la conférence donnée à l’occasion du 1er anniversaire de la naissance au ciel du cardinal Henri Schwery, à l’église de Saint-Léonard le dimanche du baptême du Christ 9 janvier 2022, c’est combien il avait été pionnier dans la mise en œuvre du Concile Vatican II (1962-1965) pour le diocèse de Sion.
Il a agi en pasteur visionnaire, enthousiaste (rempli de Dieu, au sens étymologique grec), amoureux du Seigneur et de son peuple, passionné pour les rapports entre la foi, le monde, la science, la musique et la beauté.

PAR L’ABBÉ FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT, ANCIEN VICAIRE ÉPISCOPAL DU CARDINAL
PROFESSEUR DE THÉOLOGIE À L’UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
PHOTO: PIERRE PISTOLETTI

En témoigne son ouvrage daté de 1988, Sentiers pastoraux, qui rassemble la plupart de ses orientations et intuitions durant ses 18 années d’épiscopat (1977-1995). C’est le terme «nouveauté» qui revient comme un leitmotiv dans son action de pasteur, dans la visée de la «nouvelle évangélisation» souhaitée par les papes Paul VI et Jean-Paul II. Voici les accents principaux qu’il a mis en œuvre: la collaboration de tous les baptisés à l’apostolat des laïcs, notamment dans les conseil pastoraux de paroisses; le déploiement de la pastorale selon les secteurs territoriaux, confiés chacun à une équipe pastorale et les services diocésains comme ceux de la catéchèse, du couple et de la famille, de la jeunesse, de la santé, de l’information, du tourisme, des questions économiques, de la diaconie, de la pastorale spécialisée pour personnes en situation de handicap; la formation d’hommes et de femmes laïcs (parcours cantonal de la FAME, désormais Théodule, formations au Centre catholique romand de formations en Eglise et à la Faculté de théologie à Fribourg) pour l’exercice de ministères dans les paroisses, les mouvements et les domaines spécialisés ; la fondation du Séminaire diocésain à Givisiez, devenu la Maison des Séminaires ; la relance du diaconat permanent, plutôt en milieu professionnel.

Une de ses grandes entreprises consistait dans le « Triennat de famille », trois années autour de la préparation au mariage, l’accompagnement des couples et la présence auprès des conjoints en difficultés, avec des billets publiés dans les quotidiens et rassemblés dans ses deux volumes de Sentiers épiscopaux.

Ses successeurs, Mgr Norbert Brunner et Jean-Marie Lovey, se sont inspirés de ces initiatives et les ont prolongées. Elles servent de base à la démarche synodale voulue par le souverain pontife François pour toute l’Eglise catholique, dans un esprit d’écoute mutuelle, de délibération et d’avancées dans la communion universelle.

Témoignage en milieu hospitalier

Je m’appelle Karen Rapin, je vais avoir 29 ans et je vis à Val-d’Illiez. Educatrice de l’enfance de profession, j’ai ensuite entamé une formation théologique. Actuellement, je conjugue ma dernière année de cours avec mon engagement à temps partiel dans l’équipe d’aumônerie de l’hôpital Riviera-Chablais.

TÉMOIGNAGE TRANSCRIT PAR F. PREMAND | PHOTO : K. RAPIN

Le rôle de l’aumônier est un rôle d’écoute. C’est se mettre à disposition et aussi en disposition ; j’essaie d’y parvenir de mon mieux, grâce à un mélange de disponibilité intérieure, de techniques apprises et d’expériences. Mon quotidien à l’hôpital est fait de rencontres avec des personnes inconnues, ce qui n’est jamais facile. Au début, j’arrivais toute « seule » vers la personne et cela se passait moins bien. Puis, peu à peu, je suis venue habitée par la foi, en ayant la conviction que Jésus m’accompagnait. La rencontre se déroule vraiment plus concrètement. S’il m’arrive de débuter une visite en ayant eu un souci ou une contrariété auparavant, je laisse ces sentiments devant la porte, afin d’être bien à l’écoute de la personne. J’en ressors apaisée et même ressourcée.

Au moment où je frappe à la porte de la chambre, je fais cette petite prière intérieure : « Sois avec moi et Tu sauras ce dont cette personne a besoin » ; j’ai aussi des entretiens réguliers avec le personnel soignant ; tout cela m’aide à poser les bons mots durant cet échange. Je rencontre tous les patients hospitalisés, peu importe leur foi, leurs croyances et bien sûr, en tant qu’aumônier, je termine assez régulièrement par une prière avec eux. Ce moment-là me semble assez important parce que c’est l’occasion de confier tout ce qui s’est dit au Seigneur.

Certaines visites restent davantage en mémoire. Je pense à un patient d’une vingtaine d’années. Je vais à cette visite pleine d’a priori par rapport à son âge. Je me dis que peut-être cela va lui faire peur quand je vais parler d’aumônier, d’accompagnante spirituelle. D’autant plus que je suis une jeune fille. Il ne va peut-être pas avoir envie de se confier, etc. On a entamé la discussion puis son repas est arrivé. J’ai pensé pour clore le laisser manger tranquillement. Je lui ai juste demandé de quoi il aurait le plus besoin pour les prochains jours et là, une brèche s’est ouverte. Les émotions sont montées en lui, il a commencé à pleurer ; on a laissé le temps nécessaire. C’est à cet instant que l’échange profond a commencé. Durant ce moment fort, j’ai fait cette prière intérieure : « Merci Seigneur pour ce que Tu me donnes de vivre parce que je ne m’étais pas attendue à partager de telles choses ! ». Cette rencontre m’est restée en mémoire parce qu’elle m’a servi de leçon par rapport à mes préjugés. Je suis aussi extrêmement touchée de la confiance qui m’est témoignée, ainsi qu’au personnel soignant.

Lors des discussions avec mes proches ou mes collègues, on me dit souvent que cela doit être difficile d’écouter toutes ces souffrances. Oui, c’est sûr que je suis touchée. Mais ce qui me frappe le plus, c’est de voir la souffrance. Là aussi, une image me reste en tête. Je me préparais à rencontrer un très jeune patient atteint d’un cancer. Au moment d’entrer la chambre, je découvre un enfant amaigri et souffrant. Cette rencontre est restée gravée en moi.

Pour maintenir cette foi en moi, j’ai vraiment besoin qu’elle soit vivifiée. Je peine à prier seule, mais je trouve de l’aide dans les moments de prières en communauté, soit lors d’une messe ou d’une animation de messe avec les jeunes où j’éprouve beaucoup de plaisir. L’écoute de la musique et le chant me permettent aussi de laisser sortir mes émotions.

La paix… avec soi-même

Voilà quelque temps déjà, je m’étais arrêtée, un peu par hasard, sur cette réflexion d’Alexandre Jollien (ci-dessous). Elle m’avait en effet fortement interpellée tandis qu’une série de questions venaient tarauder mon esprit: «Ai-je fait le bon choix? Qu’est-ce qui m’a pris de…! Où en suis-je dans cet engagement? Ceci ou cela en vaut-il la peine? etc. J’imagine que ces crises de questions vous prennent aussi…
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Au coeur de la pastorale spécialisée

Marie-Claire, en formation au parcours THEODULE, en stage au sein de la pastorale spécialisée

 

 

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE DENIS | PHOTOS : GAËTAN STEINER

Marie-Claire, mariée et maman de deux enfants, a accepté de se former au parcours THEODULE avec un stage en pastorale spécialisée. Elle a découvert cette pastorale particulière qui respecte le rythme et la situation de chacun des enfants en situation de handicap, au moment où son fils Rémi accomplissait son cheminement vers les sacrements. Elle a accepté de se former pour donner à d’autres parents la chance de vivre ces démarches avec leurs enfants différents. Au fil de l’entretien, j’ai découvert que la patience – le respect du rythme de chacun – les adaptations – les répétitions – les expressions corporelles – le recours aux expériences sensorielles, etc. Autant d’attitudes qui caractérisent cette pastorale spécialisée. L’utilisation des personnages bibliques – les chants gestués – l’utilisation de symboles et d’autres techniques inventées et sans cesse renouvelées par les catéchistes, permettent à chacun des enfants d’entrer dans le mystère de la foi qui est toujours à explorer et à vivre.

Il est difficile pour Marie-Claire d’évoquer un souvenir en particulier. Chaque rencontre est un moment fort vécu simplement et en vérité. Elle souhaite évoquer le deuil récent de sa belle-maman. Marie-Claire a été touchée par le message reçu de son équipe qu’elle n’avait pas pu rencontrer en raison de l’enterrement.

En conclusion, elle formule un vœu : que la pastorale spécialisée soit de plus en plus connue : c’est une nécessité pour aujourd’hui pour permettre à tous les enfants et adultes différents, en situation de handicap de vivre leur foi, à leur rythme et en fonction de leur situation et vécu particuliers.

Pastorale spécialisée diocésaine

Propos recueillis par Véronique Denis auprès de Gaëtan Steiner,
responsable de la pastorale spécialisée diocésaine

La pastorale spécialisée diocésaine recouvre différents domaines d’activités :

  • Animations spirituelles dans les grandes institutions diocésaines : mise en œuvre des temps de célébrations tout au long de l’année.
  • Accompagnement spirituel des personnes en situation de handicap.
  • Propositions catéchétiques dans l’accompagnement des personnes vers les sacrements.
  • Accompagnement particulier lors des deuils ou dans les situations difficiles : écoute, accueil individuel selon les circonstances.
  • Soutien aux paroisses lorsque des enfants ou adultes en situation de handicap souhaitent cheminer vers les sacrements et être intégrés aux parcours paroissiaux.

Les lieux principaux accompagnés et suivis par la pastorale diocésaine :

  • Les lieux de vie et les institutions : La Castalie – la Fovahm – Cité Printemps – Foyer Anawim.
  • Les écoles : Institut Sainte-Agnès – Ecole de la Bruyère – Notre-Dame de Lourdes.
  • Les Associations : les Sourds et les Personnes malentendantes du Valais – Cérébral Valais – Foi et Lumière.

Foi et Lumière, un 50e perturbé sous «l’ère Covid»

 

PAR EDDY TRAVELLETTI, DIACRE

D’une souffrance…

1968, une famille, Gérard et Camille avec leurs deux fils lourdement handicapés sont à Lourdes devant la Vierge, ils sont seuls car leur paroisse a refusé de les inscrire au pèlerinage diocésain. Dans la ville, ils ont du mal à trouver un hôtel et sur la place du sanctuaire certains «bons pèlerins» rappellent que leur place n’est pas là: «Avec des enfants comme ça, on reste chez soi.»

La foi d’un peuple s’est éveillée…

En apprenant cette nouvelle Marie-Hélène Matthieu, elle qui allait consacrer la majeure partie de sa vie à la personne handicapée et à sa famille, se sent profondément offusquée. Les personnes handicapées mentales seraient-elles interdites de pèlerinage à Lourdes ? Avec le concours de Jean Vanier, elle se met au travail pour organiser un pèlerinage composé essentiellement de personnes en situation de handicap mental. Et le miracle se réalise durant le triduum pascal de l’année 1971. Plus de 12’000 personnes occupent Lourdes, parmi elles 4000 personnes handicapées mentales. Dans une ambiance tout autant amicale que stressante, les consignes ne sont plus trop respectées par ce peuple en fête. Marie-Hélène Matthieu en donne une anecdote dans son livre « Plus jamais seuls ». Un accompagnant fâché par cette indiscipline provoqua une personne trisomique très agitée en lui disant : « Alors tu attends Jésus ressuscité » « Oui, oui, répondit l’autre, on l’annonce d’une minute à l’autre ».

Et la Lumière a surgi…

Enthousiasmés par ce partage, les participants demandèrent aux deux initiateurs : Marie-Hélène et Jean, de donner une suite à cet évènement et c’est ainsi que le mouvement Foi et Lumière est né. Il s’est construit dans une vision trinitaire : mettre en relation amicale et spirituelle la personne handicapée avec ses parents et ses amis, ceci afin de répondre à la rupture sociale occasionnée par le handicap par « un être avec » dans la confiance, la spontanéité et la célébration.

Pour un enrichissement de l’Eglise

En Valais, le mouvement a aussi bourgeonné, il reste aujourd’hui 4 communautés francophones et une communauté germanophone. A Sion, il y a Notre Dame de Valère dont je fais partie.

« La fonction crée l’organe » disent certains adeptes de l’évolutionnisme. En plongeant dans le champ du religieux, on pourrait transformer cette boutade en disant, dans Foi et Lumière « le handicap crée la sainteté » ou du moins ouvre des chemins vers plus de vérité. Faites-en l’expérience, vous connaissez certainement des personnes handicapées dans votre environnement. Dans un premier temps, le handicap vous désarçonnera, il vous fera prendre conscience de vos manques, surtout de votre fragilité mais il vous comblera par la suite d’un renouveau intérieur construit sur l’esprit de pauvreté, sur la tolérance, sur la spontanéité : des chemins vers la joie intérieure.

 

 

Pour un contact
Eddy Travelletti,
diacre pastorale.sante@cath-vs.org
027 329 18 17 (mercredi)

La FCPMH

La Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées

 

 

PAR ANDRÉ CLIVAZ

Mouvement associatif dont les responsables bénévoles sont à l’écoute des personnes malades et handicapées.

Son slogan : Les malades responsables des malades.

Fondée en 1942 par le Père Henry François curé de la paroisse Saint-Victor de Verdun.

Le but de ce mouvement est de créer entre les personnes malades ou handicapées, des liens de fraternité, selon l’Evangile, afin de sortir de l’isolement et de développer le sens de la responsabilité réciproque.

 

Son histoire

1942 Formation d’un petit groupe de malades pour aider le curé à visiter les malades.

1957 La Fraternité est établie dans la moitié des diocèses de France.

1960 Naissance de la Fraternité catholique internationale des malades qui s’implante dans d’autres pays.

1966 Premier congrès international à Strasbourg. Extension en Amérique latine.

1972 2e congrès international à Rome. Paul VI reçoit les 400 congressistes.

1974 La Fraternité devient œcuménique lors de la rencontre du comité international à Vienne en Autriche. Elle devient Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapés (FCPMH).

1980 Elle est reconnue par le Saint-Siège comme Mouvement d’évangélisation. La FCPMH est représentée au Conseil pontifical pour les laïcs.

1986 Décès du Père Henry François le
3 février.

1986-2000 La FCPMH est présente sur tous les continents.

2000 Elle est reconnue, sur le plan intercontinental, comme Association privée internationale de fidèles par le Conseil pontifical pour les laïcs, selon les normes canoniques.

 

OUI

La Fraternité Suisse romande a son propre journal le « OUI » qui fait le lien entre les membres quatre fois par an. Un thème annuel – généralement celui de l’Eglise universelle – est traité en trois phases dans le journal.

« Saint Joseph » est le thème de l’année en cours (2021-2022).

En Suisse la FCPMH existe dans les cantons de Fribourg, Vaud et Genève et Valais dès 1957-1958. A Sierre, à Martigny les sections locales existent depuis 1958. A Sion, depuis le 31 janvier 1960. L’aumônier est le R. P. Einard et la responsable est Mme Colette Comina de Sion.

Sur le plan romand c’est l’aumônier André Kohly qui a assuré la naissance et les premières années de fonctionnement.

En Valais la FCPMH est née en 1958. Depuis le début, différents aumôniers ont succédé au P. Einard, le chanoine Dominique Gross, curé de Leysin ; et depuis le 1er juillet 1999, le diacre André Clivaz.

Dès l’automne 2018, le diacre André Clivaz de Sion assure également la fonction d’aumônier national.

Le responsable na-­tional est M. Pierre-Alain Carrel de Pré-Vers-Noréaz.

Sur le plan européen et intercontinental, dans le comité responsable, siège M. Benoît Seppey de Lausanne.

« Contre toute désespérance »

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Dès ses débuts comme pontife, les vaticanologues et autres journalistes people ont repéré sa démarche claudicante: en effet, François a une chaussure compensée qui est bien loin des standards des mules pourpres de ses prédécesseurs ! Parce qu’il souffre de sciatiques aiguës et récurrentes. Il dénonce les chiacchere, les bavardages par trop communs au sein des paroisses sur mille et un détails notamment vestimentaires… a-t-il subi les quolibets à cause de sa démarche ?

Orientations pastorales…

Dans un message aux personnes souffrant d’un handicap ; lors de leur journée internationale (le
3 décembre), il assène l’accessibilité absolue aux sacrements et à la vie active en paroisse et communauté – à croire qu’il y a des lieux où cela n’est pas le cas ? Il redit combien « la fragilité appartient à tous », que le « premier roc » sur lequel bâtir la maison commune est « l’inclusion ». Il encourage aussi les agents pastoraux, prêtres et laïcs, inclus les séminaristes, à se familiariser avec le handicap d’autrui et les outils pour mieux échanger : « L’objectif est que nous puissions ne plus parler « d’eux » mais seulement de « nous ». »

Il va même jusqu’à demander
aux paroisses d’inclure parmi les catéchistes des personnes souffrant d’un handicap, afin d’ouvrir les ministères à toutes les personnes !

… et civiles

L’attention aux personnes souffrant d’un handicap déclenche une réciprocité : « La sollicitude [à leur égard] n’est pas un geste à sens unique, mais un échange de dons », a-t-il souligné aux membres de l’Institut séraphique d’Assise en décembre 2021. Il va même jusqu’à demander que l’Etat et l’administration publique fassent leur part. Une option sociétale qui n’est pas une option, donc…

Devenir la main de Dieu

PAR PÈRE ROMAN ZAMOZHNEVICH *
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

* Prêtre à mobilité réduite

« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20) : voilà tout l’idéal de la vie chrétienne ! Nous sommes tous invités à vivre l’intégralité des événements de notre existence de cette manière. Quand nous souffrons, nous pouvons nous unir au Christ crucifié. Ainsi, nous participons au sacrifice du Christ pour notre Salut, pour le Salut de l’Eglise et celui du monde.

Jésus a accordé une attention particulière aux malades et à ceux qui souffrent. Il leur a apporté du réconfort, Il les a guéris, mais surtout Il leur a montré le grand amour que Dieu a pour eux.

Lorsque nous allons chez les malades et ceux qui souffrent, nous devenons la main de Dieu qui bénit et réconforte. Nous sommes témoins de l’amour et de l’attention de Dieu pour chacun.

A chaque Eucharistie, nous apportons du pain et du vin pour qu’ils deviennent, par l’action de l’Esprit Saint, le Corps et le Sang de Jésus-Christ. C’est alors le moment de tout déposer sur l’autel, nos joies et nos peines, nos souffrances et nos douleurs et de laisser le même Esprit transformer, en un don agréable à Dieu, tout ce que nous avons et ce que nous sommes.

La confiance en Dieu fait des miracles. Je vous invite à ce que la vie donnée par le Christ dans le baptême continue avec Lui jusqu’au repos éternel en lui.

La pastorale spécialisée au service…

… de la personne en situation de handicap

 

Rencontre avec Daniela Sebrié, originaire d’Argentine, mariée à Gaëtan Steiner, maman de trois filles. Elle habite à Vétroz. Elle est actuellement en dernière année du Parcours Théodule du diocèse de Sion.

TEXTE ET PHOTO PAR NICOLE CRITTIN

Pourquoi avoir choisi ce ministère ?

Depuis mon enfance j’ai créé des liens d’amitié très riches avec des gens handicapés. Des relations qui m’ont beaucoup apporté et ont donné du sens à ma vie en général et spirituelle. Je me suis sentie appelée par Dieu, à le suivre et à le servir au travers de la personne en situation de handicap. C’est pour cela que je me suis engagée dans la pastorale spécialisée.

Aujourd’hui, je mets mes pas sur ce chemin pastoral avec beaucoup de respect pour ce monde étonnant et fascinant du handicap. Aussi avec confiance, car je sais que le Seigneur est là pour m’inspirer et me soutenir dans ce beau service.

Qu’est-ce que c’est la pastorale spécialisée pour toi ?

Pour moi, la pastorale spécialisée c’est :

une révélation car je découvre, cachée dans le signe visible du handicap, une sagesse de vie qui m’interroge, me renouvelle et me transforme… tout comme Dieu… pensons au psaume 8, 6 : «à peine le fis-tu moindre qu’un dieu…»;

une invitation à me mettre à l’écoute de la parole de Dieu et à me rendre disponible pour qu’elle puisse agir et combler les cœurs de ses enfants;

un apprentissage qui me demande de la créativité en travaillant plus particulièrement sur les cinq sens pour pouvoir trouver le bon geste, les mots qui conviennent pour m’approcher de la personne, et surtout, beaucoup d’humilité pour accepter mes propres handicaps et limites, laissant Dieu faire son œuvre.

A quoi ressemble une rencontre d’animation spirituelle avec des personnes en situation de handicap ?

Alors, elle se propose comme un lieu fraternel de rencontre, un espace de communion, où chacun a sa place. Au sein de l’équipe pastorale, nous préparons des animations spirituelles dans les différentes institutions de la région.

Par exemple, une à deux fois par mois, par petits groupes ou même individuellement, nous nous réunissons pour vivre un moment de partage autour de la Parole de Dieu. Nous allumons une bougie, c’est un moment précieux !

De plus en plus souvent, nous ressentons une détresse lors des moments de deuil, nous sommes présents aussi, pour les entourer, dans cette douleur de séparation.

Nous accompagnons ces personnes, soit dans les paroisses, soit à domicile, soit dans les institutions, lors d’un parcours de préparation aux sacrements ou autres. Dans certaines institutions, nous vivons régulièrement des célébrations.

 

Des questions, besoin d’informations ? Avec plaisir, vous pouvez nous contacter:

Service Diocésain de la Pastorale Spécialisée | Maison Notre-Dame du Silence | Ch. De la Sitterie 2 | 1950 Sion
Responsable : M. Gaëtan Steiner | Tél. 077 446 31 09 ou 027 329 18 29 | E-mail : pastorale.specialisee@cath-vs.org

Et voici d’autres liens qui peuvent être utiles:
ssvalais.com (société des sourds du Valais)
etoilesonore.ch (sonothèque pour toute personne empêchée de lire par elle-même)

L’amitié à toute épreuve

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la jeune Valaisanne Aline Jacquier de prendre la plume.

PAR ALINE JACQUIER | PHOTOS : CARLOS YAP, DR

Je m’appelle Aline Jacquier, j’ai 32 ans et j’ai grandi dans le canton du Valais, plus précisément à Fully où je vis toujours. Je partage mon temps entre mon travail d’assistante de direction et celui d’auxiliaire en pastorale jeunesse sur le décanat de Sion. En parallèle, je termine cette année le parcours Théodule.

En janvier 2019, j’ai eu la chance de participer, avec une quarantaine d’autres jeunes de Suisse romande, aux journées mondiales de la jeunesse. Nées en 1985 de l’intuition de saint Jean-Paul II, les JMJ se tiennent chaque deux ou trois ans dans un pays différent. Entre les éditions internationales, des JMJ locales sont organisées au niveau romand ou national comme ce fut le cas par exemple à Fribourg en 2018 ou Nyon en 2017.

Lorsque je repense à ces JMJ, plusieurs images se succèdent comme un diaporama : les plages de sable fin, l’eau turquoise, les forêts luxuriantes, le collège dans lequel nous dormions, des jeunes partout dans les rues, le Pape qui fend la foule dans sa papamobile et surtout une photo qui a fait le tour du monde et des réseaux sociaux et qui m’a beaucoup touchée. Prise le 22 janvier 2019, quelques minutes après l’arrivée du Souverain pontife à Panama, on y voit un jeune homme en chaise roulante, porté au-dessus de la foule par ses amis. Ce jeune homme, c’est Lucas, Panaméen de 17 ans à l’époque ; il communique uniquement via un smartphone, car sa paralysie l’empêche de parler et de marcher.

Deux mois plus tard, le 25 mars 2019, le pape François (encore lui) nous faisait le cadeau de son exhortation apostolique post-synodale « Christus Vivit » qu’il a adressée en particulier aux jeunes. Au numéro 149 du chapitre 5, intitulé Chemins de jeunesse, il écrit notamment ceci : « […] De plus, le désir de vivre et de faire des expériences nouvelles concerne en particulier beaucoup de jeunes en condition de handicap physique, psychique et sensoriel. Même s’ils ne peuvent pas toujours faire les mêmes expériences que leurs compagnons, ils ont des ressources surprenantes, inimaginables, qui parfois sortent de l’ordinaire. Le Seigneur Jésus les comble d’autres dons, que la communauté est appelée à mettre en valeur, pour qu’ils puissent découvrir son projet d’amour pour chacun d’eux. » Ces quelques lignes ont passablement bousculé ma façon de concevoir la pastorale jeunesse. Elles me forcent à être créative et à imaginer des activités inclusives où chaque jeune peut ainsi faire l’expérience de Dieu à sa meilleure place.

Le handicap et la maladie

TEXTE ET PHOTO PAR J.-MICHEL MOIX

Pour illustrer le thème de ce mois de février qui porte sur la « Pastorale des handicapés », vous découvrirez dans ce numéro différents articles: le témoignage d’une jeune de chez nous, Karen Rapin, qui travaille au sein de l’aumônerie de l’hôpital régional de Rennaz;
le témoignage d’Alexandra, née avec un handicap de la trisomie 21 et enfin un cas de guérison miraculeuse qui s’est déroulé au sanctuaire marial de Lourdes.

Il est vrai que la santé, tant physique que psychique et mentale, est un bien inestimable. On s’en aperçoit bien, le jour où on la « perd ». Et que ne fait-on pas
parfois pour la recouvrer ?

L’épidémie du Covid, qui a éclaté voici bientôt deux ans, a exacerbé cette peur de « tomber malade » d’un « virus » qu’on nous présentait au départ comme fortement létal et qui s’avère au final un petit peu plus létal que la grippe, mais beaucoup moins létal que la peste du moyen-âge. Toujours est-il que les mass média ainsi que les autorités politiques et médicales portent une attention soutenue sur «notre santé».

Mais notre premier souci, en tant que chrétien, n’est-il pas avant tout de se préoccuper de la santé de notre âme (sans négliger pour autant la santé du corps) ?! Oui ! Admettons que nous sommes, peu ou prou, tous «contaminés», rendus malades, par cette terrible maladie spirituelle qu’on appelle le péché ! Le péché nous détache de Dieu et nous attache à la «terre», aux plaisirs trompeurs et éphémères. Pensons ici à faire appel à la médecine du Bon Dieu. Et l’un des meilleurs remèdes à appliquer contre le péché, c’est la prière ! Car la prière nous détache de la «terre» et nous attache à Dieu ! La prière est une activité très facile à mettre en œuvre. Elle nous est même nécessaire si nous voulons un jour parvenir au «Ciel».

Alors, tout comme la photo ci-jointe nous y invite, avec Saint François d’Assise, réveillons notre foi, et portons notre regard de foi vers celui qui est venu précisément pour nous sauver du péché !

Jeux, jeunes et humour – février 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Comment Valentin est-il devenu le saint patron des amoureux ?
Deux Valentin ont marqué l’histoire ecclésiale du IIIe siècle : l’évêque de Terni mort en martyr et un simple prêtre mort supplicié (ce qui revient au même !) le 14 février 270 sous le règne de l’empereur romain Claude II. L’Eglise canonisa Valentin de Terni et amalgama sa fête à la date du décès de l’autre prêtre, soit un 14 février. Le pape Gélase en 495 en fit le patron des amoureux et christianisa par là même la fête qu’on rendait le lendemain à Luperculus, dieu romain de la fécondité.

par Pascal Ortelli

Humour

Dubonnet venait d’enterrer sa mère. Quand il reçut la facture des Pompes Funèbres, il était encore plus triste qu’à l’enterrement. A tel point qu’il la déchira. Après de nombreux rappels, les employés funéraires vinrent trouver le curé pour qu’il intervienne. Celui-ci se rendit chez Dubonnet :
– Alors Louis, ça va mieux ?
– Oui, merci.
– Il paraît qu’il te reste une facture à honorer ?
– Voyez-vous, M. le curé, mes parents étaient pauvres et il ne me reste qu’une sœur qui a mal tourné. Elle est religieuse à Géronde.
– On ne dit pas « elle a mal tourné », on dit, elle s’est mariée avec le bon Dieu !
– Ah bon ! Alors pour la facture, vous pouvez l’envoyer au beau-frère !

par Calixte Dubosson

Le Chemin néocatéchuménal

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur le Chemin néocatéchuménal, un itinéraire diocésain d’initiation chrétienne, suscité par le Concile Vatican II au service de la nouvelle évangélisation.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Nom officiel: Chemin néocatéchuménal.

Fondateur: Francisco José Gomez Argüello (dit Kiko), peintre espagnol et Carmen Hernández, rejoints par le prêtre italien Mario Pezzi.

Dates clés:
1964: première communauté dans les bidonvilles de Palomeras Altas à Madrid.
1968: arrivée du Chemin à Rome et début de l’expansion internationale.
1990: Jean-Paul II explicite le charisme du néocatéchuménat dans sa lettre Ogniqualvolta.
2008: approbation définitive des statuts par le Saint-Siège.

Organisation: une équipe internationale qui a entre autres la responsabilité de maintenir des rapports réguliers avec le Vatican, les évêques diocésains et les itinérants de chaque nation. Le Chemin est présent dans 134 pays avec 21’300 communautés de laïcs réparties dans 6’270 paroisses, 1’668 familles en mission et 125 séminaires diocésains missionnaires.

Mission: le terme « néocatéchuménal » renvoie au catéchuménat, soit au parcours traditionnel d’initiation que suivent les adultes demandant le baptême. Ces communautés ne font pas vie commune, mais se réunissent pour célébrer et revivre par étapes l’initiation chrétienne reçue durant l’enfance : de l’accueil de la Bonne Nouvelle au renouvellement des promesses baptismales. Ne présupposant pas la foi, elles sont donc ouvertes à tous.

Présence en Suisse: à Lausanne, Genève et Fribourg, d’où essaiment des communautés dans les différentes paroisses de Romandie.

A Fribourg, via le séminaire Redemptoris Mater érigé par Mgr Morerod en 2018 et formant des prêtres diocésains issus du Chemin.

Une particularité: l’envoi en mission d’un prêtre accompagné de 4-5 familles dans des zones déchristianisées avec le souci d’aider les cabossés de la vie à se reconstruire.

Pour aller plus loin: neocatechumenaleiter.org

 

« Le Chemin néocatéchuménal, c’est… »

Famille Daniel et Sara Borrego, Genève

« Pour nous, le Chemin néocatéchuménal a été la porte d’entrée dans l’Eglise qui est le salut de notre vie. Expérimenter que Jésus Christ nous a aimés et nous aime même là où on n’arrive pas à le faire, cela donne une nouvelle dimension à notre vie. Nous apprenons ainsi à découvrir le baptême pas à pas, de manière adulte, vivant la foi en communauté où l’on apprend à s’aimer les uns les autres tels que nous sommes, avec nos défauts et nos vertus, non parce que nous sommes surhumains, mais parce que l’Esprit Saint est au milieu de la communauté. »

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