Comment se réjouir de Pâques ?

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Céline Ruffieux qui prend la plume.

PAR CÉLINE RUFFIEUX, REPRÉSENTANTE DE L’ÉVÊQUE À FRIBOURG
PHOTO : CATH.CH

A peine sortis de la pandémie, nous voilà confrontés à une autre violence, celle de la guerre, à deux pas de chez nous. Des temps de désert qui semblent se superposer les uns aux autres, qui semblent s’éterniser, sans porte de sortie. Que faire alors du Carême, cet autre temps de désert? Comment se réjouir de Pâques?

Notre foi et nos rites sont notre essentiel, c’est ce qui nous «reconnecte» à ce qui fait de nous des femmes et des hommes debout, capables de laisser passer la lumière de Dieu à travers soi, capables de vivre chaque nouveau jour comme une Pâques où la vie l’emporte sur la mort. Face à la peur et aux angoisses, face à la violence des hommes, nous sommes pleins d’Espérance et d’Amour. La force de la solidarité, de la prière et de la compassion sont forces de vie toujours renouvelées.

Jour après jour, pas après pas sur ce chemin vers Pâques, nous pouvons changer le monde. Par un regard plein de bienveillance, posé sur cet autre qui pense ne rien mériter, par un sourire gratuit à ce passant ou ce collègue, par un mot qui va relever celui qui est tombé. Changeons le monde! Le Carême ne se comprend qu’en regard de Pâques. Rappelons-nous: «La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours.»1

Malgré les violences du monde et les difficultés de la vie, nous avons reçu ce don ineffable de pouvoir se laisser sauver par le Christ. Qu’en faisons-nous alors? Pouvons-nous en témoigner dans chacun des actes que nous posons, dans chaque décision que nous prenons? Savons-nous être dans la gratitude et l’émerveillement?

«Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts.» (1 Pierre 1, 3)

Pape François. La joie de l’Evangile – Exhortation apostolique. 2013.

Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus?

PAR LE CHANOINE PHILIPPE AYMON
PHOTO : BENOIT BRUMMER

Ne faudrait-il pas d’abord se poser la question: ce monde n’est-il vraiment plus chrétien? Qu’il y ait des régions qui ne l’ont jamais été, c’est une évidence. Mais sommes-nous bien d’accord pour dire que l’Occident, l’Europe, le Valais ne sont plus chrétiens? Ne pensons-nous pas que les reliquats culturels du christianisme font encore de notre société «un monde chrétien»?

En décembre, j’ai commis un sermon qui abordait justement cette question et dont le refrain était : « Le christianisme est mort, mais il ne le sait pas encore. » Le christianisme non pas comme foi et conviction personnelle, mais comme phénomène social. Mort, comme l’était le communisme du début des années 80, alors que l’URSS avançait par la force de l’inertie avant de s’écrouler complètement. Une inertie qui est certainement le « moteur » du catholicisme d’aujourd’hui.

Chantal Delsol, Professeure de Philosophie, a publié un livre intitulé : « La fin de la chrétienté » (Le Cerf 2021), qui dresse un tableau douloureux du fait religieux dans nos sociétés. Guillaume Cuchet, dans une interview qui traite du même sujet, a cette phrase terrible : « Les petits-enfants dans la nef, en enterrant leurs grands-parents, enterrent les derniers chrétiens de la famille. » N’oublions pas qu’il est inutile de s’en prendre à l’infirmière et de casser le thermomètre, sous prétexte que l’on refuse de reconnaître que l’on a de la fièvre !

Pour notre diocèse, la lettre pastorale de Mgr Brunner : « Rencontrer le Christ aujourd’hui », publiée en 2003, nous interpellait sur le même sujet. Comment avons-nous répondu aux réflexions de l’ancien évêque de Sion ? Vingt ans plus tard, force est de constater que la fièvre n’a pas baissé et que le malade attend toujours un remède…

N.B. : Pour aller plus loin dans la réflexion, on trouvera sur le site des paroisses de Sion (https://paroisses-sion.ch), à la page Cathédrale :

– La lettre pastorale de Mgr Brunner.

– Une brève vidéo qui est une interview de Mme Chantal Delsol.

– Une interview de Guillaume Cuchet intitulée : « Quel avenir pour le catholicisme ».

Et alors ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CATH.CH / GRÉGORY ROTH, DR

«Un changement d’époque», plutôt qu’«une époque de changement», voilà le constat du pape François. L’écroulement – accéléré par le tsunami de la révélation (enfin !) des abus par le clergé – de l’institution Eglise et de ses codes est bien visible dans notre hémisphère: logiquement, moins de prêtres (même en Pologne qui s’en lamente !).

Alors soit on rafistole à coup d’«Année du prêtre», de veillées de prière pour des vocations sacerdotales et religieuses, de cybercurés (à la gamme de pertinence fort discutable d’ailleurs…), soit on change de lunettes, voire de «logiciel intérieur», et on relit: alentour (par les périphéries d’abord), le monde entier (et pas juste notre nombril centre-européen), et… l’Evangile. Et c’est plus que réjouissant!

«Le monde nouveau» promis par l’Apocalypse est déjà en route, avec le timonier François: ces milliers de jeunes engagés pour la défense des humains, des migrants, des bannis de la société, de la nature, des animaux, de la mer… ; ces milliers de femmes qui gouvernent, décident, commandent, rassemblent, bénissent, prêchent au sein de maintes communautés spirituelles et pas que chrétiennes ; etc. Ces fameux « signes des temps » invoqués déjà par Jean XXIII en 1958: ils sont là, bien visibles, inexorables! L’Eglise, c’est le «laios tou theou», le Peuple de Dieu – les laïcs! – au service du monde.

Dans quel monde vivons-nous ?

PAR L’ABBÉ JEAN-MICHEL MOIX
PHOTO : EXTRAIT DE LA REVUE CATÉCHÉTIQUE

«À LA RENCONTRE DE DIEU», TRANSMETTRE, ANNÉE 3, 2016, PP. 8-9

Nous vivons dans une société en pleine mutation, où les progrès technologiques changent notre mode de vie et promettent un avenir enchanteur… où l’homme est défini désormais comme un «objet interconnecté», où l’on parle de l’homme «augmenté».

Mais reprenons. «Hier» une révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a réussi à convertir de la vapeur d’eau bouillante en énergie pour faire fonctionner des trains ou des bateaux à vapeur… Par la suite, une seconde révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a produit une nouvelle source d’énergie : l’électricité, à partir d’une chute d’eau ou d’un moteur à explosion (pour les voitures). Puis, vint la 3e révolution industrielle avec le développement de l’informatique, des ordinateurs. A présent, nous sommes entrés dans une 4e révolution industrielle : celle de l’intelligence artificielle, celle de la numérisation, celle de la nanotechnologie (avec le développement notamment de nouveaux « vaccins »…).

Bref ! La tentation est grande de demander à la technologie ce que la foi nous faisait demander à Dieu : parvenir à l’immortalité, accéder à un bonheur (terrestre) qui rappelle l’Eden de nos premiers parents Adam et Eve…

Mais n’est-ce pas la grande illusion, le grand mensonge de notre temps ? Se passer de Dieu, vivre comme si Dieu n’existait pas, reléguer la foi dans le domaine privé, définir soi-même ce qui est bien et ce qui est mal ? N’est-ce pas une utopie vouée à la ruine, à l’échec ? Sous couvert de société parfaite ou de race supérieure, le nazisme ou le communisme s’y sont essayés et ils ont échoué… Est-ce que l’humanité a appris de ses erreurs ?

Dans la conception chrétienne du Moyen Age, il y avait la conscience que le monde dans lequel nous vivions était issu de Dieu, était Sa création, l’homme y compris. Il y avait la foi que si Dieu avait créé le monde pour l’homme, l’homme devait ensuite rapporter toute chose à Dieu. Aujourd’hui, dans un monde qui a perdu la foi, dans un monde qui se veut être connecté à tout, le drame c’est que l’homme s’est « déconnecté » de Dieu. L’homme renie son état de créature vis-à-vis de Dieu. L’homme nie ainsi sa dépendance à Dieu, oublie qu’il a besoin d’entrer en relation avec Dieu, pour l’aimer, pour le prier, pour l’adorer. L’homme contemporain qui vit comme si Dieu n’existe pas réalise ainsi la parole que Dieu adresse à l’église de Laodicée, dans le livre de l’Apocalypse : « Tu dis : – je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien – et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Ap 3, 17)

«L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue»

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Charles Morerod qui prend la plume.

PAR MGR CHARLES MOREROD OP, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE LAUSANNE-GENÈVE-FRIBOURG
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

La phrase que j’ai le plus répétée (dans quatre lettres pastorales) est: «L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue »1. Si je tiens à le répéter, c’est que ce n’est pas évident, mais que c’est absolument souhaitable. Il me semble qu’on ne peut pas lire l’Evangile sans être très frappé par la personne de Jésus et que ce choc initial pousse à un approfondissement jamais achevé de cette rencontre. C’est Jésus lui-même qui nous répète: «Venez et voyez.» (Jean 1, 39)

Si on demande ce qu’est l’Eglise, peu de monde pense à citer le Christ, ou l’Evangile. On nous répond généralement en termes de morale. Bien sûr qu’il y a une morale dans l’Evangile ! Mais elle commence par cette conversion qu’est la vie avec Jésus, sans laquelle les « valeurs chrétiennes » ne signifient pas grand-chose.

L’Evangile garde toujours une nouveauté, car le Saint-Esprit est source de jeunesse permanente, même là où l’Eglise donne l’impression d’être déjà connue, voire trop connue, voire même nocive. Et certes nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, sans avoir à refaire tout le chemin de la foi sur des questions comme « qui est-il, celui-là ? » (Luc 5, 21 ; 7, 49 et 8, 25), « qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » (Jean 9, 36), « Mais pour vous, […] qui suis-je ? » (Matthieu 16, 15) et « où demeures-tu ? » (Jean 1, 38)… Nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, mais ce n’est pas une raison pour vivre dans l’Eglise sans lire l’Evangile.

«Tous les renouveaux dans l’histoire de l’Eglise ont été des renouveaux de sainteté, marqués par un retour à l’Evangile. C’est ce dont nous avons besoin. Lisons l’Evangile, constamment, écoutons-le et que notre vie en soit marquée.»

En cette période de chemin synodal, demandons ensemble au Saint-Esprit, qui a inspiré les auteurs des Evangiles, de nous permettre d’en découvrir les richesses et d’en vivre!

Charles Journet, L’Eglise et la Bible, Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1960, p.45.

Sur un malentendu…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Vårfrudagen… à vos souhaits! Mieux vaut ne pas avoir un ch’veu sur la langue pour prononcer le nom de la fête de l’Annonciation en suédois. Chez nous, il est normalement d’usage de manger du poisson ce jour. En Suède, pays de spécialités marines et de surcroît protestant, il est coutume de préparer… des gaufres.

Quittons un peu nos romandes contrées pour nous diriger vers le pays du prinsesstårta, du surströmming et des våfflor suédoises. L’anecdote liée à cette tradition culinaire se base pour ainsi dire… sur un malentendu. La fête de l’Annonciation se traduit par Vårfrudagen, le jour de Notre Dame. La gaufre se dit, quant à elle, våffla, dont la forme våffel n’est utilisée que dans les mots composés. Entre la pronon- ciation de vårfru et våffel, il n’y a qu’un pas… le peuple suédois a fait l’amalgame entre les deux. Le 25 mars, commémorant normalement l’annonce de la mater- nité divine de la Vierge Marie par l’archange Gabriel, s’est donc transformé au fil du temps en Våffeldagen: le jour des gaufres!

Mieux vaut deux fois qu’une!

Une chose tout à fait étonnante concernant la fête de l’Annonciation en Suède: le culte à la Vierge Marie n’y est pas très présent, mais les calendriers comportent pourtant deux jours dédiés à cette célébration. Le Marie bebådelsedag ou Våffeldagen (dont nous avons parlé plus haut) toujours fêté le 25 mars, et le Jungfru Marie bebådelsedag qui, dans l’Eglise de Suède, se célèbre le dimanche qui tombe entre le 22 et le 28 mars, sauf si c’est le dimanche des Rameaux ou celui de Pâques.

Petit vocabulaire culinaire suédois

Prinsesstårta: gâteau suédois traditionnel, composé de couches de génoise, de confiture de framboise, de crème pâtissière vanillée et enveloppé d’une fine couverture de pâte d’amandes verte. Le gâteau «IKEA» par excellence!

Surströmming: hareng fermenté durant plusieurs mois et traditionnellement dégusté à Noël ou à Pâques. L’odeur très prononcée de ce met retient souvent d’y goûter…

Våfflor: pluriel de gaufre.

Recette: Les gaufres de Vårfrudagen / Våffeldagen

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes30 minutes8

Ingrédients pour la pâte à gaufres

  • 3,5 dl de farine de blé – vetemjöl
  • 2 c. à c. de levure chimique – bakpulver
  • 4 dl de lait – mjölk
  • 100g de beurre fondu – smör
Våffeldagen: le jour des gaufres

Préparation des gaufres au gaufrier

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et la levure.
  2. Ajoutez le lait, fouettez pour obtenir une pâte homogène. Versez-y le beurre fondu.
  3. Faites chauffer le gaufrier. Badigeonnez d’un peu de beurre pour la première gaufre.
  4. Versez une louche de pâte dans le gaufrier, fermez le battant et patientez quelques minutes.
  5. Servez avec de la crème fouettée et de la confiture de fraise pour manger votre gaufre à la suédoise.

Préparation des gaufres à la poêle

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte au milieu d’une poêle de façon à la cuire comme des pancakes.
  3. Dorez la pâte de chaque côté jusqu’à ce qu’elle se soulève un peu de la surface de la poêle.

Préparation à la machine à croque-monsieur

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte dans la cavité normalement réservée au sandwich, fermez le battant et patientez quelques minutes.

Entrer en résonance avec la Parole

Faire résonner la Parole de Dieu, voilà le grand défi de la catéchèse.
C’est au travers de gestes, de vie partagée toute simple mais en vérité que la résonance de l’amour infini de Dieu peut être visible. En ce temps un peu spécial pour partager la vie d’une façon spontanée, la catéchèse est bien vivante…

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Semaine sainte dans nos deux UP et Saint-Paul

Voici la tabelle des célébrations de la Semaine sainte dans les 6 paroisses de nos deux unités pastorales et à Saint-Paul.
Il y a le choix !

PHOTO : CHRYSTOPHE RAKOTODRANAIVO

Dimanche des Rameaux (10 avril)
9h30 à Thônex
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Presinge
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex
18h30 à Saint-Paul

Jeudi saint (14 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
19h à Puplinge
20h à Saint-Paul
20h à Saint-Joseph
20h à Sainte-Thérèse

Vendredi saint (15 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
10h à Saint-Joseph
15h à Choulex
15h à Saint-Paul
15h à Sainte-Thérèse
19h Chemin de croix à Thônex

Vigile pascale (samedi soir 16 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
20h à Chêne-Bourg
20h30 à Saint-Joseph
21h à Sainte-Thérèse

21h à Saint-Paul

Dimanche de Pâques (17 avril)
9h30 à Thônex
10h à Puplinge
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex

18h30 à Saint-Paul

Découvrir la bible, cent textes essentiels commentés

Durant le confinement, des membres des Editions Robert Laffont se sont rendu compte
que les libraires vendaient un nombre de bibles plus important que d’ordinaire. Les lecteurs cherchaient peut-être des clés pour comprendre ce moment de crise particulier, seulement voilà… en ouvrant la bible, ils ne comprenaient rien !

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Le diacre Christian Thurre, ambassadeur diocésain pour l’écologie

Inciter toutes les entités paroissiales et ecclésiales à penser et agir écologie : c’est, en résumé, le mandat que l’évêque de Sion a confié à Christian Thurre, diacre, ordonné en juin dernier. Une mission qui permet à ce scientifique de conjuguer écologie et spiritualité. Rencontre.

PAR CLAUDE JENNY | PHOTOS : GÉRARD RAYMOND, RAPHAËL ZBINDEN / CATH.CH

Comme tous les diacres permanents, Christian Thurre parcourt son chemin diaconal d’abord dans le cadre de son univers professionnel, en l’occurrence le Service de l’environnement de l’Etat du Valais. En tant que collaborateur scientifique, il participe aux études d’impacts écologiques pour que les projets mis à l’enquête soient conformes aux exigences légales. Il assure évidemment aussi régulièrement, comme tout diacre, un service à l’autel aux côtés du célébrant. Mais il fonctionne depuis quelques mois également comme mandataire de Mgr Lovey pour effectuer tout un travail de sensibilisation auprès des entités diocésaines pour qu’elles se soucient d’écologie.

Appliquer « Laudato Si’ ». – Un rôle qui est désormais dévolu à tous les diocèses par le Pape lui-même qui s’est souvent exprimé sur le thème de la protection de la Création, de cette « Maison commune » qui ne nous appartient pas mais qu’il nous incombe de protéger. L’encyclique papale « Laudato Si’ » est un texte de référence sur le sujet. Même si son expérience est encore brève, Christian Thurre est à l’évidence l’homme qu’il fallait pour remplir cette mission de sensibilisation que le Pape appelle les « intendants responsables du jardin de la Création ».

Agir via des éco-diagnostics. – Le délégué de l’évêque est, par son mandat, le seul délégué du diocèse au sein d’EcoEglise, l’organe œcuménique qui œuvre au niveau national à favoriser cette prise de conscience que les Eglises ont également leur rôle à jouer en matière d’écologie. Pour Christian Thurre, c’est une évidence : « Les Eglises doivent interpeller leurs communautés ! Chacun doit apporter sa pierre pour avoir une attitude éco-responsable. » Ainsi, l’organisme EcoEglise ( https://ecoeglise.ch) est spécialisé dans l’établissement d’éco-diagnostics qui conduisent à des propositions de mises en œuvre de mesures éco-responsables. Ce qui peut toucher au matériel pour les célébrations et l’administration, aux bâtiments, aux espaces verts gérés par les paroisses, etc.

Opération « Maison de la diaconie ». – Christian Thurre, en collaboration avec son épouse Marie-France, a effectué une première démarche dans ce sens début janvier 2022 avec la « Maison de la Diaconie » à Sion qui abrite notamment l’établissement Verso-l’Alto. Il trouve excellent que ce soit ce lieu diocésain qui lui permette de démarrer son action. Il espère que d’autres communautés, paroisses, etc. feront appel à lui. Il est disponible pour aller à la rencontre de ceux qui veulent agir à leur échelle dans une démarche qu’il qualifie non seulement d’écologiste, mais aussi de spirituelle.

Une dimension spirituelle. – Il cite la parabole du colibri qui apporte sa gouttelette, juste ça, mais déjà ça ! « Dans cette protection de la « Maison commune », il y a quelque part une dimension de conversion spirituelle, de se laisser blesser par cette réalité d’une nature insuffisamment respectée et de décider d’agir, à son échelle, individuelle, associative, paroissiale, etc. » s’enflamme Christian Thurre qui peste contre certains abus, comme la multiplication des canons à neige, par exemple, qui entraîne un gaspillage d’eau : « Nous ne pouvons pas, plus, nous comporter en enfants gâtés. Mais je suis optimiste : je crois qu’il y a une prise de conscience que l’on ne peut pas continuer à surexploiter la nature. De plus en plus de personnes se laissent toucher et décident d’agir ».

Méditer autour de la tenture de Carême

André Besson, de Charrat, a été choisi par les responsable de la Campagne œcuménique 2022 pour écrire la méditation autour de la tenture de Carême. Il s’est laissé inspirer par cette image, ce pied dont l’ossature est blessée, brisée… Il élargit ici sa réflexion sur notre humanité souffrante, à notre terre meurtrie par l’homme. Voici quelques textes sur ce thème, en complément du carnet de méditation de la tenture de Carême 2022.

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Le Seigneur est toujours présent, quel que soit notre chemin de vie !

Si le thème de ce mois nous parle de la vie consacrée en communauté avec ses défis, ses succès, ses échecs, nous pouvons poser un regard interrogateur sur les laïcs qui ont reçu un appel différent.

PAR THÉRÈSE GERBER | PHOTO : ORDOVIRGINUM.FR

Dans la discrétion, de nombreuses personnes donnent du temps au Seigneur, dans la prière, l’adoration, l’Eucharistie plusieurs fois par semaine. Parmi elles, nous trouvons des laïcs qui vont jusqu’à faire un engagement, comme une consécration. Quelques exemples se trouvent proches de chez nous, même dans nos paroisses.

Les Maisons d’adoration, fondées en 1998, s’adressent aux laïcs vivant dans le monde, qu’ils soient célibataires ou mariés. Ils ont pour mission d’essaimer pour porter au monde l’Amour de Jésus-Eucharistie, par un ministère de visitation accompli dans la simplicité de leur vie quotidienne. L’adhésion aux Mai-sons d’adoration est préparée par un cheminement en trois étapes : 1. Donation à Marie ; 2. Renouvellement des promesses du baptême, de la confirmation et du mariage pour les époux ; 3. Consécration à la personne vivante du Christ, par laquelle s’expriment l’attachement au Seigneur et le désir de vivre en union avec lui. Leur modèle de vie est la Sainte Famille.
www.lesmaisonsdadoration.com

L’ordre des vierges consacrées, créé en 1970, par le pape Paul VI. Une vocation encore méconnue mais qui, de par son insertion dans le monde, fait pleinement sens à notre époque. Il existait déjà dans l’Eglise primitive des formes de vie consa-crée : des femmes choisissaient volontairement la chasteté et la virginité perpétuelle. Cette vocation spécifique et originale permet en effet à des femmes de recevoir une consécration de la part de leur évêque diocésain tout en demeurant dans leur contexte de vie et non plus en intégrant une communauté monastique. Leur célibat est une manière de se donner entiè-rement à Dieu, dans une relation étroite avec l’Eglise en se mettant à son service, tout en restant dans le monde.
www.ordovirginum.fr

La Famille Solitude Myriam, fondée au Canada en 1981, soutient des personnes ayant vécu une séparation ou un divorce. En découvrant de plus en plus la grandeur du sacre-ment de mariage, elles approfondissent le mystère, afin de le vivre pleinement, et cela même au-delà du divorce. Là aussi, après un cheminement, des étapes d’acceptation, de pardon, de réconciliation, il y a la possibilité de faire un engagement qui consiste à renouveler les promesses du baptême et du sacre-ment de mariage, pour vivre la fidélité à leur sacrement de mariage. Ces laïcs se mettent au service, à la suite du Christ, dans les situations auxquelles ils sont confrontés, tout en priant pour les familles et les prêtres.
www.famillesolitudemyriam.org

Voici un aperçu de quelques possibilités d’engagements, il en existe certainement d’autres. Si vous souhaitez en parler, n’hésitez pas. Un témoignage de vie est toujours un cadeau qui peut aider d’autres personnes à trouver leur chemin.

Confirmation à Payerne

« Entrer dans un monde nouveau »

PAR LA RÉDACTION | PHOTO : PIERRE-ANDRÉ FRAGNIÈRE

Treize jeunes de la paroisse catholique de Payerne ont reçu, ce samedi 12 février, le sacrement de la confirmation. Cette célébration marquait la fin d’un chemin de préparation d’une année et le début dans la vie chrétienne comme des adultes dans la foi. Une célébration riche en émotion pour chaque participant. «Je suis très heureuse de faire partie de la communauté chrétienne», confiait Helene Gebray après la célébration. «Pour moi, le moment le plus fort a été le partage avec les autres confirmands et les parrains-marraines avant la messe. Ce parcours m’a permis de faire connaissance avec d’autre personnes et de nouer des amitiés. J’espère que nous garderons le contact.»

Noémie Maillard se disait impressionnée par le geste sacramentel d’imposition de l’huile consacrée sur le front, fait par Mgr Bernard Sonnay, vicaire épiscopal du diocèse: «Cet instant était très émouvant: pour moi c’était comme entrer dans un monde nouveau avec le Seigneur à mes côtés. Je peux commencer mon parcours de chrétienne confirmée.»

Vincent Roggo, qui a dû lire un texte de bienvenue, avouait un léger trac avant la célébration: «Finalement cela s’est très bien passé… Cette année de préparation a été bien plus courte que je ne le pensais, y compris la retraite spirituelle à Saint-Maurice. J’aurais aimé que cela dure plus longtemps. Ces grands moments resteront dans nos mémoires.»

«Seigneur Dieu, nous voulons te confier ces jeunes qui viennent de recevoir ton Esprit Saint. Fais-en sorte qu’ils puissent devenir des témoins vivant de ton Evangile dans un monde qui a tant besoin de ta présence», à prier l’assistant pastoral Lazare Preldakaj et accompagnateur des jeunes dans les intentions de prières.

Une vie consacrée à la musique

Témoignage de Valentin Villard, compositeur, organiste, chef de chœur

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTOS : CINDY DELABAYS

C’est très tôt que Valentin décide de consacrer sa vie à la musique. Il apprend le piano dès 6 ans et à 11 ans il participe, dans le cadre de son école, à une création musicale. Là, il se rend à l’évidence que la musique fait partie de sa vie, il s’y consacrera. Il compose d’ailleurs déjà.

A 19 ans, il dirige son premier chœur à la paroisse catholique de Morges.

Valentin reconnaît volontiers devoir beaucoup aux chœurs d’église puisque c’est par eux qu’il décrochera ses premières commandes en tant que compositeur.

Travailler comme musicien professionnel, suppose des horaires de travail bien particuliers et souvent variables. Le matin est consacré à la composition, ainsi que bien souvent le début d’après-midi, puis vient le moment de préparer la répétition du soir, ensuite un entraînement à l’instrument reste indispensable. Après une petite pause, les répétitions commencent vers 19h30-20h et se prolongent facilement jusque vers 22h30.

La grande partie du travail est dédiée à la composition, puis à l’orgue car pour assurer un minimum de revenus, il faut s’investir dans plusieurs paroisses. Valentin est organiste dans quatre paroisses du Gibloux, ainsi que chef de chœur et organiste, dans notre UP, à Massonnens.

Ainsi, son travail se prolonge le week-end, entre divers concerts et toutes les prestations qu’il assure dans les paroisses. Là où cela se complique, c’est évidemment lors des fêtes religieuses qui ont lieu en même temps dans chaque paroisse. Notre musicien donne alors la priorité à Massonnens puisqu’il y est directeur et organiste, et trouve des remplaçants organistes pour les autres paroisses où il est actif.

Actuellement, Valentin dirige un chœur profane, « Elle en C » et le chœur mixte de Massonnens, qui en plus de l’animation des messes paroissiales s’adonne aussi à la musique profane, pour des concerts et parfois des cafés-théâtres.

Valentin consacre environ la moitié de son temps à la musique liturgique.

Comme dit plus haut, il est reconnaissant de l’opportunité que lui a offerte le milieu catholique qui, alors qu’il était encore adolescent, lui a passé ses premières commandes. Et durant longtemps, une grande part de son travail était dédiée à la musique liturgique. Son langage musical s’est formé avec la musique religieuse, cela faisait partie de son identité. La poursuite de sa formation rime bien sûr avec un élargissement de l’exploration et une diversification de son travail, mais qui reste, imprégné d’une grande spiritualité.

N’est-ce pas le propre de la musique et de l’art en général de nous transporter dans un monde spirituel, au-delà de notre vie corporelle ? C’est ce qui fait toute la beauté de l’art et qui le rend important dans nos vies.

Valentin exprime cela en disant que : « Pour lui la musique entraîne le compositeur dans un mouvement ascendant, de la terre vers le ciel. »

Certainement pas uniquement le compositeur d’ailleurs, mais les interprètes et les auditeurs aussi, et le manque de la période difficile que nous vivons encore, l’a fait ressentir a beaucoup d’entre nous.

Le compositeur aime le défi qu’il doit relever lorsqu’il compose pour un chœur amateur et une assemblée paroissiale. Il doit concilier qualité musicale et accessibilité à tous, tout en ayant un niveau qui motive ses chanteurs, le tout dans une tonalité, une musicalité qui porte la prière.

A ce moment de l’entretien, je lui ai demandé s’il pense alors qu’il est indispensable d’avoir la foi pour se consacrer à ce type de musique ?

Son expérience vaudoise lui ferait répondre oui, car le chœur qu’il a dirigé n’avait d’existence que pour l’animation liturgique. Depuis qu’il est dans notre canton, les chœurs chantant aussi en certaines occasions du profane, il est moins affirmatif. Mais en tout cas, le directeur et compositeur doit avoir un profond respect et une très bonne connaissance de la culture chrétienne, une bonne compréhension, une ouverture à ce monde, pour pouvoir œuvrer dans ce registre.

Avoir une porte ouverte à « quelque chose » est important, sinon il y a une forme d’hypocrisie. Il faut une cohérence entre ce que l’on fait et vit sinon les chanteurs le ressentent et l’assemblée aussi.

On dit volontiers que chanter c’est prier deux fois. Lorsque tu composes, est-ce qu’on pourrait dire que c’est prier trois fois ?

« Oh, c’est saint Augustin qui a dit ça… La musique est un art abstrait, immatérielle. Lorsque l’œuvre est achevée, on n’a rien dans les mains, on ne peut pas toucher, se saisir de la musique et en cela, je pense que la musique se rapproche de la prière, c’est un peu comme s’il y avait deux couches de spirituel l’une sur l’autre. Cet aspect impalpable fait que la musique a ce rôle de connexion spirituelle très fort.

Je ne pense pas que composer c’est prier trois fois, c’est comme écrire un roman mais on utilise des notes au lieu des lettres. Mais quand même, lorsque je compose un chant religieux, le sens des paroles me fait choisir un autre ton que pour du profane, je ne composerais pas un air de valse musette. Dans la musique religieuse, il y a un aspect transcendant, de transformation.

Ce n’est pas prier trois fois, mais me consacrer à la musique religieuse m’aide à vivre ma foi. Et j’ai le désir de faire quelque chose de beau, qui me pousse, ainsi que les chanteurs et l’assemblée, au-delà de… »

Rencontre avec un athlète discret

Pour René Crettex, le sport n’est pas moins qu’une part de lui-même. Il fait du sport comme le sport l’a fait. Né à Martigny en 1968, René est l’époux de Marina, enseignante, et le père de Célien, Charline et Anthony. Domicilié à Ravoire, il est régulièrement en vadrouille dans les montagnes avec sa famille, et spécialement avec son fils Célien, ou ses amis sportifs.
L’Essentiel a voulu mieux saisir ce qui peut cheviller au corps une telle passion de l’effort et du dépassement de soi.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL TORNAY
PHOTOS : GÉRARD BERTHOUD

Où cet amour du sport et du dépassement est-il ancré ?

C’est mon père qui m’a inculqué le goût de la compétition, lui qui était membre de l’équipe suisse de tir aux pigeons et pilote de rallye dans ses jeunes années. Avec ma sœur, nous avons appris le ski tout petit déjà. J’ai débuté ma réelle « carrière sportive » à l’âge de sept ans avec l’équitation. J’ai eu la chance de participer à plusieurs championnats d’Europe avec l’équipe suisse junior de saut d’obstacles. Je pensais mon avenir tout tracé dans ce domaine, mais la vie a rendu la suite de ma carrière trop compliquée et j’ai dû arrêter à l’âge de 17 ans. J’ai alors pratiqué le foot, le volley-ball et… la pétanque ! Et oui ?! J’ai eu la chance de remporter plusieurs titres au niveau national et j’ai également participé aux championnats du monde en 1998. Enfin, j’ai goûté à la montagne et au bien-être qu’elle me procure. Depuis, je ne cesse d’y retourner entre 4 et 5 fois par semaine.

Comment votre rapport à la compétition et à l’effort a-t-il évolué ?

Je suis toujours resté à ma place et n’ai jamais tenté de brûler les étapes. Par contre, du moment où je sens que la progression est possible, je tente ma chance à un échelon supérieur. Ma devise pourrait être… « avant de lâcher, on ne lâche pas », du coup, je suis assez teigneux et me donne les moyens d’atteindre mes objectifs.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je dirais d’abord ma victoire au Grand Prix international de Koppeinersee en Autriche en 1983 avec mon cheval « Furry ». J’avais tout gagné là-bas malgré une grande concurrence au niveau européen. Sinon, j’ai beaucoup de beaux souvenirs en montagne lors d’ascensions de nos mythiques 4000 ou lors de l’ascension d’un sommet de plus de 6000 mètres au Pérou en 2009. Au niveau émotion, c’est la dernière édition de la fameuse course italienne, la Mezzalama, qui a certainement été la plus forte. Les conditions étaient très difficiles. Avec mon fils Célien et un de ses amis Valdôtain Stefano, nous avions rallié l’arrivée non sans peine en lâchant tous les trois une petite larme. Enfin, je dirais la dernière PDG en 2018 avec mes amis Manu et Stéphane où nous avons atteint notre objectif après 8h15 de course.

Vous est-il arrivé de pousser les limites au-delà du raisonnable ?

Je ne crois pas vraiment. C’est vrai que parfois, on pousse ses limites assez loin, mais je pense que l’homme est capable grâce au mental d’aller beaucoup plus loin. Par contre, j’avoue que c’est grâce… ou à cause de mon mental que j’ai pu atteindre certains objectifs compliqués. Je m’organise toutefois pour ne pas planifier des sorties au-delà de mes compétences techniques. Je vais donc volontiers plus loin, mais avec raison.

Est-ce la performance ou une autre motivation qui vous tient au cœur ?

A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que je recherche au fond. J’aime ce que je fais et les émotions que ça me procure. Tant que j’éprouve du plaisir à faire ce que je fais, je continuerai. Par contre, c’est vrai que la raison me rattrape parfois (souvent grâce à ma femme) et me remet les pieds sur terre. Il me faut accepter que ma progression ne se passe plus vraiment comme j’aimerais.

Comment vivez-vous le fait de souffrir pour parvenir ?

Je trouve ça normal. Le sport que je pratique est difficile physiquement et mentalement. Sans accepter la souffrance, on n’arrive à rien. Pour certains, c’est du masochisme, mais quand on comprend que grâce à la persévérance, on peut y arriver, c’est une magnifique satisfaction. Et dans la vie, à part l’amour inconditionnel de Dieu ou de sa famille, rien ne nous est offert gratuitement.

Comment voyez-vous le moment où vous ne pourrez plus vous y adonner comme vous le voudriez ?

Voilà un autre objectif ! Je sais que je dois me préparer à lever le pied gentiment concernant la compétition car les années passent et ça devient très difficile de garder le niveau. Je dois donc faire un chemin afin d’accepter de changer d’orientation tout en essayant de garder du plaisir. J’espère que je pourrai profiter encore longtemps de ces moments magiques dans notre nature magnifique, même sans dossard ou sans objectif.

Quel sens donnez-vous à vos efforts ?

C’est une très bonne question à laquelle j’ai franchement de la peine à répondre. Je sais que les premiers seront les derniers et ça me fait parfois réfléchir. Mais j’ai toujours été un compétiteur dans l’âme. Du coup, les efforts que je fais me permettent de me mesurer aux autres. J’ai donc encore du pain sur la planche pour changer ma vision des choses. Bien sûr, la compétition n’est qu’une petite partie de ce que je vis et partage en montagne ou durant les courses. Car les after sont toujours remplis de super moments. Du coup, c’est justement dans ces moments-là que je trouve un réel sens.

Comment relieriez-vous sport et foi ?

Disons que la beauté de la nature dans laquelle j’évolue à travers mes activités sportives me donne une réponse toute faite à la question. De plus, au sommet de presque chaque montagne je me connecte intérieurement avec Jésus proche de la traditionnelle croix qui me rappelle qui je suis.

Dépoussiérer notre foi

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : R. BENZ

En ce début du mois de mars, nous entrons dans le carême. Ce temps de l’année liturgique a toujours rimé pour moi avec soupes de carême, avec la fin de la récitation du Gloria et de l’Alléluia à la messe dominicale, avec la décoration austère des églises après la magnificence des crèches et des lumières de Noël… en bref, une période de jeûne, de partage et de réflexion pour dépoussiérer notre foi et revenir à l’essentiel.

Réfléchir

Ce numéro se fait l’écho de différentes initiatives qui nous permettent de raviver notre foi. Il y a tout d’abord la démarche synodale dont la dernière rencontre aura lieu le 19 mars. Le synode est un «chantier en construction», comme le souligne l’abbé Blanc. Un chantier qui nous conduit à nous interroger, à dialoguer afin de toujours mieux célébrer et annoncer l’Évangile.

Se former

Dans la rubrique «Ma foi sur le web», Paul Salles nous propose de nombreux sites ou applications pour nous aider à approfondir notre foi par la formation.

Jean-Marie Monnerat a visité le musée Bible+Orient qui met actuellement en lumière l’influence des religions polythéistes sur les trois religions monothéistes, nées au Proche-Orient, dans son exposition «Des dieux à Dieu», à voir à l’Université de Fribourg.

Prier

Le chemin de croix est un incontournable du temps du carême et de la Semaine sainte ; Sébastien Demichel revient sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi.
Une invitation à redécouvrir cette forme de prière qui nous fait méditer la passion de Jésus.

Le canton de Fribourg est connu pour sa dévotion à Marie. Une promenade printanière pourrait vous conduire jusqu’à l’oratoire de Notre-Dame de Bonnefontaine, tout près de Cheyres.

Témoigner

Je vous invite à faire connaissance avec Agnès Jubin, bénévole au sein de l’équipe pastorale dans le « pôle pastoral et missionnaire » du décanat de Fribourg : elle fait partie de l’équipe diaconie-solidarité.

Caroline Stevens nous présente Dorothée Thévenaz Gygax, la nouvelle représentante de l’évêque pour l’écologie, qui a pour principale tâche d’accompagner la conversation écologique requise par l’encyclique Laudato si’.

Dans la rubrique œcuménique, Reto Dörig nous suggère de lever les yeux vers les étoiles pour découvrir la communauté chaldéenne.

Partager

Les pages événements vous proposent quelques actions de partage et de solidarité. Tout n’ayant pas pu être annoncé, je vous conseille de visiter notre site internet : www.decanat-fribourg.ch

Bonne lecture et excellent temps de carême.

Fête de la confirmation

Dimanche 13 février… Le soleil est présent dans le ciel et dans nos cœurs. Trente-deux confirmands sont présents aujourd’hui dans la belle église de Vouvry pour recevoir le sacrement de la confirmation, dernier sacrement de l’initiation chrétienne. C’est notre vicaire général Pierre-Yves qui célèbre ce sacrement. Les restrictions encore en vigueur nous obligent à vivre trois célébrations.

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Vincent Fournier, artiste chrétien

Il n’est pas très courant de rencontrer de nos jours et sous nos latitudes un artiste contemporain qui témoigne de son inspiration profondément chrétienne. Dans l’échange, lui-même explique qu’il a œuvré à contre-courant, le monde de l’art entre 1990 et 2020 s’opposant souvent à la spiritua­lité chrétienne. A forte tendance matérialiste, il n’y avait guère que la spiritualité bouddhiste ou zen qui pouvait s’y faufiler. Vincent Fournier sent pourtant depuis peu l’arrivée d’une nouvelle génération, beaucoup plus curieuse et ouverte, marquée également d’une grande soif spirituelle.

PAR DAVID RODUIT | PHOTO : GILBERT VOGT
TEXTE ET PHOTOS PAR VINCENT FOURNIER

Biographie express de Vincent Fournier

Originaire de Beuson et de Veysonnaz ; habite à Saint-Léonard ; époux de Christine ; papa de trois enfants et grand-papa d’une petite-fille ; âgé de 61 ans ; après le collège scientifique, footballeur professionnel pendant
12 ans, tout en suivant en parallèle l’école des Beaux-Arts à Lausanne ; proche des capucins de Sion ; actuellement artiste.

Lors de mon appel téléphonique, Vincent Fournier s’était réjoui de ma proposition de rencontre et s’était montré tout de suite disponible. A travers les articles qu’il m’avait envoyés avant notre rendez-vous et ensuite à travers notre entretien, je compris pourquoi. Selon lui, l’art se présente comme un mode d’expression qui veut communiquer comment l’artiste perçoit la vie. Cette conception très personnelle, unique, a pour vocation ensuite d’être partagée à tous les hommes. D’où le défi pour l’artiste de façonner une conception qui lui soit propre, tout en parlant aux autres.

Ce que Vincent Fournier désire transmettre est la présence du Christ qui a commencé à habiter son monde intérieur dès enfant. Son inspiration prend source dans les Evangiles, les écrits des saints et dans la prière. Les lectures spirituelles nourrissent également sa compréhension du monde, par exemple celles du théologien suisse Maurice Zundel, qui, à une époque où l’accent avait été mis sur la morale, se battait pour affirmer la priorité d’un christianisme mystique.

Le langage de notre artiste sera celui de la pauvreté des moyens, de la simplicité, de la vacuité… afin de permettre justement une rencontre avec la Présence.

La matière, en lien avec le mystère de l’Incarnation, revêt beaucoup d’importance dans sa recherche artistique… Tissus, papiers neufs ou de récupération, cartons, images, cadres, planches ou blocs de rocher à l’âge plus que vénérable et au multiple tonnage sont convoqués afin de tracer un chemin du spectateur à la Présence, le conduisant à un au-delà qui est celui du Christ Ressuscité.

A la source de sa démarche, avant la pensée, se trouvent la vie et l’intuition. Ce n’est qu’après que l’analyse ou la raison confirme ce en quoi l’artiste s’est d’abord reconnu. Parfois, les choses arrivent même sans qu’elles aient été consciemment recherchées… et soudain tout devient évident, comme une révélation. A l’entendre, il me semblait que, comme artiste, il devait consentir à une certaine pauvreté, s’efforcer d’être disponible à ce que le Seigneur un jour dans sa grâce et providence allait lui donner, rejoignant d’abord son cœur, puis celui de ceux qui communieraient à travers son art à une même Présence.

En lien avec le temps liturgique du Carême, vous pourrez découvrir des œuvres autour du Saint-Suaire de Turin qui fascine notre artiste et constitue la source de ses images. Vous pourrez également découvrir d’autres créations sur son site www.vincentfournier.ch.

Les peintures Veronica et Trace de la Résurrection

Source d’inspiration importante de mon travail depuis de nombreuses années, le suaire de Turin interroge encore aujourd’hui la science : on ne sait toujours pas comment l’image du corps d’un crucifié correspondant à celui des évangiles s’est produite sur ce tissu de lin de 440x110cm.

L’invention de la photographie a permis la diffusion de cette empreinte majestueuse. Elle rend compte parfaitement de l’image figurée sur le suaire. On peut y lire toutes les violences infligées à cet homme.

Le suaire a voyagé, il a été plié, déplié, montré, exposé, brûlé dans des incendies… Il porte les traces de ces incidents. Ce sont ces traces qui inspirent mon travail. Par exemple la peinture géométrique rose, verte, grise et blanche s’inspire des plis majeurs du suaire. Le format de la peinture est à l’échelle de celui-ci. Elle tente silencieusement et poétiquement de rappeler la seule trace de la passion et de la résurrection que la foi admet.

En dessus de cette peinture allongée on distingue une autre peinture blanche. La forme de la tache grisâtre fait penser à un visage. Il rappelle également celui du crucifié du suaire ou celui des icônes russes montrant le saint Sauveur.

C’est le visage du Christ que je veux rendre présent sans l’affirmer tout à fait pour laisser la liberté au spectateur de le reconnaître. Dans la plupart des expositions, j’accroche une peinture semblable avec le titre Veronica qui signifie vraie icône et qui fait allusion à sainte Véronique essuyant le visage de Jésus lors de la
montée au calvaire.

Ton eau

Je me prends à rêver d’être l’eau où tu plonges les mains, Jésus, ce dernier jour, pour baigner les pieds de ceux que tu sers avant de les quitter. Toi, tu toucherais leurs pieds et tu toucherais leurs yeux s’ils acceptent de les ouvrir. Toi, tu prendrais tout ton temps pour oindre leur être, consoler leur être, les guérir de leur indignité en les aimant.

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