Et alors ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CATH.CH / GRÉGORY ROTH, DR

«Un changement d’époque», plutôt qu’«une époque de changement», voilà le constat du pape François. L’écroulement – accéléré par le tsunami de la révélation (enfin !) des abus par le clergé – de l’institution Eglise et de ses codes est bien visible dans notre hémisphère: logiquement, moins de prêtres (même en Pologne qui s’en lamente !).

Alors soit on rafistole à coup d’«Année du prêtre», de veillées de prière pour des vocations sacerdotales et religieuses, de cybercurés (à la gamme de pertinence fort discutable d’ailleurs…), soit on change de lunettes, voire de «logiciel intérieur», et on relit: alentour (par les périphéries d’abord), le monde entier (et pas juste notre nombril centre-européen), et… l’Evangile. Et c’est plus que réjouissant!

«Le monde nouveau» promis par l’Apocalypse est déjà en route, avec le timonier François: ces milliers de jeunes engagés pour la défense des humains, des migrants, des bannis de la société, de la nature, des animaux, de la mer… ; ces milliers de femmes qui gouvernent, décident, commandent, rassemblent, bénissent, prêchent au sein de maintes communautés spirituelles et pas que chrétiennes ; etc. Ces fameux « signes des temps » invoqués déjà par Jean XXIII en 1958: ils sont là, bien visibles, inexorables! L’Eglise, c’est le «laios tou theou», le Peuple de Dieu – les laïcs! – au service du monde.

Dans quel monde vivons-nous ?

PAR L’ABBÉ JEAN-MICHEL MOIX
PHOTO : EXTRAIT DE LA REVUE CATÉCHÉTIQUE

«À LA RENCONTRE DE DIEU», TRANSMETTRE, ANNÉE 3, 2016, PP. 8-9

Nous vivons dans une société en pleine mutation, où les progrès technologiques changent notre mode de vie et promettent un avenir enchanteur… où l’homme est défini désormais comme un «objet interconnecté», où l’on parle de l’homme «augmenté».

Mais reprenons. «Hier» une révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a réussi à convertir de la vapeur d’eau bouillante en énergie pour faire fonctionner des trains ou des bateaux à vapeur… Par la suite, une seconde révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a produit une nouvelle source d’énergie : l’électricité, à partir d’une chute d’eau ou d’un moteur à explosion (pour les voitures). Puis, vint la 3e révolution industrielle avec le développement de l’informatique, des ordinateurs. A présent, nous sommes entrés dans une 4e révolution industrielle : celle de l’intelligence artificielle, celle de la numérisation, celle de la nanotechnologie (avec le développement notamment de nouveaux « vaccins »…).

Bref ! La tentation est grande de demander à la technologie ce que la foi nous faisait demander à Dieu : parvenir à l’immortalité, accéder à un bonheur (terrestre) qui rappelle l’Eden de nos premiers parents Adam et Eve…

Mais n’est-ce pas la grande illusion, le grand mensonge de notre temps ? Se passer de Dieu, vivre comme si Dieu n’existait pas, reléguer la foi dans le domaine privé, définir soi-même ce qui est bien et ce qui est mal ? N’est-ce pas une utopie vouée à la ruine, à l’échec ? Sous couvert de société parfaite ou de race supérieure, le nazisme ou le communisme s’y sont essayés et ils ont échoué… Est-ce que l’humanité a appris de ses erreurs ?

Dans la conception chrétienne du Moyen Age, il y avait la conscience que le monde dans lequel nous vivions était issu de Dieu, était Sa création, l’homme y compris. Il y avait la foi que si Dieu avait créé le monde pour l’homme, l’homme devait ensuite rapporter toute chose à Dieu. Aujourd’hui, dans un monde qui a perdu la foi, dans un monde qui se veut être connecté à tout, le drame c’est que l’homme s’est « déconnecté » de Dieu. L’homme renie son état de créature vis-à-vis de Dieu. L’homme nie ainsi sa dépendance à Dieu, oublie qu’il a besoin d’entrer en relation avec Dieu, pour l’aimer, pour le prier, pour l’adorer. L’homme contemporain qui vit comme si Dieu n’existe pas réalise ainsi la parole que Dieu adresse à l’église de Laodicée, dans le livre de l’Apocalypse : « Tu dis : – je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien – et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Ap 3, 17)

La tendresse du Père

Elisabeth Parmentier a pris ses fonctions de doyenne de la faculté de théologie de Genève en juillet dernier. Rencontre avec la première femme nommée à la tête de cette vénérable institution depuis sa création.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Elisabeth Parmentier

En tant que première doyenne de la faculté, quels sont les projets que vous souhaitez particulièrement mettre en œuvre?

Que la théologie devienne accessible et compréhensible par tous. C’est un concept que la plupart de nos contemporains ne comprennent plus, car ils ne savent pas ce que cela recouvre. Mon premier but et celui de tous les enseignants de la faculté est de montrer la pertinence de la théologie aujourd’hui dans les questions du monde. Toutes les questions qui «agitent» l’être humain touchent à la théologie.

Comment ramener la théologie au cœur de la société et ne pas la confiner aux auditoires universitaires?

On pense souvent que les facultés de théologie sont des lieux pour former des pasteurs ou des catéchètes, alors que nous nous adressons à un auditoire bien plus large. Les gens cherchent un sens au monde, à leur vie. Toute cette catégorie de personnes est en recherche de réflexion de qualité par rapport à la vie. Pour former les esprits à l’interprétation du monde d’aujourd’hui, nous proposons tout un éventail de disciplines pour montrer en quoi la théologie a toujours sa pertinence.

Pourquoi un tel besoin de sacré, aujourd’hui, dans nos sociétés laïques?
Le monde de plus en plus rationalisé, tourné vers la réflexion cartésienne et technologique, pousse l’être humain à rechercher quelque chose de plus profond. Cette quête spirituelle habite l’être humain. Les religions traditionnelles ont souvent été décevantes du fait de leur institutionnalisation. Malheureusement, ce besoin de spirituel étant souvent identifié aux Eglises, il y a rejet. Les gens pensent alors qu’il n’y a plus rien d’intéressant à rechercher dans cette direction. Les Eglises sont comme les êtres humains, avec leurs limites, mais cela n’amoindrit pas la qualité de leur message.

En tant que spécialiste de théologie féministe, quel est le rôle de la théologie dans la place accordée aux femmes ?

La théologienne a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

La transmission du christianisme a été adaptée aux cultures en place. Pour être accepté, le christianisme a coupé le côté nouveau et révolutionnaire du message de Jésus-Christ. Dans la plupart des sociétés dans lesquelles le christianisme s’est développé, les hommes étaient dans la vie active et les femmes au foyer et il s’est accommodé à cela. Les lectures féministes des textes bibliques essaient de les relire au-delà de ce que la tradition a «enrobé» autour. En regardant vraiment les mots et les expressions utilisées, le texte est réellement plus ouvert que ce que la tradition en a fait. Elle a polarisé sur un seul aspect alors que les textes, dans leur sens premier, brisent les stéréotypes.

Que pensez-vous de l’idée de l’Eglise protestante de Genève de «démasculiniser» Dieu ?
Je pense que la question centrale est mal comprise du grand public. En réalité, il ne s’agit pas de caser Dieu dans un attribut masculin ou féminin. Dès le début de la tradition chrétienne et de l’Ancien Testament, il a toujours été clair qu’Il est au-delà de toutes les images. Ce qui se trouve derrière cette demande, du côté catholique comme protestant, est d’insister sur la relation aimante de Dieu avec les humains, avec des analogies comme la miséricorde et la tendresse, classiquement attribuées au féminin, peut-être à tort. Certaines femmes expliquent qu’être absentes du langage condamne à l’invisibilité. Il est important qu’il n’y ait pas de polarisation entre le féminin et le masculin, mais que cette diversité de langage soit présente. Et cette diversité est nécessaire, car aucune comparaison ne veut «décrire» Dieu, mais est langage de relation. Malheureusement avec des titres comme «démasculiniser Dieu» nous nous trouvons en plein dans les clichés.

Biographie express

Née en 1961 à Strasbourg, Elisabeth Parmentier est une théologienne protestante française et professeure de théologie pratique à l’université de Genève. Spécialiste d’œcuménisme et de théologie féministe, elle a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

Eglises désertées, fidèles vieillissants, oh là là

PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
PHOTOS : BENOÎT GAILLARD (BENGAIL)

Au fil des messes dominicales, il m’arrive de me dire qu’il y a de moins en moins de monde à l’église, du moins que le noyau que j’étais habitué à rencontrer dans les bancs de mon église, devient de plus en plus petit. Je ne vous parle pas des messes en semaine, car à ce que j’entends il n’y a pas grand monde…

Cependant, affirmer cela sans plus de considération, c’est oublier un peu vite que depuis quelques décennies il est devenu de plus en plus courant de choisir sa célébration en fonction de son agenda. Selon les activités du week-end, les cases libres sont identifiées et on trouve alors à coup sûr un horaire de messe qui permet de satisfaire tout le monde au coup par coup. Ainsi, le noyau est dispersé, mais il n’en reste pas moins fidèle.

De même si lors d’une messe en semaine dans une paroisse voisine je me dis qu’il y a vraiment du monde ici, c’est que je ne suis pas dans ma paroisse pour faire monter le compteur.

Dernièrement, avec mon copain Xavier (Rémondeulaz pour ceux qui le connaissent), nous nous sommes fait la réflexion, à la sortie d’une célébration, que nous étions les deux plus jeunes paroissiens du jour. Si cette perspective que deux quadragénaires représentent la base de la pyramide des âges des fidèles n’avait déjà rien de réjouissant, c’est lorsque nous nous sommes rendu compte qu’à nos 20 ans nous nous faisions déjà la même réflexion que nous nous sommes dit : « Oh là là. »

Pour aller au bout de mes théories des églises désertées et des fidèles vieillissants, basées sur mes constats sporadiques, il en faut tout de même un peu plus… Afin que ces dernières soient véritablement solides, il faudrait que je sois plus régulier dans la fréquentation des célébrations de ma paroisse. De cette façon, mes statistiques personnelles seraient réellement fiables et ne m’amèneraient pas à de bien trop hâtives conclusions…

«L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue»

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Charles Morerod qui prend la plume.

PAR MGR CHARLES MOREROD OP, ÉVÊQUE DU DIOCÈSE DE LAUSANNE-GENÈVE-FRIBOURG
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

La phrase que j’ai le plus répétée (dans quatre lettres pastorales) est: «L’Eglise, c’est l’Evangile qui continue »1. Si je tiens à le répéter, c’est que ce n’est pas évident, mais que c’est absolument souhaitable. Il me semble qu’on ne peut pas lire l’Evangile sans être très frappé par la personne de Jésus et que ce choc initial pousse à un approfondissement jamais achevé de cette rencontre. C’est Jésus lui-même qui nous répète: «Venez et voyez.» (Jean 1, 39)

Si on demande ce qu’est l’Eglise, peu de monde pense à citer le Christ, ou l’Evangile. On nous répond généralement en termes de morale. Bien sûr qu’il y a une morale dans l’Evangile ! Mais elle commence par cette conversion qu’est la vie avec Jésus, sans laquelle les « valeurs chrétiennes » ne signifient pas grand-chose.

L’Evangile garde toujours une nouveauté, car le Saint-Esprit est source de jeunesse permanente, même là où l’Eglise donne l’impression d’être déjà connue, voire trop connue, voire même nocive. Et certes nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, sans avoir à refaire tout le chemin de la foi sur des questions comme « qui est-il, celui-là ? » (Luc 5, 21 ; 7, 49 et 8, 25), « qui est-il, Seigneur, que je croie en lui ? » (Jean 9, 36), « Mais pour vous, […] qui suis-je ? » (Matthieu 16, 15) et « où demeures-tu ? » (Jean 1, 38)… Nous lisons l’Evangile dans l’Eglise, mais ce n’est pas une raison pour vivre dans l’Eglise sans lire l’Evangile.

«Tous les renouveaux dans l’histoire de l’Eglise ont été des renouveaux de sainteté, marqués par un retour à l’Evangile. C’est ce dont nous avons besoin. Lisons l’Evangile, constamment, écoutons-le et que notre vie en soit marquée.»

En cette période de chemin synodal, demandons ensemble au Saint-Esprit, qui a inspiré les auteurs des Evangiles, de nous permettre d’en découvrir les richesses et d’en vivre!

Charles Journet, L’Eglise et la Bible, Editions Saint-Augustin, Saint-Maurice, 1960, p.45.

Sur un malentendu…

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Vårfrudagen… à vos souhaits! Mieux vaut ne pas avoir un ch’veu sur la langue pour prononcer le nom de la fête de l’Annonciation en suédois. Chez nous, il est normalement d’usage de manger du poisson ce jour. En Suède, pays de spécialités marines et de surcroît protestant, il est coutume de préparer… des gaufres.

Quittons un peu nos romandes contrées pour nous diriger vers le pays du prinsesstårta, du surströmming et des våfflor suédoises. L’anecdote liée à cette tradition culinaire se base pour ainsi dire… sur un malentendu. La fête de l’Annonciation se traduit par Vårfrudagen, le jour de Notre Dame. La gaufre se dit, quant à elle, våffla, dont la forme våffel n’est utilisée que dans les mots composés. Entre la pronon- ciation de vårfru et våffel, il n’y a qu’un pas… le peuple suédois a fait l’amalgame entre les deux. Le 25 mars, commémorant normalement l’annonce de la mater- nité divine de la Vierge Marie par l’archange Gabriel, s’est donc transformé au fil du temps en Våffeldagen: le jour des gaufres!

Mieux vaut deux fois qu’une!

Une chose tout à fait étonnante concernant la fête de l’Annonciation en Suède: le culte à la Vierge Marie n’y est pas très présent, mais les calendriers comportent pourtant deux jours dédiés à cette célébration. Le Marie bebådelsedag ou Våffeldagen (dont nous avons parlé plus haut) toujours fêté le 25 mars, et le Jungfru Marie bebådelsedag qui, dans l’Eglise de Suède, se célèbre le dimanche qui tombe entre le 22 et le 28 mars, sauf si c’est le dimanche des Rameaux ou celui de Pâques.

Petit vocabulaire culinaire suédois

Prinsesstårta: gâteau suédois traditionnel, composé de couches de génoise, de confiture de framboise, de crème pâtissière vanillée et enveloppé d’une fine couverture de pâte d’amandes verte. Le gâteau «IKEA» par excellence!

Surströmming: hareng fermenté durant plusieurs mois et traditionnellement dégusté à Noël ou à Pâques. L’odeur très prononcée de ce met retient souvent d’y goûter…

Våfflor: pluriel de gaufre.

Recette: Les gaufres de Vårfrudagen / Våffeldagen

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes30 minutes8

Ingrédients pour la pâte à gaufres

  • 3,5 dl de farine de blé – vetemjöl
  • 2 c. à c. de levure chimique – bakpulver
  • 4 dl de lait – mjölk
  • 100g de beurre fondu – smör
Våffeldagen: le jour des gaufres

Préparation des gaufres au gaufrier

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et la levure.
  2. Ajoutez le lait, fouettez pour obtenir une pâte homogène. Versez-y le beurre fondu.
  3. Faites chauffer le gaufrier. Badigeonnez d’un peu de beurre pour la première gaufre.
  4. Versez une louche de pâte dans le gaufrier, fermez le battant et patientez quelques minutes.
  5. Servez avec de la crème fouettée et de la confiture de fraise pour manger votre gaufre à la suédoise.

Préparation des gaufres à la poêle

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte au milieu d’une poêle de façon à la cuire comme des pancakes.
  3. Dorez la pâte de chaque côté jusqu’à ce qu’elle se soulève un peu de la surface de la poêle.

Préparation à la machine à croque-monsieur

  1. Suivez les étapes 1 à 3 de la préparation « au gaufrier ».
  2. Versez une louche de pâte dans la cavité normalement réservée au sandwich, fermez le battant et patientez quelques minutes.

Entrer en résonance avec la Parole

Faire résonner la Parole de Dieu, voilà le grand défi de la catéchèse.
C’est au travers de gestes, de vie partagée toute simple mais en vérité que la résonance de l’amour infini de Dieu peut être visible. En ce temps un peu spécial pour partager la vie d’une façon spontanée, la catéchèse est bien vivante…

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Semaine sainte dans nos deux UP et Saint-Paul

Voici la tabelle des célébrations de la Semaine sainte dans les 6 paroisses de nos deux unités pastorales et à Saint-Paul.
Il y a le choix !

PHOTO : CHRYSTOPHE RAKOTODRANAIVO

Dimanche des Rameaux (10 avril)
9h30 à Thônex
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Presinge
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex
18h30 à Saint-Paul

Jeudi saint (14 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
19h à Puplinge
20h à Saint-Paul
20h à Saint-Joseph
20h à Sainte-Thérèse

Vendredi saint (15 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
10h à Saint-Joseph
15h à Choulex
15h à Saint-Paul
15h à Sainte-Thérèse
19h Chemin de croix à Thônex

Vigile pascale (samedi soir 16 avril)
8h Office des ténèbres à Saint-Paul
20h à Chêne-Bourg
20h30 à Saint-Joseph
21h à Sainte-Thérèse

21h à Saint-Paul

Dimanche de Pâques (17 avril)
9h30 à Thônex
10h à Puplinge
10h à Saint-Joseph
10h30 à Saint-Paul
11h à Saint-Joseph
11h à Sainte-Thérèse
18h à Choulex

18h30 à Saint-Paul

Découvrir la bible, cent textes essentiels commentés

Durant le confinement, des membres des Editions Robert Laffont se sont rendu compte
que les libraires vendaient un nombre de bibles plus important que d’ordinaire. Les lecteurs cherchaient peut-être des clés pour comprendre ce moment de crise particulier, seulement voilà… en ouvrant la bible, ils ne comprenaient rien !

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Le diacre Christian Thurre, ambassadeur diocésain pour l’écologie

Inciter toutes les entités paroissiales et ecclésiales à penser et agir écologie : c’est, en résumé, le mandat que l’évêque de Sion a confié à Christian Thurre, diacre, ordonné en juin dernier. Une mission qui permet à ce scientifique de conjuguer écologie et spiritualité. Rencontre.

PAR CLAUDE JENNY | PHOTOS : GÉRARD RAYMOND, RAPHAËL ZBINDEN / CATH.CH

Comme tous les diacres permanents, Christian Thurre parcourt son chemin diaconal d’abord dans le cadre de son univers professionnel, en l’occurrence le Service de l’environnement de l’Etat du Valais. En tant que collaborateur scientifique, il participe aux études d’impacts écologiques pour que les projets mis à l’enquête soient conformes aux exigences légales. Il assure évidemment aussi régulièrement, comme tout diacre, un service à l’autel aux côtés du célébrant. Mais il fonctionne depuis quelques mois également comme mandataire de Mgr Lovey pour effectuer tout un travail de sensibilisation auprès des entités diocésaines pour qu’elles se soucient d’écologie.

Appliquer « Laudato Si’ ». – Un rôle qui est désormais dévolu à tous les diocèses par le Pape lui-même qui s’est souvent exprimé sur le thème de la protection de la Création, de cette « Maison commune » qui ne nous appartient pas mais qu’il nous incombe de protéger. L’encyclique papale « Laudato Si’ » est un texte de référence sur le sujet. Même si son expérience est encore brève, Christian Thurre est à l’évidence l’homme qu’il fallait pour remplir cette mission de sensibilisation que le Pape appelle les « intendants responsables du jardin de la Création ».

Agir via des éco-diagnostics. – Le délégué de l’évêque est, par son mandat, le seul délégué du diocèse au sein d’EcoEglise, l’organe œcuménique qui œuvre au niveau national à favoriser cette prise de conscience que les Eglises ont également leur rôle à jouer en matière d’écologie. Pour Christian Thurre, c’est une évidence : « Les Eglises doivent interpeller leurs communautés ! Chacun doit apporter sa pierre pour avoir une attitude éco-responsable. » Ainsi, l’organisme EcoEglise ( https://ecoeglise.ch) est spécialisé dans l’établissement d’éco-diagnostics qui conduisent à des propositions de mises en œuvre de mesures éco-responsables. Ce qui peut toucher au matériel pour les célébrations et l’administration, aux bâtiments, aux espaces verts gérés par les paroisses, etc.

Opération « Maison de la diaconie ». – Christian Thurre, en collaboration avec son épouse Marie-France, a effectué une première démarche dans ce sens début janvier 2022 avec la « Maison de la Diaconie » à Sion qui abrite notamment l’établissement Verso-l’Alto. Il trouve excellent que ce soit ce lieu diocésain qui lui permette de démarrer son action. Il espère que d’autres communautés, paroisses, etc. feront appel à lui. Il est disponible pour aller à la rencontre de ceux qui veulent agir à leur échelle dans une démarche qu’il qualifie non seulement d’écologiste, mais aussi de spirituelle.

Une dimension spirituelle. – Il cite la parabole du colibri qui apporte sa gouttelette, juste ça, mais déjà ça ! « Dans cette protection de la « Maison commune », il y a quelque part une dimension de conversion spirituelle, de se laisser blesser par cette réalité d’une nature insuffisamment respectée et de décider d’agir, à son échelle, individuelle, associative, paroissiale, etc. » s’enflamme Christian Thurre qui peste contre certains abus, comme la multiplication des canons à neige, par exemple, qui entraîne un gaspillage d’eau : « Nous ne pouvons pas, plus, nous comporter en enfants gâtés. Mais je suis optimiste : je crois qu’il y a une prise de conscience que l’on ne peut pas continuer à surexploiter la nature. De plus en plus de personnes se laissent toucher et décident d’agir ».

Méditer autour de la tenture de Carême

André Besson, de Charrat, a été choisi par les responsable de la Campagne œcuménique 2022 pour écrire la méditation autour de la tenture de Carême. Il s’est laissé inspirer par cette image, ce pied dont l’ossature est blessée, brisée… Il élargit ici sa réflexion sur notre humanité souffrante, à notre terre meurtrie par l’homme. Voici quelques textes sur ce thème, en complément du carnet de méditation de la tenture de Carême 2022.

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Rencontre avec un athlète discret

Pour René Crettex, le sport n’est pas moins qu’une part de lui-même. Il fait du sport comme le sport l’a fait. Né à Martigny en 1968, René est l’époux de Marina, enseignante, et le père de Célien, Charline et Anthony. Domicilié à Ravoire, il est régulièrement en vadrouille dans les montagnes avec sa famille, et spécialement avec son fils Célien, ou ses amis sportifs.
L’Essentiel a voulu mieux saisir ce qui peut cheviller au corps une telle passion de l’effort et du dépassement de soi.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL TORNAY
PHOTOS : GÉRARD BERTHOUD

Où cet amour du sport et du dépassement est-il ancré ?

C’est mon père qui m’a inculqué le goût de la compétition, lui qui était membre de l’équipe suisse de tir aux pigeons et pilote de rallye dans ses jeunes années. Avec ma sœur, nous avons appris le ski tout petit déjà. J’ai débuté ma réelle « carrière sportive » à l’âge de sept ans avec l’équitation. J’ai eu la chance de participer à plusieurs championnats d’Europe avec l’équipe suisse junior de saut d’obstacles. Je pensais mon avenir tout tracé dans ce domaine, mais la vie a rendu la suite de ma carrière trop compliquée et j’ai dû arrêter à l’âge de 17 ans. J’ai alors pratiqué le foot, le volley-ball et… la pétanque ! Et oui ?! J’ai eu la chance de remporter plusieurs titres au niveau national et j’ai également participé aux championnats du monde en 1998. Enfin, j’ai goûté à la montagne et au bien-être qu’elle me procure. Depuis, je ne cesse d’y retourner entre 4 et 5 fois par semaine.

Comment votre rapport à la compétition et à l’effort a-t-il évolué ?

Je suis toujours resté à ma place et n’ai jamais tenté de brûler les étapes. Par contre, du moment où je sens que la progression est possible, je tente ma chance à un échelon supérieur. Ma devise pourrait être… « avant de lâcher, on ne lâche pas », du coup, je suis assez teigneux et me donne les moyens d’atteindre mes objectifs.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je dirais d’abord ma victoire au Grand Prix international de Koppeinersee en Autriche en 1983 avec mon cheval « Furry ». J’avais tout gagné là-bas malgré une grande concurrence au niveau européen. Sinon, j’ai beaucoup de beaux souvenirs en montagne lors d’ascensions de nos mythiques 4000 ou lors de l’ascension d’un sommet de plus de 6000 mètres au Pérou en 2009. Au niveau émotion, c’est la dernière édition de la fameuse course italienne, la Mezzalama, qui a certainement été la plus forte. Les conditions étaient très difficiles. Avec mon fils Célien et un de ses amis Valdôtain Stefano, nous avions rallié l’arrivée non sans peine en lâchant tous les trois une petite larme. Enfin, je dirais la dernière PDG en 2018 avec mes amis Manu et Stéphane où nous avons atteint notre objectif après 8h15 de course.

Vous est-il arrivé de pousser les limites au-delà du raisonnable ?

Je ne crois pas vraiment. C’est vrai que parfois, on pousse ses limites assez loin, mais je pense que l’homme est capable grâce au mental d’aller beaucoup plus loin. Par contre, j’avoue que c’est grâce… ou à cause de mon mental que j’ai pu atteindre certains objectifs compliqués. Je m’organise toutefois pour ne pas planifier des sorties au-delà de mes compétences techniques. Je vais donc volontiers plus loin, mais avec raison.

Est-ce la performance ou une autre motivation qui vous tient au cœur ?

A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que je recherche au fond. J’aime ce que je fais et les émotions que ça me procure. Tant que j’éprouve du plaisir à faire ce que je fais, je continuerai. Par contre, c’est vrai que la raison me rattrape parfois (souvent grâce à ma femme) et me remet les pieds sur terre. Il me faut accepter que ma progression ne se passe plus vraiment comme j’aimerais.

Comment vivez-vous le fait de souffrir pour parvenir ?

Je trouve ça normal. Le sport que je pratique est difficile physiquement et mentalement. Sans accepter la souffrance, on n’arrive à rien. Pour certains, c’est du masochisme, mais quand on comprend que grâce à la persévérance, on peut y arriver, c’est une magnifique satisfaction. Et dans la vie, à part l’amour inconditionnel de Dieu ou de sa famille, rien ne nous est offert gratuitement.

Comment voyez-vous le moment où vous ne pourrez plus vous y adonner comme vous le voudriez ?

Voilà un autre objectif ! Je sais que je dois me préparer à lever le pied gentiment concernant la compétition car les années passent et ça devient très difficile de garder le niveau. Je dois donc faire un chemin afin d’accepter de changer d’orientation tout en essayant de garder du plaisir. J’espère que je pourrai profiter encore longtemps de ces moments magiques dans notre nature magnifique, même sans dossard ou sans objectif.

Quel sens donnez-vous à vos efforts ?

C’est une très bonne question à laquelle j’ai franchement de la peine à répondre. Je sais que les premiers seront les derniers et ça me fait parfois réfléchir. Mais j’ai toujours été un compétiteur dans l’âme. Du coup, les efforts que je fais me permettent de me mesurer aux autres. J’ai donc encore du pain sur la planche pour changer ma vision des choses. Bien sûr, la compétition n’est qu’une petite partie de ce que je vis et partage en montagne ou durant les courses. Car les after sont toujours remplis de super moments. Du coup, c’est justement dans ces moments-là que je trouve un réel sens.

Comment relieriez-vous sport et foi ?

Disons que la beauté de la nature dans laquelle j’évolue à travers mes activités sportives me donne une réponse toute faite à la question. De plus, au sommet de presque chaque montagne je me connecte intérieurement avec Jésus proche de la traditionnelle croix qui me rappelle qui je suis.

Dépoussiérer notre foi

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : R. BENZ

En ce début du mois de mars, nous entrons dans le carême. Ce temps de l’année liturgique a toujours rimé pour moi avec soupes de carême, avec la fin de la récitation du Gloria et de l’Alléluia à la messe dominicale, avec la décoration austère des églises après la magnificence des crèches et des lumières de Noël… en bref, une période de jeûne, de partage et de réflexion pour dépoussiérer notre foi et revenir à l’essentiel.

Réfléchir

Ce numéro se fait l’écho de différentes initiatives qui nous permettent de raviver notre foi. Il y a tout d’abord la démarche synodale dont la dernière rencontre aura lieu le 19 mars. Le synode est un «chantier en construction», comme le souligne l’abbé Blanc. Un chantier qui nous conduit à nous interroger, à dialoguer afin de toujours mieux célébrer et annoncer l’Évangile.

Se former

Dans la rubrique «Ma foi sur le web», Paul Salles nous propose de nombreux sites ou applications pour nous aider à approfondir notre foi par la formation.

Jean-Marie Monnerat a visité le musée Bible+Orient qui met actuellement en lumière l’influence des religions polythéistes sur les trois religions monothéistes, nées au Proche-Orient, dans son exposition «Des dieux à Dieu», à voir à l’Université de Fribourg.

Prier

Le chemin de croix est un incontournable du temps du carême et de la Semaine sainte ; Sébastien Demichel revient sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi.
Une invitation à redécouvrir cette forme de prière qui nous fait méditer la passion de Jésus.

Le canton de Fribourg est connu pour sa dévotion à Marie. Une promenade printanière pourrait vous conduire jusqu’à l’oratoire de Notre-Dame de Bonnefontaine, tout près de Cheyres.

Témoigner

Je vous invite à faire connaissance avec Agnès Jubin, bénévole au sein de l’équipe pastorale dans le « pôle pastoral et missionnaire » du décanat de Fribourg : elle fait partie de l’équipe diaconie-solidarité.

Caroline Stevens nous présente Dorothée Thévenaz Gygax, la nouvelle représentante de l’évêque pour l’écologie, qui a pour principale tâche d’accompagner la conversation écologique requise par l’encyclique Laudato si’.

Dans la rubrique œcuménique, Reto Dörig nous suggère de lever les yeux vers les étoiles pour découvrir la communauté chaldéenne.

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Les pages événements vous proposent quelques actions de partage et de solidarité. Tout n’ayant pas pu être annoncé, je vous conseille de visiter notre site internet : www.decanat-fribourg.ch

Bonne lecture et excellent temps de carême.

Fête de la confirmation

Dimanche 13 février… Le soleil est présent dans le ciel et dans nos cœurs. Trente-deux confirmands sont présents aujourd’hui dans la belle église de Vouvry pour recevoir le sacrement de la confirmation, dernier sacrement de l’initiation chrétienne. C’est notre vicaire général Pierre-Yves qui célèbre ce sacrement. Les restrictions encore en vigueur nous obligent à vivre trois célébrations.

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Vincent Fournier, artiste chrétien

Il n’est pas très courant de rencontrer de nos jours et sous nos latitudes un artiste contemporain qui témoigne de son inspiration profondément chrétienne. Dans l’échange, lui-même explique qu’il a œuvré à contre-courant, le monde de l’art entre 1990 et 2020 s’opposant souvent à la spiritua­lité chrétienne. A forte tendance matérialiste, il n’y avait guère que la spiritualité bouddhiste ou zen qui pouvait s’y faufiler. Vincent Fournier sent pourtant depuis peu l’arrivée d’une nouvelle génération, beaucoup plus curieuse et ouverte, marquée également d’une grande soif spirituelle.

PAR DAVID RODUIT | PHOTO : GILBERT VOGT
TEXTE ET PHOTOS PAR VINCENT FOURNIER

Biographie express de Vincent Fournier

Originaire de Beuson et de Veysonnaz ; habite à Saint-Léonard ; époux de Christine ; papa de trois enfants et grand-papa d’une petite-fille ; âgé de 61 ans ; après le collège scientifique, footballeur professionnel pendant
12 ans, tout en suivant en parallèle l’école des Beaux-Arts à Lausanne ; proche des capucins de Sion ; actuellement artiste.

Lors de mon appel téléphonique, Vincent Fournier s’était réjoui de ma proposition de rencontre et s’était montré tout de suite disponible. A travers les articles qu’il m’avait envoyés avant notre rendez-vous et ensuite à travers notre entretien, je compris pourquoi. Selon lui, l’art se présente comme un mode d’expression qui veut communiquer comment l’artiste perçoit la vie. Cette conception très personnelle, unique, a pour vocation ensuite d’être partagée à tous les hommes. D’où le défi pour l’artiste de façonner une conception qui lui soit propre, tout en parlant aux autres.

Ce que Vincent Fournier désire transmettre est la présence du Christ qui a commencé à habiter son monde intérieur dès enfant. Son inspiration prend source dans les Evangiles, les écrits des saints et dans la prière. Les lectures spirituelles nourrissent également sa compréhension du monde, par exemple celles du théologien suisse Maurice Zundel, qui, à une époque où l’accent avait été mis sur la morale, se battait pour affirmer la priorité d’un christianisme mystique.

Le langage de notre artiste sera celui de la pauvreté des moyens, de la simplicité, de la vacuité… afin de permettre justement une rencontre avec la Présence.

La matière, en lien avec le mystère de l’Incarnation, revêt beaucoup d’importance dans sa recherche artistique… Tissus, papiers neufs ou de récupération, cartons, images, cadres, planches ou blocs de rocher à l’âge plus que vénérable et au multiple tonnage sont convoqués afin de tracer un chemin du spectateur à la Présence, le conduisant à un au-delà qui est celui du Christ Ressuscité.

A la source de sa démarche, avant la pensée, se trouvent la vie et l’intuition. Ce n’est qu’après que l’analyse ou la raison confirme ce en quoi l’artiste s’est d’abord reconnu. Parfois, les choses arrivent même sans qu’elles aient été consciemment recherchées… et soudain tout devient évident, comme une révélation. A l’entendre, il me semblait que, comme artiste, il devait consentir à une certaine pauvreté, s’efforcer d’être disponible à ce que le Seigneur un jour dans sa grâce et providence allait lui donner, rejoignant d’abord son cœur, puis celui de ceux qui communieraient à travers son art à une même Présence.

En lien avec le temps liturgique du Carême, vous pourrez découvrir des œuvres autour du Saint-Suaire de Turin qui fascine notre artiste et constitue la source de ses images. Vous pourrez également découvrir d’autres créations sur son site www.vincentfournier.ch.

Les peintures Veronica et Trace de la Résurrection

Source d’inspiration importante de mon travail depuis de nombreuses années, le suaire de Turin interroge encore aujourd’hui la science : on ne sait toujours pas comment l’image du corps d’un crucifié correspondant à celui des évangiles s’est produite sur ce tissu de lin de 440x110cm.

L’invention de la photographie a permis la diffusion de cette empreinte majestueuse. Elle rend compte parfaitement de l’image figurée sur le suaire. On peut y lire toutes les violences infligées à cet homme.

Le suaire a voyagé, il a été plié, déplié, montré, exposé, brûlé dans des incendies… Il porte les traces de ces incidents. Ce sont ces traces qui inspirent mon travail. Par exemple la peinture géométrique rose, verte, grise et blanche s’inspire des plis majeurs du suaire. Le format de la peinture est à l’échelle de celui-ci. Elle tente silencieusement et poétiquement de rappeler la seule trace de la passion et de la résurrection que la foi admet.

En dessus de cette peinture allongée on distingue une autre peinture blanche. La forme de la tache grisâtre fait penser à un visage. Il rappelle également celui du crucifié du suaire ou celui des icônes russes montrant le saint Sauveur.

C’est le visage du Christ que je veux rendre présent sans l’affirmer tout à fait pour laisser la liberté au spectateur de le reconnaître. Dans la plupart des expositions, j’accroche une peinture semblable avec le titre Veronica qui signifie vraie icône et qui fait allusion à sainte Véronique essuyant le visage de Jésus lors de la
montée au calvaire.

Ton eau

Je me prends à rêver d’être l’eau où tu plonges les mains, Jésus, ce dernier jour, pour baigner les pieds de ceux que tu sers avant de les quitter. Toi, tu toucherais leurs pieds et tu toucherais leurs yeux s’ils acceptent de les ouvrir. Toi, tu prendrais tout ton temps pour oindre leur être, consoler leur être, les guérir de leur indignité en les aimant.

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Des paroles aux actes

Dorothée Thévenaz Gygax a été nommée représentante de l’évêque pour les questions d’écologie le 30 septembre dernier. Responsable du secteur Sensibilisation et coopérations chez Action de Carême depuis plus d’une quinzaine d’années, elle anime également des ateliers de transition écologique et sociale en Suisse romande.

PAR CAROLINE STEVENS | PHOTOS : DR

Ethnologue de formation, Dorothée Thévenaz Gygax s’intéresse aux problé­matiques environnementales depuis son plus jeune âge : « On peut carrément dire que ça fait partie de mon ADN », confesse-t-elle.

En 2009, alors chargée de communication chez Action de Carême, elle participe au lancement d’une campagne sur la crise climatique et ses conséquences sur les plus vulnérables. L’impulsion théologique a donné à ce projet une résonance toute particulière où les questions de justice, de respect de la nature et d’équité sont centrales : « Dans le cadre de mon travail chez Action de Carême, je constate chaque jour l’impact du réchauffement climatique sur les pays du Sud. L’insécurité alimentaire touche une portion non négligeable des habitants du globe. Cette problématique interroge les fondements de notre relation à la terre. »

Changer nos représentations du vivant

Lancé en 2016 par l’organisation Pain pour le prochain, le laboratoire de tran­sition intérieure met l’accent sur la transformation des cœurs et des consciences pour modifier nos regards sur la nature et les êtres vivants. En effet, comment peut-on changer nos comportements,
nos modes de vie sans passer par une profonde remise en question ? C’est dans ce cadre que la nouvelle représentante de Mgr Morerod a animé divers ateliers mêlant la spiritualité et la psychologie à l’écologie.

Car Dorothée Thévenaz Gygax en est convaincue, c’est à travers des actes forts que l’on cheminera vers davantage de sobriété. « Nous ne sommes pas hors de la nature, nous en faisons pleinement partie ! Et, a fortiori, nous sommes responsables de la terre, de notre environnement et de son habitabilité » insiste-t-elle. « Laudato si’ crée des ponts entre le social et l’écologie. En tant que chrétienne et catholique, le souci des pauvres et de son prochain est central. Dès lors, respecter les conditions de vie à l’échelle globale va de pair avec une prise de conscience environnementale. »

Le diocèse en marche !

La commission de l’écologie pour le diocèse élabore les grands axes des réflexions et des actions à mener. À l’occasion de la première rencontre du 28 janvier, l’évêché lui a transmis un cahier des tâches. Accompagner la conversion écologique requise par l’encyclique de 2015, soutenir les initiatives des personnes et des communautés au sein du diocèse et encourager les synergies font parties des objectifs prioritaires.

Concrètement, il s’agit d’accorder davantage d’importance aux liens qui nous unissent : « Remplacer les biens par des liens en somme ! » mais aussi redécouvrir certaines vertus oubliées telles que l’humilité pour aller vers davantage de sobriété. Si certains renoncements s’avèrent inévitables, il est essentiel d’entreprendre la démarche comme une conversion ; allant vers davantage de sens, davantage de joie.

« À travers des espaces physiques et des temps de réflexion, nous cheminerons ensemble vers une sobriété heureuse. En ce sens, la pandémie et ses conséquences nous a déjà forcés à nous interroger » conclut cette militante-méditante.

La Montée vers Pâques revient !

Chaque année une joyeuse équipe de jeunes prépare et anime une Montée vers Pâques (MvP) pour d’autres jeunes. Après deux années chamboulées par la pandémie, la MvP revient avec quelques nouveautés. Ainsi, Pascaline, la mascotte, et son équipe t’invitent à l’édition 2022 qui sera « œuforique » !

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Faire rayonner la foi

Très discret, le Service de Développement et Communication reste néanmoins la cheville ouvrière de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR). Frédéric Chevalier, son responsable, n’a qu’un souhait: créer des synergies au travers de projets pour faire rayonner l’Eglise à Genève.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR

Frédéric Chevalier ne le cache pas : « L’argent ne tombe pas du ciel et la première mission du service reste clairement de mener des campagnes de recherche de fonds pour financer l’activité pastorale à Genève. » De fait, la séparation claire entre l’Eglise et l’Etat du canton ne permet pas à l’ECR de toucher des subventions ou un impôt ecclésiastique obligatoire comme c’est le cas dans certains autres cantons. Son budget de fonctionnement est donc financé en partie par des donateurs. «Aujourd’hui, un grand nombre de catholiques se situe plutôt dans une catégorie de personnes éloignées de l’Eglise. Nous développons donc d’autres canaux pour entrer en lien avec eux.»

Le service a élargi l’offre digi­tale sur le site internet de l’Eglise en proposant notamment des actualités, des témoignages et réflexions sur des thématiques spirituelles et de foi. Pour se rapprocher des catholiques et des Genevois, des événements sont organisés, lors desquels « l’Eglise sort de ses murs et va à la rencontre des gens ». Des manifestations telles que le festival de films IL EST UNE FOI invitant la communauté genevoise à des rendez-vous cinéma dans les salles obscures du Grütli, ou encore lors de l’exposition de 2020, L’Homme debout, qui a permis aux visiteurs d’admirer cinq expositions d’art et d’écouter cinq concerts de musique classique.

Actuellement, le projet principal du service concerne le financement de l’aménagement de la Maison d’Eglise. Le Vicariat, ainsi que d’autres services de l’ECR, déménagera dans les murs de l’actuel Sacré-Cœur, situé à la pointe de la Plaine de Plainpalais. « Nous voulons vraiment développer ce lieu pour que les pastorales puissent y trouver un lieu accueillant et déploient ainsi leurs activités de manière à faire rayonner encore plus l’Eglise à Genève. » En quittant la colline de la Vieille-Ville, le Vicariat et l’ECR témoignent d’une réelle envie « d’être plus proche des catholiques et simplement des Genevois. Cela tout en offrant un pôle d’échanges, un lieu ressource au centre-ville où les gens pourront venir prier, suivre des conférences et même manger » dans le restaurant qui verra le jour au Sacré-Cœur, conclut Frédéric Chevalier sur son rire communicatif.

Au service, mais comment ?

De quelle manière avez-vous développé l’offre de l’Eglise en contexte de pandémie ?
Frédéric Chevalier:
Nous avons cherché à nous rapprocher de nos fidèles. D’une part, avec le développement des messes du Vicaire épiscopal retransmises sur la chaîne YouTube de l’ECR, mais également par des courriers afin de leur signifier que nous sommes proches d’eux dans cette situation difficile. Nous avons également demandé aux prêtres et agents pastoraux des différentes paroisses d’identifier les personnes qui se trouveraient seules et d’aller à leur rencontre.

Quel « service » apportez-vous aux catholiques genevois dont on ne se rend pas compte ?
FC:
Il s’agit de mettre en lumière ce que font nos agents pastoraux, nos prêtres, nos bénévoles sur le terrain, afin que les catholiques connaissent mieux la pluralité des activités et missions accomplies par l’ensemble des collaborateurs de l’Eglise, en plus des célébrations, soit sur le site internet, au travers du journal Regard ou encore lors des campagnes d’appel de fonds. Nous mettons tout en œuvre pour leur donner la parole sur nos supports de communication.

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