« Un temps pour changer »

PAR THIERRY SCHELLING 
PHOTOS : DR

On dirait Qohelet : un temps pour tout… François est régulièrement attaqué par ses détracteurs sur le fait… qu’il « nous change la religion » ! Critique facile et qui prouve que si changement il y a, il est justement dans l’esprit des évangiles : il doit gêner, râper aux encornures, déranger notre confort…

En temps de crise, un rebond de spiritualité oscille entre apocalypse et… espérance, justement, l’une des trois grandes vertus chrétiennes (avec la foi et la charité). La moins cernable, peut-être… mais depuis l’extraordinaire célébration du Vendredi saint 2020 (le Pape seul sur la place Saint-Pierre sous la pluie), ainsi que ses Angélus lors du pic de la pandémie, l’espérance n’a-t-elle pas pris corps plus concrètement ? Une des réponses du Pape est la publication d’un ouvrage, « Un temps pour changer » justement…

Un livre

Son livre, édité chez Flammarion en 2020, est une compilation des « conversations avec Austen Ivereigh », journaliste britannique et féru d’histoire de l’Eglise contemporaine (membre du Campion Hall d’Oxford). On y trouve des perles, qui « répondent » – dans le sens de « font écho » – à la situation actuelle du monde et de l’Eglise. Aperçu.

Citations

« J’ai toujours pensé que le monde semblait plus net depuis les marges… » ; « Il vaut mieux mourir après une courte vie au service des autres, qu’après une longue vie passée à résister à cet appel » ; « Chaque fois que, dans le monde, tu trouves une réponse claire, immédiate, personnelle et consolante qui propose une solution, Dieu est là. C’est là que son Esprit est présent » ; « Le signe que nos consciences ont été déformées par la technologie est notre mépris de la faiblesse » ; « J’ai appris l’importance de voir ce qu’il y a de grand dans les petites choses et de considérer ce qu’il y a de petit dans les grandes choses » ; « Notre plus grand pouvoir ne réside pas dans le respect que les autres ont pour nous mais dans le service que nous pouvons offrir aux autres »…

De quoi espérer qu’un lendemain meilleur est réalisable si on se laisse… changer, non ?

Jeux, jeunes et humour – janvier 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Qui est saint Sylvestre ?
Evêque de Rome et 33e pape, il a eu la lourde de tâche d’organiser l’Eglise à l’époque de l’empereur Constantin. Mort le 31 décembre 335, il a donné son nom au réveillon précédant le Nouvel An. L’origine de la fête remonte cependant à Jules César qui a fixé la date de la nouvelle année au 1er janvier. Les fêtes de la veille étaient appelées « Sigillaires » et clôturaient les Saturnales de décembre.

par Pascal Ortelli

Humour

Un fermier valaisan se rend chez son curé et lui demande s’il peut célébrer une cérémonie de sépulture pour son chien qui vient de mourir. Le prêtre lui répond que ce n’est pas possible chez les catholiques et l’invite à aller trouver le Pasteur qui entrera certainement en matière. Le fermier lui pose alors la question : « Pensez-vous qu’en lui donnant Fr. 10’000.– cela contribuerait à le décider ? » Le curé se reprenant : « Mon bon monsieur, pourquoi ne pas m’avoir dit plus tôt que votre chien était catholique ! »

par Calixte Dubosson

Vitraux d’Edmond Bille, Basilique de Saint-Maurice

PAR AMANDINE BEFFA
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Conçus comme une tapisserie lumineuse, les vitraux d’Edmond Bille nous racontent l’histoire de saint Maurice et de ses compagnons. L’artiste suisse a réalisé une série de treize vitraux que l’on a qualifiés de « beau poème de pierre ».

Plusieurs versions

S’il existe plusieurs versions de la raison ayant poussé l’Empereur Maximien à ordonner la mort des soldats et de leurs chefs, Bille retient celle du refus de sacrifier aux dieux romains.

Au premier registre (la partie du bas), saint Maurice se détourne de l’Empereur, monté sur un cheval. De ses mains, le saint indique le refus de suivre l’ordre qui lui est donné. Il regarde vers le sol où sont déposés son épée et son casque. Il indique ainsi que sa loyauté ne va pas à Rome.

Au second registre (la partie du haut), la légion est décimée. Cette pratique impliquait de faire tuer un soldat sur dix par ses camarades. Ceux qui périssaient servaient d’exemple aux autres.

Dans la partie arrondie de la lancette, on peut voir les palmes, symboles des martyrs. En effet, nous le savons, saint Maurice et ses compagnons ont choisi de rester fidèles jusqu’au bout à la foi chrétienne.

La scène est surmontée d’un veau d’or qui renvoie à l’Exode (Ex 32). Perdant courage et se mettant à douter, le peuple avait choisi la facilité d’un dieu qu’il pouvait voir et toucher.

Au bout de la confiance

On peut se demander si choisir un vitrail représentant un martyre est ce qu’il y a de plus joyeux pour commencer l’année. Mais, ce qui est mis en valeur avec les martyrs n’est pas leur souffrance, mais leur fidélité. Ils sont allés jusqu’au bout de la foi, jusqu’au bout de la confiance, même dans la peur et le doute. Ce que nous rappelons, c’est la façon dont, à l’image du Christ, ils ont aimé jusqu’au bout (Jean 13, 1).

En ce début d’année, ils peuvent donc nous interroger sur nos petits reniements quotidiens, et nous inviter, pourquoi pas, à prendre la bonne résolution de la confiance pour 2022.

En librairie – janvier 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie
Guy Gilbert

Le « vieux hibou » est de retour. C’est lui-même qui se qualifie ainsi, dans son nouveau livre qui sort ces jours-ci et dont les phrases toniques font du bien, au cœur de notre époque insensée. En parcourant Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie on ne lit pas, on entend la voix du père Guy Gilbert, cette façon inimitable que ce prêtre a de parler direct, avec ces formules bien à lui, qui bousculent. C’est une chance de pouvoir bénéficier de la sagesse des « anciens » pour éclairer nos vies. Un vieux hibou décidément toujours sagace !

Editions Philippe Rey

Acheter pour 34.00 CHF

La grande aventure paroissiale du père Jean-Michel
Hervé Rabec

La paroisse Sainte-Rita se meurt… Comme pour tant d’autres, malgré la bonne volonté des bénévoles, il y a de moins en moins de monde à la messe, à l’aumônerie, aux activités paroissiales. Epuisé, découragé, le père Jean-Michel a envie de jeter l’éponge. Mais c’est sans compter sur l’amitié et les drôles d’idées de son évêque, sans parler de l’étrange visite d’une limousine à la nuit tombée… Alors, bien que ni son âge ni son amertume ne le laissait présumer, le père Jean-Michel va lancer sa paroisse dans un projet un peu fou.

Editions Quasar

Acheter pour 19.50 CHF

Saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal
Christophe Hadevis

A l’aube du XVIIe siècle, la Genève protestante a chassé son évêque. Depuis Annecy, François de Sales entreprend une profonde réforme de la vie chrétienne, rappelant que Dieu veut agir dans le cœur de chaque homme et de chaque femme. Sa rencontre en 1604 avec Jeanne de Chantal débouche sur une amitié spirituelle qui fera date dans l’histoire de l’Eglise et aboutira à la naissance d’un nouvel ordre monastique féminin : la Visitation Sainte-Marie. Cette bande dessinée historique et hagiographique présente le parcours de ces deux grands mystiques qui constituent de beaux modèles pour grandir dans la vie de foi.

Editions Pierre Téqui

Acheter pour 27.00 CHF

Un couple et sept couffins
Michel Simonet

Michel Simonet est cantonnier à Fribourg. Une Rose et un Balai, en 2017, consacré à la description pleine d’humour de son métier, fut son premier livre. Un ouvrage qui connut un succès exceptionnel, tant a séduit la succession de scènes et de portraits étonnamment proches de la poésie là où l’on ne pensait pas devoir la trouver. Ce second opus s’attache à l’autre versant de son existence : celui de père d’une famille nombreuse, dont il retrace ici la « geste » quotidienne, allant retrouver dans tous les détails de la vie la même source de joie et d’amusement propice à des méditations inattendues. Le texte est suivi de nouvelles remarques sur son métier, Lettres du littering, qui nous fait renouer avec le bonheur des rencontres imprévues au détour des rues.

Editions Faim de siècle

Acheter pour 25.00 CHF

Pour commander

Notre espérance face aux crises

PAR PIERRE PRALONG, CHERMIGNON-D’EN BAS
PHOTO : ICONE ANASTASIS DE LA RÉSURRECTION

N’avons-nous pas tous des rêves, des désirs et des espoirs ? Notre vie ne s’en nourrit-elle pas ? Chaque étape de notre vie nous permet de faire des pas en avant dans ces désirs, rêves et espérances. Cependant, la réalité nous plaque parfois au sol ! Que ce soit la récession économique, les épidémies, la crise de la foi et bien d’autres épreuves.

Voilà notre espérance : croire Dieu ! Nous savons que nous le verrons dans ce face à face le jour de notre mort. L’espérance nous fait entrevoir la béatitude, les cieux, la joie des élus, la communion parfaite avec Lui.

Nous bâtissons (ou essayons de bâtir) un monde plus juste, mais souvent cela se limite à notre pouvoir et notre raison. C’est pourquoi, nous avons besoin de cette espérance qui ouvre les portes à l’impossible ! Cette grande espérance dépasse nos raisonnements et nos limites car elle est à dimension divine : l’espérance chrétienne désire Dieu et attend tout de sa main.La véritable espérance surprend, dépasse les attentes et les possibilités immédiates, elle est la promesse d’un don au-delà de nos capacités.

En 1984, avec mon épouse Aline, nous avions planifié de nous rendre, avec toute la famille, en Vendée pour les vacances d’été. Comme Ars était sur notre route, nous avons décidé de nous y arrêter un jour car un rassemblement charismatique y était organisé par la communauté du Chemin-Neuf.

C’est lors de ce rassemblement charismatique que j’ai reçu la douche du Saint Esprit. J’en ai pleuré de joie. J’ai senti l’amour du Seigneur au tréfonds de mon coeur. C’est à ce moment-là, que j’ai reçu, dans mon coeur, la grâce de la foi et de l’espérance avec la certitude que ma fille Elisabeth, qui se droguait depuis huit ans, guérirait, se libérerait de sa dépendance.

A chaque fois que j’ai eu l’opportunité, l’occasion de témoigner, je disais à quel point le fait d’avoir un enfant qui se drogue était une grande épreuve, et ce, pour toute la famille. Cependant, ayant plein d’espérance avec le Seigneur, le fardeau était plus léger et j’avais toujours cette conviction que ma fille s’en sortirait.

En 1986, alors que je témoignais à l’église de Saint-Maurice de Laques, Le Père Jean-Marie, mécanicien à cette époque, se tenait à l’extérieur de ladite église, en compagnie de ma fille Elisabeth. Comme il y avait des haut-parleurs à l’extérieur, ma fille a entendu mon témoignage et, à ma sortie de l’église, elle m’a traité de « fou » en me disant : « Papa, pourquoi dis-tu des choses pareilles, jamais je ne m’en sortirai ! » Je lui ai répondu : « Toi, tu ne crois pas, ce n’est pas grave, j’espère et je crois pour toi ! ». Douze ans plus tard, douze ans durant lesquels j’ai témoigné, le Seigneur l’a guérie, l’a libérée après vingt ans de dépendance à la drogue. Merci Seigneur !

L’espérance devient une vertu, c’est-à-dire une force. Car tout s’appuie alors « non sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu » (1 Co, 2-5). « C’est pourquoi je vous le dis : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé » (Mt 21, 21-24).

A la rencontre du groupe Maranatha

Depuis le début des années 2000, le couvent des carmes de Fribourg a vu se développer un groupe de jeunes animé par les frères. En vingt ans, la formule a évolué : quelle est-elle aujourd’hui et qui sont ses membres ?

PAR PAUL SALLES | PHOTO : DR

Nous sommes un soir d’hiver à Fribourg, comme d’ordinaire froid et quelque peu humide. Nous poussons la porte de la chapelle du couvent des carmes à Fribourg et à peine ouverte, nous entendons déjà les éclats de rire qui viennent régulièrement couvrir le murmure des discussions informelles. Nous suivons les sons qui nous conduisent au bas d’un escalier et nous découvrons alors une quinzaine de jeunes attablés, partageant un pique-nique animé. Avec eux, une silhouette frêle en robe brune : le Frère Baptiste se retourne et nous accueille. C’est lui qui a la charge d’accompagner le groupe de jeunes. Il nous en présente d’ailleurs quelques-uns.

Le pique-nique va bientôt se terminer et ce petit monde s’affaire pour tout ranger et préparer la suite : l’enseignement et la discussion avec le Frère Baptiste sur le thème du semestre. En ce moment, c’est la Sainte Famille qui les occupe, mais auparavant, ils ont pu parler de la prière d’intercession, des anges, du prophète Elie… le tout à la lumière de la spiritualité carmélitaine.

Nous échangeons avec l’une des jeunes présente ce soir-là. Elle nous confie tout ce que le groupe lui apporte ; d’abord un approfondissement de sa foi. « Il ne s’agit pas vraiment d’un catéchisme de base, ça me permet plutôt de découvrir d’autres thèmes dont le contenu ne m’était pas vraiment connu. Mais surtout, j’apprécie beaucoup le fait que ce n’est pas qu’un enseignement théorique : Frère Baptiste nous aide toujours à y voir les moyens de le mettre en pratique dans notre vie quotidienne. C’est très concret en fait ! » C’est ensuite la vie fraternelle de ce groupe qu’elle affectionne : « Je m’y suis fait de très bons amis. » La présence du religieux carme est aussi très importante à ses yeux, car elle estime beaucoup le temps qu’il leur accorde, sa présence simple et douce, son expérience dans la foi qui aide à grandir.

Le fil de la soirée se déroule, c’est maintenant le temps de l’oraison, la prière silencieuse dont les carmes sont les maîtres et qu’ils se plaisent à faire découvrir à ces jeunes. Certains en ont l’habitude, d’autres moins.

« C’est un moment important de notre soirée. Un moment simple d’intériorité et de silence dans notre semaine » témoigne un autre jeune. « En fait, je découvre de plus en plus que, grâce à ces soirées, ma vie de prière se déploie maintenant durant tout le reste de ma semaine : autant les moments précis que je lui consacre le matin, le soir, ou lors d’une messe, que la dynamique globale que ça met en place. La prière c’est aussi essayer de vivre en présence de Dieu tout au long de ma journée, essayer de se connecter à lui régulièrement, simplement penser à lui, lui dire qu’on l’aime, lui confier ce que l’on est en train de vivre. »

Au terme de l’oraison, il est bientôt l’heure de les quitter. Officiellement, la soirée est terminée, mais il paraît que souvent, les discussions durent encore longtemps.

Science et Religion

Aucune institution n’a fourni autant de moyens à l’étude de l’astronomie, liée d’ailleurs à celle des mathématiques, que l’Eglise catholique entre le XIIe et le XVIIIe siècle. Jusqu’au XIXe siècle, la Science ne se distinguait pas de la «philosophie naturelle».

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTOS : DR

« L’histoire de la pensée scientifique est étroitement liée à celle de la religion et comporte bien plus de continuités que de discontinuités », écrit Tom McLeish, physicien de l’université de York. Rappelons l’histoire de l’évêque de Lincoln Robert Grosseteste qui, au XIIIe siècle, en Angleterre, recueillait les enseignements d’Aristote des savants arabes, faisant figure de pionnier, puisqu’il eut l’intuition du big-bang. On trouve même dans ses écrits l’idée du multivers : une série de fluctuations parallèles à notre propre univers, régies par d’autres lois, d’autres constantes…

Le Collège romain est créé en 1551 à Rome par Ignace de Loyola, une dizaine d’années après la fondation de la Compagnie de Jésus. Ouverte comme école de grammaire, l’institution se développe rapidement et devient, dès la fin du XVIe siècle, une institution académique d’enseignement supérieur couvrant tous les champs du savoir scientifique et scolastique et servant de scolasticat jésuite tout en étant université ecclésiastique. En hommage de reconnaissance au pape Grégoire XIII qui en fut un insigne bienfaiteur, le Collège romain prend plus tard le nom d’Université grégorienne. Sur le mur extérieur de l’édifice, on lit : « Grégoire XIII : pour la religion et la connaissance. » On ne peut écrire mieux combien Science, Connaissance et Religion ne sont pas contradictoires.

Pourtant, nous nous souvenons de Galilée jugé par le Tribunal de l’Inquisition pour avoir remis en cause la théorie selon laquelle la Terre serait le centre de l’univers et forcé à abjurer sa théorie héliocentrique. L’Eglise de cette époque (première moitié du XVIIe siècle) s’appuie sur les travaux du mathématicien grec Ptolémée (Ier siècle après Jésus-Christ) qui décrit les mouvements célestes en considérant que les astres tournent autour de la Terre. Il faudra donc quatorze siècles pour que Copernic d’abord, puis Galilée ensuite, remettent en question cette théorie et élaborent à partir des mathématiques et des observations astronomiques une nouvelle vision de l’univers. Viendront ensuite Képler et Newton (tous deux mathématiciens, physiciens, philosophes) qui décriront les lois de la mécanique classique et de l’attraction des corps entre eux.

Mais ce n’est pas tant la Science contre laquelle l’Eglise s’est opposée mais plutôt la remise en cause éventuelle de la place qu’occupe notre monde dans l’univers et par conséquent pour l’Eglise des XVIe et XVIIe siècles le rôle et la place de Dieu dans ce même univers.

Pourtant, l’Evangile ne rejette pas la Science. Il la transcende par les miracles que Jésus accomplit sans pour autant condamner celui ou celle qui cherche et s’interroge. Deux exemples parmi tant d’autres, illustrent cette attitude d’ouverture de Jésus : la Nativité et la Résurrection.

Selon l’évangile de l’apôtre Matthieu, des voyageurs viennent de très loin lui rendre hommage et le reconnaître. Qu’ont-ils fait pour trouver leur chemin ? Ils ont suivi une étoile apparue dans le ciel pour les guider vers Bethléem. L’apparition de l’étoile est miraculeuse en soi (les astronomes modernes ne sont toujours pas d’accord pour expliquer avec certitude ce qu’était cet objet céleste) mais la décision de la suivre est une démarche scientifique : elle répond en effet à des questions précises pour ces lointains visiteurs comme : quel est le message ? Pourquoi cet enfant ? Quel est cet endroit ? Où allons-nous ?

Lorsque Jésus ressuscite, l’apôtre Thomas refuse de croire, avant d’avoir vu les preuves de la Crucifixion : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous et si je mets ma main dans son côté, je ne croirai pas. » Jésus répond : « Avance ici ton doigt et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; ne sois pas incrédule mais sois croyant. » Puis : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jean, 24-29).

La question fait partie de la démarche scientifique : quand, pourquoi, comment… sont typiques des questions des scientifiques. Pour mémoire, la démarche scientifique se base sur quatre règles fondamentales :

• La neutralité.

• La prise en compte des échecs.

• Le doute.

• L’expérience pratique doit confirmer la théorie.

Ainsi, l’apôtre Matthieu adopte une démarche scientifique dans ses questions. Jésus ne rejette pas Matthieu et lui répond sans colère, mais en l’invitant à « voir » au-delà et à croire. Galilée n’est pas en contradiction avec la Religion lorsqu’il écrit : « La philosophie est écrite dans ce vaste livre qui constamment se tient ouvert devant nos yeux (je veux dire l’Univers) et on ne peut le comprendre si d’abord on n’apprend pas à connaître la langue et les caractères dans lesquels il est écrit. Or il
est écrit en langue mathématique et ses caractères sont les triangles, les cercles et autres figures géométriques, sans lesquelles il est humainement impossible d’en comprendre un seul mot, sans lesquelles on erre vraiment dans un labyrinthe obscur. » (Galileo Galilei, « L’Essayeur », 1623)

Deux questions scientifiques actuelles, parmi tant d’autres, faisant écho au message religieux : « C’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles » ou encore « son règne n’aura pas de fin ». La Science actuelle répond que l’univers que nous connaissons n’est pas éternel, notre Soleil mourra (dans quelques milliards d’années), notre galaxie mourra et l’Univers tel que nous le connaissons ou le percevons aujourd’hui a une durée de vie finie. Contradiction avec la Religion ? Non ! L’univers de Dieu n’est pas celui que nous voyons, que nos instruments scientifiques analysent et notre Foi nous invite, comme Jésus le fit pour saint Matthieu, à croire en l’éternité de Dieu ce qui n’empêche pas la recherche ni la découverte afin de mieux comprendre la magnificence de l’univers et de la nature.

Dieu existe-t-il ? Dr Christoph Benzmüller, professeur à l’université de Berlin et mathématicien, est le premier à pouvoir l’affirmer avec certitude dans sa récente publication « A (Simplified) Supreme Being Necessarily Exists, says the Computer : Computationally Explored Variants of Godel’s Ontological Argument », 2020 : « Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n’existerait pas. » Cette assurance, ce chercheur de l’université de Berlin la tire des mathématiques et de leur cœur même, la logique. Mieux : il la fonde sur la capacité de l’informatique à valider sans erreur possible les démonstrations. Son logiciel a vérifié la justesse de l’argument ontologique selon lequel l’existence de Dieu est nécessaire à tout système de pensée logique. Et l’ordinateur a parlé : « L’énoncé « Dieu existe » est une proposition vraie au sens logique et mathématique », assène Christoph Benzmüller.

Finalement, laissons à saint Thomas d’Aquin le soin de réconcilier Science et Religion en écrivant : « La raison est capable de saisir Dieu dans ses œuvres ; car l’existence de Dieu est révélée par ses effets : on voit Dieu invisible dans ses effets visibles. »

Science et foi font bon ménage

PAR SERGE LILLO
PHOTO : LDD

Ce numéro de L’Essentiel est consacré à la relation entre la science et la foi. Si nous entendons souvent que ce sont deux mondes qui s’opposent, que nous ne pouvons pas croire en Dieu et en même temps nous appuyer sur la science, l’Eglise et bien des scientifiques affirment le contraire.

« Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène » disait Louis Pasteur. En effet, beaucoup de grands scientifiques sont convaincus que l’homme est créature de Dieu ; et ils travaillent toute leur vie pour comprendre Sa création. Ils sont en admiration, comme Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique et qui disait : « J’admire tous les ingénieurs, mais surtout le plus grand d’entre eux : Dieu ! »

Plus proche de nous, Dembski, savant mathématicien renommé, souligne que la science est une tentative pour comprendre le monde : « Le monde est la création de Dieu, et les savants dans leur compréhension du monde reconstituent simplement les pensées de Dieu. Les savants ne sont pas des créateurs mais des découvreurs… La chose importante concernant l’acte de création est qu’elle révèle le Créateur. L’acte de création porte toujours la signature du Créateur. » (William Dembski, The Act of Creation). Ses paroles font écho au livre de la Sagesse : « La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur. » (Sg 13, 5)

La foi en Dieu créateur alliée à notre intelligence nous permettent de nous émerveiller et de comprendre de plus en plus le monde qui nous entoure, comme le souligne Jean-Paul II dans son encyclique « Fides et Ratio » : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même (cf. Ex 33, 18 ; Ps 27 [26], 8-9 ; 63 [62], 2-3 ; Jn 14, 8 ; 1 Jn 3, 2).

En d’autres termes, science et foi sont indissociables et complémentaires à la compréhension du monde qui nous entoure.

Bonne lecture !

Un contenu signé par des passionnés

L’équipe de la Rédaction romande de L’Essentiel est composée de journalistes professionnels et de prêtres et laïcs engagés dans les deux diocèses de Suisse romande. Ensemble, ils sont le garant d’une juste présentation de la réalité pastorale romande. Car c’est une évidence, la réalité de terrain n’est pas la même à Meyrin, Echallens, Marly, Neuchâtel ou au Val de Bagnes.

Rédacteur en chef
Nicolas Maury

L’Essentiel, votre magazine paroissial
C.P. 51
1890 St-Maurice
Tél +41 24 486 05 25
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Rédaction Pfarrblatt
Soeur Catherine Jerusalem

NICOLAS MAURY

Journaliste RP, rédacteur en chef, Saint-Maurice

Sr CATHERINE JERUSALEM

Membre du conseil d’administration, responsable du Pfarrblatt, Saint-Maurice

PASCAL ORTELLI

Responsable des Editions livres et assistant universitaire en théologie à Fribourg

Abbé FRANCOIS-XAVIER AMHERDT

Abbé et professeur à l’Université de Fribourg

CALIXTE DUBOSSON

Chanoine de l’Abbaye de Saint-Maurice et prêtre en paroisse, Valais

Abbé THIERRY SCHELLING

Curé-modérateur de l’UP Renens-Bussigny, Renens

AMANDINE BEFFA

Assistante pastorale à Genève

MYRIAM BETTENS

Journaliste indépendante et théologienne

Synode sur la synodalité: à votre écoute

Deux ans pour une large concertation, qui veut aboutir à des réformes et à des actes, non pas à des empilements de papiers !

PAR L’ABBÉ ETIENNE CATZEFLIS
PHOTO: FR.ZENIT.ORG

En octobre, le pape François a inauguré le processus synodal qui va durer jusqu’en octobre 2022 : « Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission ». Il attend de cela une dynamique d’écoute mutuelle, menée à tous les niveaux de l’Eglise, impliquant tout le peuple de Dieu.
En page 12 de ce bulletin, nous donnons quelques indications sur la manière d’opérer cette concertation dans notre secteur paroissial. Mais voici déjà des mots1 du Pape, qui développent la raison de cette démarche et l’accent particulier sur l’intégration des nonpratiquants.

Accepter le changement
L’Eglise des premiers chrétiens, dès le tout début, a dû évoluer, écouter l’Esprit en s’écoutant mutuellement, oser changer de direction, dépasser certaines croyances.
Il faut surmonter une rigidité, « qui est péché contre la patience de Dieu. »
Lorsque l’Eglise s’arrête, elle n’est plus Eglise, mais une belle et pieuse association parce qu’elle emprisonne l’Esprit Saint.
Rester immobiles ne peut pas être une bonne situation pour l’Eglise. Et le mouvement est une conséquence de la docilité à l’Esprit Saint.

Marcher ensemble
Il ne s’agit pas de récolter des opinions, non. Il ne s’agit pas d’une enquête, mais il s’agit d’écouter l’Esprit Saint.
La synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission.
Le mot « synode » contient tout ce dont nous avons besoin pour comprendre : « marcher ensemble ».
Tous sont protagonistes, personne ne peut être considéré comme un simple figurant. Il faut bien comprendre cela : tous sont protagonistes.

La totalité des baptisés, notamment « les pauvres »
Il y a beaucoup de résistances pour surmonter l’image d’une Eglise qui distingue rigidement entre chefs et subordonnés, entre ceux qui enseignent et ceux qui doivent apprendre, en oubliant que Dieu aime renverser les positions : « Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a exalté les humbles » (Lc 1, 52), a dit Marie.
« Mais, Père, que dites-vous ? Les pauvres, les mendiants, les jeunes drogués, tous ceux que la société met au rebut, font-ils partie du synode ? » Oui.
Les voir pour passer un peu de temps avec eux, pour entendre non pas ce qu’ils disent mais ce qu’ils ressentent, même les insultes qu’ils vous adressent, (…).
Le Synode est au-dessus des limites, il inclut tout le monde.

Le regard sur nos pauvretés
Faire place au dialogue sur nos pauvretés, les pauvretés que j’ai en tant que votre évêque, les pauvretés qu’ont les évêques (…), les pauvretés qu’ont les prêtres et les laïcs et ceux qui appartiennent à des associations, prenez toutes ces pauvretés !
Mais si nous n’incluons pas les pauvres – entre guillemets – de la société, ceux qui sont mis au rebut, nous ne pourrons jamais prendre en charge notre pauvreté. Et ceci est important : que dans le dialogue nos propres pauvretés puissent émerger, sans justification. N’ayez pas peur !

En paroisse
L’Esprit Saint, dans sa liberté, ne connaît pas de frontières et ne se laisse pas non plus limiter par les appartenances. Si la paroisse est la maison de tous dans le quartier, pas un club exclusif, je vous le recommande :
Laissez portes et fenêtres ouvertes, ne vous limitez pas à prendre en considération ceux qui la fréquentent ou pensent comme vous (…). Permettez à tous d’entrer… Permettez-vous d’aller à leur rencontre et laissez-vous interroger, que leurs questions soient les vôtres, permettez-nous de marcher ensemble : l’Esprit vous conduira, ayez confiance en l’Esprit. N’ayez pas peur d’entrer en dialogue et de vous laisser impliquer dans le dialogue : c’est le dialogue du salut.

1Extraits de son Discours aux fidèles du diocèse de Rome, salle Paul VI, 18.9.2021

L’art du dialogue

PAR NICOLAS MAURY
PHOTOS : CERN, DR

Souvenir télévisuel : en 1997 Claude Allègre est l’invité de Bernard Pivot. Pour mémoire, c’est lui qui, ministre de l’Education nationale du Gouvernement Jospin, voulait « dégraisser le mammouth ».

Ce soir-là à « Bouillon de culture », il fait la promotion de son livre « Dieu face à la Science ». Le sujet m’intéressant, je me suis rapidement procuré l’ouvrage. Pour n’y trouver, entre Darwin et Galilée, que beaucoup de lieux communs.

Si le titre affiche Dieu en grosses lettres, Claude Allègre ne l’évoque jamais, parlant uniquement de l’Eglise, de la curie, de l’inquisition. Ce qui, même si je ne suis pas spécialiste, n’est pas tout à fait la même chose. Une drôle de manière de clore le débat avant même de l’avoir commencé, non ?

La science et la religion participent de ce que le physicien et philosophe des sciences Etienne Klein nomme « les sphères de la vie de l’esprit ». Pour qu’un dialogue soit possible entre leurs thuriféraires, elles ne doivent ni être confondues, ni mélangées. Un élément que le paléontologue Stephan Jay Gould appelle le principe de non-superposition des magistères.

Sans vouloir étaler encore plus ma science (ndlr. ), il m’est quand même avis que non-superposition ne signifie pas forcément opposition.

Marcher ensemble à l’écoute de l’Esprit

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTOS : DR

En octobre, le Pape a ouvert un nouveau Synode… sur la synodalité ! Ce mot barbare qui signifie « marcher ensemble » caractérise le chemin que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire. Ce processus, d’ordinaire réduit à une simple assemblée d’évêques, est précédé par une vaste consultation du Peuple de Dieu. Cette démarche inédite, aussi importante que le Concile Vatican II, est ouverte à tous. Comment dès lors intégrer les enfants – les premiers dans le Royaume, nous dit Jésus – qui restent les grands oubliés de cette dynamique dont les fidèles peinent encore à voir les tenants et aboutissants.

A votre écoute

Comment se réalise aujourd’hui ce « marcher ensemble » qui nous permet d’annoncer l’Evangile et quels pas de plus l’Esprit nous invite à poser pour grandir comme Eglise de l’écoute et de la proximité, bref comme lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut participer ? Telle est la question de fond posée dans le document préparatoire 1 qui accompagne la phase de consultation locale ouverte jusqu’en avril 2022.

Dans l’Esprit

« La spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. » La dixième piste évoquée dans ce document propose de mieux se former au discernement. Il y a là une manière intéressante d’associer les enfants à la démarche.

Caroline Baertschi, formatrice
dans l’Eglise catholique de Ge-
nève et auteure du livre Les enfants, portiers du Royaume, explore, dans un autre contexte et sous forme d’acrostiche, des pistes pour inviter les plus jeunes à écouter l’Esprit. En voici un résumé et une invitation à en découvrir davantage dans les bons filons de prierenfamille.ch

 

E comme espace sécurisant pour cultiver sa vie intérieure ;

S comme silence à favoriser dans un monde bruyant ;

P comme processus et invitation à renoncer à vouloir mesurer ce que les enfants savent de Dieu ;

R comme relations dont les quatre fondamentales (à la nature, à soi, aux autres, à Dieu) sont à harmoniser ;

I comme imaginaire dont les enfants débordent, tout comme dans la Bible ;

T comme transcendance pour ne pas oublier qu’ils connaissent Dieu avant de savoir des choses sur lui.

 

1 A découvrir par exemple sur la plateforme mise en place par le Jura pastoral : www.jurapastoral.ch/jura-pastoral/Organisation/Diocese-de-Bale/Itineraire-synodal.html

 

Semaine de prière 2022

Cette année, c’est le Conseil des Eglises du Moyen Orient, basé à Beyrouth, au Liban, qui a organisé le groupe de rédaction du thème de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2022. Le thème retenu s’ancre dans la parole suivante : « Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage. » (Mt 2, 2)

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Science et foi (fides et ratio): une réflexion

Heureux de rendre service, c’est avec enthousiasme que Nicolas Donzé a accepté l’invitation de l’équipe de rédaction à porter un regard qu’on sait inspiré sur le sujet. Merci Nicolas, nous te lisons dans ce texte continu , comme si tu t’adressais à chacun de nous.

PAR NICOLAS DONZÉ, BIOLOGISTE, LOC
PHOTO: HÔPITAL DU VALAIS

Saint Jean-Paul II disait que pour permettre le voyage dans le ciel de nos ignorances, nos âmes sont équipées de deux ailes : la science et la foi. Ainsi, dès notre naissance, nous prenons (ou espérons) prendre le contrôle de notre corps, le vaisseau de notre pèlerinage terrestre. Dès notre premier cri, notre premier son entendu, notre premier paysage vu, notre curiosité nous noie de questions qui trouvent des réponses parfois dans des actes de foi, parfois dans des chemins de raisons. Ainsi avançons-nous vers ce « Graal » que nous construisons avec nos réponses.

Pour bien comprendre les univers que sont ces deux mots, une sainte du XIe siècle, Hildegarde von Bingen, nous permet de voir leur complémentarité. Elle pensait que nous étions construits en trois dimensions : un corps, sorte de fantôme d’une éternité recherchée et qui porte en lui ce mystère qu’est la mort. Puis, habite en nous une âme qui agit comme le pilote de ce corps. Enfin, vit un esprit, qui ouvre à notre âme les portes de la contemplation divine. Elle imaginait d’ailleurs que la santé était l’harmonieuse communication de l’esprit, l’âme et le corps, et la maladie que pleure le corps trouvait son origine dans une relation houleuse entre ces trois éléments.

Dans cette conception, il y a un continuum entre la science et la foi qui permet de réfléchir sur une maladie en particulier que la médecine moderne traite avec difficulté : la dépression nerveuse. Les flèches de cette maladie nous clouent au sol, et comme un papillon épinglé, nous empêche de voler. Souvent, la réponse de la science se trouvent dans des médicaments qui retirent ces flèches. Mais, lorsque les épingles ont été retirées, existe-il un médicament pour nous redonner « l’envie de voler » ? Cette envie se cache-telle dans la force que l’esprit donne à notre âme ? Cette question nous fait quitter les chemins battus de la science… On quitte le « comment » traiter une maladie, ses mécanismes pathologiques, pour travailler le « pourquoi » suis-je malheureux, comprendre la cause. On peut donc supposer que la médecine moderne traite les symptômes de la maladie et la foi aide à comprendre l’origine des souffrances du corps.

D’ailleurs, la science se perd dans la foi que l’on a en la science. En effet, souvent j’entends dire, en ces temps de pandémie : « je ne crois pas à ce vaccin », ou l’inverse « j’y crois ». Ou encore, certains annoncent : « je ne me vaccine pas car Dieu me protège ». Est-ce la bonne approche ? La science se caractérise par des méthodes que notre cerveau tente de construire, par des doutes, des remises en question, des échecs et parfois de magnifiques succès qui permettent le développement de nouvelles thérapies. La foi est, elle, un chemin dans une nuit éclairée par une lumière que nos yeux aveuglés par nos peurs, nos colères, nos jalousies, nos égoïsmes ne voient plus. Et malgré elle ou peut-être grâce à elle, osons-nous quand même avancer dans cette nuit. Ainsi, parfois les maladies que la science ne résout pas toujours, nous obligent-t-elles à abandonner nos certitudes, à laver nos yeux et nous tourner vers cette flamme qui devient soleil. Et, la science nous conduit vers la foi, car elles sont toutes deux filles du même père.

Un des plus grands mystères que la science n’a pas encore compris se lit dans une question, la dernière question que posa Pilate à Jésus. On peut lire dans l’évangile de saint Jean, 18 : 36-38 : Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » Pilate lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » Et à partir de ce moment, Jésus se tait. Il ne répond pas à cette question fondamentale. Probablement, parce qu’Il mesure que Pilate ne comprendrait pas qu’un chemin de foi, un chemin d’amour lui permettrait de compléter les réponses que la science seule ne peut résoudre.

La vie est ainsi très mystérieuse. Peut-être que Dieu inscrit en nous les contours d’un dessin de l’aventure terrestre que nous devons colorier. La foi nous permet de voir ces contours et la science aide au coloriage.

Retrouvez les vidéos de Nicolas Donzé, biologiste chef adjoint à l’Institut Central des Hôpitaux à Sion.
L’infatigable vulgarisateur des sujets aussi cruciaux que la consommation de toxiques et leur action sur la santé des ados en particulier apporte là où on l’invite un regard de scientifique précieux .
Site internet et page facebook de l’hôpital du Valais.

« Vous ne pouvez pas rester »

Voilà, c’est dit, cette phrase toute simple qui tombe entre les deux personnes, celle qui est derrière le bar et celle qui est devant. « Vous ne pouvez pas rester ici », elle est tellement incongrue cette phrase, qu’elle semble d’abord dite dans une langue étrangère. Puis, le voyageur comprend…

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Papes et sciences

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Le pape François est ingénieur chimiste de formation; Benoît XVI a fait un peu de service auxiliaire anti-aérien à la fin de la Seconde Guerre; Jean-Paul II avait entamé des études de philologie à l’Université de Cracovie; tous les autres pontifes des Temps modernes sont issus d’un Petit et Grand Séminaire avant d’entamer leur carrière ecclésiastique… Autant dire qu’un pape ayant eu une formation scientifique précédant son cheminement vocationnel, il n’en est guère !

Laudato si

On l’a déjà oubliée ? L’encyclique de François est bien la première sur un thème, l’écologie, qui incorpore les connaissances scientifiques tout autant que la théologie de l’environnement… Et nous sommes en 2015. Il y écrit : « La science et la religion, qui proposent des approches différentes de la réalité, peuvent entrer dans un dialogue intense et fécond pour toutes deux. » (n. 62) Un pape qui s’appuie sur la science pour décrire la réalité du monde ? Les détracteurs de Galilée et Copernic se sont retournés dans leur tombe… Et François de renchérir : « Une encyclique de ce genre doit se fonder seulement sur les certitudes, sur les choses sûres. Parce que si le pape dit que le centre de l’univers est la terre et non le soleil, il se trompe… » Galilée aurait souri de là où il est…

Une Académie depuis 1847 !

Une Académie regroupant des scientifiques du monde entier pour travailler de manière interdisciplinaire, voilà une idée que Pie IX concrétise en 1847 en ressuscitant l’ancienne Académie des Lynx (sic) qui datait de 1603 ! La perte des Etats pontificaux voit cette Académie se scinder en deux (1859). Naît alors l’Académie pontificale des sciences (1936).

Clin d’œil de l’histoire : l’antique Académie des Lynx – matrice de celle Pontificale donc ! – avait été dirigée dès 1611 par un certain… Galilée ! CQFD ?

Comment concilier foi et science ?

Voilà le thème que nous abordons aujourd’hui.
Depuis l’apparition de l’homme sur notre terre la question essentielle qui se pose à l’homme est celle-ci:
«Pourquoi existons-nous et quelle est notre finalité?»
La Science donne une réponse rationnelle sur la réalité de l’Univers, alors que la Foi est une grâce reçue qui nous fait comprendre le plan divin de la Création et la finalité de notre vie.

PAR LE PÈRE FRANCIS BASANI | PHOTOS : DR, PXHERE, PIXABAY

Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui comme dans le passé et prétendent que la science et la foi chrétienne sont opposées l’une à l’autre.

Certains athées affirment que la science a rendu la foi obsolète, et l’a mise au rang d’une superstition quelconque.

Beaucoup dans le grand public pensent que l’Eglise est anti-science. Et à l’intérieur de l’Eglise, la science est souvent présentée comme si elle défiait certaines croyances chrétiennes importantes. Pourtant, aucune de ces voix ne nous présente une relation positive et constructive entre la science et le Christianisme. Nous présentons ici plusieurs façons d’envisager les relations entre la science et le christianisme.

« Aujourd’hui, par la science et la technique, l’homme a tendu sa maîtrise sur presque toute la nature et ne cesse de l’étendre. L’Eglise, gardienne du dépôt de la parole divine désire joindre la lumière de la révélation à l’expérience de tous pour éclairer le chemin ou l’humanité vient de s’engager ». Concile Vatican II, Gaudium et spes 33.

La science moderne et la foi chrétienne ne sont absolument pas antinomiques mais au contraire parfaitement harmonieuses dans leur complémentarité. Les sciences physiques et humaines peuvent se développer grâce à l’exercice de la raison et répondent au « comment » de la réalité. En effet, l’homme a en lui les capacités de comprendre les lois du monde.

La foi intègre bien sûr la rationalité mais pose la question de la croyance en un Dieu personnel qui répond au « pourquoi » du questionnement de l’homme sur son existence et sa finalité dans un univers qui a été créé pour lui.

La science reste muette et ne peut donner aucune explication sur la question philosophique première et fondamentale : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »

Par la suite Darwin, au sujet de l’apparition de la vie, développa sa théorie sur l’évolution et la sélection naturelle.

Darwin décrit l’arrivée et l’évolution de la vie sur terre. On sait aujourd’hui que cela est possible grâce à l’ADN qui contient toutes les informations génétiques permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.

Foi et science peuvent d’abord se soutenir, chacune aidant l’autre à donner le meilleur. Surtout, l’une et l’autre sont appelées ensemble à servir l’homme. Chacune à sa manière, elles aident l’homme à répondre à la grande question de son existence, celle du sens de la vie.

Marcher sur ses deux jambes, c’est mieux pour avancer !
La méthode scientifique s’impose à tous, croyants et non-croyants.

«La science et la théologie ont des choses à se dire, car elles sont toutes les deux concernées par la recherche de la vérité.»

John Polkinghorne

Surtout, les chrétiens sont invités à s’émerveiller devant les magnifiques découvertes de la science. Ils sont appelés à reconnaître que les œuvres de la vérité sont faites pour aimer et à réconcilier la vérité avec l’amour, des hommes et de Dieu. Il revient aux chrétiens de faire remonter l’effort de la science vers Dieu.

Foi et science sont parfois posées comme rivales sur le plan de la raison. Pourtant, la raison est indispensable à la compréhension de la foi. Toute conversion requiert une démarche d’intelligence. Relire fréquemment les décisions que nous avons prises, les choix que nous avons posés, fait appel à nos capacités d’entendement. Comme le dit Albert Einstein : « Un homme qui a cessé de s’émerveiller est comme mort. » La foi et la science nécessitent raison et étonnement.

Pour les chrétiens, Jésus est cette Parole vivante, qui vient changer la vie et donner un sens nouveau à l’existence. Ce qui met la foi en mouvement, ce n’est pas d’abord la raison, mais l’amour de Dieu.

Ainsi, « la foi qui cherche à comprendre » signifie quelque chose comme « un amour actif de Dieu qui cherche une connaissance plus profonde de Dieu ».

Questionnaire

« Bâtissons ensemble notre communauté de demain »

PAR SERGE KANINDA
PHOTOS : SECRÉTARIAT UP, DOMINIQUE RABOUD, XAVIER BRANCATO

L’historique

Le point de départ du projet « Bâtissons ensemble notre communauté de demain » fut le résultat du constat fait par l’Equipe pastorale, lors de son bilan de l’année pastorale 2018-2019, de certaines insatisfactions.

La première insatisfaction était celle de la difficulté à mettre en place les orientations pastorales promulguées par l’Evêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à la Pentecôte 2017. Aussi bien les groupements que les paroissiens de l’Unité pastorale n’arrivaient pas à entrer dans la démarche proposée par l’Equipe pastorale.

La deuxième insatisfaction a été la prise de conscience que la communauté dans son ensemble ne se retrouvait pas toujours dans les propositions faites, soit par le Conseil de l’Unité pastorale, soit par l’Equipe pastorale. Cette deuxième insatisfaction était source de frustration et de découragement pour toutes les personnes engagées et investies dans la mise en place de ces propositions.

Après réflexion, l’Equipe pastorale et le Conseil de l’Unité pastorale ont souhaité faire, de ces insatisfactions, de « saintes insatisfactions », de celles qui stimulent à mieux faire, à rechercher le meilleur pour son Eglise. Au lieu donc de céder à la sinistrose, de gémir sur soi-même, de se démoraliser ou encore de critiquer et d’accuser les autres, le choix a été fait de se mettre à l’écoute de ces saintes insatisfactions, ces saints désirs, qui nous parlent de la volonté de Dieu qui nous a créés à son image et à sa ressemblance.

Une espérance, une vision avaient alors germé au sein du CUP : « Celles d’une communauté vivante dans laquelle chacun se sentirait partie prenante de ce qui se fait ou se décide. » Une telle communauté exige qu’on la bâtisse ensemble, que chacun y apporte sa pierre. Et, pour la construire ensemble, il était très vite apparu que la meilleure façon d’y arriver était de se retrouver une fois tous ensemble, autour d’une même table pour réfléchir, concevoir, décider et répartir les rôles. D’où la décision de convoquer tous les paroissiens de notre Unité pastorale à une grande Assemblée pastorale.

La démarche

Le CUP a donc créé en son sein un groupe de travail ad hoc. Celui-ci, composé de huit personnes, a eu pour mandat de mener une réflexion sur la façon la plus optimale d’organiser une Assemblée de tous les paroissiens de notre Unité pastorale.

Assez rapidement, le groupe de travail est arrivé à la conclusion que la meilleure façon de procéder, dans un premier temps, était d’aller à la rencontre des paroissiens, de se mettre à l’écoute de leurs besoins et de leurs attentes.

Le groupe a eu l’intelligence de se faire accompagner par quelqu’un de l’extérieur de l’Unité pastorale Notre-Dame de la Brillaz. Grâce à cette collaboration et à l’inspiration de l’Esprit saint, le groupe de travail a élaboré un questionnaire à l’attention de toutes les personnes vivant dans notre Unité pastorale.

Le questionnaire portait comme titre : « Bâtissons ensemble notre communauté de demain ! Votre avis nous intéresse. »
Il soumettait cinq questions auxquelles
les personnes étaient invitées à répondre :

– Pour vous, à quoi sert l’Eglise ? Quelle est sa mission ?

– Avez-vous vécu un événement positif en lien avec l’Eglise ? Si oui, lequel et pourquoi ?

– Est-ce que vous attendez personnellement quelque chose de l’Eglise ? Si oui lequel ? Si non, pourquoi ?

– Vous sentez-vous personnellement membre à part entière de notre (nos) communauté(s) paroissiale(s) ? Si non, qu’est-ce qui vous empêche de rejoindre cette communauté ?

– Et pour vous, qui est Jésus ?

La démarche devait être celle d’aller vers les gens, à différentes occasions, de discuter avec eux sur la base du questionnaire, de récolter les réponses qui seraient ensuite analysées puis présentées lors de l’Assemblée pastorale afin d’élaborer, tous ensemble, des pistes concrètes pour notre avenir.

Pour atteindre le plus de monde possible, il a également été proposé de mettre le questionnaire en ligne sur le site de l’Unité pastorale et de le déposer dans toutes les églises.

Commencée en juillet 2019, cette dé­marche devait aboutir à la convocation de l’Assemblée pastorale à l’automne 2019 ou au plus tard au début 2020. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de la pandémie de COVID-19, qui a malheureusement perturbé tous les plans et retardé les échéances. Initialement prévue à la fin mai 2020, la remise définitive des questionnaires a été repoussée à la fin septembre 2020 afin de pouvoir obtenir un maximum de questionnaires complétés, la récolte ayant été rendue impossible lors du semi-confinement.

Le résultat / Le rapport

Sur l’ensemble de paroissiens de l’Unité pastorale, cinquante-et-une personnes (seulement) ont répondu aux questionnaires (par des entretiens avec les enquêteurs, par courrier postal ou par courriel).

Un groupe de travail de sept personnes s’est alors occupé d’analyser ces réponses. Nous avons aussi demandé à un membre de notre communauté paroissiale, professeur honoraire à l’Université de Fribourg, de proposer une interprétation du questionnaire. Pour terminer, le groupe de travail du Conseil de l’Unité pastorale s’était adressé à l’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à la même Université, lui demandant de porter un regard sur toute cette démarche et sur la synthèse des questionnaires qui étaient rentrés.

Le résultat de ce travail se trouve consigné dans un document final que le groupe de travail a remis au Conseil de l’Unité pastorale au printemps 2021 (il peut être consulté et téléchargé sur le site de l’Unité pastorale (www.upndlabrillaz.ch).

Une question s’est alors posée, vu le peu de réponses en retour, de la part des paroissiens (pour rappel cinquante-et-une seulement) : cela valait-il la peine d’aller plus loin ? C’est-à-dire, fallait-il ou non convoquer tous les paroissiens de l’Unité pastorale à une Assemblée pastorale ? Après plusieurs discussions, le Conseil de l’Unité pastorale, durant l’assemblée du 9 juin 2021, a pris la décision, à l’unanimité, d’aller jusqu’au bout de la démarche en convoquant l’Assemblée comme initialement prévu. Cela semblait un devoir par respect pour toutes les personnes qui avaient répondu au questionnaire.

Jésus dit : « Viens, suis-moi. » Pour aller où ?

par Lia Lopez-Polo

Le pape François nous encourage, dans la démarche synodale ouverte le 10 octobre dernier à Rome, à « rêver notre Eglise », à faire fleurir l’espérance. « Rêver notre Eglise », imaginer comment elle pourrait, ou devrait être, c’est ce que nous faisons tous : « Si on faisait ceci… : Il faudra faire cela… »

Pour rêver cette Eglise, dont nous faisons partie par notre baptême, et pour lui faire prendre la forme que nous souhaitons, nous avons besoin de nous parler, de nous dire nos rêves.

Se poser la question « où allons-nous en Eglise, avec l’Eglise » est pertinent et mérite une vraie réflexion. Car en suivant Jésus, nous faisons route ensemble et nous construisons notre communauté. Que désirons-nous pour notre commu­nauté, pour notre Eglise ?

Afin de rêver ensemble en essayant de réaliser nos rêves, nous sommes toutes et tous invités le 2 avril 2022 pour une matinée de partage et de réflexion.

Une personne, extérieure à l’unité pastorale et expérimentée dans le domaine de la modération, viendra nous guider dans nos discussions et nos réflexions.

De plus amples informations vous parviendront dans le prochain numéro de L’Essentiel, et, en temps voulu, également par les feuilles dominicales, les annonces lors des célébrations et sur le site internet de l’Unité pastorale.

Tout est lié

 

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Toutestlie.catholique.fr est un magazine web édité par la direction de la communication de la Conférence des évêques de France, consacré à l’écologie intégrale. Pourquoi? Pour nous inviter à porter un regard joyeux sur le monde, un regard d’espérance… et nous inviter à agir là où nous sommes avec ce que nous sommes.

Tisser des liens

Regroupés en quatre verbes – constater, enraciner, comprendre et agir –, vous pourrez y découvrir des questionnements, des débats, des initiatives, des actions engagées durablement, des expérimentations reprenant les grands axes de Laudato si’, englobés par une pressante invitation à se convertir. Peu importe que cela jaillisse de l’intérieur ou de l’extérieur de l’Eglise, l’important, c’est d’agir.

On constate bien sûr que l’Eglise et les mouvements religieux sont impliqués, mais aussi le sport, l’éducation, les soins et même la prison!

L’enracinement se fait dans chaque personne, chaque équipe sportive ou professionnelle, dans le monde… où l’important est de partout trouver un équilibre, une complémentarité, être raisonnable pour respecter tout ce qui nous est non pas donné, mais prêté : notre corps, la nature, la vie…

Des scouts à l’enseignement supérieur, en passant par le cinéma, le sport et l’Eglise, tout le monde s’y met pour favoriser la compréhension et la prise de conscience qui invite à l’action.

 

 

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