En librairie – janvier 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie
Guy Gilbert

Le « vieux hibou » est de retour. C’est lui-même qui se qualifie ainsi, dans son nouveau livre qui sort ces jours-ci et dont les phrases toniques font du bien, au cœur de notre époque insensée. En parcourant Mille conseils d’un vieux hibou pour réussir sa vie on ne lit pas, on entend la voix du père Guy Gilbert, cette façon inimitable que ce prêtre a de parler direct, avec ces formules bien à lui, qui bousculent. C’est une chance de pouvoir bénéficier de la sagesse des « anciens » pour éclairer nos vies. Un vieux hibou décidément toujours sagace !

Editions Philippe Rey

Acheter pour 34.00 CHF

La grande aventure paroissiale du père Jean-Michel
Hervé Rabec

La paroisse Sainte-Rita se meurt… Comme pour tant d’autres, malgré la bonne volonté des bénévoles, il y a de moins en moins de monde à la messe, à l’aumônerie, aux activités paroissiales. Epuisé, découragé, le père Jean-Michel a envie de jeter l’éponge. Mais c’est sans compter sur l’amitié et les drôles d’idées de son évêque, sans parler de l’étrange visite d’une limousine à la nuit tombée… Alors, bien que ni son âge ni son amertume ne le laissait présumer, le père Jean-Michel va lancer sa paroisse dans un projet un peu fou.

Editions Quasar

Acheter pour 19.50 CHF

Saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal
Christophe Hadevis

A l’aube du XVIIe siècle, la Genève protestante a chassé son évêque. Depuis Annecy, François de Sales entreprend une profonde réforme de la vie chrétienne, rappelant que Dieu veut agir dans le cœur de chaque homme et de chaque femme. Sa rencontre en 1604 avec Jeanne de Chantal débouche sur une amitié spirituelle qui fera date dans l’histoire de l’Eglise et aboutira à la naissance d’un nouvel ordre monastique féminin : la Visitation Sainte-Marie. Cette bande dessinée historique et hagiographique présente le parcours de ces deux grands mystiques qui constituent de beaux modèles pour grandir dans la vie de foi.

Editions Pierre Téqui

Acheter pour 27.00 CHF

Un couple et sept couffins
Michel Simonet

Michel Simonet est cantonnier à Fribourg. Une Rose et un Balai, en 2017, consacré à la description pleine d’humour de son métier, fut son premier livre. Un ouvrage qui connut un succès exceptionnel, tant a séduit la succession de scènes et de portraits étonnamment proches de la poésie là où l’on ne pensait pas devoir la trouver. Ce second opus s’attache à l’autre versant de son existence : celui de père d’une famille nombreuse, dont il retrace ici la « geste » quotidienne, allant retrouver dans tous les détails de la vie la même source de joie et d’amusement propice à des méditations inattendues. Le texte est suivi de nouvelles remarques sur son métier, Lettres du littering, qui nous fait renouer avec le bonheur des rencontres imprévues au détour des rues.

Editions Faim de siècle

Acheter pour 25.00 CHF

Pour commander

Notre espérance face aux crises

PAR PIERRE PRALONG, CHERMIGNON-D’EN BAS
PHOTO : ICONE ANASTASIS DE LA RÉSURRECTION

N’avons-nous pas tous des rêves, des désirs et des espoirs ? Notre vie ne s’en nourrit-elle pas ? Chaque étape de notre vie nous permet de faire des pas en avant dans ces désirs, rêves et espérances. Cependant, la réalité nous plaque parfois au sol ! Que ce soit la récession économique, les épidémies, la crise de la foi et bien d’autres épreuves.

Voilà notre espérance : croire Dieu ! Nous savons que nous le verrons dans ce face à face le jour de notre mort. L’espérance nous fait entrevoir la béatitude, les cieux, la joie des élus, la communion parfaite avec Lui.

Nous bâtissons (ou essayons de bâtir) un monde plus juste, mais souvent cela se limite à notre pouvoir et notre raison. C’est pourquoi, nous avons besoin de cette espérance qui ouvre les portes à l’impossible ! Cette grande espérance dépasse nos raisonnements et nos limites car elle est à dimension divine : l’espérance chrétienne désire Dieu et attend tout de sa main.La véritable espérance surprend, dépasse les attentes et les possibilités immédiates, elle est la promesse d’un don au-delà de nos capacités.

En 1984, avec mon épouse Aline, nous avions planifié de nous rendre, avec toute la famille, en Vendée pour les vacances d’été. Comme Ars était sur notre route, nous avons décidé de nous y arrêter un jour car un rassemblement charismatique y était organisé par la communauté du Chemin-Neuf.

C’est lors de ce rassemblement charismatique que j’ai reçu la douche du Saint Esprit. J’en ai pleuré de joie. J’ai senti l’amour du Seigneur au tréfonds de mon coeur. C’est à ce moment-là, que j’ai reçu, dans mon coeur, la grâce de la foi et de l’espérance avec la certitude que ma fille Elisabeth, qui se droguait depuis huit ans, guérirait, se libérerait de sa dépendance.

A chaque fois que j’ai eu l’opportunité, l’occasion de témoigner, je disais à quel point le fait d’avoir un enfant qui se drogue était une grande épreuve, et ce, pour toute la famille. Cependant, ayant plein d’espérance avec le Seigneur, le fardeau était plus léger et j’avais toujours cette conviction que ma fille s’en sortirait.

En 1986, alors que je témoignais à l’église de Saint-Maurice de Laques, Le Père Jean-Marie, mécanicien à cette époque, se tenait à l’extérieur de ladite église, en compagnie de ma fille Elisabeth. Comme il y avait des haut-parleurs à l’extérieur, ma fille a entendu mon témoignage et, à ma sortie de l’église, elle m’a traité de « fou » en me disant : « Papa, pourquoi dis-tu des choses pareilles, jamais je ne m’en sortirai ! » Je lui ai répondu : « Toi, tu ne crois pas, ce n’est pas grave, j’espère et je crois pour toi ! ». Douze ans plus tard, douze ans durant lesquels j’ai témoigné, le Seigneur l’a guérie, l’a libérée après vingt ans de dépendance à la drogue. Merci Seigneur !

L’espérance devient une vertu, c’est-à-dire une force. Car tout s’appuie alors « non sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu » (1 Co, 2-5). « C’est pourquoi je vous le dis : Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé » (Mt 21, 21-24).

A la rencontre du groupe Maranatha

Depuis le début des années 2000, le couvent des carmes de Fribourg a vu se développer un groupe de jeunes animé par les frères. En vingt ans, la formule a évolué : quelle est-elle aujourd’hui et qui sont ses membres ?

PAR PAUL SALLES | PHOTO : DR

Nous sommes un soir d’hiver à Fribourg, comme d’ordinaire froid et quelque peu humide. Nous poussons la porte de la chapelle du couvent des carmes à Fribourg et à peine ouverte, nous entendons déjà les éclats de rire qui viennent régulièrement couvrir le murmure des discussions informelles. Nous suivons les sons qui nous conduisent au bas d’un escalier et nous découvrons alors une quinzaine de jeunes attablés, partageant un pique-nique animé. Avec eux, une silhouette frêle en robe brune : le Frère Baptiste se retourne et nous accueille. C’est lui qui a la charge d’accompagner le groupe de jeunes. Il nous en présente d’ailleurs quelques-uns.

Le pique-nique va bientôt se terminer et ce petit monde s’affaire pour tout ranger et préparer la suite : l’enseignement et la discussion avec le Frère Baptiste sur le thème du semestre. En ce moment, c’est la Sainte Famille qui les occupe, mais auparavant, ils ont pu parler de la prière d’intercession, des anges, du prophète Elie… le tout à la lumière de la spiritualité carmélitaine.

Nous échangeons avec l’une des jeunes présente ce soir-là. Elle nous confie tout ce que le groupe lui apporte ; d’abord un approfondissement de sa foi. « Il ne s’agit pas vraiment d’un catéchisme de base, ça me permet plutôt de découvrir d’autres thèmes dont le contenu ne m’était pas vraiment connu. Mais surtout, j’apprécie beaucoup le fait que ce n’est pas qu’un enseignement théorique : Frère Baptiste nous aide toujours à y voir les moyens de le mettre en pratique dans notre vie quotidienne. C’est très concret en fait ! » C’est ensuite la vie fraternelle de ce groupe qu’elle affectionne : « Je m’y suis fait de très bons amis. » La présence du religieux carme est aussi très importante à ses yeux, car elle estime beaucoup le temps qu’il leur accorde, sa présence simple et douce, son expérience dans la foi qui aide à grandir.

Le fil de la soirée se déroule, c’est maintenant le temps de l’oraison, la prière silencieuse dont les carmes sont les maîtres et qu’ils se plaisent à faire découvrir à ces jeunes. Certains en ont l’habitude, d’autres moins.

« C’est un moment important de notre soirée. Un moment simple d’intériorité et de silence dans notre semaine » témoigne un autre jeune. « En fait, je découvre de plus en plus que, grâce à ces soirées, ma vie de prière se déploie maintenant durant tout le reste de ma semaine : autant les moments précis que je lui consacre le matin, le soir, ou lors d’une messe, que la dynamique globale que ça met en place. La prière c’est aussi essayer de vivre en présence de Dieu tout au long de ma journée, essayer de se connecter à lui régulièrement, simplement penser à lui, lui dire qu’on l’aime, lui confier ce que l’on est en train de vivre. »

Au terme de l’oraison, il est bientôt l’heure de les quitter. Officiellement, la soirée est terminée, mais il paraît que souvent, les discussions durent encore longtemps.

Emanuelle Dobler

« Comment traduire aujourd’hui l’Évangile et faire qu’il nous anime ? » Cette question est au cœur de la vocation et du ministère d’Emanuelle Dobler, pasteure de l’Église évangélique réformée du canton de Fribourg depuis juin 2020. Elle est l’une des pasteures qui œuvrent dans le district de la Sarine.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : DR

Originaire de Tramelan, Emanuelle Dobler est avenante, souriante et a le contact facile. La trentenaire se livre sans détour sur une foi qui l’habite depuis l’enfance. « Comment est né mon désir de devenir pasteure ? Je pense que je suis tombée dedans lorsque j’étais petite. Mon père était ancien, c’est-à-dire pasteur dans une Église mennonite (courant anabaptiste de la réforme). J’ai grandi dans une famille croyante. »

Emanuelle aime l’étude des langues et envisageait d’abord de s’orienter vers l’enseignement. Puis, en travaillant les langues anciennes, l’interprétation de la Bible lui est apparue essentielle. « Pasteure est une manière de traduire le texte biblique dans un langage d’aujourd’hui, trouver des mots pour dire l’espérance de l’Évangile autant à des personnes qui sont familières à ces textes qu’à d’autres. »

Elle a étudié à Lausanne, Genève et Neuchâtel. Après sa formation en théologie, elle ne pensait pas forcément devenir pasteure, mais l’Église réformée du canton de Berne l’a approchée pour lui proposer un stage. À la fin de son stage, elle a été consacrée en 2016 pasteure de l’Église réformée bernoise. Elle a fait des remplacements à différents endroits, souvent à la frontière des langues (Bienne, Jura bernois, Bâle et Berne à l’Église française).

En 2020, l’Église évangélique réformée du canton de Fribourg a mis un poste de pasteur au concours. Emanuelle Dobler a répondu à l’offre. « Ce qui m’attirait à Fribourg était le bilinguisme, mais aussi le milieu particulier de ce canton très marqué par le catholicisme. Je me retrouve pour la première fois dans un contexte de foi minoritaire. »

Dans son quotidien, Emanuelle accompagne les catéchètes (ndlr : pendant des catéchistes catholiques). Elle assume divers actes ecclésiastiques (cultes, baptêmes, mariages, services funèbres) et s’occupe particulièrement de la pastorale auprès des enfants et des familles.

Celle qui pensait être professeure avant de devenir pasteure est heureuse aujourd’hui d’enseigner la religion dans les cycles d’orientation de la ville. « C’est un privilège, que nous devons à l’Église catholique présente dans l’espace public, que de pouvoir transmettre la foi dans l’école obligatoire. J’aime spécialement accompagner les jeunes de 11H dans leurs questionnements et leurs cheminements. Je suis toujours à nouveau surprise de ce qu’ils savent ou ne savent pas de la tradition chrétienne. » Pour Emanuelle, l’enseignement œcuménique en binôme à l’école enfantine est une grande richesse. « Les échanges entre catéchètes et catéchistes sont féconds, malgré les difficultés qui sont plus administratives que théologiques. »

Emanuelle nourrit sa foi à travers la nature, les rencontres, les enfants et aussi ses élèves. Elle rêve que le Temple de Fribourg, au cœur de la ville, devienne encore plus un lieu d’accueil ouvert où l’on aime venir se recueillir. « Nous pourrions tirer davantage profit de notre situation géographique. » À travers l’échange d’un regard et d’un sourire, je devine que mille et un projets tourbillonnent dans sa tête.

Emanuelle Dobler – 077 510 95 43
emanuelle.dobler@paroisse-fribourg.ch

En marche ensemble…

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTOS : R. BENZ, PIXABAY

En octobre dernier, le pape François a lancé un Synode sur la synodalité. Il désire une Église ouverte où chacun se sente chez lui et puisse partager. L’équipe pastorale au service des paroisses du décanat de Fribourg vous convie à entrer tous ensemble dans cette démarche synodale. Vous découvrirez les diverses propositions dans l’article de Caroline Stevens.

Le mois de janvier est traditionnellement marqué par la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Dans notre décanat, plusieurs temps de prière et de rencontres sont prévus pour nous permettre de vivre cette semaine de prière. Je vous invite à découvrir le témoignage d’Emanuelle Dobler, pasteure de l’Église évangélique réformée de notre canton. L’église Saint-Paul au Schoenberg, pour sa fête patronale, aura la joie de recevoir une nouvelle icône de saint Paul et celui qui l’a écrite, le Père Jean-Baptiste Garrigou, maître iconographe et prêtre orthodoxe. Prier et partager avec nos Églises sœurs, n’est-ce pas également une forme de synodalité ?

La vie de nos paroisses a été marquée par l’exposition « Vivre et vieillir au monastère ». Le rayonnement des nombreux monastères de notre décanat est un formidable message d’espoir, tout comme l’est la prochaine ordination presbytérale de Ricardo Fuentes. Nous sommes tous invités à porter dans nos prières ce futur prêtre. La prière des uns pour les autres, des uns avec les autres est l’un des premiers signes d’une communauté qui vit la synodalité.

Dans ce numéro, vous allez aussi découvrir le groupe Maranatha, fondé en 2001 et lié aux carmes de Fribourg. Ce groupe de jeunes, comme les divers mouvements et associations de notre décanat, est appelé à prendre part à la démarche synodale. L’une des spécificités de ce synode est d’inviter largement le Peuple de Dieu à y participer. Alors, malgré les entraves qu’engendre la pandémie, osons nous rencontrer pour parler et construire ensemble l’Église de demain.

Il y a un temps pour tout… et aujourd’hui c’est le temps de la synodalité !

Le Synode 2021-2023

Lancé le 10 octobre 2021, le Synode sur la synodalité va durer deux ans. Sa synthèse aura lieu les 9 et 10 octobre 2023 à Rome, au cours de l’assemblée des évêques. Quelques mots sur cette démarche insolite.

PAR CAROLINE STEVENS | PHOTOS : PIXABAY

À l’occasion de la messe d’ouverture du processus, célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape François a partagé sa vision d’une Église synodale : « Un lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut partager. »

Dans son document préparatoire au Synode (n° 32), le souverain pontife détaille les différents objectifs de ce temps de rencontre, d’écoute et de communion. Il s’agit avant tout : d’inciter les gens à rêver l’Église de demain, à faire fleurir les espoirs, à stimuler la confiance ou encore à construire des ponts. Tous les diocèses du monde sont conviés à participer au processus. Ainsi, le Synode sur la synodalité se déroule en trois phases de réflexion : locale, continentale et romaine.

Depuis son élection en 2012, le pape François a initié trois rencontres synodales une autour de la famille, une sur la jeunesse et une sur l’Amazonie.

Les paroisses du décanat de Fribourg s’interrogent

L’abbé Philippe Blanc, modérateur de l’équipe de prêtres in solidum des unités pastorales Notre-Dame et Saint-Joseph, explique comment la démarche synodale est portée dans le décanat de Fribourg.

Quelles sont les spécificités du prochain Synode ?

Une des spécificités du prochain Synode est d’inviter largement tout le Peuple de Dieu à y participer. Ce n’est plus seulement le « Synode des évêques », mais une invitation adressée à toutes et tous. Comme l’a dit le pape François : tous doivent participer, c’est un engagement ecclésial indispensable !

C’est aussi un appel, à redécouvrir ce qu’est l’Église : la synodalité comme dimension constitutive de l’Église. Parce qu’elle est par nature synodale, la vie de l’Église implique et demande d’être à l’écoute de l’autre et proche de lui. À l’écoute, cela veut dire que l’on accepte non seulement de laisser l’autre s’exprimer, mais aussi que l’on est prêt à se laisser enrichir par ce qu’il dit. être proche demande de ne laisser personne à l’extérieur et de n’exclure personne a priori.

Le Synode n’est pas un parlement, ni une enquête d’opinions. La première attitude est de se mettre ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu en se laissant guider par l’Esprit Saint, car c’est lui qui nous conduit à la vérité tout entière. Le partage libre et fraternel des idées, des propositions, des suggestions et des critiques, ne vise pas à détruire, mais à construire ensemble ce que le Seigneur lui-même veut pour son Église en ce temps.

Le pape nous invite aussi à redécouvrir le sensus fidei qui est le fruit de la participation de tout baptisé à la fonction prophétique du Christ. Le document préparatoire dit : le sens du cheminement auquel nous sommes tous appelés est avant tout celui de redécouvrir le visage et la forme d’une Église synodale où chacun a quelque chose à apprendre… Une Église synodale est un signe prophétique… Pratiquer la synodalité est, aujourd’hui, pour l’Église, la façon la plus évidente d’être « sacrement universel du salut », « signe et instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (n° 15).

Concrètement, quelles sont les propositions du décanat de Fribourg ?

La feuille dominicale a déjà publié des billets pour entrer dans la dynamique synodale. À partir du temps de l’Avent, elle propose chaque semaine un texte de réflexion pour nourrir et susciter le partage et la prière. C’est aussi une invitation à entrer avec d’autres dans la dynamique synodale.

Une page synodale a été créée sur le site du décanat où on peut trouver les documents qui concernent le Synode.

L’une des propositions serait que dans chacun des groupes ou mouvements, dans tous les lieux de nos engagements, dans nos communautés humaines et ecclésiales, nous fassions l’expérience du dynamisme synodal. À nous, dans la diversité de nos vocations personnelles, de devenir des experts en écoute et des experts en proximité.

Premiers temps forts

Le samedi 18 décembre, toutes et tous ont été invités à un temps de pèlerinage pour effectivement « marcher ensemble » depuis la place du collège Saint-Michel jusqu’à la cathédrale. Cette marche a été guidée par « la lumière de Bethléem ». Chaque paroisse a reçu une lanterne allumée à cette lumière. Il s’agissait d’une démarche « en famille ». Cela nous a rappelé l’expérience du Peuple de Dieu guidé dans le désert par la nuée qui marquait la présence de Dieu. Dans nos déserts actuels, nous marchons à la lumière du Christ. C’est lui la vraie lumière qui vient en ce monde et qui prend chair de notre chair. C’était aussi une invitation à redécouvrir la grâce et la joie de notre baptême et à réentendre les paroles de Jésus : vous êtes la lumière du monde.

Trois après-midi « Écoute et partage », les 22 janvier, 19 février et 19-20 mars, permettront d’échanger et de nous enrichir mutuellement selon trois thématiques : une Église qui se questionne, une Église qui dialogue, une Église qui célèbre. Chacun pourra partager son expérience, faire des propositions, émettre des critiques… dans une ambiance fraternelle et bienveillante, avec le souci de construire ensemble. Il s’agit de vivre ensemble « une expérience » synodale : il n’y aura pas de conférences sur ces thèmes, mais une proposition de cheminement : 
• accueillir la présence de la Parole du Verbe fait chair (sans commentaire) 
• déposer les poids qui alourdissent, qui empêchent la marche 
• faire mémoire de nos propres expériences (joies, difficultés, incompréhensions, découvertes…) 
• repérer et accueillir les appels de l’Esprit pour l’Église en ce temps, en ce lieu 
• comment grandir et avancer ensemble dans notre « être disciple missionnaire », comment poursuivre ce dynamisme synodal pour un vrai renouveau de l’Église ?

D’autres propositions seront faites dans l’année, en particulier pendant le carême : conférences, journée de récollection, pèlerinage…

Démarche synodale dans le décanat de Fribourg 
L’équipe pastorale au service des paroisses du décanat de Fribourg vous invite à entrer tous ensemble dans la démarche synodale initiée par le pape François et relayée par notre évêque Mgr Charles Morerod.

Plus d’informations : 
decanat-fribourg.ch/synode/ 
www.cath.ch/newsf/synode-sur-la-synodalite-la-romandie-se-met-en-chemin/ 
www.ktotv.com/page/synode-synodalite-2023

Trois rencontres* ouvertes à toute personne de bonne volonté afin d’échanger et construire ensemble :
• samedi 22 janvier
de 14h à 18h : « Une Église qui se questionne »
• samedi 19 février de 14h à 18h : « Une Église qui dialogue »
• samedi 19 mars et dimanche 20 mars de 14h à 18h : « Une Église qui célèbre et annonce »

* des informations détaillées suivront, réservez déjà les dates et les horaires indiqués !

Science et Religion

Aucune institution n’a fourni autant de moyens à l’étude de l’astronomie, liée d’ailleurs à celle des mathématiques, que l’Eglise catholique entre le XIIe et le XVIIIe siècle. Jusqu’au XIXe siècle, la Science ne se distinguait pas de la «philosophie naturelle».

PAR PIERRE GUILLEMIN | PHOTOS : DR

« L’histoire de la pensée scientifique est étroitement liée à celle de la religion et comporte bien plus de continuités que de discontinuités », écrit Tom McLeish, physicien de l’université de York. Rappelons l’histoire de l’évêque de Lincoln Robert Grosseteste qui, au XIIIe siècle, en Angleterre, recueillait les enseignements d’Aristote des savants arabes, faisant figure de pionnier, puisqu’il eut l’intuition du big-bang. On trouve même dans ses écrits l’idée du multivers : une série de fluctuations parallèles à notre propre univers, régies par d’autres lois, d’autres constantes…

Le Collège romain est créé en 1551 à Rome par Ignace de Loyola, une dizaine d’années après la fondation de la Compagnie de Jésus. Ouverte comme école de grammaire, l’institution se développe rapidement et devient, dès la fin du XVIe siècle, une institution académique d’enseignement supérieur couvrant tous les champs du savoir scientifique et scolastique et servant de scolasticat jésuite tout en étant université ecclésiastique. En hommage de reconnaissance au pape Grégoire XIII qui en fut un insigne bienfaiteur, le Collège romain prend plus tard le nom d’Université grégorienne. Sur le mur extérieur de l’édifice, on lit : « Grégoire XIII : pour la religion et la connaissance. » On ne peut écrire mieux combien Science, Connaissance et Religion ne sont pas contradictoires.

Pourtant, nous nous souvenons de Galilée jugé par le Tribunal de l’Inquisition pour avoir remis en cause la théorie selon laquelle la Terre serait le centre de l’univers et forcé à abjurer sa théorie héliocentrique. L’Eglise de cette époque (première moitié du XVIIe siècle) s’appuie sur les travaux du mathématicien grec Ptolémée (Ier siècle après Jésus-Christ) qui décrit les mouvements célestes en considérant que les astres tournent autour de la Terre. Il faudra donc quatorze siècles pour que Copernic d’abord, puis Galilée ensuite, remettent en question cette théorie et élaborent à partir des mathématiques et des observations astronomiques une nouvelle vision de l’univers. Viendront ensuite Képler et Newton (tous deux mathématiciens, physiciens, philosophes) qui décriront les lois de la mécanique classique et de l’attraction des corps entre eux.

Mais ce n’est pas tant la Science contre laquelle l’Eglise s’est opposée mais plutôt la remise en cause éventuelle de la place qu’occupe notre monde dans l’univers et par conséquent pour l’Eglise des XVIe et XVIIe siècles le rôle et la place de Dieu dans ce même univers.

Pourtant, l’Evangile ne rejette pas la Science. Il la transcende par les miracles que Jésus accomplit sans pour autant condamner celui ou celle qui cherche et s’interroge. Deux exemples parmi tant d’autres, illustrent cette attitude d’ouverture de Jésus : la Nativité et la Résurrection.

Selon l’évangile de l’apôtre Matthieu, des voyageurs viennent de très loin lui rendre hommage et le reconnaître. Qu’ont-ils fait pour trouver leur chemin ? Ils ont suivi une étoile apparue dans le ciel pour les guider vers Bethléem. L’apparition de l’étoile est miraculeuse en soi (les astronomes modernes ne sont toujours pas d’accord pour expliquer avec certitude ce qu’était cet objet céleste) mais la décision de la suivre est une démarche scientifique : elle répond en effet à des questions précises pour ces lointains visiteurs comme : quel est le message ? Pourquoi cet enfant ? Quel est cet endroit ? Où allons-nous ?

Lorsque Jésus ressuscite, l’apôtre Thomas refuse de croire, avant d’avoir vu les preuves de la Crucifixion : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous et si je mets ma main dans son côté, je ne croirai pas. » Jésus répond : « Avance ici ton doigt et regarde mes mains ; avance aussi ta main et mets-la dans mon côté ; ne sois pas incrédule mais sois croyant. » Puis : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru ! » (Jean, 24-29).

La question fait partie de la démarche scientifique : quand, pourquoi, comment… sont typiques des questions des scientifiques. Pour mémoire, la démarche scientifique se base sur quatre règles fondamentales :

• La neutralité.

• La prise en compte des échecs.

• Le doute.

• L’expérience pratique doit confirmer la théorie.

Ainsi, l’apôtre Matthieu adopte une démarche scientifique dans ses questions. Jésus ne rejette pas Matthieu et lui répond sans colère, mais en l’invitant à « voir » au-delà et à croire. Galilée n’est pas en contradiction avec la Religion lorsqu’il écrit : « La philosophie est écrite dans ce vaste livre qui constamment se tient ouvert devant nos yeux (je veux dire l’Univers) et on ne peut le comprendre si d’abord on n’apprend pas à connaître la langue et les caractères dans lesquels il est écrit. Or il
est écrit en langue mathématique et ses caractères sont les triangles, les cercles et autres figures géométriques, sans lesquelles il est humainement impossible d’en comprendre un seul mot, sans lesquelles on erre vraiment dans un labyrinthe obscur. » (Galileo Galilei, « L’Essayeur », 1623)

Deux questions scientifiques actuelles, parmi tant d’autres, faisant écho au message religieux : « C’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles » ou encore « son règne n’aura pas de fin ». La Science actuelle répond que l’univers que nous connaissons n’est pas éternel, notre Soleil mourra (dans quelques milliards d’années), notre galaxie mourra et l’Univers tel que nous le connaissons ou le percevons aujourd’hui a une durée de vie finie. Contradiction avec la Religion ? Non ! L’univers de Dieu n’est pas celui que nous voyons, que nos instruments scientifiques analysent et notre Foi nous invite, comme Jésus le fit pour saint Matthieu, à croire en l’éternité de Dieu ce qui n’empêche pas la recherche ni la découverte afin de mieux comprendre la magnificence de l’univers et de la nature.

Dieu existe-t-il ? Dr Christoph Benzmüller, professeur à l’université de Berlin et mathématicien, est le premier à pouvoir l’affirmer avec certitude dans sa récente publication « A (Simplified) Supreme Being Necessarily Exists, says the Computer : Computationally Explored Variants of Godel’s Ontological Argument », 2020 : « Dieu, dans sa définition la plus répandue en métaphysique, existe nécessairement. On ne peut penser un monde dans lequel il n’existerait pas. » Cette assurance, ce chercheur de l’université de Berlin la tire des mathématiques et de leur cœur même, la logique. Mieux : il la fonde sur la capacité de l’informatique à valider sans erreur possible les démonstrations. Son logiciel a vérifié la justesse de l’argument ontologique selon lequel l’existence de Dieu est nécessaire à tout système de pensée logique. Et l’ordinateur a parlé : « L’énoncé « Dieu existe » est une proposition vraie au sens logique et mathématique », assène Christoph Benzmüller.

Finalement, laissons à saint Thomas d’Aquin le soin de réconcilier Science et Religion en écrivant : « La raison est capable de saisir Dieu dans ses œuvres ; car l’existence de Dieu est révélée par ses effets : on voit Dieu invisible dans ses effets visibles. »

Science et foi font bon ménage

PAR SERGE LILLO
PHOTO : LDD

Ce numéro de L’Essentiel est consacré à la relation entre la science et la foi. Si nous entendons souvent que ce sont deux mondes qui s’opposent, que nous ne pouvons pas croire en Dieu et en même temps nous appuyer sur la science, l’Eglise et bien des scientifiques affirment le contraire.

« Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène » disait Louis Pasteur. En effet, beaucoup de grands scientifiques sont convaincus que l’homme est créature de Dieu ; et ils travaillent toute leur vie pour comprendre Sa création. Ils sont en admiration, comme Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique et qui disait : « J’admire tous les ingénieurs, mais surtout le plus grand d’entre eux : Dieu ! »

Plus proche de nous, Dembski, savant mathématicien renommé, souligne que la science est une tentative pour comprendre le monde : « Le monde est la création de Dieu, et les savants dans leur compréhension du monde reconstituent simplement les pensées de Dieu. Les savants ne sont pas des créateurs mais des découvreurs… La chose importante concernant l’acte de création est qu’elle révèle le Créateur. L’acte de création porte toujours la signature du Créateur. » (William Dembski, The Act of Creation). Ses paroles font écho au livre de la Sagesse : « La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur. » (Sg 13, 5)

La foi en Dieu créateur alliée à notre intelligence nous permettent de nous émerveiller et de comprendre de plus en plus le monde qui nous entoure, comme le souligne Jean-Paul II dans son encyclique « Fides et Ratio » : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même (cf. Ex 33, 18 ; Ps 27 [26], 8-9 ; 63 [62], 2-3 ; Jn 14, 8 ; 1 Jn 3, 2).

En d’autres termes, science et foi sont indissociables et complémentaires à la compréhension du monde qui nous entoure.

Bonne lecture !

Un contenu signé par des passionnés

L’équipe de la Rédaction romande de L’Essentiel est composée de journalistes professionnels et de prêtres et laïcs engagés dans les deux diocèses de Suisse romande. Ensemble, ils sont le garant d’une juste présentation de la réalité pastorale romande. Car c’est une évidence, la réalité de terrain n’est pas la même à Meyrin, Echallens, Marly, Neuchâtel ou au Val de Bagnes.

Rédacteur en chef
Nicolas Maury

L’Essentiel, votre magazine paroissial
C.P. 51
1890 St-Maurice
Tél +41 24 486 05 25
bpf@staugustin.ch

Rédaction Pfarrblatt
Soeur Catherine Jerusalem

NICOLAS MAURY

Journaliste RP, rédacteur en chef, Saint-Maurice

Sr CATHERINE JERUSALEM

Membre du conseil d’administration, responsable du Pfarrblatt, Saint-Maurice

PASCAL ORTELLI

Responsable des Editions livres et assistant universitaire en théologie à Fribourg

Abbé FRANCOIS-XAVIER AMHERDT

Abbé et professeur à l’Université de Fribourg

CALIXTE DUBOSSON

Chanoine de l’Abbaye de Saint-Maurice et prêtre en paroisse, Valais

Abbé THIERRY SCHELLING

Curé-modérateur de l’UP Renens-Bussigny, Renens

AMANDINE BEFFA

Assistante pastorale à Genève

MYRIAM BETTENS

Journaliste indépendante et théologienne

Papes et sciences

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Le pape François est ingénieur chimiste de formation; Benoît XVI a fait un peu de service auxiliaire anti-aérien à la fin de la Seconde Guerre; Jean-Paul II avait entamé des études de philologie à l’Université de Cracovie; tous les autres pontifes des Temps modernes sont issus d’un Petit et Grand Séminaire avant d’entamer leur carrière ecclésiastique… Autant dire qu’un pape ayant eu une formation scientifique précédant son cheminement vocationnel, il n’en est guère !

Laudato si

On l’a déjà oubliée ? L’encyclique de François est bien la première sur un thème, l’écologie, qui incorpore les connaissances scientifiques tout autant que la théologie de l’environnement… Et nous sommes en 2015. Il y écrit : « La science et la religion, qui proposent des approches différentes de la réalité, peuvent entrer dans un dialogue intense et fécond pour toutes deux. » (n. 62) Un pape qui s’appuie sur la science pour décrire la réalité du monde ? Les détracteurs de Galilée et Copernic se sont retournés dans leur tombe… Et François de renchérir : « Une encyclique de ce genre doit se fonder seulement sur les certitudes, sur les choses sûres. Parce que si le pape dit que le centre de l’univers est la terre et non le soleil, il se trompe… » Galilée aurait souri de là où il est…

Une Académie depuis 1847 !

Une Académie regroupant des scientifiques du monde entier pour travailler de manière interdisciplinaire, voilà une idée que Pie IX concrétise en 1847 en ressuscitant l’ancienne Académie des Lynx (sic) qui datait de 1603 ! La perte des Etats pontificaux voit cette Académie se scinder en deux (1859). Naît alors l’Académie pontificale des sciences (1936).

Clin d’œil de l’histoire : l’antique Académie des Lynx – matrice de celle Pontificale donc ! – avait été dirigée dès 1611 par un certain… Galilée ! CQFD ?

Comment concilier foi et science ?

Voilà le thème que nous abordons aujourd’hui.
Depuis l’apparition de l’homme sur notre terre la question essentielle qui se pose à l’homme est celle-ci:
«Pourquoi existons-nous et quelle est notre finalité?»
La Science donne une réponse rationnelle sur la réalité de l’Univers, alors que la Foi est une grâce reçue qui nous fait comprendre le plan divin de la Création et la finalité de notre vie.

PAR LE PÈRE FRANCIS BASANI | PHOTOS : DR, PXHERE, PIXABAY

Beaucoup de voix s’élèvent aujourd’hui comme dans le passé et prétendent que la science et la foi chrétienne sont opposées l’une à l’autre.

Certains athées affirment que la science a rendu la foi obsolète, et l’a mise au rang d’une superstition quelconque.

Beaucoup dans le grand public pensent que l’Eglise est anti-science. Et à l’intérieur de l’Eglise, la science est souvent présentée comme si elle défiait certaines croyances chrétiennes importantes. Pourtant, aucune de ces voix ne nous présente une relation positive et constructive entre la science et le Christianisme. Nous présentons ici plusieurs façons d’envisager les relations entre la science et le christianisme.

« Aujourd’hui, par la science et la technique, l’homme a tendu sa maîtrise sur presque toute la nature et ne cesse de l’étendre. L’Eglise, gardienne du dépôt de la parole divine désire joindre la lumière de la révélation à l’expérience de tous pour éclairer le chemin ou l’humanité vient de s’engager ». Concile Vatican II, Gaudium et spes 33.

La science moderne et la foi chrétienne ne sont absolument pas antinomiques mais au contraire parfaitement harmonieuses dans leur complémentarité. Les sciences physiques et humaines peuvent se développer grâce à l’exercice de la raison et répondent au « comment » de la réalité. En effet, l’homme a en lui les capacités de comprendre les lois du monde.

La foi intègre bien sûr la rationalité mais pose la question de la croyance en un Dieu personnel qui répond au « pourquoi » du questionnement de l’homme sur son existence et sa finalité dans un univers qui a été créé pour lui.

La science reste muette et ne peut donner aucune explication sur la question philosophique première et fondamentale : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »

Par la suite Darwin, au sujet de l’apparition de la vie, développa sa théorie sur l’évolution et la sélection naturelle.

Darwin décrit l’arrivée et l’évolution de la vie sur terre. On sait aujourd’hui que cela est possible grâce à l’ADN qui contient toutes les informations génétiques permettant le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.

Foi et science peuvent d’abord se soutenir, chacune aidant l’autre à donner le meilleur. Surtout, l’une et l’autre sont appelées ensemble à servir l’homme. Chacune à sa manière, elles aident l’homme à répondre à la grande question de son existence, celle du sens de la vie.

Marcher sur ses deux jambes, c’est mieux pour avancer !
La méthode scientifique s’impose à tous, croyants et non-croyants.

«La science et la théologie ont des choses à se dire, car elles sont toutes les deux concernées par la recherche de la vérité.»

John Polkinghorne

Surtout, les chrétiens sont invités à s’émerveiller devant les magnifiques découvertes de la science. Ils sont appelés à reconnaître que les œuvres de la vérité sont faites pour aimer et à réconcilier la vérité avec l’amour, des hommes et de Dieu. Il revient aux chrétiens de faire remonter l’effort de la science vers Dieu.

Foi et science sont parfois posées comme rivales sur le plan de la raison. Pourtant, la raison est indispensable à la compréhension de la foi. Toute conversion requiert une démarche d’intelligence. Relire fréquemment les décisions que nous avons prises, les choix que nous avons posés, fait appel à nos capacités d’entendement. Comme le dit Albert Einstein : « Un homme qui a cessé de s’émerveiller est comme mort. » La foi et la science nécessitent raison et étonnement.

Pour les chrétiens, Jésus est cette Parole vivante, qui vient changer la vie et donner un sens nouveau à l’existence. Ce qui met la foi en mouvement, ce n’est pas d’abord la raison, mais l’amour de Dieu.

Ainsi, « la foi qui cherche à comprendre » signifie quelque chose comme « un amour actif de Dieu qui cherche une connaissance plus profonde de Dieu ».

Questionnaire

« Bâtissons ensemble notre communauté de demain »

PAR SERGE KANINDA
PHOTOS : SECRÉTARIAT UP, DOMINIQUE RABOUD, XAVIER BRANCATO

L’historique

Le point de départ du projet « Bâtissons ensemble notre communauté de demain » fut le résultat du constat fait par l’Equipe pastorale, lors de son bilan de l’année pastorale 2018-2019, de certaines insatisfactions.

La première insatisfaction était celle de la difficulté à mettre en place les orientations pastorales promulguées par l’Evêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à la Pentecôte 2017. Aussi bien les groupements que les paroissiens de l’Unité pastorale n’arrivaient pas à entrer dans la démarche proposée par l’Equipe pastorale.

La deuxième insatisfaction a été la prise de conscience que la communauté dans son ensemble ne se retrouvait pas toujours dans les propositions faites, soit par le Conseil de l’Unité pastorale, soit par l’Equipe pastorale. Cette deuxième insatisfaction était source de frustration et de découragement pour toutes les personnes engagées et investies dans la mise en place de ces propositions.

Après réflexion, l’Equipe pastorale et le Conseil de l’Unité pastorale ont souhaité faire, de ces insatisfactions, de « saintes insatisfactions », de celles qui stimulent à mieux faire, à rechercher le meilleur pour son Eglise. Au lieu donc de céder à la sinistrose, de gémir sur soi-même, de se démoraliser ou encore de critiquer et d’accuser les autres, le choix a été fait de se mettre à l’écoute de ces saintes insatisfactions, ces saints désirs, qui nous parlent de la volonté de Dieu qui nous a créés à son image et à sa ressemblance.

Une espérance, une vision avaient alors germé au sein du CUP : « Celles d’une communauté vivante dans laquelle chacun se sentirait partie prenante de ce qui se fait ou se décide. » Une telle communauté exige qu’on la bâtisse ensemble, que chacun y apporte sa pierre. Et, pour la construire ensemble, il était très vite apparu que la meilleure façon d’y arriver était de se retrouver une fois tous ensemble, autour d’une même table pour réfléchir, concevoir, décider et répartir les rôles. D’où la décision de convoquer tous les paroissiens de notre Unité pastorale à une grande Assemblée pastorale.

La démarche

Le CUP a donc créé en son sein un groupe de travail ad hoc. Celui-ci, composé de huit personnes, a eu pour mandat de mener une réflexion sur la façon la plus optimale d’organiser une Assemblée de tous les paroissiens de notre Unité pastorale.

Assez rapidement, le groupe de travail est arrivé à la conclusion que la meilleure façon de procéder, dans un premier temps, était d’aller à la rencontre des paroissiens, de se mettre à l’écoute de leurs besoins et de leurs attentes.

Le groupe a eu l’intelligence de se faire accompagner par quelqu’un de l’extérieur de l’Unité pastorale Notre-Dame de la Brillaz. Grâce à cette collaboration et à l’inspiration de l’Esprit saint, le groupe de travail a élaboré un questionnaire à l’attention de toutes les personnes vivant dans notre Unité pastorale.

Le questionnaire portait comme titre : « Bâtissons ensemble notre communauté de demain ! Votre avis nous intéresse. »
Il soumettait cinq questions auxquelles
les personnes étaient invitées à répondre :

– Pour vous, à quoi sert l’Eglise ? Quelle est sa mission ?

– Avez-vous vécu un événement positif en lien avec l’Eglise ? Si oui, lequel et pourquoi ?

– Est-ce que vous attendez personnellement quelque chose de l’Eglise ? Si oui lequel ? Si non, pourquoi ?

– Vous sentez-vous personnellement membre à part entière de notre (nos) communauté(s) paroissiale(s) ? Si non, qu’est-ce qui vous empêche de rejoindre cette communauté ?

– Et pour vous, qui est Jésus ?

La démarche devait être celle d’aller vers les gens, à différentes occasions, de discuter avec eux sur la base du questionnaire, de récolter les réponses qui seraient ensuite analysées puis présentées lors de l’Assemblée pastorale afin d’élaborer, tous ensemble, des pistes concrètes pour notre avenir.

Pour atteindre le plus de monde possible, il a également été proposé de mettre le questionnaire en ligne sur le site de l’Unité pastorale et de le déposer dans toutes les églises.

Commencée en juillet 2019, cette dé­marche devait aboutir à la convocation de l’Assemblée pastorale à l’automne 2019 ou au plus tard au début 2020. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de la pandémie de COVID-19, qui a malheureusement perturbé tous les plans et retardé les échéances. Initialement prévue à la fin mai 2020, la remise définitive des questionnaires a été repoussée à la fin septembre 2020 afin de pouvoir obtenir un maximum de questionnaires complétés, la récolte ayant été rendue impossible lors du semi-confinement.

Le résultat / Le rapport

Sur l’ensemble de paroissiens de l’Unité pastorale, cinquante-et-une personnes (seulement) ont répondu aux questionnaires (par des entretiens avec les enquêteurs, par courrier postal ou par courriel).

Un groupe de travail de sept personnes s’est alors occupé d’analyser ces réponses. Nous avons aussi demandé à un membre de notre communauté paroissiale, professeur honoraire à l’Université de Fribourg, de proposer une interprétation du questionnaire. Pour terminer, le groupe de travail du Conseil de l’Unité pastorale s’était adressé à l’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pastorale à la même Université, lui demandant de porter un regard sur toute cette démarche et sur la synthèse des questionnaires qui étaient rentrés.

Le résultat de ce travail se trouve consigné dans un document final que le groupe de travail a remis au Conseil de l’Unité pastorale au printemps 2021 (il peut être consulté et téléchargé sur le site de l’Unité pastorale (www.upndlabrillaz.ch).

Une question s’est alors posée, vu le peu de réponses en retour, de la part des paroissiens (pour rappel cinquante-et-une seulement) : cela valait-il la peine d’aller plus loin ? C’est-à-dire, fallait-il ou non convoquer tous les paroissiens de l’Unité pastorale à une Assemblée pastorale ? Après plusieurs discussions, le Conseil de l’Unité pastorale, durant l’assemblée du 9 juin 2021, a pris la décision, à l’unanimité, d’aller jusqu’au bout de la démarche en convoquant l’Assemblée comme initialement prévu. Cela semblait un devoir par respect pour toutes les personnes qui avaient répondu au questionnaire.

Jésus dit : « Viens, suis-moi. » Pour aller où ?

par Lia Lopez-Polo

Le pape François nous encourage, dans la démarche synodale ouverte le 10 octobre dernier à Rome, à « rêver notre Eglise », à faire fleurir l’espérance. « Rêver notre Eglise », imaginer comment elle pourrait, ou devrait être, c’est ce que nous faisons tous : « Si on faisait ceci… : Il faudra faire cela… »

Pour rêver cette Eglise, dont nous faisons partie par notre baptême, et pour lui faire prendre la forme que nous souhaitons, nous avons besoin de nous parler, de nous dire nos rêves.

Se poser la question « où allons-nous en Eglise, avec l’Eglise » est pertinent et mérite une vraie réflexion. Car en suivant Jésus, nous faisons route ensemble et nous construisons notre communauté. Que désirons-nous pour notre commu­nauté, pour notre Eglise ?

Afin de rêver ensemble en essayant de réaliser nos rêves, nous sommes toutes et tous invités le 2 avril 2022 pour une matinée de partage et de réflexion.

Une personne, extérieure à l’unité pastorale et expérimentée dans le domaine de la modération, viendra nous guider dans nos discussions et nos réflexions.

De plus amples informations vous parviendront dans le prochain numéro de L’Essentiel, et, en temps voulu, également par les feuilles dominicales, les annonces lors des célébrations et sur le site internet de l’Unité pastorale.

Tout est lié

 

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

Toutestlie.catholique.fr est un magazine web édité par la direction de la communication de la Conférence des évêques de France, consacré à l’écologie intégrale. Pourquoi? Pour nous inviter à porter un regard joyeux sur le monde, un regard d’espérance… et nous inviter à agir là où nous sommes avec ce que nous sommes.

Tisser des liens

Regroupés en quatre verbes – constater, enraciner, comprendre et agir –, vous pourrez y découvrir des questionnements, des débats, des initiatives, des actions engagées durablement, des expérimentations reprenant les grands axes de Laudato si’, englobés par une pressante invitation à se convertir. Peu importe que cela jaillisse de l’intérieur ou de l’extérieur de l’Eglise, l’important, c’est d’agir.

On constate bien sûr que l’Eglise et les mouvements religieux sont impliqués, mais aussi le sport, l’éducation, les soins et même la prison!

L’enracinement se fait dans chaque personne, chaque équipe sportive ou professionnelle, dans le monde… où l’important est de partout trouver un équilibre, une complémentarité, être raisonnable pour respecter tout ce qui nous est non pas donné, mais prêté : notre corps, la nature, la vie…

Des scouts à l’enseignement supérieur, en passant par le cinéma, le sport et l’Eglise, tout le monde s’y met pour favoriser la compréhension et la prise de conscience qui invite à l’action.

 

 

L’homme et Dieu de relations en relations

L’homme que nous sommes et que nous rencontrons partout dans notre quotidien, qui est-il ? Il peut paraître étrange que nous devions nous poser cette question, comme si ce qui nous est le proche et le plus intime était aussi ce qui nous est étranger et qu’une des tâches de la vie humaine était de répondre à cette question, de résoudre cette énigme que nous sommes à nous-mêmes.

PAR L’ABBÉ VINCENT LATHION
PHOTOS : DR, L’ABBÉ VINCENT LATHION

L’homme, c’est d’abord un « animal politique », pour reprendre l’expression d’Aristote, – un être social, dirait-on aujourd’hui. A travers cette observation, Aristote met en valeur, sans aucun doute, un trait important et même essentiel de la nature humaine : aucun individu ne peut atteindre sa perfection seul, sans côtoyer ses pairs : nul ne s’éduque ou s’instruit soi-même. Ou, pour le dire de manière positive : il est vital pour l’homme d’interagir avec d’autres personnes pour développer pleinement son intelligence, son amour, et tant d’autres aptitudes sociales et personnelles nécessaires à la vie en société. Prenons d’ailleurs les quelques cas connus d’enfants sauvages, qui illustrent bien, a contrario, cette réalité : par manque de communications et d’échanges sociaux, leurs réflexions et leurs émotions sont restées à l’état brut et complètement en friche. Songeons encore à la terrible et scandaleuse expérience qu’aurait tentée, selon la rumeur, Frédéric II de Hohenstaufen. Souhaitant découvrir la langue originelle de l’humanité, il aurait fait grandir des nouveau-nés dans un isolement relationnel total pour en arriver à constater finalement que, loin de s’exprimer dans la langue d’Adam, ils étaient restés muets, s’ils n’avaient tout simplement pas péri. Ces cas corroborent ainsi les analyses du philosophe grec et manifestent de manière frappante combien les contacts humains sont irremplaçables dans le développement d’un enfant, combien aussi l’apprentissage de la parole est intrinsèquement lié au plein épanouissement de la vie humaine.

Tirant profit des réflexions d’Aristote et les complétant, l’Eglise distingue communément deux types de sociétés : les sociétés parfaites et les sociétés imparfaites. Sont parfaites les sociétés qui disposent de toutes les ressources nécessaires pour guider et conduire leurs membres jusqu’à leur perfection ; sont imparfaites les sociétés qui ne disposent pas en leur sein d’un tel potentiel. Dans la société civile, par exemple, la famille est une société imparfaite, car le foyer familial ne suffit pas pour former en plénitude ses membres (leur culture, leur instruction, leur formation professionnelles, entre autres, passent par l’entremise de la collectivité). En revanche, une nation constitue déjà une société plus parfaite, car elle est composée non seulement de ses cellules familiales, mais encore de multiples institutions (écoles, conservatoires, musées, théâtres) qui assurent le plein accomplissement de ses membres, en particulier son développement culturel et scientifique. Ainsi, d’une manière purement naturelle, l’expérience commune de l’humanité nous présente déjà l’homme comme un être de relations : relations qui s’exercent par des contacts, spécialement par la parole, et relations qui sont appelées à s’étendre au-delà du premier cercle restreint des proches.

L’homme, serait-ce donc cela, un vivant fait pour la société des hommes, fait exclusivement pour la société des hommes ? Non, évidemment, comme le proclame à l’envi le témoignage unanime de toutes les cultures, depuis celles des tribus aborigènes d’Australie jusqu’à celles des sociétés raffinées du Moyen-Orient ancien. Ces contacts, ces relations qui font l’homme être homme doivent aussi être d’un tout autre ordre. L’une d’elles, en effet, à l’approche de Noël, va retenir tout spécialement notre attention : la relation de l’homme à Dieu. De fait, cette relation est présente dans toutes les sociétés à travers le phénomène religieux. Pas de société sans pratique religieuse, fût-elle minoritaire, comme sous nos latitudes. Chaque individu se positionne donc dans le champ des croyances, soit pour les accueillir, soit pour les rejeter. Bon gré mal gré, l’homme ne saurait échapper à la question de sa relation à Dieu.

Cet immense fait du phénomène religieux, comment ne pas le mettre en rapport avec ce que nous révèle la Bible ? Le Nouveau Testament nous parle de la naissance d’un enfant, dont saint Jean dira qu’il est la Parole de Dieu faite chair : le Fils de Dieu est venu parmi nous, pour nous parler de son Père. Il y a donc, selon les paroles de Jésus, une multiplicité au sein même de Dieu, et donc des relations ! Le Père engendre le Fils, lui-même tourné vers le Père, et tous deux s’aiment par l’Esprit Saint. Leur union est si intime qu’ils ne forment qu’un seul Dieu et possèdent la même intelligence et la même volonté. Ainsi, à travers cette relation, se dévoile encore un peu mieux le mystère du Très-Haut et l’image qu’Il a, nous révèle la Genèse, imprimée dans l’homme : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance. » (Gn 1, 26) L’homme, en tant que personne, est donc image de Dieu, et il l’est tout particulièrement lorsqu’il se fait relation, l’exerce en connaissant et en aimant son prochain.

Cette lumière nouvelle que nous apporte déjà la nuit de Noël nous fait donc comprendre que la relation doit jouer un rôle éminent dans notre vie d’homme. Selon ce que nous révèle Jésus, elle n’est pas un simple à-côté : pour être à son image, l’homme doit se mettre en relation avec son Seigneur et avec son prochain. Alors il pourra se laisser pénétrer de l’amour et de la sagesse de Dieu, qui guériront et perfectionneront ses relations avec ses frères.

Telle est la merveille de l’homme : être de relations, il est à l’image de son créateur par sa capacité de connaître et d’aimer ; et ces capacités, une fois touchées par la grâce, lui permettront de se conformer au Christ. Il deviendra alors pour lui-même et pour le monde entier comme une porte ouverte sur le ciel, une source intarissable de bénédiction dans sa relation à Dieu et à son prochain !

Un parcours floral pour l’Avent

TEXTE ET DESSINS PAR BRUNO SARTORETTI

Chaque année, les fleuristes du secteur des Deux-Rives se mettent ensemble pour réfléchir à une mise en œuvre commune pour toutes les paroisses durant le temps de l’Avent et celui du Carême. Ces temps qui nous mènent vers la Vie.

Cette année, après avoir lu les textes bibliques, nous avons retenu l’idée que Dieu nous offre une création nouvelle en venant lui-même s’incarner dans l’humanité.

Le premier dimanche, le Christ nous montre que le monde est appelé à subir des catastrophes climatiques, sismiques, océaniques,… Mais au milieu de tout cela, l’homme est invité à rester fidèle à la Parole, à son Dieu ; et de son côté, Dieu nous donne un germe dans la maison de David. Au milieu du chaos, de la destruction, une petite pousse verte nous donne l’espérance.

Le deuxième dimanche, Jean-Baptiste prophétise, c’est-à-dire qu’il proclame la Parole de Dieu. Et cette parole nous met en route, elle propose de devenir témoin de Dieu en aplanissant les chemins de nos paroles, de nos sms, de nos réseaux sociaux. Nous pouvons aussi abaisser les montagnes de nos indifférences, combler les ravins de nos relations. Préparer le chemin, accueillir la Parole, c’est se convertir à la présence de Dieu.

Le troisième dimanche, le prophète Jean répond aux questions du peuple. Que devons-nous faire ? Et la réponse du Baptiste, écho de la Parole de Dieu, invite à être plutôt qu’à faire. Partage, humilité, patience, non-violence, voilà comment être afin que la Parole soit louange et joie, allégresse et bonheur. Etre révèle le bon grain qui séparé de la paille peut porter les fruits.

Le quatrième dimanche est celui de l’intériorité, celui de l’enfant qui tressaille, celui de l’enfant qui sauve. La terre s’ouvre afin de mettre au monde le Salut, la Paix, le fils de l’Homme. C’est le temps des entrailles, de l’intimité, de la présence. C’est l’Alliance qui se renouvelle, le monde nouveau est en gestation, près à naître. La Parole est gravée dans mon cœur, dans mon corps afin de me faire vivre le Salut.

C’est Noël ! Le monde devient berceau de Dieu. Couché sur la paille, le nouveau germe de David inaugure la présence de Dieu dans les entrailles de l’humanité afin d’y mettre la joie, l’amour et la vérité, chemins d’espérance et de salut. Joyeux Noël !

Joyeux nouveau Monde !

Vers une pluralité des mondes

Elle s’appelle 51 Pegasi b et flotte à quelque 51 années-lumière de la Terre. Cette exoplanète tourne autour d’un autre soleil que le nôtre. Depuis cette découverte, la science astronomique dissimule à peine le rêve de repérer un jour une vie autre que la nôtre. Entretien avec l’un des «découvreurs» de cette exoplanète.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Pouvez-vous expliquer ce qu’on définit par pluralité des mondes ?

Cette notion est née dans le monde grec, chez les philosophes. On se posait déjà la question s’il existait un seul monde dans notre univers ou plusieurs. Elle s’est développée au même moment que l’hypothèse atomiste. En d’autres termes, elle définissait que le plus petit morceau qui garde la nature de la matière s’appelle l’atome. La conséquence directe de cette hypothèse les a amenés à penser que si le monde a été créé à partir d’atomes, alors pourquoi la nature n’en a créé qu’un seul ? Epicure introduit très clairement cette notion dans une longue lettre. Il dit qu’« il doit exister une infinité de mondes dans l’univers » et que « certains doivent avoir des espèces vivantes comme on les connaît, d’autres ne les auront pas ». C’est incroyable, car il faut se rappeler que c’était il y a plus de 2000 ans. Evidemment, la notion de monde n’est pas celle d’une exoplanète.

Quel impact a eu votre découverte en regard de cette question ?

En termes modernes, ma découverte démontre qu’il existe des exoplanètes : des planètes qui tournent autour d’autres étoiles dans la galaxie. Notre Voie Lactée compte deux cents milliards d’étoiles comme le soleil et pour leur immense majorité elles sont entourées de systèmes planétaires. La question est évidemment : combien de ces planètes sont susceptible d’avoir permis la vie ? Ce qui se cache derrière cette interrogation n’est autre que la place de l’homme dans l’univers et celle de la vie.

Le défi plus ambitieux reste bien de trouver de la vie en d’autres endroits de l’univers.

Oui, bien entendu. On analyse les atmosphères planétaires afin de chercher ce que l’on appelle des biomarqueurs. Ce sont des anomalies chimiques qui nous disent que la vie se développe. Cela ouvre sur un questionnement encore plus vaste de l’ordre du « pourquoi sommes-nous là ».

Que pensez-vous de la notion d’ajustement fin de l’univers (fine tuning), souvent mise à contribution par les défenseurs de la thèse spiritualiste du dessein intelligent ?

Imaginons que les choses aient été différentes et que nous ne soyons pas là. On ne se poserait même pas la question. Le fait que nous soyons là et que nous bénéficiions du fait que cela a fonctionné ne nous permet pas de faire des statistiques. De là à dire que cela a été voulu par une puissance supérieure… Nous n’avons aucun élément pour le dire. Il nous faut donc garder une certaine modestie. (En cosmologie, cette notion se trouve à la base du principe anthropique fort, postulant qu’une variation, même infime, de certaines constantes fondamentales, n’aurait pas permis à la vie d’apparaître dans l’univers, ndlr.)

Cela pousse à l’humilité et à l’acceptation que la science ne répond pas à toutes les questions…

A coup sûr ! La science ne répond en effet pas à toutes les questions. Il y a aussi des domaines en dehors de ceux de la science. Imaginez que nous ayons eu cette discussion il y a cinq siècles, basée sur les connaissances que nous avions à ce moment-là. Croire qu’on va répondre à tout me gêne beaucoup. D’ailleurs, il est même heureux que nous ne sachions pas tout, cela entretient la curiosité.

Biographie express

Michel Mayor, né le 12 janvier 1942 est astrophysicien. Il découvre, avec Didier Queloz, la première planète extrasolaire autour d’une étoile, 51 Pegasi b, en 1995. Il obtient avec Didier Queloz le Prix Nobel de physique en 2019 pour cette découverte.

Plusieurs mondes : une hérésie ?

« Contrairement à ce que beaucoup pensent, la chrétienté n’a jamais considéré ce phénomène comme une hérésie », affirme Michel Mayor. Au XIIIe siècle, l’archevêque de Paris, Etienne Tempier, demande l’autorisation au pape Jean XXI qu’il soit enseigné à la Sorbonne l’hypothèse de la pluralité des mondes. « Même au plus haut niveau de l’Eglise, c’était une question qui pouvait être discutée. On peut même dire que l’inverse était blasphématoire, car affirmer que Dieu n’aurait fait qu’un seul monde, c’était postuler son incapacité à en créer d’autres. » On peut aussi citer Albert le Grand, qui affirme que : « La plus belle, la plus exaltante question consiste en l’examen de la possibilité d’autres mondes dans l’univers. »

Pèlerinage d’été «Lourdes autrement»

Juillet 2021

TEXTE ET PHOTOS PAR PHILIPPE VALAX

En raison du Covid, le pèlerinage d’été à Lourdes 2021 n’a pas pu avoir lieu. Mais la commission pastorale a décidé de vivre ce pèlerinage annuel tout en restant en Suisse romande. A Lourdes, lors des pèlerinages, la priorité est donnée aux personnes malades. Le groupe des ados et des jeunes a l’habitude de les rencontrer pour vivre des temps d’animation et les aider dans leurs déplacements.

Nous avons voulu vivre ce même élan ici en Suisse.

Durant cette semaine, nous avons eu la joie de rencontrer des membres de la communauté de l’Arche à Fribourg. Tous les participants sont unanimes (personnes accueillies, assistants, ados, jeunes et accompagnants) pour dire que cette journée a été mémorable.

Au foyer de la Grotte

Arrivés au foyer de la Grotte, nous avons été accueillis dans la communauté par de jolis sourires et plein de super gâteaux. Les assistants nous ont montré un montage vidéo sur l’origine des foyers de l’Arche à Fribourg. Après un échange entre ados /jeunes et personnes accueillies nous avons eu le privilège de visiter la maison. Nous avons été très touchés par la joie que les personnes accueillies avaient de nous dévoiler leur lieu de vie. Chaque porte de chambre est personnalisée : cartes postales, photos de famille, photos de chanteurs, décorations…

Après notre pique-nique dans le jardin du foyer de la Grotte, nous nous sommes tous rendus la chapelle de Notre-Dame des Marches à Broc.

A la rencontre d’un groupe de scouts

Une fois la célébration terminée, nous avons été à la rencontre d’un groupe de scouts installé au bord de la Sarine près de Grandvillard. Pour atteindre leur campement, nous avons dû traverser un champ, franchir un cours d’eau sur deux troncs d’arbre mis en travers et encore marcher en frayant notre passage dans la forêt. Heureusement les scouts ont été de bons guides. Arrivés, ils nous ont présenté leur habitat : dortoirs sur pilotis, salle à manger en rondins, cuisine surélevée en pierre. Benoît (personne accueillie) s’est même exercé à faire un trou avec une tarière sous l’œil expérimenté d’un scout. Quelle joie quand il a réussi à passer au travers du rondin ! Pour le repas, des grillades étaient au menu ainsi que de la bonne polenta cuite dans la marmite au feu de bois, excellent !

Marche aux flambeaux à Grandvillard

Notre journée continue à l’église de Grandvillard. Nous vivons une procession mariale aux flambeaux en marchant d’un pas lent et méditatif jusqu’à la grotte (reproduction de la grotte de Lourdes). En méditant les mystères joyeux et en chantant nous sommes arrivés devant la grotte. Nous sommes saisis par l’atmosphère qui s’en dégage. Puis au revoir et retour à Fribourg.

Après ces moments intenses, j’aimerais remercier les Scouts et toute la communauté de l’Arche de Fribourg pour leur accueil chaleureux et pour nous avoir donné un peu de leur joie de vivre.

« L’Arche Fribourg est membre de la fédération internationale de L’Arche fondée par Jean Vanier. Elle regroupe trois foyers (la Grotte, Béthanie et Grains de Sel) situés au centre de Fribourg. Une trentaine de personnes, dont la moitié ont une déficience intellectuelle, y partagent une vie de type familial, simple et convivial. Les « personnes accueillies », sont le cœur et la raison d’être de la communauté. Elles y trouvent un lieu de vie où elles peuvent se sentir pleinement reconnues et développer un sentiment d’appartenance et de sécurité.
La vie des trois foyers est rythmée par l’activité professionnelle et les loisirs personnels de chacun, ainsi que par les repas pris en commun et les moments de convivialité. Une fois par semaine, une rencontre entre tous les habitants permet d’organiser la vie du foyer, de partager les nouvelles et de veiller à l’accompagnement des personnes accueillies.

Témoignage d’une jeune animatrice après la rencontre avec la communauté
Adeline Meuwly

La découverte et la rencontre avec les personnes de la communauté de l’Arche m’a fait prendre conscience que je pouvais accueillir ma différence comme un don.
J’ai remarqué, dans mon quotidien que les personnes différentes étaient parfois trop vite jugées, soit par leur apparence ou soit par leur façon d’être.
Je me suis sentie depuis l’enfance toujours un peu différente. Les enfants de mon âge me l’ont bien fait sentir. J’avais l’impression de ne pas être une fille « normale ». Pourquoi ce rejet ? Maintenant je comprends un peu mieux. J’étais simplement différente, avec des intérêts autres que la plupart de mes camarades. Aujourd’hui j’ai 18 ans. Je suis une mécanicienne sur voiture, je joue de la flûte, du piano, je chante, j’aime prier et me confier à la Vierge Marie.
Pour moi cette différence est devenue une force, alors osons la différence, elle est une richesse !
Merci pour cette belle journée vécue avec vous.
Adeline

Sans Dieu, la raison me perd

TEXTE ET PHOTO PAR ELSA WACK

Mon père Marc était un scientifique athée et membre de l’Union rationaliste.

Déjà quand j’étais assez jeune, nous nous heurtions à chaque fois que nous conversions sur la religion. C’était un dialogue de sourds. D’ailleurs, il est devenu sourd et ce sera peut-être aussi mon cas.

L’Union rationaliste publia «Légendes juives et chrétiennes », que mes parents achetèrent avec enthousiasme. Mais il n’y avait pas moyen de les lire: elles étaient bardées de commentaires historiques, de remises en contexte partisanes, d’une érudition ou pseudoérudition qui sapait toute possibilité de se plonger dans les récits.

Une légende a toujours un caractère sacré. Si on y réfléchit, c’est peut-être même le cas des textes de fiction en général. Seules les personnes un peu influençables («hypnotisables», diront certains), réussissent à s’identifier à leurs personnages sortis d’on ne sait quelle réalité de l’âme.

Mon père lisait peu de littérature. Pas le temps, sans doute. Il était chimiste, musicien et devait nourrir ses quatre enfants.

A propos de la méthode expérimentale, il nous parlait parfois de l’invention qu’il avait faite un peu par hasard, après s’être rendu compte que les hypothèses que lui dictait son imagination ne se confirmaient pas.

Son opinion des religions et des ésotérismes de tout poil se résumait probablement au refrain de Georges Brassens:

« Je ne crois pas un mot
de toutes ces histoires. »

Pourtant, il aimait visiter les églises. Pour moi, c’était une sorte de sacrilège : je m’y sentais mal à l’aise. Il a fallu que je me convertisse pour ne plus me sentir comme une intruse dans une église.

Son propre père Théophile était beaucoup plus mystique que lui. A l’enterrement de Théo, Marc a dit : « Nous n’avions pas les mêmes idées, mais il m’a toujours témoigné de l’affection. »

Si seulement science et religion pouvaient toujours se comprendre ainsi par le cœur !

Croire n’est pas savoir. Le scientifique expérimente, le croyant témoigne.

Nous sommes des témoins de petits bouts de choses : le grand tout divin nous échappera toujours et il est aussi vain de vouloir prouver l’existence de Dieu que son inexistence. Dialogue de sourds. Pourquoi chercher à expliquer ? C’est impossible.

Mon père m’a donné tant d’amour que la confiance que j’ai envers Dieu le Père souffre un peu de la comparaison ; la rançon du bonheur – sauf quand je considère que l’amour de mon père était peut-être une émanation de l’amour de Dieu.

***

La traduction de chansons est mon dada. Pour dire adieu à
L’Essentiel, dans lequel je n’écrirai plus, permettez-moi de publier ici une adaptation maison d’un chant choral de nos amis luthériens (Psaume 37, 5) :

Inspiré de « Befiehl du deine Wege »

(Paul Gerhardt, J.-S. Bach)

Quand tout te désenchante,
Confie ton cœur enfin
Au Dieu bon qui oriente
Là-haut le ciel sans fin
Les astres au bord du vide
Les nuages et les vents
Sur leur voie il les guide
Il te conduira en avant

Et en écho aux scandales de pédophilie, j’ai envie de détourner la Chanson de Gavroche:

Suis tombé dans le vide,
La faute à André Gide,
Au fond du caniveau,
La faute à Jean Cocteau

(Original de Victor Hugo : Je suis tombé par terre / C’est la faute à
Voltaire / Le nez dans le ruisseau / C’est la faute à Rousseau
)

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp