Les JB3, toute une aventure…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), septembre 2021

Le samedi 19 juin dernier a eu lieu la remise des diplômes JB3 à l’église de Plan-Conthey. Ce fut l’occasion de clôturer en beauté la partie théorique de cette toute belle formation de deux ans. Mais en fait, c’est quoi des JB ?

PAR KILLIAN BIANCHI, JB3 | PHOTO : PYP

Les JB, ce sont des Jeunes Bénévoles en Eglise, engagés dans leurs paroisses ou plus généralement dans le diocèse ; des jeunes missionnaires envoyés évangéliser nos églises ; des jeunes de tout horizon et de toute culture qui ne cherchent qu’une seule chose : vivre la Foi avec les autres.

Le concept des JB est séparé par catégorie d’âge :

  • JB Start: Dès la 8H, il est possible de commencer à s’engager en s’initiant à l’animation de groupe;
  • JB 1: Dès 13 ans, les outils d’animation d’un petit groupe;
  • JB 2: Dès 16 ans, développement des compétences personnelles propres à chacun et travail sur la Bible. En plus, apprentissage de comment animer une messe, un temps de prière, un camp, etc. et sensibilisation à ce que veut dire le fait d’avoir la responsabilité d’un groupe.

Le parcours de formation 3, proposé dès 18 ans, est riche en discussion, en réflexion et en partage. L’apprentissage à la lecture de la Bible, la théologie et les journées thématiques sont au cœur de ce qui est proposé. Avec les JB3, nous clôturerons ces deux ans d’ici à la fin de cette année avec la création et la réalisation d’un projet personnel paroissial ou diocésain. Il peut s’agir par exemple de créer une application ludique de questions/réponses sur des thématiques chrétiennes, d’organiser une soirée-jeunes en paroisse, etc.

Au-delà des riches journées vécues par chacun de nous cinq, les JB3, ce sont surtout de belles amitiés qui se sont construites et un esprit fraternel qui a été présent dès le début.

Il ne reste qu’à dire une seule chose : MERCI ! Merci à nos cinq référents qui, tout au long de notre parcours, nous ont accompagnés, aidés et épaulés. Sans eux, l’aventure JB n’aurait pas pu exister.

Pour terminer, comment parler des JB sans parler de Dieu, Lui qui a été, est et restera toujours présent dans nos cœurs. Il est notre Guide, notre Lumière sur le chemin de la Vie et surtout Celui pour qui nous avons voulu nous engager. Prions pour que toujours plus de jeunes puissent faire l’expérience de Dieu au travers de cette formation, lieu de départ propice au chemin de Foi.

Que vive encore longtemps l’âme des JB ! AMEN.

N.B. : le site www.tasoulafoi.ch donne encore plus d’informations sur ce que sont les JB et comment s’y inscrire.

Lourdes autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), septembre 2021

Du 19 au 23 juillet 2021, une vingtaine de jeunes se sont retrouvés à Saint-Maurice pour vivre le pèlerinage de « Lourdes autrement ».

PAR JUSTINE BAGNOUD ET AUDE MUDRY
PHOTOS : JUSTINE BAGNOUD ET AUDE MUDRY

Les « Jeunes de Lourdes » ont débuté cette semaine par un temps d’accueil puis ont animé la messe d’ouverture qui était retrans-mise en direct sur internet. Le lendemain, nous avons écouté les témoignages de membres du groupe afin de partager des mo-ments de vie. Après un bon repas, nous sommes allés à l’institut « La Castalie » pour célébrer la messe. Nous avons pu également chanter avec les résidents et, dans un second temps, nous avons partagé les délicieux gâteaux préparés par leurs soins. La journée du mardi s’est terminée par une veillée de prière.

Mercredi nous nous sommes rendus, avec le groupe des ados, à Fribourg pour vivre notre journée avec une communauté de « L’Arche ». Durant l’après-midi, tout le groupe, rejoint par quelques pèlerins, a célébré la messe à Notre-Dame des Marches. Ensuite, les scouts d’Europe nous ont accueillis, ados, jeunes et résidents, et nous ont fait découvrir leur quotidien. Cette belle journée s’est clôturée par une procession aux flambeaux jusqu’à la grotte à Grandvillard, réplique de celle de Lourdes.

Cet article est écrit alors que nous avons déjà vécu des rencontres enrichissantes et des moments émouvants, et pourtant nous ne sommes qu’à la moitié de notre semaine.

Nous remercions les instituts et les scouts d’Europe pour leur ac-cueil chaleureux, l’internat de Saint-Maurice pour avoir été notre foyer, la commune de Lens pour nous avoir fourni des masques, et tous les autres qui permettent qu’une telle semaine prenne vie.

Nous espérons nous retrouver l’année prochaine, du 18 au 23 juillet 2022, pour vivre le pèlerinage à Lourdes.

Les servants de messe du canton en rallye dans les rues du vieux Fribourg

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Protais (FR), septembre 2021

Quelque 300 servant-e-s de messe, venus de tout le canton, ont convergé le 12 juin 2021, vers Fribourg pour une grande journée de rallye dans les églises et les rues de la Basse-Ville. L’ambiance était au beau fixe pour cette journée estivale, achevée par la célébration de la messe dans les jardins de la commanderie de Saint-Jean.

PAR CATH.CH/MP | PHOTO : CHRISTINE ANDREY

« D’habitude on ne se rencontre pas au-delà de la paroisse, note Adélaïde, de Belfaux. Là j’ai pu rencontrer plein de copains ». Pour Fabiana c’était une journée cool : « On a beaucoup marché, on s’est amusé.
On a appris plein de trucs et on était avec Jésus. »

La malle au trésor

Arrivés à la Commanderie de Saint-Jean, après leur périple dans les églises et autour des fontaines de la cité médiévale, les enfants découvrent une malle. Une fois libéré de ses cadenas et de ses chaînes, le coffre au
trésor, dont il a fallu ramener la clef, livre son contenu. Il est plein de petites boîtes en carton en forme de cœur. Une pour chacun.

Dieu a-t-il besoin de nous?

« Dieu a-t-il besoin de nous ? » interroge Mgr Morerod, lors de la messe de ce rassemblement. Oui, pour parler de lui ! Jésus aime tout le monde, mais les gens ne le savent pas toujours. Osons le leur dire. Si un camarade te demande ce que tu as fait dimanche, tu peux lui répondre j’ai servi la messe, c’était super. »

Beau succès pour une première

Gérard Dévaud, responsable de la journée, se félicite de ce succès pour une première. A refaire ? Sans doute mais plutôt tous les deux ou trois ans.

Jeux, jeunes et humour – septembre 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi mange-t-on de la tarteaux pruneaux au Jeûne fédéral ?
Le 3e dimanche de septembre, la Suisse est en fête. Catholiques et protestants célèbrent le Jeûne fédéral : toute la population est invitée à remercier Dieu pour les bienfaits accordés à notre pays et à prier pour les défis à relever. Autrefois, comme les gens passaient la plus grande partie de la journée à l’église, ils n’avaient pas le temps de cuisiner un vrai repas et grignotaient une tarte préparée la veille à base de pruneaux, fruits qu’on récolte à cette période.

par Pascal Ortelli

Humour

C’est un gars qui est malade et qui va voir son docteur. Alors qu’il patiente dans la salle d’attente, il voit sortir une religieuse de la salle de consultation. Elle a l’air effondrée et hagarde. Lorsque le docteur le fait rentrer, le gars lui demande :

– Je viens de voir sortir une religieuse de chez vous… Elle avait l’air vraiment mal en point. Je n’ai jamais vu quelqu’un avec une si mauvaise mine ! Le doc lui répond : 

– Ah oui ! Je venais de lui dire qu’elle était enceinte. 

– C’est pas vrai ?

– Non, bien sûr que non, elle n’est pas enceinte, mais ça lui a guéri son hoquet !

par Calixte Dubosson

Via Jacobi: Lausanne – Saint-Prex

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Saint-Prex, le long du Léman à la découverte d’églises romanes.

Départ depuis la gare de Lausanne, 4h40 aller simple, 19,5 km

1. Depuis la gare CFF, prenez le métro jusqu’à Ouchy. Longez les quais jusqu’à la Maladière.

2. Traversez le parc archéologique pour rejoindre la plage de Vidy. Ne manquez pas d’observer le panneau indicateur, haut lieu symbolique : vous êtes en effet au point de croisement de la Via Jacobi avec la Via Francigena !

3. Empruntez le petit pont sur la Chamberonne pour rejoindre les quartiers résidentiels de Saint-Sulpice. Ne manquez pas de vous désaltérer au restaurant du Débarcadère juste à côté du temple.

4. La suite du chemin en direction de Préverenges, toujours au fil de l’eau, offre de superbes points de vue, entre réserves pour les oiseaux et espaces pour la baignade. Vous traverserez la Venoge, rivière célébrée par le poète vaudois Jean Villard Gilles.

5. A Morges, Cité de la tulipe, ne manquez pas de vous prélasser dans le parc ombragé avant de continuer vers Saint-Prex par le Sentier de la truite.

6. Après Tolochenaz, remontez le Boiron et prenez à gauche le long des voies pour rejoindre le bourg.

Le retour se fait aisément en train. Attention, de nombreux tronçons le long du lac sont interdits aux vélos.

Curiosité

Le temple de Saint-Sulpice, église romane construite au XIe siècle et flanquée d’un prieuré qui dépendait de l’abbaye d’Aulps en Haute-Savoie et de Molesmes.

Coup de cœur

Le bourg de Saint-Prex et la tour de l’horloge, dominés au-dessus par une autre église romane dans laquelle repose le corps de saint Protais ou Prex (640-699), évêque de Lausanne et constructeur de la cathédrale, qui donna son nom à la localité.

En librairie – septembre 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Les entretiens de l’Aube
Georges Haldas

« L’aube, pour moi, ce n’est pas simplement le lever du jour… C’est tout ce qui participe du commencement : l’aube, l’enfance, la graine… C’est un mode d’appréhender le monde, de le surprendre dans sa nouveauté, sa fantastique nouveauté à travers la répétition quotidienne. » Magnifiques entretiens avec l’écrivain Georges Haldas, empreints de fraîcheur et de poésie, qui sont l’occasion d’évoquer le travail d’écriture, la mémoire, la foi, le corps, tout ce qui constitue en somme un être humain sensible.

Labor et Fides

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Vous avez dit Providence ?
Pierre Aguila

« On voit la providence partout ou nulle part ! » Oui, mais alors comment discerner ce qui vient de Dieu et ce en quoi il n’est pour rien ? Comment distinguer les coïncidences fortuites de ces « clins-Dieu » que nous semblons parfois entrevoir ? Et si Dieu intervient dans notre vie, sommes-nous vraiment libres ? Peut-on coopérer à sa volonté sans être des marionnettes soumises à son bon vouloir ? Enfin, comment percevoir l’action de Dieu dans nos vies lorsque nous sommes dans l’épreuve ? Se pourrait-il qu’il nous ait oubliés ? Comment comprendre son silence ? Toutes ces questions, le Père Pierre Aguila les a prises en compte et il nous donne des critères sûrs pour appréhender la providence de Dieu dans notre vie. 

Artège

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Ferme les yeux, ouvre ton cœur
Dominique Pérot-Poussielgue

Voici un merveilleux livre-CD pour faire découvrir aux enfants la méditation chrétienne : celle qui consiste à descendre au fond de son cœur pour y rencontrer Dieu. Douze méditations guidées sont proposées : l’enfant, après s’être plongé dans un moment fort de la vie d’un saint dont l’ambiance est rendue palpable par des bruitages, est invité à intérioriser ce qui l’a marqué puis à prier avec des mots simples. Magnifiquement illustrées et mises en musique, lues par les voix apaisantes de deux comédiens de talent, ces méditations sont un moyen sûr d’initier les enfants à la prière, tout en douceur ! Une contribution bienvenue dans un monde où l’on fait vivre aux enfants des « moments magiques » certainement bénéfiques mais sans cette ouverture à Dieu que permet la prière.

Mame

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Les derniers seront les premiers et vice versa
Adrien Louandre

Adrien Louandre, 25 ans, né dans une famille modeste de militants communistes, raconte son parcours de conversion à l’adolescence, et les années qui ont suivi. Il décrit comment sa foi se construit en conciliant ses engagements pour l’écologie et la justice sociale, le tout sur fond de pardon et de dialogue. Les derniers seront les premiers nous plonge dans ce récit étonnant où s’entremêlent les méditations des grands saints, les réflexions d’économistes et de philosophes.

Première Partie

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Moins pour plus?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), septembre 2021

PAR L’ABBÉ ALEXANDRE BARRAS, CURÉ DE CRANS-MONTANA
ILLUSTRATIONS : KIEFFER

Un matin, j’étais assis au bord de mon lit et je contemplais mon armoire à habits ouverte. Les étagères étaient bien remplies de vêtements. Je pris la décision d’y regarder d’un peu plus près. A ma grande surprise plusieurs éléments ne dataient pas d’aujourd’hui… De plus, la taille de certains éléments ne correspondait plus avec les quelques grammes supplémentaires d’aujourd’hui… Ni une ni deux, armé d’un sac poubelle et d’un sac pour le recyclage me voici paré pour le grand tri. A la fin du labeur, et à mon grand étonnement, je constatais un éclaircissement dans l’armoire. J’avais entassé et gardé tant de choses inutiles ou inutilisables depuis si longtemps. Vint à mon esprit cette réflexion sur la course effrénée à l’achat et au besoin de toujours plus alors que ce grand vide me procurait une joie. D’abord de nettoyer les lieux, mais aussi de faire plaisir en donnant mes habits que je ne mettais plus et qui auront certainement fait des heureux. Aussi parce que se déposséder c’est se libérer d’entraves, qu’elles soient matérielles, humaines ou spirituelles.

Souvent, dans nos vies, nous « entassons » dans nos mémoires des soucis inutiles ou fabriqués, des mauvais souvenirs ressassés voire de vieilles querelles dont on ne sait plus bien qui, quoi, comment mais il ne faut surtout pas les oublier… Le Seigneur nous invite, sans cesse, à nous déposséder de tout ce qui nous empêche de le rencontrer et de rencontrer les autres. En « lâchant » les amarres, nous permettons à Jésus de nous emmener au loin, dans le calme, la paix et la vraie joie. Regardons nos frères et soeurs pauvres, combien ils sont généreux, attentionnés, joyeux. Ils n’ont presque rien mais ils donnent tout. Quel bel exemple de renoncement, certes pas voulu mais vécu avec courage et abnégation.

Rappelons-nous que, lorsque l’heure viendra de partir vers le Père, nous n’emporterons rien de matériel, mais seulement la vérité que nous aurons découverte et l’amour que nous aurons semé, partagé, accueilli.

Alors oui, beaucoup moins pour beaucoup plus !

Des personnes de notre secteur témoignent sur leur vécu durant la période du confinement

Petite escapade à Prabé (sur les hauts de la commune de Savièse) au-dessus d’une mer de brouillard qui plonge le Valais dans l’obscurité.

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), septembre 2021

En lien avec le thème de ce numéro, l’équipe de rédaction a demandé à des personnes de notre secteur de nous partager les points positifs et les enrichissements suscités par le COVID et la situation du confinement.

Riddes 

Propos recueillis par Jean-Christophe Crettenand auprès de Michaël, 39 ans

Force est d’avouer que le COVID ne m’a pas, de manière globale, apporté beaucoup de choses positives ni d’enrichissement. Le seul point positif que je pourrais citer serait le fait que, côté professionnel, on ait mis en place un système de travail par équipe. Ainsi, durant la première vague, je travaillais tous les jours de 6h à 14h ce qui m’a permis de profiter de mes après-midi. La vie associative dans laquelle je trouve énormément de plaisir à m’engager (football, CVAV, …) ayant été mise totalement en berne, j’ai découvert de nouveaux passe-temps tels que la marche ou encore le bricolage.

Distanciation sociale, arrêt des loisirs, méfiance… Je pense que le COVID a brisé beaucoup de choses et beaucoup de gens. Cette pandémie nous montre que l’on n’est jamais totalement à l’abri, tant au niveau social, professionnel, que sanitaire…

Saxon

Par Geneviève Thurre 

Covid plus pour moins 

Qu’est-ce que la période COVID vous a amené de positif ? J’ai posé cette question à plusieurs paroissiens : une jeune, un indépendant engagé en politique, une employée. La réponse est rapide et pour tous, elle dit en substance ceci : du souci, plus d’emm… ! Alors, est-ce qu’au fond, le fait de devoir réduire nos activités nous a fait du bien ? La question choisie par votre magazine paroissial n’est-elle pas naïve, voire hors réalité ? Pour ma part, j’ai été peu impactée par la pandémie. J’ai subi ce que j’appellerai des « tracasseries ». Je suis donc chanceuse. Pourtant, un des seuls points positifs que je retiendrai de cette période, c’est d’avoir trouvé une nouvelle formule pour Noël, qui a fait plaisir à toute la famille. Je pense que le lien social, entretenu à travers ma vie professionnelle et mes activités de loisir, est indispensable à mon bonheur. De même pour ma spiritualité, au demeurant intime, j’ai besoin de la communauté pour la rendre belle, vivante. 

Fully 

Propos recueillis par Alessandra Arlettaz  

Rencontre avec Léonard Dorsaz, quarantenaire marié, père de trois grands enfants, actif dans plusieurs comités

Avant le Covid j’avançais la tête dans le guidon, sans vraiment remettre en question la quantité, le sens et la qualité de mes engagements.

Pendant ce temps de crise sanitaire, la maison est devenue plus qu’un lieu de passage. Cette période m’a permis d’avoir de vrais temps de partage avec mes enfants et leurs amis, de vivifier la vie de famille et de couple, de revenir à l’essentiel. Avec mon épouse, nous avons pu accompagner nos jeunes qui, avec cette pandémie, perdaient leurs repères.

L’engagement musical a lui aussi pris un sens nouveau. Durant le semi-confinement, en famille, nous avons plusieurs fois joué pour nos aînés dans leurs jardins ou dans la cour du home. Aller partager ma passion auprès de personnes qui sont trop souvent délaissées a donné un sens profond à ma passion pour la musique.

Dorénavant, je ne vais pas forcément arrêter mes différentes activités. Cependant, je désire mettre davantage d’énergie et de temps dans celles qui ont du sens, être au service des personnes qui ont besoin, non plus faire des activités juste pour mon plaisir personnel.

Saillon

Propos recueillis par Laurence Buchard 

Rencontre avec Damien 

Quel enrichissement le COVID a-t-il suscité avec le moins d’activité ?

Le COVID a engendré un stop assez brutal de toutes les activités. Pour ma part, la saison de football a été interrompue et la reprise était incertaine. Au début ce fut un peu déconcertant et puis gentiment on s’y habitue. On s’entraîne seul, on passe plus de temps en famille. On s’est retrouvé tout à coup les cinq ensemble à table, ce qui était rare auparavant. Et finalement, on s’est également habitué à cette nouvelle situation et ça n’est pas si mal.

Quel côté positif gardez-vous de cette situation particulière ?

Le positif est qu’on relativise beaucoup plus qu’auparavant. Le fait de voir plus la famille était aussi bien. On a partagé beaucoup de moments ensemble. Je garderai donc avant tout cet aspect-là de cette crise.

Qu’est-ce qui a été changé pour une vie meilleure ?

Je ne vais rien changer de spécial mais j’aurais peut-être pris conscience de l’importance du temps passé en famille et aussi celui passé avec les amis car on n’a pas pu se voir beaucoup durant cette période. Dorénavant, je tâcherai à garder du temps pour eux.

Quelle redécouverte ?

J’ai redécouvert un peu de calme. Avant la crise, j’étais tout le temps à 100%, à faire mille choses par-ci par-là. Avec la crise, je suis resté à la maison et ai pu faire d’autres activités, prendre plus de temps pour moi et ma famille. 

Leytron 

Texte par Véronique Denis 

Ce que je retiens du confinement

Je me revois encore devant mon ordinateur, en train d’écouter la conférence de presse du Conseil fédéral. Le ton grave et solennel des conseillers fédéraux restera longtemps gravé dans ma mémoire. 

Ensuite, après avoir contacté les enfants et les parents de la confirmation qui devaient se rencontrer le lendemain, je me suis dit que j’allais avoir du temps pour moi : marche en plein air, mise en ordre de la maison, du bureau, lecture, détente… 

Je me suis rendu compte que ce temps offert gratuitement était une chance pour faire le point sur ma vie, mes engagements. Au lieu de courir de rendez-vous en rendez-vous, j’avais le temps pour réfléchir, me poser et poser un regard neuf sur les événements qui se déroulaient, en toute tranquillité. 

Les relations sociales en direct ont été coupées. Mais au niveau de l’équipe pastorale, nous avons su réagir : nous sommes devenus des « pros des vidéos-conférences, des messages WhatsApp » avec les enfants et parents de la catéchèse : autant de moyens qui ont permis de rester en contact, au-delà des distances et des interdictions en tout genre. Mais rien ne remplace les rencontres en « présentiel ». 

En conclusion, je dirais que ce temps du COVID m’a fait découvrir l’importance du temps. Mais je dois bien admettre que le rythme de la vie a tendance à s’accélérer. Il m’est difficile de ne pas me laisser entraîner dans le flot des activités qui s’enchaînent au quotidien. Mais le souvenir du COVID me titille toujours et m’invite à me poser et à prendre le temps pour la rencontre toute simple avec ma famille, mes amis… et avec Dieu ! 

Visages de notre UP

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Protais (FR), septembre 2021

Par Lucienne Broillet-Page
Photos : lbp

1. Présentez-vous en quelques mots…
Maya : Maya Heimoz, étudiante au collège de Gambach en 4e année, option biologie-chimie.

2. Quel est votre engagement sur notre Unité pastorale ?
Maya : Je me suis engagée en tant que lectrice à la messe du dimanche à Rossens, après avoir été servante de messe depuis ma première communion.

3. Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter cette tâche dans votre paroisse ?
Maya : Ma famille est bien engagée dans la paroisse, maman est sacristine, pour moi c’était logique de continuer mon service d’une autre façon après les servants de messe. De la même façon, ça permet de faire quelque chose durant la messe, on est plus motivé à y aller. 
On peut ainsi mettre sa pierre à l’édifice.

4. Quel est votre meilleur souvenir dans cette activité ? 
Maya : Quand j’étais toute petite, vers 9-10 ans, j’ai failli me brûler les cheveux à un cierge alors que je servais lors d’un enterrement…

5. Qu’est-ce que cette activité vous apporte ?
Maya : Cette activité me permet d’approfondir et de m’intéresser aux textes du dimanche, ce qui me fait mieux retenir les paroles inspirantes de la Bible lues.
Et aussi de mieux ensuite le faire comprendre. ça me donne
une occasion de transmettre vraiment quelque chose.

6. Pour vous aujourd’hui, l’Eglise devrait être…
Maya : … un lieu de tolérance, sans jugement, où chacun
a sa place. La bienveillance devrait être toujours présente.

1. Présentez-vous en quelques mots…
Lydia : Lydia Jaquier, étudiante au collège Saint Michel en 4e année, option biologie-chimie.

2. Quel est votre engagement sur notre Unité pastorale ?
Lydia : Je me suis engagée en tant que lectrice à la messe du dimanche à Rossens, après avoir été servante de messes depuis ma première communion.

3. Qu’est-ce qui vous a motivée à accepter cette tâche dans votre paroisse ?
Lydia : C’est pour rester active dans ma paroisse, pour changer un peu, je devenais trop grande pour servir la messe.

4. Quel est votre meilleur souvenir dans cette activité ? 
Lydia : L’encens me faisait toujours rire, un peu comme un gaz hilarant. Et il y a beaucoup de réactions lorsque nous le faisons brûler, certains n’aiment pas du tout ça, surtout les enfants, et c’est assez drôle !

5. Qu’est-ce que cette activité vous apporte ?
Lydia : J’adore le théâtre, et j’ai vu que certains lecteurs pouvaient rendre les textes plus vivants, plus intéressants, et j’ai eu envie de faire la même chose. J’aime beaucoup faire passer les émotions et les histoires vécues dans la Parole de Dieu. 

6. Pour vous aujourd’hui, l’Eglise devrait être…
Lydia : … un endroit de rencontre pour toutes les générations, pas seulement pour les personnes âgées. J’aimerais voir plus de jeunes de mon âge !

Le Serv’camp, la belle aventure

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), septembre 2021

Organisé la première fois en été 2002 par les prêtres Joseph Voutaz et Etienne Catzéflis, le Serv’Camp représente un encouragement et une reconnaissance aux servants de messe des paroisses du secteur.

PAR PATRICIA BARRAS, CATÉCHISTE-ANIMATRICE DES 19 DERNIERS CAMPS
PHOTOS : DR

Cette belle aventure commence avec 70 jeunes et une dizaine d’animateurs. Durant ces 19 ans, une cinquantaine d’animateurs, jeunes et moins jeunes, se sont succédés au fil des années pour la semaine, et environ 500 jeunes ont profité de ces magnifiques moments de partage et de prières. Accompagnés également, à tour de rôle, par les prêtres Joseph Voutaz, Etienne Catzéflis, Jean-Pascal Genoud et Pablo Pico, nous collaborions aussi avec la communauté de l’hospice.

Chaque camp se déclinait autour d’un thème. Le matin était réservé aux ateliers catéchétiques : des ateliers tournants permettaient aux servants de messe d’approfondir leur foi et leurs connaissances. La messe était célébrée chaque jour, soit à la chapelle de l’hospice, soit en plein air, là où nous nous trouvions. Le répertoire de chants était vaste et, à défaut de chanter toujours juste, nous y mettions tout notre coeur.

Je repense avec émotion aux belles nuits d’adoration, quand les enfants, qui dormaient, étaient réveillés en douceur pour se rendre en silence à la chapelle, en pyjama et avec leur duvet. Le Saint Sacrement les y attendait. Ces moments exceptionnels restent gravés en nous.

Les journées à l’extérieur, dans de ce magnifique site du col, et la traditionnelle sortie du mercredi : une balade en car aux Iles Boromées, à Milan, à Swissminiatur à Melide, à Locarno, à Orta et bien d’autres. Ces balades étaient, bien sûr, ponctuées par le traditionnel moment des « gelati ».

Les animations : jeux de piste, loto, bricolage, soirée film ou contes. Nous avons même eu la chance d’accueillir le clown Gabidou.

Préparation de nos fameux tee-shirts en batik aux différentes couleurs des équipes, que les jeunes avaient beaucoup de plaisir à porter et à ramener à la maison.

Depuis quelques années, les servants de messe sont de plus en plus rares. Nous avons alors décidé d’accueillir au camp tous les jeunes du secteur et d’ailleurs. Malheureusement, le Covid et notre temps toujours plus chargé ont été plus forts que l’enthousiasme. Le camp de cette année, qui devait être le vingtième, n’a pas eu lieu par manque d’inscriptions.

Un 20ème camp en l’an 2022 ?
La question est posée et la réponse plane encore dans l’air. Dans cette attente, je tiens à remercier toutes les personnes qui se sont engagées auprès des jeunes durant ces années pour que ces merveilleux moments passés ensemble puissent rejaillir dans nos vies, notre entourage et notre secteur et que chacun garde en son coeur cette aventure comme un cadeau.

Un pas vers le désencombrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), septembre 2021

PAR STÉPHANIE WALPEN

PHOTO : RAPHAEL DELALOYE

L’art du désencombrement, la méthode Marie Kondo, le minimalisme, la thérapie par le vide… Tant de mots pour définir des méthodes psychologiques très à la mode dans notre monde occidental consumériste et avide de possessions en tout genre.

On pourrait penser que la recherche de « l’allègement » est récente.

Et pourtant ! Depuis tant de siècles, sages de toutes religions et spiritualités, moniales et moines, ont fait ce choix radical de se détacher et de s’appauvrir pour offrir une place à l’Essentiel.

Jésus ne ménage pas l’homme sage, respectueux des commandements, qui lui demande ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle en héritage. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Marc 10, 21)

Par ces paroles, Jésus lui a offert une méthode toute simple de mieux-être, de bonheur. Il lui a donné la clé d’un vrai chemin de Vie.

Mais qu’il est dur ce chemin pour cet homme de l’Evangile et pour nous tous, femmes et hommes de tous temps ! Si notre conscience ou notre foi nous invitent à faire ce choix, si notre cœur goûte déjà aux bienfaits d’une telle décision, notre éducation, nos peurs, les conseils de nos proches, notre besoin d’être rassurés nous emprisonnent et nous empêchent de nous lancer en toute confiance sur ce Chemin de Vie.

Nos attaches sont si nombreuses : argent, biens matériels, certitudes, orgueil, agendas trop remplis, sollicitations infinies, réseaux sociaux chronophages…

Il ne s’agit pas de nous débarrasser du jour au lendemain de tout ce qui nous encombre. La tâche serait trop ardue. Et si vous me ressemblez, après deux jours, les bonnes résolutions se seraient déjà envolées. Mais je vois en ce début d’année pastorale et scolaire, l’occasion de faire un choix, un petit pas vers ce désencombrement bienfaisant que Dieu ne manquera pas de combler de ses bénédictions.

Belle année pastorale désencombrée et lumineuse à tous !

Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), juillet-août 2021

La présidente de paroisse de Cressier nous raconte en exclusivité ses magnifiques parcours pédestres…

TEXTE PAR ASTRID MULLER | PHOTO : DR

Avec mon amie Prisca, co-autrice de ce texte, nous avions déjà l’envie de parcourir ce chemin vers Saint-Jacques depuis de nombreuses années. Les raisons
ont été multiples tout en sachant que la principale était de dire humblement MERCI.

Nos vies professionnelles et familiales nous proposaient un voyage par étapes.

Parées de notre Credencial encore vierge et d’un sac à dos d’environ 9 kg, le 27 juin 2005, notre tout premier jour débute par une prière à la Cathédrale Saint-Pierre à Genève, le cœur en fête, la tête libre et heureuses de ce partage futur. Notre chemin peut commencer…

Les premiers kilomètres sous un soleil de plomb et un sac de plus en plus lourd ne nous découragent pas, même si le balisage des coquilles Saint-Jacques n’est pas au top. Entre les montées et les descentes, nos muscles n’ont pas le temps de se relâcher. Une moyenne journalière de 20 km encourage notre dos à supporter le poids du sac qui, parfois plus léger, semble être porté par saint Jacques lui-même ! Une allergie sournoise contractée par mon amie nous oblige à écourter notre séjour. On s’arrête à regret à Seyssel !

2e étape du 5 au 9 juin 2006 (Culoz – Grand-Lemps) : le sac s’est allégé de
2 kg et les parcours journaliers restent aux environs de 20 km. Dans mon journal j’écris « on s’améliore au niveau du paquetage mais géographiquement ce n’est pas encore ça (!) 4 km de détour… la rumeur sur les femmes est confirmée ! ». Le vent souffle mais le soleil est avec nous. La nature est magnifique, le chant des oiseaux nous accompagne… Les journées s’alternent entre soleil de plomb et pluie battante… parfois en fin de journée notre sac à dos semble avoir ramassé autant de kilos que nos jambes de kilomètres… !

Notre rythme de marche nous permet de jouir de ces moments uniques de recueillement et de vide pour écouter le silence et notre cœur… accompagnées par une ribambelle de papillons silencieux !

3e étape du 25 au 29 juin 2007 (vu nos papotages dans le train on oublie de sortir à Grenoble !) (La Côte-Saint-André – Saint-Julien) : dès le 2e jour, des douleurs foudroyantes de la jambe droite m’obligent à consulter un médecin qui diagnostique une sciatique. Complètement épuisées, nous cherchons un endroit pour se restaurer dans ce village, vide de ses habitants et ses restaurants tous fermés, de Saint-Julien-Molin-Mollette. Notre bonne étoile nous guide vers la porte d’un restaurant, normalement fermé, où le patron-cuisinier a eu pitié de nous et nous a offert le couvert. Notre mésaventure l’a ému et il nous propose de passer la nuit chez des amis de Saint-Jacques. Merci à Jacques et Odile.

4e étape du 24 juillet au 3 août 2008 (Le Puy-en-Velay – Conques) : 9 jours et 210 km. Conques ville moyenâgeuse, juste magnifique avec son Abbaye ; la citadelle est splendide avec ses ruelles en pavés. Les rencontres avec d’autres pèlerins venus des 4 coins de l’Europe sont toujours intéressantes et enrichissantes avec des bouts de chemin parcourus ensemble. Chaque département traversé est autant un plaisir pour les yeux que pour nos papilles !

Notre 5e étape du 28 septembre au
5 octobre 2009 (Figeac – Moissac) et notre 6e étape du 5 au 11 octobre 2010 (Lecoultre – Saint-Jean-Pied-de-Port) : les villages sont autant de baume au cœur que les fleurs aux fenêtres qui les embellissent. Notre sac à dos a été remplacé par une valise qui se laisse emporter de gîte en gîte. Les chemins de forêt, les montées et les descentes sont ainsi plus agréables avec juste un « petit » sac à dos pour la journée !

« Aimer, ce n’est pas faire de belles choses ni rendre service. Aimer c’est révéler la beauté, révéler à l’autre qu’il est précieux, qu’il a une valeur et qu’il a un sens à sa vie. Aimer quelqu’un c’est lui dire : je me réjouis de ta présence. »

Prochain départ prévu le 6 septembre 2021…

 

Fratelli tutti…

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : CIRIC

e sorelle, cela va sans dire. Dans sa dernière encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale (2020), François liste parmi les ombres d’un monde fermé le mauvais traitement des migrants, considérés comme « second class ». Or, « une personne et un peuple ne sont féconds que s’ils savent de manière créative s’ouvrir aux autres » (n. 41). C’est le leit­motiv du Pape dans toutes ses prises de position, lui le fils de migrants italiens hébergés en Argentine…

Droits et devoirs

Et de rappeler notre tâche en tant que chrétiens vis-à-vis des migrants : « accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » (n. 129) en visant la notion de citoyenneté pour ces personnes, leur donnant la dignité de « donneur » et « receveur », c’est-à-dire respectant leurs droits et devoirs selon le droit à migrer pour une vie meilleure…

« Inter-rencontre » fructifère

Dans la rencontre interculturelle qui suit l’accueil d’un migrant, il faut y « faire jaillir quelque chose de nouveau […] (pour ne pas risquer) de se retrouver victime d’une sclérose culturelle » (n. 134).

La peur du migrant, du voyageur, de l’allophone, peut en partie s’expliquer par le non-enracinement dans un substrat local : « Il n’est possible d’accueillir celui qui est différent et de recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple, avec sa culture. » (n. 143) Un appel à mieux se connaître, pour mieux (re)connaître l’autre…

La piété itinérante

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), juillet-août 2021

PAR PATRICK MULAMBA | PHOTO : F. THEYTAZ

Oser croire en Dieu comme valeur essentielle de nos vies n’est pas un acte banal. Il suppose un enracinement dans un contexte de valeurs qui sous-tendent toute notre existence. L’on ne peut sauter cette étape ni en faire l’économie, sans compromettre la qualité de la relation que le « Tout Autre » vient établir avec l’homme dans la diversité de contextes et les itinéraires historiques de ce dernier.

Acte risqué, le fait de croire suppose un bouleversement de toutes nos échelles de valeurs et nos références vitales. Il en faut de l’audace pour dépasser la tentation du narcissisme culturel, et parfois cette tendance naturelle à vivre en autarcie, en prenant soin de garder un terrain conquis où le poids de l’habitude et le confort du statu quo nous empêchent de nous aventurer en terre inconnue, fermant la porte de nos vies à toute nouveauté et au mouvement. Le migrant, l’itinérant spirituel et le nomade sont souvent suspectés et perçus comme une menace, un danger pour la survie d’une foi qui ne s’interroge plus sur ce qui la fonde et la motive. Le risque à prendre est d’autant plus grand qu’il s’agit de nous laisser interpeller par des voix venues d’ailleurs, et pas toujours en phase avec nos canons d’interprétation du rapport intime au Transcendant, ni la façon de l’entretenir. Ce mouvement d’ouverture aux autres devrait s’inscrire dans une vraie dynamique d’échange qui est à l’origine de tout acte de « croire » authentique. Car la foi, de par son essence même, naît et s’épanouit à partir de l’écoute des « autres » comme témoins privilégiés et situés du donné révélé, une « Fides ex auditu ».

Il s’agit là, pour nos Eglises, d’un risque majeur qui devient un défi important pour notre foi et sa cohérence. Il faut absolument relever ce défi dans un monde devenu un « village global » où les discours du « tout sécuritaire », les intégrismes de tout bord, et les vents des nationalismes véhiculés par les extrémismes galopants, imprègnent et inondent la vie de nos sociétés.

Je crois que la vitalité et le dynamisme révolutionnaire de notre foi en Jésus résident dans ce mouvement d’échanges incessants de nos expériences de vie, dans le respect et l’acceptation de nos différences. Nos expressions diverses de la même foi feront de nous des « pèlerins » audacieux, humbles et lucides, en route pour la « montagne de Dieu ».

 

Tous·tes en itinérance (Hébreux 13, 14)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

« Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir. » (Hébreux 13, 14) Dans la récapitulation inscrite dans son Appendice final, l’auteur de l’épître aux Hébreux nous invite à suivre le Christ grand-prêtre, à « sortir » de notre habitat confortable et de la maison de notre monde, à l’exemple de Jésus qui a souffert sa Passion hors de la porte et des murailles de Jérusalem (13, 12).

C’est à cette « sortie en Eglise » que nous convie sans cesse le pape François, notamment dans son exhortation apostolique La joie de l’Evangile (n. 20-24). Ainsi, nous pourrons offrir le véritable sacrifice en tout temps, le fruit des lèvres et du cœur qui confessent le nom du Fils, avec la mise en commun des ressources terrestres pour les partager avec l’ensemble de nos frères et sœurs (cf. Hébreux 13, 15-16 ; l’encyclique Fratelli tutti).

Notre vraie patrie « se trouve dans les cieux », précise Paul (Philippiens 3, 20), là où l’ancre du salut a pénétré, au-delà du voile du saint des saints, dans le temple définitif, que notre précurseur Jésus a solidement établie et plantée sur le rivage de la vie éternelle (cf. Hébreux 6, 19-20).

Celles et ceux dont l’existence est une perpétuelle itinérance nous rappellent ainsi à tous, par leur mode de vie paradoxal, que même si la terre est splendide (voir Loué sois-tu du pontife argentin), nous y sommes en exil. Notre vraie demeure est dans le sein du Père, avec l’Esprit (cf. Hébreux 11, 11.14-16). Nous pouvons déjà anticiper cet état ultime en demeurant dans le Fils, par l’amour, la prière et l’observation de sa Parole, pour que le Père et le Fils viennent faire leur demeure en nous (Jean 14, 23).

Mais rien ne sert d’accumuler des richesses, des villas et des Rolls Royce : nous ne les emporterons pas au-delà de notre trépas (cf. Luc 12, 13-21). Quand nous réfléchissons à la condition des gens du voyage, nous constatons qu’ils emmènent avec eux, dans leurs humbles roulottes, tous leurs biens et leurs possessions. Et que leur fortune est constituée par leurs compétences, leur esprit de famille et leurs enfants. De pays en pays, de place en place, jusqu’en la ville éternelle.

Puissent les voyages estivaux – s’ils peuvent avoir lieu – nous exhorter à y tendre !

En chemin…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juillet-août 2021

PAR MARC DONZÉ
PHOTO : MARIELLA HEINZMANN

« Mon père était un Araméen errant », disait-on d’Abraham, et aussi de Jacob, son petit-fils. Pour suivre les appels du Dieu unique et miséricordieux, Abraham entreprit un long voyage. Parti d’Ur, au bord du golfe Persique, il remonta toute la Mésopotamie, traversa le désert de Syrie pour arriver enfin dans la terre de Canaan, aux alentours de Jérusalem. Il dut même aller jusqu’en Egypte. Jacob aussi dut entreprendre la marche jusqu’aux bords du Nil.

« Marche en ma présence et sois droit. » C’était l’appel de Dieu et Abraham mit toute sa foi et toute son énergie pour le vivre.

Si Abraham est le père de tous les croyants, comme l’affirme saint Paul, le chrétien d’aujourd’hui ne doit-il pas être un homme en marche ? Le pape François y tient beaucoup. Il aime à parler d’une Eglise en sortie, d’une Eglise en campagne, d’une Eglise qui va vers les autres avec amour, respect, douceur et générosité. Une Eglise qui se referme sur elle-même, qui protège ses acquis, qui regarde le monde avec méfiance, voire avec mépris, ce n’est pas une Eglise digne d’Abraham, ni de Jésus-Christ.

La paroisse devrait être un point de départ pour « aller vers ». D’ailleurs, suivant l’étymologie, le mot « paroisse » signifie le lieu où l’on passe, un lieu de transit, une halte sur le chemin. Mais, à travers les âges, elle est souvent devenue le lieu où l’on s’installe, le lieu de la stabilité sociale et morale. « L’église au milieu du village », c’est peut-être bien… mais pour aller où, pour aller vers qui ?

Alors, la paroisse du Sacré-Cœur : un sympathique refuge ? ou un point de départ pour aller à la rencontre des hommes d’aujourd’hui, avec leurs soifs de justice, d’amour et d’infini ?

« Viens voir les comédiens, voir les musiciens, voir les magiciens, qui arrivent… », chantait Aznavour. Ils viennent en offrant des beautés et des rires. Et nous, marchant en présence du Seigneur, qu’allons-nous offrir ?

 

Un déplacement intérieur

PAR MGR JEAN-MARIE LOVEY, ÉVÊQUE DE SION

PHOTOS : VÉRONIQUE BADER ET CATH.CH

Les gens du voyage, comme on peut continuer aimablement de les appeler sont donc des itinérants. D’étape en étape ils établissent leur camp, à la merci de notre accueil. Mais leur vie est comme un mouvement perpétuel.

Chaque année, le pèlerinage est attendu comme une expérience spirituelle forte. Et, paradoxe, tandis que le terme pèlerinage renvoie à la notion de déplacement, de pérégrination, eux les itinérants s’arrêtent, une semaine durant à l’ombre de l’abbaye d’Einsiedeln. Le pèlerinage perdrait-il son sens en se figeant ainsi sur la prairie ? Certainement pas. C’est à un autre niveau que ça bouge. L’expérience habituelle de leurs déplacements leur a appris à organiser d’autres déplacements, tout intérieurs. Quand une démarche se substitue à la marche, on est en plein registre de pèlerinage. C’est la Parole de Dieu qui les met ainsi en route. Faudrait-il nous en étonner ? Comme nous ils sont enfants d’Abraham, l’itinérant ; fils d’un Dieu qui s’est fait voyageur à la merci de notre accueil.

Alors, quand ils frappent à la porte des municipalités, des cantons, pour une place de stationnement, savons-nous leur reconnaître le droit d’être accueillis ?

Communauté Yéniche en Suisse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), juillet-août-septembre 2021

PAR JEAN-FÉLIX DAFFLON ET BERNARD AEBISCHER
PHOTO : VÉRONIQUE BADER

La communauté Yéniche en Suisse comprend environ 30’000 personnes, dont 3’000 sont restées nomades. Elle forme une minorité nationale reconnue en Suisse. La Confédération écrit dans son 4e rapport sur la Convention-cadre du Conseil de l’Europe pour la protection des minorités nationales: « Le 15 septembre 2016, le Conseiller fédéral et Chef du Département fédéral de l’intérieur Alain Berset, dans son discours d’ouverture de la fête traditionnelle Yéniche, Senti et Manouche, a exprimé que ces minorités suisses sont reconnues comme minorités nationales au sens de la Convention-cadre. » Il a aussi reconnu comme légitime la demande des Yéniches et Senti d’être nommés selon leurs propres dénominations et renonce au terme générique de « Gens du Voyage ». Il a ajouté qu’il ne s’agissait pas de jouer avec les mots, car c’est avec la langue que l’on crée la réalité.

De plus, la culture nomade des Yéniches est inscrite dans la liste des traditions vivantes de Suisse. La culture des Gens du Voyage fut également inscrite dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel des Pays-Bas et de la Belgique.

Origine : on trouve des traces qui indiquent la présence des Yéniches en Suisse dès le
XIe siècle. Leur langue est avant tout orale, mais d’autant plus colorée et vivante. De nos jours, de nombreux clans familiaux sont sur les routes les mois d’été, vivent et travaillent en caravanes.

Cette communauté est très croyante et beaucoup sont catholiques. Les moments forts du calendrier religieux sont importants pour elle. Ce sont les pèlerinages aux Saintes-Maries-de-la-Mer et à la Vierge noire d’Einsiedeln, considérée comme la Mère des Tsiganes. Les Yéniches se rendent en pèlerinage dans cette petite ville de Suisse Centrale et passent plusieurs jours à prier, chanter et exprimer leur foi.

Comme jamais, cette période de pandémie et surtout de confinement, a impacté ces familles déjà en situation précaire. Les plus démunies ont bénéficié d’actions spécialement organisées par la fondation Le Hérisson en relation avec La Chaîne du Bonheur.

 

Une foi en mouvement

Souvent mal aimés, car méconnus, les Yéniches, Sinti et Manouches ont subi nombre de discriminations durant des siècles. En 2016, afin de vaincre les préjugés, le Conseil fédéral leur a promis d’être reconnus en tant que minorités nationales sous leurs appellations correctes et non plus en tant que « gens du voyage ». Mais la route reste longue pour cette population empreinte d’une piété hors du commun.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: VERA RÜTTIMAN, VERONIQUE BADER, DR, CIRIC

« Il est réellement présent avec nous tous les jours. C’est une lumière d’espoir qui nous fait avancer. » Vivre sans Dieu est impensable pour Patrick Birchler et la majorité des membres de sa communauté. Une constatation que partagent Christoph Al­-
brecht et sa collègue Aude Morisod, tous deux engagés dans l’Aumônerie catholique suisse des gens du voyage. Qui fut créée en 2003 par la Conférence des évêques suisses en tant que « paroisse non territoriale », afin de s’adapter au mode de vie des voyageurs. L’aumônerie propose des formations bibliques pour adultes, des parcours catéchétiques – selon leur culture, qui fait naturellement des liens –, offre une
présence sur les aires de stationnement, organise les traditionnels pèlerinages annuels et s’occupe de maintenir un lien vivant avec les paroisses sédentaires. « L’expérience de coexistence et d’accueil dans de nombreuses paroisses de Suisse est très positive », affirme Christoph Albrecht. Il note néanmoins que cette intégration dans la vie paroissiale reste très souvent associée aux liens d’amitié noués avec le prêtre du lieu.

L’étincelle divine

Luc de Raemy, prêtre à Payerne, en témoigne. « J’ai noué une amitié avec une famille yéniche lorsque j’étais jeune curé. C’était il y a vingt-cinq ans. Depuis, ils m’ont suivi dans chacune de mes affectations. Aujourd’hui, ils fréquentent la messe dominicale et m’appellent pour des sacrements ou des funérailles. » Mais ce n’est un secret pour personne, la relation entre la communauté yéniche de Suisse et l’Eglise demeure lestée d’un passif « douloureux et honteux », selon Christoph
Albrecht. Jusque dans les années 1970, les autorités ont tenté d’éradiquer la culture nomade, en utilisant massivement la violence et les placements forcés. « Retirés systématiquement de leurs familles (les enfants) étaient placés dans des institutions catholiques, des ordres […] qui travaillaient étroitement avec l’œuvre d’entraide des Enfants de la grand-route », mentionne la fondation « Assurer l’avenir des gens du voyage suisses ». Malgré cela, Patrick Birchler porte un tout autre regard sur ces événements. « L’Eglise est faite d’êtres humains. Ils sont fautifs, mais pas Dieu. L’Eglise reste ce qu’elle est. Il y a des moments où elle nous plaira et d’autres moins. Par contre, la foi restera la même. La confiance en Dieu persistera. Elle est l’étincelle qui brûle tout au long de votre vie et qui nous fait sentir que nous sommes accompagnés, quoi qu’il se passe. »

En chemin avec le Christ

En effet, pour Ludovic Nobel, prêtre et enseignant à l’Université de Fribourg, l’Eglise reste toujours perçue positivement. Lui-même originaire de la communauté yéniche, il réaffirme la centralité de la pratique de foi dans leur quotidien, avec toutefois quelques différences. « La spontanéité occupe une place prépondérante. Lors d’une demande de baptême, il est toujours sous-entendu que cela doit se faire rapidement. » Les signes et rituels revêtent aussi une grande importance. Luc de Raemy présume que cela tient au fait que la communauté a conservé les traditions qui avaient cours pour tous les catholiques, mais qui se sont perdues avec la sécularisation.

Vincent Roos, ancien prêtre de Versoix et actuel curé d’Ouchy, dont les contacts avec les gens du voyage étaient réguliers, avance une autre supposition. « Ces signes sont des balises sur la route. Ils constituent une stabilité dans un quotidien toujours en mouvement. » Il poursuit le fil de sa pensée : « Les horizons qui sont les leurs changent à tout instant. Avancer signifie aussi changer ses horizons. Ces itinérants sont proches de la marche dont parle Jésus. Ils sont dans le mouvement, dans cette dynamique de l’inattendu. Et qu’est-ce que la résurrection du Christ si ce n’est de l’inattendu ! Les voyageurs sont perpétuellement sur la route, et qui mieux que le Christ nous parle du chemin ? Il le personnifie même, en disant : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Je crois que nous avons bien des choses à apprendre d’eux. »

« Nous faisons partie de l’Eglise »
Une des préoccupations de la communauté des voyageurs concerne l’offre d’aires de séjour et de passage. Comme en témoignent les enquêtes réalisées par la fondation « Assurer l’avenir des gens du voyage suisses », le nombre de places s’est massivement réduit. Cela surtout en Suisse romande, en Suisse orientale et en Suisse italienne. Et Patrick Birchler ne manque pas de le souligner : « Nous faisons partie intégrante de l’Eglise et souhaitons trouver des emplacements stables. Cela nous permettrait d’y vivre et aussi de nous rassembler au nom de notre foi et de notre Eglise. » Déjà soutenu dans cette démarche par Mgr Lovey, évêque accompagnateur des gens du voyage au sein de la CES, le voyageur réitère son appel à la population : « Si des gens nous lisent et possèdent un terrain à louer avec un accès à l’eau et à l’électricité, ils peuvent prendre contact avec l’aumônerie. Cela nous serait d’une aide précieuse. » Une manière d’une part, d’aller à la rencontre de cette communauté et d’autre part, de leur donner les moyens de pérenniser leur culture.

Lexique terminologique
Yéniches, Sinti, Roms, Tsiganes, Manouches, Kalé, Gitans, voyageurs, sont autant de termes pour définir les personnes qui se rattachent à la grande famille « tsigane ».
Yéniche : ils constituent un groupe en soi parlant sa propre langue et vivent dans toute l’Europe, principalement en Allemagne, en Belgique, en Hollande, en Suisse, en Autriche et en France.
Sinti et Manouches : les Manouches (régions d’Europe francophones) et les Sinti (dans les régions germanophones et italophones) sont les descendants des Roms qui ont émigré en Europe centrale au XVe siècle.
Kalé et Gitans : présents en Espagne, au Portugal, dans le Sud et le Sud-Ouest de la France.
Roms : les Roms sont originaires d’Inde, qu’ils quittent au Xe siècle environ, puis ils émigrent principalement vers l’Europe. La langue romani a des racines sanskrites.
Tsiganes : terme générique désignant l’ensemble de ces familles de peuples.
Voyageurs : synonyme employé pour « gens du voyage ».

Qui sont les « gens du voyage » ?
En Suisse, la population d’origine yéniche est estimée à 35’000 personnes, dont la plupart sont sédentaires. Depuis la fin du XIXe siècle, les autorités, avec parfois la complicité de l’Eglise, ont tenté de réprimer leur mode de vie itinérant en les contraignant à se sédentariser. Ce n’est qu’en 1995 que la Suisse a reconnu les Yéniches, les Sinti et Manouches en tant que minorités nationales. Aujourd’hui, environ 5000 personnes ont conservé ce mode de vie itinérant. Cependant, le nomadisme joue un rôle identitaire essentiel pour ces communautés. La plupart de ceux qui se déplacent encore passent l’hiver sur une aire de séjour, leurs enfants vont à l’école du lieu et les familles sont enregistrées à la commune. Au retour de la belle saison, ils parcourent la Suisse pour rencontrer leurs clients. Les Yéniches, les Sinti et Manouches suisses exercent souvent des métiers traditionnels à titre indépendant. Toutefois, la fondation « Assurer l’avenir des gens du voyage suisses », souligne que la crise du coronavirus a affecté durement ces communautés : le manque de travail « ne leur permet plus de garantir suffisamment de revenus pour couvrir leurs frais courants ».

Une quête Dieu point zéro

Fini de fouiller ses poches à la recherche de pièces à glisser dans le panier de la quête. La paroisse Saint-François de Sales, à Genève, propose à ses ouailles de dégainer leurs smartphones durant la messe… pour faire un don. Depuis cette proposition innovante, le paiement sans contact est devenu « monnaie courante » !

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTO : DR

Pionnière en Suisse romande, la paroisse Saint-François de Sales s’est appuyée sur une application développée par une start-up française. L’application La Quête, disponible en version Androïd ou Iphone compte déjà soixante diocèses et plus de 12’000 paroisses à son actif. En Suisse, l’application intéresse d’autres paroisses mais demande plus de temps pour s’implanter qu’en France. A la différence de notre voisin, où la totalité des dons sont gérés par le diocèse, chaque Eglise romande doit faire une demande d’adhésion individuelle destinée à la récolte de ses propres dons.

Les paroissiens de Saint-François de Sales sont encouragés à sortir leurs téléphones durant la messe. Une hérésie ? Que nenni ! Le smartphone sert, depuis l’été 2018, une juste cause : la diversification des moyens de dons. Gregory de Foy, trésorier de la paroisse, en dresse d’ailleurs un bilan plutôt encourageant : « Les paroissiens ont réalisé que l’application est facile à installer et à utiliser. Nous sommes passés d’une quinzaine de familles qui l’utilisent de manière régulière à une trentaine. » Autre point positif, « nous avons aussi amorcé un réel dialogue avec les paroissiens sur l’état des finances de la paroisse », clarifie Gregory de Foy. Il ajoute, « parler d’argent reste souvent un tabou et cette application nous a donné l’opportunité d’aborder ce sujet ouvertement ». Aujourd’hui, outre la quête via smartphone, la paroisse propose aussi de faire des dons par le bais d’un module online permettant d’utiliser une carte de crédit. « Cette révolution numérique a vraiment facilité l’accès aux dons. En plus, les donateurs peuvent, comme avec le traditionnel panier, rester totalement anonymes », avance le trésorier de Saint-François de Sales. Pour ceux, au contraire, ne sollicitant pas l’anonymat, il est possible de déduire de la déclaration fiscale l’obole faite à la paroisse. « Cette nouveauté a donné une réelle impulsion à la récolte de dons. »

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