Noël aujourd’hui

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de Tours (FR), décembre 2020

Par l’abbé Marc Joye | Photo: René Delley

La pandémie, qui sournoisement continue de nous inquiéter, nous aura au moins rappelé que nous sommes tous bien petits et bien fragiles. Tous dans le même bateau, riches ou pauvres sans distinction. Non, les grands de ce monde ne sont pas tout-puissants !

J’y vois une invitation à accueillir à Noël le seul Tout-puissant qui va se revêtir de notre fragilité et devenir un petit enfant couché dans une crèche.

C’est Dieu qui vient à notre rencontre. Alors que César trône dans ses palais à Rome, Dieu est sur la paille à Bethléem.

Si nous voulons bien prendre notre place parmi les bergers qui viennent adorer Dieu en ce petit enfant, nous serons comblés par son Amour sans limite, éclairés de sa Lumière qui brille dans notre nuit, remplis de cette Paix et de cette Joie chantés par les anges.

La crèche vivante de saint François d’Assise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), décembre 2020

Par l’abbé Pablo Pico | Photo: DR

Vitrail de la chapelle d’Icogne (Jacques Le Chevallier, maître verrier).

Dans la Basilique Supérieure d’Assise figure une fresque de Giotto (1267-1337) représentant la scène de la Nativité jouée par saint François (1181-1226). En effet, une tradition attribue à ce dernier la première réplique de la crèche de Noël. Arrivé dans le village de Greccio en décembre 1223, le saint fait installer dans une grotte un boeuf, un âne et de la paille pour accueillir l’enfant Jésus. Le soir de Noël, les villageois sont invités à célébrer la messe de minuit devant la crèche vivante où la mangeoire sert d’autel. Au cours de l’homélie, « il poverello » étreint l’enfant dans ses bras pour l’embrasser tendrement, et il exhorte les fidèles à faire de même, en ravivant leur foi et ressusciter ainsi à leur tour Jésus dans leur coeur.

Car la contemplation de la naissance du Christ le fait naître dans le coeur du croyant, par la foi amoureuse. Si nous fermons notre coeur à la venue de Jésus en nous, sa naissance d’il y a deux mille ans est vaine. Au contraire, la méditation du mystère de Noël a le secret de pouvoir embraser nos coeurs. La magie de Noël, bien plus profonde que les guirlandes devant les vitrines des commerces, sans parler du père Noël, c’est de retrouver l’esprit d’enfance, de croire que cette nuit est différente de toutes les autres nuits, parce que Dieu a désormais pris le visage d’un enfant.

Or, l’Eucharistie réalise cette naissance de Bethléem, la « maison du pain », où Jésus fut déposé dans une mangeoire. A chaque messe, nous communions au « Pain Vivant descendu du Ciel » (Jean 6, 51). La liturgie, source et sommet de toute la vie de l’Eglise, rend présent les événements de la vie du Christ, de sorte qu’en participant à l’Eucharistie, nous devenons contemporains de la vie et des actions salvifiques de Jésus, y compris sa naissance.

Mais il y a une autre naissance du Christ, encore plus ineffable que celle de la crèche ou celle dans nos coeurs, c’est sa naissance éternelle dans le sein du Père (Jean 1,18). Le psaume deuxième dit : « Tu es mon Fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré ». Cet engendrement du Fils dans le sein du Père a lieu dans l’aujourd’hui de Dieu, hors du temps, éternellement. Et c’est cette naissance ineffable qui révèle le vrai sens des deux autres. C’est parce que l’Enfant couché dans la crèche est le Fils éternel du Père que nous pouvons l’adorer. Imaginez les sentiments de Marie pour son nouveauné qu’elle enveloppe de langes et couche dans la paille. Avec quel émerveillement, avec quelle tendresse, avec quel amour elle le presse sur son coeur de mère.

À notre tour, nous allons bientôt célébrer Noël. La belle tradition de représenter cet heureux événement (ou avènement) avec les personnages de la crèche dans un coin du salon, au pied du sapin, nous aide à méditer sur l’inouï de la visite de l’Emmanuel « Dieu avec nous » (Mt 1,23). Au retour de la messe de Noël (si les mesures sanitaires nous le permettent), nous déposerons l’Enfant-Jésus dans la mangeoire, pour l’adorer. Que cette re-présentation de la Nativité nous donne de faire vivre dans notre coeur, devenu une crèche vivante, l’Enfant-Jésus, le Fils du Père éternel.

Noël 2020: Lumière et ténèbres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unité pastorale de la Champagne (GE), décembre 2020

Pour l’équipe pastorale: abbé Robert Truong, curé
Photo: pixabay

Très chers paroissiens dans la Paix du Christ,

Il fait bon, en cette fête de Noël, de nous retrouver entre parents, familles et amis, membres de la même communauté de foi ; il fait bon nous trouver reliés, à la faveur des moyens de communication et de communion modernes ; il fait bon non seulement de savoir, mais de percevoir par nos yeux, nos oreilles et nos cœurs qu’en ce moment et ce jour, des millions de personnes prennent le temps de se laisser joyeusement habiter par les évocations, les images, les lumières, les traditions et les espérances de Noël. Et tout cela malgré les crises sanitaires de Covid-19 et ses conséquences qui tombent sur toute l’humanité.

Il fait bon, ainsi, de prendre rang parmi le peuple en marche qui a vu une grande lumière et qui, aujourd’hui, se donne du temps, de l’ambiance et de la tendresse pour regarder et célébrer cette grande lumière dont parlait le prophète Isaïe (Is 9, 1-13). Une grande lumière a resplendi, une grande lumière continue de resplendir et se donne à voir avec plus d’éclats en certains instants privilégiés, en certaines oasis importantes et décisives pour la suite du chemin. 

Noël n’est pas la fête des enfants plus que des autres. Mais Noël est la fête de l’enfance, de l’enfance d’un monde qui n’en finit pas de naître à travers les siècles, porté et appelé par une longue suite de fidélités.

Que tels soient nos célébrations, nos réveillons et nos repas de Noël. Que telle soit aussi, comme mémoire bonne à garder pour la beauté de la fête, la fête de Lumière qui brille dans les ténèbres du monde.

Paroissiennes et paroissiens de la Champagne chers à mon cœur, je vous souhaite de lumineuses fêtes de Noël et de fin d’année. Je me souviens de vous dans nos célébrations. 

L’Avent, une attente habitée

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de Notre-Dame de l’Evi (FR), décembre 2020

Par Sœur Anne-Françoise Camélique

Ce qui caractérise le temps de l’Avent, c’est l’attente. Dans notre monde pressé, du « tout, tout de suite », permettre de vivre un temps d’attente, de silence est un cadeau, un espace. Ce n’est pas une attente vide, inutile, du temps perdu, c’est comme une vigilance du cœur et des yeux pour découvrir ce qui germe du monde nouveau. C’est une attente longue, mais habitée par une promesse heureuse.

La liturgie de l’Avent nous invite à veiller, à nous tenir prêts, à nous convertir pour accueillir Celui qui vient. La joie est présente dans les textes et les prières liturgiques car l’Incarnation du Fils de Dieu nous apporte la réconciliation et la joie du salut. Aussi l’Avent vient nous redire qu’il faut consentir à l’attente pour laisser plus d’espace à Dieu et pour raviver notre désir d’un recommencement qui s’adresse à notre désir d’aller au-delà de la routine du quotidien et accéder ainsi au cœur de nous-mêmes, là où nous trouvons Dieu.

Veiller se veut alors l’expression de notre fidélité à Dieu et du soin que nous mettons à vivre avec Lui parce que c’est Lui d’abord qui s’est approché de nous par son Incarnation, assumant pleinement notre condition humaine. 

L’Avent est donc un temps d’attente joyeuse, de vigilance, une attente qui n’est pas vide, mais qui est centrée sur la personne de Jésus que nous nous préparons à accueillir. Cette attente est en même temps un temps d’espérance, animée d’une certitude : le Seigneur est venu, il vient encore et il sera toujours présent dans notre monde et dans notre vie. Notre vigilance est celle d’un cœur qui aime, d’un cœur dont l’amour souhaite ardemment la venue de Celui qui vient s’inscrire dans notre humanité. 

En cette période de l’Avent, préparer Noël, c’est d’abord prendre du temps de silence et de recueillement pour nous mettre à l’écoute d’une Parole qui vient d’ailleurs, pour l’entendre résonner au plus intime de notre être et nous mettre au service de ce mystère qui nous dépasse. 

Nous sommes appelés à rester éveillés, non par crainte ni par peur, mais pour construire une société plus fraternelle. Au cœur de la simplicité de notre vie quotidienne, nous sommes invités à lever les yeux pour attendre le Seigneur qui vient afin de nous réjouir de sa venue en lui disant : « Viens, Seigneur Jésus… Viens… »

A l’approche de ce temps de Noël, l’équipe pastorale vous invite à plonger à nouveau au plus profond de votre espérance, à poursuivre le chemin malgré et avec les exigences du virus ! Que Jésus Sauveur soit pour chacune et chacun cette Espérance cachée et présente, qui vous guide sur les chemins du bonheur. 

QUE LA LUMIÈRE DE NOËL ILLUMINE VOS CŒURS !

Attente

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), décembre 2020

Par Jean-Marc Lacreuze | Photo: pixabay

Au moment où commence une nouvelle année liturgique par le temps de l’Avent, nous voici plus que jamais en attente. Jamais, jusque-là, nous n’avons vécu dans une telle incertitude du lendemain. Quand j’écris ces lignes, je ne sais pas… Je ne sais pas dans quel état sanitaire nous serons lorsque vous les recevrez… 

Et pourtant, dans mon cœur, j’attends un renouveau, comme le peuple hébreu dans l’attente du Messie, du Sauveur. 

Ce mois de décembre va nous conduire à Noël, aurore d’un monde nouveau. Dimanche après dimanche, nous marcherons vers la lumière de l’espérance : merci à l’équipe qui a préparé notre Avent en communauté ! 

Le premier dimanche est marqué par le signe de l’attente de Celui qui vient comme la lumière. Nous en avons tant besoin en ces temps de ténèbres. Mais, dans mon cœur, je le sais, le tunnel, même s’il est long, n’est pas sans fin. La lumière est au bout et les jours vont recommencer à s’allonger, espérance d’un printemps meilleur que celui que nous avons vécu. Je peux déjà apporter la lumière du pardon (2e dimanche), cette main tendue par Dieu pour me conduire quand je suis dans le brouillard du doute. Et aussi le pardon que je peux accorder, petite lumière que j’offre autour de moi, lumière de joie et d’espérance, cette joie soulignée le troisième dimanche. Le masque cache le sourire de mon visage, mais mon regard peut exprimer la joie partagée, joie d’une espérance, encouragement à rayonner de la lumière qui illumine mon cœur envers et contre tout. Cette lumière vient de ma relation intérieure, de la prière, dans la disponibilité de Marie (4e dimanche), dans sa confiance en un avenir qu’elle non plus ne connaissait pas avec précision. Elle fait confiance, nous montre le chemin de cette confiance. Que Marie nous accompagne sur ce chemin d’attente et d’espérance. Avec elle, avec tous les croyants, portons-nous les uns les autres dans la prière et dans l’appel qui conclut toute la Bible :

Viens, Seigneur Jésus !

Veiller? Attendre? Guetter?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par Jocelyne Wanderscheid

Ralentir le rythme, oser même s’arrêter pour mieux veiller, attendre et guetter.
Veiller ? Attendre ? Guetter ?
En ce temps de l’Avent
j’attends l’enfant à naître
en moi, en toi, et en ce monde,
entièrement tournée vers Lui, avec le désir d’être habités,
transformés, puis inspirés par Lui. 

Je guette la venue de cet enfant à naître en moi, en toi, et en ce monde,
avec le désir de devenir des êtres nouveaux et d’entrer avec Lui, tous ensemble,
dans des jours plus justes et plus beaux.
Je ne suis pas la seule qui veille, qui attend, qui guette,
nous sommes des milliards sur la planète.
Mais il y a surtout Lui qui nous veille, qui nous attend, qui nous guette, inlassablement, car Il nous l’a promis, cet enfant à naître, c’est Lui qui nous ouvre ce nouvel avenir : celui de nous savoir, chacun, chacune, à présent
aimé de Son Père comme son enfant.

En avant vers l’Avent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par le chanoine Jean-Pierre Liaudat, curé | Photo: DR

Le 29 novem­­bre, premier dimanche de l’Avent, nous avons débuté une nouvelle année liturgique. L’année B, année où nous redécouvrirons la Bonne Nouvelle selon saint Marc.

Une nouvelle étape nous est ainsi proposée. C’est le temps de l’Avent. Ce temps qui nous invite à préparer la venue du Christ. 

Nous sommes invités à entrer sans crainte dans ce temps de la veille, de la préparation, du témoignage ! 

La situation sur le front sanitaire échappe toujours à notre maîtrise et nous allons encore naviguer à vue. 

Comme Abraham, appelé à la foi, il s’agit pour nous de vivre cette situation exceptionnelle dans la confiance, sans trop savoir où Dieu nous conduit. 

Nous sommes dans un tunnel, au bout, la lumière nous attend. 

Situation exceptionnelle, année pastorale exceptionnelle durant laquelle nous risquons à nouveau de vivre des temps d’ascèse spirituelle. 

Les horaires du temps de l’Avent et de Noël seront établis semaine après semaine, à cause du manque de visibilité en l’avenir. Nos habitudes reprendront quand les feux sanitaires seront à nouveau au vert. Malgré tout, la vie du secteur continue et le conseil de communauté vous aidera à la vivre au mieux. 

Soutenons également les treize jeunes de nos paroisses qui débutent le chemin de préparation au sacrement de confirmation. La fête de confirmation est prévue le 16 mai 2021 à Salvan.

Dès le 17 février 2021, nous entrerons dans le Carême, par le mercredi des Cendres. Vous pourrez vous y préparer en gardant précieusement L’Essentiel pour en lire les dernières pages qui vous aideront à entrer déjà un peu dans ce temps.

Mais en attendant, je souhaite à chacune et chacun une bonne entrée en AVENT et une bonne préparation à la fête de NOËL. 

Quatre semaines

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Notre-Dame des Glaciers (VS), décembre 2020

Texte par le curé | Photos: Patrick Nelis

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour gravir les marches vers le soleil de Dieu. Veillez, veillez sans relâche : soyez vigilants. Voilà en quelques mots le message du premier dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour rejoindre Jean le Baptiste au désert. Convertissez-vous, changez vos cœurs, préparez la route au Seigneur. Voilà proclamé par le prophète, le message du deuxième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour s’élever au-dessus du quotidien, être témoins et oser dire sa foi au grand jour. Celui qui vient est plus grand que tout, il est paix, justice et amour sans fin. Voilà le message du troisième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Le temps de l’Avent, c’est quatre semaines pour accueillir l’impossible, être sans crainte et mettre toute sa confiance en la Parole de Dieu. Le Seigneur est avec toi, dira l’ange à Marie. Le Seigneur est avec nous à tout jamais. Voilà le message du quatrième dimanche de notre montée vers l’espérance.

Nous allons fêter Noël!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), décembre 2020 – janvier-février 2021

Par le Chanoine Jean-Jacques Martin | Photo: Lucette Sahli

Mais alors, mes amis, qu’est-ce que Noël ? Sur quoi repose notre joie ? Que peut-on espérer ? J’ai tapé « Noël » sur Google et j’ai trouvé comment visiter l’atelier du Père Noël, rencontrer des petits lutins. J’ai vu les marchés de Noël, les boules colorées, les guirlandes et les sapins. J’ai vu les recettes de cuisine, les idées de cadeaux… vraiment tout, sauf… ce que nous dit l’Evangile ! Alors je nous pose la question : qu’est-ce que Noël ? Sur quoi repose notre joie ? Que peut-on espérer ?

Je regarde la crèche et devant ce spectacle silencieux, je m’interroge. Cela n’est pas du tout ce que l’on attendait. Mais c’est tellement humain, tellement simple et naturel, que c’en est renversant, divin, surnaturel. Les pauvres, les blessés, les exclus, les pécheurs, les damnés, les noyés, les ratés de la terre, dans leur douleur, peuvent comprendre les premiers. Noël, c’est d’abord pour eux. 

S’il y a un Dieu, un maître de l’impossible, c’est chez eux qu’il va se manifester.

Pas de Père Noël mais un enfant Emmanuel. C’est dans l’ouverture même de tout notre être que Dieu vient nous rejoindre, au cœur, au creux de l’humanité. Il est le sourcier de toutes les énergies enfouies, pour nous guérir, pour nous sauver, pour nous ressusciter.

L’heure est à la fête et à la joie, à la famille et à l’amour, aux bras grands ouverts pour la prière et l’amitié.

Belle et sainte fête de Noël à vous toutes et tous !

Prier en direct avec les sœurs de Grandchamp

Par Pascal Ortelli
A Areuse (NE), la communauté monastique de Grand- champ rassemble des sœurs de différentes confessions chrétiennes. Sa vocation œcuménique au service de la réconciliation l’amène à proposer depuis de nombreuses années des temps de prières œcuméniques. En raison de la pandémie, on peut les suivre en direct.

Une bonne surprise
Depuis plusieurs années déjà, on peut suivre en direct via un canal audio (www.grandchamp.org) les quatre temps de prière qui jalonnent leur journée tout comme les eucharisties du jeudi soir et du dimanche matin. La possibilité de prier à distance avec la communauté de Grandchamp a été proposée bien avant la pandémie. «Et ce d’abord pour que nos sœurs vivant en EMS puissent rester en communion avec nous, confie sœur Pascale. Nous n’avions pas prévu que cela intéresserait d’autres personnes et ce fut une bonne surprise !»

Cette année pour la première fois, les sœurs ont également retransmis les retraites de Pâques et de Pentecôte. «Le fait d’être suivies en direct par des internautes nous poussent à être davantage à l’écoute et concentrées sur notre prière personnelle et communautaire», ajoute sœur Pascale.

Modelées par la Vie
Vie de prière et vie fraternelle, voilà les deux composantes qui permettent aux sœurs de déployer leur mission d’accueil. L’hospitalité et les retraites spirituelles sont en effet à l’origine de leur communauté.

Dans les années 1930, «les Dames de Morges», des femmes issues de l’Eglise réformée, proposent, sous l’égide de Geneviève Micheli (veuve et mère de trois enfants), une fois par an, des retraites spirituelles à Grandchamp. Très vite se fait sentir l’appel à y assurer une présence permanente et à puiser aux sources de la tradition monastique, peu présente dans le protestantisme. «Nous sommes entrées dans l’œcuménisme par les circonstances de la vie», relève sœur Pascale. Une première cha- pelle est inaugurée en 1936, tan- dis que les premières sœurs font profession en 1952.

Aujourd’hui, les sœurs accueillent à Grandchamp jusqu’à une trentaine de personnes pour un séjour de silence et de solitude, un temps de bénévolat ou une retraite proposée par la communauté. Le Conseil œcuménique des Eglises leur a confié la mission de préparer le carnet de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens en 2021 autour du thème: «Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance.»

Point de vente »

Plus d’infos:  grandchamp.org

Un modèle malgré elle

Professeure de droit, férue de course à pied, Astrid Epiney est la première rectrice dans l’histoire de l’Université de Fribourg. Une petite révolution dans cette institution plus que centenaire. Rencontre avec une femme aux multiples talents.

Par Myriam Bettens
Photos : UnicomTout est calme dans le bâtiment principal de l’Université de Fribourg. Seules les mesures de distanciation sociale et le marquage au sol rappellent l’agitation de ces derniers mois. A l’étage supérieur, Astrid Epiney, veille sur l’antre du savoir, désert en ce début de soirée. Première professeure de droit à l’Université de Fribourg et également première rectrice dans l’histoire de cette même institution, la Valaisanne d’adoption n’en tire pourtant pas de mérites personnels. « Cette position est probablement due à des circonstances favorables », note-t-elle. En d’autres termes, elle se trouvait « là au bon moment ». Par ailleurs, la rectrice souligne qu’il est très important que des femmes ayant accédé à des postes à responsabilités servent de modèles à d’autres jeunes femmes. Plus encline à rire d’elle-même que des autres, la professeure de droit ajoute avec humour : « Je ne me décrirais pas moi-même comme un modèle. »

Affiches sexistes et propos blessants

Malgré sa modestie, le Conseil d’Etat fribourgeois l’a remerciée « d’avoir accepté de mettre ses compétences au profit de (l’) Alma Mater (ndlr, l’Université) » et a salué « l’élection d’une femme à cette haute fonction […] ». La rectrice relève tout de même que le ratio hommes/femmes dans l’engagement de nouveaux professeurs n’est « pas si mal », cela place l’Université dans le rang des bons élèves en termes d’égalité de genre. La responsabilité de l’institution est donc de favoriser l’égalité à tous les échelons par des recommandations d’engagements et des mesures de prévention. Néanmoins, « les structures et mécanismes induisant des biais de genre restent très présents et personne n’est immunisé contre cela », affirme Astrid Epiney. Elle illustre notamment son propos par un exemple issu de son expérience personnelle. En novembre 2017, elle se retrouve sous le feu des critiques suite à la décision d’augmenter la taxe universitaire. « Au final du ressort du Conseil d’Etat », précise-t-elle. Mais « si un homme avait occupé mon poste, je ne pense pas qu’on aurait retrouvé des affiches sexistes dans les toilettes ou que certains des adjectifs utilisés à mon encontre auraient été employés », assure-t-elle encore.

Des cours et des courses

La fronde contre Astrid Epiney n’a toutefois pas été généralisée puisqu’elle a été réélue en 2018 pour un second mandat. En tant que rectrice, elle assume en grande majorité les tâches administratives liées à sa position. Cela tout en conservant une charge d’enseignement en droit, à raison d’un cours au semestre d’hiver et un séminaire pour celui de printemps. Lors de ses rares soirées de libres, elle consacre souvent ce temps à la rédaction d’articles de droit pour diverses revues scientifiques. Lorsqu’on la questionne sur son emploi du temps, elle lance d’un air taquin : « Je n’arrive jamais avant midi ! » Toute plaisanterie mise à part, c’est au sport qu’elle s’adonne sur le temps de midi, afin de s’aérer l’esprit et de se maintenir en forme « à (son) âge avancé ». Ni Morat-Fribourg, ni marathon de New York, mais plutôt quelques courses de montagne auxquelles elle participe volontiers en situation normale (ndlr, en référence au coronavirus). Autre talent caché de cette native de Mayence : l’orgue. Elle joue de cet instrument depuis plus de trente ans. « Le projet pour la retraite serait de reprendre les grandes fugues de Bach », révèle-t-elle. En attendant, sa paroisse profite de ses talents de musicienne. Mais gageons que c’est à l’Université qu’elle continuera à mettre les différentes voix au diapason.

La rectrice lors du Dies academicus de 2016.

Un emploi du temps réglé comme un métronome

→ 8h Arrivée au rectorat. Echanges avec le personnel du secrétariat sur les dossiers en cours

→ 8h15 Réunion avec le secrétaire général

→ 8h45 Entretien avec la directrice académique 

→ 9h15 Appel téléphonique à son homologue bâlois concernant un projet de collaboration scientifique  

→ 9h30-12h Rédaction de courriels et affaires courantes

→ 12h-13h Course à pied

→ 13h-13h30 Repas pris sur le pouce

→ 13h30-14h30 Rédaction d’articles et communiqués pour le rectorat

→ 14h30 Rencontre avec un doyen pour discuter des dossiers en cours

→ 16h Réunion avec tout le rectorat ou rédaction d’articles de droit pour des revues scientifiques

→ 20h La rectrice regagne son domicile

Ne sois pas mort, choisis la vie!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), novembre 2020

Par le chanoine Lionel Girard | Photo: JHS

Si la mort nous dérange, nous intrigue autant qu’elle nous fascine, c’est par son caractère inéluctable et mystérieux, mais surtout parce qu’elle vient briser cet élan de vie qui nous anime.Ouvrir le journal par les avis de décès en dit long sur notre rapport à la mort autant que sur nos liens tissés avec les proches éprouvés par cet événement parfois vécu comme révoltant. Quant à moi, autre chose me révolte : ce fait que certains en sont à considérer la foi comme une simple aide permettant de surmonter plus facilement la peine ou le chagrin liés à la séparation. Cette approche psychologique de la foi méconnaît l’ancrage réel et fondamental qui nous donne d’être associés à la vie même de Dieu, Créateur de toute vie, qui veille sur nous par sa Providence et qui, en Jésus-Christ, nous a sauvés. La foi n’est pas un lénifiant qui permet de supporter l’épreuve, elle est l’assurance que nous sommes en lien avec Dieu et que nous avons du prix à ses yeux. 

Par le baptême s’est opérée notre renaissance, cependant il importe d’actualiser sans cesse les grâces reçues alors. La catéchèse y aide, qui éveille à la foi et conduit à la pratique sacramentelle régulière, en famille ou dans des mouvements, habituellement en paroisse ou parfois dans des lieux sources (monastères, pèlerinages, camps…) et se prolonge dans un engagement de service ponctuel ou régulier. 

Se revendiquer disciples du Christ sans prendre part aux sacrements, sans s’associer régulièrement à la prière et à la vie de l’Eglise, est non seulement une aberration, mais le choix de la mort contre celui de la vie.

Choisis la vie (Dt 30, 19) : approche-toi du Christ, là où il se manifeste par excellence comme celui qui pardonne ceux qui sont réunis en son nom pour mieux les disposer à l’écouter ; n’oublie pas que de l’écoute procède l’amour, l’amour de Dieu qui nous parle et qui se reflète dans l’amour porté à nos frères. Ce schéma, tu l’as reconnu, c’est celui de toute messe, du signe de croix à l’envoi dans la paix, avec, au centre et comme sommet, la consécration des offrandes en son Corps et son Sang qui nous donnent la foi, la foi en la vie éternelle, avec lui et tous les bienheureux.

La prière des grands-parents

Les aînés ont le temps et la grâce de la prière. Confions-leur nos préoccupations et intentions de prières!

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere
Nous mesurerons au ciel ce que nous devons à la prière des uns et des autres. Parmi ceux qui en ont le temps et le charisme, viennent les grands-parents. « Véritables trésors pour nos familles », répète le pape François qui en parle souvent et a évoqué ce qu’il doit à sa propre grand-mère. « Les grands-parents sont importants pour communiquer le patrimoine d’humanité et de foi essentiel pour toute société ! » a-t-il twitté au début de son pontificat. Par leur prière, les personnes plus âgées portent non seulement leur famille, mais aussi le monde et l’Eglise. Moins on leur confie d’intentions, plus elles se sentent délaissées et inutiles.

Les grands-parents sont précieux, leur disponibilité apaise, ils ont le temps de l’écoute. Qui peut donner lieu à des remarques acides ou à des bavardages futiles ; qui peut au contraire être bienveillante et encourageante. « Mes parents ont leur liste d’intentions de prière placée sous la statue de la Vierge dans leur chambre, ils les confient dans leur prière quotidienne et à la messe », s’émerveille Nathalie. L’appel de Jésus « Prie ton Père dans le secret » (Mat. 6, 6) devrait tous nous interpeller, il s’adresse particulièrement aux aînés.

Les mots de la vie
Si c’est une bénédiction d’avoir des petits-enfants, une belle façon de les aimer est de prier pour eux, afin que le Seigneur leur envoie les grâces dont ils ont besoin, mais aussi et surtout qu’Il leur révèle la profondeur de son amour. Combien de jeunes le pensent lointain et le délaissent ? Le cadeau de la prière est bien plus durable et précieux que beaucoup d’autres.

Repères et témoins, les grands-parents chrétiens aimants « trans­pirent » le Bon Dieu et le font découvrir. En particulier en apprenant à leurs petits-enfants à prier quand c’est possible, une prière courte et variée selon les jours et l’humeur du moment. Elle apprendra les mots essentiels de la vie et de la foi : merci, pardon, s’il te plaît.

L’Au-Delà

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), novembre 2020

Par Danièle Cretton-Faval | Photo: DR

Des traces sur le sable !

« Des pas se dessinaient sur le sable laissant une double empreinte, la mienne et celle du Seigneur. Je me suis arrêté pour regarder le film de ma vie. J’ai vu toutes ces traces qui se perdaient au loin, mais, je remarquai qu’en certains endroits, au lieu de deux empreintes, il n’y en avait qu’une.

A cette empreinte, unique, correspondaient les jours difficiles de ma vie.
Alors, Seigneur, pourquoi, m’as-tu laissé seul aux pires moments de ma vie ?
Mon enfant bien-aimé, dit le Seigneur, je ne t’ai jamais abandonné, les jours où tu ne vois qu’une trace sur le sable, JE TE PORTAIS DANS MES BRAS. » (Auteur inconnu)

C’est en regardant le Christ, le VIVANT par excellence, oui, c’est dans ses Evangiles qu’Il nous éclaire sur le mystère de la vie et de la mort.
Oui, en effet, le plus important pour nous n’est pas de connaître les détails précis touchant à l’Au-Delà, mais de laisser résonner, en nous, cette phrase de Jésus : « Je suis la Résurrection et la vie. » Cette bonne nouvelle a été entendue, il y a 2000 ans à Béthanie, on l’entend, encore, aujourd’hui. Avant même d’être Celui qui nous console, Dieu est celui qui souffre avec nous, en nous, pour nous et comme nous. Il est notre force, notre refuge et notre soutien.

En priant seul la veille de sa Passion, Jésus, rejoint chacun dans sa solitude, quand nous nous retrouvons seuls avec notre chagrin, seuls à affronter l’absence de l’être aimé. Oui, le Père s’est penché sur lui pour le prendre dans ses bras, comme « l’enfant prodigue », en l’invitant aux noces éternelles. Celui ou  celle que tu aimais, vit désormais, irradié de lumière, de clarté et de joie, et cela au rythme du cœur de Dieu.

Pour nous, vivants, le Christ par sa Mort et sa Résurrection a ouvert un chemin d’espérance. Nous savons que la mort n’est pas le dernier mot. Un jour la porte du banquet s’ouvrira pour nous, revêtus de l’habit de fête, le Seigneur nous accueillera et viendra essuyer toutes les larmes de nos yeux, en purifiant tout ce qui nous a fait souffrir.

Vraiment, pouvait-Il offrir un miracle plus grand que sa Résurrection d’entre les morts ?
La mort est la grande et angoissante question que l’homme se pose. Mais la Résurrection de Jésus est la réponse à ce tourment.

Enfin, je cite sœur Emmanuelle : « Mourir, ce n’est pas triste, pour un chrétien, mourir devrait être le plus beau jour de la vie, car, lorsqu’on meurt, on tombe, comme un enfant, dans les bras de Dieu. »

Communion plutôt que communication

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
La foi en la communion des saints, que nous professons dans le Credo, nous met en relation par le Christ avec les vivants et les défunts. C’est à cette conviction que se rattache Thérèse de Lisieux lorsqu’elle affirme : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » De même que la communion entre frères et sœurs sur la terre nous rapproche de Jésus-Christ, qui demeure en nous lorsque nous nous aimons les un·e·s les autres, de même celle avec les saint·e·s du ciel, ceux reconnus officiellement par l’Eglise et proposés à la mémoire des fidèles, comme nos proches défunts dont nous avons pu éprouver la bienveillance, nous unit au Fils de Dieu. C’est de lui que découle toute grâce. C’est par lui que les membres du peuple de Dieu agissent comme un seul corps.

De là vient que nous continuons de prier pour les morts (cf. 2 Maccabées 12, 45) et de les recommander à la bonté infinie du Père. Dans une même louange à la Trinité sainte, tous les enfants de Dieu forment ainsi une seule famille, par-delà l’espace et le temps, et répondent de ce fait à la vocation profonde de l’Eglise.

Eviter la curiosité malsaine
Par contre, la Bible et la Tradition ont toujours récusé les pratiques cherchant à communiquer « directement » avec les défunts : « On ne trouvera personne chez toi qui interroge les spectres et les devins, qui invoque les morts. » (Deutéronome 18, 10 ; voir aussi Jérémie 29, 8) L’Ecriture nous invite à nous remettre en total abandon entre les mains de la Providence concernant l’avenir et à laisser tomber toute curiosité malsaine à propos de l’au-delà (cf. Matthieu 6, 25-34). 

Puissances secrètes
En effet, l’évocation des morts, le recours aux médiums et aux voyants cachent une volonté de mettre la main sur l’histoire et le temps et un désir de se concilier les puissances secrètes, qui s’opposent à l’abandon dans les mains du Seigneur de toutes les tendresses et miséricordes.

C’est dans l’Esprit saint que nous sommes toutes et tous en communion, et la grâce de l’Esprit nous suffit.

La vie après la mort.com

Lavieapreslamort.com, un site à partager largement autour de vous, avec tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la mort sans jamais oser le demander ! C’est ainsi que le site se présente. Et effectivement, en naviguant à travers ses pages, aucun sujet ou question qu’on se pose sur la mort ne semble avoir été oublié, regroupés en grands thèmes : Rien ou quelque chose, Dieu ou pas Dieu, Jésus ou un autre, On ira tous au paradis, témoignages.

Par Chantal Salamin
Photo: DRDes questions… et des éléments de réponse !
Que de questions se posent autour de la mort, des plus fondamentales – L’univers a-t-il été créé par Dieu ? Qui est Jésus ? – au plus profondes – Qu’y a-t-il après la mort ? La mort a-t-elle un sens ? Si Dieu existe, alors pourquoi le mal ? Comment envisager l’ultime rencontre avec Dieu ? – en passant par les plus troublantes ou étonnantes – Peut-on parler avec les morts ? Magnétiseurs, voyance… est-ce anodin ? Dieu est-il mort ? Maisons hantées, fantômes, vampires : de simples légendes ? – ou pratiques – Quel est notre rapport à la mort ? Crémation ou inhumation ?

Des témoignages tous azimuts !
Des témoignages d’inconnus côtoient ceux de personnes célèbres, qu’ils vivent sur terre ou au ciel – pape François, moines de Tibhirine, Chiara Luce, des petits-enfants, des frères et sœurs, des religieux-ses, etc. 

Ainsi, l’abbé Vincent Lafargue, initiateur de cette rubrique « Eglise 2.0 », raconte son expérience de mort imminente qui l’a amené à devenir prêtre dans un podcast à écouter.

Ou encore, le poignant témoignage d’Angèle Lieby, retranscrit dans un livre « Une larme m’a sauvée », réédité en poche en 2013 : trois ans dans un coma artificiel, à tout entendre sans pouvoir hurler, un long et terrible cauchemar, même les obsèques sont programmées puis annulées… et puis une larme pour leur anniversaire de mariage coule sur la joue d’Angèle…


Le site: lavieapreslamort.com

Les offrandes de messe

Par Calixte Dubosson
Photo: DR
Lorsque des fidèles demandent à un prêtre de célébrer une messe, ils proposent une offrande en argent. Si une somme est remise au prêtre avec l’intention de messe, ce n’est pas pour la payer, car elle n’a pas de prix. Ou plutôt son prix est celui qu’a payé le Christ en se sacrifiant. On parle donc d’offrande. 

La pratique des messes célébrées à des intentions particulières, surtout pour les défunts, s’est développée et maintenue jusqu’à aujourd’hui. Au sujet des défunts, cette tradition trouve son origine dans l’Ancien Testament. 

Le 2e livre des martyrs d’Israël rapporte que, lors d’une guerre, des soldats étaient morts. En relevant leurs corps, on découvrit « sous la tunique […] des objets consacrés aux idoles de Jamnia que la Loi interdit aux Juifs. Il fut ainsi évident pour tous que c’était là la raison pour laquelle ces soldats étaient tombés ».

Leur chef, nommé Judas Maccabée, « ayant fait une collecte, envoya jusqu’à deux mille drachmes à Jérusalem, afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et noblement dans la pensée de la résurrection. Si, en effet, il n’avait pas espéré que les soldats tombés ressusciteraient, il eût été superflu et sot de prier pour les morts… Voilà pourquoi il fit faire pour les morts ce sacrifice expiatoire afin qu’ils fussent absous de leur péché ». (2 M 12, 37-45)

Jeux, jeunes et humour – novembre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5263″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2020/10/Jeux_novembre2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi, en Eglise, fête-t-on Nouvel An à la fin novembre ?

Le calendrier des fêtes chrétiennes ne commence pas au 1er janvier, mais au 1er dimanche de l’Avent, cette année le 29 novembre. Le dimanche qui le précède, on fête le Christ-Roi de l’Univers qui rappelle le retour de Jésus à la fin des temps. Le calendrier chrétien suit en cela l’annonce de la venue de Jésus et le déroulement de sa mission tels que décrite dans les Evangiles : naissance à Noël, crucifixion et résurrection à Pâques puis montée au ciel à l’Ascension avec la promesse qu’il sera présent à nos côtés jusqu’à son retour. Etre chrétien, c’est donc pouvoir fêter Nouvel An deux fois !

Par Pascal Ortelli

Humour

Un curé, arpentant les allées d’un cimetière, voit une dame penchée sur la tombe de son mari.

Sur le monument est écrit « Jean Aymar (1900-1999) » avec la mention « Pourquoi si tôt ? ». Le curé est surpris et dit à la veuve que 99 ans, c’est plutôt un bel âge que la plupart n’atteignent pas. 

La veuve rétorque : « Vous n’y comprenez rien. Mon mari est décédé à 2 heures du matin et je n’ai pas réussi à me rendormir ! »

Par Calixte Dubosson

Quels liens avec nos morts?

La Toussaint nous invite à honorer les défunts, à prier pour eux et avec eux. Voilà l’occasion de réaliser comment ceux que nous aimons peuvent être proches de nous.  

Par Bénédicte Jollès | Photos: Pxhere, Pixabay, DR« Depuis quelques mois une entreprise grisonne transforme le carbone issu de la crémation d’un corps en diamant souvenir », s’inquiète Christian Ghielmetti entrepreneur de pompes funèbres à Neuchâtel. Aujourd’hui, les liens avec les défunts sont confus : « On a un vague sens de l’au-delà, mais déconnecté de la foi chrétienne, constate le Père Philippe Aymon, curé de la cathédrale de Sion. Dans les sépultures on se souvient du défunt, on lui rend hommage, mais on saute à pieds joints sur la question de la séparation sans s’interroger sur ce qu’il devient, ni prier pour lui. » Marlène, infirmière genevoise victime de cette confusion, a gardé contact avec sa grand-mère par le biais du spiritisme. La collègue qui l’a initiée lui a reconnu une forte sensibilité spirituelle, un don pour communiquer avec les esprits ; pendant deux ans elle les interroge. « Impossible d’oublier les prédictions, j’attendais avec impatience les séances, angoissée par les phénomènes anormaux qui les accompagnaient : en particulier des bruits métalliques et des coups inexpliqués la nuit. J’étais si mal que je suis allée parler avec le prêtre qui m’avait confirmée dix ans plus tôt. » Sur ses conseils elle stoppe tout et redécouvre la confession.

Attention danger

Tables tournantes, verres qui se déplacent, crayons ou écrans utilisés pour une écriture automatique… les façons d’entrer en contact avec les morts par le spiritisme se recoupent.

Mgr Vernette, théologien français au parcours atypique, a pratiqué l’ésotérisme pendant sa jeunesse en Inde avant sa conversion. Il avertit : « Un chrétien ne peut communiquer avec les morts sans se mettre en danger. » En effet, dès l’Ancien Testament, le livre du Deutéronome demande : « On ne trouvera chez toi personne qui use de magie, interroge les spectres et les esprits ou consulte les morts. » (Dt 18-11)

Le Père Couette, moine cistercien de l’abbaye d’Hauterive (FR), partage la même retenue et l’explique ainsi : « La tradition chrétienne demeure très réservée face aux moyens d’entrer en contact avec les morts qui prétendent s’affranchir du lien explicite avec le Christ. Il n’existe pas d’entités médianes, si les esprits invoqués ne sont pas de Dieu, de qui sont-ils sinon de l’ennemi ? » Pour lui, ces pratiques qui ne sont ni innocentes ni indifférentes laissent des séquelles difficiles à éradiquer, elles trahissent la volonté illusoire de maîtriser ce qui nous échappe. 

Il existe un autre écueil face à la disparition de nos proches, remarque le Père Aymon : « Vouloir que nos défunts servent nos intérêts, mais ils ne nous appartiennent pas. Il nous faut accepter la séparation douloureuse apportée par la mort. » A nous d’articuler cette séparation avec la communion des défunts et des saints à laquelle nous sommes appelés. « Si Dieu permet que tel défunt ou tel saint intervienne, c’est pour nous aider à nous rapprocher de Lui », précise le curé de Sion. L’accompagnement spirituel des saints qui nous précèdent et contemplent le Seigneur est développé dans le Catéchisme de l’Eglise catholique. Il cite en particulier sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l’Eglise, qui assure avant de mourir : « Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. » 

Il peut même arriver que nos chers disparus nous aident à continuer notre pèlerinage terrestre par des signes inattendus et exceptionnels. « Va à Lourdes », demande à plusieurs reprises Elisabeth Leseur (mystique française du XXe siècle) à Félix son époux. La voix de son Elisabeth bien-aimée est ressentie avec une telle clarté que Felix, anti-clérical acharné et notoire, obéit. Au pied de la grotte, sa vie bascule, il devient dominicain quelques années plus tard. 

Quel est le bon chemin pour communiquer avec les morts ?

Intercession

En réalité, il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants dont nous avons trop peu cons­cience. Avons-nous réalisé que les défunts décédés sans être proclamés saints, et qui ne sont pas encore en mesure de contempler la face du Seigneur (appelés âmes du purgatoire) ont besoin de notre prière pour être purifiés ? « Elle peut non seulement les aider mais aussi rendre efficace leur intercession en notre faveur détaille le Catéchisme de l’Eglise. » (CEC § 958)

Il se passe entre le ciel et la terre des échanges constants.

Double mouvement de prière

Cécile, catéchiste à Lausanne, détaille le double mouvement de prière qu’elle entretient avec les défunts : « Je prie ceux qui étaient proches du Seigneur, je leur confie mes préoccupations, mes enfants s’ils les ont connus par exemple. Quant à ceux qui n’étaient pas croyants, je demande à Dieu de se souvenir du bien qu’ils ont accompli et je fais dire des messes pour eux. » « Cette prière faite de part et d’autre est un échange d’aide mutuelle très précieux, résume le Père Couette. Ainsi s’exprime notre foi en la communion des saints qui réunit dans une même communauté spirituelle tous les sauvés, qu’ils soient encore sur terre ou qu’ils soient entrés dans l’éternité. »

Le miracle de Waldenburg, la main protectrice de saint Nicolas de Flüe

Photo: DR 

Quand les saints interviennent et nous protègent
Prié par le peuple chrétien inquiet, le saint ermite a protégé la Suisse d’une invasion nazie, le 13 mai 1940, jour de la Pentecôte. A la veille d’une invasion allemande imminente, sur la frontière, dans le canton de Bâle-Campagne, une quinzaine de personnes voient pendant une dizaine de minutes une longue main lumineuse identifiée comme la main de saint Nicolas de Flüe. Si l’apparition n’a pas été reconnue par l’Eglise beaucoup la considèrent comme un miracle. Une chapelle la commémore. L’invasion allemande annoncée n’a pas eu lieu, les troupes nazies n’ont pas traversé le Rhin mais ont filé vers les Ardennes françaises.

Nos disparus proches de nous

Extraits. Ce que nous dit la foi chrétienne, d’après le livre : Réincarnation, résurrection, communiquer avec l’au-delà, de Mgr Jean Vernette (Salvator)

La vie se poursuit au-delà de la tombe, parce que Notre-Seigneur a vaincu la mort par sa Passion, sa Croix et sa Résurrection.

Nos disparus sont des vivants, parce que l’amour est plus fort que la mort. Leur mort qui est absence pour nous est aussi nouvelle naissance pour eux.

Nos disparus nous sont présents d’une présence à la fois spirituelle et réelle, quoique invisible. Ils attendent eux aussi le moment des retrouvailles.

Nos disparus gardent leur personnalité et leurs tendresses : ils continuent de nous aimer de tout leur cœur.

Nous sommes d’autant plus proches d’eux que nous essayons d’être plus proches de Dieu, puisqu’ils vivent alors de sa vie.

Le Pape est mortel

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
« La question de la mort est la question de la vie », écrivait François à la Toussaint 2019. En bon jésuite, il sait que « tout est moyen vers une fin », y compris notre mortalité, qui relativise tout 1. En « franciscanisant 2 », il prie Dieu pour « notre sœur la mort corporelle », invitant à « prêter attention à chaque petite fin du quotidien, à chaque fin de mot, de silence, de page écrite… » dans un lâcher-prise que permet la foi en Christ mort et ressuscité (le kérygme), et qui prépare à l’étape finale…

Il évoquait d’ailleurs la sienne, dès son élection, en titillant les journalistes : « J’aurai un pontificat plutôt court… » Erreur ! Un septennat plus tard, c’est l’occasion pour lui d’appliquer les règles de discernement de vie et de mort quant à l’apparatus ecclésial… 

Memento mori !
Changement à la Curie, nominations épiscopales de par le monde, choix des pays et des communautés visités, ton de ses encycliques, zoom sur certaines réalités humaines plutôt que d’autres, tout concorde vers une patiente conversion, qui est une petite mort : à des habitudes, des traditions… Pour toujours mieux vivre de l’Esprit du Christ. Ce qu’il répète dans ses sermons prononcés à la « Tous-Défunts »
(2 novembre) dans les cimetières et les catacombes de Rome. Et, face à la mort, et aux persécutions contre les chrétiens, il propose les Béatitudes et Matthieu 25 (« le grand protocole », il le nomme) comme carte d’identité authentiquement chrétienne à deux faces : « heureux », et « ce que l’on fait à autrui » au nom de notre foi…

Un Pape qui sème, d’autres moissonneront, si la graine tombée en terre meurt… (cf. Jn 12, 24).

1 Une intéressante méditation « à l’article de la mort » est proposée par Ignace dans ses Exercices Spirituels, au numéro 186.
2 Néologisme pour signifier son attrait plus que prononcé pour François d’Assise et la spiritualité franciscaine comme outil de son pontificat.

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