L’ermitage de Sainte-Vérène (SO)

Pour une visite à distance, en raison de la situation extraordinaire liée au coronavirus, et à planifier une fois la vague passée.

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
Situé à proximité de la ville de Soleure, l’ermitage de Sainte-Vérène se trouve au cœur des gorges du même nom. Comme le veut la tradition, c’est là qu’au IVe siècle se réfugie Verena, une Egyptienne qui a suivi la légion thébaine commandée par saint Maurice. Pour échapper au massacre, elle se rend à Soleure avec deux autres rescapés, Urs et Victor. Là ils se font martyriser à leur tour tandis que Verena arrive à se retirer dans les gorges pour y mener une vie de recluse. 

Le site composé de deux chapelles baroques construites au XVe siècle et de la maison de l’ermite appartient à la bourgeoisie de Soleure. Un chemin bien entretenu permet de se rendre facilement à l’ermitage, tandis que l’association « Einsiedelei St. Verena » propose plusieurs circuits thématiques guidés.

Plus d’infos (en allemand seulement) sur : https://einsiedelei.ch/

Accès possible
1. Entrée des gorges
2. Parking à proximité de l’église et du restaurant Kreuzen
3. Parking à proximité du restaurant Einsiedelei.

La visite

1. Pour accéder à l’entrée des gorges, comptez 45 minutes à pied depuis la gare ou prenez le bus 4 (arrêt St. Niklaus). 

2. Empruntez le chemin de la gorge, aménagé dans un style romantique à la fin du XVIIIe siècle. Facile d’accès, il s’étend sur 2 kilomètres avec un léger dénivelé de 40 mètres. Vous atteindrez le site en moins de 20 minutes.

3. Ne manquez pas d’entrer dans la chapelle Saint-Martin où un saint-sépulcre vraiment impressionnant a été aménagé dans le rocher.

4. A côté de la chapelle Sainte-Vérène, n’oubliez pas de jeter un œil à la grotte occupée par le premier ermite dont la présence est attestée dès 1442.

5. Avant de repartir, contemplez le magnifique jardin devant la maison actuelle de l’ermite. Vous pouvez soit revenir sur vos pas soit poursuivre jusqu’au restaurant Einsiedelei pour vous désaltérer.

Vitrail de la Pentecôte

Stravinski, église St-Pierre d’Yverdon (VD)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le vitrail de Théodore Stravinski donne une lecture de la Pentecôte.

A l’heure où j’écris ces lignes, il n’est pas question de sortir de chez soi pour aller visiter des églises. Nous sommes un peu comme les apôtres le jour de la Pentecôte, cloîtrés pour éviter un danger extérieur. Pour autant, comme dans le cas des apôtres, les portes fermées n’empêchent pas le Christ de nous rejoindre là où nous sommes.

Le vitrail de Théodore Stravinski qui se trouve en l’église Saint-Pierre d’Yverdon nous propose une lecture de cet événement.

Vers les bras de la Vierge
La scène est comme figée au moment où l’Esprit Saint descend sous la forme de langues de feu. Mais cet esprit de vie n’a pas encore touché les cœurs. Les couleurs choisies pour les visages des apôtres semblent traduire une certaine angoisse.

Tout dans la perspective conduit dans les bras ouverts de la Vierge Marie qui accueille ce petit peuple refermé sur lui-même.

Jamais seuls
Au premier plan, Jésus ressuscité semble surgir du calice et de la Bible (symbolisée par les inscriptions AT et NT). Les deux tables de l’Eucharistie et de la Parole de Dieu sont les deux lieux particuliers de la présence du Christ. Cette partie de l’œuvre nous rappelle qu’il est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin (Mt 28, 20).

Que la méditation de ce vitrail, en vrai ou en image, nous rappelle que dans la détresse nous ne sommes jamais seuls (le Christ nous l’a promis) ; que nous pouvons toujours demander l’Esprit de force et de courage et que la Vierge Marie nous accueille comme une mère aimante réconforte ses enfants.

Des miracles grâce à internet!

En cette période où les contacts physiques humains ont été réduits au maximum, l’outil internet prend une importance considérable… jusqu’à en devenir indispensable pour vivre la communauté. Mais internet peut-il vraiment être source de miracles?

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Longuement, j’ai cherché des miracles sur internet… sans succès ! Parce que les miracles s’opèrent dans les cœurs, dans les corps et dans les communautés pour faire signe… ils sont invisibles pour les yeux. 

Pourtant, au milieu de cette pandémie, grâce à internet, des initiatives de croyants trouvent une nouvelle visibilité – comme UnMiracleChaqueJour –, ou se développent, comme les messes filmées et diffusées sur le web, les ondes radios ou le téléviseur.

Un Miracle Chaque Jour
Un miracle chaque jour, vraiment ? Seul Dieu le sait. Cependant, chaque jour un message est envoyé à qui le désire par mail ou peut être écouté en ligne ou en podcast.

Des messages qui disent avec beaucoup de justesse et de force l’amour que Jésus a pour chacun de nous qui ont pour titre : « Dieu veut que votre vie soit remplie de paix et de joie », « Jésus n’attend pas votre perfection pour œuvrer avec vous », « Décidez de faire la volonté de Dieu », « Chaque instant est un moment parfait pour aimer », « Le Père a semé son amour en vous » ou encore « Ne vous limitez pas en limitant Dieu ».

En tout cas, le miracle s’opère dans les cœur, comme le té­moigne Agnès : « Je sais qu’au travers de votre ministère, votre témoignage, vos invités, Dieu m’a restaurée, m’a parlé et m’a visitée. J’ai reçu la guérison du cœur. »

Célébrer ensemble la messe devant nos écrans
Alors que nous ne pouvons plus aller rencontrer le Christ et nos frères à l’église pour participer à la messe, c’est Jésus qui vient chez nous nous visiter. Mais, à nous de lui ouvrir la porte, de disposer notre cœur, de dépasser la solitude ou le cercle familial pour imaginer la communauté, pour être présence… un effort supplémentaire qui engage notre volonté, mais un effort qui ouvre à une plus grande communion des cœurs.

Vers un monde meilleur ?
Le pape François le disait aux jeunes à Panama : « Le monde sera meilleur si l’on croit à la force de l’amour de Dieu… » Oui, nous croyons que cette pandémie nous rapproche plus qu’elle nous éloigne des autres et du Christ. Elle va même nous permettre de rejoindre tous ceux qui n’osaient pas venir à l’église.

Le site: https://unmiraclechaquejour.topchretien.com

Guérir, à tout prix?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2020

Texte et photo par Raphael Delaloye

Ces dernières semaines on a beaucoup invoqué Marie et tous les saints du ciel pour nous protéger de ce virus. Les neuvaines et les dizaines se sont multipliées au cœur de nos quarantaines, la guérison en ligne de mire.Chacun rêve des effets positifs de cette crise et s’imagine comment notre monde va s’en sortir grandi, apparemment uni autour d’une cause commune. Pourtant il ne fait aucun doute que le mal continue son œuvre.

On attend comme le messie le vaccin miracle, porté par un scientifique zélé, une couronne de laurier autour du cou. Brandi dans le climat de peur actuel ce nouveau graal pourrait vite devenir « l’air de rien » une monnaie de pouvoir, avec la complicité de petits malins bien placés. Quand les opportunités se présentent, la corruption et l’orgueil se servent au passage. Pardon de peindre le diable sur la muraille…

Il en va de même à notre niveau, lorsque, face à nos mal-êtres, ou désemparés devant hémorragies ou brûlures, nous faisons appel à toutes sortes de guérisseurs, pétris de promesses dont eux seuls ont le secret…

La question à se poser est celle des détectives : « A qui profite le crime ? » Ouvrons l’œil et le bon… un opportuniste rôde, même derrière ces bienfaits apparents : le démon est un pauvre diable (le Christ a déjà vaincu le mal), mais il ne lâche rien…

II se faufile derrière nos peurs et nos idoles. Il se faufile même quand, consternés face au mal, on sème autour de nous le découragement et le pessimisme. Il se faufile quand on désespère de ne pouvoir sauver le monde par nous-même, en somme…

Par contre, quand Jésus envoie ses disciples (Lc 10), deux par deux, pour guérir les malades et chasser les démons, la peur tombe. Il n’y a rien de secret, rien d’opportuniste, et même… rien de miraculeux ! c’est le programme de base : guérir ! voilà ce que Dieu choisit pour nous rejoindre, la manière normale d’agir de l’Esprit Saint. Le résultat dépend évidemment de l’accueil que nous lui réservons.

Trop souvent nos lèvres disent « oui Seigneur, tu peux me guérir », mais notre cœur pense que c’est impossible… notre manque de foi fait obstacle !

Trop souvent nous avons peur de ne pas y arriver, d’avoir trop de choses à changer… signe que nous comptons encore trop sur nos propres volontés…

Trop souvent aussi nous voulons dire à Dieu comment nous voulons être guéris… encore une manière discrète de garder la main… et d’éteindre l’Esprit !

Quand Dieu veut nous guérir, il veut que nous lui donnions TOUT.

Quand nous lui donnerons tout, nous verrons alors quels bénéfices accompagnent cette guérison : une plus grande proximité avec Lui et avec les sacrements, un plus grand amour pour nos ennemis, une paix véritable, des conversions autour de nous.

Les guérisseurs de tout bord peuvent-ils en dire autant ?

Ma vie est un miracle

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Marguerite Bays (FR), mai 2020

Par le Père Maciej Gajewski | Photo: DR

C’est le titre du livre-témoignage de Bernadette Moriau reconnue officiellement en 2018 par le Vatican comme la 70e miraculée de Lourdes.C’est une religieuse franciscaine qui vit depuis pas mal d’années sa vocation dans un petit couvent à Bresles en France. 

Elle entre à dix-neuf ans au couvent de Nantes dans la congrégation des sœurs franciscaines oblates du Sacré-Cœur de Jésus en 1958. Elle obtient son diplôme d’infirmière en 1965. En 1966, elle a vingt-sept ans lorsque débutent des douleurs lombo-sciatiques. Cela se traduisait concrètement par une quasi-paralysie. En 2005, son pied gauche se transforme en équin nécessitant une attelle. Son dos, sa colonne et son bassin étaient en compote. Ils étaient soutenus par un corset rigide cervico-lombaire. Ce qui n’empêchait pas son corps de souffrir, ses jambes étaient traversées de décharges électriques. Elle était sous haute dose de morphine pour amortir la brûlure de ces épines invisibles. A la fin, on lui avait implanté sous la peau un neuro-stimulateur médullaire tellement la vivacité aiguë du mal était insupportable. 

Voilà en quelques mots l’histoire de 42 ans des souffrances (1966-2008) de Bernadette Moriau qui devenaient d’année en année plus douloureuses ! 

En 2008, son médecin généraliste, le docteur Christophe Fumery, lui a suggéré de retourner à Lourdes. Voilà comment elle le relate : « Ah sans lui rien ne se serait passé. Je viens le voir tous les vingt-huit jours pour le renouvellement de cette satanée morphine. Ce laïc, catholique engagé, et avant tout médecin, emmène chaque année depuis quarante ans le train des malades du diocèse de Beauvais. C’est lui qui m’a suggéré de retourner à Lourdes. – Vous ne viendriez pas en pèlerinage à Lourdes avez les malades du diocèse ? – Mais, docteur, cela fait belle lurette que je ne crois plus aux miracles pour moi ! C’était plus fort que moi, mais c’est aussi mon tempérament, répondre souvent trop vite, du tac au tac ! En sortant de chez lui j’ai eu honte d’avoir proféré une telle ânerie. Moi, religieuse depuis bientôt cinquante ans, la foi chevillée au corps, je lui répondais que je ne croyais plus aux miracles pour moi ! On ne se refait pas mais comment pouvais-je imaginer qu’une telle grâce me tomberait dessus […] Si quelqu’un devait être guéri pendant ce pèlerinage, cela ne pouvait pas être moi […] La proposition du docteur trotta cependant dans ma tête au point de m’habiter de plus en plus. Lourdes, pourquoi pas ? Elle se profilait comme un aboutissement. J’en parlai à la supérieure générale… Elle me répondit sans tarder : « Vas-y, tant que tu peux y aller ! » Après, c’est vrai, le fauteuil roulant m’était promis, mon corps devait se déformer de plus en plus, jusqu’à la fin… Pourquoi attendre ? Curieusement, plus la date du départ approchait, plus je me sentais poussée à me rendre à Lourdes. […] Après tout, je me laissais guider par la Providence et par l’Eglise, même si les voies de Dieu sont impénétrables puisque cette fois, c’est par mon toubib qu’IL m’avait appelée ! […]

A Lourdes, il s’est effectivement passé quelque chose en moi de très profond, encore invisible, mais bien réel. Je suis comme habitée. […] De ma vie entière, je n’avais jamais été visitée à ce point par le Christ. De toute ma vie, je n’avais été à ce point saisie. Que dire de mieux ? J’ai fait à Lourdes, pendant cette procession eucharistique le 4 juillet 2008 à 17h, une expérience directe de Dieu. […] Sous le feu de la bénédiction du saint sacrement j’avais été brûlée par l’amour sans limite de Dieu. Deux fractions de seconde : l’eau, le feu… Cela marquait en moi, pourtant religieuse, le début d’une nouvelle vie. […] Mais elle commençait mal, cette nouvelle vie. Il fallait déjà repartir. Quitter ce paradis de Lourdes seulement perceptible aux yeux et aux oreilles du cœur. Boucler ma modeste valise. Affronter le long trajet de retour, ce train de fer. Sans changement apparent. J’étais une autre dans mon intérieur. J’étais la même dans mon extérieur. »

Trois jours après le pèlerinage, de retour dans sa communauté, Bernadette est inondée d’une chaleur qui part du cœur et se répand partout. Une voix intérieure lui dit de se débarrasser de son corset, de son attelle de pied, de son neuro-stimulateur, de ses hautes doses de morphine… et de s’extraire de la douleur qui lui rongeait la colonne vertébrale depuis quarante ans. Etonnée, bouleversée, Bernadette marche. Elle sort de sa chambre et appelle Sœur Marie-Albertine. Elle lui demande : « Mais qu’est-ce qui t’arrive ? – Bernadette lui dit : Je ne sais pas ce qui m’arrive, Je n’ai plus rien. Je n’ai plus mal. » 

Au moment de sa guérison Bernadette était âgée de 69 ans.

Vont suivre dix années d’examens, de visites médicales – plus de 300, toutes disciplines confondues –, de commissions d’experts…

Le 11 février 2018, la guérison de Bernadette Moriau est déclarée « inexplicable en l’état actuel de nos connaissances scientifiques ». Elle est reconnue officiellement comme la 70e miraculée de Lourdes ; elle qui avouait qu’elle ne priait pas pour sa guérison mais toujours pour la guérison des autres malades.

Apparitions et miracles?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2020

Par l’abbé Alexandre Barras, curé de Crans-Montana | Photo: DR

Les miracles ne sont pas « nouveaux » pour les chrétiens, puisque les Évangiles nous relatent ceux que Jésus a accomplis, ainsi que ses apparitions après sa Résurrection. Faisons attention à ne pas prendre Notre-Seigneur pour un magicien, un faiseur de sensationnel ! Par ses miracles, Il manifeste son amour et sa compassion pour celui ou celle qui souffre. Il vient sauver l’Homme de ses péchés mais aussi de toutes les entraves qui le paralysent, l’enferment, le diminuent. Au-delà de la toute-puissance de Dieu qui est à l’oeuvre en Lui, les miracles du Christ sont des signes de Dieu, créateur et roi de tout ce qui existe. Dieu peut agir directement, au-delà des lois de la nature, en faveur de la créature que nous sommes, pauvre mais tellement aimée de Lui, son chef-d’oeuvre, placé au-dessus des créatures matérielles et animales.

Pourquoi y a-t-il moins de miracles aujourd’hui ? Du moins le pensons-nous… Certainement à cause de notre peu de foi, comme Jésus le reproche déjà aux Apôtres (cf. par exemple Mt 8,26). Veut-on guérir, comme Jésus le demande déjà à l’infirme de la piscine de Bezatha (Jn 5,6) ? Peut-être en avons-nous peur, lorsque nous savons que cela demandera un témoignage, avec le risque de subir des moqueries, de nous faire traiter de falsificateur ou de menteur ? N’oublions pas, cependant, qu’il y a de nombreux petits miracles encore aujourd’hui comme de retrouver la paix, de nous réconcilier avec un ennemi, de rencontrer Dieu dans notre âme, etc.

Quant aux apparitions, Dieu s’est manifesté au monde à travers les siècles par des apparitions de Lui-même ou de ses serviteurs et servantes, comme la Vierge Marie ou les saints et les saintes. L’apparition déconcerte ceux et celles qui ont la chance de la vivre. Souvent ils doivent subir méfiances, incrédulités, violences. Pourtant un jour elle est reconnue comme vraie et acceptée. Elle est souvent une invitation à la conversion, au retour vers le Père. Elle prévient d’un danger imminent. Elle demande un lieu de prière, de rencontre. Elle est une manifestation d’amour et une invitation à nous améliorer, à changer quelque chose dans nos comportements, nos manières de faire. Elle est aussi un signe : elle dispose à la foi et nous aide à redécouvrir et à approfondir l’Évangile.

Apparitions et miracles, oui ça existe !

Un sanctuaire

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Par Vincent Lafargue | Photo: Daniel Lenherr

Lourdes ne se comprend vraiment que si l’on s’y rend en pèlerinage, d’une part, et aux côtés de pèlerins malades, d’autre part.

Bien sûr, il faut dépasser la ceinture de marchands de toutes sortes de chapelets et de saintes vierges, parfois du plus mauvais goût. Mais c’est là souvent l’excuse avancée par ceux qui ne veulent pas faire le voyage.

Une fois que vous entrez dans l’espace des sanctuaires, sur cette immense esplanade, il se passe quelque chose. Avec 2’000 pèlerins de Suisse romande, la forte impression est encore amplifiée.

Tous les pèlerins de Lourdes vous le diront, Lourdes ne se raconte pas, cela se vit (voir p. 7). Et pour l’avoir vécu de nombreuses fois et de multiples manières, je ne peux que vous encourager à faire un jour le voyage, à vous rendre à la grotte pour boire à la source que vit jaillir sainte Bernadette, à déambuler dans l’immense basilique souterraine de 25’000 places, à méditer paisiblement dans les prairies de l’autre côté du Gave, à grimper le chemin de croix de la colline…

Et si vous accompagnez le pèlerinage romand, celui de printemps ou celui d’été peu importe, vous aurez encore la joie de trinquer à l’heure de l’apéro avec les merveilleux brancardiers et hospitaliers, parmi lesquels il n’est pas rare de reconnaître, aussi humble que les autres, tel conseiller d’état ou tel « people » de chez nous. Lourdes abaisse toutes les barrières pour nous remettre tous aux pieds de la « belle dame » qu’a vue une petite bergère du coin, plusieurs jours durant en 1858…

Allez à Lourdes… Marie vous y attend, croyez-moi !

La bonté de Dieu face à la pandémie?

Les événements de ces derniers mois interrogent notre foi et celle de nos enfants. Si Dieu est bon, comment peut-il permettre ces milliers de morts innocents? 

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere
Si Dieu est tout-puissant pourquoi n’arrête-il pas les fléaux, les guerres ou les catastrophes naturelles ? Ces questions existentielles et essentielles nous heurtent ; nous y sommes tous confrontés et parfois très jeunes. Pourquoi ? Qui est responsable ? Face à ces interrogations douloureuses nous restons démunis, sidérés. Et, le Seigneur laisse le plus souvent les lois de la nature se dérouler et l’homme à sa responsabilité.

Nous chrétiens, nous croyons que le Père ne s’est pas soustrait à ce mal et pour le combattre, il a envoyé son fils unique, Jésus. L’innocent par excellence a été injustement condamné, torturé et mis à mort pour nous sauver.

La création est bonne
A la suite de théologiens comme Thomas d’Aquin ou des psaumes, nous affirmons que Dieu est bon, infiniment bon. Il ne peut vouloir le mal, il le permet seulement. Et surtout, il est à nos côtés pour traverser la souffrance et en tire mystérieusement du bien ; d’autant plus que nous crions vers lui avec confiance et persévérance. Voilà pourquoi sainte Thérèse de Lisieux ou saint Paul affirment que « tout est grâce » ou que « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu ». (Rm 8, 28)

Oui, la création confiée à l’homme est bonne, mais marquée par le péché, par celui des origines d’abord, clé incontournable du mystère du mal, et ensuite par nos péchés personnels. 

Gestes de courage
Si les chiffres des victimes du coronavirus sont saisissants, dignes du pire des cauchemars… avons-nous pris conscience des gestes de courage, d’amour et de foi qu’il a engendrés et qui rayonnent durablement ? Des médecins et des infirmières en retraite ont repris du service au péril de leur vie, des jeunes chrétiens ont assuré les courses de personnes âgées pour leur éviter de sortir, des chaînes de prières dans toutes les langues ont soutenu des personnes angoissées et souffrantes, diffusant la Parole de Dieu comme jamais, des prêtres visitant les malades ont converti des services hospitaliers surchargés. Montrer aussi cela à nos jeunes est fondamental, de même que les responsabiliser pour qu’ils fassent ce qui est à leur portée. Le courage, la bonté et le don de soi s’apprennent, car les réponses de Dieu au mal passent par nos mains, notre créativité et notre générosité.

La vie suspendue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2020

Par l’Abbé Frank Stoll | Photo: JHS

Les rues de Sion sont vides, quelque peu fantomatiques. La nuit enveloppe la ville, la confinant un peu plus. Derrière une fenêtre brûle une bougie, modeste signe de solidarité pour les victimes du covid-19, pour celles et ceux qui travaillent dans le domaine de la santé et pour toutes les personnes menacées d’isolement dans la situation actuelle. Difficile de bien vivre quand le monde qui m’entoure est à l’arrêt et a mal. Mais je suis en attente de la résurrection avec des milliers de croyants en Jésus-Christ, confinés chez eux, ici, ou ailleurs dans le monde.

Privés de nos célébrations habituelles, nous sommes devant un vide, un vide sacramentel. La crise que nous traversons nous oblige à retrouver notre Père des cieux dans le secret. Le secret de nos chambres, de nos maisons, des déplacements limités, des commerces et des guichets désertés, des deuils. A travers la prière, nous avons beaucoup à offrir et nous pouvons transformer notre vie en eucharistie. Je sais que chacun se relaie et veille. La société devient ce corps commun, à la fois absent en dehors, dans les rues, et présent derrière les murs de nos appartements.

Sur la croix, Jésus s’est retrouvé esseulé, anéanti. Pourtant, il a choisi d’aimer jusqu’au bout. Serons-nous capables, en disciples du Christ, de vivre ce temps pascal, le regard tourné vers le cœur aimant du Christ ressuscité, associant l’épreuve du moment à sa croix ? C’est ainsi, cette année, que je me serai préparé à la joie de Pâques. Faire Eglise autrement, comme un voyage intérieur, immobile et pourtant en lien les uns avec les autres, sans calendrier mais pas sans boussole, dans cette attente patiente. Et en ce temps pascal, le Christ nous invite à nous laisser saisir par sa lumière pascale. Elle va se dilater pendant 50 jours, jusqu’à la Pentecôte. 

L’épreuve générée par le covid-19 prendra fin et j’espère qu’elle sera pour chacun l’occasion de changer pour le meilleur. Bonne montée vers la Pentecôte à chacun, avec ces mots d’Etty Hillesum : « Même si on ne nous laisse qu’une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d’elle il y aura toujours le ciel tout entier ! »

Solidarité à Sion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2020

Par Joëlle Carron | Photo: JHS

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité ?
Une dynamique au service de l’humain et de la Vie

L’engagement au service des plus fragiles (ou « diaconie », en termes ecclésiaux) a été de tout temps l’une des missions fondamentales de l’Eglise. La Maison de la Diaconie et de la Solidarité continue cette dynamique au service de l’humain et de la Vie. Ce projet, porté conjointement par le Diocèse et l’Eglise réformée, se concrétise aujourd’hui grâce au soutien de la Fondation Casa Juan Diego, qui poursuit l’œuvre du Père Gabriel Carron auprès des détenus et des enfants de Santa Fe (Argentine). 

En ces temps de coronavirus, la Maison assure déjà le cœur de sa mission, soit le service aux plus vulnérables. L’Accueil Hôtel-Dieu, jusqu’alors à l’Avenue de la Gare 14, y a emménagé fin mars et y offre chaque jour près de 45 repas de midi, à l’emporter ou livrés à domicile, dans le respect des normes d’hygiène les plus strictes bien sûr. Même si le reste des activités attendra les beaux jours pour se déployer, faisons déjà un petit tour d’horizon sur les futures missions de la Maison. 

– DES SERVICES OFFERTS AUX PLUS FRAGILES
– UN PÔLE DE COMPÉTENCES, CANTONAL ET OECUMÉNIQUE
– UN LIEU DE SENSIBILISATION ET DE FORMATION 

1. Des services offerts aux plus fragiles

Un accueil quotidien, du lundi au vendredi de 9h30 à 16h, assuré par l’Association Accueil Hôtel-Dieu, soit :

Un accompagnement multiforme
Ecoute – Accompagnement – Orientation vers les services – Ateliers – Groupe de partage – Sorties Fratello 

Une insertion sociale par le bénévolat
Retraités – Bénéficiaires de rentes AI – Migrants – Jeunes étudiants – Personnes en fragilité psychique

Des fournisseurs aux couleurs locales et solidaires

Des collaborations multiples et porteuses  

Un soin juste – Service d’accès aux soins de base pour personnes en vulnérabilité
En Suisse aussi, malgré l’assurance-maladie obligatoire, l’accès aux soins reste un défi pour une population en précarité. « Un soin juste » offre une première évaluation médicale et une orientation, ainsi qu’un soutien administratif. 

Conseil juridique bénévole
Par le biais d’un réseau d’avocats solidaires mis sur pied en partenariat avec d’autres associations, la Maison permet l’accès à des compétences juridiques au service de l’accompagnement des personnes et des associations solidaires.   

2. Un pôle de compétences, cantonal et œcuménique

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité a pour vocation de fédérer les compétences, de développer les collaborations entre les différents acteurs ecclésiaux, tant catholiques que réformés et de maximiser les synergies. Elle rassemble, crée un réseau, permet de porter ensemble l’appui aux migrants, la pastorale des prisons, l’accueil et le soutien des personnes en précarité ou en fragilité psychique. Elle vise à être une ressource pour les acteurs de terrain et à faciliter la création d’activités et de lieux diaconaux au service des plus pauvres dans l’ensemble du canton. 

3. Un lieu de sensibilisation et de formation

La Maison de la Diaconie et de la Solidarité permet à de nombreux bénévoles ainsi qu’aux intervenants professionnels des deux Eglises de se confronter à la réalité de la précarité et de se former à l’engagement solidaire. Elle a également pour mission de sensibiliser le grand public au vécu par les plus fragiles en Valais.

Elle crée la rencontre, le lien, dépassant les milieux sociaux et les générations. La Maison offre notamment la possibilité de :

– Oser la rencontre et venir découvrir, l’espace d’un repas, d’une journée ou de quelques jours, la réalité de la précarité. 

– S’engager bénévolement dans l’une ou l’autre des activités coordonnées par la Maison (accueil, repas communautaire, distribution de nourriture, sorties, vie de prière). 

– Faire partie d’une équipe et échanger avec d’autres bénévoles.

– Grandir humainement et spirituellement, à travers la rencontre du Christ souffrant dans la personne du plus pauvre.

Où ?

Maison de la Diaconie et de la Solidarité, Rue de Lausanne 69 à Sion, maisondiaconie@gmail.com, 079 891 67 07

Par qui ?

L’association Maison de la Diaconie et de la Solidarité, et ses membres (Association Accueil Hôtel-Dieu – Eglise réformée évangélique du Valais – Diocèse de Sion – Association Saint-Vincent-de-Paul)

Nomination

Notre évêque Jean-Marie Lovey a nommé Joëlle Carron déléguée épiscopale pour la diaconie, avec un engagement diocésain de 20%, au 1er mars 2020. Ses charges se répartissent entre la responsabilité du projet de la « Maison de la Diaconie » à Sion et divers engagements dans les services diocésains de la diaconie (SDD), de la santé (SDS), de la pastorale spécialisée (SDPS) et de l’Aumônerie des prisons.

L’Association Accueil Hôtel-Dieu, en 2019

– 7500 repas de midi et 1700 petits déjeuners
– 200 hôtes réguliers
– 3 salariés, 1,3 EPT
– 8’000 heures de bénévolat, 50 bénévoles

La foi au temps du Coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Photos: DR

Simone et Pierre Antoine Darbellay

Chaque matin, nous écoutons la méditation par WhatsApp des prêtres du Grand-Saint-Bernard. Nous lisons aussi quotidiennement quelques paroles de saint Augustin. Elles sont tirées d’un recueil de citations. Comme je m’étais inscrite à l’adoration dans nos paroisses pour une heure dans la semaine, j’ai commandé un livre sur le sujet, et je médite avec lui. En couple, nous regardons aussi à la télé la messe du dimanche. On en suit parfois même deux !

Blaise et Sophie, Timothée, Paul, Amélie, Zoé Lovisa

Nous profitons de ce temps de confinement pour donner des couleurs à notre petite église domestique. Chaque matin, pour commencer la journée, nous prenons un temps de prière familiale avec l’aide bienveillante de la communauté du Saint-Bernard. La veillée avec le Pape restera aussi comme un moment fort de notre Carême. Pour la messe dominicale, c’est plus difficile avec les petits de vivre la messe à travers la télé, malgré la créativité des célébrants à nous communiquer la Bonne Nouvelle à travers l’écran.

Et le clin Dieu de Zoé (3 ans) durant la veillée avec le Pape :

Zoé voit la croix et me dit :
– C’est qui ?
– C’est Jésus.
Puis elle découvre l’icône de la Vierge et montre l’enfant:
– C’est qui ?
– C’est Jésus.
Le Saint Sacrement est exposé, elle montre l’hostie :
– Z’ai vu. C’est Zézus !

Amélie Métroz

Moi je prie beaucoup tous les jours : j’ai le temps ! Il ne faut pas oublier de prier : que c’est important ! Je fais le chapelet chaque matin. Je prie pour ceux qui ont attrapé le coronavirus : que le Seigneur les guérisse ! Je porte aussi dans mon cœur ceux qui les soignent. Je vais de temps en temps à l’église, ça me manque tellement de ne pas avoir la messe… Je lis la bible que l’on nous a donnée récemment en paroisse. C’est écrit un peu petit, je prends une loupe ! Je prie vraiment Dieu pour qu’il nous garde et qu’il nous donne la santé.

Tibor, Zora et Vicky Rausis

D’habitude on sert la messe. Cette am­biance nous manque. Et la communion aussi ! On ne peut plus voir les paroissiens le dimanche, mais on la chance d’habiter juste à côté de l’église et des curés ! Le matin après le déjeuner on fait une prière qu’on a apprise exprès par cœur : « Seigneur dans le silence de ce jour naissant, je viens te demander la paix, la sagesse et la force… » Après on prie pour les gens qu’on connaît. On envoie tous les jours une carte postale par la poste à une personne qu’on aime, ou à quelqu’un qui est seul. C’est devenu un rituel ! 

Carmen, José, Ryan, William, Roman et Luca

Dans cette épreuve, notre foi a augmenté et ça nous a resserré nos liens de famille. On prend un temps de prière le matin en écoutant la méditation proposée sur WhatsApp par la communauté des chanoines du Grand-Saint-Bernard. On aime faire une sortie de temps en temps à la grotte de Contoz et on y fait un temps de prière. Et on verra bien pour la suite !

Eric et Jasmine, Loris et Emilien Tornay

Durant ce temps particulier, nous essayons de ne pas regarder constamment les informations pour ne pas nous sentir submergés de nouvelles négatives. On se balade en famille et on profite de la belle nature qui nous entoure en essayant de penser à ceux qui sont moins chanceux que nous, ceux qui souffrent physiquement ou moralement, ceux qui déploient toutes leurs forces pour soigner. 

Nous nous arrêtons de temps à autre allumer une petite bougie près de Marie à l’Eglise, ce qui nous apaise et nous aide. On dépose parfois des petits mots, des dessins ou des gâteaux devant la porte de nos proches qu’on ne peut plus voir et qui nous manquent.  

Avoir dû vivre la Semaine sainte à la maison nous a fait prendre conscience de l’importance et de la chance d’être une Communauté. La fête de Pâques étant un repère important dans l’année, nous avons essayé de la vivre de la meilleure manière possible, malgré les circonstances. 

Une pensée spéciale à toutes les personnes qui souffrent du poids de la solitude durant ce confinement ou qui vivent des deuils et qui doivent partager différemment leur peine.

Covid-19 et foi

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mai-juin 2020

Par l’Abbé François Roten | Photo: JHS

Au moment où l’on prépare ce numéro de L’Essentiel, c’est encore l’inconnue quant à l’évolution de la pandémie qui nous touche. Les quarante jours de notre Carême se sont transformés en quarantaine et le début du Temps pascal verra probablement encore les écoles fermées, des entreprises menacées et donc, l’ensemble de notre vie sociale bouleversée. 

Alors d’aucuns voudraient que l’on fasse des processions, que les prêtres sortent dans les rues avec le Saint-Sacrement, que l’on demande à Dieu un miracle pour qu’il mette fin, d’un coup, à cette pandémie. Combien de messages dans ce sens n’avons-nous pas reçus… et combien de prophètes de malheur ne se sont-ils pas empressés de voir dans cette pandémie une punition de Dieu, oubliant que « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 17).

Prier Dieu, ce n’est pas lui demander de nous obéir, lui demander de faire notre volonté ! Prier Dieu c’est développer avec lui une intimité de vie qui appelle à la venue de son règne, sur terre déjà, et qui tend notre désir vers le Ciel. Prier Dieu ce n’est pas une manifestation ostentatoire mais un état du cœur qui sait que le Père est avec nous présent dans le secret d’une relation personnelle (Mt 6, 6).

Parmi les malades qui fréquentent les sanctuaires de Lourdes, de La Salette, de Fatima ou d’ailleurs, combien reviennent guéris ? Physiquement, quelques-uns. Pourtant nombreux sont ceux qui reviennent réconfortés et remplis de courage, de force et de charité ! 

Oui Dieu ne reste pas sourd à nos cris, répondant discrètement et efficacement à nos prières, nous permettant de traverser les épreuves, même de les surmonter sans nécessairement modifier les règles de fonctionnement du monde, qu’il accompagne de sa sagesse. 

Ne pas sortir avec le Saint-Sacrement, ne pas faire de processions, éviter les contacts en temps de pandémie, ce n’est pas manquer de foi, mais bien se souvenir que Dieu nous parle, et qu’il nous aide par les causes secondes, dans les multiples contacts avec nos proches, dans ce que nous voyons ou entendons, à saisir par notre intelligence éclairée par l’Esprit Saint.

Dieu se manifeste à nous non pas dans l’extraordinaire tapageur mais dans la discrétion de sa Présence qui répond à la ferveur de notre cœur à cœur avec lui. Avec foi, osons demander et redemander les dons de l’Esprit – au premier plan desquels la sagesse, l’intelligence et le discernement. Et nous pourrons prier en vérité « Notre Père, que ta volonté soit faite ».

Esprit de famille

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Par Florence Cherubini et Fabienne Theytaz | Photos: M. Gugliuzzo, L. Obi, J. Warpelin, J.Bastien Mayoraz, J.Marc Nemer et F. Theytaz

Préambule: en raison de la pandémie du coronavirus, cette double page ne peut vous présenter l’agenda habituel. Par contre, nous vous offrons quelques échos de ce que le secteur vit durant cette période particulière.

«L’Eglise n’est pas fermée, c’est le bâtiment qui est inaccessible. L’Eglise, c’est toi! L’Eglise, c’est moi!»C’est par ces mots très forts que Pascal Lukadi, curé de notre secteur, a signifié (donné du sens), dans son homélie du dimanche des Rameaux, la dimension communautaire que chaque baptisé est appelé à vivre.

Et c’est exactement ce que cette période historique de confinement nous permet d’expérimenter de manière très concrète, puisque nous nous rendons compte plus que jamais combien nous avons besoin les uns des autres !

Cette communion des cœurs est une dimension de notre foi, différente, mais peut-être plus profonde encore, que de nous rencontrer dans une église. Car elle nous dit que nous ne sommes pas seuls et que Dieu est toujours parmi nous. Si les églises de pierres sont inaccessibles, un nouveau sanctuaire fait de « chair et de sang », même s’il a pris forme par écran interposé, a vu le jour en générant amitié et partage fraternel, proximité intergénérationnelle et manifestation d’amour des uns pour les autres parmi les membres de nos communautés paroissiales.

Des célébrations empreintes de recueillement et de dignité, des moments de prière communs, de partage de la Parole, des temps de méditation personnelle proposés par l’équipe pastorale à l’ensemble du secteur. Mais aussi des lieux de partage plus personnels, via des groupes WhatsApp ou plus simplement par contact téléphonique entre paroissiens.

Oui, nos communautés sont vivantes, l’Eglise est vivante et manifestée partout « où deux ou trois sont assemblés en Son nom » (Mt 18, 20) !

Survol de quelques initiatives paroissiales

♦ A Bex

• Paroissiens de Bex
Chaque jour, depuis sa mise en ligne, ce groupe Whats­App, permet à tous ses utilisateurs de se retrouver. Pour échanger un simple bonjour, pour transmettre une prière ou un beau texte, une note d’humour mais aussi pour
partager une souffrance engendrée par la séparation d’avec un être cher et peut-être pour se sentir moins isolé-e ! Et à chaque fois, le groupe a répondu « Présent ! » comme dans une famille unie.

• Opération-Rameaux
Tous les paroissiens ne sont pas connectés via internet. Pour la fête des Rameaux, le Conseil de Communauté, aidé par les jeunes du Madep, a réalisé plus de 30 bouquets de rameaux qui ont été déposés dans les boîtes à lettres de ceux et celles qu’il est plus difficile de joindre régulièrement. Comme dans une famille où jeunes et moins jeunes se retrouvent pour fêter.

Dans les autres paroisses du secteur : groupes WhatsApp, chaînes téléphoniques, aide aux courses pour les personnes confinées, etc.

Pour la catéchèse : des activités en ligne en lien avec le temps liturgique et les événements, une fiche explicative de la messe et une initiative œcuménique de cartes de Pâques réalisées par les enfants du caté à l’intention des personnes âgées
isolées et en EMS.

Les enfants de Villars ont aussi réalisé une centaine de dessins magnifiques pour les personnes confinées et endeuillées de la station.
Pour soutenir la prière et renforcer la communion entre tous les paroissiens du secteur, un programme varié sur le site YouTube Secteur Aigle : messe, laudes-vêpres, chapelet, chemin de croix, adoration, tea-time spirituel, partage d’Evangile, etc.

La pandémie du coronavirus, quel sens pour moi? pour notre monde?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mai 2020

Par l’abbé Etienne Catzeflis | Photos: DR

Voici, glanés dans les médias, quelques réflexions de différentes personnalités sur la pandémie du coronavirus. Souhaitons-les utiles pour orienter nos vies en vue du Royaume, et pour nous aider à formuler des prières plus «selon le coeur de Dieu». Vous trouvez sur le site de nos paroisses – www.noble-louable.ch – les articles dans leur intégralité, ainsi que les liens des médias qui les ont édités.

Dom Mauro-Giuseppe Lepori.

Dom Mauro Lepori, abbé général de l’ordre cistercien : 
« Le coronavirus peut renforcer notre humanité » 
Paradoxalement, alors que nous pouvons à peine sortir de chez nous, que nous ne pouvons pas voyager, aller dans des lieux publics, serrer des mains, etc., nous percevons une solidarité universelle profonde. La conscience que nous sommes unis non seulement par la même épreuve, le même danger, mais par une réelle communion de vie, de pensée, de compassion. (…)
Une humanité que cette épidémie aura vaccinée contre la lèpre du superflu, la vanité superficielle qui n’écoute pas, ne prête pas attention à l’autre, ne cherche que son propre intérêt.

Emmanuel Macron, président (Adresse aux Français, 12 mars 2020) : 
Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, (…).

Maxime Combes (économiste) :
(…) Reconnaissons que la période nous livre donc une puissante leçon collective pour la suite : le refus de mener des politiques sociales et écologiques ambitieuses n’était pas dû au manque d’argent ou demoyens, mais le fruit d’un refus idéologique visant à satisfaire des intérêts bienéloignés de l’intérêt général. (…) Ne revenons pas à la normalité, car la normalité, c’était le problème.

Pape François (bénédiction Urbi et Orbi – 27 mars 2020) :
Dans notre monde, que Tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. (…) Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous T’implorons : « Réveille-toi Seigneur ! »

Moustapha Dahleb (écrivain tchadien) :
Soudain, nous réalisons que nous sommes tous embarqués dans le même bateau, riches et pauvres. (…)
Quelques jours seulement ont suffi à l’univers pour établir l’égalité sociale qui était impossible à imaginer.(…)
La peur a envahi tout le monde. Elle a changé de camp. Elle a quitté les pauvres pour aller habiter les riches et les puissants. Elle leur a rappelé leur humanité et leur a révélé leur humanisme.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort (président de la conférence des évêques de France) :
Il convient aussi de garder le sens des proportions. Évidemment, nous devons endiguer l’épidémie mais en gardant à l’esprit que des pays souffrent plus que nous, sont en guerre, connaissent la famine… Il est important que dans ce temps de confinement, nous ne nous repliions pas sur nous-même en cultivant nos angoisses mais que nous regardions toujours le vaste monde et que nous pensions à ceux qui sont dans une détresse plus grande.

Chers amis, paroissiennes et paroissiens,

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), mai-juin 2020

Photo: Pixabay

Chers amis, paroissiennes et paroissiens,

Depuis plusieurs semaines, ce virus COVID-19 perturbe nos vies. Nous nous inquiétons pour nous-mêmes, pour nos proches, pour nos communautés, pour la vie économique. Je souhaite vous dire à chacune et à chacun d’entre vous ma proximité et celle de notre Eglise locale qui est à Fribourg.

Confrontés soudainement à notre fragilité humaine, nous percevons tous que notre société est troublée et décontenancée de ne pouvoir tout maîtriser, c’est le moment d’approfondir la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus dont le nom signifie « Dieu sauve ».

Soyez assurés de ma communion profonde. Je célèbre les messes en privé et porte toutes vos intentions devant le Seigneur. Je suis là pour vous. Si vous désirez vous confesser ou recevoir le sacrement des malades, je suis à votre disposition, n’hésitez pas à me contacter. Nos églises sont ouvertes pour permettre à tous de se recueillir.

Prions les uns pour les autres, pour notre pays et de façon plus particulière pour les personnes fragilisées, isolées, pour les malades et leur famille et pour les familles en deuil, pour ceux qui sont morts, ceux qui sont en fin de vie, pour les médecins, le personnel soignant, pour le personnel administratif, pour tous ceux qui assument une responsabilité publique.

Faites confiance au Seigneur. Je suggère que dans chaque famille on dise au moins un Notre Père, Je Vous salue Marie et une dizaine de chapelet. Confiez-Lui vos soucis, vos angoisses. Demandez-Lui de soutenir le moral de toute notre société.

Pensons à toutes les personnes qui sont dans les maisons de retraite ou les hôpitaux qui ne reçoivent plus de visites, qui souffrent et se sentent isolées. N’hésitons pas à leur téléphoner, à leur écrire, à leur envoyer de petits cadeaux pour leur exprimer notre proximité. Les enfants peuvent leur envoyer un petit courrier (dessin, carte) qui leur apporteront un peu de joie. Toutes les visites impossibles en ces jours peuvent être transformées en communications téléphoniques ou par internet.

Sachons aider nos proches et ceux qui seraient davantage frappés que les autres, sachons faire preuve de compréhension à l’égard des fournisseurs.

Si la participation à la messe dominicale n’est pas possible, nous pouvons suivre la messe sur les médias. Il y a des eucharisties retransmises sur différentes chaînes de TV et à la radio. C’est une manière de s’unir à l’eucharistie qui est célébrée. C’est une communion spirituelle, c’est-à-dire notre désir profond d’être uni à Jésus-Christ. 

Chers amis, vivons dans l’espérance. Le Seigneur veille sur nous. Courage et paix, chers amis, gardons le cap sur la lumière et la paix du Christ ressuscité.

Demandons au Seigneur que par l’intercession de Notre Dame du Rosaire, Il renouvelle en nous la confiance, l’espérance et la paix du cœur.
Soyons unis dans l’espérance. Je suis avec vous. Je prie pour vous et je vous dis ma très grande et fraternelle communion dans ce temps d’épreuve.

Votre Curé Mietek Krol

Lettre aux paroissien(ne)s en ce temps d’épreuve et de grâce

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Photo: Annelyse Bérard

Bien chères et bien chers,

Il y a quelque temps, en Carême, nous avons lu cet Evangile : « Quand tu pries, ne te tiens pas debout dans la synagogue ou aux carrefours, mais retire-toi et ferme la porte. Prie ton Père qui est présent dans le secret… » Nous étions loin d’imaginer que les événements allaient nous prendre au mot ! J’écris ces lignes à l’heure de Pâques, mais lorsque vous les lirez, nous serons certainement encore confinés chez nous.

Nous vivons tous un moment difficile. Notre vie a basculé dans une nouvelle dimension. Au début, je me disais : ce que nous vivons, ce n’est « pas normal ». J’ai alors senti dans mon cœur une autre réponse. Non, ce qui n’est « pas normal », c’est la vie que nous menions AVANT ! Courir au travail, bouger sans cesse jusqu’au bout du monde, encombrer notre dimanche de mille et une choses… Ça allait trop vite, et nous avons été arrêtés. 

Tout cela nous fait réfléchir. On doit se poser seul, face à soi-même. Et on se rend compte que de cette tragédie il y a quelque chose qui émane, de l’ordre du bien. On retrouve des gestes d’entraide. On réapprend à vivre simplement en famille. On redécouvre notre nature et nos jardins. 

L’épidémie a imposé des distances d’hygiène dans les rencontres, mais les cœurs se sont rapprochés. J’ai discuté profondément avec des personnes qui me semblaient éloignées de moi. C’est comme si l’épreuve avait aplani certaines méfiances. J’ai découvert chez beaucoup une foi que je croyais morte et qui est bien vivante. Il y a un « plus » dans nos rencontres, un parfum de sacré. C’est  précieux d’entendre dire : « Tu me manques ! », « Courage ! » « Tiens bon ! ».

Ce sont ces mots que nous voudrions vous dire, nous, Réné-Meinrad, Gildas et moi-même, prêtres de vos paroisses : Vous nous manquez beaucoup, et pourtant vous êtes là, dans nos messes et dans nos prières. Nous vous portons chaque jour, en particulier ceux qui souffrent, qui angoissent ou qui vivent péniblement la solitude.

Je croyais que célébrer la messe sans aucun fidèle serait triste. Mais j’ai pris conscience du monde qui habitait mon cœur de prêtre. Auparavant, je me concentrais sur ceux qui étaient là. Maintenant je prie davantage pour tout le monde, sans faire de classement, ou d’exception. Je demande la grâce que chacun reçoive ce dont il a besoin au fond de lui-même. 

J’aimerais surtout vous dire ma foi que Dieu vous aime énormément, qu’il est avec vous, à vos côtés.  Je crois en son amour, capable de toujours tirer un bien plus grand d’un moment difficile. L’Amour transforme les ténèbres en lumière, le désert en jardin, la tristesse en joie. C’est cela Pâques, c’est cela la résurrection.

Nous nous réjouissons tellement du jour où nous pourrons à nouveau célébrer ensemble ! Quelque chose me dit que ce dimanche-là, ce sera grande fête, apéro compris ! En attendant, mettez bien ce temps à profit pour cultiver votre cœur et y planter toutes sortes de bonnes choses. Nous les récolterons le temps venu. 

A très bientôt, courage et confiance !

Joseph Voutaz ainsi que Gildas Chibozo et René-Meinrad Kaelin

Notre centre de gravité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2020

Texte par Marie-Françoise Salamin | Photo: Lysiane Salamin

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis confinée, vu mon grand âge! Toutes nos certitudes sont tombées comme un château de cartes. Ce qui arrive cette année à l’humanité, on ne l’avait pas vu venir. Alors pourquoi le coronavirus a-t-il réussi à mettre notre monde en panique, en confinement, à faire s’écrouler tous ces systèmes économiques savamment échafaudés?

Les jeunes voisins font du pain pour les plus âgés, la solidarité résiste au confinement…

Tandis que certains s’épuisent et prennent des risques, beaucoup d’entre nous ont du temps libre. Les théories pour expliquer ce cataclysme foisonnent. Il y a ceux qui accusent la 5G et toutes les ondes qui circulent, d’autres qui disent que cette maladie pulmonaire vient de l’air vicié que nous respirons, d’autres encore qui pensent que la terre se venge de toutes les pollutions infligées par notre mode de vie consumériste […]

Et parmi toute cette panique, je vois parfois passer sur Facebook ce petit message positif : Nous allons tous mûrir !
Mûrir, quelle bonne idée !
Il y a longtemps que nous pouvons constater que l’humanité n’a pas fini sa crise d’adolescence. La terre produit assez pour nourrir tous ses habitants. Mais la quête du profit fait que ces ressources sont réservées à certains, et refusées à d’autres. D’un côté, on jette des tonnes d’aliments, et de l’autre, on laisse les gens mourir de faim.

La faim, nous le savons, tue plus de personnes que le coronavirus ! Les exemples des absurdités, des atrocités perpétrées au nom de l’argent roi sont multiples : le trafic d’êtres humains, d’organes, de drogue, les enfants esclaves qui travaillent dans des mines dangereuses, dans des décharges immondes, le mobbing et tant d’autres injustices qui frappent les plus faibles et les plus pauvres. Et la terre, notre « maison », celle de nos enfants et petits-enfants, qui subit les pires pollutions, le déboisement, le bétonnage et l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales. Si nous voulons mûrir, évoluer, il faudra un haut degré de coopération entre les peuples, les religions, les scientifiques, les agriculteurs, toutes les personnes de bonne volonté.

Une métaphore
A l’école, j’avais appris la notion du centre de gravité, qui permet à un corps de se tenir en équilibre. Je pense souvent que l’humain du XXIe siècle a perdu son centre de gravité. Il s’est tellement surchargé d’activités, de contraintes en tous genres (voiture, maison, mode, carrière, apparence physique, vie amoureuse, vacances…) qu’il a perdu son équilibre et bascule au moindre vent contraire. Pour retrouver notre centre de gravité, il nous faut retrouver les valeurs universelles, le bon sens et la spiritualité.

Ce qui sauvera le monde
C’est l’amour qui sauvera le monde. L’amour, c’est le centre de gravité de l’être humain. 

L’amour c’est le respect, de soi, des autres, de toute la Création. L’amour, c’est la justice, dans la répartition des biens, en sachant que dans nos société dites développées, nous vivons au-dessus du niveau de vie que nous aurions si nous vivions dans un monde de partage équitable. L’amour, c’est la fin de l’égoïsme, c’est le règne de l’altruisme. L’amour, c’est la richesse des différences, la bienveillance, le pardon. L’amour, c’est la plus grande force du monde.

Nous avons tous dans le cœur ces nombreux exemples : toutes les personnes qui se donnent sans compter, mettant leur vie en danger pour soigner les malades et les plus faibles, pour nourrir la population et lui offrir de nombreux services. La solidarité des personnes d’un voisinage, où l’on se préoccupe les uns des autres, où on apprend à s’émerveiller et à dire merci. La joie avec laquelle les artistes mettent leur art au service des autres pour ajouter de la vie à la morosité ambiante.

Depuis longtemps, déjà, des scientifiques, des sages, des saints de toutes races et de toutes cultures essaient de faire entendre leur voix pour nous mettre en garde contre tout ce qui arrive. De nombreux humanistes essaient de mieux répartir le droit d’être soignés, d’être éduqués, d’avoir des conditions de vie qui respectent la dignité de chacun. D’autres luttent pour sauver notre planète. Beaucoup de personnes, religieuses ou pas, cherchent un sens à tout cela. Des gens prient, s’envoient des pensées positives, de bonnes ondes, redécouvrent les cultes des peuples premiers. L’humanité a soif de spiritualité.

C’est aujourd’hui le bon moment pour contacter notre centre de gravité, là où réside notre conscience du bien et du mal, notre capacité d’aimer, d’ouvrir de nouveaux chemins de justice, de paix, de solidarité, de pardon, de respect, de bienveillance. Le centre de gravité, c’est le noyau de ce qui fait de nous des êtres humains, créés à l’image de Dieu. Ainsi devenus plus sages, nous pourrons veiller les uns sur les autres en préservant la terre qui nous est confiée, et nous relier à Celui qui est source de toute vie, de tout amour, à Celui qui est AMOUR.

Retour à une vie «normale»?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2020

Texte par Boleslaw Antoni Bieniek, curé d’Anniviers | Photo: Ldd

Nous les chrétiens, savons qu’après le Vendredi saint, après les temps sombres et difficiles remplis d’angoisse, de peur, de souffrance et de la mort de Jésus-Christ, arrive le Dimanche de Pâques, jour de joie de la Résurrection et de la disparition de la peur pour laisser la place à la joie, la lumière et l’espérance. Après la nuit vient toujours le matin et le soleil. Profitons de cette période difficile, pour mener une réflexion spirituelle et profonde afin de retrouver la source de l’espérance, de la joie, de la vie.

Dans la Bible, on trouve, selon les spécialistes qui l’étudient, 365 fois la parole « N’ayez pas peur ». Avec cette parole et avec cette espérance, essayons de vivre le mieux possible, le temps d’isolement physique en communion spirituelle avec nos frères et sœurs dans la foi et l’espérance avec toutes les autres personnes.

Je vous souhaite une bonne santé physique, morale et spirituelle qui va nous conduire vers la joie de retrouver la vie « normale » avec notre vie paroissiale dans nos célébrations, nos prières, nos rassemblements festifs, nos rassemblements dominicaux et quotidiens.

La malvoisie du monastère Notre-Dame de Géronde à Sierre

Par Pascal Ortelli

Photo: cath.ch

Les moniales cisterciennes de Géronde possèdent plus de deux hectares de vigne à Sierre, sur une colline surplombant le Rhône. En plus des hosties qu’elles fabriquent, elles vendent des vins: pinot noir, fendant, johannisberg et… malvoisie.

Un vin de caractère
Utilisé comme vin de messe par la communauté, le vin de malvoisie est produit par le pinot gris. Offrant une grappe com- pacte, ce cépage dérivé du pinot noir qui a changé de couleur par mutation génétique est cultivé sur les côteaux les plus ensoleillés et ventilés du canton. Il est presque toujours récolté en surmaturé. La malvoisie sèche existe également en Valais, mais garde le nom de pinot gris.
Le monastère est entouré de vignes.
«Auparavant, les moniales travaillaient elles-mêmes la vigne», confie sœur Catherine. Aujourd’hui, comme les forces vives se font plus rares, les sœurs louent leurs vignes à la famille Rouvinez. C’est une histoire de bon voisinage, car les vignes de la colline de Géronde, jouxtant celles du monastère, constituent le plus ancien domaine possédé par ces encaveurs de renom.

Le paratonnerre du Valais
Visible loin à la ronde, le monastère de Géronde est fréquemment appelé le «paratonnerre du Valais», une appellation souvent mal comprise. En effet, il ne s’agit pas d’éloigner le courroux d’un Dieu vengeur qui ferait pleuvoir les épidémies. Non, la communauté, par sa prière, a pour vocation d’attirer et de répandre le feu d’amour venu du Ciel au jour de la Pentecôte.

Les sœurs se sont installées en 1935 sur un site où la première église a été édifiée au Ve siècle. Elles viennent du monastère des Bernardines de Collombey dans le Bas-Valais. Celui-ci est issu de la réforme bernardine initiée par la Mère Louyse de Ballon (1591- 1668) et a compté jusqu’à 32 monastères. Après la Révolution française, seul le monastère de Collombey a subsisté. En 2008, après un long approfondissement de leur patrimoine spirituel, les sœurs de Géronde ont choisi d’être incorporées à l’Ordre cistercien de la stricte observance (les Trappistes).

Point de vente

Pour plus d’info et point de vente:

monastere-geronde.ch
librairie.saint-augustin.ch

Pour le cultiver et le garder

Par François-Xavier Amherdt
Photo: PixabayOn a souvent reproché à la Bible et à la théologie chrétienne, à tort, d’avoir encouragé l’exploitation de la planète par les humains. Or, c’est « pour qu’il le cultive et le garde » que le Seigneur confie « le jardin de la création à Adam ». Dieu « prend l’homme et l’établit dans Eden » (Genèse 2, 15). Lui dont le nom veut dire le « boueux » (d’adamah, la terre meuble en hébreu), il ne peut capturer pour son propre profit ce qu’il a reçu en cadeau et dont il est lui-même issu : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Genèse 2, 7), ce que signifie par ailleurs le mot Eve, la vivante. Les humains (le terme vient du latin humus, la terre) sont ainsi par nature solidaires du cosmos et ils sont appelés à respecter toute créature comme une caresse de la tendresse divine.

C’est donc en stéréophonie que les deux récits initiaux de la Genèse doivent se comprendre. L’injonction lancée à l’homme et la femme, conçus à l’image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 27, où les deux sont « déjà » présents) sonne donc comme un appel à la responsabilité. « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la » (1, 28a) ne signifie d’aucune manière « exploitez le globe terrestre, abusez de ses ressources au point de les anéantir, jouez avec l’atmosphère si bien que l’existence de la planète soit menacée », mais au contraire : « entourez-la, domestiquez-la, car vous êtes mes représentants et mes lieutenants, poursuivez mon œuvre bonne, de manière à ce qu’elle porte du fruit et que ce fruit demeure ».

Au service de la floraison infinie
Du reste, toute l’œuvre de création en Genèse 1 célèbre comme une grande liturgie la mise en place de la multitude des espèces de plantes, d’animaux, de poissons et d’oiseaux. C’est au service de cette floraison infinie que l’être humain est placé, et non comme tyran tout-puissant, libre de réduire la biodiversité à néant. Contemplation et action de grâce, respect et protection, justice et paix : telles sont les attitudes insufflées à l’humanité pour qu’elle « sauve-garde » ce qui lui a été confié par le Créateur. Aujourd’hui plus que jamais !

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