Retable de la Résurrection

Arcabas, église Saint-Clément, Collex-Bossy (Genève)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer
Il vaut souvent la peine de pousser la porte des églises à l’écart des grands centres urbains. Celle de Collex-Bossy, dans le canton de Genève, dissimule un magnifique retable d’Arcabas (1926-2018).

Reprenant les codes traditionnels du retable (la peinture sur bois, les thèmes…) pour les retravailler de manière contemporaine (les couleurs, la composition…), le peintre français propose une traduction pour aujourd’hui du mystère de la Rédemption.

Au centre, le Christ attire toute notre attention. De sa main droite, il indique la mort, symbolisée par les instruments de la Passion, la croix et la mise au tombeau. Si les émotions qui se dégagent du panneau sont fortes, elles appartiennent au passé : le Christ est représenté comme sortant du tombeau, la mort est vaincue.

De sa main droite, il indique l’agneau, figure de l’apocalypse et de la vision de la Jérusalem céleste : « Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus. Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une épouse qui s’est parée pour son époux. » (Ap 21) 1

Ce temps n’est pas encore là, nous sommes encore confrontés à nos difficultés et nos souffrances et à tout ce qui fait la réalité de notre condition humaine.

Le panneau central figure cet entre-temps qui est le nôtre. Le mal est vaincu par la mort et la Résurrection du Christ, mais nous attendons encore sa venue dans la Gloire. 

Il ne nous reste plus qu’à tourner nos yeux vers le Seigneur. Tête baissée, il semble s’avancer vers nous pour nous accueillir les bras ouverts. Peut-être que ce que nous vivons est parfois plus proche de la mort que de la vie, mais qu’importe, le Christ vient à nous sans jugement pour nous présenter l’amour infini du Père.

Traduction œcuménique de la Bible.

Laudato si’, cinq ans après…

Laudato si’ : une nouvelle impulsion pour l’Eglise.

A sa sortie en 2015, le texte du pape François sur l’écologie intégrale a connu un large écho. Son appel à œuvrer pour la sauvegarde de la Création a-t-il été entendu en terre romande? Cinq ans après, tour d’horizon sur ce qui a germé dans nos communautés.

Par Pascal Ortelli
Photos: Ccrfe, Oeco, Pxhere, DR, Pasaj, Ciric
Si la plupart des acteurs ecclésiaux s’éveillent à la transition écologique, beaucoup peinent encore à passer à l’action par des initiatives concrètes. L’association « œco Eglise et environnement », l’organe de consultation de la Conférence des évêques suisses sur ces questions, le constate à propos des labellisations « vertes » : elles rencontrent encore peu de succès en Romandie.

Bientôt un Coq vert au Jura…

Fabien Vallat, le secrétaire-caissier de la paroisse de Beurnevésin (JU), est le seul coach à s’être formé outre-Sarine pour amener celle-ci à entrer dans le processus de labellisation Coq vert. « Aujourd’hui après plus d’une année de travail, nous sommes au milieu de la démarche, confie-t-il. Notre petite taille rend les choses plus faciles, l’idée étant ensuite de l’exporter à notre unité pastorale. » La mayonnaise prend, car il est maintenant appelé à donner des conseils ailleurs, aussi chez les réformés de Delémont.

Cette action entre dans la visée de Laudato si’. L’encyclique insiste sur le fait que « la conversion écologique requise pour créer un dynamisme de changement durable est aussi une conversion communautaire ». (LS n° 219)

… et une Eglise verte à Martigny »

Le secteur paroissial de Martigny vient de s’engager dans un tel processus : « L’équipe pastorale s’est réunie en week-end au vert à Bourg-Saint-Pierre pour appréhender ces aspects par nos tripes », précise le diacre Pascal Tornay. Plusieurs engagements ont été pris autour du label Eglise verte et des sept rendez-vous de Carême sur la joie de la simplicité, en intégrant des partenaires locaux comme par exemple Moret Fruits pour y donner une conférence sur Laudato si’.

Non aux placements toxiques

L’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg a également donné le ton : il n’investit pas dans les énergies fossiles depuis l’arrivée de Mgr Morerod en 2012. Bien que symbolique, en raison de son faible poids économique, cette mesure permet d’être solidaire avec la campagne mondiale de désinvestissement des énergies fossiles qui fait pression sur les 200 entreprises cotées en bourse possédant les plus grandes réserves de CO2.

« Tout est lié »

Attention, la mise en œuvre de Laudato si’ ne se réduit pas au développement durable. Comme le relève Alain Viret, théologien formateur au Centre catholique romand de formations en Eglise, à la suite d’un colloque sur l’écologie intégrale, le leitmotiv « tout est lié » a sa source dans les mystères de la Trinité et de l’Incarnation : « L’encyclique nous pousse à penser théologiquement des notions comme le péché écologique et la justice climatique, pour les faire entrer de plein fouet dans le corpus de la Doctrine sociale de l’Eglise. » Promouvoir une écologie intégrale, c’est aussi reconnaître qu’« une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale ». (LS n° 49)

Il importe de travailler sur les résistances qui nous empêchent de passer à l’action. Michel Maxime Egger, auteur de plusieurs livres sur l’écospiritualité, anime le laboratoire pour la transition intérieure à Pain pour le prochain où il cultive une nouvelle forme d’engagement : celle du « méditant-militant ». Son but : allier contemplation et action dans une restauration des liens nourriciers à soi, aux autres, à la Terre et au Vivant. Laudato si’ met en lumière la synergie qui existe entre ces quatre relations constitutives de la personne. Tout est lié : telle est la force de son message, encore largement sous-exploité.

Des jeunes préoccupés

C’est le constat que fait Roberto de Col, responsable de la pastorale jeunesse (PASAJ) dans l’Eglise catholique vaudoise : « Nous n’avons pas encore pris conscience de toute la richesse de ce texte. Comme chrétiens, nous avons un rôle clé à jouer, car il s’agit d’une préoccupation centrale pour les jeunes. » Mieux les informer pour passer à l’action, tel est son but. Un groupe de travail a démarré pour produire entre autres un guide des bonnes pratiques à l’usage des animateurs.

En janvier, les aumôniers du gymnase, de la Haute Ecole et du Centre professionnel d’Yverdon ont créé avec leurs étudiants une exposition qui met en avant des solutions durables en s’inspirant de Laudato si’. Certains ont aussi accompagné leurs élèves durant les grèves pour le climat. Roberto de Col pousse son staff à se former dans ce sens. A l’EPFL, l’aumônerie anime des conversations carbone, une méthode pour réduire ses émissions de CO2 qui corrèle les aspects techniques aux résonances comportementales. 

La pastorale jeunesse vaudois s’engage avec des étudiants pour le climat.

Des écogestes qui font la différence

A Genève, les membres de l’association Cotmec, retraités pour la plupart, ont pris au mot l’appel du Pape à adopter un style de vie plus sobre pour « exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir ». (LS n° 206) Leur brochure Des germes d’espérance pour la vie sur la planète fait le lien entre la manière dont se posait – ou pas ! – la question de l’écologie durant leur jeunesse. Elle répertorie les petits gestes écolos du quotidien ainsi que des initiatives alternatives.

Agir ensemble

Le Pape rappelle que « toutes les communautés chrétiennes ont un rôle important à jouer ». (LS n° 214) Travailler en réseau devient une urgence. A Lausanne, François Périllon, coordinateur du projet Eco Eglise, réfléchit avec d’autres partenaires à proposer prochainement un parcours ad hoc pour mieux accompagner les processus de transition en paroisse. 

En ce sens, la synodalité mise en avant dans le récent document du pape François sur l’Amazonie n’est plus une option. Le diocèse de Saint-Gall démarre cet été un processus synodal à partir des thèmes de Laudato si’. L’écologie intégrale pousse nos communautés à revoir leur dynamique de fonctionnement au prisme de ce paradigme. Chacune à son rythme…

Et dans les monastères ?

L’Abbaye cistercienne d’Hauterive participe au réseau communion Laudato si’ – Des communautés en chemin de conversion écologique. Avec d’autres religieux, ils réfléchissent en compagnie d’Elena Lasida, professeure d’économie à l’Institut catholique de Paris, aux impacts de l’encyclique sur leur vie communautaire. Pour son abbé Dom Marc, « tous les paramètres de la conversion écologique se reflètent dans la vie monastique ». Leur domaine de 19 hectares est passé entièrement en bio en 2015. Toutes les décisions sont prises aujourd’hui à la lumière de l’éco-logie intégrale.

L’illusion d’une famille parfaite

Nous avons du mal à accepter les ratés dans notre vie familiale. Ils sont pourtant l’occasion d’apprendre à aimer en vérité, avec le soutien et la force que Dieu veut nous donner. 

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere
Qui ne rêve d’une famille où tout va bien ? Mais brusquement, un conjoint promis à une carrière sans histoire se retrouve injustement au chômage et déprimé. Ou encore, nous essayons d’être de bons parents… quand, tout à coup, les relations se grippent avec un ado insupportable et incompréhensible. Et la vie sous le même toit manifeste vite les limites de chacun, à commencer par les nôtres. 

La famille parfaite n’existe pas, ni chez nous, ni chez les autres ; chacune a tôt ou tard son lot de contrariétés à traverser. La foi chrétienne n’a rien d’une assurance vie.

Finalement cela tombe plutôt bien car Jésus n’est pas venu pour les bien-portants, mais pour « les malades et les pécheurs ». Il se « tient à la porte et il frappe ». Il n’attend qu’une chose : que nous nous tournions vers lui, plutôt que d’essayer de tout résoudre par nous-même. Il n’est pas un magicien, mais notre sauveur qui nous apprend à aimer, à patienter, à encourager. La sainteté à laquelle nous sommes appelés n’a rien à voir avec la perfection.   Elle est don de Dieu, Lui seul peut « réchauffer ce qui est froid », « assouplir ce qui est raide » ou « rendre droit ce qui est faussé »… comme nous le demandons à l’Esprit Saint au moment de la Pentecôte. 

Construire jour après jour
En même temps que le rêve de la famille parfaite, une autre illusion nous guette : croire que le bonheur est une question de chance. Il est plus le fruit de ce que nous construisons jour après jour avec la grâce de Dieu, que du hasard. Le pardon, la bienveillance, l’amour, l’écoute gratuite, voilà des attitudes qui unifient nos familles ; bien plus que de plaquer des schémas qui ne correspondent pas à ce qu’elles sont appelées à devenir ! Si nous en sommes persuadés, nos enfants pourront le découvrir. 

Jeux, jeunes et humour – avril 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4733″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/03/Dessin_avril2020. »]

Question d’enfant :

Pouvons-nous avoir plusieurs vies ?

Comme chrétien, nous croyons à la Résurrection. C’est le sens de Pâques : Jésus est mort sur la croix et ressuscité pour nous donner la vie en plénitude. En ce sens, nous n’avons qu’une vie désirée par Dieu depuis toute éternité et qui est appelée à se prolonger au-delà de la mort. D’autres traditions religieuses, comme l’hindouisme ou le bouddhisme, croient en la réincarnation. C’est le fait de revivre plusieurs vies terrestres, même sous forme animale, dans une condition meilleure ou pire en fonction du bien ou du mal que nous avons fait.

Par Pascal Ortelli

Un jour, M. le Curé aborde le sujet du Carême et veut apprendre aux enfants le sacrement du pardon. Après leur avoir répété qu’il fallait d’abord faire le signe de croix avant de dire au prêtre ses péchés, il les questionne pour savoir s’ils ont bien compris :

– Mes enfants, pour faire une bonne confession, par quoi faut-il commencer ?

– Il faut commencer par faire des péchés, répond un enfant, très sûr de lui…

Par Calixte Dubosson

Les raisons d’un succès

Par Bénédicte Jollès
Photo: CiricAucun leader d’opinion n’est capable de s’adresser au monde comme François l’a fait avec Laudato si’. Mais pourquoi cette encyclique consacrée à la sauvegarde de la Création fut-elle un best-seller ? 

L’homme contemporain est inquiet. Il mesure les limites des systèmes basés sur la consommation et la production à outrance. Depuis quelques années, impossible d’ignorer l’impact sur l’environnement de cette fuite en avant. 

Autre point fort du Pape, interroger et obliger à faire des liens. « Ce texte unique articule entre elles des dimensions souvent séparées, comme l’écologie et la pauvreté », explique Mariagrazia Midulla, responsable Climat et Energie du WWF Italie. Chacun est remis en question et d’abord le chrétien. Comment sa foi en Dieu change-t-elle le rapport à son frère, au travail, à l’argent ou à la terre ? Il ne peut échapper à la recherche d’une « écologie intégrale ».

Un document qui s’adresse à tous : hommes de bonne volonté, croyants ou non, institutions gouvernementales ou politiques. La réflexion éthique et spirituelle du Pape responsabilise et met en route. A ce propos, l’avez-vous lue ?

Laudato si’ (Loué sois-tu)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), avril 2020

Texte proposé par Arlette Antony | Témoignage et photo par Lionel Avanthay

De l’encyclique du pape François aux pâtes alimentaires de Lionel Avanthay

Connaissez-vous Lionel Avanthay? C’est un enfant du pays. La tête au ciel et les pieds sur terre, il produit des pâtes alimentaires commercialisées sous le nom de Laudato si’. Surprenant?… Intrigant?… Je vous invite à faire connaissance avec ce jeune homme « bien dans ses bottes » et à le suivre sur son chemin de vie, hors des sentiers battus.Bonjour à tous,

Quelle joie et quel honneur que de pouvoir m’adresser à vous, habitants de la vallée. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis le fils d’Alain et Danièle Avanthay. Né en 1985, j’effectuai ma scolarité à Val-d’Illiez, avant de débuter un apprentissage de cuisinier dans le canton de Vaud. A peine mon diplôme en poche, je fis une profonde expérience de l’existence de Dieu, à la suite de laquelle je partis vivre quatre ans dans une communauté religieuse, certain que la seule manière de pouvoir répondre pleinement à l’amour de Dieu était de m’engager dans les ordres. Mais quatre ans plus tard, ma grande tristesse et un sentiment d’inaccompli me firent comprendre que là n’était pas ma vocation : je pris alors la route de Rome où je servis deux ans comme Garde suisse. Je travaillerai ensuite six ans dans les chemins de fer. 

Ayant toujours le désir de vraiment mettre en pratique ma foi [et bien avant que Greta Thunberg ne soit canonisée de son vivant], j’étais de plus en plus dérangé de prier pour le monde entier, alors que mon mode de vie, en particulier mon alimentation, générait certaines des souffrances des personnes pour lesquelles je priais. En effet, acheter par exemple des tomates qui viennent d’Espagne, produites dans des conditions inhumaines pour économiser quelques francs sur celles que j’aurais pu acheter aux paysans du coin, à mon prochain en somme, me paraissait de plus en plus inconcevable et incohérent. 

Une année plus tard sortit la lettre encyclique du pape François Laudato si’, qui fut une révélation pour moi. Sa lecture me permit de mettre des mots sur mon intuition. Pour la résumer très succinctement, le Pape y explique que l’Occident, pour vivre au quotidien, a une partie de la planète qui travaille pour elle. « Economie de marché, dans un marché mondial », me disais-je. Cela serait le cas [et ça l’est sans doute parfois] si, pour ce faire, nous ne devions pas exploiter les travailleurs et les ressources pour consommer toujours plus. Je me suis alors renseigné par exemple sur les conditions de travail dans les champs de coton en Inde, ou sur le mode de production des jouets fabriqués en Chine. Le constat est clair : nous, Occidentaux, participons à l’exploitation de la terre et avons des esclaves qui travaillent silencieusement pour nous. Cela me semblait, et me semble toujours, une réalité bien plus importante et surtout plus tangible que le réchauffement climatique. 

Cela était devenu une évidence qu’il me fallait agir à mon échelle ; je ne pouvais continuer sans rien changer à ma vie, alors même que j’étais nourri par les hauts principes de justice, de solidarité et de charité que promeut l’Eglise. Je pris les résolutions suivantes : consommer le plus possible local et essayer d’avoir un mode de vie plus sobre. Mais cela ne suffisait pas, il me fallait faire quelque chose qui aille au-delà de moi, qui serve aux autres, à la société. 

Aussi, je pris mon bâton de pèlerin et partis faire le tour des communautés religieuses du canton de Fribourg, en leur rappelant que les moines et divers mou­vements d’Eglise sont à la source de bon nombre de nos techniques, institutions et de notre mode de vie d’aujourd’hui (techniques agricoles, enseignement, soins, recherche…). [Pour prendre un exemple, le monastère d’Hauterive : dès le XIIIe siècle, les moines excellaient
dans le travail de la laine, laine qui était ensuite transformée en draps d’une telle qualité que l’on fabriquait des bateaux en basse-ville de Fribourg pour transporter ces draps jusqu’en mer du Nord !] Je les invitais par là à se remettre à l’œuvre, afin de trouver des techniques modernes et viables d’agriculture et d’artisanat. Mais les monastères semblaient s’être passé le mot, car je ne reçus alors qu’une réponse unanime : « C’est une très bonne idée mais nous ne pouvons nous y engager, nous prierons pour toi. » Je finis par tomber sur une communauté italienne, les Focolari, qui me répondirent la même chose, alors que je leur proposais de fabriquer des pâtes avec des produits de la région, de bonne qualité (c’est-à-dire non arrosés de produits phytosanitaires), et payés au prix juste. Mais eux rajoutèrent : « Si tu veux, nous avons une cuisine que nous pourrions te louer pour faire ces pâtes. » Ce fut le déclic : je devais m’y mettre moi-même. Ce ne sont pas les grandes théories qui font avancer les choses.  Je me suis donc mis, dès le 4 octobre 2016, jour de saint Fran­çois d’Assise, à fabriquer des pâtes. 

Trois ans et demi plus tard, après beaucoup d’essais et de tergiversations, et surtout après la rencontre de celle qui m’inspire à faire toujours mieux et qui sera ma femme en mai, je commence à pouvoir en vivre. En effet, j’ai une septantaine de points de ventes dans la région de Fribourg et les premiers en Valais. Entre temps, l’abbaye cistercienne d’Hauterive m’a contacté pour me demander d’être leur cuisinier trois matinées par semaine et pour voir comment nous pourrions ensemble concrétiser l’encyclique. J’ai donc déplacé mon lieu de production dans ce lieu chargé d’histoire et encore bien vivant malgré le peu de frères.

Voilà comment, humblement, j’essaye de changer le monde, en y apportant ma goutte d’eau [ou devrais-je dire ma pâte], en essayant d’apporter des solutions concrètes aux problèmes d’aujourd’hui, et en m’efforçant de vivre ma foi à l’image de Dieu qui fait ce qu’Il dit.

« Et le Verbe s’est fait chair »…

J’invite celles et ceux qui veulent en savoir plus, et surtout déguster mes pâtes, à visiter mon site www.laudatosi.ch

«Laudato si’» et «Notre Mère la Terre»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), avril 2020

Par l’abbé Etienne Catzeflis
Photo: Tirée du film «Human» de Yann Arthus-Bertrand

Alors que l’encyclique «Laudato si’» a déjà produit une forte influence de par le monde pour une «conversion écologique» 1, un nouvel ouvrage du Pape, «Notre Mère la Terre» (édition Salvator, 2019) 2 renforce et résume son message sur notre planète Terre.Dans le livre «Notre Mère la Terre», le Pape invoque notamment les motivations spirituelles pour sauvegarder la planète.

• Il rappelle que « la Création est un don, un don merveilleux que Dieu nous a fait, afin que nous en prenions soin et que nous l’utilisions au profit de tous, toujours avec un grand respect et gratitude.»

• De plus, « pour les croyants en Jésus-Christ, Verbe de Dieu qui s’est fait homme pour nous, la spiritualité n’est déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde ; elle se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure ». Et donc « vivre la vocation de protecteurs de l’oeuvre de Dieu (…) n’est pas optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne ».

• Dans cette optique François propose même un complément aux deux listes traditionnelles des sept oeuvres de miséricorde: ajouter à chacune la sauvegarde de la maison commune. D’une part sur le plan spirituel, cela demande de nourrir la contemplation reconnaissante du monde, qui nous permet de découvrir à travers chaque chose un enseignement que Dieu veut nous transmettre. D’autre part sur le plan corporel, la sauvegarde de la maison commune demande les simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme, et se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur.

• Et pour qui estime de tels efforts dérisoires face à la gravité et la complexité de notre monde, le Pape nous met dans la logique de la pauvre veuve : celle qui a mis dans le tronc plus que les autres (cf Marc 12, 43). « Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater, parce qu’elles suscitent sur cette Terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible ».

• Et « le développement de ces comportements nous redonne le sentiment de notre propre dignité, il nous porte à une plus grande profondeur de vie (…) ». Cette dernière affirmation me paraît vraiment essentielle. Je la comprends ainsi : Même si la planète devait exploser l’année prochaine, le sens de mes jours qui resteraient à vivre jusque là consiste en cette dignité humaine que je cherche à honorer – chaque jour – en continuant mes efforts solidaires pour le service de mes frères, incluant la sauvegarde de la création.

Qu’en pensez-vous ?

1 Voir par exemple la revue scientifique : Biological Conservation Volume 235, juillet 2019, pages 209-225 : … Le résultat est que l’intérêt public pour l’environnement s’est déjà accru.
2 Ce petit livre rassemble plusieurs textes du pape François sur les thèmes de la préservation de la Création et de la promotion d’une vie digne pour tout être humain.

Naviguez vert sur internet

On peut penser que rechercher de l’information sur internet, parce qu’on limite le papier et l’encre, est une activité entièrement écologique, mais c’est loin d’être le cas! Le numérique consomme énormément d’énergie, alors comment réduire notre consommation sur internet? Des gestes écolos qui sauvent la planète.

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Outre la consommation électrique de nos appareils, il faut considérer celle utilisée pour maintenir constamment disponibles les différents serveurs, notamment les clouds, utilisés pour le stockage de nos données, ainsi que celle utilisée pour le transport de ces données.

Quelques gestes écologiques simples à adopter
Consommez local en stockant vos données sur votre ordinateur plutôt que sur des serveurs distants (sans oublier de faire régulièrement des sauvegardes !). Téléchargez et/ou achetez les CDs et DVDs, le visionnage et l’écoute en ligne consomment énormément d’énergie !

Réduisez vos données distantes en supprimant les mails et rendez-vous devenus inutiles, en vous désabonnant des newsletters non lues, en utilisant wetransfer.com (stockage temporaire et gratuit) pour partager vos photos et films plutôt qu’un stockage permanent comme Dropbox ou Drive.

Optez pour un moteur de recherche écologique (Ecosia ou Lilo qui finance des projets sociaux et environnementaux), tapez directement l’adresse du site internet ou des requêtes efficaces avec des critères de recherche au plus proche du résultat espéré.

Ne gardez ouvertes que les pages web que vous consultez, enregistrez les autres dans vos favoris pour les consulter plus tard.

– Sur les réseaux sociaux, partagez moins mais mieux, ne suivez que les amis qui publient des choses intéressantes.

Planter des arbres en surfant sur le web : Ecosia

Ce moteur de recherche a planté 60 millions d’arbres en moins de 10 ans d’existence et plus de 25 mios ces 7 derniers mois !

Plus il y a d’utilisateurs d’Ecosia, plus les annonceurs lui versent de l’argent pour leur publicité, et Ecosia consacre plus de 80% de ses bénéfices à planter des arbres dans des régions du monde qui en ont le plus besoin comme Madagascar, la Colombie, la Côte d’Ivoire… et bien d’autres. 

Aujourd’hui, plus d’un arbre par seconde est planté par ecosia.org grâce aux internautes. Combien grâce à vous ?

Version pour iphone
Le site: ecosia.org

Version pour Android
Le site: ecosia.org

 

 

L’eau de mélisse du carmel de Develier

Par Pascal Ortelli
Photos: DR

En plein cœur du Jura, le Carmel de Develier est le plus jeune monastère de Suisse. Ces dix-neuf moniales issues de sept nationalités rappellent à leur manière l’amour du Christ pour tous par une vie de solitude et de prière. Outre un service de blanchisserie, les carmélites subviennent à leurs besoins en produisant l’eau de mélisse.

Une recette connue dès l’Antiquité
L’eau de mélisse est le fruit d’un héritage pluriséculaire dont le procédé de fabrication n’a cessé de s’affiner au cours des siècles. Depuis 1802 la recette gardée secrète de cet élixir à base de mélisse, d’épices et d’herbes aromatiques passe aux mains des Dames du Saint-Sépulcre de Baden-Baden en Allemagne. N’ayant plus les forces vives pour pérenniser sa production, elles transmettent leur savoir-faire aux carmélites de Develier en 2003.

Les plantes de mélisse sont cultivées dans le jardin du monastère. Grâce à deux alambics, sœur Maïlys, chimiste de formation, assure une dizaine de distillations par année. L’eau de mélisse stimule et rafraîchit les forces vitales. En usage interne (5 à 10 gouttes sur un sucre) ou externe, elle peut être utilisée contre les maux d’estomac ou de voyage et contre les troubles du sommeil.

Une jeune communauté
Les carmélites de Develier fêteront le 14 juin prochain les quarante ans de la dédicace de leur église placée sous la protection de Notre-Dame de l’Unité – tout un programme pour le canton du Jura ! Après une histoire mouvementée qui va de Marseille à Middes dans le canton de Fribourg, la communauté a pu s’établir dès 1980 à Develier dans un monastère moderne et flambant neuf fait de brique, de bois et de béton. 

Là, elles vivent le charisme du Carmel, une famille spirituelle d’ermites apparus aux alentours du XIIe siècle en Palestine et qui se réclament du prophète Elie. Sous l’impulsion de sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix, l’ordre connut une profonde réforme au XVe siècle. Le Carmel accorde une grande place à l’oraison (une prière silencieuse toute simple en présence du Seigneur deux heures par jour en plus des offices liturgiques). 

Pour plus d’info et point de vente

http://mocad.ch/eau-de-melisse/

Le fanatisme dans l’assiette

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), mars 2020

Par Alexandre Barras | Photo: DR

Je ne pouvais qu’être désigné pour l’édito de ce mois ! Je ne m’arrêterai pas aux nombreux scandales sur l’élevage, le conditionnement et la vente des produits qui se retrouvent dans nos assiettes. Je ne parlerai pas non plus des anti-spécistes et des adeptes du véganisme: je m’en tiendrai simplement à un propos de table.

Que de fois sommes-nous à table pour manger, boire un verre, partager nos joies, nos peines, nos questions ? Il est bien rare de n’y trouver rien à grignoter ou à boire! Manger et boire font partie du vivre ensemble. Jésus a souvent partagé la table, non seulement avec ses disciples mais aussi avec de nombreuses personnes diverses et variées. Il a multiplié les pains, les poissons et même changé l’eau en vin pour rassasier et désaltérer la soif de ses frères et soeurs en humanité. Il a même « changé » la prescription mosaïque sur les aliments purs ou impurs, affirmant : « Ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui est mauvais mais ce qui en sort. » (Mt 15,11)

Apprécier les mets que l’on nous sert, n’est-ce pas rendre grâce à notre Créateur de nous avoir donné de si bonnes choses ? Il nous les a données pour que nous en profitions, avec modération, pour sa Gloire et notre élévation humaine et spirituelle. Donc, pas de fanatisme dans nos assiettes, mais que de l’amour et de la joie, du palais et des convives.

Bon appétit à tous.

En librairie – mars 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Epeautre, fenouil et compagnie…
Marion Flipo

Avec le céleri, les châtaignes, les amandes ou encore la cannelle, ils sont les véritables stars de l’alimentation préconisée par Hildegarde de Bingen. Cette grande mystique du XIIe siècle a en effet développé une extraordinaire connaissance des aliments, au service de l’équilibre et de la santé. A partir de son enseignement, Marion Flipo nous invite à un voyage culinaire grâce à des recettes originales, pleines d’énergie et simples à réaliser, qui réveillent le corps et le cœur.
Faites entrer Hildegarde dans votre cuisine, pour votre plus grand bonheur !

Edition de l’Emmanuel

Acheter pour 27.00 CHFLa vie d’en bas
Gérald Métroz

Gérald Métroz a perdu ses deux jambes à l’âge de deux ans et demi, lors d’un accident de train à la gare de Sembrancher. Après avoir marché durant plus de trente ans avec ses prothèses, il a ensuite parcouru le monde en fauteuil roulant, comme sportif d’élite, journaliste, conférencier, manager de hockeyeurs professionnels, écrivain et chanteur. Aujourd’hui, il prend la plume pour évoquer La vie d’en bas, sa vision d’un monde dont il a dû, à sa manière, apprivoiser les codes et les contours afin de pouvoir survivre et surtout bien vivre. Des lignes passionnantes et émouvantes à mettre entre toutes les mains.

Empiric Vision

Acheter pour 29.00 CHFNos saints anges gardiens
Odile Haumonté

As-tu déjà pensé à ton ange gardien ? Cet ami invisible se tient à tes côtés, fidèlement, à chaque instant de ta vie pour te guider, te protéger, te consoler. Discrets compagnons de route, les anges sont « une vérité de foi », nous dit l’Eglise. Par ce livre illustré avec douceur et humour, à travers des prières et des épisodes de l’intervention des anges dans la vie des saints, tu vas découvrir les anges et avoir envie de les prier.

Pierre Téqui

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Fabienne Criquy

Léa et Hugo sont camarades de classe. Un jour, ils réalisent que leur surpoids leur cause beaucoup de soucis dans la vie de tous les jours. Ils commencent à souffrir du regard des autres et se sentent différents malgré eux. Petit à petit, ils décident de changer et de corriger enfin leurs mauvaises habitudes alimentaires… Comme Hugo et Léa, tu peux, toi aussi, te prendre en main pour te sentir bien dans tes baskets et retrouver le sourire.

Editions du Signe

Acheter pour 12.50 CHF

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Le vrac c’est pas sorcier

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2020

Texte et photo par Brigitte Deslarzes

Riz jasmin blanc, sauvage, basmati, carnaroli ou penne, coquillettes, et farines en tout genre… légumineuses colorées, fruits secs et oléagineux se côtoient dans l’épicerie BRÜT de David Stolfo au centre de Sierre. Peu visible et en retrait du trafic, l’enseigne sise au centre «la Terrasse» vaut le détour. Surtout si l’on cherche à limiter les montagnes de déchets générées par de trop encombrants emballages.Désormais habitués à prendre des cabas réutilisables pour aller au supermarché et à l’heure du « trier c’est pas sorcier », on peut s’essayer à franchir une nouvelle étape en amenant ses contenants dans les épiceries où les aliments sont accessibles en vrac. Depuis juin 2018, David  Stolfo propose ce concept au centre de Sierre pour le plus grand bonheur des adeptes du zéro déchet ou de produits qui sortent de l’ordinaire. 

Jouer les curieux pour admirer les savons artisanaux, shampoings solides ou crèmes à l’abricot, au miel et autres parfums qui fleurent bon la nature c’est aussi possible. Une expédition qui permet de découvrir les créations d’artisans de Sierre, comme  « Le Skali de Khatone », ou « l’arbre doré » de Crans-Montana. En flânant dans cet espace, on croise justement la jeune mère de famille descendue du Haut-Plateau apporter sa production de cosmétiques faits maison. L’emballage minimum étant de rigueur, les deux producteurs locaux proposent de simples feuilles de papier, qui, plantées en terre permettent de faire pousser des fleurs. Surprise garantie. 

Concept unique et prometteur
Gestionnaire de commerce de détail dans une grande surface et assistant socio-éducatif, David Stolfo a fait le choix de s’investir pour un concept permettant de consommer de façon plus éthique et éco-responsable. Il a misé sur un commerce de proximité, avec sa propre enseigne : BRÜT qui n’existe qu’à Sierre. Son logo inspiré du tableau périodique des éléments de Mendeleïev accroche le regard comme une invitation à revenir à un mode de vie plus simple, proche de la nature… Plutôt qu’un retour en arrière, une prise de conscience du bon sens qui régnait à l’époque de nos grand-mères mis au goût du jour. 

« Le budget nourriture se rétrécit au profit de mille et un gadgets pour lesquels on est prêt à investir des sommes importantes. La nourriture est selon moi quelque chose de vital et il est primordial d’investir temps et argent pour bien manger », confie David créateur de cette enseigne hors du temps.

Concrètement, il suffit de venir avec ses bocaux, ses contenants en plastique, ses sacs en papier ou en tissu et de les remplir avec les quantités désirées des produits choisis. Tous les contenants peuvent même être achetés sur place. La marche à suivre est inscrite d’une écriture appliquée sur des tableaux noirs, un peu comme dans la vieille école du village.

Le Carême sauve la Création

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mars 2020

Texte par Danièle Cretton Faval | Photo: DR

Donc, vive le CARÊME pour mettre le doigt sur le fanatisme de la surconsommation. C’est une question d’actualité vu que depuis l’été écoulé, plus de stock. En effet, nous avons épuisé nos richesses alimentaires et autres nécessités, donc, il va falloir changer nos habitudes, notre Terre Mère est à bout. Il faut avoir la conviction d’une urgence, celle d’agir collectivement pour promouvoir une meilleure gestion des ressources.

Il est temps de laisser nos illusions, et bravo les jeunes qui nous forcent à sortir de notre cocon.

C’est ainsi que le CARÊME arrive au bon moment pour nous faire prendre conscience qu’on peut, si l’on veut, changer notre façon de vivre dans le quotidien. Il nous invite à nous inscrire dans une démarche plus vertueuse de consommation. L’idée est de consommer moins, mais mieux, et différemment, pour vivre mieux. Ce qui veut dire : acheter les légumes frais, de saison et de notre région, en vrac dans notre panier (sans sachet plastique). Ainsi que tous les autres produits alimentaires nécessaires, à préparer soi-même, ce qui favorise une économie tangible.

Eviter la nourriture transformée ou cuisinée par l’industrie, avec tous ses adjuvants empoisonnés et qui sont contraires à notre santé, TROP chère parce que déjà manutentionnée.

Notre planète a un réel besoin d’être entendue dans son cri d’angoisse pour demain. Rien qu’au niveau de l’électricité, j’ai ouï dire que si tout le monde en Suisse fermait les ordinateurs et toutes les lampes inutiles la nuit, cela économiserait une centrale nucléaire. C’est changer presque rien, pour changer presque tout.

C’est comme pour l’entretien de la maison, il suffit du savon noir naturel, d’un peu de bicarbonate et de vinaigre pour tous les nettoyages du sol au plafond et des sanitaires. Et pour la salle de bain : un bon savon de Marseille pour la douche et la toilette et une crème naturelle pour les soins du visage, et le tour est joué. En passant à la poubelle tous les produits chimiques, on ne pollue plus les eaux, ni notre environnement, ni notre air. Sans oublier l’économie qui nous réalisons, énorme!

Durant ce Carême, faisons avec bienveillance un inventaire de tous les produits utilisés dans notre maison soit dans la nourriture, soit  pour les soins de notre peau, soit pour les nettoyages et les lessives. Rien que dans une glace ou  dans un shampoing on compte entre 30 à 40 ingrédients chimiques. Le naturel doit revenir au galop.

Notre bon CARÊME vient à point nommé pour nous faire faire une étude sérieuse sur la possibilité du « moins, pour vivre mieux » et de se conformer au cri de notre pauvre planète qui n’en peut plus de notre surconsommation.  Soyons XXIe siècle. 

Statue de saint Amé (Roger Gaspoz, Notre-Dame du Scex)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Les mains de saint Amé semblent s’ouvrir à la fois
pour prier Dieu et pour accueillir le poids du monde.

Au début du VIIe siècle, saint Amé, un moine de l’abbaye de Saint-Maurice, reçoit un appel à aller vivre dans la solitude sous le regard de Dieu. Il choisit une anfractuosité de la falaise qui surplombe la bourgade. 

Si plusieurs édifices se succèdent dans le temps, la vocation du lieu est inchangée. La chapelle de Notre-Dame du Scex accueille depuis les chercheurs de Dieu, que ce soit pour quelques minutes ou quelques années.

En 2011, pour célébrer le 1400e anniversaire de l’installation du premier ermite, Roger Gaspoz réalise une statue d’airain à son effigie.

Un aspect apaisant
Les mains de saint Amé, posées sur la Bible, semblent s’ouvrir à la fois pour prier ce Dieu pour lequel il a tout quitté et pour accueillir le poids du monde. D’ailleurs, si vous passez après une averse, vous remarquerez que les mains de la statue accueillent la pluie comme le saint accueille la volonté de Dieu et les prières de ceux qui gravissent les 487 marches qui les guident jusqu’ici.

Roger Gaspoz dit lui-même de saint Amé qu’il est présence : « […] à l’autre, imprégné qu’il est des errances et des espérances de ceux et celles qui viennent se confier à lui. Présence à ce Dieu à qui l’ermite aux mains ouvertes remet tout. Il se fait offrande de cette humanité à Celui qui entend tout, qui accueille tout, au Tout-Puissant en amour. »

L’œuvre du peintre et sculpteur valaisan dégage quelque chose d’apaisant. Son visage calme et ses yeux clos nous invitent à méditer un instant à ses côtés.

Laissons à Roger Gaspoz les derniers mots : « Oui, saint Amé est à la fois solitude, recueillement et présence, canal entre Dieu et les hommes. »

Source : « Notre-Dame du Scex », in Les Echos de Saint-Maurice, n° 23, automne 2011.

Jeux, jeunes et humour – mars 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4620″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/02/Jeu_mars2020. »]

Question de mars

Le papa de Jésus, c’est Joseph ou Dieu ?

De fait, ce sont les deux, mais pas sous le même rapport. Nous croyons que Jésus a été conçu dans le ventre de Marie par l’action de l’Esprit-Saint, ce qui n’empêche pas Joseph d’être son véritable père humain sur le mode de l’adoption. L’important pour l’époque était de reconnaître l’enfant et de lui donner son nom, ce que fit Joseph. De plus, si Jésus était issu d’un mariage « normal », cela ne remettrait pas en cause sa filiation divine pour autant. Car elle est d’un autre ordre que les lois de la biologie. Ainsi Jésus, dans tous les cas, est 100 % Dieu et 100 % homme.

Par Pascal OrtelliDans la vie, il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, affirme le curé dans son cours de catéchisme.

– Ah, dit le petit nouveau, ça doit être vrai. Mon père me le dit tout le temps.

– C’est bien mon petit. Et qu’est-ce qu’il fait ton papa dans la vie ?

– Il est boxeur !

Par Calixte Dubosson

Les viandes consacrées aux idoles

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRC’est à la liberté que nous convie saint Paul, ainsi qu’au respect des frères et des sœurs qui ne disposeraient pas de la connaissance nécessaire pour le discernement de problèmes concrets. Dans la communauté de Corinthe, la New York de l’époque, c’était le surplus des viandes offertes en sacrifice aux idoles païennes (« idolothytes ») qui faisait problème. On les vendait au marché, et les chrétiens se demandaient s’ils avaient le droit de les acheter et de les consommer, sans pactiser pour autant avec les faux dieux : un cas de conscience pour les soucieux d’une observance stricte au Dieu unique.

Le caillou qui fait tomber
Pour les « forts », aucun problème. Puisque les idoles « n’existent pas », en réalité, et qu’en Jésus-Christ, les baptisés ont acquis une pleine liberté, il n’y a donc pas de difficulté à manger ces viandes « idolothytes ». Aucune fausse loi extérieure ne doit entraver la liberté intérieure. Pour les « faibles », c’est-à-dire les scrupuleux qui se faisaient du souci et avaient peur de pactiser ainsi avec le péché, il valait au contraire mieux y renoncer, par souci de pureté.

L’apôtre des nations fait triompher le principe pastoral du « scandale des faibles ». Mieux vaut pour les « forts », par charité chrétienne, renoncer à exercer leur liberté souveraine, plutôt que de plonger les « faibles » dans un problème de conscience et provoquer leur chute – c’est le sens en grec du mot skandalon, le caillou qui fait tomber. 

Sobriété évangélique
De même, aujourd’hui, nous pouvons manger ce que nous souhaitons, en vertu de la liberté accordée par le Seigneur. Nous ne sommes soumis à aucun interdit alimentaire. Rien ne nous oblige à devenir végétariens ni véganes. Mais si nous pouvons contribuer à sauvegarder la création et à favoriser le bien-être des peuples et des paysans, contraints à la monoculture ou à l’élevage intensif sous la pression des lois du marché, si nous pouvons nous unir ainsi positivement à ceux qui prônent une sobriété heureuse, très évangélique, achetons moins de viande et consommons équitable. Notre liberté en sortira grandie !

Saint-Ursanne (JU)

Par Pascal Ortelli
Photos: DR
[thb_image lightbox= »true » image= »4653″]Le jubilé du 1400e anniversaire de la mort de saint Ursanne est l’occasion de (re)découvrir le riche patrimoine de cette cité médiévale, perle du Jura. A cet effet, un circuit secret sera inauguré en avril pour « faire parler les pierres »…

Circuit secret : deux heures à pied.

1. Rendez-vous à l’Office du tourisme et téléchargez gratuitement l’application mobile qui vous permettra de découvrir l’histoire de la ville à votre rythme. Une version payante donne accès à plusieurs endroits insolites, mis en scène par des animations son et lumière et de la réalité augmentée.

2. Poursuivez jusqu’à la collégiale après avoir franchi plusieurs postes qui vous font découvrir la vie du saint ermite irlandais. Là, vous verrez son sarcophage.

3. Gravissez ensuite les 180 marches menant à la grotte de l’ermite. Un ours vous y attend ! Laissez-vous surprendre par la symbolique mythique de cet animal, tout en contemplant la ville.

4. Redescendez par le sentier de la Tourelle en passant par la porte Saint-Pierre, l’une des trois portes de la ville toutes encore debout, pour vous rendre à la statue de la sirène. Laissez-vous charmer par sa légende.

5. Regagnez votre point de départ en ne manquant pas de faire une halte sur le pont Saint-Jean pour vous recueillir devant la statue de saint Jean Népomucène, protecteur des ponts.

Plus d’infos sur: https://www.ursanne1400.ch/st-ursanne/Decouvrir-St-Ursanne/Circuit-Secret.html

Saint-Ursanne est la perle du Jura.

Le fanatisme dans l’assiette

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mars 2020

Par le Chanoine Lionel Girard | Photo: Indra Laferte

Le thème du fanatisme dans l’assiette renvoie-t-il au vieil adage mens sana in corpore sano? Pas si sûr…Tout d’abord, parce qu’il établit un parallèle trop rapide entre l’esprit et le corps. Et tous les sondages, statistiques ou analyses de mettre l’accent sur ce que nous avons pu expérimenter nous-mêmes : l’équilibre mental parfait, le poids idéal, bref, cette quête insatiable de l’équilibre ou du bien-être semble plus complexe que la simple résultante d’une hygiène alimentaire basée sur la diététique dont les experts peinent à donner des recettes unanimes. 

Délaissons un instant nos balances, nos calculs de calories, d’IMC ou nos analyses sanguines… oui sortons de ce nombrilisme obsessionnel pour aborder une autre nourriture. Car l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. (Mt 4, 4)

Ainsi dès les commencements, Dieu a parlé pour créer et protéger sa création. Il nous a invités à nous nourrir des bons fruits qui prolifèrent dans le jardin, à l’exception de ceux de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ainsi tout au long de la Révélation, le thème des repas se déploie tel un fil rouge ponctuant toute rencontre avec lui, souvent corrélés d’une offrande rituelle. Pensons par exemple aux visiteurs d’Abraham, à Esaü, à Elie face à la veuve de Sarepta… Quant à la nouvelle Alliance, elle s’ouvre sur la naissance du Verbe incarné déposé dans une « mangeoire » à Bethléem, se poursuit avec d’autres repas (Cana, Hérode, Marthe et Marie, multiplication des pains…) qui annoncent une réalité nouvelle : notre véritable nourriture, c’est Jésus lui-même, qui institue l’Eucharistie entouré de ses disciples. Par ce sacrement inséparable de la croix, tous les sacrifices sont récapitulés et dépassés, et cette action de grâces nous laisse entrevoir le festin des noces éternelles où l’amour seul régnera éternellement.

Incompatible donc avec tout fanatisme puisque le don par excellence est au cœur du mystère, l’assiette peut nous conduire à l’amour, si nous décidons de choisir comme régime quotidien, celui qui consiste à fréquenter, méditer, contempler la Parole vivante. Là est notre véritable régime capable de transformer nos cœurs et nos corps en offrandes saintes à sa gloire.

«Je suis une œuvre à la Lumière de l’Evangile»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale de Notre-Dame de Tours (FR), mars 2020

Par Marco Cattaneo | Photo: DR

«La campagne de Carême de cette année 2020 aborde la problématique des semences, source de vie. Les étudiants sont aussi des semences, des semences d’humanité. D’où ce témoignage du Directeur de Saint Justin.J’ai pour mission d’offrir à des hommes et des femmes venant de pays émergeants, un environnement leur permettant d’acquérir une formation afin de faire ultérieurement bénéficier leur pays d’origine des connaissances acquises en Suisse. Grâce à l’aide de ces jeunes retournés chez eux, j’ai développé des aides dans leurs pays, ce qui m’a permis d’aller vers des personnes n’ayant pas forcément accès aux hautes écoles de leurs pays et surtout d’augmenter le nombre d’aides, car le coût est entre cinq et sept fois inférieur au coût d’une aide en Suisse.

J’ai aussi pour mission de promouvoir dans mes foyers de Fribourg, Zurich et Genève, une école de vie, où tolérance, respect et égalité de droit s’exercent dans un esprit démocratique. Ces maisons ne sont pas des ghettos, elles ressemblent à un village, ouvert à tous les peuples, à toutes les religions et à toutes les cultures. Ensemble nous nous efforçons de réaliser à notre niveau un monde plus pacifique et plus juste. Nous cultivons des relations fraternelles durables.

J’entends éveiller la compréhension de l’Eglise universelle comme communauté solidaire de foi. Dans cet esprit, je pense que les personnes en formation devraient être capables d’aider à résoudre les lancinants problèmes de leurs pays d’origines. Je soigne et encourage également le dialogue interculturel et interreligieux afin que les paroles, les gestes et les regards deviennent des pierres angulaires de l’édifice du « Monde en paix ». 

Nous espérons être des partenaires ayant les mêmes droits. Pour nous il n’y a plus, « ni Juifs, ni chrétiens, ni esclaves, ni hommes libres, ni hommes, ni femmes, car vous êtes tous UN dans le Christ Jésus. » (Gal. 3, 28)

Jésus-Christ et sa Bonne nouvelle, telle qu’elle vit dans l’Eglise, sont les bases de mes actions. Avec le Magistère de l’Eglise et en accord avec les principes qui régissent l’engagement universel de toutes les Eglises, je mets l’accent sur le respect de la dignité humaine, la justice sociale et la solidarité, le respect de la Création, la responsabilité et l’espérance. Voilà dans quel esprit j’avance dans cette mission depuis maintenant plus de 90 ans grâce à cette folle vision de mon père fondateur, Mgr François Charrière.

Toutes les personnes associées à mon œuvre doivent pouvoir s’identifier à cette mission et son esprit : ils sont des instruments de gestion du personnel. Toutes les personnes concernées prennent part au processus de planification et de décision selon les responsabilités qu’elles exercent. Cela implique une information adéquate et qu’elles s’efforcent d’aborder honnêtement et ouvertement les différences d’opinions et les conflits. De plus, elles utilisent de façon responsable les ressources disponibles (immeubles, finances, énergie, etc.) sachant qu’elles n’en sont que les gestionnaires. 

Seule, mon œuvre ne peut avancer, elle compte sur la responsabilité de chacun et chacune, selon ses convictions, afin que mon œuvre puisse continuer sa mission d’aide à la formation pour un monde meilleur. Vous, hommes et femmes de ce monde, vous pouvez m’aider par un geste de solidarité et de joie envers ceux qui souhaitent se former mais ne peuvent pas par faute de moyen. MERCI de votre partage.

« Donner de la joie, ici et ailleurs. »

Carême 2020: «Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), mars-avril 2020

Texte par Madlaina Lippuner, Action de Carême | Photo : Action de Carême 

Loin de la cause, proches des effets : la réalité des petit(e)s paysan(ne)s du Sud – dont les moyens de subsistance sont menacés – peut nous sembler très éloignée. Que savons-nous en effet des multinationales des semences, des accords de libre-échange et de leurs conséquences pour l’existence des cultivateurs et cultivatrices, pour la biodiversité et pour notre avenir en Suisse ? Comme le montre la Campagne œcuménique d’Action de Carême, Pain pour le prochain et Être Partenaires, nous sommes cependant beaucoup plus interdépendants qu’il ne semble.En sélectionnant depuis des millénaires des variétés de plantes cultivées, les familles paysannes se portent garantes de la biodiversité et de la sécurité de notre alimentation. Elles les adaptent en effet aux conditions locales et à l’évolution du climat, les échangent, les multiplient et les vendent. Ce sont elles qui produisent 70% des aliments consommés dans le monde. Si l’agriculture paysanne est ainsi un modèle de réussite, pourquoi est-ce que les multinationales imposent de plus en plus leur propre vision ? 

Les grands semenciers et les promoteurs des accords de libre-échange exigent l’adoption d’une législation draconienne relative aux semences et aux obtentions végétales, que de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie ont fini par mettre en vigueur. Ces lois interdisent aux familles paysannes d’échanger ou de vendre leurs semences et les contraignent à acheter des semences industrielles, pour le plus grand bénéfice des multinationales. Les semences industrielles sont inadaptées aux conditions locales, très gourmandes en engrais et vulnérables aux ravageurs, de sorte que les paysan(ne)s doivent aussi acheter des engrais et des pesticides, tombant ainsi dans le cercle vicieux de l’endettement et de la pauvreté.

Sous le titre « Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir », la campagne œcuménique 2020 dénonce ces abus et montre que l’espoir n’est pas perdu. Dans de nombreux pays, des mouvements de paysan(ne)s s’opposent au maïs OGM et promeuvent, grâce à l’appui d’Action de Carême, de Pain pour le prochain et de leurs partenaires locaux, des techniques de culture agro­­écologiques.

Pour plus d’informations

www.voir-et-agir.ch/semences,
également : www.voir-et-agir.ch/events
Pour faire un don : CCP 46-7694-0

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