La faim justifie les moyens

Les régimes «sans» ont la cote, mais que l’on veuille éliminer le gluten, les produits laitiers, la viande n’est pas uniquement un effet de mode. Au-delà de la simple restriction alimentaire, ces interdits peuvent aussi résulter d’une réelle nécessité ou de convictions profondes. Analyse de notre assiette.

Par Myriam Bettens
Photos: DRImaginez la Cène, Jésus convie tous ses disciples à un repas qu’il sait être le dernier. La table est dressée, le vin tiré et les mets proposés viennent déjà titiller les papilles des convives. Brusquement, Jean se penche vers le Christ : « En fait, je ne mange pas de viande. » A la suite du « disciple bien-aimé », les autres s’enhardissent et exposent leurs doléances alimentaires. La représentation dépeinte peut prêter à sourire. Pourtant, si Jésus vivait aujourd’hui, elle serait certainement courante. Le renoncement à un aliment, bien connu des fidèles catholiques durant la période précédant Pâques, n’est plus l’apanage du catholicisme. La société séculière a vu émerger nombre de petits carêmes laïques, tels que le Dry January (janvier sans alcool) ou encore le Vegan Month (mois végane en novembre). De fait, que les motivations soient sanitaires, éthiques, environnementales ou même économiques, les régimes alimentaires spécifiques ont grandement gagné en popularité au cours des dernières années.

Séparer le bon grain de l’ivraie

Zoé et sa maman ont dû adapter leurs recettes de cuisine.

« C’était le 17 mai 2017. Un mercredi, je crois », lance Zoé. Alors âgée de 11 ans, le diagnostic tombe, elle est cœliaque. Les maux d’estomac et les ennuis gastriques récurrents de l’adolescente alertent sa maman, Laurence, sur une possible intolérance au gluten. Un test en pharmacie, puis un examen sanguin en cabinet confirment ses soupçons et l’intolérance dont souffre Zoé est sévère. Un véritable tsunami pour sa maman. « C’est une maladie auto-immune avec un impact important au niveau social. On se demandait toujours si on pouvait aller manger dehors ou accepter une invitation », expose-t-elle. La famille a dû aménager petit à petit son quotidien en adaptant les recettes de cuisine ou en s’approvisionnant en desserts sans gluten. « Nous avons trouvé des solutions à tout. Mon plus grand truc c’était les caracs, et maintenant une boulangerie en produit aussi sans gluten », précise Zoé.

Pour une bouchée de pain

Marguerite s’est armée de volonté et de discipline.

Pour Marguerite, ce n’est pas uniquement le gluten qu’il fallait bannir, mais aussi la caséine (protéine de tous les produits laitiers, ndlr). Cette octogénaire souffre depuis quarante ans de polyarthrite rhumatoïde, ce qui la handicape dans certaines de ses tâches quotidiennes, mais « la maladie est sous contrôle depuis deux ans et sans devoir prendre de médicaments », expose-t-elle avec un sourire. Pour arriver à ce résultat, Marguerite a dû s’armer de volonté et de discipline. « Dans les années quatre-vingts, mon médecin m’a proposé de suivre le régime Seignalet pour améliorer les symptômes de ma polyarthrite », affirme-t-elle. Il lui faut donc abandonner la consommation du gluten et de tous les produits laitiers, supposés inflammatoires pour les articulations. Elle suit donc ce régime quelque temps et constate que ses symptômes s’améliorent. La tâche était plus compliquée que pour Zoé, car « il n’existait presque pas de produits sans gluten à l’époque, alors qu’aujourd’hui je trouve même du pain ! » s’enthousiasme l’aînée.

Ne pas manger «de la daube»

Les régimes dits « sans » ne concernent pas strictement ce qui se trouve dans notre assiette, mais peuvent aussi s’apparenter à un mode de vie. En janvier dernier, un tribunal britannique a reconnu au véganisme éthique le droit d’être protégé au même titre que toute religion. Que cela soit pour le bien-être animal ou la réduction de son empreinte carbone, les arguments en faveur d’une alimentation exclusivement végétale ne manquent pas. Dans le cas de Malena Azzam, c’est surtout le sort des animaux qui a été le déclencheur. Végétarienne depuis qu’elle est petite, puis végétalienne pour des raisons de santé, elle a supprimé petit à petit tous les produits d’origine animale, autant dans son alimentation que dans le choix de ses vêtements et de ses cosmétiques. « Je suis tombée sur une vidéo montrant la manière choquante dont la laine pour les vêtements était produite, et depuis j’ai décidé d’être radicale dans mon mode de vie », déclare-t-elle. Aujourd’hui, elle a repris la direction de la crémerie végane cofondée avec son père et son compagnon à Genève. Elle note que la demande pour ce type de produits est en pleine croissance : « Si certaines personnes suivent un effet de mode, peut-être par bonne conscience, une majorité est convaincue par des arguments que nous ne pouvons plus ignorer et qui nous obligent à faire des choix responsables notamment en changeant le contenu de notre assiette. » D’autre part, elle voit aussi une nouvelle population intéressée par l’alimentation végane : celle de parents cherchant une alternative à ce que propose l’industrie agro-alimentaire pour nourrir leurs enfants. 

Malena Azzam a repris la direction de la crémerie végane cofondée avec son père et son compagnon
à Genève.

De la viande ou de l’oseille

Le manque de ressources financières peut aussi pousser à ne plus acheter de viande. « Je ne cuisinais que très peu de viande à mes enfants. Les produits carnés étaient trop chers pour moi », révèle Denise *. Cette sexagénaire indique que personne dans sa famille n’était végétarien à proprement parler, mais que la viande était souvent remplacée par des légumineuses ou d’autres sources de protéines moins coûteuses. Ses enfants, maintenant adultes, mangent de la viande sans pour autant en consommer à tous les repas, une question d’éducation et d’habitude selon elle. Changer d’alimentation et donc de mode de vie n’est pas anodin et entraîne un certain nombre de sacrifices. Heureusement, il existe en Suisse un plat qui met tous les régimes alimentaires au diapason. Qu’elle soit sans pain ou même sans fromage, maintenant qu’elle est aussi produite à base de noix de cajou, la fondue a plus d’un tour dans son caquelon !

* Nom d’emprunt

Un sain(t) rapport à la nourriture

Alessandra Roversi, collaboratrice de Biovision, une fondation en lien avec le développement écologique en Afrique, en Suisse et au niveau global, s’occupe du secteur de la consommation durable. Elle porte un regard perspicace sur notre rapport à la nourriture : « Si l’on prend l’étymologie de religion, religio, « lien moral, inquiétude de conscience », nous devons certainement être plus conscients des impacts de nos choix alimentaires sur nos corps et sur notre environnement et transformer un peu notre approche individuelle et collective. » Elle poursuit : « La nourriture est un champ d’action important dans un monde où on sent que l’on a de moins en moins de prises sur la réalité et sur nos choix. Cela reste un domaine où l’on peut choisir, personnaliser. » Selon ses dires, il nous faut « réapprendre une certaine frugalité et une certaine simplicité dans notre approche de ce que l’on mange, dans le respect de celles et ceux qui produisent, de la terre et voir tout cela de façon plus holistique. »

Les interdits alimentaires

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), mars 2020

Par Alice Jossi-Zamora | Photo: DR

Selon le judaïsme, les lois de cacherout ou prescriptions alimentaires, furent dictées par Dieu à Moïse lors de l’Exode. Comprises dans la Torah (Lévitique 11 et Deutéronome 14), ou dans la tradition (Torah orale), leur rédaction ne s’est faite que vers le VIe siècle av. J.-C., à un moment particulier de l’histoire juive : l’exil à Babylone. Ce contexte explique, peut-être, leur diversité.

Ces lois peuvent avoir différentes interprétations :

Premièrement, par nécessité sanitaire : interdiction de manger de la viande de porc ou d’un animal prédateur pouvant transmettre des maladies ; abattage après contrôle de l’état de l’animal ; examen minutieux des végétaux afin qu’ils ne contiennent aucun insecte, ni parasite ; lavage des mains.

Deuxièmement, par nécessité sociale : que ce soit lors de l’arrivée au pays de Canaan, à la fin de l’Exode, ou pendant la période de l’exil à Babylone, les Juifs étant peu nombreux par rapport aux peuples les côtoyant, pour maintenir leur cohésion et empêcher leur dissolution, les Juifs observants ne devaient pas manger avec les Gentils ou les païens. 

Et finalement par spiritualité : on doit rendre louange à Dieu par l’étude de la Torah, par la prière et par l’observation de ses commandements à travers tous les actes de la vie. Dieu en ayant dicté les règles, les repas doivent permettre la sanctification intérieure et être action de grâce pour les biens reçus.

Evidemment, ces règles contraignantes entraînaient l’exclusion de l’état de pureté d’une partie des Juifs eux-mêmes, trop pauvres pour pouvoir les respecter. En effet, comment appliquer le commandement de séparation entre mets carnés et mets lactés lorsqu’on ne possède pas assez d’ustensiles de cuisine ? Comment cachériser une casserole en la trempant dans l’eau bouillante alors que les combustibles coûtent cher ? Toutes ces règles divisaient la société entre observants et ceux qui ne le pouvaient pas, entre purs et impurs, entre Juifs et Gentils. 

C’est tout cela que Jésus a voulu changer n’hésitant pas à partager la table des impurs. A sa suite, ses disciples mangeaient avec des non-juifs ou ne se lavaient pas toujours les mains. Aux pharisiens choqués, Jésus a magistralement répondu :  

« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui souille l’homme. » (Mat 15, 11)

Pour le monde juif, l’enseignement de Jésus est révolutionnaire car il vise l’universalité et il accueille inconditionnellement tout le monde.

Action de Carême – Campagne 2020

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), mars 2020

Texte et photo par Jean-Hugues Seppey et AdC

Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir

Les semences et les graines constituent la base de presque toute vie ; c’est la raison pour laquelle elles sont au cœur de la Campagne œcuménique 2020. Elles sont à l’origine de nos légumes et du blé pour notre pain. Même le pommier qui donne tant de fruits est issu d’une seule graine. Plus de 70 % de la nourriture produite dans le monde est le fait de petits paysans et paysannes et non de l’agro-industrie. Les familles paysannes nourrissent l’essentiel de la population mondiale, mais pour y parvenir, encore faut-il qu’elles aient accès aux ressources nécessaires, notamment aux semences locales, et qu’elles puissent en garder la maîtrise. L’agriculture paysanne cultivant avec des semences locales est durable et mieux adaptée aux conditions climatiques d’une région donnée. Elle constitue un élément de réponse important face aux défis posés par les changements climatiques. 

C’est de cette idée qu’est tiré le slogan de la Campagne œcuménique 2020 : « Ensemble pour une agriculture qui préserve notre avenir ».

Action de Carême et Pain Pour le Prochain proposent à nouveau de nombreuses initiatives pour que chacun puisse profiter du temps du Carême pour penser à mieux préserver l’avenir commun.

• Le calendrier de Carême
• Les soupes de Carême pour partager et donner
• Le pain du partage (chez certains boulangers)
• Le jeûne
• La Journée des roses du samedi 21 mars (merci pour votre générosité)
L’action « Give a Rose » pour offrir une rose virtuelle tout en soutenant la campagne par les réseaux sociaux (https://voir-et-agir.ch/roses)

Thought for food

Par Thierry Schelling
Photo: CiricDe la modération ! Un leitmotiv des papes en matière d’alimentation : « Il est cruel, injuste et paradoxal que, de nos jours, il y ait de la nourriture pour tous et que tout le monde ne puisse pas y accéder ; ou bien qu’il y ait des régions du monde où la nourriture est gaspillée, jetée, consommée en excès, ou bien destinée à d’autres fins qui ne sont pas alimentaires. »2

Scandale
Le paradoxe de l’abondance tue des affamés innocents qui pourraient être nourris, mais meurent par égoïsme, négligence et superficialité d’une minorité de repus – la culture du déchet dénoncée également, et avec force, par le pape François, auteur de la première encyclique sur l’écologie intégrale. C’est un changement d’attitude, répète-t-il, qu’il convient d’instiller dans les mentalités, et qui commence par « éviter l’usage de matière plastique et de papier, réduire la consommation d’eau, trier les déchets, cuisiner seulement ce que l’on pourra raisonnablement manger », entre autres.

Vegan power
En mars 2019, les organisateurs de la « Million Dollar Vegan » mettent au défi le pontife : cesser toute consommation de tout produit issu d’animaux pendant le carême… Le Pape n’a pas répondu. Peut-être s’exerce-t-il déjà à une réduction alimentaire, voire à un choix d’aliments plus frugaux pendant les quarante jours précédant la grande fête de la résurrection du Christ. Dont l’un des (anti-)titres retenus par l’évangéliste Matthieu était… « glouton et ivrogne » (cf. 16, 19) !

« Tout avec mesure »
Le principe aristotélicien, voire paulinien, du « tout avec mesure » est certainement la règle chrétienne quant à la nourriture pour qui peut manger de tout. Sobriété et reconnaissance sont ajoutées par le pape François dans le traitement des biens et donc des aliments. Et si tout autre régime pour des raisons médicales ou de goût, voire de mode, n’enfreint pas le bon sens et la liberté d’autrui, « mangeons, buvons, car demain on est mort », disait Epicure !!!

1 Pensée sur l’alimentation ; contournement d’un idiome anglais, « food for thought » signifiant littéralement « nourriture pour la pensée », en bonne traduction française matière à réflexion…
2 Pape François, Message au directeur de la FAO, 16 octobre 2019.

YouCat, you can…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mars 2020
Texte et photo par Brigitte Deslarzes

C’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’ils viennent une heure par mois à la cure pour suivre le nouveau parcours Pont, basé sur le YouCat, destiné aux enfants. Une quinzaine d’élèves de 6H de tout le secteur se rencontrent à Sierre et à Chippis depuis le mois d’octobre.Le catéchisme des jeunes YouCat a été adapté aux plus jeunes et cela permet au curé Léonard, son vicaire Janvier et à Sœur Cécilia de la communauté des Béatitudes de s’engager à leur transmettre la foi en les guidant à l’aide de ce nouveau parcours. 

Un mardi par mois et un jeudi à Chippis, ils se rencontrent pour approfondir les mystères de la Création, la vie éternelle, faire connaissance avec Jésus, Marie, L’Esprit Saint, connaître les sacrements et les commandements qui sont présentés comme autant  de règles du jeu…

« Le parcours connaît un beau succès » indique Sœur Cécilia en préparant sur la table le crucifix et les bougies pour accueillir les enfants. Evidemment une heure par mois pour parler par exemple de la vie de Jésus, de sa mort et de sa Résurrection, c’est un peu court mais les participants sont très attentifs et apprécient cette heure qui sort de l’ordinaire. Une expérience à renouveler d’année en année.

Montée vers Pâques pour les jeunes – Fully, Riddes, Ovronnaz, Saxon – Du 9 au 12 avril - EVENEMENT ANNULE

CET EVENEMENT A MALHEUREUSEMENT DU ETRE ANNULE EN RAISON DE LA CRISE DU CORONAVIRUS. MERCI DE VOTRE COMPREHENSION !
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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), février 2020

Texte par Michaël Luisier | Photo: Florent Charvoz

La croix au Petit Muveran au-dessus d’Ovronnaz.
« Que ta volonté soit Fête » 

Que ta volonté soit faite, fête, faîtes ou un fait ? Quel calvaire cette langue française. Dans tous les cas, moi j’ai une idée toute faite de cette fête. De ce fait, c’est avec grand plaisir que je refais la Montée vers Pâques cette année ! Si tu es un jeune entre la première du cycle et 25 ans, n’hésite pas à nous rejoindre du 9 au 12 avril ! Tu l’as sûrement compris, le thème de cette année sera « Que ta volonté soit Fête ». Cette année encore, un super programme t’attend tout au long de ces quatre jours, avec une équipe d’animateurs toujours aussi motivée !

Tu ne sais pas encore ce que c’est la Montée vers Pâques ?
La MVP ce sont quatre jours que l’on passe tous ensemble, rythmés d’animations, de célébrations, de rires, de jeux et du bal de la résurrection le samedi soir ! La MVP c’est aussi (et surtout) une dizaine d’animateurs pleins d’énergie qui sont là pour te faire vivre une préparation à la Fête de Pâques comme tu n’en as jamais vécue avant ! 

La MVP ce sont également les blagues de Gilles-Arnaud, les bons petits plats cuisinés par Aline et sa maman et de la bonne humeur permanente !

Rejoins-nous vite !
Attrape un flyer de la Montée vers Pâques et inscris-toi au plus vite !

Pour toute information supplémentaire : luisier.michael@gmail.com

La Team MVP

Si vous voulez nous suivre, nous serons :

Jeudi 9 avril à 19h à l’église de Fully
Vendredi 10 avril à 14h à la chapelle d’Ovronnaz
Samedi 11 avril à 21h à Riddes
Dimanche 12 avril à 10h à Saxon

Novantiqua fête ses quarante ans! – 29 mars – Sion – EVENEMENT ANNULE

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), mars 2020

Par Novantiqua| Photos: Claude Dussez

CET EVENEMENT A MALHEUREUSEMENT DU ETRE ANNULE EN RAISON DE LA CRISE DU CORONAVIRUS. MERCI DE VOTRE COMPREHENSION !
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Pour fêter ses quarante ans, le chœur Novantiqua de Sion a choisi – comme concert principal pour marquer cet anniversaire – une œuvre certes emblématique du répertoire pour solistes, chœur et orchestre, la Passion selon saint Matthieu de Bach, mais également unique dans l’histoire même du chœur: le Novantiqua a déjà en effet interprété à plusieurs reprises cette Passion monumentale en des concerts dont certains sont restés gravés dans les mémoires tant par leur qualité d’exécution que par l’émotion qu’ils ont suscitée.

Pour aller encore plus loin cependant, Bernard Héritier, membre fondateur et directeur de Novantiqua depuis 1980, propose en effet une version de cette Passion qu’il qualifie volontiers d’«originelle», en ce sens qu’il souhaite l’interpréter dans les conditions qui ont vu la création de l’œuvre à Leipzig par Jean-Sébastien Bach lui-même.

La Thomaskirche de Leipzig possédait en effet, à l’époque de Bach, deux tribunes placées l’une au fond et l’autre au sommet de la nef. Sur ces deux tribunes, distantes de plus de 20 mètres l’une de l’autre, les deux chœurs et orchestres ainsi que les deux distributions de solistes se répondaient et dialoguaient créant ainsi une véritable stéréophonie.

Pour ce faire, le chœur Novantiqua et l’Ensemble Baroque du Léman seront divisés en deux, de part et d’autre du public et la distribution soliste sera somptueuse puisqu’elle verra chanter, en plus de l’évangéliste, huit solistes vocaux, répartis également de part et d’autre du public.

Cette immense fresque de Jean-Sébastien Bach pourra, ainsi spatialisée, remplir à la fois les oreilles et les cœurs des auditeurs comme Bach l’avait conçu et réalisé à l’époque.

Et le chœur Novantiqua saura également se transcender à cette occasion, dans une œuvre qu’il connaît bien pour l’avoir interprétée jusqu’ici avec une grande justesse d’émotion.[thb_image image= »25652″]

Les madeleines de la paroisse de Renens

 

Texte et photo par Pascal Ortelli
Sensibles à la marginalité et à la précarité, Cyril, Yannick et Daniele ont choisi de vivre un temps en communauté autour d’un projet fédérateur au service de la paroisse Saint-François de Renens. Deux fois par semaine, ils proposent un atelier cuisine ouvert à tous avec, à la clé, la confection de madeleines sans gluten et un repas partagé, quand le nombre de participants le permet.

Une recette personnalisée «à l’italienne»
Farine de riz, huile d’olive, yahourt de brebis et graines de chia, voilà de quoi réaliser de succulentes madeleines. La recette élaborée par Daniele est très appréciée dans la paroisse.

Epaulés par Pascale et Rabah, ils fabriquent aussi une boisson au maté, des gâteaux et des croccentini, des friandises à base d’amandes grillées.

Un produit qui nourrit la convivialité
La finalité du projet ne s’arrête pas là. Il s’agit de recréer du lien, tant autour de la préparation du produit qu’au moment de sa vente sur les marchés, une phase qui n’a pas encore pu être concrétisée. «Il est important pour nous, assure Cyril, de créer un espace chaleureux et ouvert pour tous ainsi que d’aller à la rencontre des citoyens pour montrer qu’il se passe des choses dans la paroisse.»

Aller jusqu’au bout du processus en valorisant le travail effectué et faire de nos communautés des lieux phares jusque dans une activité économique repensée, telle est leur ambition. Aujourd’hui, l’heure est au bilan intermédiaire, précise Rabah: «Pour continuer, il est nécessaire de mieux intégrer les contraintes liées à l’organisation et à l’emploi du temps.» Toutes les bonnes idées sont les bienvenues.

Point de vente

Cure de la paroisse Saint-François de Renens

Des femmes à tous les échelons

Elle a marché 1200 kilomètres entre Saint-Gall et Rome en 2016 pour demander au Pape une « Eglise avec les femmes ». Rencontre avec Hildegard Aepli, une théologienne engagée pour que les femmes ne se sentent plus « étrangères » dans leur Eglise.

Par Myriam Bettens
Photos: Myriam Bettens, DRLa silhouette de l’abbatiale de Saint-Gall se détache sur le ciel nuageux de cet après-midi hivernal. Le lieu de rendez-vous se trouve à quelques encablures, dans le Klosterhof, situé juste derrière l’édifice religieux. La sonnette retentit, mais la porte reste désespérément close. Un rapide coup de fil pour s’assurer de l’exactitude du rendez-vous et voilà qu’un visage inconnu apparaît à la fenêtre du premier étage. « Hildegard Aepli est en plein entretien, mais son bureau se trouve au deuxième étage. Montez ! », lance la femme dans un français incertain. Il est déjà presque 15h et la théologienne vient d’achever un accompagnement spirituel dans les locaux du Service de la pastorale, spiritualité et formation (Pastoralamt, Spiritualität und Bildung) de l’évêché de Saint-Gall, mais ajoute que régulièrement, vers 13h30, elle conduit des visites guidées de l’abbatiale, « en moyenne, quatre-vingt-cinq par année ».

Hildegard Aepli observe Mgr Büchel donner sa bénédiction à un pèlerin avant le départ pour Rome.

Autorisation expresse de prêcher

Celle qui, tous les matins aux alentours de 8h, emprunte l’escalier sculpté du Klosterhof 6b ne se verrait pas faire autre chose. Elle partage son temps entre l’évêché de Saint-Gall, l’équipe pastorale de l’abbatiale et différents engagements à titre d’indépendante. Son emploi du temps est varié et les rencontres enrichissantes. « J’aime cette Eglise catholique, même si certains s’imaginent que mon féminisme risque d’ébranler l’institution ecclésiale », lance Hildegard Aepli pour justifier son projet de pèlerinage entre Saint-Gall et Rome afin de réclamer une « Eglise avec les femmes » (Kirche mit den Frauen) auprès du Pape. « Il y a huit ans j’étais la seule femme à travailler pour l’évêché ; aujourd’hui, nous sommes cinq », précise l’assistante pastorale. D’ailleurs, elle estime que sa situation au sein du diocèse est privilégiée : « Le soir, vers 18h, je conduis une liturgie à l’abbatiale durant l’Avent. Mon évêque a accordé l’autorisation de prêcher à tous les théologiens laïcs, hommes et femmes, ce qui reste assez unique. » La place des femmes dans l’Eglise diffère grandement d’un diocèse à l’autre. A ce propos, Hildegard Aepli précise que si le diocèse de Saint-Gall fonctionne de cette manière, c’est grâce à « une pratique presque trentenaire d’inclusivité ».

Le rayonnement du pèlerinage

« Décider de l’avenir de l’Eglise en tenant compte de la voix des femmes constitue une différence significative » pour la théologienne. Elle considère aussi que la sensibilité à cette question est plus grande en Suisse alémanique que chez ses voisins romands ou tessinois. « Certainement l’influence italienne et française », ajoute-t-elle sans plus de détails. Aujourd’hui, le projet de pèlerinage initié en 2016 se poursuit au travers d’une plateforme (www.kirche-mit.ch) sur laquelle des personnes de tous horizons peuvent publier des textes sur le thème des femmes et de l’Eglise. Outre ce projet en ligne, le diocèse a institué une journée de pèlerinage (Pilgertag) chaque 2 mai pour continuer à sensibiliser les fidèles à cette question. « Entre cent cinquante et deux cents personnes participent chaque année à la célébration qui se déroule à l’abbatiale », déclare Hildegard Aepli.

L’Amazonie comme signe d’espoir

« Grâce au projet de marche, soutenu par l’évêque, la question des femmes dans l’Eglise n’est plus uniquement une thématique de théologiens, développe-t-elle, les fidèles ont aussi pris conscience qu’il reste encore compliqué pour une femme d’accéder à un poste à responsabilités dans l’Eglise. » Et le synode sur l’Amazonie a ouvert une brèche : « Même si le changement est encore imperceptible, je pense vraiment que maintenant l’ouverture est bien réelle », se réjouit Hildegard Aepli. Elle conclut : « Les pas sont peut-être encore timides, mais ils vont dans la bonne direction. »

Temps forts d’une journée

8h → Hildegard Aepli pousse la porte du Klosterhof 6b (l’évêché)
8h-10h → La théologienne s’occupe des affaires courantes du Service de la pastorale, spiritualité et formation
10h → Une pause permet à tous les collaborateurs de se rencontrer
10h20-12h → Plage horaire dévolue aux accompagnements spirituels
13h30-17h30 → Visites de l’abbatiale ou réunions de travail
18h → Liturgie du soir à l’abbatiale durant le temps de l’Avent

La fratrie pour apprendre à aimer

L’affection entre frères et sœurs, menacée par les rivalités, n’est pas spontanée. Il revient aux parents d’entretenir un climat dans lequel elle pourra grandir.

Par Bénédicte Jollès
Photo: pxhere
« Tu vas repartir à l’hôpital avec le bébé, explique Cédric, trois ans, à sa mère, en écrasant sa petite sœur avec un coussin, il n’a plus besoin d’être là. »

« Jean, tu nous pourris la vie, t’es  nul », lâche Cathy en claquant la porte de la chambre de son frère. Leur mère se désole, un soir sur deux, de l’impatience de cette grande sœur exigeante qui explose face à la lenteur de son cadet.

Pas simple de faire de la place à un autre, de renoncer, de partager… Et pourtant, ces exercices essentiels posent les bases d’une vie affective réussie. Avec eux, l’enfant apprend à respecter l’autre et à faire plaisir. 

Dana Castro, psychothérapeute et auteure de « Frères et sœurs, les aider à s’épanouir », le souligne : « Les conflits entre frères et sœurs proviennent souvent d’un sentiment d’injustice. » Olivier, père de trois adolescents rapprochés, confie la clé de leur complicité : « Repérer quand ils sont petits les talents de chacun et les mettre en avant. » Au diable les préférences pour tel ou tel et les comparaisons toxiques. La maladresse ajoute de l’huile sur le feu. Au contraire, la capacité à entendre une jalousie et à la désamorcer calme le jeu. 

Vigilance et délicatesse
A ceux qui désespèrent, il faut redire qu’aucune fratrie n’est immédiatement affectueuse ; elle apprend à l’être petit à petit en se nourrissant d’une autorité juste, d’un amour inconditionnel régulièrement reçu et surtout de l’exemple du pardon. Il nous revient de travailler avec vigilance et délicatesse le terreau dans lequel l’harmonie familiale peut germer, sans en faire un absolu. Dana Castro précise qu’« il faut se méfier de l’harmonie parfaite. Elle peut conduire un des enfants à se sacrifier pour maintenir l’équilibre souhaité par les parents ! » 

« Pour les anniversaires en famille, maman nous laissait organiser un repas surprise avec ma sœur. Voilà comment j’ai appris à rêver avec elle, à négocier et à faire plaisir », se souvient Lucile quarante ans après.

Comme un vitrail

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), février 2020

Propos recueillis par Claude Parvex | Photo: DR

En écho au bien nommé « Eclairage » commun à tous les bulletins romands de ce mois, il était naturel d’aller à la rencontre de Madame Irma Tapparel dans la cité du Soleil, à Sierre. Femme de diacre, l’épouse de Fernand nous reçoit dans sa demeure. Merci Irma et Fernand de nous partager votre parcours de vie vers la diaconie.Irma et Fernand 
Irma Fardel a grandi à Ayent. Jeune fille, elle est allée travailler à Sierre. C’est là qu’elle a rencontré Fernand qui devint son mari. Passionné de musique, il a voué sa carrière professionnelle au chant et à la direction de chorale et de fanfare. Nombreux sommesnous à l’avoir côtoyé puisqu’il est natif de Montana-Village. Le couple a vécu à Montana-Crans avant de s’installer à Sierre en 1967.

Un Renouveau
Fernand a dû traverser une quête existentielle qui dura une quinzaine d’années. Alors qu’il croyait sortir de dépression en découvrant la philosophie orientale, il l’étudia avec zèle, persuadé que cette voie était la sienne. Durant toutes ces années compliquées, Irma s’est montrée présente, aimante et … priante. En 1983, aidée de Soeur Olga, elle convainc son mari de se rendre à Ars en pèlerinage, puis à suivre les exercices spirituels de saint Ignace et quelques retraites avec la communauté du Lion de Judas, la communauté des Béatitudes actuelle. La conversion a été telle que la bibliothèque entière de livres orientaux fut réduite en cendres et le groupe du Renouveau devint son refuge. Toujours curieux et zélé, Fernand suit la formation aux ministères de l’église (actuellement parcours Théodule) de 1993 à 1996.

La décision de devenir diacre
Simultanément naît la vocation de Fernand : devenir diacre. Peut-être un clin d’oeil du groupe de diaconie « Sierre-Partage » dans lequel il a oeuvré dès sa fondation. Irma, elle, commente : « Je ne lui ai pas dit de ne pas le faire ! – j’étais plutôt contente ! » Plus, encore, elle approuve par une attestation écrite à l’évêché qu’elle se réjouit de devenir épouse de diacre. Elle est toujours fidèle, aimante, … priante aux côtés de son mari. Ainsi, depuis 1995, Irma se rend aux réunions des diacres deux fois l’an, et accompagne Fernand dans ses déplacements. Chaque jour, ils prient l’office des Laudes et les Vêpres et se rendent à la messe. Elle continue les visites à l’hôpital, les groupes de prière du Renouveau et de la fraternité St. François. Irma est également ministre de l’eucharistie.

La prière de discernement
Fernand est le seul diacre en Valais à offrir ses compétences reçues des exercices ignatiens pour rencontrer les personnes ayant recours à l’exorcisme. Il s’agit de discerner leur besoin avant qu’ils ne rencontrent les prêtres habilités.

Quel parcours !
Cette rencontre vécue durant l’Avent avait déjà la saveur de Noël. Irma coule sa vie dans l’amour, l’écoute et la prière. Elle est comme un vitrail qui laisse passer la Grâce à la Lumière d’un Dieu aimant et miséricordieux. On la sent sereine dans la fidélité, dans les beaux comme les moins beaux jours. Femme de diacre en pleine lumière, elle se révèle en toute discrétion. A plus de 80 ans, elle rayonne assurément autant qu’à 20 ans quand elle a séduit Fernand.

Chapelle Notre-Dame de Lorette, Fribourg

Par Amandine Beffa
Photos : Jean-Claude Gadmer
La montée de Notre-Dame de Lorette est connue comme le passage obligé de toute arrivée du Tour de Romandie à Fribourg. Il faut dire que sa pente pavée garantit le spectacle. La chapelle qui lui donne son nom mérite toutefois d’être, elle aussi, connue.

Tout d’abord par son histoire remarquable : les autorités de la ville de Fribourg ont décidé de la faire construire pour tenter de ramener la paix dans le contexte tendu que connaissait la Suisse au tournant des XVIe et XVIIe siècles. 

Appels à la paix
Si les églises dédiées à Notre Dame de Lorette sont nombreuses à travers le monde, elles sont souvent édifiées pendant une période de conflits. Il semble qu’aujourd’hui encore, elles peuvent rayonner comme des appels à la paix.

Ensuite, parce que c’est un des joyaux de l’art baroque du pays. Les statues extérieures, bien que plus hautes qu’un homme, dégagent une très grande douceur. Les façades récemment restaurées permettent désormais de découvrir de délicats détails sculptés au niveau des frises. 

Son architecture s’inspire de la Santa Casa de Loreto, en Italie, sanctuaire connu pour abriter la maison dans laquelle la Vierge Marie a reçu la visite de l’Ange Gabriel 1. Cette filiation nous invite à méditer le mystère de l’Incarnation.

Finalement, l’esplanade autour de la chapelle réserve aux courageux visiteurs qui y montent un des plus beaux panoramas sur la ville de Fribourg.

1 Selon la tradition, la maison fut déplacée par les anges de Nazareth vers l’Italie pendant la nuit du 9 au 10 décembre 1294.

Les statues extérieures, bien que plus hautes qu’un homme, dégagent une très grande douceur.

En librairie – février 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Saint François d’Assise, diacre
Didier Rance

Saint François d’Assise, « l’homme dont les diacres doivent s’inspirer » selon le pape François. Ce livre original répond à cette invitation du Saint-Père. La première partie se lit comme une énigme policière : « A la recherche du diaconat souvent méconnu de François d’Assise ». Elle met en valeur cette dimension insolite du plus populaire des saints. La seconde, partant du développement du diaconat permanent depuis Vatican II, dévoile une convergence remarquable entre ce qu’a vécu en son temps François d’Assise et ce que l’Église demande aux diacres d’aujourd’hui.

Artège

Acheter pour 18.30 CHFApprivoiser son corps
Joël Pralong

Longtemps, le corps a été craint, suspecté et refoulé. Le dualisme grec favorisait davantage l’exaltation de l’esprit. Aujourd’hui, le corps éclipse l’âme. Erigé comme une idole, il est tantôt exalté, tantôt méprisé, souvent mis au centre, au détriment de l’intériorité et de la personne. Or la vision biblique de l’homme est tout autre : la personne est une union d’amour entre le corps et l’esprit. Avec précision et clarté, cet ouvrage redonne au corps sa juste place dans toutes les questions éthiques contemporaines et offre un regard chrétien sur le corps et la sexualité au service de la pastorale de l’Eglise.

Editions des Béatitudes

Acheter pour 22.80 CHFLes gardiens du pape
Delalande – Bertorello – Bidot

La Garde suisse pontificale est la plus petite armée du monde. Elle a été créée le 22 janvier 1506 sur l’ordre du pape Jules II. Les 110 militaires qui la composent sont une force militaire chargée de veiller à la sécurité du pape et du Vatican. Cette bande dessinée met en scène un jeune Suisse ayant choisi de rejoindre les rangs de la plus petite armée du monde. Le lecteur suit ainsi les pas de Marc, entraîné à la fois dans les méandres de l’histoire de la Garde suisse et dans les recoins du Vatican. Cet ouvrage suscitera l’intérêt des jeunes et, pourquoi pas, fera naître en eux le désir de s’y engager.

Artège

Acheter pour 23.90 CHFAux sources de l’amitié de Dieu
Urban Federer

Voici un ouvrage étonnant, unique en son genre. Il réussit l’exploit de s’adresser à tout un chacun, chrétien ou non, croyant ou pas, et de proposer en même temps un parcours des saisons et des fêtes de la liturgie catholique. L’auteur, qui n’est autre que l’abbé d’Ein-siedeln, utilise délibérément un langage que tout le monde comprend. Aucune technicité, pas d’expressions savantes ou abstraites. Les exemples concrets abondent, tous tirés de la vie. Les chapitres sont courts et ne nécessitent pas une lecture suivie. On peut ouvrir le livre quand on veut, où on veut, selon ses besoins et ses attentes, en fonction de la situation du moment où l’on se trouve. Un livre à mettre entre toutes les mains.

Editions Saint-Augustin

Acheter pour 26.00 CHF

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Perles de la Grâce

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), février 2020

Par Florence Cherubini, assistante pastorale | Photo: Fabienne Theytaz

La place des femmes dans l’Eglise est un sujet d’actualité ! Nombreuses sont les voix de théologiennes qui débattent de ce sujet, à l’heure où la question de la reconnaissance et de l’égalité de la femme dans la société sécularisée voit une évolution incontestable.

Dans l’Eglise, au-delà des débats et polémiques au sujet de l’ordination des femmes, de leur promotion à des postes significatifs dans la hiérarchie, de la légitimité de leur parole, et de bien d’autres sujets, la question de la place des femmes dans l’Eglise est l’occasion de mettre en lumière le point central de l’identité chrétienne, à savoir le sacrement du baptême. Car ce sacrement donne à chaque baptisé et baptisée la grâce d’appartenir au Christ et appelle chacun et chacune à rendre présent et visible le Royaume de Dieu.

Dans cette perspective, et sous l’impulsion de l’Esprit Saint, l’Eglise devient alors une communauté vivante pourvue de dons multiples et diversifiés.

Cette communauté vivante est la réalité qu’a la chance de vivre notre secteur grâce à l’engagement fidèle de ses nombreux paroissiens et paroissiennes.

Mais puisque le sujet de ce numéro de « L’Essentiel » est consacré aux femmes, il convient plus particulièrement de faire mention de toutes les femmes motivées qui, dans nos paroisses du secteur, donnent de leur temps en s’engageant en fonction de leur charisme et de leur force pour être des signes de la présence dans le monde de Jésus ressuscité.

La liste de leurs prénoms est longue et il est impossible de les énumérer toutes sans risquer d’en oublier une ! Mais chacune d’entre elles iradie un éclat de la grâce de la Vie par sa manière propre de la servir. Que chacune soit remerciée pour son dévouement inlassable et encouragée à poursuivre sa mission au service du Seigneur !

Entre autres qualités

Par François-Xavier Amherdt
Photo: pxhereBien sûr, le contexte de l’époque des premières communautés chrétiennes auxquelles Paul s’adresse était tout autre : l’apôtre des nations évoque même, dans la 1ère épître à Timothée, la possibilité que les épiscopes (équivalant grosso modo aux évêques actuels) soient eux aussi mariés : « Aussi faut-il que l’épiscope soit irréprochable, mari d’une seule femme, qu’il soit sobre, pondéré, courtois, hospitalier, apte à l’enseignement, ni buveur ni batailleur, mais bienveillant, ennemi des chicanes, détaché de l’argent… » (3, 2-3) 

Vivre en harmonie
Reste que l’unique mariage, et donc la fidélité à sa femme, sont présentés comme des qualités indispensables également pour l’exercice du ministère de diacre, dans la liste qui suit : « Les diacres doivent être mari d’une seule femme, savoir bien gouverner leurs enfants et leurs maisons. Ceux qui remplissent bien leurs fonctions s’acquièrent un rang honorable et une ferme assurance en la foi au Christ Jésus. » (3, 12-13)

Ces listes classiques de dispositions requises pour ceux et celles qui exercent une charge dans l’Eglise comportent donc, à côté de la vertu de dignité humaine, la loyauté, la sobriété, l’honnêteté, l’art de bien gérer les situations, la dimension de témoignage personnel, conjugal et familial. Si les diacres sont au service de la « maison Eglise », il est indispensable qu’ils puissent vivre en harmonie dans leur propre couple et leur famille. 

Fidélité spirituelle
Cette condition vaut toujours, puisque le sacrement de l’ordre reçu par les diacres permanents s’exerce en premier lieu, de l’intérieur, dans l’attention et la délicatesse de l’ordinand vis-à-vis de son épouse et à travers l’adhésion de la femme au projet de son mari. J’y pensais le dimanche 8 décembre à Villars-sur-Glâne, en voyant présente aux côtés de son conjoint Robert Nzobihindemyi,  Anne-Marie, l’épouse de celui-ci, elle aussi Burundaise, tandis qu’il recevait l’ordination en même temps que trois autres diacres futurs prêtres. Et cette dynamique matrimoniale s’enracine dans la fidélité spirituelle, dans l’amour et la charité : « Que les diacres gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. » (3, 9)

Ordination diaconale de Pablo Pico: «Je crois à la vie éternelle»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), février 2020

Par Pablo Pico | Photo: DR

Nous le confessons chaque dimanche dans le « Credo ». Le douzième et dernier article du symbole des apôtres parle de la vie après la mort. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC) y consacre plus de 30 articles (n° 1020 à 1050), divisés en six points :

1. Le jugement particulier (CEC n° 1021-1022)
« Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel, soit pour se damner immédiatement pour toujours ». Saint Jean de la Croix résume ainsi le Jugement particulier que chacun reçoit au moment de mourir: « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».

2. Le ciel (CEC n° 1023-1029)
La vocation et l’aspiration la plus profonde des créatures raisonnables (anges et hommes) est de vivre en communion avec Dieu Trinité et avec tous les saints dans un bonheur éternel. La béatitude consiste en la jouissance parfaite de la vision de Dieu face à face. Cette gloire nous vient des mérites de la passion et de la résurrection du Christ. Toute personne qui accueille le sauveur dans sa vie et qui n’a plus besoin de purification pour ses péchés après sa mort jouit d’un bonheur parfait dès sa rencontre avec le Christ glorieux.

3. Le Purgatoire (CEC n° 1030-1032)
La Parole de Dieu demande de prier pour les défunts (2 Maccabés 12, 46), et l’Eglise offre le sacrifice eucharistique à leur intention, « afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu ». En plus de la prière, l’Eglise encourage à faire des aumônes et des oeuvres de pénitences en faveur des défunts qui sont morts dans l’amitié de Dieu (en état de grâce), mais qui ont encore besoin d’une purification afin d’entrer dans la joie du ciel. Les âmes du purgatoire ont déjà la certitude de leur salut, mais elles souffrent de ne pas pouvoir être pleinement unies à Dieu en raison des fautes qui n’auraient pas été expiées de leur vivant.

4. L’enfer (CEC n° 1033-1037)
« Dieu ne prédestine personne à aller en enfer » ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin ».
« Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’autoexclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot  » enfer  » ».

5. Le Jugement dernier (CEC n° 1038-1041)
A la fin des temps (Parousie), « le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ ». Le Père seul en connaît l’heure et le jour. «La résurrection de tous les morts précédera le Jugement dernier. Ce sera  » l’heure où ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation  » (Jn 5, 28-29) ».

6. L’espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (CEC n° 1042-1050)
« A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l’univers lui-même sera renouvelé ».
« La vision béatifique, dans laquelle Dieu s’ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle ».

Ordination diaconale de Pablo Pico

Moment fort pour toute la communauté paroissiale ce 8 décembre 2019 à Lens: Pablo Pico séminariste en stage dans le secteur pastoral auprès du curé Etienne, est ordonné diacre. Une assemblée émue a vécu la célébration présidée par l’évêque de Sion Monseigneur Jean-Marie Lovey.

Photo: Chab Lathion

Confirmands en chemin!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unité pastorale de Renens-Bussigny (VD), février 2020

Texte par Luca Allaria, Astrid Belperroud, Maria Padilla | Photo : divers

Nos trois responsables racontent…

On arrive à Assens avec une heure d’avance pour bien préparer l’accueil des jeunes qui se préparent à la confirmation ; mais, avec grande stupeur, il y a déjà un des adolescents qui nous attend ! A moitié endormi, il nous dit bonjour et on entre dans la maison. 

Le temps de préparer quelques chaises et des tables, et les 25 adolescents nous rejoignent peu à peu : certains sont contents, d’autres perplexes, d’autres dubitatifs… quelle beauté ! La vie est vraiment comme ça : chaque évènement est vécu différemment, car notre esprit n’est pas toujours le même et nos cœurs sont attirés par des milliers de pensées, désirs et espoirs.

La journée se déroule, intense : on commence par un signe de croix. Tout ce qu’on va faire, c’est… prier en fin de compte !

On parle de nous, de la catéchèse, de la messe, et on explore des questions profondes : la foi, l’espérance, le suicide, le harcèlement… tout en découvrant le livre Youcat.

Il y a des moments de jeux, mais aussi d’incompréhensions, de partages : dans le cours d’une journée, toutes les expériences d’une vie se présentent et interrogent nos jeunes – et nous aussi.  

C’est ça la catéchèse : du grec « katechein » qui signifie « faire résonner à l’intérieur ». On fait résonner ensemble toute notre vie et la Parole de Dieu. Et l’écho, c’est Dieu qui nous rencontre et nous guide.

On termine la journée à l’église d’Assens où on redécouvre un lieu familial et en même temps étranger, car pas forcement compris à 100%.

Avant de sortir, on termine avec un geste antique mais très significatif : l’eau bénite, qui est passée des fonts baptismaux à chacune et chacun, par le geste d’Astrid. La foi, la Présence qui nous sauve, est un don que nous recevons par les autres, par le Corps du Christ !

La vie est chemin… vive le chemin !

Epouse d’un diacre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de Saint-Maurice (VS), février 2020

Texte et photo par Véronique Défago

Etre l’épouse d’un diacre ne change rien et change tout. Stéphane est très actif dans notre vallée, et je suis souvent partie prenante de ses engagements, soit directement comme dans la préparation aux sacrements, soit indirectement lorsqu’il prépare par exemple une homélie et qu’il me demande mon avis. 

Avant d’être l’épouse d’un diacre, j’étais l’épouse d’un laïc engagé dans l’organisation des pèlerinages, aumônier en EMS, catéchiste, et dans la plupart de ses tâches, nous avons toujours travaillé ensemble car c’est indispensable d’être tous les deux « Eglise » afin d’œuvrer dans la même direction. Avant l’ordination, je m’interrogeais beaucoup, surtout sur le fait de voir mon mari à l’autel, cela me paraissait être une démarche insurmontable. 

Heureusement, durant la formation qui est aussi ouverte aux épouses, on rencontre d’autres épouses de diacres et futurs diacres et petit à petit, on arrive à accepter tout ce que le diaconat changera dans notre vie de couple. Aujourd’hui je peux dire avec joie et sérénité que mon OUI que j’ai offert à mon mari est un oui reçu de Dieu, afin qu’à travers notre couple et le diaconat, on puisse répondre à cet appel d’être au service des pauvres et de son prochain avec tout l’amour que Dieu nous donne au quotidien.

Jeux, jeunes et humour – février 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4528″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/01/SpecFR_fevrier2020_interieur_Jeux. »]

Question d’enfant

Pourquoi Dieu, on ne le voit pas ?
« L’essentiel est invisible pour les yeux », affirme le Petit Prince de Saint-Exupéry. Avec Dieu, c’est un peu pareil… Alors qu’il est source de toute lumière et de tout bien, et nous sommes devant lui un peu comme des hiboux éblouis par l’éclat du jour et par ce trop-plein de splendeur. Toutes les choses bonnes, belles, justes et vraies reflètent Dieu. Ainsi, l’amour d’un père pour son fils peut nous aider à envisager Dieu comme « notre » Père.

Par Pascal Ortelli

Humour

Lors d’un cours de catéchisme, M. le Curé est interpellé par un enfant qui dessine avec des crayons de couleur. Se penchant sur la feuille, il découvre un gribouillis de lignes multicolores allant dans tous les sens, des carrés et des ronds qui s’enchevêtrent et se recoupent sans aucune logique. Il s’adresse à l’enfant :
– Alors petit, qu’est-ce que tu as voulu dessiner ?
– J’ai dessiné le bon Dieu.
– Mais le bon Dieu, personne ne l’a vu et on ne sait pas comment il est !
– Eh bien, dit l’enfant, maintenant, vous savez !

Par Calixte Dubosson

Il était une fois…

Par Thierry Schelling
Photo: DR… une jeune Mayençaise qui voulut étudier – ce que le contexte de l’époque (milieu du IXe siècle) lui interdisait – qui s’appelait Jeanne – ou Agnès, ou Marguerite, ou Gilberte, selon les sources ! –, qui se fit passer pour… Jean et, suivant son amant du moment, partit à Londres et Athènes en quête de savoir, pour finir à… Rome où elle devint exégète et entra même à la Curie ! D’aucuns dirent qu’elle fut créée cardinal !

Or, en plein été 855, l’évêque de Rome Léon IV – le célèbre bénédictin à l’origine de la muraille léonine – mourut. Le populus romanus acclama aussitôt son successeur en la personne de… notre Jean, qui, pendant deux ans, trôna au sommet de la hiérarchie catholique. Jusqu’au jour où, menant procession dans les rues de l’Urbs, elle accoucha sous aube et chape papales d’un bâtard au père certainement très clérical. Scandale on ne peut plus public car elle aurait aussitôt été… lapidée pour avoir trompé fidèles et clercs sur son genre.

Duos habet
Et depuis, ladite Curie mit en place un processus de vérification de la masculinité du candidat au Trône de Pierre, par la fameuse formule : Duos habet et bene pendentes. Les latinistes traduiront si besoin est.

La papesse Jeanne… Légende croustillante digne des Fioretti Romani, vérité historique un peu loufoque, figure de carnaval à qui plaît l’inversion des genres, surnom dû à la mollesse politique du pape Jean VIII vis-à-vis de la rivale nouvelle Rome (Constantinople), conte initiatique justifiant le « toucher pontifical » ritualisé… nul ne le vérifiera jamais pleinement. Aujourd’hui, en tous les cas, une chapelle et une maison della Papessa Giovanna sont visibles à l’angle de la Via dei Santi Quattro et de la Via dei Querceti.

Nihil obstat
Mausolée pour celles et ceux qui se sont résignés à demander une place plus franche et paritaire de la femme dans les instances hiérarchiques mineures et majeures de l’Eglise de Rome ? Attend-on encore quelque proposition concrète de la Commission sur le diaconat féminin mise en place par le pape François en 2016 ? Va-t-on vers une reconnaissance de iure du ministère féminin en Amazonie, pluriel et indispensable dans cette région du monde où elles évangélisent de facto ?

Sancta Ioanna, ora pro nobis !

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