«Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), janvier 2020

Texte et photo par Lynda Obi

« Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire », écrit saint Paul en remémorant son naufrage sur l’île de Malte. C’est sur ce passage des Actes des Apôtres, chapitre 28, que les chrétiens de Malte et Gozo ont invité tous les chrétiens à réfléchir lors de la prochaine « Semaine de prière pour l’unité de tous les chrétiens », qui aura lieu du 18 au 25 janvier 2020. 

En l’an 60 ans après J.-C., le navire de saint Paul s’échoue sur l’île de Malte. Malgré les événements éprouvants et périlleux que saint Paul a dû affronter, il a su garder confiance en Dieu, il savait que Dieu prenait soin de lui. Les insulaires ont d’ailleurs fait preuve d’une grande amabilité envers les naufragés. 

En cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, faisons preuve d’hospitalité. Accueillons les chrétiens des autres confessions, rencontrons-les, écoutons-les, partageons d’agréables moments. Les divergences engendrent parfois des frontières, de la défiance, un repli, voire de l’indifférence. Rapprochons-nous, non seulement en prenant part à des événements œcuméniques, mais aussi en saisissant cette opportunité pour nouer des liens d’amitié. 

Faisant partie du comité « Elles y croient », groupe de femmes issues des différentes Eglises d’Aigle, j’invite toutes femmes chrétiennes à venir nous rejoindre, samedi 25 janvier 2020, 18h à l’Armée du Salut. Au programme de cette soirée œcuménique, des mini-conférences, de la musique, des ateliers, des échanges.                                    Ecoutons-nous, rencontrons-nous et accueillons la richesse de notre prochain.

En librairie – janvier 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Croire, mais en quoi ?
Albert Rouet

Que signifie croire dans un monde qui n’est plus séparé en deux, d’un côté le profane et ses contingences matérielles et de l’autre le sacré et ses préoccupations spirituelles ? De quoi peut témoigner la foi chrétienne dans une société où « la Bourse est devenue un temple et le foot une grande messe » ? C’est à cette question essentielle que se confronte Albert Rouet, ancien archevêque de Poitiers. Dans un climat où l’indifférence massive à l’égard de la religion suscite l’exaltation identitaire, Albert Rouet propose de vivre la foi chrétienne dans des gestes quotidiens désirables, c’est-à-dire bons pour vivre.

Editions de l’Atelier

Acheter pour 31.90 CHFVivre sa jeunesse autrement
Joseph Gotte

Joseph Gotte est un jeune communicant chrétien de 22 ans. Il a créé en 2016 le blog « Vivre sa jeunesse autrement » au travers duquel il exhorte les jeunes de son âge à vivre leurs « jeunes » années sainement. Dans ce livre, il aborde tous les défis auxquels sa génération est confrontée : l’image de soi et les réseaux sociaux, les relations amoureuses, l’engagement humanitaire, la vie spirituelle. Il n’hésite pas à évoquer aussi des zones d’ombre de sa vie qui sont celles de nombreux adolescents, comme le climat difficile de ses années de collège, sa lutte pour sortir de la pornographie. En bref, un témoignage qu’il faut s’empresser d’offrir à tous les jeunes en quête d’encouragements, de repères et de modèles. 

Editions Première Partie

Acheter pour 22.00 CHFJean-Paul II : « N’ayez pas peur »
Dobbs – Fiorentino

Rome, 13 mai 1981… Au milieu de la foule rassemblée place Saint-Pierre, Jean-Paul II est victime d’un attentat qui choque le monde entier. Entre la vie et la mort, le Pape, transféré à l’hôpital Gemelli, se remémore les moments forts de sa vie et de son pontificat. Premier Pape d’origine d’un pays du bloc de l’Est, Karol Wojtyla sera témoin et acteur des événements qui ont marqué une grande partie du XXe siècle : il aura vécu l’occupation nazie, les révélations sur l’horreur des camps et notamment celui d’Auschwitz… Evêque de Cracovie sous le communisme, il prendra parti pour les ouvriers opprimés. Pape, il voyage sur tous les continents et rassemble des foules gigantesques. Une BD pour se souvenir de ce Pape qui a changé l’histoire.

Glénat/Cerf

Acheter pour 25.00 CHF

Un DVD

Jean Vanier, le sacrement de la tendresse
Frédérique Bedos

Ce film rend hommage à Jean Vanier, fondateur de l’Arche et humaniste. Promis à une brillante carrière militaire, ce fils de gouverneur général du Canada fait le choix de mettre sa vie au service des plus faibles. Le message de Jean Vanier bouscule les tabous et rend hommage à la vulnérabilité. 90 minutes de tendresse et d’espoir en compagnie d’un être d’exception.

Jupiter-Films

Acheter pour 30.00 CHF

Pour commander

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«Béthanic»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), janvier 2020

Par Pablo Pico | Photo: DR

La confirmation ayant lieu désormais en 7H (5e primaire), les jeunes du cycle d’orientation n’ont plus de catéchèse. C’est pourquoi les rencontres de type aumônerie sont des moyens d’approfondir sa foi.Depuis octobre 2018, un petit groupe de jeunes du C.O. de Crans-Montana se rencontre un jeudi midi par mois à la maison « Béthania » tenue par les soeurs de Baldegg, située en-dessous du centre scolaire. Ces rencontres sont appelées par le motvalise « Béthanic », de la fusion de « Béthania » et « pic-nic ». Deux accompagnateurs, Marie-Laure Rouiller (catéchiste) et Pablo Pico (diacre), accueillent entre cinq et dix élèves lors de chaque rencontre mensuelle. Nous commençons par nous sustenter autour de la table à manger. Le pic-nic que chacun apporte est complété par des boissons et parfois quelques douceurs aimablement préparées par les soeurs qui se réjouissent de retrouver le petit groupe d’élèves. Après ce temps de détente nous passons au salon où nous proposons un thème religieux ou d’actualité.

Voici les sujets abordés lors des trois premières rencontres de l’année scolaire en cour : « La mission du baptisé » (septembre), « Sainte Marguerite Bays » (octobre) et enfin « l’usage des écrans chez les jeunes » 1 (novembre).

Un fois que les animateurs ont exposé le sujet du jour, chacun peut poser des questions ou partager son avis. Cela donne de beaux échanges sur des questions de foi, de société ou d’actualité. L’entrée dans l’adolescence – les participants ont entre 12 et 14 ans – est un âge souvent difficile pour beaucoup de jeunes, car beaucoup de choses changent dans leur vie et ils commencent à être sensibles au regard des camarades et du « qu’en dira-t-on ». Mais au-delà des apparences superficielles se nichent de grandes questions existentielles comme , « Qu’y a-t-il après la mort », « Si Dieu existe, pourquoi le mal ? », etc.

En fin de rencontres nous nous rendons dans la chapelle des soeurs où nous prenons un temps de prière silencieuse devant Jésus-Hostie, avec quelques chants de louanges et des intentions libres de prière. Chacun peut exposer ses demandes au Seigneur, dans son coeur ou à haute-voix, ou simplement remercier Dieu pour ses bienfaits.

Nourris dans leurs corps et dans leurs coeurs, les élèves repartent léger aux cours de l’après-midi. Récemment un jeune m’a dit qu’il hésitait à venir au « Béthanic » parce qu’il a l’étude durant la pause de midi. Je lui ai dit que s’il manquait l’étude une fois par mois pour approfondir sa foi, le Seigneur se chargerait certainement de lui donner un coup de mains pour ses cours. Evidemment, la prière ne nous dispense pas d’étudier…

1 A partir du livre « La fabrique du crétin digital », les dangers des écrans pour nos enfants. Un scientifique nous alerte ! Michel Desmurget, éditions du Seuil, 2019.

L’évêque est son boss!

Elle se qualifie volontiers de «porte d’entrée» des rendez-vous de l’évêque. Cette théologienne atypique considère que sa présence en tant que secrétaire personnelle de Mgr Morerod est une manière de servir le Christ dans son Eglise en redonnant tout ce qu’elle a reçu. Rencontre avec Camila Gross Nachef.

Par Myriam Bettens
Photos: Myriam Bettens, Nicole RighettiUn attaché-case noir pend au bout d’une corde face à une des fenêtres du hall principal, comme oublié par son propriétaire. Au détour d’un couloir, le visiteur observateur remarquera encore une petite figurine à l’effigie du pape Jean-Paul II entourée d’apôtres « peu orthodoxes ». Les disciples en question ressemblent plus à de petits jouets tout droits sortis d’œufs surprises qu’aux saintes représentations habituelles. Au-dessus des marches gainées de rouge de l’escalier principal, les portraits des différents évêques du lieu veillent. En haut de la montée, une toile jaune soleil placée un peu en retrait attire l’attention. Lorsque l’on s’approche, une multitude de petits points noirs dessinent les courbes du visage de l’actuel évêque, Mgr Morerod. « Cela change complètement des autres portraits, n’est-ce pas ? » lance Camila Gross Nachef en désignant cette lumineuse représentation.

Une oreille attentive

« Travailler à l’évêché est la manière que j’ai de servir le Christ dans son Eglise et de redonner ce que j’ai reçu lors de mes études de théologie », déclare-t-elle. Une des tâches de la secrétaire personnelle de l’évêque consiste à « jongler avec l’agenda rempli de Mgr Morerod », affirme-t-elle encore. Ce qui implique de nombreux contacts téléphoniques et courriers électroniques dont elle se charge dès le moment de son arrivée à l’évêché, à 8h30, et cela jusqu’au moment de la pause « obligatoire » de 9h40 dans la salle à manger du rez-de-chaussée. « Cette pause me permet de transmettre des choses à faire à la chancellerie ou à l’administration et nous donne l’occasion d’être tous réunis au moins une fois dans la journée », détaille-t-elle. Camila Gross Nachef ne met pas uniquement à profit sa formation théologique, mais aussi une riche expérience en tant que praticienne de la relation d’aide, « l’écoute active de personnes ayant des difficultés personnelles ou dans leurs paroisses fait aussi partie de mon rôle ». Cette manière de communiquer respectueuse et non jugeante est une des nombreuses facettes de sa personnalité.

Sa tâche implique de multiples contacts téléphoniques.

Des post-it par milliers

L’anticipation, qui suppose une consommation astronomique de post-it en est une autre. Elle désigne une table proche de son bureau sur laquelle sont éparpillées des dizaines de missives. Sur chacune d’elle, un petit carré jaune avec quelques lignes manuscrites. « Sur cette table je dépose le courrier de la journée que je prétraite pour l’évêque », indique la secrétaire en désignant les petits feuillets jaunes. « Mgr Morerod est très indépendant, mais je m’occupe tout de même de faire un premier tri, en lui suggérant des actions pour lesquelles il peut répondre par « oui » ou par « non ». Il faut être rapide avec lui », décrit-elle en souriant. Un regard circulaire au reste de la pièce permet de constater une décoration hétéroclite mêlant saintes représentations et peintures profanes épinglées çà et là. « Notre administrateur se charge de décorer notre bureau », juge-t-elle bon de préciser dans un sourire. Elle ajoute que les objets insolites aperçus lors de la visite viennent aussi de lui. Sur le coin de son bureau, une photo-portrait de l’évêque est posée. Il a les mains ouvertes, et chacune d’elle est calée derrière ses oreilles en signe d’écoute.

La place d’être femme

L’ouverture et l’écoute définissent bien la personnalité des deux évêques, Charles Morerod et Alain de Raemy, selon la théologienne. Elle donne l’exemple de la naissance de son troisième enfant, « J’ai pu, après le congé maternité, prendre mon fils au bureau, l’y allaiter ou le changer ». Camila Gross Nachef ne se sent pas uniquement reconnue en tant que mère, mais également en tant que femme. Il est 11h30, juste avant de filer préparer à manger pour ses enfants, elle ajoute encore, « Nous (les femmes, ndlr) avons un rapport de complémentarité et de liberté avec les deux évêques. Nos avis sont écoutés et pris en considération. » Un modèle dont le reste de l’Eglise devrait parfois s’inspirer ? « La foi passe beaucoup par les femmes et il existe vraiment une manière féminine d’être à Dieu », affirme-t-elle. Camila Gross Nachef conclut que, pour elle, « sans la femme, il n’y aurait tout simplement pas d’Eglise ».

Temps forts d’une journée

8h30 –> Arrivée à l’évêché et gestion des affaires courantes.

9h40 –> Pause « obligatoire » permettant aux collaborateurs de se voir au moins une fois dans la journée.

11h30 –> La théologienne file préparer le repas de ses enfants.

Après-midi : Consultation dans son cabinet dédié à la relation d’aide.

Jeune valaisan à KTO

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), janvier 2020

Texte et photo par Yves Crettaz

En tant que fervent catholique et dans le but de me lancer dans le journalisme, un stage au sein de la rédaction de KTO était tout simplement une évidence. Le chef de la rédaction, Etienne Loraillère, a généreusement accepté ma demande, se souvenant de ma participation à une émission sur leur chaîne en 2018, lors de la venue du Saint-Père en Suisse.« KTO, la chaîne de télévision catholique. » Mais oui, tout le monde la connaît, même chez nous en Valais. On y suit toute l’actualité religieuse francophone, des déplacements du Pape aux différents moments de prière en direct de Lourdes ou de Paris.

J’apprécie particulièrement chez eux le fait qu’il ne s’agit pas d’un média d’Eglise mais d’un média qui parle d’Eglise. Ainsi et à l’image de Cath.ch, les sujets brûlants au sein de l’Eglise catholique ne seront pas évités mais abordés de façon neutre.

Je me rends donc à Malakoff (à dix minutes de Paris) où je logerai, pendant deux semaines, chez un diacre, père de famille et ancien cadre de Google France (actuellement cadre au groupe Bayard Presse et donc au journal catholique La Croix). Quoi de mieux pour parler religion, journalisme et digital ? Car l’avenir des paroisses et de l’Eglise passera inévitablement par le digital.

En commençant ce petit stage, j’ai directement été frappé par l’âge moyen de la rédaction : ils ont tout juste la trentaine ! Cela n’a rien à voir avec d’autres rédactions du milieu ! La raison : un salaire légèrement moindre (la chaîne ne vivant que de ses dons, sans aide de l’Eglise) et la grosse charge de travail de couvrir la Francophonie ! En effet, la rédaction bouge dans tous les sens ! Pas une seule seconde de répit, d’autant plus qu’à ce moment-là, les employés s’activaient pour préparer les 20 ans de la boîte en décembre (article écrit fin novembre). La grandeur des locaux pour une chaîne catholique m’a également impressionné : un grand bâtiment pour loger quelque septante professionnels actifs. Et moi qui m’attendais à rencontrer une vingtaine de personnes…

Journée type au pôle actu’
Rendez-vous à 9h45 pour un filtrage de l’actualité de la nuit, suivi d’une séance de rédaction journalière pour discuter des sujets à traiter. Ensuite, chacun gère son travail de son côté : que ce soit la préparation d’une émission, l’enquête d’un sujet, le tournage d’une actualité ou le montage vidéo d’un reportage. En fin d’après-midi, on s’active autour du studio principal (tout est vert pour faciliter l’incrustation de décor en post-production) où se déroulent les principales émissions et l’enregistrement des sujets pour le téléjournal. Bien que tout soit réalisé dans un gros stress, la joie et la bonne humeur restent de mise.

J’ai profité de mon week-end de congé pour visiter la capitale et également vivre l’eucharistie. Le samedi, j’ai exploré les rues de la magnifique ville lumière malgré les perturbations dues au premier anniversaire des gilets jaunes (qui ont provoqué la fermeture de plusieurs routes et rames de métro).

Le dimanche, j’ai eu la chance de vivre deux messes : la première partagée au côté de « mon diacre d’accueil » dans la petite paroisse locale (avec un prêtre de paroisse qui est venu plusieurs fois en vacances à Arbaz) où quelque cinquante fidèles s’étaient réunis. La seconde, à Boulogne-Billancourt, animée, comme chaque dimanche soir, par le groupe de pop louange professionnel Hopen. La louange me touche particulièrement car elle me permet de me rapprocher de Dieu.

Même Joël Pralong
Je n’ai donc pas hésité à me rendre dans cette énorme église de 1000 places pour célébrer et participer à l’eucharistie. Musiques pop, paroles sur écrans géants, quête avec paiement par carte de crédit, guitare électrique et batterie. Bref, une église remplie de jeunes et moins jeunes réunis pour louer le Christ. Ce qui m’a fait sourire avant le début de la messe, c’est l’affiche au fond de l’église qui promouvait une conférence donnée la semaine d’après par… notre prêtre diocésain Joël Pralong. Comme quoi, le monde est petit.

Bref, deux semaines en terre parisienne, ça passe vite ! Quelle belle expérience de voir de plus près ce gros média catholique ainsi que la magnifique ville de Paris.

Le Valais vu de KTO

On s’intéresse passablement au Valais depuis KTO. La présentatrice est une grande amie du directeur de l’Office du Tourisme de Fully. Le responsable digital a étudié en Suisse et est ami avec des jeunes valaisans bien actifs en paroisse et le responsable des magazines vient régulièrement au Val d’Anniviers pour y passer des vacances en famille. Il ne manque plus qu’ils s’abonnent à notre journal paroissial.

100 ans et fan de KTO

Notre doyenne de Grône, Ludivine Balet, a soufflé ses 100 bougies le 21 décembre dernier. Elle suit quotidiennement les programmes de KTO, sa chaîne de télévision préférée.

Texte par Sandy Rey | Photo: Zenon Zajac

La visite récente de notre évêque Mgr Lovey à son domicile l’a beaucoup réjouie. Pour cet article, elle me reçoit souriante, un chapelet posé à côté d’elle, dans son appartement où elle vit toute seule. Sa douceur, sa gentillesse et sa discrétion envahissent la pièce dès les premières minutes de notre interview.

Jusqu’en 1927, Ludivine Balet a vécu à Itravers. puis à Grône jusqu’à maintenant. Sa mémoire est enviable. Elle me cite des dates précises sans aucune hésitation. D’une fratrie de dix enfants, elle a deux sœurs consacrées. Son neveu, l’abbé Raphael Ravaz, a célébré sa première messe à Grône en 1965. La commune avait organisé une très belle fête ce jour-là. Fervente paroissienne, son âge avancé ne lui permet plus de se rendre à l’église. Désormais elle suit la messe au quotidien sur la chaîne KTO. Grande fan de Roger Federer, Ludivine regarde régulièrement ses matchs sur le petit écran, mais sur une autre chaîne…  Elle me confie que son succès et sa force, elle les puise auprès de sa famille. 

De notre monde ultra-connecté, communiquer avec ses petits-enfants grâce à son téléphone portable est un moyen qu’elle utilise facilement et qu’elle apprécie. Le tremblement de terre vécu en Valais en 1946 est l’évènement majeur dont Ludivine se souvient particulièrement. Elle le qualifie de « terrible ». Pendant quelques instants, ses yeux doux regardent intensément le plafond. Elle revit ces quelques minutes effrayantes passées à côté de son nouveau-né.

La famille de Ludivine se compose de 5 enfants, 12 petits-enfants et 7 arrière-petits-enfants.

Ses belles-filles sont aussi présentes dans son quotidien. Le secret de sa longévité et sa bonne santé tiendrait-il notamment à l’amour que lui porte sa grande famille ? Nous terminons cette belle rencontre dans sa cuisine autour d’un bon café préparé par sa belle-fille. Une bienveillance palpable et beaucoup de respect émanent de cette pièce lumineuse… ou illuminée par la grâce de Dieu. 

Couronnes de l’Avent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), janvier 2020

Par Jean-philippe Glassey | Photo: Martin Fendrych

La journée intergénérationnelle de fabrication des couronnes de l’Avent a permis à de nombreuses familles et à des personnes de tous âges de se retrouver à Haute-Nendaz pour vivre une journée différente pour se préparer à accueillir la venue de l’enfant Jésus dans leur cœur. La conférence de l’abbé François-Xavier Amherdt était très inspirante et la messe qui a clos la journée pleine d’énergie. Merci à tous les participants, aux animateurs et bénévoles de la journée ainsi qu’à l’équipe du Pardon qui est à l’origine de cette rencontre !

Port Saint Nicolas

Par Chantal Salamin
Photo: DR
« Port Saint Nicolas », voilà un nom original pour le premier site internet paroissial ! Depuis plus de 20 ans, une toute petite équipe de catholiques convaincus continue de faire de ce site un endroit agréable pour que chacun puisse y accoster pour refaire ses forces avant de repartir. 

Comment est-il devenu un port international ?
A l’origine, en 1995, alors que son utilisation d’internet n’est pas encore très répandue, le www n’a que cinq ans, deux personnes se lancent dans l’aventure : Philippe le prêtre et Jim le technicien… Au départ, c’était un site de présentation de l’église Saint-Nicolas de la paroisse de banlieue parisienne La Queue-en-Brie et de ses travaux de rénovation, dans l’espoir d’attirer quelque mécène. Il est bien sûr né un jour de fête patronale le 6 décembre.

En 1997, le P de PSN quitte la paroisse pour devenir le « Port », ce qui transforme la paroisse en « Eglise sans frontières ». Tout y est fait pour que l’internaute s’y sente bien tout en éveillant sa curiosité par de belles photos et un vocabulaire « ouvert sur le monde » à la place du « jargon ecclésial ». Un réel coup de génie de Jim !

Qu’y trouve-t-on ?
De par sa longue expérience, l’équipe a compris l’importance d’offrir avant tout des contenus à portée internationale plutôt que locale et pour nourrir la réflexion plutôt que pour communiquer ponctuellement. C’est ainsi que l’on peut visiter le phare (la Parole de Dieu), le chantier naval (la liturgie), la plage (l’évangélisation), la place du village (les débats à propos de la vie citoyenne et de la place des chrétiens dans la cité), prendre le pont (œcuménisme et interreligieux), s’appuyer sur le rocher (la prière), voguer sur un catamaran (la détente), prendre un verre au bar de la Marine (coups de gueule et potins du sacristain) et observer les goélands (témoignages).

Faites-y escale, cela en vaut la peine !
Parce que c’est un beau témoignage d’une Eglise en sortie, un bel exemple d’inculturation dans le monde actuel. Port Saint Nicolas, ce sont des chrétiens fiers de leur identité catholique parce qu’ils vivent leur aventure sur le net dans l’ouverture à tous !

Le site: portstnicolas.org

Bronze de Marcel Feuillat (Eglise Saint-Joseph Lausanne)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer
L’église Saint-Joseph de Lausanne a été construite dès 1936 dans un quartier en plein développement. Aujourd’hui, la paroisse rassemble plus de 80 nationalités et s’étend sur les communes de Lausanne, Prilly et Renens.

Bâtie dans le contexte du renouveau de l’art sacré en Suisse romande, elle possède un riche programme iconographique faisant appel à certains des artistes prolifiques de l’époque comme Paul Monnier et Marcel Feuillat.

Les fonts baptismaux surmontés d’un bronze de Feuillat sont particulièrement remarquables.

Apprécier l’instant
L’orfèvre genevois nous propose une scène dépouillée : ici, pas de foule, de désert ou de colombe. Nous savons ce qui se passe après, ce que signifie le geste dans l’ensemble du ministère de Jésus, mais l’artiste nous suggère que ce n’est pas encore le moment de s’y intéresser. Il nous propose plutôt de prendre le temps d’apprécier l’instant.

Les postures, les visages légèrement inclinés, les yeux clos et la disposition des mains, nous disent beaucoup. A Jean-Baptiste qui hésite : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui viens à moi » (Mt 3, 14), Jésus répond : « Laisse faire maintenant : c’est ainsi qu’il convient d’accomplir toute justice. » (Mt 3, 15) En représentant des attitudes si humbles, si intérieures, Feuillat semble signifier cet accomplissement de la volonté de Dieu. Nous pouvons y voir une invitation à vivre ce « maintenant de Dieu » et à nous demander : et nous, qu’avons-nous à faire pour accomplir sa volonté ?

L’orfèvre genevois nous propose une scène dépouillée.

Le sens de la foire

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), janvier 2020

Texte et photos par Raphael Delaloye

Ils étaient nombreux en ce dimanche matin à s’activer au cœur de la tente, devenue fourmilière. Il y a ceux qui nettoient les déboires de la veille.
Il y a ceux qui portent, qui déplacent, qui rangent, arrangent ou enragent.

Chacun y met du sien. Une troupe de jeunes débarque, les yeux mi-clos, voire rougis par une nuit trop courte. Le sourire est là malgré ça, derrière la fatigue se lit l’envie, le cœur chante déjà, la louange est sur les lèvres. On empoigne à plusieurs des palettes qui suffiront comme scène. On défie la technique : micro, spot, beamer, rien n’est trop beau pour celui qui entre.

Deux, trois costauds lèvent les bras, le Christ se hisse au-dessus de la foule qui prend place petit à petit sur les rangées de bancs tout juste alignés. Les premiers chants saisissent les lieux dans une légère odeur de saucisse. On sent que l’Esprit opère. Même les lustres jouent le jeu. A peine levé le soleil crève l’écran.

Les banderoles ont fini de voler, elles accueillent avec les curés les passants, les curieux, les paroissiens enthousiasmés d’avoir quitté leur nef. Des tambours, des barmans, des parents en quête de sacrements, des enfants, tout ce monde éclectique se bouscule gentiment. 

Au signe de la croix la foule est saisie et retient son souffle mais pas les fifres. La Parole est lue au milieu des marques de bière. Pendant l’homélie personne ne se fait sermonner. Des couronnes s’approchent pour le roi. Encore un chant, un cuivre, une guitare, des voix qui nous transportent. Tout concorde.

Les cœurs sont ouverts, comme ces bras-là. Oui, c’est bien lui le roi de la foire, celui qui lui donne sens, justement. La messe se termine, on remercie, on loue, on s’applaudit. 

On ne part pas loin et on attend à peine que les tables soient mises pour manger. La foule devient bruyante, on se salue, on rit, on boit et on parle fort. Mais soudain, tout s’arrête, le temps est suspendu. Les regards aussi. Le Christ traverse la tente et sort. Par la grande porte.

La joie se communique.

Mot de conclusion (extrait)

il est temps de rendre grâce, de se dire merci.
Dieu soit loué pour ce signe d’une Eglise « en chantier », une Eglise qui tente, qui sort des sentiers battus.
Dieu soit loué pour ce que l’Esprit fait dans les cœurs quand on ne lui met pas de bâton dans les roues…
Dieu soit loué pour l’invitation du comité de la Braderie, en particulier Kevin. Votre intuition se confirme :
OUI ! nous avons le sens de la foire. Ce sens nous l’avons trouvé, et il a un visage (c’est le Christ).
Dieu soit loué pour le curé Léonard, le curé Frédéric, le Conseil de communauté et toute l’équipe pastorale qui font de cet événement une vision commune.
Dieu soit loué pour vous Top Louange, comme un OVNI sur la grande scène, votre présence bouscule notre foi.
Dieu soit loué pour vous, les familles, vous avez trouvé ici une place de choix, reprenez-la autant que vous voulez !
Dieu soit loué enfin pour les lecteurs, les fifres et tambours de Borzuat, les servants de messes, la technique et tous les acteurs de l’ombre de cette liturgie.
Dieu soit loué, enfin, pour chacune et chacun, d’avoir joué le jeu, chanté, prié, d’avoir investi cette célébration !

Braderie du lundi

Une fois n’est pas coutume, le fœhn avait fini de tout balayer et nous laissait dès le matin une température et un soleil clément. Une fois tout accroché à sa place, le pasteur nous rappelait les missions des paroisses. Les passants très préoccupés à passer s’arrêtaient parfois pour nous dire à quelle(s) occasion(s) nous avons manqué la cible…

Un jeu de fléchettes les dissuadait de nous accuser trop fort, surtout quand les projectiles atteignaient la vitrine du CMS. C’était surtout l’occasion d’avoir de bonnes discussions et de créer des liens.

Exercice difficile que d’atteindre la cible…

Des individus, une communauté

Texte et photo par Nicolas MauryLa pluriculturalité, comme l’explique Thierry Schelling dans l’éclairage du mois, est constitutive de l’Eglise actuelle. Si les papes – du globe-trotter Jean-Paul II à François l’Argentin – passent allègrement par-dessus les frontières, certaines sont encore à faire tomber, même chez nous.

A travers ses nouvelles rubriques, L’Essentiel compte y contribuer.
En s’ouvrant tout d’abord aux jeunes, à travers des jeux et de la réflexion (p. IX) mais aussi en zoomant sur les femmes engagées qui seront les protagonistes privilégiées, une année durant, d’« Une journée avec » (pp. X  et XI). 

A travers « Au fil de l’art religieux » (p. XII) et « En marche vers » (p. XIII), la rédaction romande vous emmènera chaque mois à la découverte de sites ou de destinations de pèlerinage, parfois méconnus, à deux pas de chez nous.

Enfin, à travers « Une communauté, un produit » (p. XV), nous ne vous proposerons pas uniquement un parcours gustatif à travers la production de congrégations religieuses, mais aussi de découvrir comment vivent les chrétiens issus de la migration composant la mosaïque de l’Eglise romande actuelle.

Bonne lecture.

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), janvier 2020

Par l’Abbé David Roduit, délégué à l’œcuménisme pour le décanat | Photo: DR

Depuis plus de 110 ans se déroule chaque année une semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Dans notre hémisphère nord, elle est célébrée du 18 au 25 janvier, durant la semaine précédant la fête de la conversion de l’apôtre saint Paul. Cette année, ce sont les chrétiens de Malte qui ont préparé les documents de réflexion et de célébration autour du thème « Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire » (Actes 28, 2 ; en souvenir du naufrage de saint Paul marquant l’arrivée de la foi chrétienne dans ces îles).

Pour notre décanat, une célébration commune de prière pour l’unité sera célébrée le mardi 21 janvier à 19h30 au Temple protestant de Sion. Elle réunira la paroisse protestante de Sion, les paroisses catholiques du décanat de Sion, l’Eglise évangélique mosaïque (anciennement « Stadtmission »), l’Eglise évangélique apostolique, la paroisse orthodoxe saints Georges et Maurice ainsi que l’Eglise adventiste.

Cette année, la table ronde œcuménique propose une démarche supplémentaire de rencontre avant la célébration de l’unité. Ainsi les différentes communautés ecclésiales se rendront visite durant les rassemblements dominicaux. En ce qui concerne notre décanat, une délégation catholique est invitée au Temple protestant à Sion pour la célébration du dimanche 19 janvier, tandis qu’une délégation de l’Eglise mosaïque sera accueillie avant la messe du même dimanche à l’église de Saint-Léonard. Cette démarche vise à conscientiser chaque fidèle de l’existence d’autres chrétiens à leurs portes ainsi que de la nécessité de prier pour l’unité de ceux pour qui le Christ a donné sa vie et qui se réclament de lui. Il n’y aura pas d’intercommunion sacramentelle vu que celle-ci n’est pas permise, nos conceptions de foi notamment sur l’eucharistie étant malheureusement encore différentes, mais gageons que grandisse ce jour-là une vraie communion fraternelle en Christ !

Les personnes intéressées à faire partie de la délégation catholique en visite à la paroisse protestante peuvent s’inscrire en téléphonant à la cure de Saint-Léonard au 027 203 22 05.

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, 18-25 janvier 2020

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2020

Texte par la Pasteure E. Zbinden | Photo: DR

« Voir au-delà »

Voici l’histoire d’êtres humains qui affrontent la force d’une tempête sur le chemin maritime les emmenant vers leur destin. Ils se battent contre les éléments, endurent la clémence surprenante de soldats et finissent exilés sur une île éloignée de tout. Ce périple, qui nous semble étrangement familier et actuel, se déroule il y a plus de deux mille ans, lorsque Paul, à sa propre demande, est conduit à Rome pour comparaître devant l’empereur. 

Durant son voyage, Paul et ses suivants s’échouent sur l’île de Malte, devenant ainsi des réfugiés. L’accueil qu’ils y reçoivent est loin de ce que les réfugiés modernes peuvent expérimenter de nos jours. Dans le livre des Actes (28, 2), Paul nous relate, « ses habitants nous traitèrent avec une très grande bienveillance : comme la pluie s’était mise à tomber et qu’il faisait froid, ils allumèrent un grand feu autour duquel ils nous accueillirent tous. » Ils trouvent face à eux un formidable élan d’humanité et d’hospitalité avant même qu’il puisse y avoir une considération de leurs différences d’origine et de culture. 

Quel rappel incroyable nous est offert cette année encore par la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens : voir au-delà de ce qui marque notre différence, pour plutôt voir ce qui nous rapproche avant tout : notre humanité ! Le naufrage de Paul nous invite à réajuster notre regard, à rester ouvert à l’autre et ainsi vivre au plus près le salut de Jésus offert pour tous. Que cette semaine de prière puisse continuer à marquer notre ouverture et notre accueil à celui qui vient à nous, dans la paix et l’amour de Dieu. 

Dans notre secteur

Dimanche 26 janvier 2020, à 19h, à l’église de Courtepin, la prière œcuménique mensuelle du 4e dimanche, s’inscrira dans le cadre élargi de la prière universelle pour l’unité des chrétiens. Quelle que soit votre confession, venez nous rejoindre pour partager la paix et l’amour de Dieu.

Etre parents d’ados, ça s’apprend ! – Jusqu’au 7 février – Euseigne (VS)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), janvier 2020

Par alpha | Photos: DR

L’adolescence est un passage délicat où l’incompréhension et les conflits prennent souvent beaucoup de place dans le quotidien familial. Cette étape met les parents face à des défis parfois très déconcertants !

Que vous soyez seul ou en couple, que l’éducation de vos enfants se passe bien ou que vous soyez en difficulté, ce parcours est au service de tous les parents. 

Chaque rencontre s’organise autour de différents temps : prise de conscience de notre façon de faire, découverte d’outils concrets, enseignements, témoignages et discussions. 

Les discussions en petits groupes de parents, dans la confidentialité et la bienveillance, permettent de partager les expériences et de se soutenir mutuellement.

Avec le parcours Alpha parents d’ados, les parents prennent conscience avec soulagement qu’ils ne sont pas les seuls à vivre ces moments parfois épuisants. Ce parcours leur donne les repères et les outils nécessaires pour adapter leur communication et leur style d’éducation. Ils peuvent ainsi garder un précieux lien de confiance avec leur ado durant son passage vers l’âge adulte.

Parcours ALPHA PARENTS D’ADOS

Dates : les vendredis 10, 17, 24, 31 janvier et 7 février 2020 de 20h à 22h
Lieu : Euseigne, Salle villageoise
Prix : Fr. 70.– par personne pour les 5 soirées
Fr. 120.– par couple. Matériel et collations compris.
Inscriptions : Rosita Moix au 079 692 15 67 / rosita.moix@bluewin.ch
Renseignements : Rosita Moix ou Fondation Maison de la Famille : www.fondation-maisondelafamille.ch
E-mail : fondationmdlf@gmail.com / 078 705 90 18

Quel sens a la vie ? – Jusqu’au 3 février – Sion

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), janvier 2020

Par Jean-Hugues Seppey

Alliance VITA invite chacun, pour la troisième fois à Sion, à participer à une session de l’Université de la vie, son cycle de formation bioéthique, sur le thème «Quel sens a la vie?»En plein débat bioéthique, est-il possible de faire l’impasse sur la question du sens de la vie ? Autour d’experts et de grands témoins, prendre le temps de réfléchir à la société humaine qui reste à bâtir.

L’Université de la vie donne la parole à de grands témoins et allie exposés, témoignages, vidéos, exercices et tables rondes…

Lundi 13 janvier : Se situer
L’époque nous est donnée. C’est à chacun de relever les défis de la complexité croissante du monde, de l’explosion des (bio)technologies, de l’accélération des mutations sociétales, des incertitudes géostratégiques, de la crise environnementale et anthropologique… Pour ne plus avoir l’impression que l’Histoire peut se faire sans nous et malgré nous, commençons donc par nous situer.

Lundi 20 janvier : Endurer
Dans notre légitime quête du bonheur, osons pointer une impasse : l’illusion d’un monde sans souffrance. Elle explique la tentation de faire disparaître les souffrants, aux deux bouts de la vie et de ne pas voir la misère. Apaiser les douleurs du monde est une belle ambition humaine qui mobilise notre énergie. Pour être heureux, il nous faut apprendre, ensemble, à endurer.

Lundi 27 janvier : Progresser
Chaque être humain est un transformateur du monde. Les générations se suivent donc sans se ressembler. Mais tout changement est-il progression ? Les promesses de la société digitale qui révolutionnent notre relation au vivant et à notre propre espèce, nous appellent à distinguer ce qui fait régresser l’humanité de ce qui la fait progresser.

Lundi 3 février : Prendre sa place
Et maintenant, que vais-je faire ? La « famille humaine » est face à un défi inédit : reconnaître son identité spécifique, qui la distingue des animaux et des robots, et en déduire sa mission. Face à la complexité et à la multiplicité des enjeux, en particulier quand il s’agit de préserver la dignité humaine et de respecter la vie, toute personne a besoin de trouver comment, où et avec qui prendre sa place.

Ouverte à tous, cette formation se passe en direct et en visioconférence depuis Paris dans plus de 100 villes en Europe et à l’International. A Sion, elle aura lieu au Lycée-Collège des Creusets, les quatre lundis à 20h15.

Infos

Anne-Laure Kaufmann (Bramois)
udv.sion@gmail.com
www.universitedelavie.fr

Les bières de l’Abbaye de Saint-Maurice

Par Pascal Ortelli

Photo: cath.ch

Si fraîche et déjà chargée d’histoire ! Après 1500 ans de tradition vinicole, l’Abbaye de Saint-Maurice lance sa propre gamme de bières, les seules produites en Suisse qui soient vraiment… d’Abbaye !

Des bières de haute inspiration
Les trois bières produites dans une ancienne cave à vin datant de 1244 évoquent chacune un moment clé de l’histoire du lieu : 

• une amitié sincère avec la Candide (du nom du compagnon de Maurice, signifiant « pur » en latin), une bière blanche dont la levure a été prélevée sur un parchemin de 1319 ;

• la fondation du monastère avec la DXV (515 en chiffres romains), une bière d’abbaye triple, riche et fruitée ; 

• l’incendie de 1693 avec la Febris, une bière ambrée aux arômes de noisette et de malt grillé, qui insiste sur la ferveur du lieu où la foi, malgré les obstacles, ne s’éteint jamais. 

La marque, en véritable ambassadrice de l’Abbaye, transmet un véritable esprit de partage et de fraternité, nous invitant à suspendre la course du temps pour s’ouvrir à soi et aux autres.

Une brasserie dotée de valeurs
Grâce à l’impulsion d’un confrère bavarois, les chanoines se lancent dans l’aventure en créant en mars 2019 une société anonyme, dirigée par Céline Darbellay. La production qui table sur 600’000 bouteilles par an est confiée à Benjamin Levaux, un maître brasseur belge, passionné et rigoureux.
Les revenus dégagés par l’entreprise détenue à 100 % par l’Abbaye contribueront à consolider une situation financière délicate,
à soutenir les missions ainsi
que des projets à caractère social, environnemental, culturel et cultuel.

Point de vente

Boutique de l’Abbaye de Saint-Maurice, commerces locaux et régionaux dans un premier temps puis nationaux.

Infos :
www.biere-stmaurice.ch

Vous avez dit «apocryphe»?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur d’Aigle (VS), décembre 2019

Par Vincent Lafargue
Photos: Daniel Lehnerr, Pixabay
Pas facile pour nous de di érencier deux sortes de livres: les apocryphes, qui sont des livres non contenus dans nos Bibles (par exemple l’Evangile de Thomas, ou celui de Marie), et les livres deutérocanoniques qui sont ces six livres de nos Bibles catholiques que ne possèdent pas les Bibles protestantes (Judith, Tobie, 1 et 2 Macchabées, Sagesse, Ben Sira le Sage et quelques passages du livre d’Esther et du livre de Daniel).

Dans le dialogue œcuménique, ça se complique. Car nos frères et sœurs protestants appellent eux-mêmes «apocryphes» ces livres que nous appelons «deutérocanoniques»!

«Apocryphe» signifie, en grec, « au sujet de quelque chose qui était caché». On nomme ainsi les livres qui n’ont pas été retenus, et ce dans aucune de nos Bibles. Le fait même d’utiliser le mot «caché» dans leur nom a suscité bon nombre de fantasmes dont le «Da Vinci Code» de Dan Brown est probablement le plus célèbre.

Les deux volumes de La Pléiade qui recensent tous les textes apocryphes connus à ce jour ont connu un immense succès à leur sortie, il y a une dizaine d’années, mais le soufflé est très vite retombé: point de révélation sulfureuse dans ces pages, point d’amour caché de Jésus pour Marie-Madeleine, point de Graal qui serait caché aujourd’hui encore. Simplement l’histoire de Jésus, telle que nous la connaissons, avec quelques détails que nos Bibles ne donnent pas: les prénoms des parents de Marie, par exemple, Anne et Joachim, ou encore la présence du bœuf et de l’âne auprès de la mangeoire de la nativité.

La simple et belle histoire d’amour de Dieu pour nous, son peuple. Et ce n’est déjà pas si mal !

Origine de la crèche de la Nativité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Coeur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2019

Par Alice Jossi-Zamora
Dans les premiers siècles de notre ère, alors que judaïsme et christianisme n’étaient pas encore deux religions bien distinctes, la Nativité du Christ n’était pas célébrée. En effet, dans la tradition juive, célébrer les anniversaires est considéré comme un rite païen.

Au IVe siècle, sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, ramena de son voyage en Terre Sainte, parmi de nombreuses reliques, des restes de la crèche de Bethléem. Pour les abriter, elle fonda à Rome la basilique de Sainte Marie Majeure. Comme on ne connaissait pas exactement la date de la naissance de notre Seigneur, «Soleil de Justice», on fixa la fête de sa naissance, au solstice d’hiver moment de la fête du «Soleil invaincu» qu’elle remplaça. Dès ce moment, les premières célébrations de Noël eurent lieu dans cette basilique romaine.

Le jour de Noël 1223, saint François d’Assise en visite à Greccio, petit village de la région du Latium italien, voulut partager avec tous le souvenir de son voyage à Bethléem. Il décida de célébrer la messe dans une grotte, avec une mangeoire pour autel, en présence d’un bœuf et d’un âne vivants. L’Enfant Jésus n’était pas représenté puisqu’Il était incarné dans le pain et le vin consacrés. Une grande foule accourut, chantant les louanges à Dieu Vivant. Depuis lors, par l’intermédiaire des franciscains, la tradition de la crèche se répandit dans tout l’Occident.

Pour concevoir sa crèche à Greccio, saint François l’a décrite ainsi :
«Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance; je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne.»

Saint François a voulu partager le souvenir de son voyage à Bethléem.

A notre époque, la symbolique de la crèche tend à s’éloigner de ce qu’elle a représenté pendant des siècles. Cette fête, rappelant l’incarnation de Dieu parmi les hommes, né pauvre parmi les pauvres, devrait être célébrée dans la solidarité et l’amour, dans le partage et le don. Or, elle se transforme peu à peu en une célébration de la consommation effrénée et vide de sens. Approchons-nous de la crèche avec les yeux de saint François, avec son humilité, son amour des plus petits et de toute la création, pour chanter avec les anges: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux homes qu’Il aime.» Luc 2 : 13-14

Noël

Un scintillement, une lueur dans la nuit,
c’est l’appel de l’amour qui se fait présent.
Il vient combler nos cœurs pour qu’on n’oublie pas que le don de Dieu est fait d’amour.
Meilleurs vœux de Noël
et une Bonne et Heureuse Année 2020 !

L’équipe de rédaction du Sacré-Cœur

Marie et Jésus dans le Coran

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), décembre 2019

Par Philippe D’Andrès | Photo: DR

Marie et Jésus – Miniature perse.

En décembre, nous fêtons l’Immaculée Conception et Noël. Ce numéro de L’Essentiel porte sur les apocryphes.
Ceci n’est pas sans rappeler que certains de ces textes voulaient renseigner la piété populaire sur la naissance et l’enfance de Marie et de Jésus. Extrêmement appréciés, ils ont influencé la liturgie et l’art. Ce qui est moins connu, c’est le rôle qu’ils jouent dans le Coran. Dans les régions désertiques en marge de l’empire romain, les marchands arabes, dont Mahomet, Mohammad en arabe, ont été en contact avec des pèlerins, ermites et des groupuscules judéo-chrétiens. Ceux-ci leur ont raconté ces histoires, tant et si bien que les références ou les allusions à la littérature chrétienne du Coran proviennent pratiquement toutes des textes apocryphes.

Le texte coranique parle de Marie et de Jésus avec un très grand respect. Le nom de la mère de Jésus, Marie, Maryam en arabe, y figure trente-quatre fois, contre dix-neuf dans le Nouveau Testament. Elle est aussi l’unique femme désignée par son nom. Toutes les autres figures féminines du Coran n’y sont mentionnées qu’en relation avec un homme en tant qu’épouse, mère, fille ou sœur.

Les sourates 3 et 19 consacrent à Maryam deux récits continus et relativement longs. Ceux-ci adoptent la ligne du Protévangile de Jacques, un apocryphe de la seconde moitié du IIe siècle. Avant même sa naissance, Maryam est consacrée à Dieu par sa mère. Elle passe son enfance dans le sanctuaire où le vieillard Zacharie s’occupe d’elle. Celui-ci constate que Dieu lui fait apporter chaque jour la nourriture dont elle a besoin. Le récit se poursuit avec l’annonce à Zacharie et la naissance de son fils Jean-Baptiste, Yahyâ en arabe. Finalement, comme Maryam devient femme, elle ne peut rester dans le Temple. Le Protévangile de Jacques raconte alors le tirage au sort chargé de désigner celui qui allait la prendre en charge. Le Coran y fait allusion, mais ne mentionne pas Joseph. Il veut ainsi lever tout doute sur la virginité de Marie qu’il souligne à trois reprises.

Le texte coranique a deux récits de l’An- nonciation, dans deux cadres différents: le Temple et le désert. Maryam accouche ensuite seule, adossée au palmier. Elle en mange les dattes pendant qu’un let d’eau jaillit au pied de l’arbre. Est-ce ici une allusion à l’Evangile de l’enfance du Pseudo-Matthieu? Quoi qu’il en soit, elle rentre ensuite chez elle où cette naissance hors des liens du mariage suscite rejet et calomnies. Couché dans son berceau, l’enfant innocente alors sa mère en disant que Dieu l’a fait prophète. Dans l’apocryphe Evangile arabe de Jésus, il affirme en revanche, depuis son berceau, qu’il est «Jésus, le Fils de Dieu, le Verbe…».

Apocryphe

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat de Sion (VS), décembre 2019

Par le chanoine Lionel Girard
Photo: Chanoine Josef Sarbach, archiviste du chapitre de la Cathédrale de Sion
Apocryphe, voici un adjectif rare qui paraît presque inquiétant! Pourtant son étymologie désigne simplement quelque chose de caché. Or à l’ère de la transparence forcenée, tout ce qui est caché revêt une certaine suspicion voire un intérêt notoire, tant il semble chargé d’un trésor mystérieux dont nous serions injustement exclus.

Quand des savants ont voulu publier l’ensemble des textes antiques soigneusement recopiés par les moines durant l’Antiquité tardive et tout le Moyen Age et précieusement conservés pendant des siècles dans leurs bibliothèques, leur surprise fut grande de relever nombre d’évangiles, d’épîtres, d’apocalypses et autres récits semblables à ceux connus dans nos Bibles sans qu’ils y apparaissent.

Comme toujours dans pareil cas, certains lecteurs ont crié au complot, déclarant que l’Eglise avait choisi arbitrairement des textes consensuels, écartant donc tous les autres, même quand ils étaient attribués à certains apôtres bien connus.

Rencontre des saints Anne et Joachim, parents de la Vierge Marie, à la Porte d’Or d’après le protévangile selon saint Jacques (IIe siècle). Illustration : MISSALE SPECIALE SEDUNENSE, 1439, ACS, Ms 19, f. 119v.

Ce corpus d’écrits apocryphes a donc alimenté la défiance des sceptiques qui refusent de recevoir le trésor de la tradition de l’Eglise qui, par prudence vis-à-vis de la vérité qu’elle transmet, a dû exclure du canon biblique ces récits fantaisistes très tardifs et manifestement non authentiques.

En définitive, la question soulevée par ce thème met l’accent sur notre lien ecclésial qui, à travers notre rapport à l’Ecriture indissociable de sa tradition vivante, fait de nous les héritiers du véritable trésor qu’est Jésus-Christ, unique Lumière des peuples et Rédempteur.

Ces «faux» Evangiles si parlants

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), décembre 2019

Texte et photo par Jean-Marc SudanEn 1997, la Bibliothèque de La Pléiade publia la première édition française des écrits apocryphes chrétiens.

Pourquoi «apocryphe»? Ce terme vient du grec ἀποκρυφος (apokryphos) qui signifie «caché». Saint Jérôme (IVe siècle) l’utilisa pour désigner tout texte exclu de la règle de foi appelée Canon.

En effet, le Concile de Laodicée en 364 avait établi la liste des livres saints, tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Cette distinction ne s’est pas faite brutale- ment. Elle fut plutôt le fruit d’une décantation progressive. Au l du temps, certains textes, lus dans la plupart des communautés, s’imposèrent progressivement, alors que d’autres perdirent lentement de leur crédibilité et plongèrent dans l’oubli ou la semi-clandestinité, tout en nourrissant l’univers culturel chrétien. Que de peintres et sculpteurs y trouvèrent une source d’inspiration!

Les Evangiles sont terminés quand les apocryphes commencent à fleurir. Exprimant les combats et les difficultés de croire des premiers chrétiens, ils nous donnent une meilleure compréhension des premiers siècles du christianisme et de l’extraordinaire vitalité des premières communautés chrétiennes.

Parmi les écrits apocryphes, certains ont façonné l’essentiel de la piété mariale. Sans eux, que saurions-nous de l’enfance de Marie, de sa présentation au Temple, de ses parents Anne et Joachim? Que sau- rions-nous de l’histoire de Joseph le charpentier? En cette avant-veille de Noël, si l’on s’en tenait à l’évangile de Luc, les crèches de nos églises et de nos maisons seraient bien vides. Pas de bœuf, ni d’âne ! Pas de Gaspard, ni de Melchior, ni de Balthazar !

Aujourd’hui, nous devons lire les apocryphes sans oublier qu’ils sont des commentaires de la Bonne Nouvelle. Ce sont des textes qui font référence à des traditions concernant des personnages ou des événements bibliques, des figures du christianisme, et que l’on peut même retrouver dans le Coran.

La discrète réserve canonique aurait-elle libéré l’éloquence apocryphe?

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