Par Pascal Ortelli
Infographie: Régine Bindé

Par Vincent Lafargue
Photo: DRSi vous voyez la Bible comme un lourd volume pesant plusieurs kilos, laissez-moi vous dire qu’elle peut tenir dans votre poche et peser le poids d’un simple téléphone portable, le vôtre !
Des Bibles pour smartphones
Si vous êtes l’heureux détenteur d’un smartphone ou d’une tablette, nous avons déjà vu le mois dernier comment en faire un outil de prière. Mais sachez que votre appareil peut également contenir la Bible. Oui, toute la Bible, et gratuitement en plus ! La « Bible YouVersion » est un petit bijou disponible tant sur l’AppStore que sur Androïd, une application qui s’apprête à changer votre rapport à la Bible !
Pas seulement la Bible
Car la Bible que vous installez via cette application est loin de n’être qu’une Bible, même s’il est déjà remarquable de pouvoir non seulement trouver mais également annoter facilement le verset que vous cherchez, un mot ou une expression, et ce dans pas moins de TREIZE traductions françaises différentes… Cette application va beaucoup plus loin : en l’installant, c’est dans une véritable communauté que vous allez entrer.
Des encouragements quotidiens à la prière, de petits versets du jour que l’on peut paramétrer pour qu’ils vous rejoignent chaque jour à l’heure voulue, des témoignages de conversion ou de miracles dans la vie des gens d’aujourd’hui, des plans de lecture de la Bible très bien conçus, voilà ce que vous obtenez pour… zéro franc, puisque cette application est gratuite.
Un site internet
Vous n’avez pas de tablette ou de smartphone ? La Bible YouVersion existe aussi en version site internet : www.bible.com/fr Tout ce dont j’ai parlé ci-dessus se trouve donc aussi à disposition sur l’écran de votre ordinateur.
La Bible YouVersion a profondément modifié le cours de mes journées. Fera-t-elle de même pour vous ?
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Vie reçue, vie donnée. L’offrande eucharistique
Conférence des évêques de France
Communier dans la bouche ou dans la main ? Communier sous les deux espèces. La communion aux malades. L’adoration eucharistique. La procession de communion : tels sont les thèmes abordés par le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de France. Un éclairage intéressant pour mieux comprendre et vivre nos célébrations eucharistiques.
Mame
Acheter pour 32.20 CHFJe vous salue Marie
Pape François
Le pape François, depuis le début de son pontificat, a bousculé l’Eglise, réformé la curie romaine, entrepris de remettre en avant les grandes valeurs évangéliques : pauvreté, charité, miséricorde. Son souci se porte vers les plus humbles qui souvent ne connaissent comme prière que le « Je vous salue Marie ». En quelque 160 pages, le saint Père médite sur chacune des invocations de l’Ave Maria. Une excellente occasion de nous rapprocher de celle qui habite la prière des chrétiens en ce mois qui lui est consacré.
Bayard
Acheter pour 22.20 CHFSaint Tarcisius, martyr de l’Eucharistie
Odile Haumonté
Tarcisius est le saint patron des enfants de chœur, mais on ignore souvent dans quel contexte il a fait le sacrifice héroïque de sa vie, en l’an 257, pour que les hosties qui lui avaient été confiées ne tombent pas entre des mains impies. Quelle est donc la grandeur de ce sacrement pour qu’un enfant de onze ans accepte de mourir afin de le sauver ? Une bande dessinée qui nous plonge au cœur de la jeune Eglise romaine du IIIe siècle après Jésus-Christ. Idée de cadeau pour les premières communions et pour tous les enfants de chœur !
Pierre Téqui
Acheter pour 14.30 CHFNotre Eglise est au bout de la rue
Pierre Vivarès
Pierre Vivarès, prêtre dans le Marais à Paris, témoigne de son quotidien de prêtre des villes. Implantée dans un quartier dit « mondain », visitée par des millions de touristes chaque année, son église est aussi le refuge des laissés-pour-compte de la société. « Je prie au petit matin, je célèbre, je répare les fuites d’eau, je cours après les fonds pour entretenir mon église… Je suis un curé ordinaire dont la source de la joie est d’être là où Dieu m’a mis. » Un livre profondément humain et bienvenu en ces temps où la figure du prêtre est quotidiennement écornée par les scandales sexuels.
Presses de la Renaissance
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Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ ? » (1 Corinthiens 10, 16) Devant le problème posé à la communauté des Corinthiens par les viandes sacrifiées aux idoles (les « idolothytes »), Paul les invite à revenir au sens du repas du Seigneur. Rien n’empêche de consommer des morceaux vendus au marché, car les chrétiens sont pleinement libres en Jésus Christ. Mais par délicatesse pastorale et attention fraternelle, il convient de s’en abstenir si cela peut amener à scandaliser les faibles. Surtout, il s’agit de fuir toute forme d’idolâtrie en tant que telle, au nom même de la signification de l’eucharistie.
Manger le même pain et boire à la même coupe, c’est signifier que nous faisons partie du même corps et que nous sommes littéralement des compagnons du Christ (du latin cum-panis, partager le pain, qui donne également le terme plus simple mais équivalent de « co-pains). Communier au pain de vie, c’est donc manifester explicitement notre appartenance au Fils de Dieu et à la famille trinitaire tout entière. Or celui qui s’associerait à la « table des idoles » signifierait qu’il entre en relation avec elles. Il y a donc incompatibilité. « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur et à la table des démons. » (10, 21) Il faut faire un choix !
Un lien profond
Donner et recevoir la communion, c’est ainsi se relier profondément avec le Christ et exprimer notre union les uns aux autres. Cela est très fort, puisque l’étymologie la plus probable de « communion » est celle du latin cum-munus, partager la même tâche, fonction et dignité. « Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps car tous participons à ce pain unique. » (10, 17) C’est une solidarité fondamentale, « essentielle », que la communion nourrit. Le ministère des auxiliaires de l’eucharistie et la participation à la communion touchent de ce fait le centre de notre foi.
«Il faudra qu’on régularise cela un jour», avait confié, en 2009 à Nanterre, l’ancien évêque Gérard Daucourt, à la suite de courriers reçus à l’évêché sur… la gestuelle de la communion! «Pincette», «trône», «dans la bouche» ou «sur la langue», on peut communier de diverses façons. Vraiment?
Par Thierry Schelling
Photos : Ciric, Jean-Claude GadmerAu numéro 161 de la présentation du Missel romain de 2002, on lit : « Si la communion est donnée seulement sous l’espèce du pain, le prêtre montre à chacun l’hostie en l’élevant légèrement et dit […] « Le corps du Christ ». Le communiant répond : « Amen » et reçoit le sacrement dans la bouche ou bien, là où cela est autorisé, dans la main, selon son choix. »
Clarté des mots : « selon son choix », dans la bouche ou dans la main. Le reste relève donc de la dévotion personnelle : à genoux, mains jointes, yeux fermés, ou après une génuflexion, ou en s’inclinant avant et après « réception », ou avec un objet pieux dans la paume qui « oblige » à déposer l’hostie dessus… Il y a aussi « la pincette » : on se saisit de l’hostie entre le pouce et l’index pour la porter à sa bouche. Tout est-il possible ?
Clarté des mots : « le communiant reçoit le sacrement dans la bouche… » semble être la norme, alors que l’exception – puisqu’il faut une autorisation de la conférence épiscopale – est de communier dans la main. Si l’Orient orthodoxe (rite byzantin en tous les cas) préfère de loin la communion buccale – étant donné qu’elle se fait toujours sous les deux espèces 1 avec un kochliárion ou cuiller de communion –, le rite romain a permis la communion sous l’une ou l’autre espèce – en règle presque absolue, le pain – pour des raisons pratiques avant tout… Ce qui pourrait être remis en discussion : « J’aime bien la messe de semaine ici car on peut communier au Corps et au Sang du Seigneur par intinction 2 », explique d’une traite Marisa. « Et pourquoi ne le faites-vous pas le dimanche ? » met-elle au défi.
1 On appelle « espèces » le pain et le vin utilisés pour l’eucharistie.
2 Lorsque le communiant trempe le Corps dans le Sang du Christ.
« Ce n’est pas toujours hygiénique ni pratique de devoir ouvrir la bouche et communier de la main du prêtre… qui n’est pas toujours adroit non plus ! » confie une paroissienne. « En temps de grippe, je préfère recevoir le Corps dans le creux de mes mains. » Saint Cyrille d’Alexandrie parlait, dit-on, de former un trône avec ses mains pour y recevoir le Roi… Des sites traditionalistes réfutent cette allégorie en prétendant que son authenticité est douteuse, leur préférent une lecture littérale de certains passages bibliques. C’est dommage de se battre à coup de citations.
Il y a déjà les prêtres qui ne regardent pas les fidèles dans les yeux en leur montrant l’hostie consacrée, mais la distribuent tête-bêche, en marmonnant. Cela n’aide pas à rendre le moment solennel. « C’est vrai qu’à mon âge, me confie un confrère aîné, je dois faire attention à rester audible et correct dans le geste… ce qui n’est pas toujours facile. » Humble sincérité…
Et il y a un lien tellement fort et intime à ce moment-là entre le ou la communiant-e et la Présence réelle 3 que toute remarque devient une agression de la part du clerc sur le laïc (expérience faite !). Sans parler de la possible catégorisation « tradi » ou « moderne » aussi dans la gestuelle.
« Je me suis déplacée d’un rang, raconte Solange, car en suivant cette fidèle, qui fait une génuflexion avant la communion, je risque de m’encoubler sur sa jambe à terre si je la suis de trop près. » Explication d’une gestuelle privée à possible dégât collatéral…
3 Expression traduisant la foi catholique et orthodoxe, selon laquelle dans les espèces consacrées le Seigneur est vraiment présent.
Tous les communiants réguliers sont conscients de la solennité du moment : à observer le soin avec lequel beaucoup prennent l’hostie – il y a des mini-gestes et mini-signes que chacun-e opère juste à ce moment-là –, on découvre, en grande majorité, une dévotion, un respect, une dignité que le célébrant serait bien en mal de juger excessifs ou insuffisants ! Tant que la base – recevoir le Corps du Christ dans la bouche ou dans la main puisque c’est autorisé en Suisse – est respectée.
Le soin porté dans la préparation à la première communion est un lieu à la fois de « démystification » et de sobre enseignement d’un… mystère. « Démystification », car les enfants veulent absolument goûter ce pain plat… et sont déçus de son absence de goût – quand cela ne leur rappelle pas le dessous du calisson 4 ! Alors on peut enseigner un tant soit peu le sens de la démarche de communion : « Ce sont les yeux de la foi qui font voir dans cette hostie consacrée la présence de Jésus », comme le souligne la catéchiste. Et cela prend du temps, d’entrer dans ce mystère…
4 Pâtisserie d’Aix-en-Provence posée sur du pain azyme. D’où le choix, comme dans l’UP Renens-Bussigny, de faire goûter l’hostie non consacrée avant, ou de faire faire du pain sans levain ni sel (communauté italienne) lors de la retraite des communiants, pour qu’au moment de la première des communions, grimaces, maladresses et empressement soient évités, et recueillement et simplicité dans le geste et l’attitude favorisés.
« J’adore donner la communion à la messe, car je m’y prépare toute la journée intérieurement, et me lave les mains avant le début de la messe, rapporte André, de la communauté portugaise de Renens. J’ai l’impression que tout le dimanche où je suis auxiliaire de l’eucharistie, je pense à ce que je vais faire… »
Jadis un peu pour seconder le prêtre, aujourd’hui par vocation, des laïcs des deux sexes se forment à devenir « auxiliaires de l’eucharistie » ou « ministres extraordinaires de l’eucharistie ». Titres un peu ronflants par rapport au vécu des concernés. « J’aime bien auxiliaire car du temps où notre prêtre, malade, devenait plus âgé, il avait vraiment besoin d’une aide concrète pour la communion. » Rachel se réjouit qu’une fois le prêtre changé, elle a eu plaisir à continuer modestement. « Mais pas extraordinaire », non, je ne vois pas le sens ! »
Le prêtre est le ministre ordinaire, régulier, habituel, de la communion ; le ou la laïc-que engagé-e vient donc en plus, en extra, d’où extraordinaire. Ce qui n’a donc rien à voir avec féérique ou hyper génial !
Tout célébrant peut appeler, le cas échéant, un ou une fidèle qu’il connaît pour le seconder au moment de la communion ; d’aucuns s’avancent de fait, aux célébrations de semaine. « Tous ensemble nous prenons soin de communier, dit Xavier, et depuis le Concile Vatican II, je me suis senti responsabilisé par nos curés à contribuer, au nom de mon baptême, à ce que la liturgie soit celle de et pour tout le Peuple de Dieu. »
Le Centre romand de pastorale liturgique organise annuellement une session à La Pelouse pour des paroissien-ne-s qui n’ont pas reçu le mandat épiscopal comme auxiliaires de l’eucharistie. A noter que c’est l’évêque qui mandate les concernés, sur inscription du curé de la paroisse ; que tout paroissien habitué est « appelable » ; que le mandat à l’auxiliaire consiste à donner la communion non seulement aux célébrations ordinaires, mais à domicile, en EMS, à l’hôpital. Le SEFA (Service de formation et accompagnement de l’Eglise catholique dans le canton de Vaud) propose, lui, des soirées de « relecture de nos pratiques » ainsi qu’un « approfondissement d’un aspect du mystère de l’eucharistie » (cf.www.cath-vd.ch/formations/servir-en-eglise-benevolat/). Un ministère bénévole, à toujours alimenter…
Par Thierry Schelling
Photo: CiricA plusieurs reprises, en visite dans les paroisses romaines, le pape François échange avec les communiants 1. Comme à Saint-Joseph all’Aurelio, le 14 décembre 2014. Il leur a alors livré ceci : « Cela fait septante ans que j’ai fait ma première communion, c’était le 8 octobre 1944 ! » Et de raconter que ce fut la sœur Dolores qui lui enseigna le catéchisme, avec la sœur Alicia. « Rappelez-vous toute votre vie du nom de votre catéchiste, ok ? » Papa Bergoglio esquisse la cérémonie d’alors : « Nous étions à jeun – quelle dictature, merci à Pie XII de nous avoir sauvé de cela ! – en entrant à l’église les mains jointes et en chantant « O santo altar custodito… » Et de conclure : « Rappelez-vous toujours cette première fois où Jésus est venu en vous ; se faisant l’un de nous, il devient notre nourriture pour nous donner la force. »
Vocation
Il confiera aussi, aux religieuses du Verbe incarné (une congrégation d’origine argentine), que ce fut quelques mois plus tard, vers juillet de cette même année 1944, que vint dans son cœur le désir de devenir prêtre et missionnaire.
Son prédécesseur, Benoît XVI raconta à des premiers communiants, dans le cadre de l’année de l’Eucharistie 2005, que pour lui – il fit sa première communion en mars 1936 –, « ce fut le début d’une amitié avec Jésus pour toute la vie ». Et de confier : « J’ai promis à Jésus de vouloir toujours être avec lui, et surtout que Lui soit toujours avec moi. »
Saint Tarcisius
D’ailleurs, c’est Jean-Paul II, dans sa lettre aux enfants (13 décembre 1994), qui rappela qu’il y a un saint enfant, Tarcisius, appelé à juste titre martyr de l’eucharistie « parce qu’il préféra mourir plutôt que d’abandonner Jésus qu’il portait avec lui sous les espèces du pain ». Et la tradition de rapporter que saint Tarcisius aurait dit : « Ma jeunesse sera le meilleur abri pour l’eucharistie. » A méditer en ces temps de premières communions dans maintes paroisses…
1 Préparer la première communion, livre sorti en 2018 : El Papa Francisco y la Primera Comunión.
Par Pascal Ortelli
Photo: Jean-Claude GadmerDonner et recevoir la communion : il y a là toute une démarche. Mais faut-il vraiment en faire un plat ? La manière dont on s’avance vers l’autel regarde tout un chacun. Oui et non ! N’oublions pas que l’Eucharistie est le sacrement de l’unité de la communauté. L’entier du Peuple de Dieu s’y engage et y participe, selon des modalités diverses. En témoignent le respect et la dévotion avec lesquels la plupart des fidèles s’avancent, conscients de la solennité du moment.
Il importe d’insister sur la signification de cette démarche, loin de tout individualisme ambiant. La Présentation générale du Missel romain le rappelle : « Les attitudes communes à observer par tous les participants sont un signe de l’unité des membres de la communauté chrétienne rassemblée dans la sainte liturgie. »
Lorsque j’enseignais la religion dans une école catholique, il m’est arrivé, sur demande du prêtre, de donner la communion à mes élèves. Une relation de confiance se nouait alors. Les fruits s’en ressentaient dans la classe en matière de cohésion de groupe, tandis que j’avais l’impression de transmettre une provision bien plus importante que n’importe quel enseignement. Pourtant, les deux sont nécessaires pour assurer l’unité de la communauté. Au risque, sinon, de s’avancer en boitant.
«Le dimanche est le seul jour de la semaine où je mets le réveil. Je me lève, j’enclenche la radio, je prends mon missel, j’allume une bougie et je prie avec la communauté qui célèbre» (une auditrice fidèle).
Par Nicole Andreetta
Photo: B. Litzler/cath.chLes messes radio diffusées ont démarré dès les années 1940. La première liturgie télévisée, initiée par le Père Piccard, s’est déroulée en 1948, le jour de Noël, à Notre-Dame de Paris.
« L’Eglise a toujours été favorable à cette pastorale par les ondes, explique Bernard Litzler du Centre catholique des medias, elle permet de rejoindre des personnes qui n’auraient pas la possibilité de venir à la messe : les prisonniers, les malades, les personnes âgées… Tout l’enjeu consiste à créer une vraie communion d’assemblée entre les auditeurs, les téléspectateurs et les personnes présentes physiquement lors de la célébration. »
Une messe télévisée représente une importante somme de travail. Le contact avec la paroisse est pris neuf mois avant la retransmission. Le samedi précédant la célébration, techniciens, cameramans, célébrants, membres de la chorale… travaillent toute la journée aux derniers ajustements.
Gilbert est un téléspectateur assidu. « Ma femme et moi avions commencé, il y a une quinzaine d’années, à regarder la messe ensemble sur France 2. Le fait de voir cette célébration dans des lieux et des régions très différents représentait un grand intérêt. Actuellement, bien que mon épouse soit décédée, je continue d’être présent devant mon poste le dimanche matin. J’éprouve le besoin de m’évader de la vie actuelle et de ses dérives pour vivre un temps de communion spirituelle au-delà de mes frontières habituelles. C’est un moment bienfaisant et apaisant. Un seul regret : autrefois, la messe était dite à la TV romande tous les deux mois. Pour des raisons budgétaires, hélas, cela a complètement disparu, sauf pour les fêtes importantes. »
En effet, depuis 2017, la télévision romande ne produit qu’une seule messe par an, diffusée toutefois en eurovision. C’est de Bienne qu’a été retransmise, cette année, celle du dimanche de Pâques.
En revanche, il est possible d’écouter, sur Espace 2, l’office dominical chaque semaine à 9h.
Ancien vicaire épiscopal, Rémy Berchier fait partie de l’équipe d’aumônerie de l’hôpital fribourgeois. Une tâche qu’il voit comme une grâce.
Texte et photos par Nicolas MauryA l’étage de l’hôpital de Riaz, Mgr Rémy Berchier discute avec plusieurs infirmières. « Je m’annonce toujours en arrivant. Elles commencent à me connaître. Même si sa part administrative est importante, le personnel soignant garde un super contact avec les patients. Et mes collègues et moi sommes très bien accueillis », indique celui qui est aumônier sur les divers sites de l’hôpital fribourgeois (HFR) depuis 2017.
Cette tâche, celui qui fut longtemps vicaire général du diocèse de Fribourg la vit comme une grâce. « Dans mon ancienne fonction, mon agenda débordait. Là, quand je visite un malade, j’offre mon temps et ma présence. »
Natif de la Broye, Rémy Berchier est issu d’une famille d’agriculteurs. « Mes parents étaient pratiquants et croyants sans être bigots. Puis j’ai eu la chance d’avoir des curés géniaux. A ma première communion et à ma confirmation, l’un d’eux m’a demandé si je voulais devenir prêtre. Ça a fait son chemin… » C’est ainsi qu’il est ordonné le 18 septembre 1982 à Romont, avant d’être appelé à de plus hautes responsabilités. « En 2001, Mgr Genoud m’a sollicité pour devenir son vicaire. Les unités pastorales naissaient. Il a fallu rencontrer des équipes, négocier, discuter. J’ai ensuite repris à mi-temps le vicariat vaudois, avant d’être rappelé sur Fribourg à la demande de Mgr Morerod… »
A l’époque déjà, Mgr Berchier compose avec une polyarthrite évolutive du pied gauche. « Elle est bien soignée, mais depuis 5 ou 6 ans les opérations se sont enchaînées. En 2017, j’ai annoncé à l’évêque que je préférais arrêter le service épiscopal. »
Compte tenu de son vécu, Mgr Berchier souhaite aller à la rencontre d’autres malades. Alors qu’il entame une formation ad hoc, sa santé dégénère. En janvier 2018, c’est l’amputation. « Etre privé d’un pied ne consiste pas seulement à se séparer d’une partie de son corps. On devient dépendant. Mais je prends comme une grâce ce qui m’est arrivé. Je suis passé du « faire » à « l’être ». Avant, les gens venaient me voir pour des solutions et des décisions. Désormais, je suis là pour les accompagner. Quand on me dit « le Seigneur est dur avec vous », je réponds que ce n’est pas Lui qui veut cela ! »
Habitant Bulle, Mgr Rémy Berchier se lève entre 6h15 et 6h45. Après un temps de prière et l’eucharistie, il se rend sur l’un des sites de l’HFR. « Nous sommes une dizaine à faire partie de l’équipe d’aumônerie. Quand j’arrive sur place, je consulte le carnet de notes. Je commence ma tournée vers 9h15. »
Lorsqu’il entre pour la première fois dans une chambre, Mgr Berchier s’annonce et enchaîne avec les questions basiques : « Qui êtes-vous, qu’est-ce qui vous arrive ? » Et de préciser : « Je cherche à rejoindre l’autre dans ce qu’il vit, au-delà de sa maladie ou de son accident. Si c’est lourd, je prends cinq à dix minutes pour déposer ça dans les mains du Seigneur. »
L’une de ses règles est de s’éclipser quand arrive le repas. « L’après-midi, je recommence ma tournée vers 13h30. La différence, c’est que des visites peuvent être présentes. »
Les rencontres sont de toutes sortes. « Si on me dit : « Il ne faut pas me parler de l’Eglise », ça me stimule. On discute d’autre chose, mais bien vite, on arrive sur la cause de la rupture. Souvent, je rencontre de grands croyants qui ont pris leurs distances avec l’institution. Il peut y avoir toutes sortes de raisons. Qu’ils en parlent est un sacré pas. Je tente de donner une image de l’Eglise qui tend une main. Nous sommes dans les périphéries dont François parle. »
Avisant son agenda, Mgr Berchier évoque une anecdote : « Un jour, entrant dans une chambre où il y avait un homme très âgé, je me présente en tant que prêtre catholique et aumônier. Le monsieur me dit : « C’est aussi grave que ça ? » On a ri puis on a eu une discussion géniale ! A chaque fois j’explique que le sacrement des malades n’est pas l’extrême-onction, mais qu’elle donne la paix et la force. C’est très différent ! »
6h30 –> Réveil, puis temps de prière et eucharistie
9h –> Arrivée sur l’un des sites de l’HFR
9h15 –> Début de la tournée des malades
Vers 12h –> Repas de midi
Dès 13h30 –> Reprise des visites aux malades
17h –> Fin des visites
Mise à jour du travail effectué en journée
Par Vincent Lafargue
Photo: DRLes laudes, les vêpres, vous aimeriez bien les prier… mais le système des pages du « bréviaire » vous a donné mal à la tête dès qu’on a tenté de vous l’expliquer, et le cachet d’aspirine n’est pas fourni avec ces lourds volumes de papier bible…
iBreviary
Solution : plusieurs applications gratuites pour smartphones existent. D’abord « iBreviary », certainement la plus jolie même si ce n’est pas toujours la plus fiable. Elle propose non seulement les sept heures classiques (vigiles – laudes – tierce – sexte – none – vêpres – complies) mais aussi les textes de la messe du jour, ainsi que d’autres oraisons et prières. Très agréable à l’œil, l’application vous permet aussi de régler la taille des caractères, le contraste, et un mode nocturne permet un affichage plus doux pour les heures tardives.
Liturgie
L’application officielle de l’AELF (Association épiscopale pour la liturgie francophone) est nettement plus sobre, mais toujours exacte et très efficace. Les textes des sept offices ainsi que ceux de la messe s’y trouvent. Un petit « plus » : une fois que vous avez défini l’heure à laquelle vous souhaitez prier tel ou tel office, le bon texte s’affiche automatiquement à l’instant où vous démarrez l’application.
Les deux applications existent également en version « site internet ». Là, c’est clairement celui de l’AELF qui remporte l’avantage avec une version complète de la Bible et l’indication des couleurs liturgiques.
Alors… n’attendez plus pour faire de votre téléphone ou de votre ordinateur un outil de prière !
Applications à télécharger sur l’AppStore ou sur Androïd
Par Pascal Ortelli
Photo: DR
Mettre sa vie au diapason du climat : oui, mais comment, quand des obstacles de tous ordres étouffent nos vœux pieux. Les conversations carbone offrent une méthode accessible pour réduire ses émissions de CO2. Elles abordent les aspects techniques du changement climatique en lien avec leurs résonances comportementales.
Grâce à six ateliers, les participants, guidés par deux facilitateurs, discutent – en accord avec leurs valeurs – des mesures pratiques qu’ils souhaitent prendre pour diminuer leur impact environnemental. Ils bénéficient d’un accompagnement ciblé et personnalisé. Valérie Bronchi, facilitatrice, insiste sur la force du groupe : « Nous prenons conscience que nous ne sommes pas seuls dans ce combat. La dynamique de groupe permet d’inscrire les choses dans la durée. Elle donne du souffle et de la légèreté. On touche à l’espérance. »
Des fruits concrets
Josiane Berset, jeune retraitée et ancienne secrétaire de la paroisse Saint-Pierre à Fribourg, raconte : « Avec mon mari, nous songions à renoncer à notre voiture, mais sans vraiment oser le faire. » Un participant a alors comparé la voiture à une addiction. « Je n’y avais jamais pensé et cela nous a servi de déclencheur. » Les Berset l’ont vendue en décembre dernier, sans regret.
La qualité des échanges fut telle que le groupe continue de se revoir pour poursuivre informellement la conversation… Même si en Eglise, on est parfois encore loin de ces préoccupations. « C’est la première fois, confie Josiane, qu’on a utilisé pour mon apéro de retraite de la vaisselle en verre. » Comme quoi c’est convaincant !
Un effet boule de neige
Développées par une thérapeute et un ingénieur britannique, les conversations carbone ont déjà été suivies par plus de 5000 personnes au Royaume-Uni. Le quotidien The Guardian les place parmi les 20 moyens les plus efficaces de lutte contre le réchauffement climatique. Elles permettent en effet de réduire en moyenne de 1 à 3 tonnes la production de CO2 par personne et par an. En Suisse romande, grâce aux Artisans de la transition, plus de 40 facilitateurs ont été formés depuis 2015 et 120 personnes ont participé à ces ateliers en 2018.
Préinscription et infos : www.artisansdelatransition.org
Par Bertrand Georges
Photo: pixabayDans la Bible, la paix n’est pas seulement le pacte qui permet une vie tranquille, ni le « temps de paix » en opposition au « temps de guerre » : elle désigne le bien-être de l’existence quotidienne, l’état de l’homme qui vit en harmonie avec Dieu, les autres, lui-même. Elle est bénédiction, repos, salut, vie. Cette paix est beaucoup plus qu’un « cessez-le-feu » ou un « fiche-moi la paix ». Comment alors la cultiver ?
La paix est un don de Dieu
« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur ne soit pas bouleversé ni effrayé. » 1
La paix se trouve à l’intérieur
Un Père du désert se demandait parfois : « Mon Dieu si tu es partout, comment se fait-il que je sois si souvent ailleurs ? » Nous vivons dans une civilisation très
extériorisée. Du coup, nous vagabondons d’une chose à l’autre et ces sollicitations permanentes parasitent l’intériorité. Nous rebrancher sur la source permet un recueillement propice à la paix.
La prière nous aide à trouver la paix
« Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Alors la paix de Dieu gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » 2
La paix demande un engagement
« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu », dit Jésus.3 « Evite le mal, fais le bien, recherche la paix et poursuis-la », nous enjoint le psaume.4
Le pardon apporte la paix
Le sacrement de réconciliation nous offre « le pardon et la paix ». De même, le pardon demandé, accueilli, offert engendre la paix intérieure et entre nous.
« Un bien en entraîne un autre. » 5
Si chaque membre de la famille trouve la paix du cœur, alors, comme dans un cercle vertueux, un climat paisible pourra s’installer.
1 Jn 14, 27
2 Ph 4, 6-7
3 Mt 5, 9
4 Ps 34, 15
5 Saint Nicolas de Flüe
Avec l’augmentation de l’espérance de vie, la vieillesse n’est plus synonyme de privation et de pauvreté, mais plutôt un ensemble de compétences à découvrir, à acquérir et à partager. Aussi dans le domaine de la foi.
Par Calixte Dubosson
Photos : PxhereNous sommes entrés dans la société à quatre générations. Le temps des arrière-grands-parents est arrivé, comme celui des arrière-petits-enfants. Les temps changent, toujours plus vite. Beaucoup de mamans travaillent, et les grands-parents, en tous cas ceux qui sont à la retraite, sont souvent d’un grand secours pour garder les petits, les amener et les chercher à la crèche et à l’école, et pour s’en occuper durant une partie des vacances scolaires. Ils font aussi le lien entre plusieurs générations puisqu’ils s’occupent parfois encore de leurs propres parents. Comme le souligne Marie-Françoise Salamin rédactrice de « Trait d’Union », de la Fédération valaisanne des retraités, leur rôle est important : « Au-delà du temps passé à rendre de précieux services à leur famille et à la société, ils transmettent leur savoir issu de leur longue expérience dans une multitude de domaines. »
L’espérance de vie a fait un bond de quinze ans en quelques décennies. Pour la plupart, la vieillesse n’est plus synonyme de privation et de pauvreté. La retraite n’est plus une fin de parcours, mais un ensemble de compétences à découvrir, voire à acquérir. Le retraité d’aujourd’hui et de demain se sent compétent même s’il accepte d’être partiellement « dépassé » dans quelques secteurs, comme celui de l’informatique. Il se reconnaît « le droit de vivre toutes les dimensions de la vie sociale », comme l’écrit Jean-Pierre Fragnière, auteur de « Bienvenue dans la société de longue vie » 1: « Citoyen, partenaire d’une relation affective, consommateur, actif, etc., – Touche pas à mon bulletin de vote ! Touche pas à mon permis ! Ne te mêle pas de mes affaires. Je fais ce que je veux de mon argent ! »
En outre, les aînés prennent le temps de voyager ou de réaliser ce que la vie active ne leur avait pas permis de faire, faute de temps et d’argent. Ils contribuent ainsi à l’essor de l’économie. Ils sont aussi garants d’une continuité dans les traditions. Dans les communautés religieuses, ce sont souvent les « octogénaires et les nonagénaires qui assurent l’animation de la prière commune », les plus jeunes en étant parfois empêchés par leur ministère que la raréfaction des vocations alourdit fortement. Dans nos assemblées dominicales, beaucoup ironisent en disant que c’est la réunion des cheveux blancs ! Tout en regrettant que les jeunes ne se sentent plus concernés par l’eucharistie ou la prière communautaire. Bertrand, un paroissien octogénaire, indique qu’il faut se réjouir du fait « que les aînés maintiennent par leur présence cet espace qui est signe d’espérance et de foi en l’avenir ».
1 Jean-Pierre Fragnière, Bienvenue dans la société de longue vie, Ed. à la Carte, Sierre, 2016
Il est certain que le climat d’amour vécu entre grands-parents et petits-enfants offre un climat favorable pour que soit proclamé l’essentiel du message évangélique, à savoir : « Dieu est Amour… tu es aimé de Dieu. » Mais souvent nos aînés souffrent de voir que le relais n’est pas pris au niveau de la pratique dominicale, par exemple. La souffrance des grands-parents qui apprennent que leurs petits-enfants ne seront pas baptisés est souvent palpable. Que faire, si ce n’est proposer la foi. Un couple de retraités qui a désiré garder l’anonymat témoigne : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », nous dit Jésus et ainsi nous essayons d’aimer nos petits-enfants avec patience, tendresse, gentillesse, miséricorde et pardon. Nous avons vécu avec eux le silence d’être dans une église. Avec eux, nous avons allumé un lumignon et nous avons prié pour un de leurs copains malades ou pour la paix dans le monde. Ils sont très sensibles à ce qui se passe dans le monde. Ils se rendent compte aussi que nous allons à la messe et ont demandé occasionnellement de venir avec nous. Dans un certain sens, la seule Bible qu’ils peuvent lire, c’est nous. »
Le constat est aujourd’hui aussi amer que général : les sociétés qui organisent une manifestation ont de plus en plus de peine à trouver des personnes bénévoles qui se mettent gratuitement au service d’un projet passager ou durable. « Est-ce le résultat de l’augmentation du coût de la vie ou d’un phénomène de société qui va vers un individualisme toujours plus prononcé ? » demande Léonard, chauffeur bénévole de Transport Handicap. La réponse est difficile. Toujours est-il qu’une fois de plus, les retraités sont là pour suppléer aux carences sociales. On les voit donner des cours de français aux réfugiés, par exemple. Certains s’engagent à faciliter les nombreuses démarches d’étrangers qui veulent obtenir la nationalité suisse. Ils ne comptent ni leur temps, ni leur peine pour réunir les éléments d’un dossier fort complexe et quasi incompréhensible pour ceux qui ont fui leur pays en recherche d’une patrie meilleure. Jean-Pierre Fragnière synthétise : « L’altruisme, la générosité, la fraternité, l’amitié, la compréhension de l’autre, l’empathie : c’est ce dont nous voulons le plus et dont nos sociétés riches sont les plus pauvres. »
Bien sûr, tout n’est pas si simple car le grand âge pose souvent des problèmes insolubles en matière de santé. Pour Xavier, aide-infirmier, tous les débats actuels sur l’euthanasie ou sur le suicide assisté montrent que c’est bien « l’augmentation de l’espérance de vie qui amène chacun à faire des choix qui sont souvent dramatiques ». Aujourd’hui, beaucoup plus qu’auparavant, ces enjeux questionnent la conscience des individus et des sociétés. Prolonger la vie, oui, mais pour une vraie qualité de vie. Actuellement, nombre de problèmes sociaux et sanitaires ont été délégués à des institutions spécialisées. Les services sociaux aident, voire assistent, les cliniques et les hôpitaux, les foyers pour personnes âgées. Cependant, selon Marie-Claude, enseignante à la retraite, « rien ne remplacera la présence de proches qui les écoutent, qui leur procurent cette affection dont elles ont tant besoin » au risque d’épuiser physiquement et psychiquement ce que l’on appelle aujourd’hui, les « proches-aidants ». Cette solidarité nécessaire et indispensable doit être bien gérée. Plusieurs cantons ou communes ont pris des mesures pour permettre à ces proches de souffler et de ne pas compromettre leur santé, ce qui demande du recul pour éviter les pièges.
Promouvoir la qualité des relations entre les générations et les solidarités mises en œuvre au quotidien, éviter l’apparition de ghettos sociaux au sein de la société, tel est le défi majeur du XXIe siècle. Le chantier est long et permanent. Il vaut la peine d’y travailler tous ensemble.[thb_image lightbox= »true » image= »3706″]
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Comment peut-on être catholique ?
Denis Moreau
« Les Actes des Apôtres indiquent que les premiers chrétiens se désignaient comme les « adeptes de la Voie ». Tombée en désuétude, cette expression gagnerait à être réactivée, surtout dans les milieux branchés. Si vous déclarez « je suis catholique », on vous prendra pour un imbécile. Si vous vous y présentez comme « adepte de la Voie », vous susciterez à coup sûr l’intérêt. Peut-être même vous fera-t-on l’honneur de penser que vous êtes bouddhiste. » C’est par ce constat et tant d’autres que le philosophe Denis Moreau nous invite à être fiers de notre foi et à endosser sans complexe l’étiquette de catholique.
Quality Dots
Acheter pour 37.40 CHFAimer sa famille comme elle est
Joël Pralong
« Ce livre n’a pas pour but de faire l’éloge de la famille idéale, bon chic, bon genre, bourgeoise, nombreuse et apparemment sans problème, mais bien de la famille telle qu’elle est aujourd’hui, avec ses joies et ses peines, ses heurs et ses malheurs, au sein d’une société qui ne draine pas moins de 50% de divorces, et donc d’échecs, de blessures familiales, d’enfants perturbés. » En s’appuyant sur des citations de l’exhortation Amoris Laetitia, l’auteur invite les parents, les enfants, les grand-parents ou les jeunes à discerner, malgré tout, la présence de Dieu dans leur famille, car c’est là que le Père des cieux y établit sa demeure.
Béatitudes
Acheter pour 19.60 CHFJérôme Lejeune, serviteur de la vie
Gaétan Evrard et Dominique Bar
« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » Cette phrase du Christ résume l’action du professeur Lejeune. Chercheur, médecin, défenseur de la vie, il a rayonné d’une foi intense, vécue au quotidien. Il a témoigné de l’Evangile avec sa science, faisant ainsi la preuve de l’adéquation entre la science et la foi. Son procès de béatification et de canonisation s’est ouvert en juin 2007. Cette bande dessinée retrace avec bonheur cette destinée exceptionnelle commencée le 13 juin 1926 à Montrouge près de Paris.
Triomphe
Acheter pour 23.90 CHFYoucat pour les enfants
Préfacé par le pape François, le catéchisme de l’Eglise catholique pour les enfants et les parents se présente sous la forme d’un échange entre les questions présumées de l’enfant et les réponses de l’Eglise. Credo, sacrements, commandements et prière : quatre sections organisent l’ouvrage. Le livre s’adresse aussi aux parents, accompagnateurs, parrains, catéchistes… afin de permettre une transmission de la foi, dans un langage adapté. Magnifique ouvrage qui permet à l’Evangile de rayonner dans les familles.
Mame
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Par Nicole Andreetta
Photo: DRLa Maison des générations située sur la commune de Saint-Martin (val d’Hérens) propose une dizaine d’appartements conçus pour des familles ou des personnes à mobilité réduite. Elle abrite également une crèche, une école, une antenne du centre médical, une bibliothèque…
Alerte nonagénaire, Madame Cotty-Zermatten ne tarit pas d’éloges sur les lieux : « Auparavant, j’habitais Trogne, mon village natal. Je vivais dans un chalet sur trois niveaux, pas vraiment pratique ! Et l’hiver, il fallait déblayer la neige pour sortir.
Il y a quinze ans, j’ai eu un accident à une main. Il m’a fallu de l’aide. C’est à ce moment que j’ai commencé à envisager l’avenir différemment. Je ne souhaitais ni aller dans un home, ni quitter ma vallée. Je tenais à mon indépendance, à garder une vie sociale. Ici, je dispose de toutes les commodités. Je côtoie des enfants, leurs parents, des personnes dans la vie active… En traversant la rue, je rejoins la salle communale pour différentes activités : gym douce, groupe patoisant, aînés… Poste, banque et négoces sont tout proches. »
Cohabiter et interagir
Le sociologue Jean-Pierre Fragnière a accompagné le projet : « Au départ, il y avait l’idée de construire un EMS pour les anciens, mais aussi de pallier le dépeuplement de la vallée. En imaginant une école dans un lieu d’habitation, nous sommes passés progressivement de l’idée d’un home à une politique pour les jeunes parents. Puis, naturellement, les aînés y ont trouvé leur place. »
Toutefois, pour Emmanuel Amaral, du bureau Cheseaux-Rey Architectes, réunir une telle mixité a représenté un vrai défi : « Habitants, enseignants, éducateurs et architectes se sont rencontrés à plusieurs reprises. Chacun apportant sa propre vision et son lot de questions. Il s’agissait de comprendre comment toutes ces structures pourraient cohabiter et si possible interagir sous un même toit, tout en assurant l’autonomie de chacune. En somme, être bien avec soi-même pour pouvoir être bien avec les autres. »
La Maison des générations a été inaugurée en août 2017. Des appartements sont encore disponibles.
Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude GadmerLe 12 février 2018, le pape François écrit une courte lettre apostolique en forme de motu proprio, Imparare a congedarsi 1. Elle est passée largement inaperçue…
Se préparer
Conclure un ministère en Eglise doit être considéré comme faisant partie dudit ministère, et non sa fin. Il convient de s’y préparer. S’adressant à l’épiscopat, tant mondial que curial 2, Papa Francesco demande d’apprendre à lâcher prise en laissant de côté les désirs de pouvoir et le sentiment de se croire indispensable. Il convient de préparer la nouvelle étape de sa vie – la retraite – en « élaborant un nouveau projet de vie, signalé, dans la mesure du possible, par l’austérité, l’humilité, la prière d’intercession, le temps dédié à la lecture et la disponibilité à fournir de simples services pastoraux ».
Indifférence
Et si le pape demande de rester plus longtemps que 75 ans, ne pas le prendre pour un triomphe, un honneur, un privilège ou une faveur dus à quelque amitié ou proximité : « seul le bien commun de l’Eglise » justifie cette demande, que le pape aura discernée auparavant. Mais il conviendra de renoncer alors à son propre « plan de retraite », disponible à rester usque ad cadaver !
« Igniacianiser »
C’est au pape qu’est adressée la démission, et, comme pour un évêque diocésain, les prélats de la Curie ne sont pas ipso facto démissionnés à cet âge mais doivent aussi avoir l’accord explicite du pape. La différence est… de taille (mais raisonnable !) : plus d’automatisme renonciation = démission mais nécessité du placet pontifical après considération pastorale. Ce qui n’était pas clair dans la première tentative de réforme de ce genre par le Conseil de cardinaux signée en 2014. Ce bref explicite le désir de réforme de l’organisme auxiliaire du Pape dans l’exercice de sa tâche immense, et démontre la méthode pastorale ignatienne: étape par étape, dans l’esprit du mieux (sens comparatif), et Ad maiorem Dei gloriam !
1 Apprendre à prendre congé (d’un office) ; à ce jour, seule une traduction anglaise
du texte est disponible.
2 Dans le sens de : appartenant à la Curie romaine.
Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRComment rester jeune de cœur dans notre société ? Sans tomber dans le jeunisme ? Les personnes âgées que nous sommes tous et toutes (en tous cas en devenir) sont invitées à faire comme Anne et Siméon, au seuil de l’évangile de Luc (2, 22-39) : à tout placer sous la lumière de Dieu, à s’ouvrir à la vie en présence du Seigneur. C’est parce qu’ils ont gardé vivace l’espérance en l’avenir et « qu’ils attendaient la consolation d’Israël » que les deux vieillards du Temple ont pu évoquer une étape nouvelle dans l’histoire du salut. C’est parce qu’ils évoluaient dans la justice et la vérité que l’Esprit reposait sur eux et les habitait (verset 25).
Dans l’Esprit
C’est poussé par l’Esprit que Siméon s’est rendu au sanctuaire au moment où le jeune couple composé de Marie et Joseph venait présenter le petit Jésus, selon les prescriptions de la Loi. C’est parce qu’il restait en relation permanente avec Dieu que le vieil homme a pu discerner « le » signe par excellence, reconnaître en Jésus le Messie et annoncer le combat spirituel auquel seraient soumis ceux qui voudraient suivre le Christ (versets 34-35).
L’essentiel
C’est parce qu’elle jouissait d’une immense expérience humaine et spirituelle, dans le mariage et le veuvage, qu’Anne se maintenait dans le service du Seigneur : comme elle, avec les années, nous pouvons découvrir ce qui est essentiel, la prière, le jeûne, la louange et le témoignage (versets 37-38). Plus rien d’autre ne compte, car la grâce de Dieu nous suffit !
Mutuelle jeunesse
Quelle jeunesse sur le visage de ces aînés dans la foi dont les rides annoncent la joie profonde et les épreuves traversées ! Quelle fraîcheur quand une grand-mère ou un grand-père lisent l’Ecriture avec leur petit-enfant et, le tenant sur leurs genoux, lui transmettent le bonheur de la foi, puis reçoivent de lui le sourire du Royaume ! C’est mutuellement que nous nous engendrons à la jeunesse de Dieu, puisque tel est le sens de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés.
Par Vincent Lafargue
Photo: Jean-Claude Gadmer« Tu sais, ce n’est pas une option d’aider ses parents. C’est un commandement, le quatrième : « Honore ton père et ta mère. » » La phrase m’a été assénée par un ami évangélique à qui je venais de confier la prochaine opération chirurgicale de mon papa.
Coup de poing en pleine figure. Aucun verset biblique ne parle d’EMS, mais bien d’honorer nos parents en Ex 20, 12 et en Dt 5, 16. Aussi fort que « Tu ne tueras point », donc.
Devenir « proche-aidant », c’est se donner sans compter tout en se confrontant aux autres. Ceux qui collaborent et ceux qui n’ont jamais le temps. C’est se rendre compte qu’à force de donner, on doit faire attention à sa propre énergie. J’ai dû apprendre à ménager quelques heures pour moi. Sans culpabiliser.
C’est se confronter à la rapacité de certaines cliniques dans lesquelles tout s’achète, même la dignité des patients. C’est affronter les assureurs-maladie qui vous chantent l’interminable litanie de ce qui n’est pas pris en charge. C’est rappeler le plombier qui ne voit pas l’urgence de cette panne d’eau chaude chez mes parents, et tant pis si c’était le premier jour de douche après une longue attente.
Mais tout cela n’entre pas en question. C’est la dignité de ceux que j’aime qui dicte mes actes. Sans discussion possible. Honore ton père et ta mère, c’est un magnifique médicament. Non remboursé par la LAMal, certes, mais de quelle importance !
Responsable de la pastorale des milieux ouverts à Genève, Inès Calstas est aussi coordinatrice du pôle solidarités. De quoi bien occuper ses journées…
Texte et photos par Nicolas MauryA deux pas de la gare Cornavin à Genève, Inès Calstas entre dans le temple de la paroisse protestante de Montbrillant. Employée par l’Eglise catholique romaine, elle y a pourtant son bureau. « Un cadeau de la vie », explique-t-elle, dégustant son café. « Je collaborais beaucoup avec la pasteure du lieu qui m’a annoncé un jour qu’un espace s’y libérait. Après avoir parlé avec son conseil, elle m’a dit : « Inès, nous aimerions que tu sois là. » Ce site abrite aussi la communauté œcuménique des personnes handicapées et celle des sourds et des malentendants. Tout ce regroupement fait sens. »
D’origine urugayenne, Inès porte une double casquette. Ce matin, c’est celle de responsable de la pastorale des milieux ouverts qu’elle a coiffée. « Au début des années 2010, le terme employé était encore « pastorale de rue ». Quand j’ai commencé à travailler en Eglise, on m’a demandé de faire quelque chose avec les Roms. Puis s’est posée la question de savoir s’il fallait se limiter à cette population ou opter pour une plus grande ouverture. Personnellement, je préférais cette seconde solution, laquelle s’est finalement mise en place. »
Tout en donnant cette explication, Inès se lève pour saluer deux nouveaux arrivants : Alexander et Helena. « Deux personnes sur qui je peux compter », souligne-t-elle. Comme tous les lundis, elle se met ensuite en route pour rejoindre l’Oasis, un lieu d’accueil pour personnes en situation de rue situé dans le quartier de la Servette.
Le déroulement de la journée est bien rodé. « Sur le coup des 8h15, un petit déjeuner est préparé à l’intention de tous les cabossés de la vie qui nous rejoindront. On ne sait jamais combien on sera : 45, 60… parfois jusqu’à 80. »
A 9h, une séance de groupe permet de définir la répartition des rôles. « La particularité de l’Oasis, c’est que les personnes en situation précaire prennent elles-mêmes des responsabilités, tout comme d’autres bénévoles d’ailleurs. » Car la structure propose de multiples services: prendre une douche, trouver de nouveaux vêtements, faire des lessives ou encore partager un dîner. « Autant d’éléments qu’il faut organiser, même si les choses sont désormais bien rodées », détaille Inès.
Après la prière en commun à 12h commence, à partir de 12h30-13h, le repas. Puis suivent les tâches de nettoyage et de rangement, avant un débriefing à 15h. « Nous sommes souvent en contact avec les instances sociales de la Ville. Au départ, elles nous avaient dit qu’il ne fallait pas mélanger les populations. L’expérience tirée de nos quelques années d’activité a montré que ce n’était pas le cas. Tout le monde s’entraide, même s’il peut y avoir des frictions ou des crises. Si c’est le cas, on fait en sorte de discuter pour résoudre les problèmes. »
Hormis ses contacts avec les plus démunis, Inès passe une partie de son temps à faire du travail de bureau. « A Genève, vivre dans la rue revient presque à être dans l’illégalité. Vu qu’il n’y a pas de statistiques, on ne sait pas combien de gens sont concernés. La Ville dit environ 500, Caritas avance plutôt 1000 à 1500. Une partie de mon job consiste à leur fournir un soutien administratif. Comment faire pour avoir un abonnement de bus si on n’a pas d’adresse ? Comment recevoir du courrier ? Comment faire appel à l’assistance juridique ? » Autant de situations auxquelles Inès apporte des réponses au cas par cas.
Mais elle effectue aussi un travail de médiation, souvent avec la police. « Un jour, un jeune homme a été condamné pour avoir volé de l’argent dans une cassette à journaux. Nous avons été voir le journal et convenu d’un arrangement. Bricoleur, il a réparé et nettoyé plusieurs cassettes en ville. La plainte a été retirée. »
Parfois, la journée se prolonge en soirée, car Inès est aussi coordinatrice du pôle solidarité. « Je m’occupe de tout ce qui touche à la diaconie dans l’Eglise, ce qui inclut aussi les personnes en situation de handicap, les sourds et les malentendants. Comme le dit ma fille, c’est génial pour aller dans les réunions ! Aimant le contact avec les gens, je perçois mon métier comme une construction en marche. Souvent, on pose des pierres et on se dit qu’on ne verra pas la cathédrale finie. Mais parfois, les choses vont plus vite que prévu. Ces avancées au quotidien sont précieuses. »
7h30 –> Arrivée au bureau
8h15 –> Petit déjeuner à l’Oasis
12h –> Prière communautaire
13h –> Repas
15h –> Débriefing de la rencontre
Dès 16h –> Réunions diverses et tâches administratives