L’humilité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), juillet-août 2020

Pour l’équipe pastorale: Jean Tardieu
Sur la base d’un écrit du philosophe Olivier Abel
Photo: Pixabay

Nous sommes en train de traverser une période bien difficile. Ayant été confinés chez nous, plus ou moins confortablement, nous avons appris à vivre différemment.

Cette période m’a rappelé ou même appris une vertu très chrétienne, l’humilité.

Humilité de comprendre que nous ne comprenons pas cette maladie. Nous devons faire confiance à nos scientifiques ainsi qu’à ceux qui ont la lourde tâche de nous gouverner alors qu’eux-mêmes n’ont que des bribes de réponses à leurs propres questions. Humilité de respecter les règles pour le bien de tous.

La vie confinée à plusieurs nous a aussi appelés à la modestie d’être soi-même tout en respectant ceux dont nous partageons le confinement.

Il y a une vanité qui consiste à vouloir « être plus ». 

L’humilité nous fait accepter l’étroitesse de notre point de vue et elle ouvre à la considération des autres points de vue, des autres formes d’existence et de vie que la nôtre.

Dans un monde où tout exige de nous augmenter, tout le temps, l’humilité nous ouvre à la possibilité de diminuer.

Elle nous autorise à laisser de la place à d’autres.

Demain, espérons-le, tout ceci sera un mauvais souvenir.

Mais nous aurons peut-être appris quelque chose.

COVID-19

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020

Par le Père Bernard Ugeux, M.Afr. | Photo: Roger Mburente

Une réflexion chrétienne pour cette époque chahutée! (10 mai 2020)Les valeurs évangéliques ont favorisé la mobilisation de nombreux chrétiens pour venir en aide aux malades, aux personnes âgées et isolées, aux soignants… afin de leur apporter l’espérance que le Christ leur a confiée.

Des paroisses et des communautés se sont mobilisées, entre autres grâce aux médias sociaux, pour lutter contre la solitude et pour maintenir des réseaux de prière. Certains catholiques ont découvert que le Christ est autant présent dans le voisin et le pauvre que dans l’eucharistie dominicale dont l’interruption a été difficile à vivre pour beaucoup.

Se pose aussi pour beaucoup de chrétiens la question de la place ou du rôle de Dieu dans cette pandémie. On l’a dit, certaines Eglise du réveil ont parlé d’une punition de Dieu. Pour nous, il est impossible que Dieu le Père, au cœur de Mère, que nous révèlent la Bible et particulièrement le Christ, soit à l’origine d’une telle souffrance pour son peuple. Mais, alors que plusieurs personnes tombent ou perdent des proches dans une terrible souffrance et dans la tristesse, ils peuvent être tentés de se demander : Qu’est-ce que la volonté de Dieu ? Où est-il ? Que fait-il ? Comment peut-il permettre cela ? Rien qu’en posant ainsi la question, on laisse entendre qu’il aurait pu l’empêcher et qu’il a préféré ne rien faire… Certains vont s’acharner dans des neuvaines et des pèlerinages… pour le faire changer d’avis ? Ou plutôt pour se rapprocher de lui qui a déjà tout assumé sur la croix et a promis qu’il serait avec nous jusqu’à la fin des temps ?

Il est important de bien éduquer cette religiosité populaire, qui a toute sa valeur, en montrant qu’il ne s’agit pas d’une forme de chantage sur Dieu, mais afin de comprendre et de faire l’expérience que, dans notre prière et dans l’aide que nous portons aux plus fragiles, nous rejoignons et accompagnons le Christ qui revit sa passion dans les plus fragiles. Jésus a pleuré sur la mort de Lazare et sur Jérusalem, ainsi que face à la mort à Gethsémani. Ne nous trompons pas sur Dieu ni sur sa « toute-puissance ». Il respecte notre liberté (c’est bien l’humanité qui a permis et diffusé ce virus, et non pas lui), mais il nous rejoint jusqu’au plus profond de notre doute et de notre désespoir. Ici, chacun peut se demander : face à ce drame, quelle est mon image de Dieu ? et ma relation avec Lui ? Quel pourrait être mon engagement personnel aujourd’hui ?

Après l’orage

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), juillet-août 2020

Texte et photo par Jean-Marc Lacreuze

Ces lignes sont rédigées à la veille de la Pentecôte, jour de réouverture de nos églises aux célébrations eucharistiques. Après un très, très long Carême qui s’est prolongé jusqu’à la Pentecôte, nos assemblées peuvent à nouveau se rassembler autour de la Table de l’eucharistie. Au début de cette crise douloureuse, j’imaginais un retour festif, plein de chants et de joie. Il a fallu vite déchanter : même nos liturgies sont modifiées par les mesures de sécurité sanitaire (je préfère cette formulation aux termes officiels « distance sociale… ») que nous connaissons désormais. 

L’été est devant nous, temps habituel des vacances. Mais ce temps, pour beaucoup, ne se passera pas comme prévu.

L’été, c’est aussi le temps des orages. Le ciel s’obscurcit, des trombes d’eau, voire de la grêle, s’abattent sur nous, puis le soleil revient, parfois accompagné d’un bel arc-en-ciel. Les oiseaux se remettent à chanter, une odeur de terre mouillée emplit nos sens, et la vie reprend.

Après un trop long temps d’éloignement et de jeûne eucharistique forcé, cet été nous permet de retrouver ce qui est au cœur de la vie de l’Eglise, le rassemblement eucharistique. Non, ce n’est pas encore parfait, avec ces rangées de bancs fermés, les distances à observer, nos églises à capacité réduite. Durant la crise, il a fallu inventer des moyens pour vivre notre foi à distance. Maintenant, nous pouvons progressivement nous rapprocher un peu, comme les familles qui ont pu enfin se retrouver. Il y aura encore un long chemin à parcourir, des formes différentes à inventer. Mais l’essentiel qui nous unit, c’est notre foi et notre confiance. Difficile de prévoir ce qui se passe à moyen terme, encore plus à long terme. Habitués à une so­­ciété (et une Eglise !) où tout est planifié longtemps à l’avance, nous ferons l’apprentissage de la confiance. 

Que l’Esprit Saint nous guide sur ce chemin de Foi.

Le temps du changement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP du Gros-de-Vaud (VD), juillet-août 2020

Par Marie-Gaëlle Caullet-Pieren, membre bénévole de l’équipe pastorale
Photo: Danielle Voisard

Le changement est inévitable, vraiment ? Dans tous les domaines, la crise du coronavirus n’aura jamais appelé à autant de changements majeurs. Nous ne sommes plus dans l’utopie mais dans une réelle nécessité. Mais changer fait peur, l’inconnu angoisse, interroge. Les habitudes se voudraient immuables car elles sont rassurantes malgré parfois l’inconfort d’une situation.

Nous avons été frappés de plein fouet durant ce semi-confinement, toutefois il nous faut rendre grâce pour cette « pause » offerte, cette possibilité de se recentrer, enfin ! Découvrir le manque de l’Autre, de l’importance de sa présence alors que nous étions dans l’impossibilité de Le rencontrer. N’oublions pas trop vite cette « pause » afin d’éviter l’étouffement. Finalement, le terme de changement n’est-il pas superflu ?

Au regard des personnages de la Bible, tel Paul, ne devrions-nous pas abandonner le verbe « changer » par le plus bousculant verbe « transformer » ? La période estivale nous permettra de méditer à cette indispensable conversion.

Initiatives de confinement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2020

Par une paroissienne

Petits courriers pour de grands cœurs!Fétigny, mi-mai 2020

Durant la période de confinement, nous avons connu des situations peut-être difficiles, mais pas tragiques, avec une nouvelle normalité.

Il est bien de se rappeler ce qu’est l’Homme : une créature intelligente certes, mais avec ses limites. Nous qui aimons tout organiser, selon notre bon vouloir, nous avons été bien remis en place. Cette expérience nous a rendus peut-être plus sensibles à ce que d’autres traversent.

L’esprit libre avec une conscience quelque peu fragilisée par la chance d’être confinées dans une maison à la campagne, deux paroissiennes bien intentionnées ont décidé spontanément, chacune de sa propre initiative, de soutenir et de donner un peu d’espoir à nos aînés pendant cet isolement familial.

Chaque semaine, l’une d’entre elles a écrit une carte à deux personnes âgées ou isolées de sa paroisse ou de ses connaissances d’ailleurs, par solidarité et soutien durant cette phase sanitaire. L’autre, lors des fêtes de Pâques déjà, a envoyé des pensées et des vœux à chaque choriste de Fétigny-Ménières, leur assurant ainsi de l’esprit familial régnant au sein de la société. Ensuite, elle a transmis un courrier aux dix mamans les plus âgées de sa commune lors de la Fête des mères, pour égayer cette journée avec un peu d’amour à partager, éloignées de ceux qu’elles aiment.

Le lot d’aventures va se refermer, ce qui ne signifie pas la fin du voyage… Simplement, certaines restrictions s’arrêtent là. Soyons sûrs que les jours prochains nous apporteront de l’énergie. Mais il n’est pas certain que demain soit différent d’aujourd’hui. Les modalités de déconfinement nous occupent beaucoup l’esprit, avec un peu de crainte, il faut le dire. Poursuivons donc ce parcours avec cette Force supérieure qui nous guide et nous appuie intérieurement et indéfiniment.

Que chacun et chacune de vous reste en bonne santé et garde le moral quoi qu’il advienne !

Les savons du monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve

 

Par Pascal Ortelli

En matière d’œcuménisme, la Gruyère n’est pas en reste: sur ses verts pâturages, le monastère orthodoxe des Sciernes d’Albeuve se niche en plein cœur de l’Intyamon. Les sœurs y fabriquent des savons artisanaux et des huiles de massage.

Renforcer la vie spirituelle des paroisses
Voilà presque sept ans que le monastère de la Protection de la Mère-de-Dieu s’est installé en terre fribourgeoise. La communauté, jeune et dynamique, dépend de l’évêché orthodoxe de Roumanie dont l’évêque siège à Paris. Sa fondation revêt une importance particulière dans le contexte de la diaspora.

Depuis de nombreuses années, la communauté orthodoxe roumaine de Suisse souhaitait disposer d’un monastère pour renforcer la vie spirituelle de ses paroisses. L’association AMORS – Ami du Monastère roumain en Suisse – qui a pour but de favoriser l’implantation et le développement du monastère, existe depuis 2009. Après une étape à Grolley, la chapelle a été officiellement consacrée le 28 septembre 2019 aux Sciernes d’Albeuve, où l’ensemble des bâtiments a été aménagé par des iconographes roumains.

Un vaste choix de savons
«En plus d’une vie intense de prière et de lecture, nous fabriquons des savons artisanaux», précise Mère Antonia, l’hygoumène, autrement dit la supérieure des lieux. La fabrication est réalisée sur place, à la main, grâce à des huiles essentielles bio qui viennent de Grèce et du beurre de karité.

Les produits sont vendus dans le magasin du monastère et dans d’autres lieux, comme le marché monastique de Saint-Maurice. Il est aussi possible de passer commande par téléphone ou par e-mail et de compléter son assortiment de savons par des huiles de massage.

Point de vente

Plus d’infos:

Les langages de l’amour

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020

Par Denyse Gex-Collet, d’après Gary Chapman | Photo: Denyse Gex-Collet, DR

(En lien avec le thème central de ce mois «Sexualité et Eglise»)

Aimer… que signifie ce mot finalement? La définition: éprouver, par affinité naturelle ou élective, une forte attirance pour quelqu’un ou quelque chose, est floue et imprécise. Donc on peut aimer : sa femme, les confitures, faire du sport…♦ Arrêtons-nous à l’AMOUR, le sentiment qui trouve ses racines dans notre cœur et notre tête.

Le besoin de se sentir aimé est pour l’humain un besoin affectif primordial. 

Le coup de foudre est parfois le début d’une relation amoureuse : une rencontre soudaine et violente qui projette les amoureux sur une autre planète où émotions, sensations et désir sont à leur paroxysme !

Beaucoup de vraies, belles et longues histoires d’amour commencent par un coup de foudre… mais d’autres s’étiolent et meurent en cours de route ! Pour que l’histoire continue, il faut que les sentiments soient réciproques : amour, estime et respect ; qu’une communication s’installe de manière sincère, honnête et respectueuse.

♦ Gary Chapman, né en 1938, est un auteur, conseiller conjugal, pasteur baptiste et conférencier américain. Ses livres prodiguent des conseils pour réussir son mariage, sa vie de couple, l’éducation des enfants. Il a publié, en 1997,  un best-seller : « Les langages de l’Amour ».

Sa première constatation est que « Nous avons tous, depuis l’enfance un « réservoir émotionnel » qui ne demande qu’à être rempli d’Amour. Si nous avons manqué d’Amour pendant notre enfance, nous aurons encore plus besoin d’affection dans notre vie d’adulte. »

Quand ce réservoir est vide, nous ne nous sentons pas aimés et lorsqu’il est plein, notre besoin de nous sentir aimé est complet.

Pour alimenter ce réservoir émotionnel, il y a plusieurs façons, plusieurs langages d’amour à connaître qui sont différents selon les individus. Gary Chapman en définit cinq. L’idéal selon lui serait d’en détecter deux chez son partenaire. Ainsi par des gestes, des paroles ou des actes en rapport avec son (ou ses) langage préféré il serait possible de toucher sa sensibilité, d’entretenir une relation harmonieuse et durable en réapprovisionnant son réservoir affectif.

Mais encore faut-il que ce procédé ne soit pas à sens unique. Il faut aussi que nous connaissions notre propre langage d’amour. Le meilleur moyen de le détecter, c’est d’examiner les paroles dites ou les actes faits pour notre conjoint. Logiquement c’est certainement ce que nous voudrions qu’il fasse pour nous. 

Nous avons chacun notre langage, qui ne correspond pas forcément à celui de notre conjoint, ce qui peut poser problème dans notre couple. D’après Gary Chapman, il faut donc savoir comment il fonctionne afin d’utiliser son ou ses langages.

1. Les paroles valorisantes
C’est le langage d’amour dans lequel les mots d’appréciation et les compliments  sont de puissants communicateurs de tendresse. Une seule condition : il faut qu’ils soient sincères et qu’ils cherchent à faire plaisir. Il ne faut pas dire à l’autre ce qu’il veut entendre afin d’obtenir ce que l’on désire. Une parole encourageante et aimable est toujours bien perçue. Ce langage d’amour laisse de côté les remarques désagréables et les remontrances car l’amour doit être désintéressé et non égoïste.

2. Les moments de qualité
Utiliser ce langage d’amour, c’est privilégier les moments passés ensemble lors de vacances ou d’un voyage, même d’une petite promenade. Se parler, s’écouter, se regarder, s’aimer tout simplement. Les moments de qualité sont propices à des dialogues constructifs et positifs, moments où chacun échange ses idées, écoute l’autre avec bienveillance.

3. Les cadeaux
Voilà le langage d’amour le plus utilisé pour prouver sa tendresse à son conjoint. Des fleurs cueillies en chemin, un joli caillou ramassé lors d’une balade font autant plaisir qu’un cadeau coûteux. Offrir quelque chose et voir le plaisir de celui ou de celle qui reçoit, c’est cadeau aussi pour celui qui donne. Si votre conjoint parle ce langage, n’attendez pas une occasion particulière pour lui offrir un cadeau : offrez-en-lui n’importe où et n’importe quand ! Il y a aussi le cadeau inestimable de soi-même dans les moments importants ou difficiles de l’existence. Pouvoir compter l’un sur l’autre, c’est aussi un cadeau ! La présence physique de l’être aimé peut remplir de bonheur celui qui parle le langage des cadeaux.

4. Les services rendus
Une autre façon de parler le langage d’amour s’exprime dans les services rendus. Décharger votre conjoint des tâches qui, en principe, lui sont assignées peuvent le toucher. Un service doit être rendu dans un état d’esprit positif, avec gentillesse, sans attendre un « retour » et non à contre-cœur. Et si vous ne savez pas ce qu’il voudrait que vous fassiez, demandez-le-lui simplement afin de ne pas le vexer, le blesser ou simplement l’agacer !

5. Le toucher physique
Se tenir par la main, s’accrocher à son bras, les enlacements et les étreintes sont autant de façons de faire ressentir à votre conjoint qu’il est aimé.

Il y a certaines personnes qui sont tactiles, câlines et d’autres qui le sont beaucoup moins. A vous de détecter la manière de votre conjoint.

Il y a de nombreuses possibilités pour montrer votre amour à une personne qui parle le langage du toucher. A vous de découvrir lesquelles !

Conclusion
Gary Chapman relève trois points importants à la fin de son livre :

♦ Si les deux membres du couple ont un réservoir d’amour plein, cela crée un climat propice à la résolution des conflits.

♦ Tout être est différent, chacun a des désirs différents et un passé à lui. Cette diversité est présente dans tous les couples.

♦ Il n’est pas utile d’être d’accord sur tout.

Corpsfeminin.com

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Un site bien loin de ne s’intéresser qu’au corps de la femme ! Les bénévoles de l’association Lights In The Dark traitent des questions que se posent les familles d’aujourd’hui et dont les réponses de l’Eglise sont souvent mal accueillies, car mal comprises. Avec tact et compétence, des articles et interviews bien choisis partent de la revalorisation des désirs et vont jusqu’à apporter les éléments d’une réflexion éthique sur les débuts de la vie en passant par les préoccupations des couples (sexualité, contraception, crise). Deux éclairages parmi tant d’autres provenant de ce site…

Des désirs humains chemins vers le bonheur
Sophia Kuby, philosophe chrétienne allemande, dans l’interview « Il comblera tes désirs… même les plus intimes », nous dit que si « les désirs peuvent nous tirailler dans tous les sens, derrière, il y a toujours la même recherche de bonheur. La vraie question n’est pas si le désir est bon ou pas, car l’homme désire toujours un bien. La vraie question est comment nous cherchons à le combler. […] Cette soif de bonheur est une preuve magnifique que Dieu nous a faits pour nous combler dans l’éternité – et il nous donne plein de moments ici sur terre, où nous pouvons goûter à ce bonheur ».

Dans son livre « Il comblera tes désirs », elle veut tracer un chemin qui prend en compte l’importance du désir, mais aussi de sa conversion. « Sans désir, nous serions des chrétiens à moitié morts. Les évangiles nous montrent sans cesse des êtres de désir, ceux qui crèvent de rencontrer le Messie, d’être guéris, touchés, aimés par Jésus. […] Le désir n’est pas un obstacle à la vie chrétienne, il en est la condition. »

Des progrès techniques qui tuent le bonheur ?
Dans les deux articles « FIV, PMA, GPA… vers des bébés « sur mesure » ? », Blanche Streb, docteur en pharmacie nous alerte : « On observe un véritable effet toboggan : les maladies graves et incurables justifient le tri embryonnaire. Puis le glissement s’opère : on recherche ensuite des anomalies moins graves, puis de simples prédispositions. […] Ce sont ensuite des critères esthétiques qui peuvent être recherchés. […] Le désir naît car la technique le permet. Et cela va jusqu’au choix du sexe. […] Refuser l’imprévisible « par avance » en pensant programmer au mieux son bébé, c’est se donner les meilleures chances de tuer le bonheur dans l’œuf ! »

Le site: corpsfeminin.com

Peut-on encore parler de sexe dans l’Eglise?

Interpellés par les besoins d’accompagnement en matière affective et sexuelle, des chrétiens et des chrétiennes se mobilisent.

Par Bénédicte Jollès
Photos: Pixabay, DR

Faire grandir harmonieusement son couple n’est pas toujours évident.

Les chrétiens et les chrétiennes peuvent-ils encore oser une parole sur la sexualité à l’heure des scandales sur la pédophilie de certains prêtres ? Pour Thierry Collaud professeur de théologie morale à Fribourg, « il serait dommage de se taire. Ces drames doivent pousser l’Eglise à réfléchir sur son rapport à la sexualité et sa façon de parler. Il faudrait sortir du couple interdit-transgression pour travailler une morale sexuelle tenant compte de la complexité des humains fragiles et pécheurs ».

Pour le théologien, ancien médecin, il est urgent de valoriser incarnation et sexualité, ce qu’a fait le pape Jean-Paul II avec sa théologie du corps. « Combien de chrétiens savent que, dans la Bible, le Cantique des cantiques est consacré à la beauté de l’amour érotique, image de l’amour divin ? » interroge Thierry Collaud. Conscient que cette recherche de l’amour est parfois difficile, le Père Michel Fontaine, professeur honoraire à la Haute Ecole de santé La Source et curé de Saint-Paul à Genève, propose, avec ses frères dominicains, des soirées portes ouvertes : lieux d’accueil et d’écoute. « Chacun, quel que soit son parcours, doit se sentir accueilli. Faire découvrir que Dieu a un projet d’amour pour lui et combien le pardon sort de l’enlisement est essentiel », précise-t-il. En effet, faire grandir harmonieusement son couple ou vivre la fidélité n’est pas évident aujourd’hui, en Suisse ; le taux de divorce dépasse 41 %. Pas simple parfois non plus de garder sa liberté face à la pornographie qui s’invite sur nos écrans. 

Un accompagnement

A Pensier près de Fribourg, les week-ends organisés par le Verbe de Vie pour les couples sont complets à l’avance. Floriane et Jean, parents de deux préadolescents, les fréquentent : « Nous avions chacun besoin d’apprendre à faire des concessions. Les tensions rejaillissaient dans notre intimité physique », expliquent-ils en se prenant la main. Ils reconnaissent avoir appris souplesse et tendresse. Leur soutien quand les choses se crispent ? « La prière ensemble qui aide à rester dans l’humilité. »

Le contexte médiatique réducteur sur la sexualité et l’Eglise, empêche de découvrir l’originalité et la profondeur de sa réflexion. Conscients de sa richesse, des prêtres et des laïcs s’engagent pour proposer un accompagnement : ils rappellent la beauté et le sens de la sexualité, don de Dieu confié à l’homme.  « L’acte d’amour dans sa réalité sexuée est une coparticipation à l’œuvre d’amour du Père, il nous renvoie à la vérité et à la signification de la sexualité », souligne le Père Michel Fontaine. Ainsi, chaque canton est pourvu d’une équipe de pastorale familiale qui propose préparation au mariage et accompagnement de couples. Elle s’appuie sur le savoir-faire de nombreux mouvements : Equipe Notre-Dame, Elle et lui, Vivre et aimer… 

Chacun, à sa façon, permet au couple de faire le point, de trouver des outils pour surmonter ses problèmes et aborde à un moment ou à un autre des notions clés telles que le pardon, la communication, la sexualité ou la fécondité. En  Valais, Florence Gabioud, animatrice de la pastorale familiale avec son mari, explique : « Il faut aller à la rencontre des jeunes : quand les difficultés s’installent et que l’on évoque le divorce c’est trop tard. » D’autres couples les anticipent : « Ils viennent vers nous quand ils veulent aller mieux », constate Nicole Delitroz de l’Avifa à Fully, avant de préciser : « Certains peinent à parler de leur intimité. »

Travailler ensemble

La pastorale familiale oriente vers des thérapeutes spécialisés si besoin : conseiller conjugal, psychologue ou sexologue. Des personnes ressources accompagnent sur des questions particulières telles que l’aide à la conception, la régulation naturelle des naissances ou la lutte contre la pornodépendance. 

« La Bonne Nouvelle apportée par le Christ renouvelle notre façon d’aimer, elle permet de voir le sens de notre sexualité » explique Bertrand Georges, diacre marié et responsable avec son épouse de la pastorale familiale à Fribourg. « Seul le don de chacun permet l’épanouissement, il est source de communion, de plaisir, de joie et de fécondité », poursuit-il en s’appuyant sur le catéchisme de l’Eglise catholique. « Le Seigneur nous veut heureux dans toutes les dimensions de notre mariage y compris la sexualité, il donne son soutien aux époux qui le lui demandent. » Avec son épouse et la communauté de l’Emmanuel il propose le Parcours Oxygène.

A Fribourg et dans le Tessin, des groupes d’études sur l’amour approfondissent la théologie du corps qui a fait sortir l’Eglise du puritanisme. Ils attirent couples, célibataires ou consacrés. Un groupe de jeunes vient de démarrer. Preuve que tous ont intérêt à travailler ensemble.

Pour les jeunes aussi

Les adolescents ne sont pas oubliés des formateurs chrétiens. Le parcours Teen Star est fréquemment proposé. Sophie, 13 ans, le suit à la paroisse Saint-Nicolas à Lausanne : « J’aime échanger avec des adultes autres que nos parents qui répondent à nos questions », explique-t-elle. Ce parcours inspiré par une religieuse, gynécologue américaine, aide à se connaître et à se préparer à un amour durable. « Sur Youtube la sexualité est présentée de façon caricaturale et ne respecte pas ce que l’on veut vivre, là je trouve d’autres informations », explique Sophie. 

« Notre société est hypersexualisée, la pornographie est partout », constate Nicole Delitroz de l’Avifa, « les parents peinent à parler avec leurs jeunes qui ont besoin de repères ». Et pourtant des formules peuvent les aider : dans le Valais les ateliers Mère&fille ou CycloShow s’adressent à des duos mère-fille et abordent les changements corporels de l’adolescence. « L’équivalent existe pour les garçons à travers l’atelier XY évolution proposé par CorpsEmoi en Suisse romande et à Fribourg. « Le fait que parent et jeune entendent la même chose fait grandir la confiance mutuelle et facilite ensuite la conversation en cas de besoin », se réjouit Nicole Delitroz.

Des propositions en Suisse romande

• Avifa Suisse romande :
pour les jeunes et les couples qui cherchent à donner un sens à l’amour et à la famille. Avifa.ch

• Oxygène :
pour les couples mariés, proposé par la communauté de l’Emmanuel et la pastorale familiale de Fribourg. Fribourg.pastorale-familiale.ch

Vivre et Aimer :
pour un couple plus vivant : vivre-et-aimer.org

Elle&lui :
un couple ça se construit, pour faire le point sur son couple et avancer… Ellelui.ch

Revivre :
pour se relever suite à une séparation ou un divorce. Cours-revivre.ch

theologieducorps.ch :
l’amour humain dans le plan divin, à partir des textes de Jean-Paul II. 

Teen Star :
parcours sur l’affectivité et la sexualité pour adolescents de 13 à 15 ans. Teenstar.ch

Corpsemoi.ch :
ateliers pour accompagner les 10-14 ans sur le thème de la sexualité et la fécondité. Père et fils (XY évolution), mère et fille (Cycloshow). Neutre religieusement, compatible avec une approche chrétienne.

Donnez-nous Jésus!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal | Photo: DR

Alors que les écoles, les magasins et les restaurants ont rouvert leurs portes, des croyants demandent que l’on puisse bientôt se rassembler, avec le respect de toutes les mesures sanitaires, pour célébrer communautairement la messe. Une vidéo de « soutien aux évêques suisses » circule sur les réseaux sociaux. Dans une lettre touchante, une jeune fille d’une famille amie écrit : « Nous avons faim de Celui qui se donne à nous, nous avons faim de Celui qui est mort pour nous, nous avons faim du pain de Vie ! Donnez-nous à manger, donnez-nous Jésus. » Cela me réjouit. C’est un bon signe que l’eucharistie et la communauté nous manquent. D’ailleurs, il n’y aurait pas de « communion de désir » s’il n’y avait pas un profond désir, une soif de l’eucharistie.

Bien sûr, nous avons essayé de remédier à cette situation inédite, en multipliant les messes à la télévision et sur internet, en accueillant deux ou trois personnes aux messes privées que nous, prêtres, avons continué de célébrer à vos intentions, en officiant à la maison et en portant la communion à domicile. Mais quelque chose d’important nous manque, en plus de la communion : la communauté. Le pape François le disait lors de son homélie du 17 avril : « La familiarité des chrétiens avec le Seigneur est toujours communautaire. Oui, elle est intime, elle est personnelle, mais en communauté. Une familiarité sans communauté, sans le Pain, sans l’Eglise, sans le peuple, sans les sacrements est dangereuse. »

J’espère vivement que ce mois de juin sera celui de la reprise progressive et prudente des messes. Si elles peuvent avoir lieu dès le 8 juin, le dimanche suivant sera la fête du Saint-Sacrement, que nous allons célébrer avec une ferveur toute particulière. Et sinon, ce sera le temps de creuser encore notre désir. 

Entre plénitude et errements

Par Thierry Collaud *
Photo: DR
L’Eglise catholique a-t-elle un problème avec la sexualité ? Les scandales qui se suivent depuis plusieurs années peuvent nous le faire penser. Qu’y voit-on ? Une sexualité qu’on avait voulu ignorer qui soudain ressort de manière sauvage. Un désir perverti qui n’a pour objet que sa propre satisfaction, fût-elle acquise en piétinant l’autre.

Le danger est alors d’être conforté dans l’idée que la sexualité est chargée de négativité, qu’elle est à placer du côté des bas instincts de l’humain qui doivent être bridés et que l’Eglise n’avait pas tort de s’en méfier durant des siècles. Mais ce n’est pas ce que nous dit la Bible. Dieu a créé l’humain en duo, « mâle et femelle » (Gn 1, 27), pour que ces deux deviennent « une seule chair » (Gn 2, 24). La sexualité est inscrite au plus profond de notre chair, elle est là « dès l’origine » comme le rappelle Jésus (Mt 19, 4). Etant créée par Dieu elle est fondamentalement une réalité bonne. Inscrite au plus profond de notre humanité, elle peut être le lieu privilégié où se dit l’humain en plénitude, mais aussi le lieu où se marquent dramatiquement ses errements. La sexualité nous révèle à nous-mêmes. Sur elle peut venir se greffer ce que nous avons de meilleur comme ce que nous avons de pire. Attention, alors, à ne pas faire de contresens : elle n’est pas le péché, elle ne fait que nous le révéler.

* Professeur de théologie morale à Fribourg.

Panser aujourd’hui pour penser demain

En temps normal, Rachel Wicht arpente les couloirs des hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pour prodiguer un accompagnement spirituel aux patients hospitalisés et à leurs familles. Depuis, la pandémie de Coronavirus a chamboulé le quotidien de l’aumônière et de l’entier de l’hôpital.

Par Myriam Bettens
Photos : Myriam Bettens, Sophie Scalici

Rachel Wicht en prière au travail.

Serrer la main d’un patient, prier avec lui ou soutenir une famille en deuil, afin d’être à l’écoute de sa peine et de ses questionnements : des élans naturels pour Rachel Wicht, aumônière catholique aux hôpitaux universitaires de Genève. 

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, tous ces rapprochements sont proscrits afin d’éviter une possible contamination. « Cette absence de contact est extrêmement difficile à vivre pour moi, mais plus encore pour les patients. » La privation de proximité se traduit aussi par une absence totale des familles, qui ne peuvent plus être au chevet de leurs proches pour une raison de sécurité sanitaire. « Nous devenons messagers de mots qui ne nous appartiennent pas. » L’aumônière illustre son propos par l’exemple de cette femme lui ayant demandé, par téléphone, de transmettre à son mari atteint du virus et dont le pronostic vital était engagé : « Je suis tellement reconnaissante pour les 60 années de bonheur passées avec lui. Je l’aime, il peut partir en paix. »

Confinement quotidien

L’aumônerie des HUG a pris la mesure du travail qui l’attendait bien en amont. « Nous avons réorganisé le quotidien pour nous rendre disponibles aux équipes de soins et aux patients à toute heure du jour et de la nuit », décrit Rachel Wicht.

Organisés par binômes, les aumôniers de garde sont soit « en première ligne », soit de renfort. Les premiers répondent aux appels des équipes soignantes et s’engagent à être sur le site le plus rapidement possible. Les seconds assurent la relève en cas de surplus d’appels.

S’ajoutent à cela des mesures d’hygiène drastiques lors de leur passage dans les chambres. Des contraintes temporaires qui, pour la majorité de la population, prendront fin avec la disparition du virus. 

Une autre catégorie de patients demeure, quant à elle, soumise au confinement et mesures d’hygiène, virus ou pas. C’est le cas dans l’unité d’oncopédiatrie, dont Rachel Wicht est l’aumônière répondante permanente. Ce service continue de fonctionner « normalement » malgré la pandémie. Il accueille de jeunes enfants et adolescents atteints de cancers et tributaires de traitements chimiothérapeutiques lourds. « Les petits patients doivent rester dans des « isolettes » (chambres d’isolement) en permanence du fait d’un système immunitaire réduit à néant par le traitement », précise-t-elle.

Le difficile deuil

Les traitements prennent du temps, les séjours hospitaliers sont fréquents et s’étalent généralement sur plusieurs mois, « il se noue alors une relation intime et de confiance avec ces patients et leurs parents », développe l’aumônière. Au début du week-end pascal, alors qu’elle n’est pas de garde, Rachel Wicht est informée par l’infirmière responsable de l’unité du décès d’un adolescent qu’elle avait accompagné durant plusieurs mois. « J’ai reçu son appel à 8h30. Le décès de ce jeune de 16 ans avait été constaté à 6h30 », raconte-t-elle sobrement. Peu avant 10h, elle se rend à l’hôpital. Le personnel a proposé à la maman que l’aumônière vienne bénir son fils et prie avec elle dans la chambre. « Vers 11h, nous avons quitté l’hôpital, et sommes allées aux pompes funèbres ensemble. Cette mère effondrée avait besoin de soutien et d’aide, pour accomplir toutes les formalités administratives liées à ce décès », témoigne Rachel Wicht. « L’écoute et l’accompagnement des familles sont essentiels, surtout en ces temps de pandémie », car les obsèques sont limitées à cinq personnes, sans possibilité de gestes de réconfort. 

Une difficulté supplémentaire à surmonter pour les familles endeuillées. C’est pourquoi, un moment de recueillement laïque sera organisé le jour des funérailles du jeune homme. L’aumônière note tout de même que la gravité ambiante en ces temps de pandémie est parvenue à raviver la flamme d’une solidarité nouvelle. « La vision de la luminosité de notre humanité m’émerveille. C’est un phare qui dirige le bateau dans lequel nous sommes tous embarqués. »
A l’écoute en tout temps » css= ».vc_custom_1589377608260{background-color: rgba(180,36,59,0.1) !important;*background-color: rgb(180,36,59) !important;} »]8h30 Appel de l’infirmière cheffe de l’oncopédiatrie des HUG.
10h Arrivée à l’hôpital pour procéder aux derniers sacrements du défunt.
11h Accompagnement de la famille aux pompes funèbres.
14h Retour à la maison

Messe de prémices de l’abbé Vincent Lathion, enfant de notre paroisse, le 12 juillet à Saint-François de Sales (Chêne) !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Par Karin Ducret | Photo: DR

L’abbé Vincent Lathion, d’origine valaisanne, est né à Thônex. Cadet d’une fratrie de trois enfants, il y a grandi et a effectué toute sa scolarité à Genève. Après une année de médecine à l’Université de Genève, il est entré en année de discernement au séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg 1. Voici son témoignage : « J’ai été amené à me poser la question de la vocation à l’âge de 21 ans, elle ne m’avait auparavant jamais effleuré l’esprit et cela, bien que pratiquant et allant à la messe les dimanches. Cette invitation s’est présentée à moi de manière abrupte et, à travers elle, j’y ai vu une superbe proposition du Christ. Regardant un peu le chemin parcouru en présence du Seigneur depuis, je suis très heureux des rencontres que j’ai pu faire et des occasions qu’Il a pu me donner. Je désire encore approfondir ma relation à Dieu dans la prière et les sacrements et je remercie la Trinité pour ce souhait qu’elle a déposé en moi ; une vie n’est pas trop longue pour chercher à sonder ces mystères. C’est donc sur cette voie que je chemine, à l’image d’une quête jamais achevée, mais toujours heureuse ! »

L’abbé Vincent a terminé son cursus universitaire en théologie en 2019 avec un travail de Master sous la direction du Prof. Gilles Emery : Relation et personne dans la doctrine trinitaire de saint Thomas d’Aquin.

L’église de Villars-sur-Glâne, aux portes de Fribourg, a connu, le 8 décembre 2019, un moment de joie et d’émotion avec pas moins de quatre ordinations diaconales dont celle de l’abbé Vincent. La célébration présidée par Mgr Charles Morerod a réuni quelque 600 personnes, dans une église archi-comble. L’abbé Vincent a effectué son année de stage dans l’Unité pastorale Sainte Marguerite Bays, à Romont et, à cause des circonstances dues au Covid-19, son ordination à la prêtrise, le 7 juin, a dû se faire à huis clos. Il célébrera sa messe de prémices 2 le dimanche 12 juillet à 10h30 en l’église Saint-François de Sales. Cet événement réunira, malgré les limitations, les prêtres, la famille, les amis et amies et un certain nombre de paroissiens et paroissiennes pour une fête jubilatoire de reconnaissance et de joie. Vous retrouverez les échos et les photos des deux manifestations dans L’Essentiel de septembre. 

1 Le Séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg est la maison de formation des futurs prêtres du diocèse. Il accueille et forme les jeunes des cantons de Genève, Vaud, Fribourg et Neuchâtel qui désirent devenir prêtres séculiers. Depuis 2012 notre Séminaire forme une communauté de formation avec le Séminaire du diocèse de Sion. La Maison des Séminaires abrite aussi l¹année de discernement ou année de fondation spirituelle.

2 La messe de prémices est la première messe d’un nouveau prêtre qu’il dit après son ordination. Souvent cette messe est dite dans la paroisse où le nouveau prêtre a grandi.

En librairie – juin 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le veilleur
Christophe Hadevis / Rodéric Valembois 

Cette BD, aussi belle que spirituelle, nous raconte d’abord la vie de saint Joseph, en restant au plus près des évangiles et de la réalité historique. Elle nous invite ensuite dans une famille d’aujourd’hui qui, dans ses joies et ses épreuves, se confie à Joseph.

Vie, dévotion, fioretti nous dévoilent le visage de celui qui prend soin de nous comme il a pris soin de la Sainte Famille, en épousant le projet de Dieu.

Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHFNe gâchez pas votre plaisir, il est sacré
Olivier Florant

Non, le plaisir sexuel n’est pas un tabou pour la foi catholique. A contre-courant des ouvrages pieux sur le couple, Olivier Florant, sexologue, conseiller conjugal mais aussi théologien nous offre un texte libérateur. Qu’est-ce que l’amour ? le plaisir ? l’orgasme ? Que dit véritablement la Bible sur les relations sexuelles ? Qu’en est-il des autres grandes religions ? Les fameux « tabous judéo-chrétiens » existent-ils vraiment ? Comment le plaisir sexuel peut-il être « sacré » ? Voilà les questions auxquelles l’auteur répond avec beaucoup de bonheur.

Renaissance

Acheter pour 30.20 CHFBonne nouvelle sur le sexe et le mariage
Christopher West

Dans son premier best-seller, Christopher West offre une présentation claire, sûre et accessible de la théologie du corps. L’auteur américain regroupe les nombreuses questions qui sont le fruit de ses échanges avec son public de tous âges. Indissolubilité du mariage, masturbation, pornographie, chasteté… il aborde de front les questions qui dérangent et sur lesquelles nombre de catholiques restent démunis. Le style est direct, jamais moralisant, souvent humoristique. « Si vous voulez vraiment « prendre votre pied », commencez par inviter Dieu qui est amour dans votre chambre. Ne vous inquiétez pas, Il ne sera pas gêné c’est Lui qui a créé le sexe. » On se réjouit d’un tel livre, qui peut être facilement offert, y compris à des lecteurs qui n’ont pas une culture chrétienne très poussée.

Emmanuel

Acheter pour 30.00 CHFLibre pour aimer
Eric Jacquinet

Nous croyons et nous constatons que la consommation de pornographie conduit beaucoup d’hommes et de femmes à la tristesse et à la désespérance. Pour trouver la vraie paix du cœur, la vraie joie et la sérénité affective nécessaires à chacun, il faut sortir de ce nouvel esclavage. Beaucoup n’y arrivent pas et se sentent enfermés dans la honte et la tristesse. Pourtant, être libéré de cette addiction est possible ! Un parcours spirituel pour aider à sortir de la consommation d’images pornographiques. Initié par le Père Eric Jacquinet avec la collaboration de thérapeutes, 40 jours pour retrouver la liberté et le goût du bonheur.

Emmanuel

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Pour commander

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Un cantique érotique

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« – Que tu es belle, ma bien-aimée ! Tes yeux sont des colombes. Tes lèvres, un fil d’écarlate. Tes deux seins, des faons jumeaux d’une gazelle qui passent parmi les lis. Tu me fais perdre le sens par un seul de tes regards. Que ton amour a de charmes, ma sœur, ô ma fiancée. L’arôme de tes parfums est délicieux plus que tous les baumes. – Que mon bien-aimé entre dans son jardin et qu’il en goûte les fruits savoureux. » (Cantique 4, 1.3.5.9.10.16)

Telle une perle dans un écrin, le Cantique des cantiques (c’est-à-dire le plus beau des poèmes, comme on dit « pour les siècles des siècles ») a trouvé sa place au sein des Saintes Ecritures après bien des péripéties. Cela n’a pas été tout simple, car il s’agit d’un véritable poème érotique qui chante le don mutuel et charnel des époux, comme image représentative de la tendresse indéfectible de Dieu pour l’humanité. La tradition spirituelle en a également fait le modèle des liens mystiques entre l’âme et son Seigneur, appelé précisément « Mon bien-aimé ».

Différentes perspectives
Ce qui montre parfaitement bien que la dimension corporelle et sexuée, inscrite dans notre condition par le Créateur, caractérise pleinement notre intimité avec le Christ. Si bien que celui-ci se présente comme l’Epoux de sa bien-aimée, l’Eglise. Perspectives spirituelle, ecclésiale, théologale et charnelle s’interpénètrent donc. De sorte que chaque couple, par la fidélité et le don mutuel des corps et des cœurs dans la relation sexuelle, offre une image plénière et saisissante de l’amour dont Dieu veut tous nous combler (voir l’exhortation Amoris laetitia du pape François, « Un amour
passionné. La dimension érotique de l’amour », n. 142-162).

A cet égard, il est regrettable que la liturgie dominicale ne le retienne jamais dans les lectionnaires actuels : le Cantique n’est lu « que » lors des célébrations de mariage. S’il était également proclamé le dimanche, il pourrait donner lieu à de belles catéchèses sur la sexualité comme lieu d’épanouissement évangélique et biblique !

Un Carême en plein temps pascal?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Jean-Pascal Genoud | Photo : DR

Ç’a été dit et redit : situation exceptionnelle, complètement inédite ! Les plus âgés d’entre vous peuvent témoigner ; de mémoire d’hommes, « on n’a jamais vu ça ! ». Des églises fermées, des messes suspendues pendant près de trois mois ! On rapporte que 10% des footballeurs sont déprimés. Que dire des curés ? L’enquête n’a pas encore été menée… Il est vrai que le tableau est plutôt surréaliste. 

Je me suis surpris un jour à ne pas pouvoir attendre la fin de la messe – célébrée à huis clos – pour commencer à ouvrir les portes de l’église ! Cela me paraissait tellement insupportable de voir cet espace d’accueil barricadé pour empêcher les fidèles d’entrer. Un chef de chœur, qui soumettait un projet de concert pour le Vendredi saint 2021, me demandait comment je vivais tout cela comme curé. Je lui ai répondu que c’était simple à comprendre : un curé sans paroissiens, c’est un peu comme un chef de chœur sans choristes. Décidément, très dur à vivre.

Evidemment, il y a – et ça change beaucoup – tout le registre de l’invisible. Une communion toujours possible dans une prière plus aiguisée que jamais. La privation des signes sensibles de la grâce de Dieu n’équivaut pas à une privation de Dieu lui-même. Mais tout de même, nous sommes « de chair » et les sacrements nous sont donnés pour nous rejoindre justement jusque dans notre dimension physique et charnelle. L’épreuve est crucifiante. C’est un temps de désert et de vide.

Je le vois surtout comme l’occasion de laisser surgir une foule d’interrogations. Et il y a d‘ailleurs pour l’heure plus de questions que de réponses…

– Pourquoi avons-nous si peur du vide ? Serait-ce que nous avons peur d’une rencontre décisive avec le Christ, dans la nudité de la foi ?

– N’avons-nous pas trop souvent considéré l’eucharistie comme un dû, plutôt que comme un don ? Je pense à ces plus de 100 millions de chrétiens qui, du fait de la persécution ou de l’énormité des distances, ne peuvent communier qu’une ou deux fois par année ! 

– Notre vie chrétienne ne s’est-elle pas trop concentrée sur le « rite » plus que sur la sensibilité à l’égard de ceux qui souffrent et un engagement généreux à leur égard ?

Toutes choses dont il nous faudra parler. Toutes choses, en partie douloureuses, par lesquelles Dieu cherche à se dire à nous de façon nouvelle et particulièrement profonde. Patience donc ! Dans la joie de vous retrouver sains et saints ! Dans cet oasis d’humanité que Dieu désire et prépare.

Coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Photos: Vie de l’Eglise à Genève

La paroisse de Sainte-Clotilde soutient la Pastorale des milieux ouverts

La paroisse Sainte-Clotilde, à la Jonction, a décidé d’apporter son soutien à la Pastorale des milieux ouverts (PMo) de l’Eglise catholique romaine à Genève dans le cadre de la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis le début de l’année.

La PMo travaille avec des hommes et des femmes qui vivent dans la rue ou qui sont dans une situation de précarité. La pandémie n’a fait qu’accentuer la difficulté de leurs conditions d’existence.

Avec l’Eglise protestante de Genève qui a mis des locaux à disposition à la paroisse de Montbrillant, la PMo accueille trois fois par semaine des personnes démunies et leur offre des repas, des vêtements, des articles pour bébés, des aliments à emporter et, surtout, un soutien moral.

Un atelier de fabrication de masques a été ouvert et un potager est cultivé par les bénéficiaires.

La PMo reçoit le soutien de particuliers, de la Chaîne du Bonheur et de la paroisse de Sainte-Clotilde qui s’est mobilisée à 150% dans une opération de collecte de fonds et de produits de toutes sortes en faveur des déshérités. Sandra Golay, la présidente des conseils de paroisse de Sainte-Clotilde, a levé ses troupes et une permanence a été installée à la cure où les paroissiens déposent quotidiennement leurs dons en nature et leurs oboles.

Contact pour les dons :
Paroisse de Montbrillant (Rue Baulacre 16, Inès Calstas, 076 384 74 92) et paroisse Sainte-Clotilde (Avenue de Sainte-Clotilde 14bis, Sandra Golay, 079 559 35 40).

Je ne savais plus quel jour nous vivions…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Pierre-André Ramuz, directeur | Photos: DR, ldd

Coureur émérite et amateur de courses en montagne, Pierre-André Ramuz, 42 ans, de Charrat, est très bien entraîné ! Moralement aussi. Heureusement, car comme enseignant et directeur des Ecoles de l’Arpille, ses nerfs ont été mis à rude épreuve, comme celui de ses collègues. Il raconte…Après le coup de tonnerre du vendredi 13 mars, s’en sont suivis plusieurs jours de forte tempête pour la direction, puis pour les enseignants. Passé ce laps de temps mouvementé, en quelques jours seulement, l’école a su se réinventer et proposer des solutions adaptées au plus grand nombre de familles. Je suis persuadé que nous relèverons ce défi et que nous amènerons nos élèves jusqu’au 19 juin sans perdre ni motivation ni détermination.

Au niveau professionnel (direction d’école), le début de la crise a été un moment très intense à gérer, avec très peu d’heures de sommeil et beaucoup de stress. Je dois avouer que je ne savais plus vraiment quel jour nous vivions. Je ne faisais pas vraiment la distinction entre ce premier week-end de crise et les jours ouvrables qui ont suivi. Au final, je suis vraiment satisfait de ce que nous avons mis en place, avec la collaboration de mon adjoint et des enseignants. D’ailleurs la plupart des familles en sont reconnaissantes, ce qui est touchant et valorisant.

Au niveau des familles, je constate que la plupart ont trouvé des modes de fonctionnement qui permettent d’allier télétravail, école à la maison et tâches ménagères courantes. Malheureusement, pour quelques familles, quelques enfants, cette période est très difficile à vivre. Outre les outils informatiques manquants, nous constatons que la vie dans certains foyers n’est pas aisée.

Personnellement, ce sont les contacts sociaux qui me manquent le plus : avec ma famille au sens large, avec mes amis et mes proches, mes collègues et les élèves. Malgré tout, je m’estime chanceux de pouvoir passer cette période sans tomber malade, sans être strictement confiné et en continuant à pratiquer la course à pied qui est un équilibre vital pour moi.

Pour conclure, je suis conscient qu’au niveau économique et à d’autres niveaux peut-être beaucoup auront perdu durant cette crise. Mais je pense que nous en ressortirons tous grandis ou changés et j’espère que tout un chacun saura en tirer les conclusions nécessaires.

Dans la prière, accueillir d’une autre manière…

Dans nos villes et nos villages l’activité humaine est ralentie en cette période de confinement. Mais qu’en est-il pour les chanoines qui, tout au long de l’année, accueillent les pèlerins, les touristes ou les sportifs dans les hospices ? François Lamon, prieur de l’hospice du Simplon, nous partage ici son quotidien et ses réflexions.
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