Peut-on encore parler de sexe dans l’Eglise aujourd’hui?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Par Frère Michel Fontaine OP

Les évènements auxquels nous pensons tous au sein de l’Eglise catholique, pourraient sans aucun doute, décrédibiliser une parole sur la dimension sexuée de notre condition d’être humain. En effet, comment oser proposer aujourd’hui dans l’Eglise, un discours sur la sexualité, le sexe, l’affectivité, le désir, le plaisir, la relation à l’autre à la fois semblable et différent ? Comment reconnaître la complexité et la beauté de l’acte d’amour pour exprimer le don, l’accueil entre deux êtres et dire « en plus » quelque chose d’essentiel de notre relation à Dieu par son Verbe ?

Et pourtant, depuis les origines, intégrer la sexualité et le sexe dans la réalité du vivant dans toutes ses formes, n’est-ce pas chercher à entrer dans le mystère de la Création « Dieu vit que cela était bon… […] Dieu les bénit… […] Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden… et il y plaça l’humain… » (Gn 1 et Gn 2). Il est intéressant de rappeler que les biblistes rapprochent le mot eden du mot édéna en Gn 18, 12 attribué par l’auteur à Sara, très âgée, à qui on annonce la naissance d’un fils et qui s’exclame « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore jouir (édéna) ? Et mon maître (Abraham) est si vieux ! ». Oui, la jouissance et le désir appartiennent à cette dynamique de la Création et de la présence d’un Dieu qui cherche à nous faire retrouver le chemin du beau, de la joie, du respect, de l’accueil… en un mot de l’amour offert autant à soi-même qu’à l’autre.

Alors n’ayons par peur de revenir à la Source. Rappelons clairement que la foi chrétienne parce que le Verbe s’est fait chair, donc s’est incarné dans une réalité sexuée, identifie positivement cette dimension charnelle bibliquement parlant. 

Nous sommes pleinement dans l’ordre du don qui vient de Dieu et qui va jusqu’à être accompli, comme l’a rappeler notre frère Timothy Radcliffe, ancien Maître de l’Ordre des Dominicains, d’une manière ultime et totale dans les paroles mêmes de la Dernière Cène « Ceci est mon corps, et je vous le donne ».

Le baptistère de Chermignon-d’en-Haut

De Dominique Châtelain et Jean-Stéphane Rey (VS)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le baptistère indique que le baptême est la porte des sacrements.

Le baptistère est traditionnellement le lieu (un bâtiment distinct à l’origine) réservé à la célébration du baptême. L’évolution des pratiques a souvent mené à son remplacement par des cuves baptismales, plus pratiques. Celui de Chermignon-d’en-Haut (VS) nous permet de redécouvrir la richesse du sacrement. 

Conçu pour permettre les baptêmes par immersion, il nous rappelle que le sacrement nous plonge dans la mort avec le Christ pour nous permettre de ressusciter avec lui. Le choix d’un socle sombre symbolise cette noirceur que nous laissons au fond de l’eau. Le cercle de lumière au-dessus signifie cet appel vers la lumière. Saint Paul ne dit-il pas : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez en enfants de lumière » (Eph 5, 8) ?

La base octogonale va dans le même sens : selon les Pères de l’Eglise, le chiffre huit est celui de la Résurrection. En effet, le « premier jour de la semaine », évoqué dans l’Evangile (Jn 20, 1 par exemple) est le huitième jour. C’est le jour qui annonce un nouveau commencement. Mais le jour de la Résurrection est aussi celui où retentit l’appel à annoncer la Bonne Nouvelle. Le baptême est porteur de cet envoi en mission.

Les huit scènes autour du bassin sont des épisodes bibliques dévoilant des aspects du baptême. On retrouve ainsi : l’Arche de Noé (Gn 6-9), l’Exode (le passage de mer en Exode 14) la guérison de Naaman le Syrien (2 R 5), une vision d’Ezéchiel (Ez 47), le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17), l’eau et le sang sortant du côté de Jésus (Jn 19, 34), le baptême de l’Eunuque (Ac 8, 26-40) et la Samaritaine (Jn 4).

Finalement, la disposition du baptistère à proximité du tabernacle nous rappelle que le baptême est la porte des sacrements et qu’il nous conduit à une intimité toujours plus grande avec le Seigneur.

L’ermitage de Longeborgne (VS)

Par Myriam Bettens
Photo: Association des Amis de LongeborgneNiché dans une falaise des gorges de la Borgne, à deux pas de Sion, l’ermitage de Longeborgne semble retiré du monde. Ce haut lieu de pèlerinage mêle beauté pittoresque et piété populaire.

L’ermitage a vu le jour en 1522, confié à l’Ordre des Frères mineurs (les Franciscains). Aujourd’hui, ce sont les Bénédictins qui en assurent la desservance. Eté comme hiver, le Père François Huot, seul résident permanent, accueille les pèlerins venus confier prières et désirs d’enfant à la sainte patronne du lieu, Notre Dame de Compassion. Les nombreuses œuvres en remerciement d’une grâce, ou ex-voto, exposés dans la chapelle attestent d’ailleurs d’une dévotion ininterrompue.

Ces témoins du patrimoine religieux et artistique du Valais, une collection de 185 ex-voto, ont été rénovés entre 1997 et 2000 avec le concours de l’Association des amis de Longeborgne. Une dizaine d’années plus tard, de nombreux autres aménagements ont été entrepris pour le bien-être et la sécurité de l’ermite et des pèlerins, dont la sécurisation des falaises en amont du chemin de croix et de l’ermitage.

Accès possible
1. Depuis la gare de Sion, prendre le bus B5 direction Bramois, Institut et descendre à Bramois, Pont de Bramois (15 minutes). Aller en direction du restaurant Les Pélerins (10 minutes).
2. Depuis l’autoroute A9, prendre la sortie Sion-Est No 27. Continuer sur la route d’Hérens, puis la route de Bramois en direction du chemin du Creux-de-Nax. Laisser la voiture.

La visite

1. Attaquez la montée depuis le restaurant. Le sentier est escarpé. Vous aurez d’un côté un chemin de croix et de l’autre les flots de la rivière la Borgne (10 minutes).

2. Passez le porche d’entrée de l’enceinte de l’ermitage. Depuis le promontoire, on peut admirer la vue sur les gorges de la rivière.

3. Continuez sur le côté gauche du parvis. Les deux chapelles dédiées à Notre Dame de Compassion et saint Antoine de Padoue sont logées dans une grotte naturelle.

4. Admirez les ex-voto admirablement restaurés. Laissez-vous envelopper par la quiétude du lieu.

Mais il est où Dieu?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Dominique Perraudin | Photo: pontifexenimages.com

D’abord, je voudrais dire merci et bravo pour la solidarité et le travail fournis par tous les bénévoles, par tout le personnel hospitalier ainsi que tous ceux qui travaillent dans l’ombre. Il aura fallu qu’une pandémie nous tombe sur la tête pour nous unir face à ce cataclysme!« Mais il est où Dieu ? » – Il me revient à l’esprit un souvenir : lors d’une homélie à Lourdes, où le prédicateur rapportait une remarque qu’il avait lue sur un réseau social : « Mais il est où Dieu ? » Nos médias essaient tant bien que mal de nous informer et de trouver des solutions pour nous rassurer. Ce n’est pas leur métier bien sûr, mais je crois que, sans mettre la vie intérieure ou spirituelle dans la balance de leur réflexion, ils ne trouveront aucune autre réponse que superficielle et n’apporteront aucune consolation ! Notre société essaie, à l’aide des principes qu’elle prône, de résoudre les problèmes qui nous préoccupent tous. Mais sans y inclure le projet de Dieu pour l’humanité, je crois vraiment que c’est peine perdue. Notre société a son échelle des valeurs. L’emploi, les loisirs, la richesse sont le sommet de cette échelle. Société hyper-sécurisée, hyper-hygiénisée, pourtant tout se dérobe sous nos pas. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. L’incertitude gagne nos esprits. On parle d’économie, de chômage. La précarité grandit. Malgré la situation de crise que nous vivons, je remarque pourtant que la solidarité s’est renforcée et que les gens se parlent avec plus de confiance.

Cultiver l’espérance. – Le désespoir nous guette. La vie trépidante que nous menons parvient à troubler, pire à masquer à notre esprit et à notre regard les signes puissants que Dieu place sur notre route. Car oui, Dieu est là… dans les petites choses du quotidien. Il nous aime malgré tout : voilà la vérité ! La prière, la méditation, les beautés de la nature qui nous entourent sont des signes patents de sa présence et de son amour concret pour nous. Mais que regardons-nous ? Rappelons-nous comment la sainte famille qui, à la naissance du Fils de Dieu, a dû s’enfuir en Egypte. Quelles garanties avaient-ils si ce n’est cette seule confiance en la promesse de Dieu ? Vu d’aujourd’hui, tout cela semble si naturel… Et pourtant combien de combats ! Dans un monde désespérant, il nous faut continuer de semer en nous cette vertu essentielle : l’Espérance. Il suffit d’un peu de levain pour faire lever de la farine. Il suffit aussi de peu de foi pour que notre monde puisse changer de regard. Soyons d’humbles serviteurs appliqués à transformer le monde autour de nous à partir des gestes simples de l’Evangile. A l’exemple de la sainte Famille, creusons notre foi pour faire un monde qui espère…

L’homme, la femme, richesses de l’amour de Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Marguerite Bays (FR), juin 2020

Par Vincent Lathion | Photo: Vincent Lathion, Martial Python

L’être humain, perle précieuse de la création
Souvent, nous contemplons avec émerveillement la nature, tant elle est belle, sagement conçue et nous avons bien raison. Le chrétien ne saurait cependant s’arrêter en si bon chemin et sa foi lui permet de pousser plus loin sa réflexion : si le monde est admirable et harmonieux, c’est parce qu’il est créé par Dieu, source de toute bonté et de toute sagesse. En effet, la beauté et la finesse de la réalité ne souffrent aucune comparaison, pas même avec l’œuvre de l’artisan ou de l’artiste le plus habile, car le génie du Créateur surpasse incomparablement le génie de l’homme.

Si cette vue est juste du monde en général, elle l’est bien plus encore de la personne humaine. A ce qui est visible s’ajoute une dimension psychologique et spirituelle, une part de mystère. Ce surplus d’âme pour ainsi dire, confère à l’être humain une dignité et une noblesse unique qui le placent à part dans l’univers matériel. Ainsi, si comme la plupart des autres espèce, l’espèce humaine se divise en deux genres, cette distinction n’est pas seulement chez elle d’ordre biologique voire comportemental, mais d’abord et surtout d’ordre psychologique et spirituel. L’homme et la femme, d’égale dignité, diffèrent donc tant par leur corps, que par leur manière de ressentir et d’appréhender la réalité. Il y a là un fonds commun que partagent toutes les sociétés, mais qui se décline encore de bien des manières selon l’éducation et la culture reçues.

L’homme et la femme dans les Ecritures
Si nous nous penchons à présent sur la tradition judéo-chrétienne, nous remarquons que la Bible s’intéresse d’emblée au rapport de l’homme et de la femme dans le récit riche de symbolisme des premiers chapitres de la Genèse. Que veut-elle nous en dire ?

D’abord, que ni l’homme, ni la femme ne se suffisent à eux-mêmes et que la place qu’ils occupent l’un pour l’autre est irremplaçable. En effet, après avoir affirmé : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » (Gn 2, 18) Dieu présente tous les animaux de la création à l’homme, mais en vain. Ce dernier ne trouve nulle aide qui lui corresponde. Ce n’est qu’en présence de la femme, qu’Adam se sentira comblé. Ce secours de la femme pour l’homme n’est pas d’abord d’ordre pratique, de l’ordre de l’agir, mais il vient remplir un manque existentiel. Pour le dire autrement, l’homme et la femme, séparés l’un de l’autre, éprouvent une solitude et une incomplétude dans leur être même : et ce sont elles que Dieu a précisément voulu leur éviter.

Ces observations mettent en lumière la complémentarité des deux genres. Dans le dessein divin, l’homme se construit en vis-à-vis de la femme et inversement. Voilà pourquoi la femme aide l’homme à devenir homme et réciproquement. Et la promesse de Dieu se rattache précisément à cette relation de complémentarité qui unit l’homme et la femme : leur lien est source de vie, de lui jaillira une descendance.

Mais très vite, nous dit la Genèse, la chute met à mal cette bienheureuse concorde : l’homme et la femme se détournent de Dieu et c’est tout l’ordre que le Seigneur avait établi qui s’en trouve bouleversé. Le rapport de l’homme à la terre, de laquelle il avait été modelé, se mue en peines et douleurs ; le rapport de la femme à l’homme, duquel elle avait été tirée, se transforme en rapport de force et de domination.

Intéressons-nous donc plus avant aux conséquences du refus de Dieu : la Bible nous indique que la relation de l’homme et de la femme s’en est trouvée fragilisée : à l’enrichissement réciproque qu’avait voulu Dieu s’est substituée la volonté de posséder l’autre et de l’asservir, sous les modalités diverses du pouvoir et de la séduction. Comment s’étonner alors que l’homme et la femme que Dieu avait appelés à un don fidèle et exclusif en leur enjoignant de ne former « qu’une seule chaire » peinent dès lors à respecter cet engagement désormais privé de sa sève naturelle ?

La Bible ne manque pas d’exemples pour illustrer ce thème. Ils sont parfois magnifiques et nous dépeignent des personnes aux vertus nobles et héroïques ; ils sont parfois malheureux, dressant un tableau sombre, d’hommes et de femmes dominés par des passions qu’ils ne savent plus maîtriser. Nous pouvons songer entre autres à Joseph en Egypte, qui refuse les avances de la femme de Potiphar et qui est jeté en prison ; aux deux vieillards qui accusent faussement Suzanne de tromperie, parce qu’eux-mêmes brûlent de désir pour elle ; ou encore à David, qui fait tuer Uri pour lui ravir sa femme Bethsabée. Et la liste pourrait encore s’allonger… Chacune de ces histoires, nous replace devant les questions auxquelles n’échappe nul amour : quelle était l’intention de ces personnes ? Ont-ils pris en considération le bien de celui qu’il prétendait aimer ?

La charité, forme de tout amour
Concluons ce survol rapide en rappelant le principe fondamental de tout amour, d’une simplicité toute biblique pour ainsi dire et pourtant si profond : ce qui est au cœur de la droite relation de l’homme et de la femme, ce qui doit la régir, en couple comme en société, c’est la charité, qui est l’amour de Dieu dans le cœur de ses fidèles. C’est un amour qui ordonne les autres amours et qui ne signifie nullement le rejet des passions amoureuses. Tout au contraire, il invite à les purifier et à discerner dans la prière comment les accueillir, comment les diriger pour que, débarrassées de toute appropriation égoïste, elles soient les aides heureuses de l’amour vrai. Ainsi, l’homme ou la femme qui se laisse guider par la charité, obtiendra toujours son propre bien ainsi que celui de la personne aimée et ce, avec le secours de Dieu et grâce à l’amour divin lui-même.

Education: donner le goût de la vérité

Le jeune enfant souvent tenté par l’affabulation, voire le mensonge, doit apprendre petit à petit à dire la vérité. Il a besoin d’adultes attentifs et bienveillants pour l’accompagner.

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere« Mon père, il a trois Tesla », lance Baptiste, 6 ans, à la cantine. Le petit qui grandit a facilement des raisons de mentir : besoin de se valoriser, peur d’être grondé, paresse, jalousie… Pas de panique avant l’âge de raison, autour de 7 ans, il est normal que son imaginaire soit fertile ; il a du mal à distinguer ses rêves de la réalité. Il revient aux parents de le ramener au réel, de l’aider à mûrir pour qu’il réalise les bénéfices de relations basées sur la confiance. 

Le petit enfant teste la crédulité des adultes, si son mensonge n’est pas démasqué, s’il en tire des bénéfices, il le renouvellera. 

La vérité apaise
Un des enjeux de l’éducation chrétienne est de transmettre le goût de la vérité : source de joie, elle libère et apaise. Plus les parents sont transparents, plus les enfants apprennent à l’être. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’exemple est premier. Vigilance donc face à nos pieux « arrangements » ou nos omissions douteuses.

« Je t’ai caché mes mauvaises notes, tu me punis trop fort », lance Charlotte, 10 ans, entre deux sanglots. Sans renoncer à l’exigence, une certaine souplesse parentale aide les jeunes à vivre loin du mensonge. Au contraire, les éducations trop sévères favorisent la dissimulation. Nos enfants peuvent-ils s’exprimer sans être trop fortement rabroués ?

L’expérience de la miséricorde
Impossible d’acquérir ce goût pour la vérité sans faire l’expérience de la miséricorde et du pardon parental. Celui-ci libère, surtout s’il souligne le courage dont l’enfant fait preuve en avouant le vrai. En cas de grosses difficultés, après un temps d’écoute et de discussion, l’adulte peut aussi proposer le sacrement de la réconciliation si lui-même le reçoit. Il ne s’agit pas d’une punition bien sûr, mais d’une aide du Seigneur. « Quelle expérience magnifique pour celui qui peine d’être pardonné et fortifié par Jésus lui-même ! » avoue Marion, maman de deux enfants et catéchiste.

Sexualité, vraiment?

Par Thierry Schelling
Photo: DR

Le pape François a pris le parti de ne pas thématiser directement la sexualité mais de l’évoquer plus discrètement, comme dans Amoris Laetitia.

Il est loin le temps où Paul VI pouvait proclamer l’Eglise « experte en humanité ». Les affaires de pédophilie révèlent tout sauf un comportement adéquat de la part de bien des clercs à l’égard de tant de victimes. Le long pontificat de Jean-Paul II avait pourtant produit une théologie du corps devenue référentielle pour maints théologiens et moralistes catholiques… Et dire qu’il en parlait, les mercredis d’audience à Rome, pendant que Maciel et ces autres monstres abusaient sans vergogne sous couvert d’autoritarisme et par perversité égoïste…

Discrétion
Du coup, le pape François a pris le parti, dès le début de son pontificat, de ne pas thématiser directement la sexualité comme telle, mais – comme dans Amoris Laetitia par exemple – d’évoquer certes les beautés de l’amour hétérosexuel mais aussi les divorcés. Sur la pointe des pieds, pourrait-on dire. D’ailleurs, qui se souvient des initiatives pour les 50 ans d’Humanae Vitae en 2018 ? Discrétion oblige, dirait-on…

En substance, Papa Bergoglio rappelait à la Curie romaine en janvier 2020 que « nous avons besoin […] d’autres paradigmes, qui nous aident à repositionner nos manières de penser et nos attitudes : nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus ! » Et cela vaut aussi pour la doctrine et la discipline catholiques en matière de sexualité.

Espoir
Et, comme il le rappelait à cette même occasion, « [l’Eglise] est appelée à témoigner que, pour Dieu, personne n’est « étranger » ou « exclu ». » Il y a sacrément du pain sur la planche : vis-à-vis de la femme et de la personne LGBTQ+… L’espoir fait vivre…

Coup de balai dans nos églises

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Stéphanie Reumont | Photo: Yann PettenA Muraz, Yann et Bastien sont deux adolescents qui, après avoir terminé leur parcours catéchétique, ont décidé de poursuivre leur engagement auprès de la paroisse. A la suite d’une suggestion de la part du curé Jérôme Hauswirth, ils se lancent […]
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Tirer les leçons et tracer une nouvelle voie…

Depuis 2003, François Thurre est responsable du secrétariat de Martigny des Syndicats chrétiens interprofessionnels du Valais (SCIV) ainsi que de l’agence régionale de la caisse de chômage OCS. Domicilié à Fully, marié et père de deux grands enfants, il œuvre depuis plus de 20 ans pour la défense des travailleurs de notre canton. Il nous partage ici ses impressions face à la crise sanitaire que nous avons traversée ces derniers temps…
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Jeux, jeunes et humour – juin 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4901″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/05/Fete_Dieu. »]

Pourquoi Dieu n’a pas empêché le coronavirus ?

Dieu veut pour nous un monde bon et beau ainsi que notre bonheur. Il n’est pas l’auteur des maux qui nous frappent. Le mal reste une énigme. Jésus n’est pas venu l’expliquer. Sur la croix, il a pris tout le mal sur lui et l’a déjà vaincu. Il nous invite à le combattre à sa suite. Dieu est avec nous dans cette épreuve : il nous donne sa force et son Esprit pour nous aider les uns les autres et en ressortir meilleurs qu’avant. Malgré les pertes et la tristesse, nous sommes assurés de sa victoire sur la mort et la maladie.

Par Pascal Ortelli

Sophie est à l’église avec sa maman, en prière devant le tabernacle. La prière silencieuse d’adoration dure, dure… Sophie n’en finit pas de fixer des yeux la lampe rougeoyante du sanctuaire puis lâche soudain : « Dis, maman, quand est-ce que le feu passe au vert ? »

Par Calixte Dubosson

Le couple et notre société

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Marguerite Bays (FR), juin 2020

Par Vincent Lathion

L’esprit d’une société s’identifie à différents indices, notamment aux grands principes qu’elle pose au fondement de son ordre et à travers la manière dont ses membres les vivent. Or, de cet ensemble transparaît souvent une certaine vision du monde, ainsi qu’une compréhension de l’homme et de la femme bien définie. C’est ce dernier point qui va retenir notre attention dans ce qui suit.

A l’Etat, nous attribuons surtout le rôle de garantir deux droits fondamentaux : la liberté et l’égalité. Ceux-ci sont d’une grande importance et marquent profondément le rapport de l’homme et de la femme dans notre société. Concernant les couples, la liberté et l’égalité des individus assurent la libre contraction des mariages et la reconnaissance des mêmes droits aux deux conjoints. Ces deux principes sont donc bons et portent de beaux fruits.

Néanmoins, la lecture que fait parfois notre société de ces deux principes appelle quelques réserves.

En effet, lorsque la liberté est comprise comme ouverture à tous les possibles – alors qu’en son fond elle est plutôt capacité à choisir le bien – elle peut amener à considérer tout engagement comme de droit révocable. Et ce risque est d’autant plus grand que cet état d’esprit est renforcé par le consumérisme de notre société : dans le secteur des achats et des services notamment, nous sommes habitués à pouvoir revenir à tout moment sur notre décision. Ainsi, le danger demeure d’envisager le mariage et la relation de couple sur le même mode et que les futurs époux soient peu préparés à honorer avec persévérance leur promesse.

De son côté, l’égalité de l’homme et de la femme peut aussi être source de mécompréhension. Certains courants de pensée actuels voudraient la placer exclusivement dans le domaine du faire et de l’agir. Ils conçoivent en quelque sorte l’égalité comme une uniformité. C’est une vision par trop étroite. L’égalité des deux genres se situe aussi au cœur de l’être-homme et de l’être-femme. Ainsi, reconnaître et promouvoir l’égalité, ce n’est pas gommer les différences entre hommes et femmes, mais bien plutôt les mettre en valeur comme ce qui fait leur richesse et leur génie propres.

Le mariage: sous quel regard

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juin-juillet-août 2020

Texte par Danièle Cretton-Faval | Photo: DR

Le mariage… Quelle belle affaire…
Qu’on ne veut plus faire…
Parce que c’est l’enfer…
Voilà, encore une rumeur populaire qui a passablement d’audience !
Réveillons-nous, le père Noël n’existe pas.

En effet, le mythe du prince charmant fait encore trop de ravages. Tant de jeunes commencent leur vie d’adulte en imaginant trouver le bonheur en l’autre « idéalisé » et paré de prodigieuses qualités qui va leur apporter, et en prime, l’âme sœur incomparable.

Le bonheur ne peut s’acheter, ni se donner. Le bonheur est un petit truc qu’on travaille, point après point, au fil d’or, comme une broderie de prix. Là, il faut y mettre un véritable amour, mais un amour gratuit. La grande cause de nos désillusions en amour, c’est que nous attendons tout de l’autre et surtout le retour de ce que l’on a donné. C’est du commerce donnant-donnant. Alors que l’amour gratuit rend libre, et nous grandit. 

 Le bonheur n’existe pas en tant que tel, et ne s’achète pas, il se façonne, silencieusement, au gré des joies, des rires, des pleurs, des échecs, des souffrances, des tragédies, des petits miracles  de patience, de persévérance.
Ainsi, la petite broderie précieuse  fera partie de toi, et c’est à ce moment-là que tu pourras rayonner, transmettre sur l’autre le bonheur construit de tes mains. 

Etre en relation avec l’autre, c’est aussi comprendre que l’on est faillible, des êtres en « apprentissage », un couple en croissance avec un vide intérieur à remplir à DEUX. Et savoir que personne n’est parfait. Et ne pas tout attendre de l’autre comme si l’autre était un magicien. Il y a parfois, des magiciens… mais c’est l’exception (5% à 10%). Chaque jour est un jour nouveau, rien n’est acquis.

Est-on obligé d’accepter la souffrance dans le mariage ? Oui, c’est une aventure à l’image du navigateur qui décide de participer à la traversée d’un océan, et sait à l’avance, qu’il faudra arriver au but final sans sous-estimer : les efforts gigantesques, les tempêtes qui pourront l’engloutir, la mort le frôler, le froid le paralyser et la solitude à gérer. Mais le navigateur ne voit que le but de son idéal et la joie d’y parvenir.

Mais sous le regard de Dieu, l’aventure est possible. Ne nous dit-il pas : « Venez à moi vous qui peinez, et parlez-moi de vos soucis. Votre fardeau sera plus léger car je prends soin de vous. »

L’œuvre de Dieu à travers nous

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Protais (FR), juin 2020

Par Lucienne Broillet-Page | Photo: LBP

Comme une icône en cours d’écriture, le visage de Dieu est à préciser chaque jour.

Nous sortons tranquillement d’une situation de confinement due au coronavirus, et cette période d’incertitude, d’isolement et de souffrance a peut-être insinué en nous des doutes et des questions : pourquoi Dieu permet-il cela ? où est-il alors que tant de personnes souffrent et meurent ? Dieu répond-il à nos prières ? 

Nous sommes comme les disciples de Jésus qui, devant un homme né aveugle, lui posent la question : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? » Nous cherchons une cause, une origine, voire un bouc émissaire. Nous cherchons « en arrière » une responsabilité afin de comprendre pourquoi le malheur frappe. 

Or, devant cette question du péché, Jésus répondit : « Ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui. » (Jean 9, 1-3)

Jésus nous renvoie à nous-mêmes, et nous oblige à regarder « en avant » : le malheur est présent « pour que » l’œuvre de Dieu puisse se manifester. Dieu est présent partout, dans les difficultés comme dans la joie et son œuvre est à découvrir en toute situation.

Nous sommes responsables de faire du malheur qui nous frappe une œuvre de Dieu. Nous pouvons voir alors les traces de Dieu dans tous les actes bons qui sont posés, et réaliser que Dieu s’inscrit partout dans notre histoire.  

Cela ne veut pas dire que la souffrance est niée, mais bien qu’elle est habitée par Jésus qui l’a prise avec lui sur la croix et qui la porte avec nous. Alors que nous avons dû vivre Pâques sans célébrations,  rappelons-nous que Jésus, par amour, a traversé tous nos tourments et qu’ils sont d’ores et déjà vaincus par sa Résurrection. Sachons trouver dans nos peines ce que Dieu veut que nous y trouvions : un surcroît d’amour, de compassion et de joie profonde…

En conclusion, retrouvons l’Evangile, dans lequel Jésus guérit un malade, et « les Juifs persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

Jésus leur déclara : «  Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre.  » » Jn 5, 15-17

Lorsque nous aurons la joie de nous retrouver dans nos églises, souvenons-nous de tous ces gestes d’humanité qui ont magnifié ces derniers mois, et sachons maintenir vivante et active la solidarité qui s’est créée. C’est l’œuvre de Dieu à travers nous !

2020, cette année inédite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Anne-Laure Couchepin-Vouilloz, présidente de la Ville de Martigny
Photo: Olivier Maire, DR

Depuis le début du semi-confinement, nos vies, nos habitudes ont drastiquement changé. Nous avons tous vécu des expériences hors du commun, remettant en question notre mode de vie et nos valeurs. Parfois même les valeurs des uns et des autres s’entrechoquent. Un chemin doit être trouvé pour avancer. Pas si facile quand les contacts sont limités et l’incertitude de la suite présente.Deux mois après l’arrivée du Covid-19 en Suisse, nous entrons aujourd’hui dans la première phase de déconfinement. Bien que les cas positifs diminuent sur le plan national le virus persiste ; les gestes barrières comme se laver les mains régulièrement, respecter les distances et éviter les rassemblements, doivent, si ce n’est pas encore le cas, devenir des habitudes. Protégeons-nous, préservons la population à risque en attendant un vaccin et des médicaments efficaces. 

L’année 2020, c’est certain, fera partie de celles que nous n’oublierons pas. En janvier, les nouvelles venant de Chine ne présagent rien de bon. C’est à la fin de ce mois de février bissextile que la Suisse est officiellement touchée : le premier cas positif au Covid-19 est Tessinois. A cet instant, nous savons déjà que la propagation du virus est très rapide et que Martigny ne fera pas exception. Dans cette situation totalement inédite, notre devoir est d’agir avec rapidité, pragmatisme et de donner des réponses concrètes à la population qui compte sur ses élus en cas de crise. 

Dès le début du mois de mars, nous avons travaillé sans relâche avec les collègues du Conseil municipal pour élaborer les plans sanitaires, sociaux ou économiques. Le Réseau Solidaire Martigny a par exemple rapidement été mis sur pied pour aider la population à risque en proposant de faire les courses ou tout simplement de discuter au téléphone. La Police municipale tient plus que jamais son rôle de police de proximité, de quartier, en rappelant avec bienveillance les nouvelles règles. La Ville de Martigny a aussi trouvé des solutions responsables afin de soutenir les commerces et les entreprises du territoire. Une lettre ouverte à la population, rédigée à la fin du mois dernier, relate ces faits et montre le soutien des autorités municipales.

Dans le même temps, il a fallu protéger le personnel communal. En tout, il s’agit de près de 400 personnes travaillant dans divers services. Pour répondre aux attentes des collaborateurs nous avons constitué, avec les chefs de service, un groupe « gestion de crise ». Ce dernier nous a permis de procéder calmement et méthodiquement aux différentes étapes. Durant six semaines, les employés de l’administration communale ont travaillé en tournus afin de répondre aux urgences et d’honorer les tâches prioritaires. Les jardiniers ont préparé nos rues, pour les jours meilleurs, avec de beaux massifs floraux, à l’image du jardin de l’Ancienne Gendarmerie. Le personnel de l’exploitation, celui de Sinergy se sont réorganisés pour répondre aux besoins des habitants. Tous les corps de métier ont pris leurs dispositions pour se protéger. Nous poursuivrons cette mission jusqu’à la fin de cette crise et nous les remercions profondément des efforts accomplis. 

La population de Martigny se montre solidaire, responsable et pragmatique et je l’en remercie chaleureusement. Car aujourd’hui, il est clair que notre quotidien est encore bouleversé et le sera probablement encore pendant plusieurs mois. Veillons à respecter au mieux les recommandations sanitaires. Veillons surtout les uns sur les autres. 

Dieu ne nous abandonne pas

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juin 2020

Par Alice Jossi-Zamora | Photo: Pixabay

La pandémie due au Covid-19 qui a touché le monde entier marquera durablement nos esprits. Cela a été une épreuve terrible pour ceux qui ont dû se séparer d’un être cher sans un dernier au revoir ; pour ceux qui, impuissants, ont assisté à la souffrance de leur enfant, leur conjoint, leur parent. Angoisse également pour ceux qui, à cause du confinement, ont vu en péril le futur de leur magasin, leur restaurant, leur affaire, fruit de tant de sacrifices.

Comme à chaque fois que des grands malheurs nous accablent, nous sommes tentés de nous demander : où est Dieu ? que fait-il ? ne voit-il pas ce qui se passe ? pourquoi nous abandonne-t-il ?

Dans les religions de l’Antiquité, le rapport des hommes aux dieux se concevait sous la forme d’un contrat : le sage était récompensé pour sa justice et sa fidélité, tandis que le pécheur recevait la punition de ses fautes. Cependant, dès le début du monothéisme, l’homme se met à réfléchir différemment. Que devient notre foi lorsque le malheur frappe l’homme juste ? Lorsque la souffrance atteint l’innocent ?

Le livre de Job essaie d’expliquer ou de justifier l’action ou l’inaction de Dieu dans la destinée humaine.

Job est un homme riche et heureux, craignant Dieu et le servant. Pourtant, il subira la ruine, la maladie et l’angoisse de se sentir abandonné par Dieu. A travers cette légende, c’est toute la problématique inhérente à notre existence terrestre et notre relation à la foi dans les épreuves qui est analysée :

Le caractère aléatoire de notre existence terrestre : celui-là est frappé par la maladie et cet autre épargné, sans aucune logique.

Les inégalités sociales : le confinement est certainement plus vivable dans un grand espace de vie et entouré de sa famille que seuls ou entassés.

Mais le silence de Dieu et l’angoisse de l’incertitude sont les mêmes pour tous. La peur, la souffrance, la maladie et la mort sont indissociables de la vie, mais nous pouvons les transcender par la foi en Dieu, l’espérance et la charité. La réaction de Job est la même que celle du Christ sur la croix et la même que la nôtre dans la détresse :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34)

La réponse est là, devant nos yeux ; elle est dans la beauté de Sa création, comme Il le montre à Job. Elle est sur la croix, avec son Fils donné pour nous sauver. Elle est dans cette chambre d’hôpital, dans le lit du malade et dans la compassion des soignants. Et elle est aussi parmi nous, lorsque nous sommes capables de nous entraider et de nous aimer. Non, Il ne nous a pas abandonnés, au contraire, Il nous porte dans ses bras et nous soutient.

Quand le vide devient une promesse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), juin 2020

Par Agnès Thuégaz © célébrer.ch

En ce mois de juin où nous sortons progressivement d’un confinement qui fut lourd pour beaucoup et le reste pour les personnes à risque, nous vous proposons de partager une partie de la prédication de la pasteure Agnès Thuégaz lors du culte du dimanche de Pâques à l’église Saint-François à Lausanne, diffusé sur Espace 2. Vous pouvez télécharger la prédication dans son intégralité sur célébrer.ch.Voilà, nous y sommes. C’est la même histoire chaque année. Le coup du tombeau vide… pour vous, c’est peut-être la cinquantième fois, la dixième fois ou la première fois. Ça fait plus de 2000 ans que ça dure ! Circulez, il n’y a rien à voir !

Le matin de Pâques, la pierre est roulée, le tombeau est vide. Tu parles d’une nouvelle ! Le vide, l’absence, le silence. Rien, sinon des bandelettes posées là et un linge roulé à part.

C’est un peu mince en ce 12 avril 2020 et d’autant plus dans cette situation incroyable de pandémie. Qu’est-ce qu’on va faire de cela dans la réalité de notre quotidien, au cœur de l’incertitude, de l’angoisse et des difficultés, ici et maintenant ? Parce que oui, nous avons d’autres préoccupations : il y a ce virus qui bouleverse nos journées, qui fait planer une menace sur notre santé, notre économie, notre liberté de mouvement, notre désir de nous rencontrer. […]

Ensemble, devant ce tombeau vide, on fait quoi ? Comment est-ce que nous pouvons vivre ce temps de culte avec une force nouvelle, inédite ? Comment la rencontre avec des témoins des premiers jours comme des témoins d’aujourd’hui peut-elle renouveler notre être intérieur en profondeur et nous donner un élan pour faire face à la réalité de notre vie dans ce monde ? 

Il y a en moi, en toi, quelque chose de Marie de Magdala, quelque chose de Pierre, de Paul. C’est l’histoire d’une vie, une histoire d’amour entre Dieu et nous. Il y a une chose que cette halte au tombeau nous rappelle. Une promesse folle, une espérance pour tous les êtres humains de partout et de tous les temps.

Il y a en toi, en moi, en nous, quelque chose de l’autre disciple, celui qu’on appelle Bien-aimé. Celui qui n’a pas de nom, parce que l’invitation, le rendez-vous, c’est qu’aujourd’hui, tu puisses être à sa place. Il a couru si vite ! Pourquoi cette hâte ? 

Un trésor
Malgré les événements tragiques des derniers jours, il garde en lui un trésor que rien ni personne ne peut lui ravir. Il se sait aimé. Il n’est plus sûr de rien, sinon d’une chose : Dieu l’aime infiniment et gratuitement, tel qu’il est. Sa tendresse l’a rejoint au plus intime de son cœur. Il entre, il voit. Il croit. Ce vide, cette absence devient pour lui une évidence. Jésus est vivant, autrement. Il l’attend ailleurs. 

La réponse du Père à l’absurde de la violence et de la mort est la victoire de l’amour comme dynamique de Vie. Ce matin, comme cet autre matin, le Vivant est là. Le ressuscité nous précède. Dans sa patience, il nous attend. Nous ne sommes pas seuls. 

Ce vide, cet espace est la promesse d’une relation d’amour renouvelée, un entre-deux pour la circulation de la vie, un appel d’air qui ouvre un possible, un horizon, un temps qui permet de reprendre son souffle avant de poursuivre la route. Ce vide est une invitation. Il nous concerne aujourd’hui, il me concerne, il te concerne.

Entends son appel : viens, vois et crois !

Message de votre curé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juin 2020

Photo: Mariella Heinzmann

Ces dernières semaines nos vies ont passablement été chamboulées. Entre confinement, distanciation sociale, éloignement avec nos aînés et nos malades, télétravail et fermeture des écoles, il a fallu s’adapter et se réinventer.  Il en est de même pour la vie de notre paroisse : toutes nos messes ont été annulées, ainsi que les rencontres de catéchisme et toutes les réunions et séances liées à la pastorale. Nous n’avons pas pu célébrer les festivités de Pâques et les mariages, baptêmes, communions et confirmations ont dû être reportés. Les obsèques ont été célébrées dans la stricte intimité et beaucoup de personnes ont souffert de ne pas avoir pu dire un dernier au revoir à un des leurs…

Toutefois, cette situation a aussi permis à beaucoup de parents de retrouver la joie d’avoir plus de temps pour leurs enfants, de se retrouver finalement en famille et d’apprécier le quotidien. Quant à nos aînés, le confinement et la distance avec leurs enfants et petits-enfants les a obligés à se mettre à jour avec les outils informatiques leurs permettant de rester en contact avec leurs familles par écrans interposés.

En attendant la levée progressive des mesures décidées par le Conseil fédéral, l’Assemblée générale de notre paroisse qui était prévue le jeudi 4 juin 2020, sera déplacée à cet automne 2020. La nouvelle date vous sera communiquée en temps voulu.

Dans l’attente de jours meilleurs, pour se retrouver enfin tous ensemble et partager la Bonne Nouvelle, prenez bien soin de vous et de vos familles.

Fraternellement,
votre curé Vincent 

Envahie par sa famille!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Stéphanie Fracheboud | Photo: Famille Fracheboud 

La vie de maman au foyer. Ah le foyer, mon foyer; il était mon royaume durant les heures scolaires! Et voilà que le temps après lequel je courais devient long. Ce foyer dans lequel j’ai choisi de rester il y a plus de 14 ans devient étriqué et empreint d’une certaine lourdeur… Je me sens envahie par ma propre famille.Et pourtant, il y a bien des raisons de se réjouir. On vit plus « à la cool » ! Je ne dis plus à maintes reprises : « Dépêche-toi tu vas être en retard ! » Bien que ralentie, la vie n’est pas sur pause. Le job de maman continue, comme avant. Par contre je suis libérée des échéances, des horaires. Mais ces horaires étaient un peu des garde-fous. Je trouve que c’est plus compliqué de s’organiser sans les rituels de l’école et les allers-retours du papa pour son travail.

L’école se poursuit. Au début, j’étais inquiète mais tout va bien. Ça fonctionne… et même très bien ; mes filles ont gagné en indépendance et le travail des enseignants est fantastique. Tous les repas se déroulent en famille. Je dois avouer que le robot du cuisine n’a jamais autant carburé et nous ne sommes pas innocents à la pénurie de farine tant nous avons fait de pâtisseries. 

On découvre la joie des jeux de société, la sortie pour les courses devient presque une aventure tant elle nous sort de ce confinement. Cette parenthèse nous apporte surtout des moments privilégiés en famille. Je suis maman de deux ados et il leur manque les amis et l’école. L’autre, les autres sont essentiels pour bien grandir. Je me réjouis de revoir la belle communauté de Martigny.

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