Fatima

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Propos recueillis par Jean-Christophe Crettenand auprès de Lia Reuse | Photos: Lia Reuse

Un chapelet géant sur l’esplanade du sanctuaire pour prier le rosaire à Marie.

Dis-moi Lia, Fatima, qu’est-ce que ça représente pour toi ?
Fatima, c’est un monde particulier, c’est difficile à décrire très précisément… Je dirai que c’est : « le ciel sur la terre ». Quand je me rends au sanctuaire de Notre-Dame-du-Rosaire et en particulier à la chapelle des apparitions, je ressens une paix toute particulière.

Evidemment, lorsqu’il y a vraiment beaucoup de monde, c’est plus difficile de se recueillir tellement il y a de bruit. J’ai l’impression, dans ces moments-là, qu’il y a, de manière générale, moins de respect. J’essaie alors d’aller me cacher dans l’une ou l’autre petite chapelle située au-dessous de l’esplanade afin de pouvoir retrouver le calme et prier plus sereinement.  

Est-ce que tu y vas systématiquement ? A chaque fois que tu te rends au Portugal
Oui, ça nous tient à cœur d’y passer. On ne programme pas à l’avance ; nous nous y rendons dès que l’on en sent l’envie ou le besoin.

Lorsqu’il y a moins de monde, le ressenti de quelque chose de très particulier me semble encore plus fort. A Fatima, en observant autour de moi, je suis rassurée sur la force de la foi, sur sa ferveur.

J’ai rencontré trois papes à Fatima : Jean-Paul II, Benoît XVI et le pape François. Celui qui m’a le plus touchée c’est clairement Jean-Paul II.

Cette rencontre toute particulière a eu lieu le 13 mai 1981, jour de la fête de Notre Dame de Fatima, date anniversaire de la première apparition aux petits bergers qui a eu lieu le 13 mai 1917. Le pape Jean-Paul II venait alors pour la première fois à Fatima, une année jour pour jour après l’attentat dont il avait été victime sur la place Saint-Pierre, lors de l’audience publique du mercredi. 

J’avais alors tout juste 15 ans. Il y avait énormément de monde venu ce jour-là au sanctuaire et aux alentours de la chapelle des apparitions où la balle qui a grièvement blessé Jean-Paul II a été, à sa demande, enchâssée dans la couronne de la statue de Notre Dame de Fatima.

Après les cérémonies, comme mon bus tardait à arriver, je suis retournée à la chapelle des apparitions, nous étions 10 personnes tout au plus ; la configuration idéale pour un vrai recueillement. Le pape Jean-Paul II est alors arrivé, tout simplement au milieu de nous et s’est mis à prier avec nous, comme n’importe quel autre croyant. Avant de repartir, il nous a remerciés pour ces prières ; il y avait dans ses yeux quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs et que je ne suis pas près d’oublier.

Il y a quelques années, tu as « marché » jusqu’à Fatima. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça avait de particulier ?
C’est une expérience très différente des pèlerinages ou visites que j’effectue habituellement. En marchant, on sent la fatigue, on passe par des moments difficiles, puis des moments où l’on ne pense même plus à la douleur physique. Près de l’arrivée, au moment où l’on a aperçu la pointe de la basilique, l’émotion a été telle que même les hommes du groupe se sont mis à pleurer.

Pour ma part, je n’avais fait aucune promesse ou demande particulière à la Vierge par laquelle je me serai engagée à faire cette marche. Comme mon papa l’avait faite à l’époque, je m’étais dit qu’un jour je la ferai et l’occasion s’est présentée via la demande de mon voisin Antonio qui avait entrepris de la faire avec sa belle-sœur.

Avant et durant la marche, je n’étais vraiment pas certaine d’arriver au bout. Nous avons parcouru une cinquantaine de kilomètres par jour (environ 170 km au total) et je suis passée par de durs moments de doute. Cependant, l’écoute des expériences de vie des autres marcheurs, les prières partagées, cette expérience commune ont fait qu’à l’arrivée c’était clair pour moi : « Je le referai. »

Le sacerdoce baptismal

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Par Emmanuel Rey 

Être prêtre, prophète et roi, pour un baptisé, qu’est-ce que cela signifie ? Essayons de comprendre ce qu’est le sacerdoce baptismal et comment nous pouvons l’exercer.[thb_image image= »4896″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/04/Le_sacerdoce_baptismal.pdf||| »]

Le pèlerinage: la réponse à un voyage intérieur

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2020 Par le Père Jean Richoz | Photo: Marianne BersetÇa apporte quoi de faire des pèlerinages ? Voilà la question que nous avons posée au Père Jean, qui a effectué des dizaines de pèlerinages dès son jeune âge. Voici sa réponse.Le pèlerinage n’est pas une […]
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Apparitions et miracles

Reconnus par l’Eglise ou non, les sites liés aux apparitions attirent les pèlerins et occupent une place importante dans la piété populaire. Décryptage de ce phénomène à travers les yeux du chanoine Paul Mettan, qui en est un habitué.

Par Nicolas Maury
Photos: Jean-Claude Gadmer, Marcel Maury, Nicolas Maury, Nicolette Bruchez, DR
Chanoine régulier de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, Paul Mettan est aussi accompagnateur et aumônier lors de pèlerinages. Il n’est pas rare de le croiser aussi bien à San Giovanni Rotondo qu’à Medjugorje, qui attirent chaque année plus de 5 millions de fidèles. S’il a rencontré le Padre Pio il y a 64 ans et va sur ses terres depuis 19 ans, il est allé « au moins 12 fois » à Medjugorge, où apparaîtrait la Vierge, et où, sans affirmer le caractère surnaturel du lieu, l’Eglise catholique autorise depuis peu l’organisation de pèlerinages diocésains et paroissiaux.

Le site de Medjugorje voit défiler des millions de fidèles.

Paul Mettan, l’impression que les gens ne vont plus forcément à la messe mais se rendent plus volontiers sur les sites d’apparition est-elle vraie ou fausse ?
Les gens que j’accompagne sont des pratiquants qui, à 80%, participent à la messe du dimanche en paroisse. Mais c’est ma petite expérience personnelle. A Lourdes, c’est peut-être un peu différent. Ce que j’entends surtout, ce sont les éloges faits sur les messes qui y sont célébrées, sous-entendant qu’« on ne vit pas ça dans notre village… ».

Quelle est la motivation à se rendre sur des lieux liés à des apparitions ou à des miracles ?
L’homme et la femme sont ainsi faits qu’ils se déplacent si quelque chose les attire. 

Pourquoi se déplace-t-on ? Pour voir quelque chose sortant du quotidien : un spectacle, un exploit sportif, un match de foot particulier…

Dans le sujet qui nous intéresse, je dirai qu’il y a une aspiration humaine naturelle à connaître Dieu, à dépasser le quotidien et à tendre vers le bonheur. 

Le Padre Pio n’est plus là, mais sa présence est perceptible à San Giovanni Rotondo.

Ne peut-on pas le faire à la messe le dimanche ?
Les gens que j’accompagne ont déjà fait une démarche, ils sont sortis de leur train-train. Et ils sont accompagnés par certains qui désirent connaître autre chose. Certains cherchent un but à leur vie, d’autres veulent être consolés ou requinqués. Alors bien sûr, on peut prier chez soi, dans sa chambre, dans son église. Mais on est vite distrait et on ne le fait plus guère. L’extraordinaire est attractif. Le Padre Pio n’est plus là et la Vierge ne nous apparaît pas à nous. Mais leur présence est perceptible et nous prions. C’est une question de foi.

Mes pèlerins me disent que la prière est au centre du pèlerinage. Je l’ai vécu à Lourdes où j’ai été comme « touriste ». Et puis il y a la réconciliation: à Medjugorje, il y a 40 confessionnaux. Il y a quelques années, il n’y en avait que 20… 

Est-il plus facile de se confesser loin de chez soi ?
La confession est l’un des buts du pèlerinage. Se réconcilier avec Dieu, le monde, les gens. Se réconcilier est une façon d’instaurer la paix dans le monde.
Certains se confessent parce qu’ils ne trouvent pas de confesseurs chez eux… Et n’oublions pas que l’aveu de ses fautes est une démarche qui n’est pas facile pour tous. Le Padre Pio demandait qu’on se confesse toutes les semaines. Et il en avait, des fidèles! 

La piété est-elle différente à Medjugorje, à San Giovanni Rotondo ou ici ?
Les gens sont plus à l’aise pour y montrer leur dévotion. Tous sont pris dans un mouvement de foule. Parfois, ici, on n’ose pas montrer qu’on croit. Une des raisons d’aller là-bas est que notre foi peut s’exprimer sans crainte, sans pudeur. On ne se gêne pas. Combien, ici, croient mais ne sont pas expansifs ? Depuis le temps que je célèbre, je vois ici qu’on reste au fond de l’église. Dans un pèlerinage, on se presse pour être devant…

Est-ce important pour vous que le site soit reconnu ?
Sur 200 apparitions de la sainte Vierge, dans le monde, une quinzaine sont reconnues au même titre que Lourdes ou Fatima. Certes, certains pinaillent par rapport à cette terminologie. Le pape François n’a pas reconnu Medjugorje comme Lourdes, mais il dit pourtant que les évêques peuvent y aller en paix avec leurs ouailles. Que voulez-vous de plus ? Une plaque comme à Notre-Dame de Laus près de Gap ? Il y a 400 ans, ce site d’apparitions était un but de pèlerinage où se rendaient des foules, évêques en tête, sans être reconnu. Il y a un peu moins de 20 ans s’est déroulée une grande cérémonie avec un cardinal ou deux, des archevêques, et une plaque a été gravée dans le marbre disant que c’était reconnu. Ça a changé quoi ? Rien du tout. En fait, c’était déjà reconnu par la pratique diocésaine.

Ce qu’on remarque, c’est que la Vierge apparaît dans des endroits inconnus et à des enfants, qui sont encore ouverts à l’extraordinaire et ne viennent pas avec leurs raisonnements sceptiques d’adultes.

Pourquoi y vont-ils ? Des habitués des pèlerinages témoignent

Quelles sont les motivations des Romands qui se rendent régulièrement sur les sites d’apparition ? Quand on lui pose la question, Luc Maillard – sexagénaire habitant Bulle qui a participé à quinze pèlerinages à Lourdes et quatre à Medjugorje – répond : « Je vais confier ma vie et celle de mes proches à la Vierge, lui demander d’intercéder auprès de son Fils afin que tout se passe bien pour nous et bien sûr lui dire merci pour toutes les grâces que l’on reçoit. » 

Axelle Duay s’est quant à elle rendue à Fatima, à Lourdes, à Medjugorje et en Italie, « à Rome, dans la ville natale du Padre Pio et aussi dans le village où repose saint Rita, la sainte préférée de maman ». Son but ? « Je cherche à renforcer ma foi et entrer en communication avec la très sainte Vierge. Dieu est constamment en notre présence, mais je trouve cela plus mystérieux de trouver ce que je recherche dans des endroits eux aussi mystérieux, comme Lourdes. Voir tous les miracles qui sont inscrits sur les murs, c’est impressionnant ! » Fervent pratiquant, lecteur et auxiliaire de communion à la paroisse de Bulle, Luc Maillard ajoute : « Le temps est trop court le dimanche. En pèlerinage, on en a plus pour oublier toutes les vicissitudes de ce bas monde. Je suis plus détendu et plus recueilli pour prier la sainte Vierge et suivre les célébrations. » 

Habituée de Medjugorje, la Valaisanne Nicolette Bruchez résume le sentiment général : « Un pèlerinage permet de partager une semaine de prière dans la paix. C’est une autre ambiance, une autre ferveur, que je ne peux pas expliquer. Il faut la vivre. »

Ces propos, l’organisatrice pour le diocèse de Sion du pèlerinage de printemps à Lourdes, Véronique Denis, les reprend presque mot pour mot :  « On dit souvent que Lourdes ne s’explique pas, cela se vit. On y est tous pèlerins, frères, sœurs, quelles que soient nos origines, situations personnelles ou professionnelles. Nous sommes tous égaux, en prière à la Grotte de Massabielle ou lors des célébrations vécues dans la joie, la ferveur et la simplicité. Nous expérimentons l’Eglise, le Peuple de Dieu en marche vers le Royaume. Nous sommes tous concernés, la grâce de Lourdes comble à profusion les cœurs de ceux et celles qui viennent et reviennent chaque année. »

Christ est ressuscité, Christ est vraiment ressuscité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2020

Par l’Abbé Thierry Fouet | Photo: DR

Chères paroissiennes, chers paroissiens, merci de vos nombreux messages de gratitude et d’encouragements pour notre Newsletter. Je suis heureux de pouvoir vous adresser ce message de Pâques. Vous dire combien vous me manquez, combien nos célébrations communautaires me manquent, je suppose qu’il en est de même pour vous. 

Chers amis, il y a bien eu une Semaine sainte, je vous l’assure : ne voyez-vous pas le personnel soignant transpirer sang et eau comme à Gethsémani pour vaincre la maladie avec force mais aussi inquiétudes : il faut tenir bon !

Ne voyez-vous pas le chemin de croix des scientifiques remonter le calvaire de la pandémie pour trouver ensemble un traitement adéquat. 

Ne voyez-vous pas Jésus passer dans nos rues cette année, alors que tant de Simon de Cyrène s’engagent bénévolement afin d’apporter nourriture et médicaments aux plus vulnérables et les soulager ainsi à porter leur croix.

Ne souffrent-elles pas, impuissantes, comme les disciples sans le Christ, toutes ces familles confinées à la maison, mais qui redécouvrent peut-être ce qu’est une vie en famille…

C’est criant : le drame de la Passion n’a sans doute jamais été aussi réel, proche et authentique. La Résurrection du même coup est plus que jamais en ce jour, présente, réelle.

Après nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans distinction de culture ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. C’est cela l’humanité.

Après ce que nous aurons vécu de si douloureux et intense à la fois, nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance
géographique. Nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps. Ce lien vie-mort-vie nous l’appellerons Dieu. 

Après ? Ce sera différent mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Consentir à toutes ces transformations en nous. Car il n’y a pas de Résurrection sans Passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve c’est le mot Résurrection. 

Au nom de toute l’équipe pastorale, avec une pensée émue à l’abbé Marc Passera, nous vous souhaitons un lumineux temps pascal et de belles fêtes de Pentecôtes. Joie au cœur. A bientôt.

Mariophanie

Par Thierry Schelling
Photo: Jean-Claude Gadmer
« La foi trouve ses racines dans les Evangiles, dans la Révélation et dans la Tradition mais jamais dans les apparitions », expliquait François sur la chaîne italienne TV2000 en décembre 2018. Et se faisant l’écho du bon cardinal Etchegaray – ancien archevêque de Marseille et chantre des missions diplomatiques difficiles du Saint-Siège –, il est bon de se redire que « les apparitions ne sont ni un article de la foi ni une obligation d’y croire en conscience ».

Qu’à cela ne tienne : Medjugorje, Lourdes, Fátima, Guadalupe, et – la seule autre Eglise à reconnaître le phénomène – les apparitions en Egypte reconnues par le patriarcat copte, voient affluer les pèlerins tout au long de l’année. Et à écouter non seulement les fidèles mais également les prêtres et évêques accompagnateurs, il s’y fait beaucoup de bien…

Marie, porte du ciel
Ces mariophanies sont utiles si elles portent au Christ, encore et toujours, comme le rappellent les papes pétris de dévotion mariale, Jean-Paul II en tête. D’ailleurs, dans l’iconographie byzantine, l’icône de la Vierge portant sur ses genoux Jésus – originellement copiant celle d’Isis portant Horus dans la religion égyptienne 1 – est clairement appelée Hodigitria, « qui montre le chemin », et compte parmi les représentations mariales les plus répandues.

Vox populi, vox Dei ?
Comment l’Eglise institutionnelle procède-t-elle pour se prononcer ? A la suite du phénomène des voyants, une équipe d’experts est mise en place : théologiens, mais aussi psychiatres, médecins, historiens, sociologues. C’est l’évêque du lieu qui chapeaute officiellement l’enquête par délégation. Si complexe, le dossier est porté à la Congrégation de la doctrine de la foi, à Rome. Le temps avançant, il sera décidé l’une ou l’autre forme d’acceptance : reconnaissance de l’apparition comme vraie ou autorisation de la dévotion des fidèles, l’organisation de pèlerinages, des articles en vente en rapport avec l’apparition, etc. Vox populi, vox Dei ? Pas toujours donc…

1 Voir les travaux de C. Uehlinger et J. Eggler : http://www.religionswissenschaft.uzh.ch/
idd/index.php

En librairie – mai 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Bernadette et Lourdes, l’enquête…
Yvon Bertorello et Alban Guillemois

New York 2019, une jeune Américaine découvre le récit d’une guérison extraordinaire qui a eu lieu à Lourdes, en France. Troublée par le récit, elle décide d’enquêter pour comprendre. A Lourdes, elle fait la connaissance de l’abbé John Clarke, un jeune prêtre américain de passage, et lui demande de lui conter cette fabuleuse histoire qui débute sous Charlemagne et qui, avec le récit d’une jeune fille pauvre qui prétend avoir vu la Vierge Marie, va faire de Lourdes une capitale religieuse internationale, dont l’aventure continue aujourd’hui… 

Artège

Acheter pour 22.20 CHFLes larmes du Soleil Levant
Marie-Renée Noire

Il est une étrange statue de Marie au sein de cette jeune communauté religieuse d’Akita, au Japon. Réalisée en 1963 par un sculpteur bouddhiste réputé, elle porte les traits d’une jeune Japonaise. Sœur Agnès, l’une des religieuses du monastère, perçoit durant l’adoration de forts éblouissements venant du tabernacle. Par trois fois, des paroles lui sont dites « par une belle dame ». Par la suite des larmes coulent des yeux en amande de Marie, compatissante à notre monde secoué par tant de violences et de multiples souffrances. Depuis, les pèlerins affluent du monde entier, dans ce sanctuaire reconnu par l’Eglise catholique comme l’un des seize lieux d’apparition mariale.

Nouvelle Cité

Acheter pour 21.20 CHFLa lumière de Marie
Amélie Leconte

Depuis toujours la Vierge Marie veille sur ses en-fants. Ainsi elle a choisi d’apparaître dans divers lieux du monde pour transmettre l’amour et la parole de son fils, son message de miséricorde et de paix. En France, elle est apparue dans douze lieux, devenus de nos jours des lieux de pèlerinage à la gloire de son nom. Cette bande dessinée nous les présente et nous fait découvrir d’autres lieux d’apparition que Lourdes, La Salette ou Pontmain.

Editions du Signe

Acheter pour 28.80 CHFMarie Immaculée
Jean-Claude Michel

« Choisie pour être la Mère du Fils de Dieu, Marie fut préparée depuis toujours par l’amour du Père pour être l’Arche de l’Alliance entre Dieu et les hommes. » Cette citation du pape François a inspiré l’auteur de ce livre. Derrière les méditations qu’il nous présente se cache l’expérience inattendue d’une rencontre avec la Vierge Marie et la découverte de sa beauté. D’origine protestante, Jean-Claude Michel nous livre ici les fruits de son cheminement, explorant les différents aspects du mystère de l’Immaculée Conception qui est l’« annonce de notre beauté à venir ».

Editions des Béatitudes

Acheter pour 10.70 CHF

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Le vécu de Jacinte, jeune Broyarde, qu’un miracle a guérie de la maladie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), mai-juin 2020 Propos recueillis par Marianne Berset | Photo : LDDJacinte Jomini, une jeune Broyarde en fauteuil roulant, nous explique comment sa vie a changé après des messes de guérison avec le Père Olivier Bagnoud. Qu’avez-vous envie de nous communiquer de votre enfance et votre adolescence […]
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Voir pour suivre: Bartimée (Marc 10, 46-52)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
C’est le dernier miracle avant l’entrée à Jérusalem (qui débute, par exemple, en Marc 11) dans les trois Evangiles synoptiques. Seul Marc nomme le mendiant aveugle de Jéricho Bartimée, c’est-à-dire fils de Timée (du grec timè, estime). Celui-ci crie sa foi, quand il apprend le passage de Jésus : « Fils de David, toi Dieu qui sauve (selon l’étymologie du nom Jésus), aie pitié de moi ! » Sa conviction est telle que la foule qui essaie de le rabrouer ne parvient pas à le faire taire. D’obstacle, la multitude devient servante, puisque sur l’ordre du Maître, elle fait venir Bartimée. Et quelle parole elle prononce alors : « Aie confiance, lève-toi, il t’appelle ! » Arrive alors le plus incroyable : l’aveugle bondit, rejette son manteau et fonce vers Jésus, sans aide – en tout cas, le texte n’en mentionne pas.

Foi et relation avec le Christ
Toute guérison dans les Evangiles s’inscrit sur fond de foi et de relation avec le Christ. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? », demande-t-il à l’aveugle de manière tout aussi surprenante. C’est que le Fils de Dieu veut susciter en l’homme son désir le plus secret. « Va, ta foi t’a sauvé », lui dit-il, d’une parole qui en même temps lui redonne la vue, une parole efficace qui réalise ce qu’elle signifie.

Signes du Royaume
Les miracles évangéliques se présentent comme des signes du Royaume qui vient et qui en même temps est déjà là. Ils anticipent le jour où, dans le sein de Dieu, tous les yeux obstrués s’ouvriront, où toutes les larmes seront essuyées. Ils présupposent et suscitent la foi : que nous puissions voir pour croire. Car c’est l’adhésion à Jésus-Christ qui sauve et qui permet de le suivre, ainsi que le fait Bartimée, jusqu’à sa Passion et à sa Résurrection.

Le plus grand miracle aujour­d’hui ? Quand des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes s’éclairent mutuellement, lisent ensemble la Parole, échangent et transmettent, se laissent toucher par le Fils de Dieu et prennent leur croix à sa suite. Jusqu’à la splendeur de Pâques.

Comment sera l’Eglise d’après?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2020

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal | Photo: DR

Nous vivons des semaines inouïes, complètement inédites. Des semaines à la maison où nous avons dû réorganiser notre travail et vivre à un autre rythme, bien différemment. Expérience douloureuse ou pacifiante, stressante ou libératrice… Comment avez-vous vécu ces semaines de confinement ? Nous ne savons pas encore quand et comment nous sortirons de cette épreuve, mais il se pourrait bien que nous en sortions différents, et que la vie d’après ne soit pas tout à fait la même que celle d’avant.

En Eglise aussi, nous avons dû apprendre à vivre notre vie de chrétiens sans nous rassembler, à être créatifs, inventer de nouvelles manières de nous rendre proches les uns des autres et d’être solidaires. Ce qui a été mis en place dans nos paroisses pour aider les personnes âgées, rejoindre les personnes seules, créer du lien, etc. Ne faudrait-il pas le poursuivre et même l’intensifier après la pandémie ? Nous avons dû vivre avec beaucoup moins de messes, en nous unissant à la messe quotidienne de notre pape François ou de nos évêques, peut-être même à la messe hebdomadaire célébrée dans la chapelle du Vicariat. Faudra-t-il, alors que le nombre de prêtres va continuer de diminuer, reprendre toutes les messes comme avant ? Nous avons trouvé de nouveaux moyens pour donner la catéchèse, suivre des formations, nous réunir plus efficacement en évitant de longs déplacements, etc. Que sera-t-il bon de garder ?

Oui, comment sera l’Eglise d’après ? Comment est-ce que vous l’imaginez ? Je vous invite à en parler, entre vous, dans vos groupes paroissiaux, avec vos agents pastoraux. Et nous serions heureux d’avoir des retours 1 : partagez-nous comment vous avez vécu ces semaines si particulières, et comment vous imaginez, et même comment vous rêvez, l’Eglise d’après le coronavirus.

Oui, c’est maintenant, avant de reprendre de vieilles habitudes, qu’il nous faut construire l’Eglise d’après ! 

1 A vicariat@cath-ge.ch  ou par courrier (rue des Granges 13,  1204 Genève), mention « Eglise d’après ».

Marie, aujourd’hui, Marie dans nos vies…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Par Françoise Besson | Photos: cath.ch, DR

Marie, humble figure de l’évangile, mère de Jésus, reine du ciel… Marie de tous les contrastes ! Qui est-elle pour vous ? Voilà la question que j’ai eu envie de poser à quelques personnes de nos paroisses protestante et catholique : Elvira Tochet, Patricia et Léonard Muller et Sandrine Volluz se sont prêtés au jeu. Merci à eux pour leur partage et leur confiance…

Elvira : Marie, une figure familière et universelle à la fois.

Elvira Tochet.

J’ai grandi dans une famille protestante assez stricte en Suisse alémanique. Chez nous, Marie n’était jamais vraiment mentionnée, on savait que c’était la maman de Jésus mais elle était comme entre parenthèses… Mon père venait d’une famille de souche catholique. Certains de ses frères et sœurs étaient catholiques. L’un d’eux, Augusto avait épousé une femme qui s’appelait Maria. Toute petite, quand j’ai commencé à entendre parler de Marie, je me suis dit : « Voilà, ça c’est Marie ! » Ma tante Maria avait un visage tellement doux, elle était si gentille, je me souviens qu’elle avait des cheveux noirs qu’elle coiffait en un gros chignon… Avec sa voix douce et toute sa gentillesse, pour moi, c’était Marie ! Je me souviens qu’un jour mes cousins parlaient qu’ils avaient prié Marie, et j’ai posé la question : « Mais tu parles de tante Maria ? » Ils m’ont dit : « Mais non !… » Et ils ont tellement ri ! Ma cousine Adelina qui a passé 80 ans s’en souvient encore…

Aujourd’hui, si je pense à Marie dans les récits de l’évangile, c’est vraiment dans les deux moments de la naissance et de la mort de Jésus, Marie de la Nativité et Marie au pied de la croix. 

Ce qui me frappe aussi, c’est que, dans les représentations de Marie, il n’y a pas de racisme, car elle est représentée en noire et aussi en asiatique. Pour moi, c’est quelque chose de rassurant : Marie est là pour tout le monde. Elle est universelle…Je me souviens particulièrement d’une figure de Marie asiatique à Hanoï… Pour les personnes qui se sont converties, c’est important de pouvoir s’identifier !

Pour moi, Marie a un visage humain, familier, celui de ma tante Maria et un visage universel, pour tous les hommes sans distinctions… Marie, elle a des traits qui nous ressemblent…

Patricia et Léonard : Marie, la mère qui nous permet de grandir.

Patricia et Léonard Muller.

Patricia : Pour moi, depuis toute petite, Marie a eu une place très importante dans ma vie, c’est la figure de la maman, celle qui nous permet de grandir, de nous construire… Dans mon enfance, une dame rencontrée au catéchisme a joué aussi un rôle capital, cette personne était en chaise roulante et elle m’a vraiment donné cette force de croire que, quoi qu’il arrive dans la vie, il y aura toujours quelqu’un pour nous aider à avancer… Aujourd’hui, je vois Marie comme la mère de tous les hommes, celle qui a été choisie pour être la mère de Jésus. J’ai chez moi une petite statue de Marie qui m’a été offerte par une amie il y a de nombreuses années… Marie a gardé une place importante, c’est une femme qui a donné la vie…

Léonard : J’ai grandi dans une famille athée et c’est très tard, en rencontrant mon épouse, que je suis venu à la foi. C’est grâce à cette force qui nous entoure, quel que soit le nom qu’on lui donne, que j’ai puisé l’énergie nécessaire pour vivre… Je ressens intérieurement cette force, je suis reconnaissant d’être vivant et de pouvoir transmettre aux autres ce que j’ai reçu, je le fais par la musique qui nous réunit les uns les autres. La figure de Marie nous rappelle la question de l’égalité… Pour ma part, je n’ai jamais fait de différence entre la femme et l’homme, quel que soit leur rôle. Nous sommes dans des temps de prise de conscience par rapport à l’équité, à cette égalité entre hommes et femmes. Cette question est très présente aujourd’hui et elle est importante…

Sandrine : Le oui, c’est ce qui caractérise Marie

Sandrine Volluz.

J’ai vécu onze mois à Madagascar, en 2014-2015, dans la communauté des sœurs de saint-Maurice. Ce que j’ai envie de partager, au sujet de Marie, c’est quelque chose de cette expérience, parce que c’est le moment de ma vie où Marie a eu le plus d’importance, un temps où j’ai eu envie de suivre son exemple, avec toutes mes fragilités et mes limites. Pour moi, ce qui caractérise le plus Marie, c’est ce OUI qu’elle offre comme réponse à l’appel de Dieu, cet appel si mystérieux dont elle ne comprend pas tout.

Partir pour Madagascar, c’était aussi dire « oui », naïvement mais de tout cœur à ce chemin de service que me montrait Marie. Sur ce chemin, j’ai eu besoin d’aide à de nombreuses reprises et c’est Marie que j’ai priée dans ces moments-là. Sœur Aurélie, ma première amie à Madagascar, m’a appris à le faire dans sa langue. C’étaient mes premiers mots malgaches et aujourd’hui encore, quand je prie Marie, je le fais en malgache.

Ce qui me touche le plus dans la figure de Marie c’est sa simplicité. Marie a eu la simplicité de se mettre au service de la vie, en tant que maman, et au service de Dieu. Elle se sait appelée, elle ne sait pas encore à quoi, mais elle dit oui…
Il y a des années, j’ai reçu, au Foyer Dents-du-Midi de Bex, une prière qui m’est devenue familière. Je vous partage cette version du « Je vous salue Marie » écrite par le Père Clément Renirkens :

Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et Jésus ton enfant est béni.
Sainte Marie,
mère de Dieu et notre mère,
soutiens notre espérance et notre prière
la nuit, le jour, maintenant et toujours.
Amen.

Donner un sens aux actes liturgiques

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2020

Par Olivier Cazelles et Françoise de Courten | Photo: Frédéric Charles, Olivier Cazelles

Formation des animateurs

Invités par l’Equipe pastorale, le 19 février, nous étions plus d’une vingtaine, animateurs, organistes, responsables en catéchèse et prêtres, à participer à une rencontre consacrée à l’animation liturgique sur notre Unité pastorale à la buvette de la Colombière. Elle était animée par l’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur.L’abbé Dunand a présenté un projet d’animation pour le Carême 2020 en lien avec l’année des bénévoles et pour l’ensemble des communautés afin qu’il y ait une certaine cohérence sur l’Unité pastorale (UP). Il a souligné l’importance d’une procession pour entrer dans l’église au début de la messe : derrière la croix, les enfants de chœur, les lecteurs, quelques bénévoles et l’officiant s’avancent jusqu’à l’autel.

Cette procession est un geste fort qui met en évidence l’engagement des paroissiens dans la vie de nos communautés au service de l’Eglise. La croix est le symbole de notre passage vers la résurrection du Christ. Elle restera en évidence à côté de l’autel pendant toute la célébration.

Après l’homélie, il est proposé un temps de silence (ne pas craindre le silence !), puis on chante « Baptisés en Jésus, nous croyons en lui, nous vivons de sa vie de ressuscité, proclamons notre foi » avec un couplet en lien avec les textes de chaque dimanche de Carême.

Cette liturgie doit nous parler, et elle sera affinée en communauté.

Des rites qui ont du sens
Comme l’a affirmé l’abbé Dunand, à la messe nous célébrons un mystère dans lequel nous entrons. La liturgie de la messe est un chemin vers le Christ, vers la vie éternelle. Il y a un mouvement, un rythme, on se laisse porter en profondeur par le mystère qui est célébré.

En réponse aux questions pertinentes des participants, le curé modérateur a repris chaque élément de la messe. Il a fait remarquer que ce rite est très codifié, très structuré, mais qu’à l’intérieur de ce cadre, nous disposons d’une grande liberté.

Il  a rappelé la dignité et la beauté de la liturgie, un patrimoine à préserver. La cérémonie doit porter à la prière et nous devons toujours avoir en vue la qualité et la beauté à travers les gestes posés. La rencontre nous a ressourcés et a nourri notre réflexion.

Quelques points qui ont retenu notre attention

Préparation : la préparation des célébrations avec le célébrant est essentielle afin qu’il puisse être au diapason de ce qui a été choisi par les communautés.

Procession : l’assemblée se lève non pour accueillir le prêtre, mais le Christ.

Salutation : « Le Seigneur soit avec vous. » Si le célébrant le dit tête baissée, ça n’a pas de sens. Il s’adresse à l’assemblée. On entre dans le mystère à travers le prêtre, l’animateur, l’organiste, le lecteur.

Kyrie : c’est un acte d’humilité et de reconnaissance pour le pardon reçu. Je reconnais, Seigneur, ton amour, ta miséricorde.

Gloria : maintenant que nous sommes pardonnés, nous  louons Dieu. C’est une prière de pure louange.

Lecture de l’évangile : l’alléluia accompagne la procession du prêtre jusqu’à l’ambon. « Ecoute ! » : obéir à la Parole. Renoncer à soi-même pour suivre le Christ. Ecouter pour grandir.

Psaume : beauté et importance des psaumes qui sont des prières très anciennes et d’une grande profondeur remises en valeur par Vatican II. Le psaume est en quelque sorte une réponse du peuple de Dieu à sa Parole. Nous pouvons le lire ou le chanter.

Silence : il convient de respecter un temps de silence après l’homélie et l’offertoire et après l’élévation pour permettre aux fidèles de contempler le mystère.

Offertoire : on offre le pain et le vin, fruits du travail des hommes. Les paniers de la quête sont l’offrande de la communauté : on les dépose au pied de l’autel.

L’anamnèse peut être chantée par le prêtre ou le diacre ; l’assemblée répond. Ce doit être un dialogue.

Doxologie : « Par lui, avec lui et en lui » fait partie de l’élévation. C’est un moment très fort : on proclame le Christ maintenant. Les paroissiens disent leur accord, amen, avec force.

Annonces orales : elles doivent être courtes et mentionner ce qui manque au feuillet dominical. Il faut laisser se terminer le rite de la communion avant.

L’ambon étant le lieu de la proclamation de la Parole et de l’homélie, il faudrait trouver un autre lieu pour les annonces orales.

Le temps des miracles?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), mai-juin 2020

Texte et photo par Tarcisio Ferrari

Ce dernier voyage veut être différent, prendre le temps d’une escapade d’un week-end non loin de chez nous, en Suisse. Il se présente comme inespéré, parce qu’il a été réalisé juste quelques jours avant la pandémie que nous vivons tous à présent. Traverser la Suisse par les routes de campagne nous fait découvrir notre territoire et ses magnifiques paysages, nous recentrer sur notre propre réalité ; pas besoin de prendre l’avion ou parcourir des milliers de kilomètres. Je veux voir « l’Essentiel », me tourner vers notre passé et son histoire et réfléchir au futur.

Après la Gruyère et Berne, on bifurque vers l’Emmental et sa splendide campagne où les imposantes fermes dominent les vertes prairies. Ici, tout semble idyllique. Mais n’oublions pas le labeur, la peine et le temps consacrés, n’oublions pas non plus la difficulté et la rudesse de la vie paysanne.

On poursuit par l’Entlebuch ; ici la campagne est moins riche et je pense que la vie y est plus difficile. Nous arrivons à la périphérie de Lucerne, à Emmenbrücke, où un entrecroisement presque inextricable de routes, d’autoroutes, de ponts et de voies ferrées nous amène à la réalité brutale d’aujourd’hui. Le calme s’achève.

On continue par Rotkreuz et sa moderne zone industrielle vers Schwyz, pour atteindre enfin la paisible et étroite vallée du Muotathal. La première vraie étape est la découverte de Schwyz qui, grâce à ses musées, nous fait revivre l’histoire, un peu oubliée, de l’origine de la Suisse à partir du XIIIe siècle, de la création de la Confédération par les trois premiers cantons et de son développement par l’agrégation d’autres cantons. Une visite bien idyllique dans sa présentation. Dans la réalité, en lisant un peu les livres d’histoire, on découvre combien de luttes externes à la Confédération ou entre les cantons ont attaqué l’esprit de paix et d’unité du pacte de 1291. Non loin de Schwyz, le détour par l’Abbaye d’Einsiedeln s’impose.

L’abbaye bénédictine d’Einsiedeln
Sa fondation remonte au moine ermite Meinrad qui, venant du monastère de Reichenau, vécut dans ce lieu jusqu’à sa mort en 861. Le nom Einsiedler en allemand signifie d’ailleurs « ermite ». La première pierre fut posée en 934 et l’abbaye bénédictine consacrée en 938. Après plusieurs incendies, la construction d’un immense monastère baroque débute en 1704. La chapelle Notre-Dame, de marbre noir, conservée à l’intérieur de l’abbatiale, est l’endroit où saint Meinrad bâtit son premier ermitage. Elle est célèbre, car elle conserve une sculpture en bois de poirier de la Vierge noire. Elle a miraculeusement échappé à de nombreux incendies, tandis que sa célèbre couleur noire est due à la restauration de 1803. Einsiedeln est aujourd’hui un lieu très prisé où se rendent pèlerins et touristes du monde entier. La richesse de la bibliothèque est le fidèle reflet de la vie intellectuelle de l’abbaye : 1200 manuscrits, 1100 incunables, 230000 volumes imprimés du XVIe au XXe siècle. 

Le miracle espéré
La visite à l’abbaye d’Einsiedeln, réalisée dans une période encore très calme, non submergée par les pèlerins et les touristes, mais brusquement abrégée par la pandémie, me fait réfléchir. 

Nous vivons actuellement une période très particulière ; des pays entiers sont à l’arrêt. Les gens se retrouvent confinés, chez eux ou, pour les moins chanceux, dans un établissement hospitalier, éloignés de leurs proches. Tout tourne au ralenti. Par la force des choses, on se recentre sur l’essentiel et on voit se développer une solidarité magnifique ; dans les hôpitaux, des miracles sont réalisés. La situation dans le monde entier et dans certains pays est dramatique, mais comment sera le futur à la reprise de la vie dite « normale » ?

Cette période servira-t-elle vraiment à une grande réflexion ? De grandes décisions seront-elles prises par les gouvernements, les politiciens et par chacun d’entre nous ? Serons-nous capables de définir l’essentiel ? Penser d’abord aux autres, à ses proches, au respect de la nature, aux défis climatiques, travailler avec engagement dans une ambiance saine, consommer de manière raisonnée et raisonnable. Continuera-t-on à aider nos proches, dans un élan de solidarité, la crise passée ? Abandonnera-t-on le superflu, les produits miracles et bon marché ? La liste de ces interrogations peut, bien sûr, s’allonger. Mon espérance, c’est que le temps des miracles est vraiment venu ; mais sommes-nous prêts à nous y engager ?

Miracle!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), mai 2020

Texte par Michel Abbet | Photo: DR

Définition du miracle : fait extraordinaire où l’on croit reconnaître une intervention divine. 

Qui n’a pas espéré un jour de sa vie un miracle ! Pour retrouver la santé, pour se sortir d’une situation difficile, pour raviver un amour défaillant, pour la guérison d’un proche ou la résolution d’un problème relationnel ou financier ! L’existence est en effet jalonnée d’épreuves de toutes sortes, qui bien souvent mettent à mal la capacité à gérer le quotidien ! Quelle aubaine de pouvoir alors être débarrassé de ses « misères » d’un coup de « baguette magique » et de pouvoir reprendre son train-train habituel ! 

Mais la définition même du miracle met en lumière tout le scepticisme qui entoure ce mot ! Le terme « … où l’on croit reconnaître… » explicite bien la retenue, pour ne pas dire plus, de l’humain face à un phénomène qui le dépasse. Sans trop l’admettre, on se méfie un peu du miracle…

L’Eglise, prudemment, les recense au compte-gouttes et, de son propre aveu, ne retient que les cas indiscutables, « ne prêtant pas le flanc à la critique des rationalistes ». Certainement un signe de sagesse, tant peuvent arriver de tous côtés de supposées guérisons qui ne résistent pas à une analyse approfondie.

Et pourtant ! Durant sa vie publique, Jésus n’a pas été avare de miracles, changeant l’eau en vin, multipliant les pains, faisant ressusciter Lazare et le fils de la veuve de Naïm, guérissant lépreux, aveugles, malades de toutes sortes ! Avec une constante et un but toujours identique : tourner les cœurs vers Dieu ! Si cela n’a pas suffi à changer les cœurs de ceux qui voulaient sa perte, ces faits extraordinaires ont non seulement modifié la vie « physique » des bénéficiaires, mais aussi transformé leur vie spirituelle ! 

Plus près de nous, des témoignages bouleversants de personnes « miraculées » devraient nous interpeller. Marthe Robin qui a vécu 50 ans sans être nourrie autrement que par l’eucharistie, André Levet qui rencontre Dieu dans sa cellule, Bernadette Moriau, la dernière miraculée reconnue de Lourdes, ces personnes et tant d’autres nous disent l’Amour immense de Dieu. En ces temps très incertains, nous avons plus que jamais besoin de cet Amour !

De notre côté, nous pouvons pratiquer en y mettant plus ou moins d’assiduité, nous pouvons prier, un peu ou beaucoup, nous pouvons croire tout en gardant quelque distance, histoire de laisser une place à notre scepticisme… Mais quand survient l’expérience de la Rencontre avec Dieu, le vrai miracle alors se produit. Mon Dieu, si ça nous arrivait, accepterions-nous d’être ainsi transformés ? 

Pourquoi aller à Lourdes ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Texte et photo par Véronique Denis

La grotte et les cierges à la Grotte de Lourdes.

Lourdes est un lieu de grâces, porteur en lui-même de quelque chose d’inouï qui se vit : c’est la grâce de Lourdes tout simplement. Mais pourquoi les pèlerins sont-ils si nombreux à y aller depuis 1858 ? Voici quelques éléments pour nourrir notre réflexion.

L’exemple de Bernadette, qui collectionnait toutes les pauvretés 

physique (elle était de santé fragile, souvent malade)

matérielle (au temps des Apparitions, la famille vivait au cachot, dans l’ancienne prison désaffectée)

intellectuelle (Bernadette n’a pas suivi l’école : elle était chez une nourrice à Bartrès) 

spirituelle (à 12 ans, Bernadette n’avait pas encore fait sa première communion, car elle n’a pas pu suivre le catéchisme)

parle encore aujourd’hui et rejoint la vie de nombreuses personnes qui se rendent à Lourdes. 

Les signes qu’on voit à Lourdes et les gestes accomplis par l’immense chaîne des pèlerins interpellent et permettent à chacun de vivre une expérience de foi :

la lumière : les innombrables cierges offerts par les pèlerins et qui brûlent toute l’année 

le rocher de la Grotte sur lequel les pèlerins s’appuient et rendent la roche lisse

l’eau de la source devant laquelle chacun s’arrête et se rappelle son propre baptême

les processions qui rassemblent chaque jour l’ensemble des pèlerins présents sur le Sanctuaire 

la simplicité du message : durant les 18 Apparitions, entre le 11 février 1858 et le 18 juillet 1858, Marie a adressé 7 paroles à Bernadette. Ces 7 paroles sont un retour à l’Evangile, invitant à la prière – la pénitence – la conversion – venir en procession, aller boire à la source et s’y laver et le nom de la Vierge : Je suis l’Immaculée Conception. 

La présence des personnes malades ou en situation de handicap frappe dès l’entrée dans le Sanctuaire, ainsi que l’immense chaîne de solidarité et d’engagement bénévoles des hospitalières et hospitaliers au service des plus petits et des plus faibles. 

Le thème annuel proposé par les responsables du Sanctuaire évite la routine et propose un renouvellement dans la façon de vivre et d’animer les célébrations. 

Marie, Notre Dame de Lourdes, notre maman à tous,
toi la première en chemin, l’étoile du matin, prends-nous par la main.
Entraîne-nous sur les chemins de la confiance, de la joie, de la paix, de l’espérance et de l’amour. Avec toi, Notre Dame de Lourdes, nous sommes sûrs d’être sur le bon chemin !

Jeux, jeunes et humour – mai 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4814″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/04/JEUX_SPECFR_MAI2020202. »]

L’Esprit Saint, ça sert à quoi ?

Après la Résurrection, Jésus apparaît encore physiquement à ses disciples jusqu’à l’Ascension où il remonte au Ciel. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut plus se relier à lui. A la Pentecôte, il envoie l’Esprit Saint qui est un peu comme notre wifi spirituel. Il permet en tout temps de nous connecter à Dieu. Les images du souffle qui guide, du feu qui purifie, de l’eau qui donne vie et de la colombe, signe de paix, caractérisent l’action de l’Esprit Saint dans la Bible.

Par Pascal Ortelli

Une grand-maman qui garde Camille parce que ses parents sont à l’hôpital pour l’accouchement de leur deuxième enfant, vient toute heureuse annoncer la nouvelle à la petite fille de 5 ans : « Cette nuit, un ange t’a apporté un petit frère ! Veux-tu que nous allions le voir ? – Nan ! dit Camille, Ze veux voir l’anze. »

Par Calixte Dubosson

Le témoignage de Marie-Jeanne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), mai – mi-juin 2020

Texte par Marie-Jeanne Luisier | Photo: Robert Zuber

Mon premier pèlerinage a eu lieu pour mes 20 ans en 1963 et mon deuxième en 1975 et depuis les années 1982 à part deux exceptions je me rends toutes les années à Lourdes.

Lourdes c’est loin, un voyage de 12h-13h en car. Voyage plein de rencontres, d’amitié, de partage, de chants et de prière avec tout cela le voyage passe vite.

Dans l’animation, je dis aux pèlerins : « Aller à Lourdes rencontrer Marie, c’est une grâce ! »

Chacun et chacune vient avec ses joies, ses peines, ses soucis. Eh bien, allons à la grotte déposer tout cela dans les bras de Marie et de Jésus, car là où il y a Marie, il y a Jésus.

Pourquoi Lourdes ? Parce que c’est à Lourdes que je vais faire le plein de grâce, de force, d’énergie pour l’année qui suit. Marie et Jésus me donnent le courage, la persévérance et l’amour pour continuer à avancer dans ma vie de famille, de foi et aussi dans ma vie en paroisse.

A Lourdes, je vais aussi dire MERCI pour tous les cadeaux et les bienfaits reçus durant ma vie. A Lourdes, j’ai trouvé la guérison et la paix du cœur, car Marie m’a fait comprendre combien son fils Jésus m’aime telle que je suis.

Les lieux que je préfère à Lourdes sont la grotte surtout le soir dans le calme et la plénitude, et aussi la chapelle du Saint Sacrement où je suis cœur à cœur avec Jésus. Il y a aussi tous les autres lieux du sanctuaire où nous vivons tous ensemble les célébrations. La messe à la grotte avec les malades, le sacrement du pardon, sans oublier la messe internationale à laquelle les pèlerins du monde entier participent. C’est là que je ressens le plus la foi en Eglise une et universelle.

Lourdes c’est un lieu de pèlerinage, un lieu saint visité par des millions de pèlerins de toute origine. 

Lourdes est pour moi le pèlerinage de l’Espérance où le mystère de la foi me fait comprendre que je dois vivre le message de paix et d’amour de Dieu. 

Lourdes c’est aussi le mystère de l’Immaculée Conception, le mystère de la source d’eau vive, le mystère de la guérison, guérison du cœur et parfois du corps. Oui vraiment pour moi Lourdes c’est l’ESPéRANCE.

Pour moi Lourdes c’est aussi l’amitié, la rencontre annuelle avec les malades qui souvent sont plus joyeux et heureux que nous les valides. Les malades nous disent combien Marie les comble de grâces et de bonheur. Lourdes sans les malades ne serait pas Lourdes !

Si une personne me dit : j’ai envie d’aller à Lourdes mais j’hésite, je doute, je me questionne, j’ai peur. Alors je lui réponds pleine de joie et d’enthousiasme : vas-y, fonce, car là-bas MARIE t’attend et avec elle au pied de la grotte, tu trouveras les réponses à la plupart de tes questions et de tes doutes. MERCI Notre Dame de Lourdes !

Les jeunes, la foi… et le coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Texte et photo par Paul Salles

Avec la crise du coronavirus, la vie n’est plus tout à fait la même : tout le monde à la maison, commerces et écoles fermés. Même les églises sont vides et les messes publiques sont annulées. Nous avons rencontré (virtuellement) quelques jeunes pour savoir comment ils ont vécu cette expérience, et quel retentissement elle a eu sur leur vie familiale et chrétienne.Jeanne, 16 ans, nous a rapporté avoir eu un peu peur. Lors des premiers jours de restrictions, elle a ressenti de l’incompréhension et de l’étonnement. Son monde environnant semblait s’écrouler face à une menace difficile à identifier. Petit à petit, un nouveau rythme s’est installé à la maison, tout le monde s’est adapté et une nouvelle vie a commencé, même si cela n’est pas toujours facile. « C’était difficile, car tout d’un coup, on ne pouvait plus sortir de la maison, rencontrer ses amis, et faire ce que l’on voulait ! J’ai découvert qu’on ne peut pas vivre chacun pour soi, mais ensemble, c’est-à-dire faire attention à l’autre, prendre sa part dans les tâches familiales (ménage, cuisine, lessive…) pour que tout ne repose pas sur les parents. On a aussi dû apprendre à se demander pardon parce qu’il y a eu de nombreuses tensions. Mais maintenant, c’est bien! Je peux dire que j’ai appris à mieux connaître les membres de ma famille à travers ce confinement. »

Pâques sur le canapé
Quant à la vie de prière, tous les jeunes témoignent de la difficulté à la vivre de manière virtuelle. « J’étais très déçue de ne pas pouvoir vivre les liturgies de la Semaine sainte, parce que ce sont celles que je préfère » témoigne Céline, 20 ans. « J’ai pu suivre un peu quelques célébrations sur internet ou à la TV, mais c’est nettement moins participatif, difficile de se concentrer sur ce qui se passe. Pâques sur le canapé ce n’est pas l’idéal ! »

« Regarder la messe à la télé, ce n’est vraiment pas facile », poursuit Jeanne. « On nous a beaucoup parlé de communion spirituelle, mais c’est super dur ! Il me manque l’ambiance, le cadre, le fait de se rassembler avec d’autres personnes (même si c’était souvent des personnes âgées). Même le trajet pour me rendre à l’église me manque : je me rends compte qu’il me permettait de me préparer à l’eucharistie. »

Vivre connecté
Mais heureusement, ils ont aussi découvert que la vie de prière ne se réduisait pas à la messe dominicale. Avoir moins d’espace pour vivre leur a donné plus de temps à vivre et donc aussi un certain rythme : la prière le soir en famille, souvent suivie de longs temps de discussion, ou encore ces temps de prières connectés. En effet, une multitude d’offres de prières en ligne a vu le jour sur différents réseaux sociaux : groupes WhatsApp, témoignages ou enseignements sur YouTube, chapelets ou discussions en vidéoconférence. Grégoire, 20 ans, témoigne avoir passé beaucoup de temps connecté pour vivre sa foi durant cette Semaine sainte : « Je me réjouis qu’il y ait eu plein de propositions pour vivre sa foi sur les réseaux. Il y a des choses qui ne m’ont pas convenu, et d’autres qui m’ont beaucoup plu. J’ai rencontré des réalités d’Église que je n’aurais jamais connues sans ce confinement. »

Enfin, comme tous les jeunes, ils ont pu compter sur les innombrables messages et appels téléphoniques qu’ils ont faits « pour garder le lien, prendre des nouvelles, entretenir les relations et se soutenir », témoigne Jeanne.

Vu de Rome

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mai-juin 2020

Par Didier Grandjean, discernant au séminaire diocésain | Photo: DR

En suivant les cérémonies pontificales ces derniers jours, j’ai éprouvé un pincement au cœur. En effet, comment ne pas me remémorer la place Saint-Pierre noire de monde, la basilique pleine à craquer ? Cependant, il faut reconnaître que le Saint-Père et ses collaborateurs n’ont pas compté leurs efforts pour que ces jours saints soient solennisés et que les fidèles puissent les vivre intensément malgré la situation actuelle.

Mon expérience à la Garde suisse pontificale a duré huit ans, de 2011 à 2019. J’ai vécu des moments historiques tels que la renonciation de Benoît XVI, le conclave et l’élection de François en 2013 ou encore l’Année sainte de la miséricorde. D’innombrables rencontres et discussions avec les deux papes m’ont permis de tisser avec eux des liens que je n’aurais jamais cru possibles. La camaraderie entre gardes, la dolce vita italienne et les contacts avec des gens de tous horizons sont d’autres aspects uniques de la Garde.

Je me réjouis donc grandement de ce qu’un jeune de notre unité pastorale, Matthieu Hüging, ait intégré récemment ce corps militaire. Je lui ai demandé ses premières impressions que je vous livre. Je lui souhaite beaucoup de bonheur dans sa nouvelle mission !

Pourquoi ai-je décidé d’entrer dans la Garde suisse pontificale ?
J’ai rejoint la Garde suisse pontificale (GSP), parce que je voulais représenter l’Église catholique, défendre le pape et servir Dieu. Mais aussi pour pouvoir revivre l’esprit de camaraderie comme je l’avais fait lors de mon service militaire. La vie en communauté m’avait plu, avec la différence qu’à l’armée on était là parce que c’était un devoir alors qu’à la GSP c’est de notre volonté. Dans la Garde suisse se trouve la combinaison que je cherchais.

Même si le service de deux ans paraît long, le regret de ne pas avoir saisi la chance aurait était plus grand que d’y être allé.

Comment avez-vous vécu les premiers jours ?
Au début c’était stressant parce que c’était un changement de vie et d’entourage, mais ce qui me rassurait c’était de savoir que je n’étais pas le seul dans cette situation. Nous étions une grande école de recrue, tous prêts à continuer ce chemin, et très vite nous avons créé de nouvelles amitiés. 

L’école de recrue n’était pas difficile physiquement, mais plutôt au niveau des informations. Nous avons reçu une quantité de données à apprendre et surtout à ne pas oublier ! En tout cas, je peux dire que j’ai eu un début de service très agréable.

La seule chose que je n’avais pas prévue lors de mon arrivée était qu’un virus nous envahisse. Je ne peux plus aller visiter la magnifique ville de Rome, mais au moins on a le jardin du Vatican.

Avez-vous rencontré le pape ?
Oui, pendant mon service, j’ai pu lui serrer la main. J’étais excité et très heureux.

Calée sur le rythme des saisons avec passion…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), mai 2020

Propos recueillis par Pascal Tornay | Photo: Domaine G. Besse

Montons sur le coteau… rencontrer Sarah Besse! Ingénieure en viticulture et œnologue, épouse et mère de deux enfants, Sarah est responsable de la vigne et de la communication du Domaine familial à Martigny-Combe. Une affaire de famille mue par la passion: une passion qui passe par une reconversion… dont elle nous dévoile quelques aspects.Vous allez prochainement reprendre le Domaine familial. Est-ce par vocation ? Quels sont vos défis ?
C’est avant tout par passion que je travaille sur le Domaine familial depuis 2013. J’ai commencé par gérer le secteur des vignes, pour apporter du beau raisin à la cave. Puis, dès 2016, je me suis entièrement occupée de la vinification des vins du Domaine, tout en cherchant des solutions encore plus durables pour le travail de la vigne. Le domaine passe en reconversion biologique cette année et le défi est de maintenir l’exploitation familiale dans la qualité et la durée. 

Où s’enracinent vos affinités avec la terre et le vin ?
Depuis toute petite, j’ai toujours aimé la nature. Une observation et un émerveillement qui font partie de mon ADN. Je pense que ce sont mes parents qui m’ont transmis cet amour pour la nature, le patrimoine et nos vignes. 

Qu’est-ce qui vous fascine le plus dans cet univers viti-vinicole ?
Chaque millésime est différent, c’est ce qui fait que mon métier n’est pas ennuyeux. Certes, je me cale sur des saisons bien rythmées, mais l’année viticole est à chaque fois différente. Je dois savoir m’adapter, prendre les bonnes décisions, être à l’écoute de la nature. Puis, vient le temps des vendanges. Je goûte le raisin, puis le moût et le vin. Tout évolue chaque jour, et je les déguste pour les guider au mieux dans leur évolution. C’est un métier de passion, qui respecte la nature, le patrimoine, les traditions et qui laisse exprimer mes connaissances et mon intuition.

On entend dire que si l’on ne traite pas régulièrement la vigne, on ne récolte rien. Entre contraintes économiques et respect de la terre, comment envisagez-vous le défi écologique dans votre travail ?
Une vigne dite européenne, c’est-à-dire, des raisins traditionnels que l’on trouve chez nous, doit être traitée contre les maladies cryptogamiques, tels que le mildiou et l’oïdium. Sans quoi, effectivement, la récolte serait nulle. Des recherches sont en cours afin de limiter le soufre et le cuivre utilisés pour ces traitements. En effet, il serait possible de protéger les vignes à l’aide d’huiles essentielles ou d’algues.

De notre côté, soucieux de toujours préserver la nature, le Domaine familial a évolué au fil des années : 

• Mes parents ont rejoint la production intégrée, dans le début des années 1980.

• Ils ont refait des murs de vigne dès leurs débuts, puis uniquement en pierres sèches depuis 2001.

• Les premières vignes enherbées du Domaine datent de 1998.

• Au fil des années, les surfaces de vignes avec de l’herbe se sont développées, pour finalement ne plus utiliser d’herbicide sur tout le domaine dès 2019. 

• Les premiers essais de traitements bio datent de 2008. Les surfaces ont constamment augmenté au fil des années. Ainsi, l’intégralité du Domaine est traitée en bio depuis 2017.

A la suite de ces diverses expériences, nous avons décidé de nous inscrire à la production biologique dès 2020. La procédure comporte deux ans de reconversion, avec le label bio reconversion. Puis dès 2022, nous serons labellisés bio suisse. Je certifie la totalité du vignoble, mais je ne me suis pas encore décidée pour les vins. Je verrai encore si, dans la pratique, je peux le faire ou si, à cause du morcellement des parcelles, ça sera compliqué.

Au cœur de la vie sociale, le vin est tout à la fois un liquide dangereux et qui réjouit le cœur des gens. Comment vous situez-vous ?
Je pense que le vin doit être un moment de partage et de convivialité. Il doit rester une boisson de plaisir. J’en bois avec mes amis, et plutôt en fin de semaine. 

Pour les catholiques spécialement, le vin qui, consacré est le Sang du Seigneur, revêt une importance capitale comme vous le savez. Comment vivez-vous, vous-mêmes, la dimension spirituelle de la terre et du vin ?
Personnellement, je ne suis pas croyante. Mais je crois en la beauté de la nature et de notre patrimoine. Il me semble essentiel de respecter ce que nous ont légué nos ancêtres. Ce respect de la terre et de mon métier est en quelque sorte ma doctrine…

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