Créer de la joie grâce aux animaux!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Par Chantal Salamin et famille Zappellaz | Photo: famille Zappellaz

Connaissez-vous l’Arche des Crétillons? et la famille Zappellaz? Alain et Emilie, ainsi que leurs 4 enfants, Théo (12 ans), Emma (10 ans), Méline (8 ans) et Maël (5 ans)… et leurs nombreux animaux vous accueillent depuis 2007 sur les hauteurs de Chalais pour déguster un verre ou un repas, observer, nourrir et caresser les animaux qui font la joie de tous, petits et grands.Dans la vie d’Alain et Emilie, des signes forts à l’origine de grandes décisions et de rencontres importantes. Partons à la rencontre de cette famille accueillante qui en toute simplicité et humilité nous partage ces signes, leur foi vécue au quotidien.

Comment est née l’Arche des Crétillons ?
Alain : « C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé ! J’ai toujours eu des animaux, tout d’abord de petits animaux domestiques dans notre maison à Réchy, puis des chèvres naines, des ânes et des moutons sur une parcelle que j’avais achetée au bout du village. J’aime les voir vivre, les observer dans leur cycle de vie, dans la nature aussi.
En 4e de collège, j’ai eu comme un flash, et sans hésitation, j’ai arrêté le collège du jour au lendemain. J’ai intégré l’école d’agriculture de Châteauneuf, puis j’ai poursuivi à la HES de Zollikofen, spécialisée dans l’agronomie, ayant toujours en tête le rêve d’une ferme pédagogique. C’est la commune qui m’a aiguillé vers le secteur des Crétillons.
Après 3 années de démarches administratives, la construction a pu démarrer en 2006, l’ouverture a eu lieu le 15 juillet 2007 et l’inauguration le 9 septembre, avec notamment une messe célébrée par l’abbé Daniel Reynard, alors curé de Chalais.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Alain et Emilie : « Nous nous sommes rencontrés à Lourdes ! »

Emilie : « En fait, c’est venu d’un rêve que j’ai fait. Le Père Bernard Bitschnau qui s’occupait des jeunes à Lourdes était un ami de ma famille. A son décès en 1997, j’ai rêvé qu’il m’appelait à aller à Lourdes. J’en ai parlé à mes parents et en juillet, nous sommes partis toute la famille à Lourdes. Ce fut mon premier pèlerinage. »

Alain : « J’ai aussi vécu mon premier pèlerinage avec les jeunes de Lourdes en 1997 ! C’est la première fois que nos chemins se sont croisés. A cette époque, Emilie avait 9 ans et moi 16…  J’y suis retourné jusqu’en 2000. Puis, j’ai fait une pause pour me consacrer à mes études. J’y suis retourné en 2004, et c’est cette année-là que nous nous sommes revus et que le coup de foudre a eu lieu ! »

Alain et Emilie : « Nous aimerions bien y retourner et faire découvrir Lourdes à nos enfants, car Lourdes cela ne s’explique pas ça se vit ! »
Le chiffre 7, le chiffre de l’effusion de l’Esprit Saint, leur porte-bonheur. Alors quand sur une boutade de Pauline, la sœur d’Emilie, qui leur dit qu’ils doivent se marier le 7 du 7 2007… Et qu’en plus cela tombait sur un samedi ! Alain et Emilie se sont dit oui entre la maturité gymnasiale d’Emilie et l’ouverture de l’Arche… une sacrée année !

Quelle place a la foi dans votre vie ?
Alain et Emilie : « Nous vivons notre foi au quotidien : dans notre couple, avec nos enfants, en respectant la nature et nos animaux, à travers notre activité professionnelle tournée vers le partage et l’accueil.
La prière du soir est appréciée par nos enfants. Nous essayons aussi de les inviter à participer à la vie paroissiale (Eveil à la foi, messes des familles, servants de messe et sacrements). »

Quelle est votre plus grande joie ?
Alain : « C’est de voir ces enfants heureux grâce à mon rêve d’enfant et que l’émerveillement des enfants procure de la joie aux parents et grands-parents. »

Alain et Emilie : « De voir le plaisir qu’ont tous les enfants, les nôtres comme ceux des autres, au contact des lapins, des chèvres naines, des cochons, des poneys, des alpagas… Ce sont de beaux instants de bonheur partagés en famille ! »

cretillons.ch

A l’Arche des Crétillons, des offres pour petits et grands : buvette, jeu de piste ludique et pédagogique, anniversaires 

Carole Wyder: secrétaire du Secteur et directrice d’un salon de toilettage pour chiens et chats

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Daniel Lenherr

Voici près de deux ans que Carole Wyder travaille à 50% à la cure d’Aigle en qualité de secrétaire et comptable du Secteur. Mais elle voue l’autre part de son temps à sa passion des animaux domestiques, les chiens et les chats en particulier.Originaire d’Espagne mais née en Suisse, Carole a obtenu la naturalisation en 2018. Maman de Jenifer (14 ans) et de Brayan (12 ans), la petite famille vit à Chessel. Depuis sa tendre enfance, elle s’intéresse et aime les animaux de compagnie. Aussi et au terme de sa scolarité, elle souhaite suivre un apprentissage d’aide-vétérinaire. Malheureusement, elle ne trouve pas de place et se résout à travailler comme auxiliaire dans un magasin de prêt-à-porter de la capitale vaudoise. Soucieuse de parfaire sa formation, elle entreprend alors un apprentissage de vendeuse en confection. CFC en poche, elle décroche un premier emploi auprès de l’enseigne Globus à Lausanne. Sollicitée par la Direction, elle abandonne la vente pour les bureaux de l’administration, occupe un poste à la facturation avant d’endosser, un an plus tard, la responsabilité des inventaires et de la gestion du système des stocks. Une restructuration interne la déplace ensuite à la caisse centrale. Après neuf ans de fidélité, elle ressent le besoin de vivre un nouveau défi.

En 2009, elle entend vivre sa passion et effectue un stage auprès d’une toiletteuse à Epalinges. Simultanément, elle se met en quête de locaux qu’elle trouve à Aigle et ouvre en janvier 2010 son salon « Puppy’s toilettage professionnel » pour chiens et chats. Les débuts sont difficiles et nécessitent de limiter l’exploitation sur rendez-vous. Ainsi, elle peut s’assurer un revenu décent en travaillant comme auxiliaire à la Coop de Rennaz puis de Villeneuve. Quelques mois plus tard, elle accepte l’offre d’un ami de remplacer sa collaboratrice absente pour raisons de santé au sein d’une fiduciaire à Renens. Elle occupera cette fonction administrative et comptable à 50 % touchant à tous les domaines professionnels durant quatre ans avant d’être engagée en février 2019 au secrétariat du Secteur.

Carole apprécie la variété de ses activités quotidiennes, s’occupant de multiples tâches administratives, accueillant les gens de passage à la cure, certains pour solliciter un renseignement, d’autres pour se confier plus personnellement. Elle a l’art d’exercer ce rôle de premier contact avec le sourire en prime. Mais sa foi chrétienne se traduit aussi dans son engagement de catéchiste durant trois ans à Roche et, depuis l’an dernier, en qualité d’animatrice MADEP auprès d’un groupe de jeunes de 10 à 14 ans du village. Prônant et adepte du partage, elle ne se doutait pas que le coronavirus contrecarrerait cette philosophie. Mais pour sûr que son dynamisme et son esprit d’ouverture qu’elle traduit par « j’aime apprendre, j’aime le contact des gens, j’aime le regard des animaux, j’aime découvrir des tas de choses… » lui apporteront les solutions escomptées. 

L’araignée de Noël

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Conte de Alix Noble Burnand / rapporté par Francine Premand

Il faut reconnaître que son restaurant était connu loin à la ronde, et qu’on venait y manger de partout. Il réussissait particulièrement bien les poulets farcis aux dattes et aux olives, sur lit de poireaux et relevés d’une petite sauce au vin doux. Il servait ça avec un vin du pays, râpeux à souhait. Donc, c’était une bonne affaire en temps normal. Mais ces jours, c’était la panique ! Il devait être au four et au moulin, on ne trouvait plus un poulet dans toute la région et son restaurant ne désemplissait pas. Si au moins il avait pu compter sur quelqu’un de sérieux pour l’aider. Mais vraiment, les esclaves n’étaient plus ce qu’ils avaient été… ! Il fallait tout le temps être derrière eux, les surveiller pour que tout soit fait correctement… La clientèle a droit à des égards… surtout celle qui paie bien. 

Il avait ce soir-là tout le gratin de la garnison qui avait réservé une table. Dix-sept personnes. 

Il avait décidé d’installer leur table dans une petite salle à l’écart… comme ça, ils ne dé-
rangeraient personne, et per­sonne ne serait choqué qu’il les reçoive chez lui. Pour gagner du temps, il avait préparé la table le soir d’avant. Il allait y aller, pour vérifier que tout était en ordre, quand un client ventripotent et furieux déboula en bas des escaliers en clamant que c’était une honte, qu’il n’avait jamais vu ça dans un hôtel de cette catégorie.

Il courut dans la chambre du client furieux et découvrit, en effet, qu’une magnifique araignée bien velue avait élu domicile sur l’oreiller et commençait à lancer ses fils pour tisser sa toile. Le restaurateur, furieux, se mit à chasser l’animal à coups de torchon vengeur, dans toute la pièce. L’araignée fila le plus vite possible et disparut par une fente du parquet.

La fente s’ouvrait, un étage plus bas sur le plafond d’une petite salle. Juste sous l’araignée, s’étalait une table, nappée, fleurie, décorée, avec des couverts en argent, des gobelets en étain et des serviettes qui s’ouvraient en corolle…

Est-ce qu’une araignée est capable de sentiments en général et de sentiments de vengeance en particulier ? Je ne le sais. En tout cas, quand, un peu plus tard, le patron du restaurant fit entrer dans la petite salle réservée tous les gradés que comptait la garnison, il faillit avoir une attaque…Tous les gobelets, les services, les serviettes, les assiettes étaient recouverts d’une fine lingerie subtile, d’une toile légère et vaporeuse, comme si des siècles avaient passé en une heure…, et l’araignée, au beau milieu de la toile, semblait braver le patron. Au premier hurlement de rage, elle fila, fila, remonta le long du fil qui lui avait servi à descendre, s’enfila le long d’un parquet, puis déboucha par une fente, à l’extérieur. Elle se laissa glisser sur le sol, traversa la rue de sa démarche ronde et directe, manqua de justesse de se faire écraser par la sandale d’un homme, puis par le sabot de son âne, remonta le mur de l’autre côté de la rue, grimpa le long d’un figuier aux longues branches basses et se laissa glisser à travers les branches et la paille d’un vieux toit de cabane.

Elle observa tout, chercha le meilleur endroit et s’installa avec le soin maniaque de toute araignée digne de ce nom. Puis au fil de la nuit qui suivit, elle déposa sur la barbe sévère de l’homme qui ne dormait pas, un fil blanc comme un cheveu et tendre comme l’âge. Sur la tête de la femme, toute tranquille maintenant, elle cisela un diadème de perles soyeuses et nacrées, digne de la mère d’un roi sans royaume. Sur le corps de l’enfant, elle tissa une couverture aérienne et douce, plus fine que la soie. Puis elle fila jusque vers la petite fenêtre où elle fila, d’un fil tout spécial, une étoile à six branches, pareille à celle qui se dessinait dans le ciel…

Mais son étoile à elle, miracle de la nuit de Noël, était d’un beau fil doré !!! 

Béni sois-tu pour tous les animaux

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par Françoise Destang «Paroles pour prier» | Photo: Marie-Renée Clivaz

Seigneur,
Béni sois-tu pour tous les animaux !
Alléluia pour les êtres vivants
qui glissent et qui grouillent dans les eaux.
Alléluia pour les oiseaux
qui volent au-dessus de la terre
contre le firmament du ciel.
Alléluia pour les bestiaux, les bestioles
et les bêtes sauvages.

Alléluia pour tous les êtres vivants,
ils sont féconds,
ils emplissent l’eau des mers,
ils se multiplient sur la terre.
Ils sont aussi des compagnons pour l’homme :
compagnons de travail,
compagnons de la vie quotidienne.

Seigneur, même s’ils sont dangereux et gênants
que notre être s’émerveille
de tous ces êtres vivants.

Seigneur tu es amour créateur.
Béni sois-tu pour tous les animaux !

Une vision d’avenir

Partie prenante de la nouvelle vision de la Fédération catholique romaine neuchâteloise, son administratrice, Sonia Wyss, coordonne les actions et réflexions des acteurs de la Fédération. Elle met ses compétences administratives et RH au service de la pastorale afin d’envisager sereinement l’avenir de l’institution neuchâteloise.

Texte et photos par Myriam BettensLes graphiques, les statistiques, les bilans de fin d’année ou les budgets n’ont presque plus de secrets pour Sonia Wyss. Elle admet tout de même bien volontiers se situer encore « dans une phase d’apprentissage ». En effet, la nouvelle administratrice de la Fédération catholique romaine neuchâteloise avait plus l’habitude des humains que des chiffres. Engagée par l’organe financier de l’Eglise catholique neuchâteloise en 2013 pour s’occuper des ressources humaines, elle est nommée en début d’année 2020. « Cela s’est fait naturellement. Je reprenais des dossiers ici et là, puis on m’a demandé si je désirais reprendre le poste », déclare-t-elle. Sonia Wyss considère son rôle comme une manière de rendre « la vie plus facile administrativement parlant aux acteurs de terrain ».

Assurer la pérennité de l’institution

Ce n’est pas toujours aisé, car le grand défi auquel l’administratrice doit faire face concerne les contributions ecclésiastiques. « Nous devons réfléchir comment continuer à financer les actions pastorales à l’avenir », précise-t-elle. Depuis quelques années déjà, le montant de ces contributions volontaires ne cesse de s’éroder. Dans un canton où il n’est pas obligatoire de participer à l’impôt ecclésiastique, la Fédération catholique romaine neuchâteloise déploie des ressources jusque-là insoupçonnées pour atteindre la population. « Nous désirons encore améliorer notre communication auprès des Neuchâtelois, car il est extrêmement important de mettre en avant la fonction d’utilité publique de l’Eglise », affirme Sonia Wyss. Mais ce n’est pas le seul axe sur lequel l’organe financier de l’Eglise catholique romaine neuchâteloise désire s’investir. « Nous prospectons aussi dans la recherche de fonds, la mutualisation des coûts avec d’autres cantons et l’investissement immobilier », détaille-t-elle. Une problématique qui touche également les deux autres Eglises sœurs du canton : les réformés et les catholiques chrétiens. « Cette réalité nous rapproche et je pense que cela nous pousse à entreprendre plus d’actions œcuméniques. »

Le grand défi de l’administratrice concerne les contributions ecclésiastiques.

Un employeur en phase avec ses convictions

D’ailleurs, au début de l’automne dernier, Sonia Wyss a retrouvé les représentants de ces deux Eglises lors d’une commission financière inter-Eglises. Il était question d’étoffer le petit guide distribué avec la déclaration fiscale, cela afin de permettre aux contribuables une meilleure compréhension des enjeux de l’impôt ecclésiastique. Elle avoue avec un petit sourire qu’« elle n’est pas certaine que la planification des budgets puisse intéresser les lecteurs de L’Essentiel », mais relève qu’elle a trouvé auprès de la Fédération catholique romaine neuchâteloise un employeur en phase avec ses valeurs. Même si parfois, « on [la] prend pour la secrétaire en charge du procès-verbal lors de certaines séances », elle estime qu’« avoir choisi une femme en qualité d’administratrice permet une dynamique bénéfique et plus en phase avec son temps ». Ce n’est certainement pas la représentation de cet autre personnage féminin, veillant discrètement depuis le rebord de la cheminée et également choisi pour accomplir une mission de taille, qui contredirait la principale intéressée.

Un emploi du temps sonnant et trébuchant

→ 8h
En arrivant au bureau, Sonia Wyss allume de petites bougies sur la cheminée de son bureau à côté d’une icône de la Vierge à l’enfant

→ 8h15
Entame sa journée de travail en consultant son courrier électronique

→ 8h30
Affaires courantes

→ 9h45
Café avec sa collègue et échange sur les divers dossiers en cours

→ 10h-12h
Séance de commission financière inter-Eglises

→ 12h-13h
Pique-nique au bureau

→ 13h-14h
Vérification annuelle des comptes

→ 14h-16h
Préparation des salaires du personnel de l’Eglise catholique neuchâteloise

→ 17h30-18h30
Réunion des membres du bureau du Comité de la Fédération

→ 18h30-19h30
Rencontre du Comité de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

→ 19h30-21h
Assemblée générale de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

Le pélican, symbole de l’amour du Christ

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), décembre 2020

Recherches de Claude Parvex | Photo: DR

Parmi les animaux représentés dans les églises du secteur pastoral, il en est un qui touche en particulier par l’interrogation qu’il pose au fidèle qui le découvre. Il s’agit du Christ Pélican.Une image forte du christianisme
Sur chaque montant de banc de l’église de Saint-Maurice et le bois gravé de la chaire de celle de Montana-Village, l’oiseau, le poitrail ensanglanté se révèle au dessus de sa nichée comme s’il perçait son flanc pour la nourrir de ses propres entrailles.

A partir de la Bible, la symbolique du pélican est présente dans tous les âges. On apprend que le mot pélican se trouve dans ABRAHAM qui, en hébreu, signifie Ab (Père) et Rarham (pélican). Dans la symbolique hébraïque, Abraham est le Père Pélican ou le Père miséricordieux. Les premiers chrétiens ont représenté Jésus ainsi en pensant à son sacrifice sur la Croix où il a versé son sang par amour pour tous les hommes, afin que tous aient la vie. Le pélican représente le sacrement de l’eucharistie : saint Augustin sera parmi les premiers à oser le rapprochement entre le Christ et l’oiseau. A l’image du pélican qui nourrit ses petits par son propre sang, le Christ donne sa vie pour la multitude.

La symbolique inspire les artistes, les théologiens et les musiciens
Le Christ pélican a largement été célébré dès le Moyen Age, par les auteurs, poètes et artistes de chaque époque. L’hymne « Adoro Te devote » de saint Thomas d’Aquin en est l’illustration admirable. Elle a été composée à l’occasion de l’introduction de la solennité du Corpus Domini (Fête-Dieu) en 1264, sur commission du pape Urbain IV.

Les versets 5 et 6 de cette hymne ont été harmonisés pour choeur-mixte a capella par Palestrina, c’est le « O Memoriale » chanté à l’Offertoire de la messe du jour de Fête Dieu en particulier.

5.O memoriale mortis Domini ! Panis vivus, vitam praestans homini ! Praesta meae menti de te vivere et te illi semper dulce sapere.

5. O mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant qui procure la vie à l’homme, Procure à mon esprit de vivre de toi et de toujours savourer ta douceur.

6. Pie pellicane, Jesu Domine, Me immundum munda tuo sanguine ; Cujus una stilla salvum facere totum mundum quit ab omni scelere.

6. Pieux pélican, Jésus mon Seigneur, moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang dont une seule goutte aurait suffi à sauver le monde entier de toute faute.

Une ménagerie dans notre cœur…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Arlette Antony | Photo: Unspash, Arlette Antony

Que ce soit l’attaque sournoise d’un loup dans nos alpages, la visite nocturne d’un renard dans le poulailler du voisin, la piqûre redoutable d’un moustique-tigre ou d’une tique infectée : vous en conviendrez, l’annonce de ces faits divers ne laisse personne indifférent et suscite une réaction. Les uns, sensibles à ces agressions, encourageront vivement un contrôle attentif de ces prédateurs, voire engageront une lutte acharnée contre eux, ordonnant même leur extermination. Les autres, à l’opposé, soutiendront fermement leurs droits: «C’est la loi de la nature, laissons-la s’exprimer librement…» « Faire entrer le loup dans la bergerie » : qui ne connaît pas cette expression ? Elle exprime le danger qu’il y a de laisser entrer quelqu’un dans un lieu où sa présence peut faire beaucoup de mal. La Torah rappelle aux Juifs : « Attention ! Si tu ne contrôles pas ton animal intérieur, tu peux tomber très bas. » 

Il s’agit bien de « contrôle ». En nous accompagnant dans notre ménagerie intérieure, le Père dominicain Servais Pinkaers nous apprend à en faire l’inventaire. Il nous rend attentifs aux dangers potentiels que ces animaux représentent pour notre vie spirituelle et nous incite à discerner leur menace. C’est alors le moment de nous positionner, en toute liberté. Nous pouvons apprendre à les dompter, avec patience et persévérance, jusqu’à maîtriser leurs provocations. Mais, en gardant les yeux fermés, nous pouvons aussi décider de les ignorer. Choisissons notre camp !

Prêts pour le combat spirituel ?… Calme – Confiance – Courage !

Armés du bouclier de la foi, entrons vaillamment à la rencontre de cette ménagerie intérieure qui habite dans le désert de notre cœur… Peut-être aurons-nous la surprise d’observer et la volonté d’affronter :

Le lion de l’orgueil et de la domination,
Le coq et le paon de la vanité,
Le chat de la flatterie et
Le renard de la fourberie.
Le serpent de l’envie,
L’ours de la possessivité,
La pie de la jactance et
Le singe de la moquerie.

Nous y trouvons encore…
Le rhinocéros de la brutalité et
Le pachyderme insensible,
La mule entêtée,
L’anguille fuyante,
Le lièvre peureux et
La chèvre qui murmure sans cesse,
Le porc étalé dans son plaisir,
Le chien colérique,
Les mouches bourdonnantes des soucis et
Le ver rongeur de l’inquiétude. 1

Jn 1, 29 :
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Devant une telle faune, il nous apparaît bien difficile à nos seuls efforts de dompter ou de chasser tous ces animaux. Il est donc nécessaire que le Christ-Hostie soit notre repos et notre maître, notre compagnon de route et notre Sauveur pour nous aider dans cette tâche et nous sauver des dangers de mort que ces bêtes représentent. […] La présence de Dieu me change radicalement de grâce en grâce, me guidant à travers mon désert intérieur comme la nuée durant le jour et la colonne de feu durant la nuit.2

1 Bestiaire inspiré du Père Servais Pinckaers (1925-2008), La quête du bonheur, Ed. Téqui, Paris 1979, pp. 64-65.
2 Conclusion : Propos du Père Nicolas Buttet.

Crèches en pays fribourgeois

A l’approche de la fête de la nativité, prévoyez une promenade magique à Estavayer-le-lac, elle séduira ceux qui ont une âme d’enfant.

Par Bénédicte Jollès
Photos: Sophie Giuliano
En avez-vous marre des magasins bondés, des vitrines surfaites ou des interminables listes au Père Noël ? Accordez-vous une pause en suivant en famille l’itinéraire des crèches tracé dans les ruelles médiévales de la vieille ville d’Estavayer-le-Lac au bord du lac de Neuchâtel. L’initiative, lancée par l’Office du tourisme il y a 23 ans ne cesse de faire des émules.  Elle vous permettra de découvrir plus de septante crèches installées sur les fontaines, dans les jardins ou aux fenêtres des maisons fribourgeoises. La plupart sont confectionnées par les habitants de la ville. Les Staviacois créateurs de crèches et leur entourage se mettent à l’ouvrage plusieurs mois avant Noël. Tous dévoilent avec enthousiasme leur création. « La crèche est le plus beau bricolage que l’on peut faire », explique Cécile Duffey. Les yeux émerveillés des enfants ou des visiteurs qui vont de maison en maison sont sa récompense. Nostalgie de l’enfance ? Besoin de retrouver un ancrage spirituel ? Chacun a ses motivations. Les commerçants peuvent aussi participer à la manifestation en utilisant leur vitrine. Et les paroisses font souvent de l’événement un outil d’évangélisation. 

Crèches sculptées en bois, cousues dans une toile de lin, en terre cuite colorée… classique ou originale, chacune a son charme et son style. La nuit, l’ambiance est encore plus féérique car toutes les créations sont illuminées. Si vous êtes courageux vous marcherez à pied, sinon un petit train vous conduira à travers la ville.

Informations

Quand ?
Du 5 décembre 2020 au 6 janvier 2021. 

Comment ?
Si vous le pouvez, passez à l’Office du tourisme et demandez le dépliant. Sinon, suivez les indications fléchées dans le centre de la ville. Les vendredis, le week-end et les jours fériés : un petit train traverse la ville, il est gratuit pour les enfants et payant (Fr. 3.–) pour les adultes. Des visites au flambeau sont également prévues.

Durée :
45 min ou plus…

Renseignements :
estavayer-payerne.ch
ou auprès de l’Office du tourisme, tél. 026 662 66 80.

Nativité, Théodor Stravinsky

Eglise de Siviriez (FR) 

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Tous les personnages des évangiles de la Nativité se trouvent sur le vitrail.

A première vue, ce vitrail de Stravinsky est plutôt chargé. L’artiste y a condensé tous les personnages des différents évangiles de la Nativité. Mais ce peut être une invitation à contempler l’Emmanuel à travers les yeux de chacun.

Il y a tout d’abord Marie et Joseph en adoration devant Jésus alors qu’ils ont été choisis pour accueillir. Ils nous invitent à contempler tout ce que Dieu a fait dans notre vie. Nous pouvons venir devant l’Enfant pour rendre grâce.

Continuons avec les bergers. Ce sont les premiers qui sont venus rencontrer le Sauveur annoncé par les anges. Ils étaient certes dans les environs (Luc 2, 8-18), mais ce ne sont pas ceux que l’on aurait invités en premier. Ni pour un Roi (les bergers vivent en marge de la société et ne sont pas réputés pour leur apparence soignée) ni pour le Fils de Dieu (ce ne sont pas les hommes les plus religieux de la région). Les bergers nous invitent donc à venir devant l’Enfant avec ces parties de nous que nous cachons, dont nous avons honte. Viennent ensuite les mages (Matthieu 2, 1-12). Ils sont à l’opposé des bergers : ils sont cultivés, probablement riches étant donné les cadeaux qu’ils offrent, et venus de loin. Stravinsky les a représentés majestueux : si on compare leur tenue à celle des bergers, on remarque de beaux tissus longs et lourds, des couleurs nobles, des bijoux. Les mages nous invitent à venir devant l’Enfant avec ce qui est beau en nous, ce dont nous sommes fiers.

Les anges tiennent aussi une place importante dans le vitrail. Ce sont les messagers de Dieu. Nous pouvons nous approcher de l’Enfant pour entendre ce qu’il a à nous dire et, peut-être, ce qu’il attend que nous disions. Est-ce qu’il y a dans nos vies des personnes que nous tenons un peu éloignées (comme les bergers) et à qui nous pourrions annoncer une bonne nouvelle ?

Finalement, tout en haut, il y a Dieu le Père qui offre son Fils par amour. Nous pouvons alors, nous aussi, prendre le temps de regarder l’Enfant avec amour.

L’année liturgique: un tandem en trois «rounds»?

L’année liturgique est une merveille de sens ! Elle nous emmène du Ciel à la Terre et de la Terre au Ciel sans discontinuer. A partir de cet éternel va-et-vient – qui va du premier dimanche de l’Avent au dimanche du Christ-Roi – se dessinent deux cycles qui n’en forment, au fond, qu’un seul… puisque tout est lié! Un «tandem» haut en couleurs…

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La tradition de messe de la Saint-François d’Assise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Antoine Tsimangha | Photo: Jean-Claude Gadmer

Notre curé, Vincent, nous a donné une bonne habitude qui est de bénir les maîtres des animaux lors de la messe dominicale la plus proche du 4 octobre.

Cette année, la fête de saint François d’Assise tombait particulièrement bien puisqu’elle se déroulait un dimanche.

A cette occasion, les animaux (propres et bien éduqués) sont autorisés à accompagner leurs maîtres durant la messe.

Cette célébration constitue une belle occasion de rappeler à tous que l’une des plus belles vocations que le Seigneur ait données à l’humanité soit de respecter et de prendre soins des autres êtres vivants de notre
planète.

Encourager les propriétaires d’animaux dans leurs responsabilités envers la création, tel est le sens des bénédictions durant la messe de la Saint-François.

Par ailleurs, chaque propriétaire sait que l’attention portée à son animal est rendue par l’affection et la fidélité de ce dernier.

Un Noël pas comme les autres

Sûr que beaucoup d’entre vous se rappellent de «La pastorale des Santons de Provence»… Cette histoire fait remonter en moi une quantité de souvenirs d’enfance. Il me plaît de vous rappeler les différentes personnalités qui, ce soir là, pour diverses raisons assez personnelles, rejoignent tour à tour le petit de Bethléem. Un village de Palestine qui a d’ailleurs des airs de Marseille…

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Action de partage: un cadeau pour Noël

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Photo: FM

En collaboration avec les équipes de la Pastorale des milieux ouverts, nous proposons à nos lecteurs un geste de partage envers les plus fragiles.

Concrètement : ceux qui le souhaitent préparent un ou plusieurs cadeaux de Noël, une carte de vœux, ou encore une carte de prière. Sur le papier d’emballage, on apposera une étiquette qui indiquera le plus précisément possible à qui le cadeau contenu dans le paquet est destiné (une dame, un homme, un garçon de 8-10 ans, une adolescente…). Le ou les paquets sont ensuite déposés à la cure de Saint-Paul jusqu’au lundi 21 décembre à midi, dernier délai. Le tout sera ensuite confié aux équipes de la Pastorale des milieux ouverts pour être distribué le 23 décembre.

Nous espérons par ce geste donner un peu, et pourquoi pas beaucoup de joie à ces petits que le Christ a lui-même appelés « ses frères » (cf. Mt 25).

Depuis le printemps, vous êtes nombreuses et nombreux à vous faire les bienfaiteurs « alimentaires » de ceux que la crise a précipités dans la précarité, voire la pauvreté. Pour Noël, soyons des porteurs de joie et de lumière ! Merci.

Donnant-donnant

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Par Thierry Schelling, votre curé | Photo: dr

Le dimanche 1er novembre – juste avant le reconfinement –, j’ai pu faire l’expérience que COLLABORER donnait sens au ministère de chacune et chacun, y compris votre curé : vendre icônes et CD de l’abbé Marc, surveiller un peu le nombre de participant-e-s – limité à une cinquantaine ! –, jouer de l’orgue, lire les noms des défunts, allumer les bougies, récolter la quête, s’assurer qu’il y a du désinfectant, c’est TOU.TE.S ENSEMBLE que cela a été… quadruplé avec élégance, tact et efficacité. MERCI à chacun.e, vraiment. Ce fut comme ma première expérience de faire Eglise concrètement – vous aurez compris que je suis très terra a terra, non ?

Du coup, je me demandais… à vous qui nous lisez, cela ne vous dirait pas de…

→ Rejoindre le groupe des lectrices et lecteurs aux messes de notre paroisse ? Le groupe, fort sympathique, accueille toute personne intéressée, forme et dresse un programme week-end après week-end, en toute liberté de vos disponiblités. S’adresser à notre coordinatrice Françoise Albert, 079 628 27 89.

→ Donner la communion à domicile lorsque la demande nous parvient à la cure ? Pour cela, contactez votre curé Thierry Schelling, 076 542 05 31.

→ Recevoir la communion ? Contactez-nous à la cure, 022 737 49 60 (matinée) et nous ferons le nécessaire !

→ Recevoir votre curé pour une lecture d’Evangile suivie, à domicile ?

→ …

Dites-nous de quoi vous auriez besoin et ce que vous pourriez nous offrir. Ainsi va l’Eglise, communauté de personnes douées et solidaires.

Pourquoi des animaux dans la crèche?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), décembre 2020

Par Thierry Schelling | Photo: pixabay

C’est Karin qui pose la question. Frédéric et Pierre échangent leur avis, coloré d’une anecdote sur la « compagnie de Jésus ». Geneviève écoute, patiemment. Anne-Marie rappelle qu’il y a eu des célébrations de bénédictions d’animaux à Saint-Jo’. Nicolas regarde, silencieux. Notre comité de rédaction de L’Essentiel/Le Lien n’est-il pas déjà une petite… ménagerie à lui tout seul ?

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Greccio, 24 décembre 1223 : le châtelain local arrange une grotte, une mangeoire, et trouve âne et bœuf. La première crèche vivante est née… à l’instar du Bambino Gesù : discrètement, lumineusement, au cœur des collines et des pauvres villageois…

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Pour le bibliste averti, immédiatement reviennent les premières pages de la Genèse – la création des animaux – et le périple de Noé, qui sauve un « couple de chaque être vivant ». Pour les plus attentifs, il y a la vision d’Isaïe qui mêle serpents et enfants, herbivores et carnivores, vivant tous en shalom – comme signe de la paix céleste et définitive après « ze événements », pour nous, chrétien.ne.s, la résurrection de Jésus-Christ !

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Que serions-nous, êtres humains, sans notre environnement ? D’ailleurs, dis-moi comment tu traites un animal, une plante, un ruisseau, et je te dirai qui tu es : « Le cœur est unique, et la même misère qui nous porte à maltraiter un animal ne tarde pas à se manifester dans la relation avec les autres personnes. » (Laudato si’, 92)

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Parce que Jésus révèle que Dieu le Père compte chaque passereau (cf. Lc 12, 6). N’a-t-il rien d’autre à faire ? Mais les estimés 7,77 millions d’espèces animales, et les près de 300 mille végétales ne sont-elles pas « suffisantes » pour qu’un succédané – renard, colombe, ânon… ! 1 – fasse partie de l’épopée Jésus-Christ racontée par les évangélistes ? L’Incarnation du Fils de Dieu sur cette terre, notre Terre, obligeait presque le Créateur à bénir tout être vivant (la Première Alliance, l’Ancien Testament) et à sauver tout être vivant (la Nouvelle Alliance, le Nouveau Testament) ?

Pourquoi des animaux dans la crèche ? Pour ces raisons-là. Entre autres.

Notre comité de rédaction du L’Essentiel/Le Lien vous souhaite de belles et sereines fêtes de la Nativité 2020. Que nous continuions à faire du… lien avec le vivant, à le respecter, à le connaître – à l’aimer, comme Dieu aime.

1 Cf. J. Emériau, Guide de la faune et de la flore bibliques, DDB., 2013.

Les Amis des Enfants de Bethléem

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unité pastorale Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2019

Au nom du comité: Jacqueline Mardelle, présidente ; Jean-Bernard Livio, sj
Photos: DR

En 2005 lors d’un voyage en Terre sainte guidé par le Père Jean-Bernard Livio, jésuite, les pèlerins ont eu un coup de cœur en découvrant dans les institutions de Palestine de nombreux enfants en situation délicate. Pour leur venir en aide, nous avons alors fondé l’Association « Les Amis des Enfants de Bethléem ». Selon ses statuts, l’Association à but non lucratif a pour objectif d’aider les enfants défavorisés de Bethléem et de la région par tous les moyens juridiques, financiers et matériels, notamment par la formation d’un personnel spécialisé dans la petite enfance.

Nous nous sommes vite rendu compte que ce qui manquait le plus à ces enfants, c’est un cadre où ils puissent s’épanouir, développer leur esprit de créativité, jouer, rêver. L’expérience nous a amenés à introduire auprès de leurs éducatrices des techniques de psychomotricité, bien connues dans les milieux éducatifs européens, mais totalement inconnues là-bas. Notre Association s’est donc engagée dans le développement psychomoteur de la petite enfance, avec pour défi d’atteindre le plus grand nombre d’enfants possible, de 2 à 12 ans. Pari tenu, puisqu’avec notre équipe locale composée de cinq membres nous touchons actuellement près de 180 enfants chaque semaine, dans les différentes institutions où nous œuvrons, afin d’atténuer les traumatismes dus à la violence, à l’enfermement physique qu’impose la situation politique, au manque de respect qui les entoure.

En 2020, nous sommes actifs dans les institutions suivantes :

– Les Sœurs du Rosaire, congrégation de femmes arabes fondée par sainte Marie Alphonsine Ghattas, canonisée par le pape François le 17 mai 2015. 

– L’institution LifeGate, accueillant des enfants en situation de handicap est une organisation chrétienne allemande. Le travail de LifeGate est basé sur l’espoir et l’amour pour tous les peuples qui sont enracinés dans la foi chrétienne. 

– L’institution S.I.R.A. (Swedish International Relief Association) chrétienne œcuménique est une école spécialisée dans l’accueil des enfants rencontrant de grandes difficultés d’apprentissage et victimes de graves problèmes sociaux. 

– Le Centre culturel Ghirass, établissement laïque, accueillant des enfants de camps de réfugiés et de villages autour de Bethléem. 

Notre désir profond est de parvenir à changer petit à petit les mentalités, apportant aux institutions de nouveaux outils pour mieux encadrer l’enfant et montrer à la société combien il est important de prendre soin de leurs enfants qui deviendront les femmes et les hommes de demain.

Notre constat

La Palestine est étranglée entre un contexte politique difficile et des traditions patriarcales et familiales en plein bouleversement. La formation universitaire, de bon niveau, laisse des jeunes sans débouchés car le marché de l’emploi est saturé. Les grands-parents, voire les parents, n’acceptent guère cette situation sans autre espoir que de quitter le pays ; ils souhaitent offrir le meilleur à la jeune génération : mais les écoles officielles sont débordées, et les institutions privées coûtent cher.

L’aide pour une prise en charge de la petite enfance s’avère plus urgente que jamais, pour qu’une nouvelle génération se prépare à prendre en mains l’avenir du pays.

C’est pourquoi, en plus de notre présence dans les différentes institutions qui nous ont sollicités, nous constatons l’importance de donner aux éducatrices et éducateurs une formation qui leur permette de devenir des acteurs d’une communauté en construction en termes de principes d’éducation.

Ce constat est devenu notre motivation première : former, dans le plus possible d’institutions s’occupant de la petite enfance et tout spécialement d’enfants en difficultés physiques ou scolaires, du personnel capable de se prendre en charge, afin d’aller vers d’autres institutions, une fois formée l’équipe en place.

Convaincus que c’est l’approche et les techniques psychomotrices qui répondent le mieux aux besoins de la société locale, nous avons décidé de créer un Centre de formation, grâce à l’appui et les compétences de l’HETS (Haute Ecole de travail social) de l’Université de Genève, avec laquelle notre Association a signé un contrat de partenariat. 

Pour ce faire, nous privilégions l’engagement dans des institutions privées chrétiennes, seules, à notre connaissance, préoccupées de l’avenir de la petite enfance défavorisée dans ce pays.

Nos objectifs aujourd’hui

– Soutenir le développement des enfants par l’intermédiaire de l’enrichissement des compétences des professionnels qui les encadrent, plus précisément concernant l’importance du droit de jouer comme vecteur de développement ;

– promouvoir le droit d’apprendre à son rythme en tenant compte de l’épanouissement de sa personnalité autant que des apprentissages/prérequis scolaires ;

– favoriser une vision de l’éducation qui aide les enfants à grandir et à devenir des adultes de demain en contexte fragile ; 

– donner des moyens nouveaux à des professionnels engagés sur le terrain, en les soutenant dans leur compréhension des besoins des enfants qu’ils accompagnent ainsi que dans leurs capacités à élargir leurs moyens d’intervention ;

– soutenir un changement de regard sur l’enfant et son développement.

Les moyens à mettre en place

– Des interventions directes auprès de professionnels d’institutions spécialisées, de centres communautaires et d’écoles accueillant des populations d’enfants (de 2 à 12 ans) par des collaborateurs expérimentés de notre Association ;

– la préparation de la relève au niveau de l’Association par la formation de nouveaux collaborateurs ;

– la diffusion de l’expérience de l’Association – ainsi que des connaissances et compétences qui y sont associées – auprès des professionnels de la région de Cisjordanie, en collaboration avec la filière Psychomotricité de la HETS-Genève.

Une approche spécifique: la création d’un Centre de formation

La psychomotricité a été choisie, car elle est une approche qui contribue au développement de la personnalité en favorisant une vision des besoins de l’enfant qui s’appuie sur le rôle de l’expérience corporelle et du jeu. Pour cela, un programme de formation a été lancé dès l’automne 2019 : douze éducatrices, mandatées par leurs institutions ci-dessus mentionnées qui s’y sont engagées par contrat, vont suivre un parcours de dix-huit mois afin de devenir les animatrices de ces techniques pédagogiques au service de la petite enfance dans leurs institutions. Trois éducateurs ayant rejoint notre équipe locale suivent également cette première volée 2019-2021.

Pour cette première volée, notre Association s’est proposé d’offrir cette formation en en assumant entièrement les frais, car la nouveauté de la démarche et les difficultés financières des institutions concernées ne nous permettent pas pour l’heure d’exiger une contrepartie financière de leur part. Or notre Association ne vit que des dons de ses membres, sans aucun subside d’organismes d’Etat ni en Europe ni en Palestine.

Une formation honorée d’un diplôme

Le sérieux de la démarche est garanti par l’engagement de professeurs de l’HETS, un « diplôme » honorera les éducatrices et éducateurs qui auront suivi tout le parcours avec succès. Les mesures sanitaires imposées à cause du Covid-19 ont momentanément interrompu les sessions de formation. Nous espérons vivement pouvoir les reprendre dès le printemps prochain, afin de pouvoir décerner un diplôme à celles et ceux qui auront suivi avec succès l’ensemble du parcours.
Nous vous remercions de faire connaître notre travail autour de vous. Une certaine confusion règne parfois dans les milieux catholiques avec l’Hôpital des enfants de Bethléem, pour lequel la quête de Noël est recommandée par nos évêques sous le nom de « Bethléem – Secours aux enfants ». C’est pourquoi nous vous proposons d’intéresser les personnes qui le souhaitent, tout spécialement les familles, de nous envoyer leurs dons à l’occasion d’un mariage, d’un baptême, d’une confirmation, ou d’une fête de famille.

D’avance, nous vous adressons nos vifs remerciements pour l’intérêt que vous porterez à notre requête.
Vous en saurez plus en consultant notre site :
www.amisdesenfants-bethleem.net
IBAN : CH79 0900 0000 1757 4313 0

Bienheureuse proximité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Texte et photo par Marie-Françoise Salamin

En cette saison, les nuits de Judée sont fraîches. Enroulé dans la couverture de laine tissée par sa maman, Tobia peine à trouver le sommeil. Il faut dire que tout le pays vit dans une certaine agitation ces derniers temps. L’empereur ayant ordonné à chacun de venir se faire recenser dans son lieu d’origine, Bethléem n’échappe pas à l’arrivée de nombreuses familles qui cherchent à se restaurer et un lieu pour dormir.Tobia se tourne et se retourne sur la natte, en essayant de ne pas réveiller le reste de sa famille. Son père, Natan, le potier et Léa, son épouse, ont eu une journée bien remplie. La petite Rebecca s’est aussi endormie en tenant bien fort dans sa main sa poupée de chiffon.

Tobia, riche de l’imagination d’un enfant de sept ans, cherche à mettre des images sur les bruits qui parviennent à ses oreilles. Car des bruits, cette nuit, il y en a. Et des lumières aussi. D’ailleurs, même le ciel est plus clair que d’habitude. Par la petite fenêtre, Tobia a d’abord vu une étoile, plus grande que les autres. Puis, des lueurs, là-bas, vers les collines. Maintenant, il devine une procession de gens porteurs de torches et de lampes à huile. Tous se dirigent vers une vieille étable, à l’orée du village. Leurs propos sont étonnés, joyeux. Leurs pas alertes…
Tobia sent, sait que quelque chose d’important est arrivé. Il se lève sans faire de bruit, enroule sa couverture autour de ses épaules, va chercher le chien derrière la maison pour se donner du courage, et met ses pas dans ceux des pèlerins. 

La vieille étable baigne dans une lumière empreinte de tendresse et de joie. Tous les visiteurs, pour la plupart d’humbles bergers, sont en cercle autour d’un jeune couple et de leur enfant nouveau-né. Il émane de cet enfant tellement d’amour et de paix que chacune et chacun peut entendre le chant les anges, venus de l’au-delà…

Tobia regarde le bébé, serré contre sa mère.
Les paroles d’un psaume qu’il aime beaucoup lui montent dans le cœur :
Mon âme est comme un petit enfant,
Un petit enfant contre sa mère.

Alors, Tobia attache le chien à l’entrée de l’étable. Puis, doucement, il tente de se rapprocher du bébé. Il est attiré par lui comme la biche assoiffée par la source, comme l’affamé par l’odeur du pain, comme… un être humain par ce qui va donner sens à sa vie.
Marie comprend ce qui se passe. Par un geste, un regard, un sourire, elle invite Tobia à s’approcher, à embrasser son bébé Yeshouah.

Ce cœur à cœur avec le Fils de Dieu, ce moment de communion marque la vie de Tobia pour toujours.

Tobia a grandi. Il est devenu un homme.
A l’approche de la quarantaine, il est marié, père de famille, à la tête d’un petit commerce.
Il sera un des premiers à confier ses affaires à son fils aîné pour pouvoir aller écouter les paroles de vie éternelle que Yeshouah dépose dans tous les cœurs qui savent les recevoir.

Tobia a toujours gardé son âme en proximité avec le Tout-Puissant. Son cœur est prêt à accueillir le message d’amour et de paix de son Fils. Les événements tragiques qui vont suivre n’ébranleront pas sa foi. L’Esprit a déposé en lui la promesse de l’éternel salut.

Soyez dans la joie !
Je le répète :
Soyez dans la joie,
car le Seigneur est proche !
nous dit saint Paul.

Cinq messes radiodiffusées depuis la collégiale!

Cinq dimanches de suite, la messe dominicale diffusée sur Radio Suisse romande 2 (RSR2) sera retransmise en direct depuis la Collégiale d’Estavayer-le-lac ! Des célébrations qui seront présidées par plusieurs prêtres de la paroisse et en principe avec le même prédicateur pour les quatre dimanches du Temps de l’Avent. Attention, l’horaire sera spécial!

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