La rentrée de toutes les rentrées

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2020

Par Anne-Marie Colandrea | Images: Fano

Combien de reports ont été programmés depuis ce drôle de printemps 2020… Combien de prudences demeurent en raison des mesures sanitaires… Ainsi, toutes les invitations pastorales ont été – et le sont encore pour certaines – suspendues, reportées, voire annulées.  La reprise
Il est une mission au cœur de cette vie paroissiale, et au fil des temps liturgiques, qui nous guide sans cesse à témoigner de l’Espérance qui nous anime : la catéchèse. Ainsi, cette rentrée de septembre 2020 se présente avec de multiples étapes pour les enfants, les jeunes et leurs familles.

Nos paroisses proposent une première reprise de la catéchèse telle qu’interrompue en mars dernier pour les enfants et leurs parents qui se préparaient à la rencontre de la miséricorde du Christ et du don de sa joie dans les sacrements de la réconciliation et de l’eucharistie. Le dévouement et l’enthousiasme des catéchistes ont ainsi permis d’envisager cette reprise. Nous avons retrouvé les enfants, grandis, mûris même, avec les yeux pétillants et un intérêt intact : comme une conscience qu’ils reprenaient le cours d’une étape qui comptera dans leur cheminement de baptisés. La rentrée de la nouvelle année se fera après les vacances d’octobre, dès le mardi 27 à Sainte-Thérèse. Les inscriptions sont en cours.  

L’évangélisation
Comment s’inscrit notre catéchèse ? Certes au sein du diocèse et en dialogue avec les centres de catéchèse de nos cantons. Au niveau « universel », en toute discrétion médiatique – hors presse spécialisée – le 25 juin dernier fut présenté le nouveau directoire pour la catéchèse depuis la salle de presse du Vatican. Il s’inscrit dans un travail, commencé sous Benoît XVI, de nouvelle évangélisation. Là demeure la première nouveauté : la catéchèse s’inscrit désormais dans l’évangélisation. 

Face aux défis contemporains et en particulier de la culture numérique et de la mondialisation de la culture, le pape François, qui a approuvé ce document, a mis l’accent sur le caractère missionnaire de la catéchèse. 

Trois principes de bases sont évoqués comme des lieux de transmission de la foi : le témoignage comme attraction et non prosélytisme ; la miséricorde en tant que crédibilité de la foi ; et le dialogue libre qui contribue à la paix. 

Parmi les lieux renouvelés
La famille peut se présenter comme un défi pour la communauté qui l’accompagne : être à l’écoute et compréhension de la réalité des situation familiales, veiller à redonner confiance et espoir à tous. 

Les nouvelles couleurs de la catéchèse : l’inclusion, l’acceptation et la reconnaissance en tenant compte de situations spécifiques auprès des personnes handicapées, regardées comme témoins des vérités essentielles de la vie humaine, et à accueillir comme un grand cadeau ; auprès des migrants pour leur redonner confiance avec solidarité, le déracinement et l’isolement pouvant blesser leur foi ; auprès des prisons vues comme authentiques terres de mission. Le dialogue et l’écoute se conjuguent également dans l’accueil œcuménique et interreligieux en favorisant la connaissance et la rencontre. 

Les accents contemporains soulignent le défi du numérique qui change le langage et la hiérarchie des valeurs avec la culture de l’instantané et rend incapable de distinguer la vérité et la qualité dans une marée d’informations brutes. Les jeunes doivent être accompagnés dans leur recherche de liberté intérieure en leur offrant des expériences de foi authentique, en leur fournissant des clefs d’interprétations pour les thèmes forts qui les animent comme l’affectivité, la justice et la paix. 

Le tofu des moines vietnamiens d’Orsonnens (FR)

 

Par Pascal Ortelli
Au cœur de la Glâne fribourgeoise se loge un monastère pas comme les autres. A Orsonnens, des moines vietnamiens fabriquent depuis plus de 20 ans du tofu maison. Figures incontournables du marché monastique de Saint-Maurice où ils tiennent un stand de restauration asiatique fort apprécié, l’occasion nous est donnée de faire plus ample connaissance avec cette communauté dynamique au détour d’un produit qui, en Suisse, a le vent en poupe.

Quand la demande dépasse l’offre
Le tofu, ou fromage de soja, est issu du caillage du lait de soja et du pressage des grumeaux obtenus, suite à l’adjonction d’un agent coagulant. «Les graines proviennent de cultures biologiques suisses», précise le Père Ambroise. Auparavant les moines les importaient de Thaïlande et du Canada. Grâce à l’augmentation de la production locale dépassant la barre des 6000 tonnes par an (contre 4000 en 2015), les dix tonnes qu’ils utilisent pour leur production annuelle de tofu proviennent exclusivement de cultures valaisannes et vaudoises.

Leur tofu se vend très bien et les moines n’auraient pas de peine à écouler une production encore plus importante. Cependant, comme le précise le Père Jean-Baptiste au journal télévisé du 4 février 2019, «nous travaillons à la mesure de notre capacité et nous devons limiter les commandes à cause de notre équilibre de vie», rythmé par autant de temps de prière que de travail. Ora et labora reste le maître mot de la Règle de saint Benoît qui préconise 8h de travail, 8h de prière et 8h de repos et autres activités liées au métabolisme.

Une communauté bien intégrée
Prieuré fondé en 1979 et rattaché au sein de l’ordre cistercien à la congrégation vietnamienne de la Sainte-Famille, le monastère Notre-Dame de Fatima compte près de 20 moines vietnamiens, la plupart suisses d’adoption. En plus de la fabrication du tofu, ils s’occupent d’une hôtellerie d’une cinquantaine de places ainsi que d’un atelier d’imprimerie et de reliure.

Les prêtres de cette jeune communauté monastique bien implantée dans la région d’Orsonnens, célèbrent volontiers des messes dans les paroisses environnantes, à la demande des curés.

Entre nouveautés et incertitudes!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), septembre 2020

Par Laetitia Willommet

L’année pastorale 2020-2021 nous amène son lot de nouveautés : deux prêtres et un agent pastoral nous rejoignent, l’équipe pastorale est renouvelée et une responsable du secteur a été nommée.

Cette rentrée va aussi de pair avec des incertitudes : à l’heure de mettre sous presse, nous ne savons pas encore comment vont se dérouler les célébrations des sacrements. Les mesures prises pour les messes sont toujours en vigueur et nos paroissiens prient éloignés les uns des autres, un sourire remplace le geste de paix, la communion se fait en silence. A quand le retour aux bancs pleins, aux poignées de main amicales du geste de la paix, aux discussions et apéros sur le parvis ?

Un grand nombre de questions se posent aux équipes paroissiales : faut-il réduire le nombre de membres des groupes paroissiaux ? Faire plus de messes à l’occasion des sacrements ? Comment célébrer les funérailles pour aider au dernier au revoir ? Et les célébrations de mariages ? Comment réunir les familles pour ces moments importants de la vie ?

Au-delà de ces soucis, je vous invite à vous laisser entraîner par la joie des abbés Janvier et Wenceslas et de Christophe à découvrir nos communautés, par le dynamisme des animateurs et des catéchistes, par la présence bienveillante des abbés Pierre-Yves et Léonidas. Partagez l’élan des futurs communiants qui attendent avec impatience leur jour de fête.

Tous ensemble nous sommes appelés à vivre et à manifester l’espérance du Christ au cœur de nos vie dans les jours de joie et dans les jours de chagrin. Découvrez dans cette édition comment nos communautés y parviennent.

Antenne solidaire et coronavirus: 200 demandes d’aide dans le Grand-Fribourg

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2020

Par Jean-Marie Monnerat | Photo: Youtube, 2020

« Nous avons été à l’essentiel : impossible de se perdre dans les détails » résume Rachel Meyer-Bovet, présidente du Conseil de gestion du décanat qui regroupe les paroisses du Grand-Fribourg. En trois mois, les paroisses ont répondu à plus de 200 demandes d’aide de toutes natures. 

C’est au mois de mars, au début de la propagation du coronavirus que s’est posée la question de la forme de solidarité que pourraient apporter les paroisses. Le moyen a été un numéro de téléphone qui, via les réseaux sociaux comme Whats­­App ou Facebook, permettait de créer un lien entre les personnes. En outre, un site internet relatant les activités du décanat a été créé et un bulletin hebdomadaire distribué. L’Antenne solidaire a déployé ses effets du 21 mars au 24 mai.

Pour faire connaître ce nouvel outil de communication, un flyer a été créé et distribué à tous les ménages de l’agglomération. Au total, 32’950 flyers ont été reçus par les habitants et plus de 3’000 ont été mis à disposition du public dans les églises. Le coût de ce flyer s’est élevé à environ 7’000 francs. 

Ce sont les agents pastoraux et des bénévoles qui ont répondu à quelque 200 de­­mandes. Un tiers concernait des aides matérielles, comme des vêtements ou de l’argent. Mais également un coup de main pour faire des courses. Les deux autres tiers des demandes s’inscrivaient davantage dans une optique pastorale avec beaucoup de questions sur les sacrements: la communion, la confirmation, le sacrement des malades, le baptême, le mariage ou les funérailles. D’autres demandes étaient plus prosaïques, comme les informations sur la Semaine sainte, l’ouverture ou non des églises, ou encore l’Action de Carême. Enfin, l’Antenne solidaire a permis de créer ou de consolider des liens entre paroissiens : bon nombre ont utilisé ce moyen de communication pour prendre des nouvelles ou simplement dire merci.

Les messes enregistrées dans l’église de Givisiez ont été diffusées par ce canal, tout comme des prières.

« Nous avons travaillé paisiblement dans l’urgence » poursuit Rachel Meyer-Bovet. Et maintenant ? Ces moyens de communication ont été mis sur pause estivale avant de diffuser à nouveau de précieuses informations sur les paroisses du décanat et des prières pour rester en communion. « Beaucoup de travail administratif avait été mis en pause et doit être rattrapé. Mais nous devons apprendre à ralentir pour aller plus vite » conclut Rachel Meyer-Bovet.

Jeux, jeunes et humour – septembre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5065″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/08/Jeux_sept2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi Jésus a dû mourir sur une croix pour nous sauver ?

La croix était un instrument de torture utilisé par les Romains pour les grands criminels. Jésus qui n’avait commis aucun méfait a accepté de se laisser faussement condamner et de mourir de cette mort violente pour ne pas nous laisser seuls dans les pires souffrances. Sa vie humaine donnée par amour nous permet de recevoir sa vie divine pour donner à notre tour aux autres le meilleur de nous-même.

Par Pascal Ortelli

Humour

A Vernayaz où il y a deux organistes, le curé arrive à la sacristie, l’air soucieux.

Il interpelle le sacristain :
– « L’organiste n’est pas encore arrivée ? Au fait, qui joue aujourd’hui ? »

Un servant de messe ayant entendu la question intervient avec un aplomb magnifique :
– « Young Boys contre Saint-Gall ! »

Par Calixte Dubosson

Notre nouveau curé modérateur

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Joseph Hoi, votre futur curé

Bonjour chères paroissiennes et chers paroissiens de l’UP Jura. 

Dans quelques semaines, j’aurai le bonheur de rejoindre l’équipe pastorale de votre UP et, par ces quelques lignes, je voudrais me présenter brièvement à vous.

Je m’appelle Joseph Hoi (très exactement : Joseph Nguyen Van Hoi) et je suis né le 1er juillet 1973. 

Originaire du Vietnam où j’ai passé ma jeunesse, j’ai grandi dans une famille catholique animée d’une profonde foi en Jésus Christ, pratiquante et très engagée dans la communauté locale. 

Durant mon enfance et mon adolescence, plusieurs prêtres m’ont impressionné par leur témoignage de vie au service de l’Evangile. C’est ainsi que, très tôt, le désir de suivre leur exemple est né en moi. 

Après ma venue à Fribourg en janvier 1999, grâce à une bourse octroyée par l’Œuvre Saint-Justin, j’ai hésité à répondre à cette vocation et à suivre une autre voie mais l’appel de Dieu me poursuivait jour et nuit. Le Seigneur m’a séduit et Il m’a eu.

C’est ainsi qu’après mes années de théologie à l’université de Fribourg et de formation à notre séminaire diocésain, j’ai été ordonné prêtre, le 18 juin 2006. J’ai commencé à exercer mon ministère sacerdotal dans l’UP Notre-Dame de Fribourg où je suis resté jusqu’à l’été 2013 avant de poursuivre mon activité pastorale dans le canton de Vaud, en qualité de curé in solidum dans l’UP Prilly-Prélaz. 

Ce début d’été 2020 me réservait une surprise de taille : ma nomination de curé dans l’UP Jura. A partir du 1er septembre prochain, j’aurai donc la joie de vous rencontrer et d’apprendre à vous connaître pour effectuer un bout de chemin de vie et de foi à vos côtés. 

D’un naturel assez timide, j’aurai cependant toujours une oreille attentive à vos demandes et à vos besoins. Je suis décidé à servir de mon mieux et de tout mon cœur ma nouvelle communauté ecclésiale genevoise. Je n’ai pas de « famille de sang » en Suisse mais j’y ai toujours été accueilli comme à la maison et je suis sûr de trouver chez vous un nouveau chez-moi chaleureux.  

Je me réjouis de vous rejoindre bientôt et je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous un très bel été.

En union de prière avec vous.

Quoi de neuf au Conseil pastoral?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Brigitte Besset | Photo: DR

Chaque Unité pastorale (UP) du diocèse compte un Conseil de l’Unité pastorale (CUP), aussi appelé Conseil pastoral. Il s’agit d’un groupe de réflexion de composition variée qui suggère des idées ou des projets à l’Equipe pastorale. Cet organe phare réfléchit de manière concrète aux aspirations des paroissiens et tend à favoriser l’action pastorale. Voici un aperçu de la dernière séance de notre CUP qui a eu lieu le 30 juin.Cette nouvelle séance du CUP, juste après le confinement, a permis de relire cet évènement et d’en tirer des enseignements pour la vie dans nos communautés et en Eglise. Par exemple, l’action solidarité qui s’est développée durant cette période est à poursuivre, la précarité risquant de durer.

Que garder d’autre de cette période sans messes ni vie de communauté ? Nous avons entrepris de mieux connaître les paroissiens, chercher et trouver les personnes en difficulté, aller vers elles, développer la solidarité, étendre le mandat des auxiliaires de l’eucharistie afin qu’ils puissent aller porter la communion à des paroissiens isolés, etc. Autant de comportements à adopter de manière définitive. Nous sortons plus riches de cette épreuve. D’autres sujets ont été abordés lors de cette séance. Les voici résumés (ci-dessous).

Envoi en pastorale

Célébrer tous ensemble et de manière festive le début de l’année pastorale à l’abbaye de Bonmont était devenu une belle habitude ! Cela fait dix ans que cette idée a germé et pris forme. L’objectif de départ était de réunir les fidèles des paroisses de Nyon et de Founex nouvellement regroupées en UP. Se retrouver tous dans un lieu neutre, et de surcroît dans un lieu historique, une abbaye, était un cadeau.

Cette année, l’abbaye de Bonmont est fermée jusqu’à fin décembre en raison de la pandémie. Un groupe de travail s’est dès lors interrogé sur l’annulation de la traditionnelle messe d’envoi, ou bien sur une autre formule pour cette année si spéciale. Le constat qui en ressort est flagrant: cette fête est à poursuivre, car elle est appréciée par chaque communauté et elle joue un rôle important pour lancer la nouvelle année pastorale.

Une nouvelle idée est retenue et un projet est donc présenté par Esther Bürki lors de la séance. Il s’agit de célébrer une messe à Notre-Dame de Nyon en présence d’un représentant de chaque communauté, conseil, missions, etc., de la filmer et de la diffuser en direct dans les communautés rassemblées pour l’occasion dans leurs églises respectives. Tous les paroissiens pourraient ainsi se rassembler en union avec ceux de l’UP, et terminer par un apéritif convivial dans chaque lieu. Cette proposition a été faite en lien avec les conditions sanitaires actuelles. La date retenue est celle du dimanche 6 septembre à 10h30 dans chaque lieu de culte de l’UP.

Nouvelle année pastorale

Les horaires des messes de Noël, la poursuite des messes UP, les messes interculturelles et la messe des peuples seront à l’ordre du jour de la prochaine séance du CUP, le 24 septembre. L’horaire actuel des messes dans l’UP, conçu en fonction des instructions de la Confédération, de la Corporation ecclésiastique catholique (CEC), du diocèse et du vicariat épiscopal, reste valable jusqu’au 20 décembre.

Projet pastoral 2020-2021

Les membres du CUP ont accueilli avec reconnaissance la réflexion menée par l’Equipe pastorale et les projets pour la nouvelle année pastorale. Marie-Agnès de Matteo a résumé cette réflexion, qui propose une découverte de la présence de Dieu par d’autres biais que l’eucharistie en la goûtant à travers l’oraison, la musique et le silence, la peinture et les psaumes, l’humour et le repas. Des soirées thématiques seront proposées d’octobre 2020 à juin 2021 (voir page 3). Et un nouveau parcours Alphalive sera offert aux paroissiens de l’UP d’octobre 2020 à mars 2021.

Passage de témoin

René Perruchoud (président d’ASOLAC) et Françoise Gariazzo (agente pastorale du département de la solidarité pour la région de La Côte) font à présent partie du CUP. C’est un pas en avant pour une collaboration qui permettra des actions au sein de l’UP. Elle verra vraisemblablement l’ouverture d’un lieu d’accueil à la Colombière.

Les membres du CUP ont remercié chaleureusement Françoise Belmont, membre du bureau, qui a mis un terme à son mandat. Le poste est vacant pour cette rentrée. Merci, Françoise, pour ta disponibilité pour la vie de l’UP, ton investissement et ta générosité. Tous nos vœux et au plaisir de te retrouver lors d’un évènement dans la paroisse.

Réforme!

Par Thierry Schelling
Photo: CiricSi en paroisses, les changements amènent chamboulement, rancœur voire pire, au niveau de l’Eglise universelle, c’est pareil : Papa Francesco a certainement mis le point final 1 à la constitution apostolique Praedicate Evangelium qui, sept ans auparavant, avait été annoncée comme tâche principale du groupe de travail de cardinaux autour du nouvel élu. Et les adversaires ont été sournoisement présents pendant tout ce temps.

Opposition
Certes, la liberté de leur pensée et de leurs échanges est un droit dont tout le personnel de la Curie romaine peut se targuer. Néanmoins, ces femmes (eh oui, il y en a de plus en plus) et ces hommes prêtent le serment de servir le Pontife romain dans sa tâche de Pasteur universel d’une Eglise multinationale et interculturelle – le kaléidoscope de leurs provenances en témoigne d’ailleurs.

Il y a donc aussi une pluralité d’opinions, et d’aucuns – Viganò, Müller, Burke… pour ne citer que les plus bruyants – ont exprimé leur opposition aux changements, petits et grands, que François aura entérinés après une large et patiente consultation entre la base et la Curie, et un passage au crible de ses sept conseillers. « On me change l’Eglise », entend-on dire…

Se concentrer sur l’essentiel
L’évangélisation est désormais ramenée sur le devant de l’Eglise, et non plus la défense d’une doctrine ; la modestie et le sens du « service temporaire » sont les qualités requises de ses acteurs et actrices, non plus le carriérisme et l’arrivisme ; améliorer les moyens pour toujours mieux atteindre le but : évangéliser par attraction (parfois capillaire) et non pas prosélytisme… Révolution copernicienne qui actualise une fois de plus la vision d’un Jean XXIII : In necesariis, unitas, in dubiis, libertas, in omnibus, caritas…

1 En raison de la pandémie, sa publication a été retardée à la deuxième moitié de l’année 2020, très probablement.

Dynamique et engagé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), septembre-octobre 2020

Par Audrey Boussat | Photos: DR

Voilà un an que nous avons accueilli le nouveau curé de notre Unité pastorale (UP), Jean-Claude Dunand. L’occasion de lui poser quelques questions sur lui et sur son acclimatation parmi nous.Comment vous décririez-vous en quel­­ques mots ?
Jean-Claude Dunand : Un être organisé, perfectionniste, fonceur, quelque peu sensible, un peu irritable, appréciant la table, aimant la marche.

Comment est née votre vocation ?
Je me souviens de mes débuts comme servant de messe. Je me disais qu’un jour je serais derrière l’autel comme le curé qui portait alors une belle chasuble verte. Un deuxième événement fut de me retrouver seul dans une chapelle avec une bougie allumée sur l’autel après une veillée de prière.

Quel est l’aspect de votre vocation qui vous plaît le plus ?
Il y en a deux : être avec la communauté pour célébrer l’eucharistie, les étapes de la vie de foi, mais aussi organiser des événements. 

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Des versets bibliques : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde… » (Mt 5, 13-14) ; « Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même… vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint » (Ephésiens 2, 20-22) ; « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et, en nous, son amour atteint la perfection » (1 Jn 4, 12).

Ce que nous sommes : Dieu nous a créés avec cinq sens ; essayons d’en vivre davantage dans notre vie de tous les jours et de les mettre à contribution pour approfondir notre foi et faire vivre l’Eglise.

Quelles causes vous tiennent particulièrement à cœur ?
Une expérience personnelle m’a permis découvrir le diocèse de Matadi, dans le Bas-Congo. Actuellement, l’Association Kimpangi, composée de jeunes qui ont séjourné là-bas, et moi-même, soutient des projets sur place. C’est une expérience concrète de l’Eglise universelle et d’entraide. 

Qu’aimez-vous faire pour vous détendre ?
Voir des amis ; faire la cuisine ; écouter de la musique classique ; m’occuper de plantes, surtout aromatiques. J’ai même eu un grand jardin autrefois.

Comment vous êtes-vous acclimaté dans notre UP ?
Relativement bien. La crise sanitaire a demandé et demande encore à chacun de vivre la pastorale autrement. Nous devrons encore envisager bien des réflexions et proposer d’autres pistes pour faire Eglise, vivre la communion dans toutes ses dimensions (eucharistique, communautaire, …). 

Quelles sont, selon vous, les particularités et les forces de notre UP ?
Elle est riche de sa multiculturalité. Il y a un sens de l’Eglise universelle à développer pour nous enrichir et rendre l’Eglise sur ce coin de terre plus vivante. Trouvons des synergies pour réaliser cela ! 

Quels sont les défis auxquels vous avez dû faire face cette année et comment vous y êtes-vous attelé ?
Le premier fut de découvrir le fonctionnement, les richesses et les personnes engagées de l’UP. Le deuxième, le coronavirus. 

Comment se déroulent vos journées ?
Elles sont variées. Elles commencent toujours par un temps personnel de prière et de lecture. Puis se succèdent les rendez-vous (conseils, entretiens personnels), la préparation des célébrations et de différentes animations, les dossiers administratifs. 

Chaque matin, dans la mesure du possible, je vais dire bonjour à celles et ceux qui travaillent dans les bureaux de la Colombière et je prends le café avec eux à 10h. 

Qu’est-ce que vous aimeriez apporter à notre UP ?
En premier lieu, il est important de cheminer avec ce qui existe. J’aimerais que l’ensemble de l’UP puisse mieux fonctionner ensemble et voir comment les quatre axes de l’Eglise (annonce, charité, liturgie et communion) pourraient être mieux connus, surtout celui qui nous engage envers les plus faibles. Mieux vivre l’Eglise dans toutes ses dimensions donne du souffle et de l’harmonie aux communautés.

Enfin, nous devons mieux travailler avec les moyens techniques de notre époque, surtout dans le domaine de la communication.

Quelles sont vos envies pour les années à venir ?
Il y a certainement beaucoup de baptisés compétents dans bien des domaines dans notre UP. Comment les appeler ?  

Quel est votre meilleur souvenir en tant que curé de l’UP Nyon-Terre Sainte ?
C’est d’avoir été stimulé par une paroissienne que je ne connaissais pas encore pour nous lancer dans la retransmission de messes sur YouTube. Beaucoup de bénévoles se sont également mobilisés pour vivre cette expérience et donner une réalité de communion et de prière à l’UP pendant le semi-confinement.

Une anecdote amusante à partager depuis que vous faites partie de l’UP ?
Ce n’est pas un souvenir amusant mais plutôt agréable : les rencontres avec les confrères, les agents pastoraux, des bénévoles, des paroissiennes et des paroissiens sous le tilleul de la cour… parfois autour d’un bon verre de vin !

Quand il est aux fourneaux, notre curé se révèle un cuisinier hors pair.

Tout fout le camp…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par l’abbé Christian Schaller | Photo: www.bernalopez.org 

Dessin de Berna Lopez, 2020.

Inopinément et inéluctablement, nous sommes face à des bouleversements qui nous laissent pantois. Les changements climatiques interpellent notre agir envers la création. Les précautions dues à la pandémie mettent à mal bien des valeurs communautaires : distanciation, gestes barrières, confinement, port du masque, mise en quarantaine. Les interpellations politiques portent leur questionnement à savoir s’il faut garder le « C » dans le nom d’un parti. Les interrogations se posent quant à la transformation en mosquée de l’ancienne basilique Sainte-Sophie d’Istanbul. La recrudescence de la malnutrition renvoie à plus tard le rêve d’un monde sans famine. Et l’augmentation des dépenses mondiales pour l’armement militaire qui n’augure rien de pacifique.

Toutes ces transformations sont source d’inquiétude, donnent le sentiment de perdre le contrôle, nous rendent vulnérables et alimentent nos fantaisies parfois morbides. Le manque de repères nous laisse dans le désarroi. Cependant, croire en Jésus Christ, signifie mettre notre confiance et notre espérance en Lui. Aujourd’hui encore, il nous dit : « N’ayez pas peur ! » En rendant témoignage de cette espérance qui nous habite, nous pourrons contribuer à un renouvellement de la société dans laquelle nous vivons. Ce changement commence par et en chacun de nous. En paraphrasant Pagnol dans Topaze, nous pouvons affirmer que le monde utilise l’expression « foutre le camp », mais que tout baptisé, conscient de sa mission, « prend congé » de ses vieilles habitudes. Toute métamorphose intérieure, aussi petite soit-elle, sera une victoire pour un monde meilleur.

Hozana.org… que la prière règne!

Par Chantal Salamin
Photos: DR
Hozana, c’est le réseau social de prière… plus de 480’000 priants à ce jour et cela ne cesse d’augmenter. C’est le seul réseau sur internet qui ne connaît pas de coupure de connexion ! Mais pourquoi un réseau de prière ? Comment ça marche ? Et pour quel résultat ?

Pour s’encourager à prier, car c’est vital !
C’est Jésus qui nous le dit à travers l’évangéliste Jean (15, 4) : « Demeurez en moi, je demeurerai en vous. » Ni plus ni moins, la prière, c’est le sang nécessaire à notre vie en Dieu, dans un vrai cœur à cœur avec notre Père. Un immense cadeau exigeant au cœur de notre vie de chrétien-ne qui se reçoit dans le don gratuit de notre temps, bien avant la demande de grâces.

L’association Hozana s’est donné pour mission de nous encourager dans la prière en créant du contenu et en regroupant les priants en communautés, répondant ainsi à l’appel du pape François : « Dieu vous aime, n’ayez pas peur de l’aimer en retour ! Qu’est-ce que vous attendez pour prier ? »

Ces laïcs à la base de cette initiative nous donnent quelques conseils pour prier : prier, ce n’est pas penser à Dieu, mais reposer notre cœur en lui ; il ne s’agit pas de faire sa prière comme on ferait un devoir, mais d’accueillir ce don.

Mais comment ça marche ?
Concrètement, à travers cette application, Hozana nous invite à :

1. Rejoindre des communautés de prière que ce soit autour de l’évangile, de neuvaines, de saints, de la miséricorde, de la famille, etc.

2. Prier avec les publications écrites par des communautés animatrices rassemblées dans le coin prière ou envoyées par mail.

3. Inviter nos amis à rejoindre une communauté, à découvrir Hozana et les aider à prier.

Prier, c’est se rencontrer en communion de frères et sœurs !
Une rencontre qui consiste à croire en faisant confiance en un Dieu bien plus grand que ce que notre intelligence peut comprendre, à espérer dans l’attente qui s’enracine dans le credo « Seigneur, je crois en tes promesses, tu me donneras beaucoup » et enfin à aimer dans un échange de communion entre frères et sœurs en relation avec leur Père.

Version pour Android


Le site: hozana.org

Version pour Iphone

Le site: hozana.org

«A vin nouveau, outres neuves»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRDe notre patrimoine commun, venu de la Tradition ecclésiale et sociale, nous sommes invités à tirer à la fois du neuf et de l’ancien : nova et antiqua, pour reprendre le nom d’un chœur polyphonique de Sion, dans lequel j’ai eu la joie de chanter quinze ans, sous la direction du diacre permanent de Savièse Bernard Héritier. Ce dernier a d’ailleurs appliqué cette maxime du premier évangile en fondant la Maîtrise de la cathédrale de Sion et en donnant une nouvelle jeunesse musicale à ce haut lieu classique.

« Tirer de notre trésor du nouveau et du vieux », comme le propriétaire mis en scène par Matthieu au terme du discours sur les paraboles (13, 52), c’est devenir disciple du Royaume des cieux, mettre la parole en pratique et construire sur du solide (cf. Matthieu 7, 24-27, à la fin du discours sur la montagne). Ce devrait être notre devise biblique, en cette rentrée pastorale à la saveur particulière. Tout bousculer, modifier, révolutionner, après ce que nous avons vécu, puisque « tout fout le camp », disent certains ? « Réinventer l’Eglise », puisque tout le monde ne fait que parler d’un univers post-Covid différent, dans tous les secteurs de l’économie et de la politique ?

Avec Jésus Epoux, le vin des noces est toujours nouveau (cf. Matthieu 9, 14-17). C’est le nectar de l’amour qui nous vient à travers les âges. Mais il exige sans cesse des outres nouvelles, comme lui-même l’a montré en transformant les pratiques de la Loi ancienne pour les mettre au service de l’être humain : le sabbat fait pour l’homme, et non le contraire ; le jeûne pour le bien-être de l’homme, et non pour l’asservir. Le pape François nous convie avec enthousiasme à dépasser le « on a toujours fait comme cela », dans son exhortation Evangelii gaudium (no 33). Nous n’avons pas à trouver un « Evangile inédit », mais à poursuivre l’élan de la nouvelle évangélisation, voulue déjà par Jean-Paul II, dans le courage, la solidarité, l’intériorité, l’humilité et la conscience de notre vulnérabilité.

«Tout se disloque» dans le monde du travail?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par Monique Bernau | Photo: getAbstract. Tous droits réservés

De 2001 à 2019, le nombre de personnes actives pratiquant occasionnellement le télétravail à domicile est passé de 10% à près de 25%. En 2020, d’après le Matin.ch, 48% l’auraient pratiqué pendant le semi-confinement. Allons-nous vers une institutionnalisation du travail à distance? Serait-ce un progrès pour les salariés? Tout d’abord, qu’entend-on par télétravail ?
Le Code du travail le définit comme toute forme d’organisation du travail, dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur, est effectué par un salarié hors de ces locaux, de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication.

Quels en sont les avantages pour les salariés ?
Un certain nombre d’employés ayant pratiqué le télétravail pendant le semi-confinement aimerait poursuivre cette forme de collaboration. Les avantages sont divers : horaires de travail plus souples, autonomie et motivation plus grandes, diversification des tâches (en alternant travail professionnel et activités personnelles) ; moins de nuisances sonores pour les travailleurs en bureaux paysagés, réduction du stress et de l’empreinte écologique engendrés par les déplacements, gain de temps pour la vie de famille, les loisirs, le bénévolat…

Et pour les entreprises ?
A longue échéance, les entreprises sont également gagnantes : réduction des frais généraux et des dépenses (loyer, aménagement des locaux, déplacements grâce aux visioconférences) et de l’absentéisme et des retards. Il permet une augmentation de la flexibilité des ressources humaines ainsi que l’intégration de salariés handicapés. S’il est bien pratiqué, grâce à une motivation plus grande, la productivité des employés augmente. Enfin, le télétravail participe au développement durable et il est un atout pour attirer les générations « nomades » X & Y. 

Le télétravail, panacée des employés ?
Cependant, cette forme de travail n’est pas sans dangers. Certains télétravailleurs ont souffert du manque d’interaction, de la perte de lien social et ont vu leur fatigue augmenter, étant constamment en communication téléphonique ou via Internet. Il est parfois difficile de respecter les limites entre vies professionnelle et personnelle. Stéphane Haefliger, spécialiste RH, craint le risque de précarisation des salariés. Ceux-ci pourraient devenir une ressource externe et avoir ainsi un contrat de mandataire et non plus de collaborateur. Ils devraient alors assumer la caisse de pension et les charges sociales. Par ailleurs, Mark Zuckerberg reconnaît qu’au sein d’une entreprise, la distance peut empêcher « de créer une culture commune, de tisser des liens entre collègues, d’être créatif en groupe et d’avoir des conversations informelles ». Et c’est là le risque que « tout foute le camp » : les employés devenant des pions anonymes, congédiables à merci, assisterait-on à une autre forme de déshumanisation du travail ?

1 Petit clin d’œil à l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Berne : Tout se disloque 13.12.2019 – 13.09.2020

Avant c’était mieux

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), septembre-octobre 2020

Par Nicole Curdy | Photo: DR

Qui parmi nous n’a pas entendu cette phrase si vite lancée en l’air et si souvent sur nos lèvres : avant c’était mieux, maintenant, tout fout le camp !  

Oui, nous avons souvent cette impression que le monde va de mal en pis et la nostalgie du passé revient en force ! 

N’y a-t-il pas une part de vrai ? Mais en y regardant de plus près, nous savons combien notre mémoire peut nous jouer des tours ! Et Jésus, là-dedans ? A-t-il une place ? N’est-il pas le même hier, aujourd’hui comme demain ? Alors, s’Il est là, ne peut-Il pas y mettre son grain de sel ? Avons-nous cette habitude de demander son aide avant de parler ? de demander à Jésus ce qu’Il pense de cette situation ? Que ferait-Il ? Et l’Esprit Saint ? Que nous souffle-t-il ? Ouvrons notre Bible ! Jésus, à peine baptisé, n’est-Il pas poussé au désert, puis d’un côté et de l’autre ? Et les premiers chrétiens ? Et nous osons nous plaindre ? 

Dieu sait tout et Il est là avec nous jusqu’à la fin du monde. Donc, dans l’audace de l’Esprit Saint, devant de nouveaux projets, des nouvelles manières de faire, disons plutôt : Tout en Dieu ! En avant !

«Tout fout le camp»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), septembre 2020

Par Roger Mburente | Photo: Gildas Allaz

Tel est le thème central de ce numéro ! Les certitudes de l’« ancien monde » sont balayées. Nous sommes surpris par la vitesse à laquelle se produisent les changements dans notre société et dans la structure de l’Eglise, ainsi que par leurs dimensions. Il y a une certaine nostalgie ou une idéalisation démesurée des pratiques et des époques passées. C’est avec désarroi que les changements de temps et mœurs sont accueillis car, pour certains, ces changements signifient une perte de pouvoir et de contrôle. D’où, parfois, le retour à une certaine rigidité ou même à l’autoritarisme !

Pourquoi cette peur ? Si l’Eglise est dans le monde, elle n’est pas du monde. Nous connaissons des changements de structures et de modes de pensée mais, le Christ, Lui, est avec toutes les générations : « Il est le même, hier et aujourd’hui ; Il le sera pour l’éternité » (He 8, 13). Vivons donc l’aujourd’hui de Dieu ! (cf frère Roger de Taizé). Pour le père Florent Callerand, « le tout, c’est d’annoncer l’Evangile et de s’y consacrer intensément, d’une façon de plus en plus ajustée au monde d’aujourd’hui ».

Les souhaits, que je ne cesse de partager depuis des années, sont toujours les mêmes :

– que les structures de l’Eglise se préoccupent de construire l’avenir plutôt que de marcher dans le passé et qu’elles n’étouffent pas des élans authentiques de vie ;

– que, aujourd’hui et demain, chaque chrétien prenne sa part de responsabilité dans l’annonce de l’Evangile et dans la construction d’un monde plus juste et plus fraternel !

Une nouvelle habitation

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), septembre 2020

Texte par l’Abbé Bruno Sartoretti | Photo: Véronique Denis

Voilà, c’est fait ! La cure de Riddes a repris ses airs de jeunesse. Elle a fait sa mue, elle a une nouvelle allure, celle de la tradition et de la nouveauté.

Pour la tradition, c’est assez visible. L’extérieur a repris les codes de sa construction d’origine. Des couleurs un peu particulières, mais les monuments historiques ont veillé à ce qu’il en soit ainsi. A la fin juin, dans Le Nouvelliste, il était écrit que les bâtiments anciens étaient des documents du passé. Si nous passons à l’intérieur, il en est de même. Des boiseries repeintes selon ce qui se faisait à l’époque, chez les riches. Les pauvres n’avaient droit qu’au bois brut. L’église montrait alors sa richesse ; aujourd’hui, le Pape nous invite à une Eglise pauvre.

Pour la nouveauté, il faut se pencher sur les installations. Une cuisine presque professionnelle au rez-de-chaussée, une grande salle insonorisée avec un écran et son projecteur, un bureau fonctionnel au premier. Et une nouvelle répartition des espaces au second, formant un appartement agréable et très ouvert. Et encore, un chauffage au bois pour l’église, la cure et la crypte. Voilà pour le bâtiment !

Tout beau, tout neuf, dit l’adage. Nous verrons au fil des jours si nous parviendrons ensemble à faire du beau et du neuf dans le temps. Parce que le défi est aussi là. Nous devons, jour après jour, nous renouveler. Nous devons faire peau neuve dans notre vie de Foi. Nous devons remanier, repenser notre manière de vivre nos engagements de croyants.

Il est temps, donc, de repeindre notre communauté avec les couleurs de la vie. Parfois sombres, dans les séparations, les maladies, les oubliés ; parfois vives, dans les fêtes, les rencontres, les échanges, les célébrations. Nous le ferons avec le nouveau conseil de communauté et avec tous les membres de la paroisse.

Il est temps de mettre du professionnalisme et de la modernité dans nos rencontres, nos échanges, nos témoignages, nos disponibilités. Nous le continuerons avec les bonnes volontés, les commissions particulières (endeuillés, malades, intergénérationnelles…).

Il est temps de repenser, de remanier notre manière de vivre la catéchèse, la liturgie, la vie paroissiale. Nous le ferons avec tous les engagés de la paroisse et du secteur, mais aussi avec les acteurs habituels de la paroisse (chorale, servants, lecteurs, auxiliaires de l’eucharistie…).

Il est temps… que je m’arrête de parler pour passer au vivre ensemble et à l’être !

Oser le changement 

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), septembre 2020

Texte et photo par Jean-Christophe Crettenand

Tout fout le camp ! Notre traditionnelle, ancestrale, indémodable, essentielle, incontournable fête paroissiale n’a pas eu lieu cette année… Le 11 juin, jour de
la Fête-Dieu est arrivé, nous nous sommes rendus à la messe, ne sommes pas sortis pour l’adoration du Saint Sacrement et il n’y a même pas eu d’apéritif à la sortie, et surtout, il a fallu improviser dans l’après-midi.

Evidemment le contexte nouveau, apparu depuis les premiers mois de cette année, nous a forcés à nous adapter. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de faire un retour en arrière, de replonger dans ma mémoire, et de constater qu’en manière de Fête-Dieu – de fête paroissiale pour nous les paroissiens riddans – nous avons bien souvent osé le changement et le résultat a été à chaque fois réjouissant.

En remontant le plus loin possible, je me retrouve dans le pré situé à côté de l’église où se dressait une immense tente blanche. Mes papilles sourient en se remémorant le goût des gaufres de Madame Coquoz. J’essaie de déranger le moins longtemps possible mes parents qui jouent au loto afin de leur demander des sous pour acheter quelques bons qui me permettent de prendre part aux différents jeux organisés, desquels je reviens avec les poches pleines de bonbons et de petits gadgets.
Ce jour de fête est aussi l’occasion de manger des glaces. Enfin je rentre à la maison avec une belle pile de bandes dessinées achetées au stand de Maria Duc.

Quelques années plus tard, avec mon compère Christophe et bien d’autres, c’est nous – au nom des chœurs vaillants et âmes vaillantes (CVAV) – qui organisons les jeux pour les plus jeunes ; je découvrais enfin d’où venaient tous ces gadgets et tout particulièrement le fameux « Monsieur Patate ».

Un beau jour il a fallu sauter le pas, abandonner l’idée du « plein air » pour la salle de l’Abeille. J’y ai appris à racler, j’y ai même crié quelques lotos. Les jeux à l’extérieur se sont petit à petit transformés en bricolages ; les plus jeunes ne restaient plus forcément tout l’après-midi et voulaient se joindre aux parents pour découvrir le loto à l’envers.

Puis le lieu de la fête s’est déplacé une nouvelle fois et a pris ses quartiers au terrain de foot. Le ski-club et la jeunesse de Riddes ont pris le relais des CVAV pour l’animation des après-midi qui a parfois touché uniquement les jeunes, parfois les familles, voire même été combinée avec « Riddes Bouge ». 

En l’état des comptes, force est de constater que ceux qui se sont succédé à « oser le changement » ont permis d’aller de l’avant…

Synodalité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2020

Par l’abbé Alexis Morard et cath.ch | Photo: Grégory Roth

Un nouvelle rubrique «La joie de l’évangile» s’invite dans votre magazine paroissial, afin d’approfondir la réflexion des équipes pastorales du décanat de Fribourg, s’agissant de l’exhortation du même nom du pape François à réformer nos structures paroissiales. Alexis Morard, doyen du décanat du Grand-Fribourg, souhaite placer la rentrée pastorale 2020 sous le thème de la «synodalité». Qu’est-ce à dire?Les équipes pastorales du décanat de Fribourg ont entrepris une réflexion sur la manière de vivre la coresponsabilité au service de la mission propre à la pastorale paroissiale. Héritées d’une vision centrée sur la figure du curé, nos paroisses sont invitées plus que jamais à se réinventer. Dans son exhortation apostolique La joie de l’Évangile, le pape François constate que « l’appel à la révision et au renouveau des paroisses n’a pas encore donné de fruits suffisants pour qu’elles soient encore plus proches des gens, qu’elles soient des lieux de communion vivante et de participation, et qu’elles s’orientent complètement vers la mission » (n. 27). 

Nous reprenons en partie, avec l’aimable autorisation de cath.ch, une interview de Philippe Becquart. *

Philippe Becquart, vous êtes enthousiaste à l’énoncé du mot « synodalité ». Est-ce une nouveauté du pape François ?
François a véritablement thématisé le concept de synodalité. « C’est le chemin de l’église du troisième millénaire », a-t-il déclaré, en ajoutant même : « le chemin que Dieu attend de l’église », dans son discours, en octobre 2015, à l’occasion des 50 ans de l’institution du Synode des évêques. Depuis sa première exhortation La joie de l’évangile, en 2013, tous ses textes suivent une certaine herméneutique, c’est-à-dire une interprétation de la synodalité, qui éclaire ses grandes intuitions pastorales. Pour le Pape, la synodalité n’est pas une technique ou un remède, mais c’est l’être même de l’église et la voie de son renouveau. Car l’église est synodale par nature.

Mais qu’est-ce que l’on dit quand on dit cela ?
Derrière ce mot technique se cache toute une compréhension de l’église qui s’est particulièrement « désenveloppée » depuis Vatican II. Le concept n’est pas nouveau : ce qu’il veut dire, c’est que tout baptisé est un « ministre » appelé à annoncer l’évangile. Autrement dit, nous sommes chacun, prêtres et laïcs, « disciples-missionnaires », disciples appelés à marcher à la suite du Christ et à l’annoncer selon l’état de vie et les lieux existentiels de nos engagements (famille, travail, mouvements, paroisses, communautés, société…). La synodalité, c’est le Peuple de Dieu qui chemine ensemble à la suite du Christ. Ce qui fonde cet être ensemble synodal, c’est le baptême. Le reste relève d’un dévoilement de nos vocations propres, en fonction des charismes et des ministères que le Seigneur nous a donnés ou confiés.

Comment a évolué notre compréhension de l’église au fil du temps ?
La figure de l’assemblée des baptisés que l’on nomme église a largement évolué au cours des siècles. De type épiscopal dans les premiers siècles de l’église, avec ses nombreux conciles pour formaliser le contenu de la foi, elle devient de plus en plus paroissiale, avec son curé, jusqu’à la Réforme. Le concile de Trente, en réponse à la Réforme, va formaliser, dans la liturgie et dans l’organisation territoriale de la paroisse, la figure centrale du prêtre. Nous avons une église pyramidale, avec au sommet le pape, les évêques, puis les prêtres et, tout en bas, les baptisés. Mais la charge pastorale revient en propre au prêtre qui est le pivot de la structure ecclésiale.

Il faut attendre le XXe siècle pour voir les choses évoluer…
Avec Vatican II, les baptisés laïcs changent de statut et deviennent aussi des missionnaires. Mais seulement dans leur champ propre: le monde. La division – que portent peut-être encore les constitutions Lumen Gentium et Gaudium et Spes (Vatican II) – est la suivante : la charge spirituelle, le bien des âmes, revient au ministre. Et le laïc, lui, est missionnaire ad extra : le Peuple de Dieu va témoigner du Christ dans la réalité du monde. Depuis ces dernières décennies toutefois, l’apostolat des laïcs a évolué considérablement. Et dans le concept de « disciples missionnaires » que propose François, le baptisé reçoit lui aussi la charge d’annoncer l’évangile et porte avec le prêtre le bien des âmes, y compris au sein de l’église. Pour le pape, la synodalité veut dire : penser l’église à partir de ceux qui la font, hommes et femmes, tous les baptisés. C’est une théologie du baptême, du peuple de Dieu, de la sainteté.

Cette division, ministres à l’intérieur et laïcs à l’extérieur, n’est donc plus d’actualité…
Aujourd’hui, le gros de l’agir pastoral est porté par des théologiens et des laïcs formés. C’est une force pour l’église, mais c’est aussi un problème. Premièrement, car la structure canonique (droit de l’église) reste axée sur l’idée que la charge pastorale est l’affaire du prêtre. Deuxièmement, la raréfaction numérique du nombre de prêtres. Troisièmement, une déficience en termes de compétences autres que strictement théologiques.

Etre appelé au sacerdoce ne signifie pas forcément avoir des aptitudes de manager, d’organisateur d’une chaîne complexe de tâches où le prêtre s’épuise. Le ministre devient administrateur et beaucoup de prêtres se retrouvent dépossédés de leur vocation initiale. Beaucoup disent qu’ils ne vivent pas ce pour quoi ils ont choisi une vie toute donnée au Christ. C’est une souffrance et parfois même un drame.

Cela suppose de revisiter les représentations que nous avons du ministère…
La vision synodale oblige, en quelque sorte, à passer de la figure du « prêtre-père » qui dirige – ou de l’époux qui commande –, à celle du frère qui chemine. Fondamentalement, c’est une libération, à la fois au niveau affectif, psychologique et humain. Un frère chemine dans la communauté, il fait confiance et il délègue. Parfois, il demande de l’aide, parfois il chute, parfois il est devant, derrière ou dehors. Il n’est pas dans une représentation qui l’oblige à être ce qu’il n’est pas. D’ailleurs, j’ai moi-même constaté que certains prêtres, dans leur manière d’exercer leur ministère, s’inspirent de cette figure du frère qui chemine avec. C’est alors une grâce pour le prêtre, mais aussi pour la communauté qui ne peut vivre sans le pasteur.

N’est-ce pas contradictoire avec le fait que le prêtre représente Jésus ?
C’est justement une des lumières fondamentales du christianisme: Jésus est le Fils et il nous apprend à être des fils et des frères. Il est le Fils qui nous apprend la vraie filiation et la vraie fraternité. La façon dont Jésus chemine avec ses apôtres, ses disciples, hommes et femmes, nous montre comment vivre la fraternité du Fils. Être frères et sœurs dans le Christ. Il n’y a pas autre chose à inventer, que la vraie filiation que nous apprend le Fils.

Et n’est-ce pas aussi l’attitude du pape François ?
Mais bien sûr ! Si vous voulez savoir ce qu’est la vision synodale de François, observez-le lors des Synodes. Que ce soit lors des synodes sur la famille, en 2014-2015, sur les jeunes, en 2018, ou sur l’Amazonie, en 2019, le pape François adopte un comportement et de père et de frère, et il dévoile ce qu’est la synodalité. C’est-à-dire, il permet à l’Esprit Saint de parler à son Eglise. Cela suppose de sortir des textes préparés, d’accepter de remettre en cause les schémas préconçus, et d’oser faire autrement que comme on a toujours fait. La synodalité exige de l’audace, parce qu’elle crée de l’inattendu, du différent, de l’inconfort…

Cela suppose donc de changer, voire de bousculer les structures ?
Changer les structures ne change pas les problèmes. Je ne pense pas que la synodalité passe d’abord par des changements de structures, mais plutôt par des conversions personnelles. La transformation pastorale passe avant tout par une conversion, dont la première condition est d’accepter de se laisser regarder par le Seigneur. Les prêtres, les baptisés ne peuvent espérer une église qui écoute, qui parle vrai, qui accompagne, qui discerne, qui sert les plus pauvres… sans une conversion de toute la communauté.

C’est la responsabilité que nous avons chacun à assumer en conscience et devant le Seigneur. Le risque serait de passer du cléricalisme des prêtres au cléricalisme des laïcs. Cela ne m’intéresse pas spécialement. C’est même ce que je redoute, comme on le voit d’ailleurs avec plusieurs revendications au sein de l’église en Allemagne. Que l’on arrive à plus de désunions, voire à une forme de schisme pratique, ce n’est pas ce que je souhaite.

Que préconisez-vous alors ?
Les laïcs, hommes et femmes, doivent redécouvrir leur baptême : c’est cela le grand défi. Si l’église aujourd’hui, avec le peu de moyens qu’elle a, devait s’atteler à une tâche, ce serait de permettre aux laïcs de redécouvrir toute la potentialité de leur baptême. De cette tâche-là naîtra un renouveau de la mission, de la famille, de la diaconie. Faire confiance aux femmes, aux pauvres, par exemples. Et il ne faut pas avoir peur de penser l’altérité : l’altérité dans les ministères, l’altérité homme-femme, l’altérité pauvre-riche, etc. Ce qui constitue également un grand chantier de la synodalité.
* Philippe Becquart est un théologien français, natif du Vaucluse (France). établi à Fribourg depuis plus de vingt ans, après une formation en droit et en sciences politiques, il y a effectué ses études de théologie. Il a enseigné la philosophie pendant dix ans.
Marié et père de famille, il a été engagé en 2016 à la tête du département des Adultes de l’église catholique dans le canton du Vaud (ECVD).

Funérailles et coronavirus: faire son deuil malgré tout

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), septembre-octobre 2020

Par Jean-Marie Monnerat | Photo: Pixabay

Du 16 mars au 31 mai, près de 80 catholiques sont décédés dans le décanat du Grand-Fribourg. Comment est-ce que les familles des défunts ont-elles vécu ces disparitions dans le contexte du coronavirus durant lequel les grandes assemblées et les messes n’étaient plus possibles?« Le plus difficile pour les familles a certainement été de ne pas pouvoir accompagner la personne dans les derniers moments, que ce soit à l’hôpital ou dans un EMS » explique Jaga Loulier, membre de l’équipe des funérailles. « Certaines familles pensent que, dans cette période spéciale, leur proche en fin de vie était particulièrement confronté au chagrin et à la solitude », poursuit-elle. « Mais si ces instants étaient très durs à vivre, il n’y a pas eu de sentiment de révolte. Tout le monde comprenait la particularité de la situation provoquée par ce virus. Les familles étaient très solidaires et le fait que les funérailles, principalement les célébrations de la Parole, ne pouvaient recevoir que peu de personnes, approfondissaient la réflexion sur ce qui constitue la famille » raconte Jean-Guy Pannatier, Frère marianiste, également membre de l’équipe des funérailles. 

Durant la période la plus délicate, jusqu’à la fin mai, la plupart des funérailles ont été célébrées par des prêtres, parfois par des laïcs. Les familles qui ont renoncé à un geste d’adieu ou qui ont préféré attendre constituent une faible minorité. « Le coronavirus a eu comme conséquence de vivre des funérailles de manière très différente. « Forcées à vivre les funérailles de leur proche en strict cercle familial, certaines familles auraient peut-être souhaité les vivre dans une plus grande assemblée, ou demander une messe pour leur défunt, impossible dans ces circonstances. La liturgie de la Parole a permis de remplacer la messe et ainsi de répondre aux attentes des familles désirant dire adieu à leur proche, par une liturgie différente, mais nécessaire » explique Jean-Guy. 

« Nous avons pris grand soin de préparer ces célébrations avec convivialité, tout en respectant les distances sanitaires. Et nous nous sommes adaptés à tous les changements, tout en veillant à accueillir les personnes en deuil avec beaucoup d’empathie » poursuivent Jaga et Jean-Guy.

Des funérailles différentes, en petit comité, dans un contexte compliqué, ont-elles permis aux familles de faire leur deuil ? « Il nous semble que la réponse est affirmative. Car au mois de juin, après l’allègement des restrictions, nous avons écrit aux 80 familles en leur proposant une célébration du souvenir. Seules deux familles ont répondu à l’appel. Le vécu affectif a été très dur, mais le deuil a été fait et ces familles n’ont probablement pas eu envie de revenir en arrière » concluent Jaga et Jean-Guy.

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