Entre plénitude et errements

Par Thierry Collaud *
Photo: DR
L’Eglise catholique a-t-elle un problème avec la sexualité ? Les scandales qui se suivent depuis plusieurs années peuvent nous le faire penser. Qu’y voit-on ? Une sexualité qu’on avait voulu ignorer qui soudain ressort de manière sauvage. Un désir perverti qui n’a pour objet que sa propre satisfaction, fût-elle acquise en piétinant l’autre.

Le danger est alors d’être conforté dans l’idée que la sexualité est chargée de négativité, qu’elle est à placer du côté des bas instincts de l’humain qui doivent être bridés et que l’Eglise n’avait pas tort de s’en méfier durant des siècles. Mais ce n’est pas ce que nous dit la Bible. Dieu a créé l’humain en duo, « mâle et femelle » (Gn 1, 27), pour que ces deux deviennent « une seule chair » (Gn 2, 24). La sexualité est inscrite au plus profond de notre chair, elle est là « dès l’origine » comme le rappelle Jésus (Mt 19, 4). Etant créée par Dieu elle est fondamentalement une réalité bonne. Inscrite au plus profond de notre humanité, elle peut être le lieu privilégié où se dit l’humain en plénitude, mais aussi le lieu où se marquent dramatiquement ses errements. La sexualité nous révèle à nous-mêmes. Sur elle peut venir se greffer ce que nous avons de meilleur comme ce que nous avons de pire. Attention, alors, à ne pas faire de contresens : elle n’est pas le péché, elle ne fait que nous le révéler.

* Professeur de théologie morale à Fribourg.

Panser aujourd’hui pour penser demain

En temps normal, Rachel Wicht arpente les couloirs des hôpitaux universitaires de Genève (HUG) pour prodiguer un accompagnement spirituel aux patients hospitalisés et à leurs familles. Depuis, la pandémie de Coronavirus a chamboulé le quotidien de l’aumônière et de l’entier de l’hôpital.

Par Myriam Bettens
Photos : Myriam Bettens, Sophie Scalici

Rachel Wicht en prière au travail.

Serrer la main d’un patient, prier avec lui ou soutenir une famille en deuil, afin d’être à l’écoute de sa peine et de ses questionnements : des élans naturels pour Rachel Wicht, aumônière catholique aux hôpitaux universitaires de Genève. 

Depuis le début de la pandémie du Covid-19, tous ces rapprochements sont proscrits afin d’éviter une possible contamination. « Cette absence de contact est extrêmement difficile à vivre pour moi, mais plus encore pour les patients. » La privation de proximité se traduit aussi par une absence totale des familles, qui ne peuvent plus être au chevet de leurs proches pour une raison de sécurité sanitaire. « Nous devenons messagers de mots qui ne nous appartiennent pas. » L’aumônière illustre son propos par l’exemple de cette femme lui ayant demandé, par téléphone, de transmettre à son mari atteint du virus et dont le pronostic vital était engagé : « Je suis tellement reconnaissante pour les 60 années de bonheur passées avec lui. Je l’aime, il peut partir en paix. »

Confinement quotidien

L’aumônerie des HUG a pris la mesure du travail qui l’attendait bien en amont. « Nous avons réorganisé le quotidien pour nous rendre disponibles aux équipes de soins et aux patients à toute heure du jour et de la nuit », décrit Rachel Wicht.

Organisés par binômes, les aumôniers de garde sont soit « en première ligne », soit de renfort. Les premiers répondent aux appels des équipes soignantes et s’engagent à être sur le site le plus rapidement possible. Les seconds assurent la relève en cas de surplus d’appels.

S’ajoutent à cela des mesures d’hygiène drastiques lors de leur passage dans les chambres. Des contraintes temporaires qui, pour la majorité de la population, prendront fin avec la disparition du virus. 

Une autre catégorie de patients demeure, quant à elle, soumise au confinement et mesures d’hygiène, virus ou pas. C’est le cas dans l’unité d’oncopédiatrie, dont Rachel Wicht est l’aumônière répondante permanente. Ce service continue de fonctionner « normalement » malgré la pandémie. Il accueille de jeunes enfants et adolescents atteints de cancers et tributaires de traitements chimiothérapeutiques lourds. « Les petits patients doivent rester dans des « isolettes » (chambres d’isolement) en permanence du fait d’un système immunitaire réduit à néant par le traitement », précise-t-elle.

Le difficile deuil

Les traitements prennent du temps, les séjours hospitaliers sont fréquents et s’étalent généralement sur plusieurs mois, « il se noue alors une relation intime et de confiance avec ces patients et leurs parents », développe l’aumônière. Au début du week-end pascal, alors qu’elle n’est pas de garde, Rachel Wicht est informée par l’infirmière responsable de l’unité du décès d’un adolescent qu’elle avait accompagné durant plusieurs mois. « J’ai reçu son appel à 8h30. Le décès de ce jeune de 16 ans avait été constaté à 6h30 », raconte-t-elle sobrement. Peu avant 10h, elle se rend à l’hôpital. Le personnel a proposé à la maman que l’aumônière vienne bénir son fils et prie avec elle dans la chambre. « Vers 11h, nous avons quitté l’hôpital, et sommes allées aux pompes funèbres ensemble. Cette mère effondrée avait besoin de soutien et d’aide, pour accomplir toutes les formalités administratives liées à ce décès », témoigne Rachel Wicht. « L’écoute et l’accompagnement des familles sont essentiels, surtout en ces temps de pandémie », car les obsèques sont limitées à cinq personnes, sans possibilité de gestes de réconfort. 

Une difficulté supplémentaire à surmonter pour les familles endeuillées. C’est pourquoi, un moment de recueillement laïque sera organisé le jour des funérailles du jeune homme. L’aumônière note tout de même que la gravité ambiante en ces temps de pandémie est parvenue à raviver la flamme d’une solidarité nouvelle. « La vision de la luminosité de notre humanité m’émerveille. C’est un phare qui dirige le bateau dans lequel nous sommes tous embarqués. »
A l’écoute en tout temps » css= ».vc_custom_1589377608260{background-color: rgba(180,36,59,0.1) !important;*background-color: rgb(180,36,59) !important;} »]8h30 Appel de l’infirmière cheffe de l’oncopédiatrie des HUG.
10h Arrivée à l’hôpital pour procéder aux derniers sacrements du défunt.
11h Accompagnement de la famille aux pompes funèbres.
14h Retour à la maison

Messe de prémices de l’abbé Vincent Lathion, enfant de notre paroisse, le 12 juillet à Saint-François de Sales (Chêne) !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Par Karin Ducret | Photo: DR

L’abbé Vincent Lathion, d’origine valaisanne, est né à Thônex. Cadet d’une fratrie de trois enfants, il y a grandi et a effectué toute sa scolarité à Genève. Après une année de médecine à l’Université de Genève, il est entré en année de discernement au séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg 1. Voici son témoignage : « J’ai été amené à me poser la question de la vocation à l’âge de 21 ans, elle ne m’avait auparavant jamais effleuré l’esprit et cela, bien que pratiquant et allant à la messe les dimanches. Cette invitation s’est présentée à moi de manière abrupte et, à travers elle, j’y ai vu une superbe proposition du Christ. Regardant un peu le chemin parcouru en présence du Seigneur depuis, je suis très heureux des rencontres que j’ai pu faire et des occasions qu’Il a pu me donner. Je désire encore approfondir ma relation à Dieu dans la prière et les sacrements et je remercie la Trinité pour ce souhait qu’elle a déposé en moi ; une vie n’est pas trop longue pour chercher à sonder ces mystères. C’est donc sur cette voie que je chemine, à l’image d’une quête jamais achevée, mais toujours heureuse ! »

L’abbé Vincent a terminé son cursus universitaire en théologie en 2019 avec un travail de Master sous la direction du Prof. Gilles Emery : Relation et personne dans la doctrine trinitaire de saint Thomas d’Aquin.

L’église de Villars-sur-Glâne, aux portes de Fribourg, a connu, le 8 décembre 2019, un moment de joie et d’émotion avec pas moins de quatre ordinations diaconales dont celle de l’abbé Vincent. La célébration présidée par Mgr Charles Morerod a réuni quelque 600 personnes, dans une église archi-comble. L’abbé Vincent a effectué son année de stage dans l’Unité pastorale Sainte Marguerite Bays, à Romont et, à cause des circonstances dues au Covid-19, son ordination à la prêtrise, le 7 juin, a dû se faire à huis clos. Il célébrera sa messe de prémices 2 le dimanche 12 juillet à 10h30 en l’église Saint-François de Sales. Cet événement réunira, malgré les limitations, les prêtres, la famille, les amis et amies et un certain nombre de paroissiens et paroissiennes pour une fête jubilatoire de reconnaissance et de joie. Vous retrouverez les échos et les photos des deux manifestations dans L’Essentiel de septembre. 

1 Le Séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg est la maison de formation des futurs prêtres du diocèse. Il accueille et forme les jeunes des cantons de Genève, Vaud, Fribourg et Neuchâtel qui désirent devenir prêtres séculiers. Depuis 2012 notre Séminaire forme une communauté de formation avec le Séminaire du diocèse de Sion. La Maison des Séminaires abrite aussi l¹année de discernement ou année de fondation spirituelle.

2 La messe de prémices est la première messe d’un nouveau prêtre qu’il dit après son ordination. Souvent cette messe est dite dans la paroisse où le nouveau prêtre a grandi.

En librairie – juin 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le veilleur
Christophe Hadevis / Rodéric Valembois 

Cette BD, aussi belle que spirituelle, nous raconte d’abord la vie de saint Joseph, en restant au plus près des évangiles et de la réalité historique. Elle nous invite ensuite dans une famille d’aujourd’hui qui, dans ses joies et ses épreuves, se confie à Joseph.

Vie, dévotion, fioretti nous dévoilent le visage de celui qui prend soin de nous comme il a pris soin de la Sainte Famille, en épousant le projet de Dieu.

Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHFNe gâchez pas votre plaisir, il est sacré
Olivier Florant

Non, le plaisir sexuel n’est pas un tabou pour la foi catholique. A contre-courant des ouvrages pieux sur le couple, Olivier Florant, sexologue, conseiller conjugal mais aussi théologien nous offre un texte libérateur. Qu’est-ce que l’amour ? le plaisir ? l’orgasme ? Que dit véritablement la Bible sur les relations sexuelles ? Qu’en est-il des autres grandes religions ? Les fameux « tabous judéo-chrétiens » existent-ils vraiment ? Comment le plaisir sexuel peut-il être « sacré » ? Voilà les questions auxquelles l’auteur répond avec beaucoup de bonheur.

Renaissance

Acheter pour 30.20 CHFBonne nouvelle sur le sexe et le mariage
Christopher West

Dans son premier best-seller, Christopher West offre une présentation claire, sûre et accessible de la théologie du corps. L’auteur américain regroupe les nombreuses questions qui sont le fruit de ses échanges avec son public de tous âges. Indissolubilité du mariage, masturbation, pornographie, chasteté… il aborde de front les questions qui dérangent et sur lesquelles nombre de catholiques restent démunis. Le style est direct, jamais moralisant, souvent humoristique. « Si vous voulez vraiment « prendre votre pied », commencez par inviter Dieu qui est amour dans votre chambre. Ne vous inquiétez pas, Il ne sera pas gêné c’est Lui qui a créé le sexe. » On se réjouit d’un tel livre, qui peut être facilement offert, y compris à des lecteurs qui n’ont pas une culture chrétienne très poussée.

Emmanuel

Acheter pour 30.00 CHFLibre pour aimer
Eric Jacquinet

Nous croyons et nous constatons que la consommation de pornographie conduit beaucoup d’hommes et de femmes à la tristesse et à la désespérance. Pour trouver la vraie paix du cœur, la vraie joie et la sérénité affective nécessaires à chacun, il faut sortir de ce nouvel esclavage. Beaucoup n’y arrivent pas et se sentent enfermés dans la honte et la tristesse. Pourtant, être libéré de cette addiction est possible ! Un parcours spirituel pour aider à sortir de la consommation d’images pornographiques. Initié par le Père Eric Jacquinet avec la collaboration de thérapeutes, 40 jours pour retrouver la liberté et le goût du bonheur.

Emmanuel

Acheter pour 28.50 CHF

Pour commander

[thb_image full_width= »true » image= »4371″ img_link= »url:https%3A%2F%2Flibrairie.saint-augustin.ch||target:%20_blank| »]

Un cantique érotique

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR« – Que tu es belle, ma bien-aimée ! Tes yeux sont des colombes. Tes lèvres, un fil d’écarlate. Tes deux seins, des faons jumeaux d’une gazelle qui passent parmi les lis. Tu me fais perdre le sens par un seul de tes regards. Que ton amour a de charmes, ma sœur, ô ma fiancée. L’arôme de tes parfums est délicieux plus que tous les baumes. – Que mon bien-aimé entre dans son jardin et qu’il en goûte les fruits savoureux. » (Cantique 4, 1.3.5.9.10.16)

Telle une perle dans un écrin, le Cantique des cantiques (c’est-à-dire le plus beau des poèmes, comme on dit « pour les siècles des siècles ») a trouvé sa place au sein des Saintes Ecritures après bien des péripéties. Cela n’a pas été tout simple, car il s’agit d’un véritable poème érotique qui chante le don mutuel et charnel des époux, comme image représentative de la tendresse indéfectible de Dieu pour l’humanité. La tradition spirituelle en a également fait le modèle des liens mystiques entre l’âme et son Seigneur, appelé précisément « Mon bien-aimé ».

Différentes perspectives
Ce qui montre parfaitement bien que la dimension corporelle et sexuée, inscrite dans notre condition par le Créateur, caractérise pleinement notre intimité avec le Christ. Si bien que celui-ci se présente comme l’Epoux de sa bien-aimée, l’Eglise. Perspectives spirituelle, ecclésiale, théologale et charnelle s’interpénètrent donc. De sorte que chaque couple, par la fidélité et le don mutuel des corps et des cœurs dans la relation sexuelle, offre une image plénière et saisissante de l’amour dont Dieu veut tous nous combler (voir l’exhortation Amoris laetitia du pape François, « Un amour
passionné. La dimension érotique de l’amour », n. 142-162).

A cet égard, il est regrettable que la liturgie dominicale ne le retienne jamais dans les lectionnaires actuels : le Cantique n’est lu « que » lors des célébrations de mariage. S’il était également proclamé le dimanche, il pourrait donner lieu à de belles catéchèses sur la sexualité comme lieu d’épanouissement évangélique et biblique !

Un Carême en plein temps pascal?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Jean-Pascal Genoud | Photo : DR

Ç’a été dit et redit : situation exceptionnelle, complètement inédite ! Les plus âgés d’entre vous peuvent témoigner ; de mémoire d’hommes, « on n’a jamais vu ça ! ». Des églises fermées, des messes suspendues pendant près de trois mois ! On rapporte que 10% des footballeurs sont déprimés. Que dire des curés ? L’enquête n’a pas encore été menée… Il est vrai que le tableau est plutôt surréaliste. 

Je me suis surpris un jour à ne pas pouvoir attendre la fin de la messe – célébrée à huis clos – pour commencer à ouvrir les portes de l’église ! Cela me paraissait tellement insupportable de voir cet espace d’accueil barricadé pour empêcher les fidèles d’entrer. Un chef de chœur, qui soumettait un projet de concert pour le Vendredi saint 2021, me demandait comment je vivais tout cela comme curé. Je lui ai répondu que c’était simple à comprendre : un curé sans paroissiens, c’est un peu comme un chef de chœur sans choristes. Décidément, très dur à vivre.

Evidemment, il y a – et ça change beaucoup – tout le registre de l’invisible. Une communion toujours possible dans une prière plus aiguisée que jamais. La privation des signes sensibles de la grâce de Dieu n’équivaut pas à une privation de Dieu lui-même. Mais tout de même, nous sommes « de chair » et les sacrements nous sont donnés pour nous rejoindre justement jusque dans notre dimension physique et charnelle. L’épreuve est crucifiante. C’est un temps de désert et de vide.

Je le vois surtout comme l’occasion de laisser surgir une foule d’interrogations. Et il y a d‘ailleurs pour l’heure plus de questions que de réponses…

– Pourquoi avons-nous si peur du vide ? Serait-ce que nous avons peur d’une rencontre décisive avec le Christ, dans la nudité de la foi ?

– N’avons-nous pas trop souvent considéré l’eucharistie comme un dû, plutôt que comme un don ? Je pense à ces plus de 100 millions de chrétiens qui, du fait de la persécution ou de l’énormité des distances, ne peuvent communier qu’une ou deux fois par année ! 

– Notre vie chrétienne ne s’est-elle pas trop concentrée sur le « rite » plus que sur la sensibilité à l’égard de ceux qui souffrent et un engagement généreux à leur égard ?

Toutes choses dont il nous faudra parler. Toutes choses, en partie douloureuses, par lesquelles Dieu cherche à se dire à nous de façon nouvelle et particulièrement profonde. Patience donc ! Dans la joie de vous retrouver sains et saints ! Dans cet oasis d’humanité que Dieu désire et prépare.

Coronavirus

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Photos: Vie de l’Eglise à Genève

La paroisse de Sainte-Clotilde soutient la Pastorale des milieux ouverts

La paroisse Sainte-Clotilde, à la Jonction, a décidé d’apporter son soutien à la Pastorale des milieux ouverts (PMo) de l’Eglise catholique romaine à Genève dans le cadre de la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis le début de l’année.

La PMo travaille avec des hommes et des femmes qui vivent dans la rue ou qui sont dans une situation de précarité. La pandémie n’a fait qu’accentuer la difficulté de leurs conditions d’existence.

Avec l’Eglise protestante de Genève qui a mis des locaux à disposition à la paroisse de Montbrillant, la PMo accueille trois fois par semaine des personnes démunies et leur offre des repas, des vêtements, des articles pour bébés, des aliments à emporter et, surtout, un soutien moral.

Un atelier de fabrication de masques a été ouvert et un potager est cultivé par les bénéficiaires.

La PMo reçoit le soutien de particuliers, de la Chaîne du Bonheur et de la paroisse de Sainte-Clotilde qui s’est mobilisée à 150% dans une opération de collecte de fonds et de produits de toutes sortes en faveur des déshérités. Sandra Golay, la présidente des conseils de paroisse de Sainte-Clotilde, a levé ses troupes et une permanence a été installée à la cure où les paroissiens déposent quotidiennement leurs dons en nature et leurs oboles.

Contact pour les dons :
Paroisse de Montbrillant (Rue Baulacre 16, Inès Calstas, 076 384 74 92) et paroisse Sainte-Clotilde (Avenue de Sainte-Clotilde 14bis, Sandra Golay, 079 559 35 40).

Je ne savais plus quel jour nous vivions…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Pierre-André Ramuz, directeur | Photos: DR, ldd

Coureur émérite et amateur de courses en montagne, Pierre-André Ramuz, 42 ans, de Charrat, est très bien entraîné ! Moralement aussi. Heureusement, car comme enseignant et directeur des Ecoles de l’Arpille, ses nerfs ont été mis à rude épreuve, comme celui de ses collègues. Il raconte…Après le coup de tonnerre du vendredi 13 mars, s’en sont suivis plusieurs jours de forte tempête pour la direction, puis pour les enseignants. Passé ce laps de temps mouvementé, en quelques jours seulement, l’école a su se réinventer et proposer des solutions adaptées au plus grand nombre de familles. Je suis persuadé que nous relèverons ce défi et que nous amènerons nos élèves jusqu’au 19 juin sans perdre ni motivation ni détermination.

Au niveau professionnel (direction d’école), le début de la crise a été un moment très intense à gérer, avec très peu d’heures de sommeil et beaucoup de stress. Je dois avouer que je ne savais plus vraiment quel jour nous vivions. Je ne faisais pas vraiment la distinction entre ce premier week-end de crise et les jours ouvrables qui ont suivi. Au final, je suis vraiment satisfait de ce que nous avons mis en place, avec la collaboration de mon adjoint et des enseignants. D’ailleurs la plupart des familles en sont reconnaissantes, ce qui est touchant et valorisant.

Au niveau des familles, je constate que la plupart ont trouvé des modes de fonctionnement qui permettent d’allier télétravail, école à la maison et tâches ménagères courantes. Malheureusement, pour quelques familles, quelques enfants, cette période est très difficile à vivre. Outre les outils informatiques manquants, nous constatons que la vie dans certains foyers n’est pas aisée.

Personnellement, ce sont les contacts sociaux qui me manquent le plus : avec ma famille au sens large, avec mes amis et mes proches, mes collègues et les élèves. Malgré tout, je m’estime chanceux de pouvoir passer cette période sans tomber malade, sans être strictement confiné et en continuant à pratiquer la course à pied qui est un équilibre vital pour moi.

Pour conclure, je suis conscient qu’au niveau économique et à d’autres niveaux peut-être beaucoup auront perdu durant cette crise. Mais je pense que nous en ressortirons tous grandis ou changés et j’espère que tout un chacun saura en tirer les conclusions nécessaires.

Dans la prière, accueillir d’une autre manière…

Dans nos villes et nos villages l’activité humaine est ralentie en cette période de confinement. Mais qu’en est-il pour les chanoines qui, tout au long de l’année, accueillent les pèlerins, les touristes ou les sportifs dans les hospices ? François Lamon, prieur de l’hospice du Simplon, nous partage ici son quotidien et ses réflexions.

This post is only available to members.
S'abonner

Peut-on encore parler de sexe dans l’Eglise aujourd’hui?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2020

Par Frère Michel Fontaine OP

Les évènements auxquels nous pensons tous au sein de l’Eglise catholique, pourraient sans aucun doute, décrédibiliser une parole sur la dimension sexuée de notre condition d’être humain. En effet, comment oser proposer aujourd’hui dans l’Eglise, un discours sur la sexualité, le sexe, l’affectivité, le désir, le plaisir, la relation à l’autre à la fois semblable et différent ? Comment reconnaître la complexité et la beauté de l’acte d’amour pour exprimer le don, l’accueil entre deux êtres et dire « en plus » quelque chose d’essentiel de notre relation à Dieu par son Verbe ?

Et pourtant, depuis les origines, intégrer la sexualité et le sexe dans la réalité du vivant dans toutes ses formes, n’est-ce pas chercher à entrer dans le mystère de la Création « Dieu vit que cela était bon… […] Dieu les bénit… […] Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden… et il y plaça l’humain… » (Gn 1 et Gn 2). Il est intéressant de rappeler que les biblistes rapprochent le mot eden du mot édéna en Gn 18, 12 attribué par l’auteur à Sara, très âgée, à qui on annonce la naissance d’un fils et qui s’exclame « Tout usée comme je suis, pourrais-je encore jouir (édéna) ? Et mon maître (Abraham) est si vieux ! ». Oui, la jouissance et le désir appartiennent à cette dynamique de la Création et de la présence d’un Dieu qui cherche à nous faire retrouver le chemin du beau, de la joie, du respect, de l’accueil… en un mot de l’amour offert autant à soi-même qu’à l’autre.

Alors n’ayons par peur de revenir à la Source. Rappelons clairement que la foi chrétienne parce que le Verbe s’est fait chair, donc s’est incarné dans une réalité sexuée, identifie positivement cette dimension charnelle bibliquement parlant. 

Nous sommes pleinement dans l’ordre du don qui vient de Dieu et qui va jusqu’à être accompli, comme l’a rappeler notre frère Timothy Radcliffe, ancien Maître de l’Ordre des Dominicains, d’une manière ultime et totale dans les paroles mêmes de la Dernière Cène « Ceci est mon corps, et je vous le donne ».

Le baptistère de Chermignon-d’en-Haut

De Dominique Châtelain et Jean-Stéphane Rey (VS)

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Le baptistère indique que le baptême est la porte des sacrements.

Le baptistère est traditionnellement le lieu (un bâtiment distinct à l’origine) réservé à la célébration du baptême. L’évolution des pratiques a souvent mené à son remplacement par des cuves baptismales, plus pratiques. Celui de Chermignon-d’en-Haut (VS) nous permet de redécouvrir la richesse du sacrement. 

Conçu pour permettre les baptêmes par immersion, il nous rappelle que le sacrement nous plonge dans la mort avec le Christ pour nous permettre de ressusciter avec lui. Le choix d’un socle sombre symbolise cette noirceur que nous laissons au fond de l’eau. Le cercle de lumière au-dessus signifie cet appel vers la lumière. Saint Paul ne dit-il pas : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez en enfants de lumière » (Eph 5, 8) ?

La base octogonale va dans le même sens : selon les Pères de l’Eglise, le chiffre huit est celui de la Résurrection. En effet, le « premier jour de la semaine », évoqué dans l’Evangile (Jn 20, 1 par exemple) est le huitième jour. C’est le jour qui annonce un nouveau commencement. Mais le jour de la Résurrection est aussi celui où retentit l’appel à annoncer la Bonne Nouvelle. Le baptême est porteur de cet envoi en mission.

Les huit scènes autour du bassin sont des épisodes bibliques dévoilant des aspects du baptême. On retrouve ainsi : l’Arche de Noé (Gn 6-9), l’Exode (le passage de mer en Exode 14) la guérison de Naaman le Syrien (2 R 5), une vision d’Ezéchiel (Ez 47), le baptême de Jésus (Mt 3, 13-17), l’eau et le sang sortant du côté de Jésus (Jn 19, 34), le baptême de l’Eunuque (Ac 8, 26-40) et la Samaritaine (Jn 4).

Finalement, la disposition du baptistère à proximité du tabernacle nous rappelle que le baptême est la porte des sacrements et qu’il nous conduit à une intimité toujours plus grande avec le Seigneur.

L’ermitage de Longeborgne (VS)

Par Myriam Bettens
Photo: Association des Amis de LongeborgneNiché dans une falaise des gorges de la Borgne, à deux pas de Sion, l’ermitage de Longeborgne semble retiré du monde. Ce haut lieu de pèlerinage mêle beauté pittoresque et piété populaire.

L’ermitage a vu le jour en 1522, confié à l’Ordre des Frères mineurs (les Franciscains). Aujourd’hui, ce sont les Bénédictins qui en assurent la desservance. Eté comme hiver, le Père François Huot, seul résident permanent, accueille les pèlerins venus confier prières et désirs d’enfant à la sainte patronne du lieu, Notre Dame de Compassion. Les nombreuses œuvres en remerciement d’une grâce, ou ex-voto, exposés dans la chapelle attestent d’ailleurs d’une dévotion ininterrompue.

Ces témoins du patrimoine religieux et artistique du Valais, une collection de 185 ex-voto, ont été rénovés entre 1997 et 2000 avec le concours de l’Association des amis de Longeborgne. Une dizaine d’années plus tard, de nombreux autres aménagements ont été entrepris pour le bien-être et la sécurité de l’ermite et des pèlerins, dont la sécurisation des falaises en amont du chemin de croix et de l’ermitage.

Accès possible
1. Depuis la gare de Sion, prendre le bus B5 direction Bramois, Institut et descendre à Bramois, Pont de Bramois (15 minutes). Aller en direction du restaurant Les Pélerins (10 minutes).
2. Depuis l’autoroute A9, prendre la sortie Sion-Est No 27. Continuer sur la route d’Hérens, puis la route de Bramois en direction du chemin du Creux-de-Nax. Laisser la voiture.

La visite

1. Attaquez la montée depuis le restaurant. Le sentier est escarpé. Vous aurez d’un côté un chemin de croix et de l’autre les flots de la rivière la Borgne (10 minutes).

2. Passez le porche d’entrée de l’enceinte de l’ermitage. Depuis le promontoire, on peut admirer la vue sur les gorges de la rivière.

3. Continuez sur le côté gauche du parvis. Les deux chapelles dédiées à Notre Dame de Compassion et saint Antoine de Padoue sont logées dans une grotte naturelle.

4. Admirez les ex-voto admirablement restaurés. Laissez-vous envelopper par la quiétude du lieu.

Mais il est où Dieu?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Dominique Perraudin | Photo: pontifexenimages.com

D’abord, je voudrais dire merci et bravo pour la solidarité et le travail fournis par tous les bénévoles, par tout le personnel hospitalier ainsi que tous ceux qui travaillent dans l’ombre. Il aura fallu qu’une pandémie nous tombe sur la tête pour nous unir face à ce cataclysme!« Mais il est où Dieu ? » – Il me revient à l’esprit un souvenir : lors d’une homélie à Lourdes, où le prédicateur rapportait une remarque qu’il avait lue sur un réseau social : « Mais il est où Dieu ? » Nos médias essaient tant bien que mal de nous informer et de trouver des solutions pour nous rassurer. Ce n’est pas leur métier bien sûr, mais je crois que, sans mettre la vie intérieure ou spirituelle dans la balance de leur réflexion, ils ne trouveront aucune autre réponse que superficielle et n’apporteront aucune consolation ! Notre société essaie, à l’aide des principes qu’elle prône, de résoudre les problèmes qui nous préoccupent tous. Mais sans y inclure le projet de Dieu pour l’humanité, je crois vraiment que c’est peine perdue. Notre société a son échelle des valeurs. L’emploi, les loisirs, la richesse sont le sommet de cette échelle. Société hyper-sécurisée, hyper-hygiénisée, pourtant tout se dérobe sous nos pas. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait. L’incertitude gagne nos esprits. On parle d’économie, de chômage. La précarité grandit. Malgré la situation de crise que nous vivons, je remarque pourtant que la solidarité s’est renforcée et que les gens se parlent avec plus de confiance.

Cultiver l’espérance. – Le désespoir nous guette. La vie trépidante que nous menons parvient à troubler, pire à masquer à notre esprit et à notre regard les signes puissants que Dieu place sur notre route. Car oui, Dieu est là… dans les petites choses du quotidien. Il nous aime malgré tout : voilà la vérité ! La prière, la méditation, les beautés de la nature qui nous entourent sont des signes patents de sa présence et de son amour concret pour nous. Mais que regardons-nous ? Rappelons-nous comment la sainte famille qui, à la naissance du Fils de Dieu, a dû s’enfuir en Egypte. Quelles garanties avaient-ils si ce n’est cette seule confiance en la promesse de Dieu ? Vu d’aujourd’hui, tout cela semble si naturel… Et pourtant combien de combats ! Dans un monde désespérant, il nous faut continuer de semer en nous cette vertu essentielle : l’Espérance. Il suffit d’un peu de levain pour faire lever de la farine. Il suffit aussi de peu de foi pour que notre monde puisse changer de regard. Soyons d’humbles serviteurs appliqués à transformer le monde autour de nous à partir des gestes simples de l’Evangile. A l’exemple de la sainte Famille, creusons notre foi pour faire un monde qui espère…

L’homme, la femme, richesses de l’amour de Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Marguerite Bays (FR), juin 2020

Par Vincent Lathion | Photo: Vincent Lathion, Martial Python

L’être humain, perle précieuse de la création
Souvent, nous contemplons avec émerveillement la nature, tant elle est belle, sagement conçue et nous avons bien raison. Le chrétien ne saurait cependant s’arrêter en si bon chemin et sa foi lui permet de pousser plus loin sa réflexion : si le monde est admirable et harmonieux, c’est parce qu’il est créé par Dieu, source de toute bonté et de toute sagesse. En effet, la beauté et la finesse de la réalité ne souffrent aucune comparaison, pas même avec l’œuvre de l’artisan ou de l’artiste le plus habile, car le génie du Créateur surpasse incomparablement le génie de l’homme.

Si cette vue est juste du monde en général, elle l’est bien plus encore de la personne humaine. A ce qui est visible s’ajoute une dimension psychologique et spirituelle, une part de mystère. Ce surplus d’âme pour ainsi dire, confère à l’être humain une dignité et une noblesse unique qui le placent à part dans l’univers matériel. Ainsi, si comme la plupart des autres espèce, l’espèce humaine se divise en deux genres, cette distinction n’est pas seulement chez elle d’ordre biologique voire comportemental, mais d’abord et surtout d’ordre psychologique et spirituel. L’homme et la femme, d’égale dignité, diffèrent donc tant par leur corps, que par leur manière de ressentir et d’appréhender la réalité. Il y a là un fonds commun que partagent toutes les sociétés, mais qui se décline encore de bien des manières selon l’éducation et la culture reçues.

L’homme et la femme dans les Ecritures
Si nous nous penchons à présent sur la tradition judéo-chrétienne, nous remarquons que la Bible s’intéresse d’emblée au rapport de l’homme et de la femme dans le récit riche de symbolisme des premiers chapitres de la Genèse. Que veut-elle nous en dire ?

D’abord, que ni l’homme, ni la femme ne se suffisent à eux-mêmes et que la place qu’ils occupent l’un pour l’autre est irremplaçable. En effet, après avoir affirmé : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » (Gn 2, 18) Dieu présente tous les animaux de la création à l’homme, mais en vain. Ce dernier ne trouve nulle aide qui lui corresponde. Ce n’est qu’en présence de la femme, qu’Adam se sentira comblé. Ce secours de la femme pour l’homme n’est pas d’abord d’ordre pratique, de l’ordre de l’agir, mais il vient remplir un manque existentiel. Pour le dire autrement, l’homme et la femme, séparés l’un de l’autre, éprouvent une solitude et une incomplétude dans leur être même : et ce sont elles que Dieu a précisément voulu leur éviter.

Ces observations mettent en lumière la complémentarité des deux genres. Dans le dessein divin, l’homme se construit en vis-à-vis de la femme et inversement. Voilà pourquoi la femme aide l’homme à devenir homme et réciproquement. Et la promesse de Dieu se rattache précisément à cette relation de complémentarité qui unit l’homme et la femme : leur lien est source de vie, de lui jaillira une descendance.

Mais très vite, nous dit la Genèse, la chute met à mal cette bienheureuse concorde : l’homme et la femme se détournent de Dieu et c’est tout l’ordre que le Seigneur avait établi qui s’en trouve bouleversé. Le rapport de l’homme à la terre, de laquelle il avait été modelé, se mue en peines et douleurs ; le rapport de la femme à l’homme, duquel elle avait été tirée, se transforme en rapport de force et de domination.

Intéressons-nous donc plus avant aux conséquences du refus de Dieu : la Bible nous indique que la relation de l’homme et de la femme s’en est trouvée fragilisée : à l’enrichissement réciproque qu’avait voulu Dieu s’est substituée la volonté de posséder l’autre et de l’asservir, sous les modalités diverses du pouvoir et de la séduction. Comment s’étonner alors que l’homme et la femme que Dieu avait appelés à un don fidèle et exclusif en leur enjoignant de ne former « qu’une seule chaire » peinent dès lors à respecter cet engagement désormais privé de sa sève naturelle ?

La Bible ne manque pas d’exemples pour illustrer ce thème. Ils sont parfois magnifiques et nous dépeignent des personnes aux vertus nobles et héroïques ; ils sont parfois malheureux, dressant un tableau sombre, d’hommes et de femmes dominés par des passions qu’ils ne savent plus maîtriser. Nous pouvons songer entre autres à Joseph en Egypte, qui refuse les avances de la femme de Potiphar et qui est jeté en prison ; aux deux vieillards qui accusent faussement Suzanne de tromperie, parce qu’eux-mêmes brûlent de désir pour elle ; ou encore à David, qui fait tuer Uri pour lui ravir sa femme Bethsabée. Et la liste pourrait encore s’allonger… Chacune de ces histoires, nous replace devant les questions auxquelles n’échappe nul amour : quelle était l’intention de ces personnes ? Ont-ils pris en considération le bien de celui qu’il prétendait aimer ?

La charité, forme de tout amour
Concluons ce survol rapide en rappelant le principe fondamental de tout amour, d’une simplicité toute biblique pour ainsi dire et pourtant si profond : ce qui est au cœur de la droite relation de l’homme et de la femme, ce qui doit la régir, en couple comme en société, c’est la charité, qui est l’amour de Dieu dans le cœur de ses fidèles. C’est un amour qui ordonne les autres amours et qui ne signifie nullement le rejet des passions amoureuses. Tout au contraire, il invite à les purifier et à discerner dans la prière comment les accueillir, comment les diriger pour que, débarrassées de toute appropriation égoïste, elles soient les aides heureuses de l’amour vrai. Ainsi, l’homme ou la femme qui se laisse guider par la charité, obtiendra toujours son propre bien ainsi que celui de la personne aimée et ce, avec le secours de Dieu et grâce à l’amour divin lui-même.

Education: donner le goût de la vérité

Le jeune enfant souvent tenté par l’affabulation, voire le mensonge, doit apprendre petit à petit à dire la vérité. Il a besoin d’adultes attentifs et bienveillants pour l’accompagner.

Par Bénédicte Jollès
Photo: Pxhere« Mon père, il a trois Tesla », lance Baptiste, 6 ans, à la cantine. Le petit qui grandit a facilement des raisons de mentir : besoin de se valoriser, peur d’être grondé, paresse, jalousie… Pas de panique avant l’âge de raison, autour de 7 ans, il est normal que son imaginaire soit fertile ; il a du mal à distinguer ses rêves de la réalité. Il revient aux parents de le ramener au réel, de l’aider à mûrir pour qu’il réalise les bénéfices de relations basées sur la confiance. 

Le petit enfant teste la crédulité des adultes, si son mensonge n’est pas démasqué, s’il en tire des bénéfices, il le renouvellera. 

La vérité apaise
Un des enjeux de l’éducation chrétienne est de transmettre le goût de la vérité : source de joie, elle libère et apaise. Plus les parents sont transparents, plus les enfants apprennent à l’être. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’exemple est premier. Vigilance donc face à nos pieux « arrangements » ou nos omissions douteuses.

« Je t’ai caché mes mauvaises notes, tu me punis trop fort », lance Charlotte, 10 ans, entre deux sanglots. Sans renoncer à l’exigence, une certaine souplesse parentale aide les jeunes à vivre loin du mensonge. Au contraire, les éducations trop sévères favorisent la dissimulation. Nos enfants peuvent-ils s’exprimer sans être trop fortement rabroués ?

L’expérience de la miséricorde
Impossible d’acquérir ce goût pour la vérité sans faire l’expérience de la miséricorde et du pardon parental. Celui-ci libère, surtout s’il souligne le courage dont l’enfant fait preuve en avouant le vrai. En cas de grosses difficultés, après un temps d’écoute et de discussion, l’adulte peut aussi proposer le sacrement de la réconciliation si lui-même le reçoit. Il ne s’agit pas d’une punition bien sûr, mais d’une aide du Seigneur. « Quelle expérience magnifique pour celui qui peine d’être pardonné et fortifié par Jésus lui-même ! » avoue Marion, maman de deux enfants et catéchiste.

Sexualité, vraiment?

Par Thierry Schelling
Photo: DR

Le pape François a pris le parti de ne pas thématiser directement la sexualité mais de l’évoquer plus discrètement, comme dans Amoris Laetitia.

Il est loin le temps où Paul VI pouvait proclamer l’Eglise « experte en humanité ». Les affaires de pédophilie révèlent tout sauf un comportement adéquat de la part de bien des clercs à l’égard de tant de victimes. Le long pontificat de Jean-Paul II avait pourtant produit une théologie du corps devenue référentielle pour maints théologiens et moralistes catholiques… Et dire qu’il en parlait, les mercredis d’audience à Rome, pendant que Maciel et ces autres monstres abusaient sans vergogne sous couvert d’autoritarisme et par perversité égoïste…

Discrétion
Du coup, le pape François a pris le parti, dès le début de son pontificat, de ne pas thématiser directement la sexualité comme telle, mais – comme dans Amoris Laetitia par exemple – d’évoquer certes les beautés de l’amour hétérosexuel mais aussi les divorcés. Sur la pointe des pieds, pourrait-on dire. D’ailleurs, qui se souvient des initiatives pour les 50 ans d’Humanae Vitae en 2018 ? Discrétion oblige, dirait-on…

En substance, Papa Bergoglio rappelait à la Curie romaine en janvier 2020 que « nous avons besoin […] d’autres paradigmes, qui nous aident à repositionner nos manières de penser et nos attitudes : nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus ! » Et cela vaut aussi pour la doctrine et la discipline catholiques en matière de sexualité.

Espoir
Et, comme il le rappelait à cette même occasion, « [l’Eglise] est appelée à témoigner que, pour Dieu, personne n’est « étranger » ou « exclu ». » Il y a sacrément du pain sur la planche : vis-à-vis de la femme et de la personne LGBTQ+… L’espoir fait vivre…

Coup de balai dans nos églises

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Stéphanie Reumont | Photo: Yann PettenA Muraz, Yann et Bastien sont deux adolescents qui, après avoir terminé leur parcours catéchétique, ont décidé de poursuivre leur engagement auprès de la paroisse. A la suite d’une suggestion de la part du curé Jérôme Hauswirth, ils se lancent […]

This post is only available to members.
S'abonner

Tirer les leçons et tracer une nouvelle voie…

Depuis 2003, François Thurre est responsable du secrétariat de Martigny des Syndicats chrétiens interprofessionnels du Valais (SCIV) ainsi que de l’agence régionale de la caisse de chômage OCS. Domicilié à Fully, marié et père de deux grands enfants, il œuvre depuis plus de 20 ans pour la défense des travailleurs de notre canton. Il nous partage ici ses impressions face à la crise sanitaire que nous avons traversée ces derniers temps…

This post is only available to members.
S'abonner
Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp