Jeux, jeunes et humour – juin 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4901″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/05/Fete_Dieu. »]

Pourquoi Dieu n’a pas empêché le coronavirus ?

Dieu veut pour nous un monde bon et beau ainsi que notre bonheur. Il n’est pas l’auteur des maux qui nous frappent. Le mal reste une énigme. Jésus n’est pas venu l’expliquer. Sur la croix, il a pris tout le mal sur lui et l’a déjà vaincu. Il nous invite à le combattre à sa suite. Dieu est avec nous dans cette épreuve : il nous donne sa force et son Esprit pour nous aider les uns les autres et en ressortir meilleurs qu’avant. Malgré les pertes et la tristesse, nous sommes assurés de sa victoire sur la mort et la maladie.

Par Pascal Ortelli

Sophie est à l’église avec sa maman, en prière devant le tabernacle. La prière silencieuse d’adoration dure, dure… Sophie n’en finit pas de fixer des yeux la lampe rougeoyante du sanctuaire puis lâche soudain : « Dis, maman, quand est-ce que le feu passe au vert ? »

Par Calixte Dubosson

Le couple et notre société

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Marguerite Bays (FR), juin 2020

Par Vincent Lathion

L’esprit d’une société s’identifie à différents indices, notamment aux grands principes qu’elle pose au fondement de son ordre et à travers la manière dont ses membres les vivent. Or, de cet ensemble transparaît souvent une certaine vision du monde, ainsi qu’une compréhension de l’homme et de la femme bien définie. C’est ce dernier point qui va retenir notre attention dans ce qui suit.

A l’Etat, nous attribuons surtout le rôle de garantir deux droits fondamentaux : la liberté et l’égalité. Ceux-ci sont d’une grande importance et marquent profondément le rapport de l’homme et de la femme dans notre société. Concernant les couples, la liberté et l’égalité des individus assurent la libre contraction des mariages et la reconnaissance des mêmes droits aux deux conjoints. Ces deux principes sont donc bons et portent de beaux fruits.

Néanmoins, la lecture que fait parfois notre société de ces deux principes appelle quelques réserves.

En effet, lorsque la liberté est comprise comme ouverture à tous les possibles – alors qu’en son fond elle est plutôt capacité à choisir le bien – elle peut amener à considérer tout engagement comme de droit révocable. Et ce risque est d’autant plus grand que cet état d’esprit est renforcé par le consumérisme de notre société : dans le secteur des achats et des services notamment, nous sommes habitués à pouvoir revenir à tout moment sur notre décision. Ainsi, le danger demeure d’envisager le mariage et la relation de couple sur le même mode et que les futurs époux soient peu préparés à honorer avec persévérance leur promesse.

De son côté, l’égalité de l’homme et de la femme peut aussi être source de mécompréhension. Certains courants de pensée actuels voudraient la placer exclusivement dans le domaine du faire et de l’agir. Ils conçoivent en quelque sorte l’égalité comme une uniformité. C’est une vision par trop étroite. L’égalité des deux genres se situe aussi au cœur de l’être-homme et de l’être-femme. Ainsi, reconnaître et promouvoir l’égalité, ce n’est pas gommer les différences entre hommes et femmes, mais bien plutôt les mettre en valeur comme ce qui fait leur richesse et leur génie propres.

Le mariage: sous quel regard

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juin-juillet-août 2020

Texte par Danièle Cretton-Faval | Photo: DR

Le mariage… Quelle belle affaire…
Qu’on ne veut plus faire…
Parce que c’est l’enfer…
Voilà, encore une rumeur populaire qui a passablement d’audience !
Réveillons-nous, le père Noël n’existe pas.

En effet, le mythe du prince charmant fait encore trop de ravages. Tant de jeunes commencent leur vie d’adulte en imaginant trouver le bonheur en l’autre « idéalisé » et paré de prodigieuses qualités qui va leur apporter, et en prime, l’âme sœur incomparable.

Le bonheur ne peut s’acheter, ni se donner. Le bonheur est un petit truc qu’on travaille, point après point, au fil d’or, comme une broderie de prix. Là, il faut y mettre un véritable amour, mais un amour gratuit. La grande cause de nos désillusions en amour, c’est que nous attendons tout de l’autre et surtout le retour de ce que l’on a donné. C’est du commerce donnant-donnant. Alors que l’amour gratuit rend libre, et nous grandit. 

 Le bonheur n’existe pas en tant que tel, et ne s’achète pas, il se façonne, silencieusement, au gré des joies, des rires, des pleurs, des échecs, des souffrances, des tragédies, des petits miracles  de patience, de persévérance.
Ainsi, la petite broderie précieuse  fera partie de toi, et c’est à ce moment-là que tu pourras rayonner, transmettre sur l’autre le bonheur construit de tes mains. 

Etre en relation avec l’autre, c’est aussi comprendre que l’on est faillible, des êtres en « apprentissage », un couple en croissance avec un vide intérieur à remplir à DEUX. Et savoir que personne n’est parfait. Et ne pas tout attendre de l’autre comme si l’autre était un magicien. Il y a parfois, des magiciens… mais c’est l’exception (5% à 10%). Chaque jour est un jour nouveau, rien n’est acquis.

Est-on obligé d’accepter la souffrance dans le mariage ? Oui, c’est une aventure à l’image du navigateur qui décide de participer à la traversée d’un océan, et sait à l’avance, qu’il faudra arriver au but final sans sous-estimer : les efforts gigantesques, les tempêtes qui pourront l’engloutir, la mort le frôler, le froid le paralyser et la solitude à gérer. Mais le navigateur ne voit que le but de son idéal et la joie d’y parvenir.

Mais sous le regard de Dieu, l’aventure est possible. Ne nous dit-il pas : « Venez à moi vous qui peinez, et parlez-moi de vos soucis. Votre fardeau sera plus léger car je prends soin de vous. »

L’œuvre de Dieu à travers nous

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Protais (FR), juin 2020

Par Lucienne Broillet-Page | Photo: LBP

Comme une icône en cours d’écriture, le visage de Dieu est à préciser chaque jour.

Nous sortons tranquillement d’une situation de confinement due au coronavirus, et cette période d’incertitude, d’isolement et de souffrance a peut-être insinué en nous des doutes et des questions : pourquoi Dieu permet-il cela ? où est-il alors que tant de personnes souffrent et meurent ? Dieu répond-il à nos prières ? 

Nous sommes comme les disciples de Jésus qui, devant un homme né aveugle, lui posent la question : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? » Nous cherchons une cause, une origine, voire un bouc émissaire. Nous cherchons « en arrière » une responsabilité afin de comprendre pourquoi le malheur frappe. 

Or, devant cette question du péché, Jésus répondit : « Ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui. » (Jean 9, 1-3)

Jésus nous renvoie à nous-mêmes, et nous oblige à regarder « en avant » : le malheur est présent « pour que » l’œuvre de Dieu puisse se manifester. Dieu est présent partout, dans les difficultés comme dans la joie et son œuvre est à découvrir en toute situation.

Nous sommes responsables de faire du malheur qui nous frappe une œuvre de Dieu. Nous pouvons voir alors les traces de Dieu dans tous les actes bons qui sont posés, et réaliser que Dieu s’inscrit partout dans notre histoire.  

Cela ne veut pas dire que la souffrance est niée, mais bien qu’elle est habitée par Jésus qui l’a prise avec lui sur la croix et qui la porte avec nous. Alors que nous avons dû vivre Pâques sans célébrations,  rappelons-nous que Jésus, par amour, a traversé tous nos tourments et qu’ils sont d’ores et déjà vaincus par sa Résurrection. Sachons trouver dans nos peines ce que Dieu veut que nous y trouvions : un surcroît d’amour, de compassion et de joie profonde…

En conclusion, retrouvons l’Evangile, dans lequel Jésus guérit un malade, et « les Juifs persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

Jésus leur déclara : «  Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre.  » » Jn 5, 15-17

Lorsque nous aurons la joie de nous retrouver dans nos églises, souvenons-nous de tous ces gestes d’humanité qui ont magnifié ces derniers mois, et sachons maintenir vivante et active la solidarité qui s’est créée. C’est l’œuvre de Dieu à travers nous !

2020, cette année inédite

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Anne-Laure Couchepin-Vouilloz, présidente de la Ville de Martigny
Photo: Olivier Maire, DR

Depuis le début du semi-confinement, nos vies, nos habitudes ont drastiquement changé. Nous avons tous vécu des expériences hors du commun, remettant en question notre mode de vie et nos valeurs. Parfois même les valeurs des uns et des autres s’entrechoquent. Un chemin doit être trouvé pour avancer. Pas si facile quand les contacts sont limités et l’incertitude de la suite présente.Deux mois après l’arrivée du Covid-19 en Suisse, nous entrons aujourd’hui dans la première phase de déconfinement. Bien que les cas positifs diminuent sur le plan national le virus persiste ; les gestes barrières comme se laver les mains régulièrement, respecter les distances et éviter les rassemblements, doivent, si ce n’est pas encore le cas, devenir des habitudes. Protégeons-nous, préservons la population à risque en attendant un vaccin et des médicaments efficaces. 

L’année 2020, c’est certain, fera partie de celles que nous n’oublierons pas. En janvier, les nouvelles venant de Chine ne présagent rien de bon. C’est à la fin de ce mois de février bissextile que la Suisse est officiellement touchée : le premier cas positif au Covid-19 est Tessinois. A cet instant, nous savons déjà que la propagation du virus est très rapide et que Martigny ne fera pas exception. Dans cette situation totalement inédite, notre devoir est d’agir avec rapidité, pragmatisme et de donner des réponses concrètes à la population qui compte sur ses élus en cas de crise. 

Dès le début du mois de mars, nous avons travaillé sans relâche avec les collègues du Conseil municipal pour élaborer les plans sanitaires, sociaux ou économiques. Le Réseau Solidaire Martigny a par exemple rapidement été mis sur pied pour aider la population à risque en proposant de faire les courses ou tout simplement de discuter au téléphone. La Police municipale tient plus que jamais son rôle de police de proximité, de quartier, en rappelant avec bienveillance les nouvelles règles. La Ville de Martigny a aussi trouvé des solutions responsables afin de soutenir les commerces et les entreprises du territoire. Une lettre ouverte à la population, rédigée à la fin du mois dernier, relate ces faits et montre le soutien des autorités municipales.

Dans le même temps, il a fallu protéger le personnel communal. En tout, il s’agit de près de 400 personnes travaillant dans divers services. Pour répondre aux attentes des collaborateurs nous avons constitué, avec les chefs de service, un groupe « gestion de crise ». Ce dernier nous a permis de procéder calmement et méthodiquement aux différentes étapes. Durant six semaines, les employés de l’administration communale ont travaillé en tournus afin de répondre aux urgences et d’honorer les tâches prioritaires. Les jardiniers ont préparé nos rues, pour les jours meilleurs, avec de beaux massifs floraux, à l’image du jardin de l’Ancienne Gendarmerie. Le personnel de l’exploitation, celui de Sinergy se sont réorganisés pour répondre aux besoins des habitants. Tous les corps de métier ont pris leurs dispositions pour se protéger. Nous poursuivrons cette mission jusqu’à la fin de cette crise et nous les remercions profondément des efforts accomplis. 

La population de Martigny se montre solidaire, responsable et pragmatique et je l’en remercie chaleureusement. Car aujourd’hui, il est clair que notre quotidien est encore bouleversé et le sera probablement encore pendant plusieurs mois. Veillons à respecter au mieux les recommandations sanitaires. Veillons surtout les uns sur les autres. 

Dieu ne nous abandonne pas

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juin 2020

Par Alice Jossi-Zamora | Photo: Pixabay

La pandémie due au Covid-19 qui a touché le monde entier marquera durablement nos esprits. Cela a été une épreuve terrible pour ceux qui ont dû se séparer d’un être cher sans un dernier au revoir ; pour ceux qui, impuissants, ont assisté à la souffrance de leur enfant, leur conjoint, leur parent. Angoisse également pour ceux qui, à cause du confinement, ont vu en péril le futur de leur magasin, leur restaurant, leur affaire, fruit de tant de sacrifices.

Comme à chaque fois que des grands malheurs nous accablent, nous sommes tentés de nous demander : où est Dieu ? que fait-il ? ne voit-il pas ce qui se passe ? pourquoi nous abandonne-t-il ?

Dans les religions de l’Antiquité, le rapport des hommes aux dieux se concevait sous la forme d’un contrat : le sage était récompensé pour sa justice et sa fidélité, tandis que le pécheur recevait la punition de ses fautes. Cependant, dès le début du monothéisme, l’homme se met à réfléchir différemment. Que devient notre foi lorsque le malheur frappe l’homme juste ? Lorsque la souffrance atteint l’innocent ?

Le livre de Job essaie d’expliquer ou de justifier l’action ou l’inaction de Dieu dans la destinée humaine.

Job est un homme riche et heureux, craignant Dieu et le servant. Pourtant, il subira la ruine, la maladie et l’angoisse de se sentir abandonné par Dieu. A travers cette légende, c’est toute la problématique inhérente à notre existence terrestre et notre relation à la foi dans les épreuves qui est analysée :

Le caractère aléatoire de notre existence terrestre : celui-là est frappé par la maladie et cet autre épargné, sans aucune logique.

Les inégalités sociales : le confinement est certainement plus vivable dans un grand espace de vie et entouré de sa famille que seuls ou entassés.

Mais le silence de Dieu et l’angoisse de l’incertitude sont les mêmes pour tous. La peur, la souffrance, la maladie et la mort sont indissociables de la vie, mais nous pouvons les transcender par la foi en Dieu, l’espérance et la charité. La réaction de Job est la même que celle du Christ sur la croix et la même que la nôtre dans la détresse :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mc 15, 34)

La réponse est là, devant nos yeux ; elle est dans la beauté de Sa création, comme Il le montre à Job. Elle est sur la croix, avec son Fils donné pour nous sauver. Elle est dans cette chambre d’hôpital, dans le lit du malade et dans la compassion des soignants. Et elle est aussi parmi nous, lorsque nous sommes capables de nous entraider et de nous aimer. Non, Il ne nous a pas abandonnés, au contraire, Il nous porte dans ses bras et nous soutient.

Quand le vide devient une promesse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), juin 2020

Par Agnès Thuégaz © célébrer.ch

En ce mois de juin où nous sortons progressivement d’un confinement qui fut lourd pour beaucoup et le reste pour les personnes à risque, nous vous proposons de partager une partie de la prédication de la pasteure Agnès Thuégaz lors du culte du dimanche de Pâques à l’église Saint-François à Lausanne, diffusé sur Espace 2. Vous pouvez télécharger la prédication dans son intégralité sur célébrer.ch.Voilà, nous y sommes. C’est la même histoire chaque année. Le coup du tombeau vide… pour vous, c’est peut-être la cinquantième fois, la dixième fois ou la première fois. Ça fait plus de 2000 ans que ça dure ! Circulez, il n’y a rien à voir !

Le matin de Pâques, la pierre est roulée, le tombeau est vide. Tu parles d’une nouvelle ! Le vide, l’absence, le silence. Rien, sinon des bandelettes posées là et un linge roulé à part.

C’est un peu mince en ce 12 avril 2020 et d’autant plus dans cette situation incroyable de pandémie. Qu’est-ce qu’on va faire de cela dans la réalité de notre quotidien, au cœur de l’incertitude, de l’angoisse et des difficultés, ici et maintenant ? Parce que oui, nous avons d’autres préoccupations : il y a ce virus qui bouleverse nos journées, qui fait planer une menace sur notre santé, notre économie, notre liberté de mouvement, notre désir de nous rencontrer. […]

Ensemble, devant ce tombeau vide, on fait quoi ? Comment est-ce que nous pouvons vivre ce temps de culte avec une force nouvelle, inédite ? Comment la rencontre avec des témoins des premiers jours comme des témoins d’aujourd’hui peut-elle renouveler notre être intérieur en profondeur et nous donner un élan pour faire face à la réalité de notre vie dans ce monde ? 

Il y a en moi, en toi, quelque chose de Marie de Magdala, quelque chose de Pierre, de Paul. C’est l’histoire d’une vie, une histoire d’amour entre Dieu et nous. Il y a une chose que cette halte au tombeau nous rappelle. Une promesse folle, une espérance pour tous les êtres humains de partout et de tous les temps.

Il y a en toi, en moi, en nous, quelque chose de l’autre disciple, celui qu’on appelle Bien-aimé. Celui qui n’a pas de nom, parce que l’invitation, le rendez-vous, c’est qu’aujourd’hui, tu puisses être à sa place. Il a couru si vite ! Pourquoi cette hâte ? 

Un trésor
Malgré les événements tragiques des derniers jours, il garde en lui un trésor que rien ni personne ne peut lui ravir. Il se sait aimé. Il n’est plus sûr de rien, sinon d’une chose : Dieu l’aime infiniment et gratuitement, tel qu’il est. Sa tendresse l’a rejoint au plus intime de son cœur. Il entre, il voit. Il croit. Ce vide, cette absence devient pour lui une évidence. Jésus est vivant, autrement. Il l’attend ailleurs. 

La réponse du Père à l’absurde de la violence et de la mort est la victoire de l’amour comme dynamique de Vie. Ce matin, comme cet autre matin, le Vivant est là. Le ressuscité nous précède. Dans sa patience, il nous attend. Nous ne sommes pas seuls. 

Ce vide, cet espace est la promesse d’une relation d’amour renouvelée, un entre-deux pour la circulation de la vie, un appel d’air qui ouvre un possible, un horizon, un temps qui permet de reprendre son souffle avant de poursuivre la route. Ce vide est une invitation. Il nous concerne aujourd’hui, il me concerne, il te concerne.

Entends son appel : viens, vois et crois !

Message de votre curé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), juin 2020

Photo: Mariella Heinzmann

Ces dernières semaines nos vies ont passablement été chamboulées. Entre confinement, distanciation sociale, éloignement avec nos aînés et nos malades, télétravail et fermeture des écoles, il a fallu s’adapter et se réinventer.  Il en est de même pour la vie de notre paroisse : toutes nos messes ont été annulées, ainsi que les rencontres de catéchisme et toutes les réunions et séances liées à la pastorale. Nous n’avons pas pu célébrer les festivités de Pâques et les mariages, baptêmes, communions et confirmations ont dû être reportés. Les obsèques ont été célébrées dans la stricte intimité et beaucoup de personnes ont souffert de ne pas avoir pu dire un dernier au revoir à un des leurs…

Toutefois, cette situation a aussi permis à beaucoup de parents de retrouver la joie d’avoir plus de temps pour leurs enfants, de se retrouver finalement en famille et d’apprécier le quotidien. Quant à nos aînés, le confinement et la distance avec leurs enfants et petits-enfants les a obligés à se mettre à jour avec les outils informatiques leurs permettant de rester en contact avec leurs familles par écrans interposés.

En attendant la levée progressive des mesures décidées par le Conseil fédéral, l’Assemblée générale de notre paroisse qui était prévue le jeudi 4 juin 2020, sera déplacée à cet automne 2020. La nouvelle date vous sera communiquée en temps voulu.

Dans l’attente de jours meilleurs, pour se retrouver enfin tous ensemble et partager la Bonne Nouvelle, prenez bien soin de vous et de vos familles.

Fraternellement,
votre curé Vincent 

Envahie par sa famille!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Par Stéphanie Fracheboud | Photo: Famille Fracheboud 

La vie de maman au foyer. Ah le foyer, mon foyer; il était mon royaume durant les heures scolaires! Et voilà que le temps après lequel je courais devient long. Ce foyer dans lequel j’ai choisi de rester il y a plus de 14 ans devient étriqué et empreint d’une certaine lourdeur… Je me sens envahie par ma propre famille.Et pourtant, il y a bien des raisons de se réjouir. On vit plus « à la cool » ! Je ne dis plus à maintes reprises : « Dépêche-toi tu vas être en retard ! » Bien que ralentie, la vie n’est pas sur pause. Le job de maman continue, comme avant. Par contre je suis libérée des échéances, des horaires. Mais ces horaires étaient un peu des garde-fous. Je trouve que c’est plus compliqué de s’organiser sans les rituels de l’école et les allers-retours du papa pour son travail.

L’école se poursuit. Au début, j’étais inquiète mais tout va bien. Ça fonctionne… et même très bien ; mes filles ont gagné en indépendance et le travail des enseignants est fantastique. Tous les repas se déroulent en famille. Je dois avouer que le robot du cuisine n’a jamais autant carburé et nous ne sommes pas innocents à la pénurie de farine tant nous avons fait de pâtisseries. 

On découvre la joie des jeux de société, la sortie pour les courses devient presque une aventure tant elle nous sort de ce confinement. Cette parenthèse nous apporte surtout des moments privilégiés en famille. Je suis maman de deux ados et il leur manque les amis et l’école. L’autre, les autres sont essentiels pour bien grandir. Je me réjouis de revoir la belle communauté de Martigny.

S’initier à un nouvel art de vivre…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), juin-juillet-août 2020

Texte et photo par Pierre Vallat

Pierre Vallat est président du Conseil de communauté de Martigny. Il a contracté le coronavirus et a traversé ce temps de maladie et de confinement, comme tant d’autres, en solitaire… Il raconte.Testé positif le 25 mars, j’ai donc dû observer un isolement strict. Des membres de ma famille se sont chargés de mes courses, qu’ils déposaient devant ma porte. Ce fut une dizaine de jours difficiles, dont trois de très grande faiblesse, durant lesquels j’étais incapable de lire et même de regarder la télévision. 

Mais c’est devenu une opportunité de m’interroger sur le sens de cette existence brutalement mise en péril. Je n’ai pas ressenti de crainte pour ma vie, mais me suis mis à m’interroger sur sa valeur, à tenter de distinguer l’être de l’avoir. En effet, notre société nous pousse à nous évaluer en fonction de ce que nous pouvons acquérir. Alors que toute l’humanité est ébranlée, que la plupart des activités ont été considérablement ralenties, voire stoppées… Pourquoi ne pas s’initier à un nouvel art de vivre ? Et ces paroles du pape François dans l’encyclique Laudato si’ (n° 223) me reviennent à l’esprit : « Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie. »

Covid-19: les jeunes répondent présent

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juin-juillet-août 2020

Propos recueillis par Michel Abbet | Photo: JOC / JAC

Dans quelle étrange situation nous a plongés l’arrivée du Covid-19 ! En quelques jours, nous voilà à la merci d’un virus énigmatique, capable de se répandre sournoisement grâce à des porteurs asymptomatiques, capable aussi de frapper sévèrement, voire mortellement. Toutes nos relations sont chamboulées ; le voisin, le proche, la personne rencontrée par hasard, le membre de la famille, tous deviennent de potentiels porteurs et transmetteurs de virus, exigeant de notre part moult précautions pour ne pas être infectés. De nombreux travailleurs voient leur activité professionnelle perturbée quand elle n’est pas stoppée net. Concerts, culture, pratique religieuse, vie sociale, écoles, tout se paralyse en un éclair. Les personnes âgées ou souffrant de maladies préexistantes sont présentées comme « à risque », justifiant ainsi une mise à l’écart temporaire. Oui, d’un jour à l’autre, notre manière de vivre a été balayée, et il a fallu se réorganiser.

Le service du bénévolat , dont la majorité des aidants sont des retraités âgés de plus de 65 ans, s’est retrouvé en grande difficulté. Que faire dans ces conditions ?

La JCO – Jeunesse Culturelle d’Orsières puis la JAC – Jeunesse Active de la Côte se sont mises alors à disposition, proposant spontanément leur aide. Entretien avec Emile Thétaz président de la JCO et Anthony Lattion président de la JAC.Emile et Anthony, comment a commencé votre implication dans le service de bénévoles ?
Emile : L’idée nous est venue dès que nous avons appris la mise en place des restrictions. Il nous a d’emblée paru évident de mettre nos forces à disposition.
Anthony : Par la magie de Facebook, tout est allé très vite. La Jeunesse d’Orsières se met à disposition, le lendemain la Jeunesse de la Côte lui emboîte le pas. Dans l’élan, toutes les Jeunesses valaisannes se proposent d’aider les aînés. Magnifique ! 

Les débuts ?
Emile : Les deux groupements ont œuvré ensemble, de manière à être performants et nous avons collaboré avec l’Administration communale et le service de bénévolat.
Anthony : Nous avons vu d’entrée les limites de Facebook. Les personnes plus âgées sont bien moins habituées à ce genre de communication directe. Nous avons opté alors pour un flyer tous ménages, dont les coûts ont été supportés par la commune.

Ensuite…
Emile : Par l’intermédiaire de l’administration communale, toutes les personnes âgées de plus de 65 ans ont été contactées, pour connaître leurs besoins et leurs desiderata. Ce qui a permis de mieux cibler le volume de l’aide nécessaire.
Anthony : Roxanne Di Blasi Giroud, animatrice socioculturelle pour la jeunesse et la cohésion sociale, a reçu le mandat de gérer le bon fonctionnement de l’aide apportée. C’est elle qui nous indique les actions à mener. 

Comment vous organisez-vous ?
Emile : Une fois le planning connu, nous contactons les différents membres susceptibles de pouvoir réaliser ces aides.
Anthony : Whats’App nous est d’un précieux secours. Chaque association de jeunes a son « groupe » de bénévoles. A travers ce moyen, chaque membre peut savoir ce qu’il faut faire et se proposer pour l’accomplir, le tout en un temps record.

Une de vos actions :
Emile : La JCO a effectué plus de 120 commissions pour les personnes âgées. Celles-ci font leur liste et la mettent dans un endroit convenu avec l’argent nécessaire. Nous allons faire les achats et rapportons le tout à domicile. Nous sonnons à la porte, et pour respecter les prescriptions d’usage, nous reculons pour maintenir la distance recommandée. Depuis peu, nous devons porter un masque lors de la distribution des achats. Nous nous assurons alors que tout va bien pour les personnes âgées.
Anthony : Nos deux groupements assurent également le service des repas à domicile, et nous nous relayons pour l’assurer tout au long de la semaine. Et, si c’est possible, nous nous efforçons de répondre à des demandes plus personnelles.
Emile : Oui, nous sommes même allés tourner le jardin d’une personne âgée.

Où en est la demande ?
Emile : Elle a été assez soutenue au début, mais dès le mois de mai et les mesures de déconfinement, le rythme a ralenti.
Anthony : Mais nous avons toujours plaisir à le faire et nous le continuerons jusqu’au moment où tout sera redevenu normal.

Un grand merci aux deux associations de jeunesse de la commune d’Orsières. Amitié, convivialité et solidarité peuvent faire bon ménage, toute la population d’Orsières vous est très reconnaissante pour votre dévouement.

L’EMS Riond-Vert en temps de pandémie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Yasmina Pot | Photo: Fabien Delavy, Lisa Pot, Yasmina PotA l’heure où le mot d’ordre est de protéger nos aînés à tout prix, Fabien Delavy, directeur de l’EMS Riond-Vert à Vouvry, nous parle des mesures extraordinaires mises en place dans le home dès le […]

This post is only available to members.
S'abonner

Demain, l’espérance…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par Nicolette Micheli et Sandrine Mayoraz | Photo: François-Xavier Mayoraz, Nicolette MicheliA l’heure où les autorités fédérales annoncent les phases de déconfinement, deux rédactrices du magazine paroissial vous partagent un bout de leur vie spirituelle. Découvrons d’abord le témoignage de Nicolette Micheli puis celui […]

This post is only available to members.
S'abonner

Une année marquée par le Coronavirus!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs Monthey et Haut-Lac (VS), juin 2020 Par l’abbé Dominique Theux, vicaire | Photo: B. Hallet, drEn rédigeant l’éditorial de ce mois de juin je me suis souvenu de ce que j’écrivais pour le mois de septembre, lors de la rentrée scolaire. Je constate combien tout a été bouleversé depuis la mi-mars. […]

This post is only available to members.
S'abonner

Edito, Coron’Essentiel

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), juin-juillet 2020

Par Mathias Theler | Photo: http://toulouse.catholique.fr/

Aujourd’hui, fin avril, nous sommes encore dans l’incertitude quant à l’évolution de la situation de crise que nous vivons. Voilà maintenant six semaines que nous sommes en confinement sanitaire afin d’éviter que se répande la pandémie du Covid-19. Bien qu’aujourd’hui nous soyons à la première étape d’un déconfinement, l’avenir reste pour le moment incertain. Quand pourrons-nous retrouver plus ou moins la vie d’antan ? Quand recommenceront les messes ? Y aura-t-il un avant et un après coronavirus ? L’individu va-t-il grandir humainement et spirituellement en sortant d’une telle expérience ?

Et aujourd’hui, au moment même où vous lisez ces lignes, où en sommes-nous ? 

Voilà la raison pour laquelle nous vous proposons, pour les mois de juin et juillet, un Essentiel plus réduit. Nous sommes incapables de vous dire si les messes vont recommencer durant cette période, donc vous n’y trouverez pas les horaires. Les informations pour les messes suivront sur le site de l’UP, upndlabrillaz.ch. Mais vous y trouverez quand même un message, un article provenant de chacune de nos huit paroisses. Il y aura aussi un livre de vie plutôt réduit et une méditation que nous vous proposons durant ces temps difficiles. Mais l’essentiel est que nous puissions garder ce lien.

J’aimerais, pour conclure, reprendre les paroles du pape François, notre Pape, qui nous invite à « redécouvrir le caractère concret des petites choses, des petites attentions à avoir envers nos proches, nos parents, nos amis. Comprendre que, dans ces petites choses, il y a notre trésor ». Un message, une attention, une démarche fraternelle, un appel téléphonique… ces attentions que nous pouvons offrir chaque jour « donnent un sens à la vie » et sont sources de « communion et communication entre nous ».

Solidarité envers les plus démunis

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Mission catholique de langue française de Zurich, juin 2020

Par Laurence Von Schulthess | Photo: EB, SCA

Le confinement lié à la crise sanitaire nous touche tous plus ou moins durement, dans notre liberté de mouvement, par la promiscuité accrue pour les couples et les familles ou alors par un isolement plus grand des personnes seules. Il est aussi cause de baisse de revenu pour beaucoup et a de graves conséquences existentielles sur les plus faibles.

Le 23 mars, un mail de Sœur Ariane de l’association incontro, adressé au secrétariat de la Mission, nous demandait notre participation à son projet de récolte de « paquets de nourriture pour les personnes vivant dans la rue ». Les sans-abris et les prostituées ont été privés, du jour au lendemain, du peu de revenu qu’ils avaient et les centres d’accueil, trop petits pour satisfaire les consignes de distanciation sociale, leur étaient inaccessibles.

Nous vous avons donc mobilisés et vous avez été très nombreux à répondre présents et à amener vos paquets de denrées non périssables devant l’autel, chaque vendredi. Le premier vendredi, il y en avait 80 ! Et même si la quantité a un peu diminué par la suite, nous avons pu, tous ensemble, participer à cet élan de solidarité et de partage. 

Sœur Ariane et son association vous remercient du fond du cœur pour votre générosité et pour l’amour fraternel témoigné à toutes ces personnes dans le besoin ; tout particulièrement à travers les dessins d’enfants, les belles décorations et les mots de soutien et d’encouragement dont vous agrémentez vos dons.

On se demande parfois où se trouve Dieu dans tous ces drames que l’on observe autour de nous. Mais, ne serait-il pas plutôt présent dans chacune de ces actions de solidarité, dans chacun de ces dessins d’enfants, dans tous ces sourires et larmes que votre générosité provoque auprès des plus démunis ?

Quel(s) remède(s) face au Covid-19?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), juin 2020

Par l’abbé Jean-Michel Moix | Photo: DR

On peut discerner certaines ressemblances entre l’épidémie actuelle du Covid-19 et les différentes épidémies de peste qui ont ravagé l’Europe occidentale au cours des siècles. Citons trois anecdotes à ce sujet.

Saint Sébastien invoqué contre la peste et les épidémies. Extrait du livre : Vies des saints illustrées, Paris, 1902.

En avril 590, face à la peste qui ravage Rome, le pape Grégoire le Grand, tout juste élu à son corps défendant pour remplacer son prédécesseur décédé de la peste, organise des processions et des prières. Durant trois jours, sept processions partant de sept églises différentes, convergent vers la basilique de Sainte-Marie-Majeure où les prières et supplications se poursuivent. Le pape y fait vénérer l’icône de la Vierge Marie qu’on attribue à l’évangéliste saint Luc. Au 3e jour (selon la pieuse tradition), lors de la procession de cette icône de la Vierge Marie sur le chemin de la basilique Saint-Pierre, un ange (saint Michel archange), étincelant de lumière, apparaît au-dessus du tombeau-mausolée d’Hadrien (appelé depuis lors « château Saint-Ange ») et remet son épée au fourreau. Dès ce moment la peste cesse !  

En 1522, à nouveau, la peste répand la mort en la ville de Rome. Des religieux « Servites » s’emparent alors d’un crucifix retrouvé miraculeusement intact, trois ans plus tôt, lors d’un incendie qui détruisit l’église San Marcello. Et des jours durant, dans une procession qui se veut priante et pénitente, ce crucifix va être porté à travers les rues de Rome pour aboutir à la basilique Saint-Pierre. Lorsque ce crucifix revient à sa place, la peste cesse, là aussi ! Notons que le 15 et le 27 mars de cette année, le pape François a prié devant ce même crucifix.

En 1720 la peste sévit à Marseille. En quelques mois, près de la moitié de ses habitants, soit 40’000 personnes, sont décédées. La ville a été placée en quarantaine, si bien qu’avec la peste, d’autres maux se sont ajoutés : la famine, le chômage, le vol et le brigandage. Humainement la situation était désespérée. Mais sur les conseils d’une sœur visitandine, Sr Anne-Madeleine Rémuzat (manifestement inspirée par Dieu), l’évêque, Mgr de Belsunce, fit faire des prières publiques de pénitence et de réparation, et le 1er novembre 1720, il consacra la ville de Marseille et son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus, promettant aussi de célébrer solennellement, chaque année, la fête du Sacré-Cœur (huit jours après la Fête-Dieu). Dès ce même jour la mortalité diminua de façon « prompte, sensible et continuelle ». La peste ne cessa véritablement que deux ans plus tard, lorsque les échevins (autorités civiles, bourgeoisie dominante) de la ville, sur la demande de l’évêque, s’engagèrent publiquement à faire amende honorable et à prendre part chaque année à la Fête du Sacré-Cœur, en assistant à la messe, au couvent de la Visitation (des Grandes-Maries).

Puissent ces quelques exemples nous inciter, en ce temps de « grande pitié », à nous tourner vers Dieu et à le prier, implorant de Lui, (entre autres bienfaits) la cessation de cette épidémie de Covid-19 (sans négliger les moyens médicaux) ainsi que la conversion des pécheurs ! 

Et le coronavirus vint…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juin 2020

Texte et dessin par Anne-Claude Roulier

Le monde aurait-il arrêté de tourner?
Le ciel nous est-il tombé sur la tête?

Non, notre planète, la lune et les étoiles continuent leur ballet céleste.

Par contre, ce qui ne tourne plus très rond – et de cela tout le monde en a désormais conscience – c’est notre humanité. Huit milliards d’êtres humains soudainement bloqués, confinés apeurés, éprouvés par la maladie…

Huit milliards qui ont réalisé, de manière inattendue et un peu brutale, que des valeurs réputées essentielles telles que l’argent, le pouvoir ou l’apparence se sont effondrées.

Ces créatures, en l’occurrence moi, toi, nous, auront-elles le bon sens et suffisamment de mémoire, une fois le calme revenu, pour savoir faire trésor de la leçon reçue, se tourner et remettre leurs vies dans les mains du seul et vrai Maître de notre monde ?

Huit milliards d’êtres humains unis pour la même cause ! Cela semble utopique… et pourtant. Cet élan de solidarité, ce frein à la course contre la montre et souvent contre le bon sens et la santé, ce dépouillement – quoique assez relatif sous nos latitudes – de certains biens retenus indispensables et devenus futiles… saurons-nous les prolonger et les développer lorsque le vilain virus aura été maîtrisé ?

La victoire de la Vie sur la mort célébrée à Pâques, la joie et la force de la Résurrection me permettent de croire que des valeurs fondamentales telles que le dévouement, la famille, la patience, l’humanité dans son vrai sens, la fraternité… seront remises à l’honneur.

« J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage, espère le Seigneur. » (Ps 26[27], 13-14)

Messages de jeunes Vaudois à Dieu

• Mon Dieu, même si je ne te vois pas, je sais que tu es là, je sens ta présence. Quand je me promène dans la nature et que je regarde autour de moi, je me rends compte à quel point les choses que tu as créées sont belles. Je suis fière, honorée d’être ta fille car en chacun de nous il y a un peu de toi. Même si j’ai parfois des doutes, je sais que tu veilles constamment sur nous et que tu nous accompagnes tout au long de notre vie.
Pourquoi as-tu doté l’homme d’intelligence et non de sagesse ? Tout ce qui passe aujourd’hui dans le monde, était-ce prévu ?
Même si notre monde n’est pas parfait, je l’aime et je suis heureuse d’y être. Merci pour tout !

• Dieu, je ne te vois pas, je ne te sens pas ; pourtant tu réchauffes mon cœur quand je vais mal. Malgré mes doutes sur ma foi, je pense que tu es vraiment là pour ceux qui ont besoin d’aide et tu leur donnes l’espoir. Pourquoi n’arrêtes-tu pas les guerres si tu es puissant comme le disent les prêtres ? Il y a plein de gens qui meurent de la guerre, de la maladie, de la faim. Guide-moi, s’il te plaît, sur le chemin de ma vie !

Ils ont dit:

– « Je vis cette période comme une période de grande incertitude. Mais, si les difficultés traversées sont grandes, c’est pour chacun l’occasion de faire de ce moment un temps pour l’invention, la créativité. » (Pape François, le 8 avril 2020)

– « Nous avons tendance à penser que nous sommes des surhommes alors que nous sommes simplement des êtres humains confrontés à nos vulnérabilités. » (M. Jean-Daniel Tissot, le 10 avril 2020)

– « Le coronavirus n’est pas une guerre ! C’est un test pour notre humanité. » (M. Frank-Walter Steinmeier, le 11 avril 2020)

– « La situation actuelle nous place devant nos contradictions et nous invite à la réflexion. A nous de transformer ce cauchemar en renaissance ! » (M. Philippe Tercier, le 11 avril 2020)

– « Le moment que nous vivons actuellement est un ébranlement intime et collectif. Il nous rappelle que nous sommes vulnérables. Sachons nous réinventer ! Moi le premier ! » (M. Emmanuel Macron, le 13 avril 2020)

– « Nous souhaitons agir aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire. » (M. Alain Berset, le 16 avril 2020)

– « … La pandémie, qui nous dévoile la fragilité de la vie, montre à quel point nous ne sommes maîtres ni de la vie ni de la mort, ni de la nature. » (M. François-Xavier Putallaz, le 17 avril 2020)

– « Mon espoir est que nous émergions de cette crise, avides d’un monde pleinement humain, avec la conscience que pour y vivre et le transmettre à nos enfants, nous nous résignerons à vivre avec la vérité, qui est que nous avons déjà contracté le virus de 70 ans, dont aucune quarantaine ne nous sauvera. » (M. Joshua Mitchell, le 20 avril 2020)

– « Nous avons péché contre la terre. » (Pape François, le 22 avril 2020)

Prière

Dieu d’amour, regarde ta famille. Viens en aide à notre humanité éprouvée par tant de souffrances. Console ceux qui pleurent, soutiens ceux qui relèvent courageusement le défi de la solidarité. Par la résurrection du Christ, tu nous as ouvert un horizon où apparaît une lumière nouvelle. Alors, comme au matin de Pâques, nous pouvons retrouver l’espérance.

Frère Alois de Taizé

Communion de désir et désir de communion

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), juin 2020

Par Félicien Roux | Photo: pixabay

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé. »

Voilà ce que nous dit Jésus en ces temps de privation de communion. Car, depuis ces dernières semaines, nous sentons au fond de nous un manque, un grand vide. Ce jeûne eucharistique imposé nous devient peu à peu lourd à supporter. Et nous nous demandons parfois si nous recevons toujours les grâces de l’eucharistie.

Oui, bien sûr, nous les recevons ! Que nos cœurs ne soient pas bouleversés !

En ce temps où le manque de la communion se fait ressentir, soyons sûrs et certains, même si nos sens ne perçoivent rien, que Jésus se donne à chacun et chacune de manière nouvelle et différente.

Nous recevons vraiment ce sacrement que nous désirons du fond de notre cœur. Et cette communion de désir, comme l’autre communion, croyons-le, nous soutient, nous fortifie, nous réjouit, nous purifie et nous unit plus intimement à Jésus.

Oui, désirer ce Pain de vie, Jésus, de toutes nos forces, c’est le recevoir ; et c’est aussi le découvrir déjà présent au fond de nos cœurs où il nous y attend. C’est lorsque nous ressentons ce vide, ce manque, que Jésus est plus proche de nous, il nous porte et il vient à nous pour nous remplir de sa présence aimante et consolante.

Et cette présence de Jésus ne se limite pas qu’au sacrement…

Jésus est présent lorsque la Parole est proclamée, lorsque nous lisons la Bible, Parole de vie. Jésus est présent lorsque deux ou trois sont réunis en son nom. Jésus est présent dans le plus petit, le méprisé. Jésus est présent dans un geste d’amour, de charité. Jésus est présent en nous depuis notre baptême.

Cherchons Jésus en nous et faisons silence pour le découvrir dans nos cœurs où il nous y attend. Demandons-lui de venir nous combler de sa présence et réinventons notre manière d’être nourris par Jésus en « inclinant l’oreille de notre cœur », en ruminant une Parole de la Bible ou en lui répétant sans cesse que nous l’aimons.

Alors, quand nous pourrons à nouveau communier, nous serons remplis d’une grande joie, d’une grande paix. Nous ressentirons l’amour de Dieu nous envahir, nous transformer, nous rajeunir et devenir peu à peu ce que nous recevons le Corps du Christ.

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp