«La Foire du Valais, le meilleur endroit pour évangéliser»

D’un côté, cet événement monstrueux et incontournable qui fêtera ses soixante ans cette année. Deux semaines magnifiques mais ô combien intenses: bienvenue à la Foire du Valais. De l’autre, il n’en est qu’à sa deuxième édition mais est déjà une manifestation phare du calendrier des jeunes du Diocèse de Sion. Une soirée dans le but de toucher un maximum de cœurs: bienvenue à la soirée de louange du comptoir.

Par Yves Crettaz
Photo: DR« Fin de l’été » rime avec « Foire du Valais ». 220’000 personnes à Martigny pour cet événement hors norme. Quelle vitrine pour les entreprises présentes. Et l’Eglise dans tout cela ? Oui, l’Eglise a sa place au comptoir. Elle dispose d’un petit stand. Certes, ce n’est pas la meilleure place possible (tout le monde connaît le stand Eglise à côté des WC à l’entrée…), mais elle est quand même présente. Mais depuis l’année dernière, les jeunes du Diocèse ont également leur place au cœur de l’église de Martigny-ville, le deuxième week-end de la foire.

Une présence relativement bien remarquée puisqu’un concert de pop-louange suivi d’une magnifique adoration avaient pris place dans l’édifice religieux. Raising Hope avait attiré les regards des jeunes du comptoir se rendant à la place centrale : un prêtre à la guitare électrique, ça change ! Cette soirée, organisée dans le cadre du synode des jeunes, était un franc succès pour une première ! L’objectif de démontrer que l’Eglise catholique sait aussi être jeune et dynamique est plus qu’atteint !

Cette année, la soirée de louange se tiendra le vendredi 4 octobre toujours à l’église de Martigny-ville. Elle s’inscrit également dans le cadre du Mois Missionnaire Extraordinaire que le pape François a proclamé. Les jeunes sortent de leur canapé, prennent leur place dans l’Eglise et font des merveilles ! Oui, on ne change pas une équipe qui gagne ! Au programme, raclette, concert, adoration-évangélisation et after. Bienvenue à tout le monde !

La mission ici: paroles en liberté

[thb_image lightbox= »true » image= »23601″]Texte de Sarah Roux et Xavier Rémondeulaz

Parle en liberté
Parole en liberté (PEL), groupe fondé à la suite d’une visite de Guy Gilbert en Valais, fête cette année ses 30 ans. Formé d’une trentaine de personnes, chrétiennes ou non, ce groupe apporte aux détenus une écoute, un dialogue vrai sur tout sujet qu’ils désirent aborder.

PEL compte dans ses rangs un certain nombre de paroissiens de notre secteur, dont son président, qui n’est autre que notre cher abbé « Riquet », fraîchement retraité, mais toujours plein d’entrain, et Sarah Roux. 

Alors Riquet, comment se porte PEL ?
Riquet : PEL se porte bien, l’ambiance y est excellente. Il se compose essentiellement de personnes en début de retraite, et de quelques jeunes également. 

Quelles sont les attentes des détenus ?
Riquet : Les aumôniers sont bien sûr en première ligne pour un dialogue approfondi. PEL, c’est surtout de l’ordre du « bol d’air ». Ceux qui n’ont plus de visite de la famille, se disent qu’au moins quelqu’un pense à eux. Les détenus restent durablement marqués par un temps passé avec quelqu’un de l’extérieur. 

Que peux-tu dire au sujet de la situation des détenus ?
Riquet : Il y aurait beaucoup de choses à dire. Je me limiterai à relever la situation difficile des prisonniers en préventive (attente de jugement). Le retard dans la justice fait qu’ils se trouvent très longtemps dans l’attente, dans des conditions difficiles, notamment sur un plan psychologique. 

Que souhaiter à PEL pour ses 30 ans ?
De toujours pouvoir compter sur ses bienfaiteurs. Permettre, par exemple, d’offrir un cadeau à un anniversaire, on ne peut pas imaginer le plaisir que cela fait. Je peux en témoigner au vu des remerciements reçus.

Et Sarah, comment es-tu arrivée dans l’association PEL ?
Sarah : Dans le cadre de ma formation professionnelle j’ai souvent eu l’occasion de me rendre dans les prisons, notamment en préventive. J’y ai rencontré des personnes dont la vie avait brusquement basculé. Au-delà des raisons qui les ont menés à se retrouver derrière les barreaux, j’ai été touchée par leur désarroi souvent en lien avec leur solitude. Toutes n’ont pas la chance d’avoir une famille ou des proches sur qui compter. Hormis le contact avec les professionnels qui travaillent dans le milieu carcéral (avocats ; médecins ; psychologues, etc.), la plupart des détenus n’ont plus personne pour faire le lien avec l’extérieur, pour parler, échanger sans être jugés, sans que ce ne soit consigné dans leur « dossier ». C’est à partir de ce constat que j’ai eu envie de m’engager dans l’association PEL.

Que vis-tu durant tes visites ?
Sarah : Au sein de PEL je fais partie d’un petit groupe de 5-6 personnes et nous nous rendons chaque premier vendredi du mois au Centre éducatif de Pramont où sont placés les mineurs (et parfois jeunes adultes). Nous y passons environ deux heures durant lesquelles nous prenons le temps de discuter, en toute confidentialité, sur différents sujets, en fonction des envies des jeunes. Puis nous partageons un goûter avant de jouer au loto. Ce sont de riches instants de partage, précieux autant pour eux que pour nous. 

Puisqu’il est malheureusement temps de conclure, nous nous permettons d’inviter tous les lecteurs de l’Essentiel à s’inscrire au souper de soutien de PEL, qui aura lieu le vendredi 18 octobre prochain !

Jubilé de la pastorale de rue

Par Jean-Marc Buchs
Photo: DR
La pastorale de rue fêtera au début octobre  ses 25 ans de présence en gare de Fribourg. Fort bien, mais qu’en est-il plus précisément de cette « pastorale de rue » ? Si l’on remonte aux origines, il faut évoquer une rencontre entre une jeune, Sonia, et une religieuse, Sœur Danièle Perrier. La jeune avait besoin de partager un peu de sa réalité et elle a pu déposer une partie de son fardeau aux oreilles de Sœur Danièle. C’était le début d’une histoire qui dure. Une histoire faite d’écoute, à l’image du premier commandement rappelé par Jésus lui-même dans l’évangile selon saint Marc (12, 29). L’écoute découle du besoin relationnel de tout être humain. Que ce soit Alexandre, Jeanne, Kevin ou Chadia (prénoms d’emprunt), tous sont unanimes : s’ils aiment venir à la gare, c’est tout d’abord pour y rencontrer d’autres personnes. Pour certains, la gare constitue même leur unique lieu de socialisation. Se dire, se raconter, se rencontrer… autant de verbes et de réalités qui se croisent et s’animent mutuellement.

Concrètement, notre petite équipe assure des temps de présence en semaine durant la période scolaire pour être là, à l’écoute, seul ou à deux parfois. Il s’agit alors, dans beaucoup de cas, d’aller vers les personnes et d’initier un échange, une conversation. Avec le temps, certains usagers de la gare viennent spontanément vers nous. Les échanges peuvent porter sur des sujets très divers, parfois un peu futiles et parfois beaucoup plus profonds et graves. Pour fêter son jubilé, la pastorale de rue vous propose une exposition et une table ronde sur les regards que l’on pose les uns sur les autres. Un regard qui fait la place belle à l’art (musique, poésie, peinture ou autre) avec des réalisations des personnes rencontrées dans le cadre de la pastorale de rue. Pour rendre grâce de l’émerveillement de ces 25 ans de rencontres, une messe sera également célébrée dans un bistrot attenant à la gare. Bienvenue à chacun !

«Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé» Luc 14, 11

Par Ernest Janczyk
Photo: DR
A partir de mois de septembre avec Père Joël Akagbo et Mme Sabrina Faraone nous commençons la collaboration dans l’Unité pastorale La Seymaz qui nous est confiée par Mgr Charles Morerod (ndlr. voir en page 3). En cherchant des pistes, des inspirations pour notre mission cela vaut la peine de s’orienter vers l’Evangile du 1er dimanche de mois de septembre (Lc 14, 1.7-14) où Jésus nous invite à l’humilité. En exerçant notre ministère il nous faut prendre en considération cette attente du Seigneur. Qu’est-ce que l’humilité ?

Un chrétien mûr, avant tout, est une personne humble de cœur. L’humilité chrétienne n’a rien à voir avec le mépris de soi-même ou avec l’attitude de chercher en soi-même que du négatif en oubliant notre dignité personnelle que nous reflétons en tant que filles et fils de Dieu.

De quelle humilité s’agit-il ? Un homme humble reconnaît la vérité entière sur lui-même. Il sait très bien que tout ce qu’il a reçu – la vie, la dignité, la liberté, la grâce du salut, la capacité d’aimer – il l’a reçu gratuitement, sans aucun mérite personnel. C’est justement pourquoi l’homme humble est aussi homme reconnaissant envers Dieu. L’homme humble remercie sans cesse pour tous les dons qu’il a reçus de Dieu et des autres. 

L’homme humble doit rester vigilant, en reconnaissant aussi que son humilité fait face à un danger qui peut venir de l’intérieur comme de l’extérieur. De l’intérieur, parce que notre égoïsme a toujours le pouvoir de détruire notre humilité. Elle est menacée par la faiblesse, la naïveté, l’ignorance et le péché. Le danger vient aussi de l’extérieur. On est en danger à cause de gens qui ont succombé à l’égoïsme et qui ne savent pas, ou plus, aimer. 

L’homme humble de cœur reste toujours vigilant et discipliné pour ne pas perdre la vie, la liberté et l’amour. Il sait bien que la plus belle forme de l’humilité c’est la sainteté, c’est à dire la réalisation du projet de Dieu et pas le nôtre. L’homme humble désire répondre aux attentes de Dieu. Il prend au sérieux sa dignité d’enfant de Dieu. Il prend aussi au sérieux sa faiblesse et il collabore avec les grâces de Dieu.

Prions le Seigneur, que la nouvelle année pastorale soit pour nous l’école de l’humilité et de l’amour de Dieu.

«Respiration spirituelle»

Par Calixte Dubosson
Photos: Xavier Rémondeulaz

La rencontre a lieu à Notre-Dame du Silence à Sion.

Chaque premier vendredi du mois – à part en juillet où elle déménage à Notre-Dame de Valère – se déroule à Notre-Dame du Silence à Sion une rencontre particulière intitulée la « Respiration spirituelle ». 

« Comme son nom l’indique, elle se veut un moment de répit dans les agendas un peu chargés des participants, c’est-à-dire des hommes et femmes pleinement actifs dans cette société du XXIe siècle », explique Xavier Rémondeulaz, qui en est l’organisateur. « Elle se veut également l’occasion d’une authentique expérience spirituelle, puisqu’elle débute toujours, comme il se doit, par l’eucharistie. » 

Cette démarche spirituelle est née il y a environ 10 ans sous l’impulsion de Xavier Lavanchy de Saint-Maurice, qui a transmis désormais le flambeau à son « collègue » de Riddes. Une quinzaine de personnes y participent régulièrement, principalement des médecins, fonctionnaires à l’Etat, avocats, juges ou politiciens. Le tout en faisant abstraction des clivages politiques ou professionnels !

Cuisine et chapelle
« Notre groupe a la chance de pouvoir compter sur la participation de Mgr Jean-Marie Lovey, et des abbés Pierre-Yves Maillard et Michel Massy, qui sont toujours partants, dans la mesure de leur disponibilité, pour célébrer la messe », détaille Xavier Rémondeulaz. Avant de compléter avec humour : « La rencontre se poursuit – pour ceux qui ont le temps – par un repas partagé en commun. Rappelons que pour Marthe Robin, la grande mystique française du XXe siècle, dans une retraite, la « cuisine » a autant d’importance que la « chapelle ». Cela tombe bien, les repas sont toujours d’excellente qualité ! Bien entendu, ceux-ci sont l’occasion de discussions, à bâtons rompus, sur des choses et d’autres, mais également de tisser des liens. » 

La Respiration spirituelle s’adresse à tous : les personnes actives dans le monde du travail, comme les personnes retraitées. « Bref, toute personne de bonne volonté, désireuse de faire une petite escapade spirituelle est la bienvenue », conclut Xavier Rémondeulaz.

Plus d’informations : xavier.remondeulaz@admin.vs.ch

Je jubile, tu jubiles, il jubile

Par Pierre Moser

Décidément, pour un canton peu connu pour faire la fête, Genève se dévergonde vraiment en cette année 2019. La célébration du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération en 2015 n’aura pas suffi : septembre 2019 marquera le 200e du rattachement de Genève à l’évêché de Lausanne / Fribourg. Plus proche de nous, Saint-Joseph célébrera le 150e de la consécration de son église. A cette occasion, un ouvrage résumant les cent cinquante ans de vie de la paroisse sera édité, en collaboration avec Saint-Augustin. Plus de détails concernant la sortie de cet ouvrage dans notre prochain numéro, mais vous pouvez d’ores et déjà réserver dans vos agendas la date du 10 novembre 2019. Ce dimanche sera célébrée la messe du 150e de la consécration de notre église, messe présidée par Mgr de Raemy et accompagnée par notre cœur mixte.

Cette cérémonie apportera également une conclusion à trois années de célébration d’une densité particulière. Concerts, repas paroissiaux et messes solennelles se sont succédé durant ces trois années de jubilé. Nous espérons vous avoir fait partager la joie que nous avons eue à célébrer les évènements fondateurs de notre paroisse et de notre église.

200e du rattachement de Genève à l’évêché de Lausanne / Fribourg

FRIBOURG 8 SEPTEMBRE 2019

Messe solennelle en la Cathédrale de Fribourg célébrée par Monseigneur Charles Morerod.

8h42 :
– Depart en train* de Genève
– Accueil des Genevois par l’évêque
– Messe
– Repas offert au couvent des cordeliers
– Visite de la cathédrale et de l’évêché

16h26 :
– Départ de Fribourg*

* billets à la charge des participants

Inscription :
www.eglisecatholique-ge.ch/bicentenaire

Contact :
– vicariat épiscopal 022 319 43 43
vicariat@cath-ge.ch

GENÈVE 20 SEPTEMBRE 2019

18h30 : Grande conférence, auditoire B 106
Olivier-Reverdin (Uni-Bastions, 5 rue de Candolle)
Entrée libre, la conférence sera suivie d’un cocktail.

Manifestation historique du bicentenaireà la Faculté de théologie en présence de :
Monseigneur Charles Morerod, l’Abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
et Monsieur André Castella, secrétaire général adjoint du département de la sécurité,
de l’emploi et de la santé.

«20 septembre 1819, le grand chamboulement du catholicisme genevois».
Intervention des professeurs :
Bernard Hodel (Histoire de l’Eglise, Faculté de théologie catholique de Fribourg) et
Michel Grandjean (Histoire du christianisme, Faculté de théologie protestante de Genève).
Table ronde animée par Evelyne Oberson.

Toutes les infos & inscriptions :
www.eglisecatholique-ge.ch/bicentenaire

CREDO: Rémission des péchés?

Par Pascal Tornay
Photo: jesusmafa.com
Au cours d’un échange, un ami est heureux de me confirmer qu’il est en rémission après une période faste en ennuis de santé ! La joie domine : le mal est passé et la santé est recouvrée. Mais à quel prix ? Après quel combat ?

Rémission (remettre) est un terme équivoque ; en termes bibliques, il s’oppose à rétention (retenir). Par exemple dans le Notre Père (Mt 6, 9) où Jésus parle de remise de dettes (et non pas de rétention sur salaire !). Voilà bien un vocabulaire comptable pour parler de pardon ! Dans la partie finale du Credo, il est mentionné la rémission des péchés : comme on remet une dette, les péchés seraient remis ? En vertu de quoi, de quelle puissance ?

Un jour qu’il se trouve à Capharnaüm, Jésus remet ses péchés et guéri un homme paralysé qui lui est amené par le toit de la maison où il se trouve. « Voyant [la foi de ceux qui le transportaient], Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Stupéfaits, les scribes présents, perplexes, estiment que Jésus blasphème : ils ne voient pas Dieu en lui. Jésus va alors guérir l’homme de sa paralysie et va mettre cette capacité en rapport avec celle de remettre les péchés pour leur montrer, par un signe visible, qu’il a toute autorité pour le faire. » (Mc 2, 1-12)

Par ailleurs, Jésus aborde souvent le thème de la miséricorde à partir de paraboles. L’une d’elle met en scène un roi qui, sur la simple supplique d’un de ses sujets, lui remet une dette monstrueuse alors que, ensuite suite, ce dernier est lui-même incapable de se montrer patient avec son propre débiteur qui lui doit une petite somme d’argent. Jésus montre ici la capacité inouïe de Dieu à pardonner, c’est-à-dire d’aller au-delà de toute comptabilité, dans la logique de l’amour.

Enfin, lors de son dernier repas, lorsque Jésus prend la coupe, il dit à ses amis : « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés. » (Mt 26, 27c.28) C’est donc en vertu du sang versé par Jésus, victime innocente, que les péchés des hommes peuvent être remis. Accéder à la coupe est donc le gage d’une possible rémission. Encore faut-il accepter de se placer dans Sa logique d’amour complètement folle à nos yeux, au-delà de toute justice…
« Fais-nous sortir, Seigneur, de cette épuisante logique des dettes et devoirs, de ce monde impitoyable où sans cesse tour à tour créanciers ou débiteurs, sans cesse occupés à réclamer notre dû ou à négocier des délais, nous n’avons plus le temps d’être des frères. » 1

1 Candiard Adrien, A. Philémon : réflexion sur la liberté chrétienne, Ed. Cerf, 2019.

La maison de l’autre

Effectuer une visite à domicile est en réalité «entrer dans la maison de l’autre». Voilà brièvement exprimé une constatation essentielle faite à la suite de… visites à domicile.

Par Jean-François Bobillier
Photo: DR
J’avais une conviction profonde : face au fléau de la solitude, l’Eglise doit être plus présente chez les personnes, dans leur lieu de vie. En somme l’intuition est sans doute bonne et ne fait d’ailleurs que réactualiser une préoccupation déjà présente dans notre secteur pastoral. Cependant, au moment d’écrire ces quelques lignes, je prends conscience, une fois de plus, d’une conversion à laquelle sont invitées mes évidences. Oui, aujourd’hui mon regard a changé sur ma posture de visiteur ou d’accompagnant. Je m’explique. 

Particulièrement sensible aux cris sourds de tant d’existences, au regard de celui qui s’exclame « Ça va super et toi ? » tout en étant habité d’une détresse à peine camouflée, aux personnes souffrant en silence d’un puissant sentiment de solitude, je me suis dit : « Mon gars, t’es engagé en Eglise, c’est là que tu dois te diriger. Va, rends visite et écoute ces personnes. » Aujourd’hui je me le dis encore avec davantage d’élan et de foi. 

Là où la conversion a eu lieu, c’est dans la compréhension du mouvement. Le domicile n’est pas un simple appartement, avec tel ou tel mobilier, mais il est « Quelqu’un ». Il est le « Chez-Soi », le lieu de tant de partages et d’Amour, imprégné de la Présence de l’être aimé et disparu. Et je me sentais (idiot que je suis !) investi d’une mission sublime : apporter un peu de Dieu. Quelle absurdité ! Par les paroles échangées, le respect établi, les regards dénués de vains mots, j’ai découvert avec joie que Dieu est là et que je n’ai donc pas à l’amener mais à l’accueillir. Maurice Zundel disait qu’« on ne peut rencontrer le vrai Dieu si l’on ne devient l’espace où tout homme se sent accueilli, en respirant la présence de Dieu à travers la nôtre ». C’est sublime ! Mais pourquoi donc ai-je toujours entendu cette parole en m’identifiant au « on » (benêt que je suis !) ? N’est-ce pas l’autre qui me permet la rencontre avec Dieu, en m’accueillant et me permettant ainsi d’humer la présence divine ?

Je franchis désormais les seuils non pas les poches pleines de munitions divines et la tête droite, mais les mains vides et le cœur incliné.

Rendre la théologie au peuple

Anne Deshusses-Raemy en plein cours.

Anne Deshusses-Raemy est codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie à Genève. Une formation qui veut mettre la théologie à portée de tous. 

Par Nicolas Maury
Photos: DR
« Quand je discute avec les participants en début de formation, je leur demande s’ils sont capables d’avoir une parole sur Dieu. Ils me répondent que oui. Alors je leur dis qu’ils sont aptes à faire de la théologie, terme composé de theos et logos : Dieu et parole. »

Responsable de la formation à la Mission ecclésiale de l’Eglise catholique de Genève, Anne Deshusses-Raemy est aussi codirectrice de l’Atelier œcuménique de théologie (AOT), dont la nouvelle volée débute ce 21 septembre, et qui a été fondé en 1973, pour « rendre la théologie au peuple. » 

L’AOT se déroule sur deux ans, à raison de deux heures par semaine. « Ce n’est pas parce que le canton est laïc que les gens ne se posent pas de questions sur la spiritualité, la foi, le sens de la vie, le mal ou Dieu », explique la Genevoise. 

Guère étonnant dès lors que chaque session accueille entre 45 et 100 personnes, encadrées par onze enseignants salariés ou bénévoles : cinq catholiques, quatre protestants et deux orthodoxes. « Lors de la dernière édition, le plus jeune participant avait 25 ans et la plus âgée 92. Cela donne des discussions intergénérationnelles passionnantes, d’autant que le niveau préalable est très divers. Cela peut aller de quelqu’un qui n’a fait que l’école primaire au prof d’université, en passant par une mère au foyer ou un scientifique du CERN. Certains sont croyants, d’autres pas du tout. »

La directrice et un enseignant : Bruno Fuglistaller sj.

En 2019-2020, la « Beauté de l’autre : chemins vers Dieu » a été choisi comme thème. « La première année sera dédiée à l’étude des textes bibliques. Dans un second temps seront abordés les grands thèmes théologiques. Nous expliquons que toute théologie se développe dans un contexte précis, économique, social, politique, religieux. Ainsi, les questions sur la nature de Jésus sont nées à un moment particulier de l’histoire du christianisme. » 

La journée qu’Anne Deshusses-Raemy consacre à l’AOT est le lundi. « Je la débute vers 8h30 par un rendez-vous avec un enseignant, la secrétaire, un participant ou un animateur. Les animateurs sont d’anciens participants qui épaulent les enseignants dans de petits groupes de travail. » Dans la foulée se déroule une séance d’enseignants à 9h15. « Une méditation précède un débat théologique sur le sujet amené par l’un des enseignants, qui peut être une préoccupation personnelle ou un cours à venir. »

A midi, Anne Deshusses-Raemy prend son repas en compagnie du collègue avec lequel elle donnera son prochain cours, qui aura lieu trois semaines à un mois plus tard. « Nous fixons les objectifs, définissons les perspectives et tissons la trame, puis nous nous répartissons le travail. »

A 14h commence le cours proprement dit. « Une demi-volée le suit de 14h à 16h, l’autre de 19h à 21h. Je suis présente le soir, mais je vais saluer les participants de l’après-midi. »

Sur le coup des 14h15, Anne Deshusses-Raemy a une séance de codirection. « Nous traitons des questions de fonctionnement, nous faisons le lien avec le comité de l’Association, nous préparons les séances : c’est un travail d’anticipation et de leadership. »

Ouvrir le débat

Parfois, son agenda lui permet de rentrer brièvement chez elle pour lire ses e-mails et s’étendre une demi-heure. « A 18h30 j’y retourne, les participants du soir arrivant à 19h. Si j’enseigne, je rencontre mon collègue un peu avant. Sinon, je participe à l’atelier. A chaque fois, j’apprends quelque chose de pertinent. Puis à 21h, nous rangeons la salle et allons prendre un verre. C’est le moment de décompresser. »

Comme elle l’explique volontiers, le fondement de l’AOT réside dans le questionnement. « Nous espérons que les personnes qui viennent avec des questions repartent avec davantage de questions. Nous refusons de donner des réponses qui enferment. Nous expliquons ce que disent les Eglises, mais nous ouvrons le débat en présentant différentes interprétations théologiques. Au début c’est déstabilisant pour les gens, mais à la fin ils sont heureux d’avoir appris à penser par eux-mêmes et à se questionner. »

Renseignements et inscriptions : www.aotge.ch

Un lundi à l’AOT

8h30 –> Rencontre avec un enseignant

9h15 –> Séance plénièreavec les enseignants

12h –> Repas de midi

14h –> Début des cours de l’après-midi

14h15 –> Séance de codirection

19h –> Cours du soir

21h –> Fin de la session et apéro

S’il vous plaît… Merci

Par Pierre Moser
Photo: DRLe jour se lève sur le golfe Al-Hishan. Une foule bigarrée se presse sur le parvis de la cathédrale de la Sainte-Famille à Koweit City.

Il est 6h et dans une demi-heure sera célébrée la première des quinze messes de ce vendredi.

Les huit cents places seront prises d’assaut tout au long de ce « dimanche ».

Le jour se couche sur la place des Eaux-vives, le soleil est déjà caché par le clocher. Un promeneur solitaire déambule devant l’église Saint-Joseph. Il s’arrête et consulte les horaires de messe.

Nous sommes dimanche et la seule messe régulière a eu lieu à 11h, hélas.

Deux scénarios sans rapports ? Pas si sûr : pendant que nos églises d’Occident se vident, les communautés chrétiennes en situation précaire se réunissent dans des élans de foi que nous ne connaissons plus depuis longtemps.

Afrique, Philippines, Amérique du Sud, Europe de l’est, autant de foyers vivants de la pratique chrétienne. Sans compter toutes les communautés minoritaires en proie, elles, au martyre. L’Eglise a déjà connu cela ? Certes, la Réforme, la Révolution française entre autres, ont mis à jour des crises sans commune mesure avec celle que nous traversons. Mais sa nature n’est-elle pas plus ancrée dans la société d’aujourd’hui ? Les chiffres de l’OFS nous montrent une certaine réalité (figure 1) : la religion aujourd’hui majoritaire est l’Indifférence. Comprenez sans confession, catégorie statistique qui comprend un tiers d’athées et un quart d’agnostiques. Ce serait oublier qu’un bon cinquième de catholiques dit croire non pas à un dieu unique et trinitaire, mais à une puissance supérieure (figure 2).

Quelle est donc la source de ces disparités ? Réponse difficile, mais une piste de réflexion existe : les « petits » qui ont besoin d’une espérance pour survivre, ceux-là sont des pratiquants fervents. Les « grands », cependant, le sont beaucoup moins. On entend souvent, dans nos contrées, des répliques comme « ce que je suis, je ne le dois qu’à mon travail ». Notre dialogue avec Dieu se résumerait-il à des s’il vous plaît ? Serions-nous incapables de dire merci ? Dès lors, la parabole du chameau prend tout son sens (Mt 19 : 24). Si seulement 15% des catholiques romains avoués pratique la prière une fois par semaine, cela signifie un 85% d’échec. Cela ressemble furieusement au chas de l’aiguille. Il est évident que plus notre confort est élevé, plus il nous est difficile de nous détacher de ce dont demain doit être fait.  Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur (Mt 6 : 21).

Désespoir donc ? Peut-être pas. Pour cela il nous faudrait entendre les appels répétés à l’humilité et à la confiance du haut des chaires de nos églises. Et méditer également que nous sommes tous, miséreux y compris, les riches de quelqu’un.

Mt 19 : 24 – Oui, je vous le répète, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. 

Source chiffres : Office Fédéral de la Statistique

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Bien-être et/ou bonheur?

«Gardez la forme!» «Soyez heureux!»
Ces deux injonctions accompagnent constamment notre vie quotidienne. On peine à compter le nombre de «centres wellness» et les différentes méthodes de développement personnel qui nous sont proposées. Comme si seule la quête du bonheur permettait de trouver un sens à la vie ou si bénéficier d’une bonne santé était l’unique garant d’un bon comportement.

Par Nicole Andreetta
Photos: Ciric, DR
On pourrait opposer bien-être et bonheur. Le bien-être toucherait à l’individu et susciterait une démarche personnelle. Le bonheur reposerait sur une expérience partagée à plusieurs. Ces deux termes, toutefois peuvent aussi résonner ensemble, se compléter, s’enrichir mutuellement.

Pistes et approches

Pour garder la forme et faire un vrai effort de prévention santé, le Centre Interlude Bien-être, situé à Champoussin dans le Val d’Illiez (Valais), privilégie la pratique du jeûne, ou offrir des vacances à son système digestif. Des séjours d’une semaine sans manger sont proposés à des petits groupes de participants, associés à différentes activités physiques (randonnées, yoga, pilate).

Les maladies cardiovasculaires sont la cause numéro un de décès en Suisse.

Selon Louis Clerc, directeur du centre, notre alimentation est le reflet des excès de notre société : trop abondante, trop grasse, trop salée, trop sucrée… avec comme conséquence la cause numéro un de décès en Suisse que sont les maladies cardiovasculaires (OFS 2015). Il précise que la démarche repose essentiellement sur les résultats d’expériences scientifiques : « Les travaux du Père Yoshinori Ohsumi, prix Nobel de médecine 2016, ont démontré que pendant la période de jeûne, le corps se régénère en digérant les cellules fatiguées, c’est le processus de l’autophagie. Il s’ensuit presque immédiatement un sentiment de bien-être et de vitalité retrouvée, renforcé par les randonnées et les activités thermales inscrites au programme. La dynamique de groupe joue également une part importante, ajoute M. Clerc, nous favorisons les échanges et les partages d’expériences entre participants. »

Olivia, informaticienne énumère les bienfaits de cette expérience : « … un grand retour au calme intérieur, un apaisement, une prise de conscience à différents niveaux, une clairvoyance et une perte de poids ! »

Selon l’association Chrétiens au service de la santé (CASS), basée à Cressier (Neuchâtel), la restauration et le maintien de la santé s’accompagnent d’une vision biblique. Cette organisation soutient différents professionnels de la santé en respectant leurs dons et talents respectifs, mais dont le dénominateur commun est l’intérêt pour la foi chrétienne.

Bible et santé

La pyramide de Maslow.

Marilyn Rollier coordonne différents groupes de parole en Suisse romande entre soignants de tous genres. « Pour moi la notion de bonheur fait référence à la Bible, aux Béatitudes : Heureux ceux qui ont un cœur pur… cela implique une dimension de bonheur intérieur qui n’est pas lié aux circonstances. Aujourd’hui, nous nous trouvons au sommet de la pyramide de Maslow (voir illustration), nous avons tendance à rechercher le bonheur à l’extérieur de nous-mêmes. La santé selon la Bible, n’est pas un état mais une dimension de réconciliation dans quatre relations fondamentales : la relation envers Dieu, envers soi-même, l’autre et l’environnement. Cet équilibre délicat a besoin d’être ressourcé, chacun a sa propre forme de ressourcement qui est extérieure. Mais la source est intérieure, elle dépend du sens de ma vie, du dessein de Dieu pour ma vie. C’est dans ce que je donne et non dans ce que je cherche que je vais trouver du bien-être ou du bonheur. »

Marilyn Rollier coordonne des groupes de parole entre soignants de tous genres.

Expérience des sens

A Lancy (Genève), la Maison bleu ciel, créée par le pasteur Nils Phildius, offre un espace ouvert à toute personne en recherche spirituelle, avec ou sans appartenance religieuse. Diverses activités faisant appel à l’expérience des sens : chant, danse, méditation silencieuse, atelier d’écriture, créativité plastique… sont proposées afin que chacun puisse cheminer à son rythme et selon ses souhaits.

Florence Mugny possède un CAS d’accompagnante spirituelle, elle pratique également la médecine traditionnelle chinoise : « Les traditions des autres nous enrichissent et elles nous fortifient dans notre foi. Nous n’avons jamais fini de découvrir le mystère de la vie, mais chacun selon son propre rythme et sa propre voie ! 

Avec le terme « bien-être » je vois un lien avec recherche de « mieux-être ». Un cheminement spirituel peut aider à mieux se comprendre. Et ce « mieux-être » devrait pouvoir nous relier aux autres par une ouverture du cœur. Quant au bonheur, on le présente généralement comme un but à atteindre une fois pour toutes, alors que c’est une expérience à vivre dans le moment présent. La nature est sans cesse en mouvement, la vie est faite de périodes difficiles comme de moments magnifiques. Si on vise un équilibre qui ne bouge plus, c’est la mort ! »

Point de départ

Le souci de prendre soin de soi n’est pas forcément une démarche individualiste. Cela peut devenir le point de départ d’une recherche intérieure, source d’une relation à la création, à plus grand que soi, à l’accueil de l’autre. « Aimez votre prochain comme vous-même », disait Jésus.

Petit historique du jeûne

Nos lointains ancêtres ne mangeaient pas toujours à leur faim, particulièrement en hiver.

Selon Hippocrate, le père de la médecine (460-370 av. J.-C) : « Si le corps n’est pas purifié, plus vous le nourrissez, plus vous lui ferez du mal. »

Toutes les religions pratiquent le jeûne, chemin spirituel de dépouillement de soi en vue de la rencontre d’une présence d’une autre dimension. 

Dans les trois monothéismes, le jeûne est indissociable de la prière et de l’aumône. « Jeûner et partager : la prière prend son envol, portée par ces deux dimensions. » (Saint Augustin)

A partir du XXe siècle, le jeûne se politise et devient un moyen de contestation non violent utilisé entre autres par Gandhi et des défenseurs des droits humains.

Ringardes, les règles de vie?

Devant réorganiser la vie du foyer alors que son mari l’avait quittée, une maman énonce quelques règles à l’attention de ses grands enfants. Réaction: ils se moquent d’elle!

Par Bertrand Georges
Photo: PxhereSi la vie en société, le sport, le jeu, sont régis par des règlements, si les religieux eux-mêmes adoptent une « règle de vie », sans doute cela est-il aussi nécessaire dans nos familles. Notre nature humaine est ainsi faite qu’il y a parfois un décalage entre nos aspirations à la paix et une certaine propension à revenir à la loi de la jungle quand les choses ne se déroulent pas comme nous le voudrions. Il faut donc poser des limites, pour que tout le monde se sente bien, et édicter quelques obligations pour que les choses se fassent, même quand on n’en a pas envie. 

Certaines règles sont définies par les parents, d’autres peuvent être choisies d’un commun accord avec les enfants. La loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi : plus une loi est reconnue bonne, mieux elle sera appliquée. Il est donc essentiel d’avoir une discussion pour expliquer la nécessité des règles pour le bien de tous, et la pertinence de celles qui sont établies. 

La finalité des règles
Certaines règles sont issues de valeurs très importantes. Elles doivent être appliquées. D’autres, se prêtent à plus de souplesse, selon les circonstances. D’autres enfin, sont évolutives, ou temporaires. 

Deux principes sont énoncés ensemble dans la Bible : Vous les enfants, obéissez en toute chose à vos parents ; cela est beau dans le Seigneur. Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager. (Col 3, 20-21) Ces conseils de l’apôtre Paul nous rappellent la finalité des règles : elles existent non pour brider notre liberté, mais pour que nous vivions heureux. C’est ce que nous enseigne Jésus qui ne craint pas de faire un lien entre amour et obéissance : Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. (Jn 15, 9-11)

Les béatitudes: à contre-courant !

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRLe « judéo-christianisme » offre une morale de bonheur existentiel au quotidien. C’est par le mot « heureux » que commencent le premier Psaume (« Heureux le juste qui se plaît dans la loi du Seigneur ») et le premier discours de Jésus dans le premier Evangile sur le nouveau Sinaï (« Heureux les pauvres de cœur », Sermon sur la montagne).

Toutefois, à y regarder de plus près, les béatitudes que le Christ nous propose sur les sommets des « Galilée postmodernes » n’ont rien d’un oreiller de pur « wellness ». Elles sont à rebrousse-poil de la réussite prônée par notre monde, soi-disant susceptible de nous procurer dès ici-bas la félicité, la richesse, la gloire ou le pouvoir. Au chapitre précédent de l’évangile de Matthieu (4, 1-11), Jésus bat d’ailleurs en brèche ces tentations suggérées par le Diviseur.

C’est un bonheur pascal qui nous est promis, à travers la disponibilité et la liberté de cœur, la douceur de la non-violence active, l’aptitude à pleurer avec ceux qui pleurent, la faim et la soif de justice contre la corruption et l’avidité, la capacité de demander et de donner le pardon, la pureté et la transparence de l’être dans la vérité, la recherche de la paix et de l’unité opposée aux totalitarismes qui bâtissent des murs.

Expériences de plénitude
C’est du reste par la double béatitude des persécutés que se termine la charte matthéenne (5, 1-12) : « Heureux êtes-vous si vous allez au bout de votre passion et de votre juste cause, même au risque de maltraitances, d’insultes, de calomnies et d’emprisonnements. Soyez dans la joie et l’allégresse (Gaudete et Exsultate en latin, d’où est tiré le titre de l’exhortation de François sur l’appel à la sainteté pour tous), car le Royaume des cieux est à vous ! Dès maintenant ! »

Ce sont des expériences de plénitude que Jésus-Christ place devant nous dans ces déclarations de bonheur : être appelés fils et filles de Dieu, être consolés, rassasiés et pardonnés, voir le Seigneur face à face et entrer dans la terre promise définitive. Car elles nous permettent de l’imiter ; les béatitudes sont son portrait : le pauvre, le doux, celui qui pleure, l’artisan de justice, de miséricorde et de paix, le pur, l’innocent persécuté, c’est lui !

Bénédiction des motards

Une centaine de motards venus de toute la Suisse romande et de France voisine se sont retrouvés à la Colombière dimanche 7 juillet pour recevoir une bénédiction des mains du chanoine Alain Chardonnens, curé de Versoix.

Par le chanoine Alain Chardonnens, curé de Versoix, et GdSC
Photos: Riccardo ZagariaPour eux, c’était la deuxième fois ; pour moi, c’était la première. Mais tous nous étions très heureux d’être là pour la bénédiction des motards en ce dimanche 7 juillet.

Voir toutes ces personnes au look motard dans l’église, ça nous change des assemblées habituelles ! Combinaisons en cuir, piercings, tatouages… Et en même temps, un calme, un silence, une attention toute particulière. Malgré le grand nombre de motards présents, nous nous sommes retrouvés dans un recueillement propice à la prière. Cela s’est perçu notamment lors du temps de silence en souvenir des motards défunts de cette année.

En ouverture, la lecture d’un passage du livre de la Sagesse. L’occasion de s’interroger sur sa responsabilité au guidon. Puis, ensemble, nous avons récité la prière du motard et le Notre Père.

Que sont venus chercher tous ces motards ? Une bénédiction, bien sûr. Mais qu’est-ce que ça veut dire pour eux ? Ils sont venus implorer la protection du Seigneur, lui demander de les accompagner sur la route. Bénédiction, protection, mais pas d’acte magique ! Chacun sa part : le Seigneur comme le motard ont à œuvrer pour que tout se passe bien. Ce sont les deux dimensions de la croix : la transcendance (verticale) et notre part (horizontale). Ensemble on va loin !

Merci aux organisateurs de nous avoir offert ce rassemblement. Merci à la paroisse d’avoir une nouvelle fois mis l’église à disposition pour ce temps de prière. Merci à l’organiste et à la sacristine de nous avoir aidés à prier.

Un temps de prière différent et des motards recueillis à la Colombière avec l’abbé Chardonnens.

Une «oasis d’espérance»!

Par Jean-Pascal Genoud
Photo: Catherine Vigier, artiste peintre
http://ateliervigier.canalblog.com
L’expression m’est donnée par un confrère africain, – l’un de nos remplaçants d’été tant appréciés – le Père Placide, à l’heure de son départ. Il me révèle son projet de construire chez lui un centre spirituel qu’il a choisi d’appeler « Oasis d’espérance ». Je me suis dit immédiatement : quel beau programme ce serait aussi pour une paroisse !

Depuis des mois, la ville de Martigny grouille de chantiers. Que ce soit l’immense parking de Semblanet ou le projet de « Cœur de cité » tout proche de l’église de la Ville, ou encore du côté de la gare, machines et camions s’affairent, s’accompagnant de pas mal de bruit.

Et si au cœur de cette activité trépidante, notre vie paroissiale projetait d’être, elle, comme une oasis, un havre de paix, au cœur de notre cité ou de notre village ?

Alors que la vie de la plupart est remplies d’occupations (et même de loisirs !), nous serions cet espace où se cultive la vie intérieure, un lieu de connexion à la Source invisible et silencieuse de l’Amour du Christ constamment disponible.

Disant cela, je me réjouis particulièrement de la force réelle de notre prière communautaire, mais je ne voudrais pas oublier non plus notre « Diaconie » en fort développement, qui aimerait tout faire pour rejoindre ceux qui, exclus d’une société de l’efficacité et de la performance, vivent la solitude et la souffrance.

Que le Seigneur nous guide tous dans la construction d’une belle « oasis d’Espérance » !

Les Focolari

Par Nicole Andreetta
Photos: DR
Focolare signifie en italien le foyer, l’âtre autour duquel la famille se réunissait autrefois pour se réchauffer. 

Le mouvement des Focolari est né dans la région de Trente, pendant la guerre, en 1943. Un groupe de jeunes filles, dont une jeune institutrice, Chiara Lubich, avait pris l’habitude de se réunir pour réfléchir ensemble au sens de leur vie en cette période troublée. En lisant la Bible, elles s’arrêtent sur le verset de Jn 17, 21 : « Afin que tous soient un… » Elles réalisent alors la signification de cette parole dans les moments de désordre et de conflits : les êtres humains viennent au monde pour se rencontrer, se connaître et former une grande famille. 

Ce sont les habitants de Trente qui ont nommé cette communauté des débuts « focolare » en référence à l’amour et la chaleur humaine qu’elle dégageait.

Actuellement, le mouvement est présent dans 182 pays. Chaque mois, une phrase de la Bible est approfondie et mise en pratique dans la vie quotidienne. Cette « Parole de vie » traduite dans 90 langues et dialectes est diffusée dans le monde entier.

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants dont environ un millier de membres. A Genève, ils collaborent étroitement avec le Conseil œcuménique des Eglises, la Plateforme interreligieuse… C’est par leur engagement dans la vie pour le bien commun de toute l’humanité qu’ils se font connaître. 

Respect et tolérance
Construire des ponts de manière particulière par le dialogue et des gestes concrets, sans distinction d’âge, de culture, de confession : un défi qui remplit d’enthousiasme Alejandra, 27 ans, psychiatre en formation : « Dès ma naissance, j’ai baigné dans le mouvement. Plus tard, j’ai véritablement fait mon choix de vivre pour la fraternité universelle. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, j’ai compris qu’il y a davantage de choses qui nous unissent que de différences qui nous divisent. Cela a déterminé mon engagement. A l’heure actuelle, que ce soit au travail, en famille et avec toute personne que je croise chaque jour, j’essaie d’aimer en premier, concrètement, de voir Jésus en l’autre, d’aimer mon « ennemi » pour construire le monde uni, auquel je crois fermement. »

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants.

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