Ouvrir son regard sur l’autre

Etre présence d’Eglise auprès des personnes en situation de handicap mental, psychique ou sensoriel, partager leurs espérances, leur foi, leurs doutes… et surtout se laisser évangéliser par elles. Telle est la mission de la pastorale spécialisée présente dans tous les cantons romands.

Par Véronique Benz
Photos : Ciric, Ldd
Les personnes en situation de handicap ont une spiritualité qui a besoin d’être nourrie. C’est pour répondre à cette demande que la pastorale spécialisée a été créée. Née il y a près de 50 ans, cette pastorale œcuménique est présente dans tous les cantons romands. Elle est au service aussi bien des enfants scolarisés dans les classes d’enseignement spécialisé que des adultes vivant en institutions spécialisées dès leur majorité et jusqu’à la fin de leur vie.

Elle s’adresse aux personnes en situation de handicap mental, psychique et sensoriel, aux personnes avec un handicap léger ou plus lourd jusqu’aux personnes polyhandicapées. Les gens souffrant uniquement d’un handicap physique suivent la pastorale de manière « normale » au sein des paroisses et unités pastorales. Par contre, la pastorale pour les personnes sourdes et malentendantes fait partie de la pastorale spécialisée.

Une pastorale variée

La pastorale spécialisée est riche et diversifiée. Elle comprend la catéchèse dans les classes d’enseignement spécialisé, la préparation aux sacrements et leurs célébrations. « A chaque fois que cela est possible, nous accompagnons les enfants en paroisse pour qu’ils puissent vivre le sacrement au sein de leur unité pastorale », explique Nathalie Jaccoud, responsable du Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS) dans le canton de Fribourg.

Aux adultes, cette pastorale propose des temps d’animation spirituelle adaptés aux personnes en situation de handicap. Ces temps spirituels ont lieu une ou deux fois par mois, selon les cantons et les établissements. Des célébrations sont aussi organisées pour Noël, Pâques et Pentecôte. Dans certaines institutions du Valais, il y a régulièrement (chaque 15 jours) des célébrations.

Les équipes de pastorales spécialisées organisent aussi différentes activités (pique-nique, camp, sortie) pour permettre aux personnes en situation de handicap de se rencontrer et de vivre la convivialité hors du cadre institutionnel. Les responsables de la pastorale spécialisée soulignent qu’ils sont également là pour accompagner les moments difficiles de ces personnes : maladie, deuil, changement dans l’équipe éducative…

Les situations varient d’un canton à l’autre selon la présence ou non de cette pastorale dans les écoles et les institutions, selon les besoins et les demandes des personnes concernées.

« Notre ministère exige un certain rythme et beaucoup de moyens pédagogiques. Notre pastorale est un lieu d’écoute et de réconciliation », constate Marinette Maillard, aumônière en pastorale spécialisée dans le canton de Vaud.

Une présence importante

Dans le canton de Fribourg, la pastorale spécialisée est présente dans dix écoles pour la catéchèse, ce qui représente septante classes par semaine. L’équipe du COEPS anime vingt-huit groupes d’adultes répartis dans une dizaine d’institutions. « Nous rencontrons chaque mois environ mille personnes », précise Nathalie Jaccoud.

Dans le Jura pastoral, l’équipe intervient dans quatorze lieux, écoles et institutions d’adultes. Dans le canton de Genève, la pastorale spécialisée va dans sept institutions, essentiellement des lieux de vie pour adultes avec des handicaps divers et souvent associés. « Depuis trois ans, certains lieux ont fait le choix de ne plus nous accueillir. Nous n’allons par exemple plus dans des centres accueillant des enfants ou des jeunes polyhandicapés », regrette Anna Bernardo, responsable genevoise.

En pays de Vaud, cette pastorale est présente avec un bureau d’aumônerie dans quatre institutions et dans quelques petites écoles et institutions à la demande. A Neuchâtel, une grande institution gère la totalité de l’accompagnement des personnes en situation de handicap mental. L’équipe enseigne également la catéchèse dans deux institutions pour enfants et adolescents qui rencontrent des difficultés d’ordre scolaire, social et comportemental. « Nous intervenons selon les besoins dans environ dix à douze sites répartis dans le canton », note Pascale Auret-Berthoud, responsable de l’aumônerie œcuménique en institutions sociales dans le canton de Neuchâtel.

Dans le canton du Valais, les personnes engagées dans la pastorale spécialisée œuvrent dans neuf lieux différents regroupant cinq institutions.

Construire des ponts

Un des défis de la pastorale spécialisée est de continuer à œuvrer pour se faire connaître, pour dire au monde que vivre avec un handicap n’empêche en rien de vivre sa foi. Pour Nathalie Jaccoud, il est nécessaire de construire toujours davantage de ponts entre les paroisses et les institutions pour permettre au plus grand nombre de vivre la joie d’une rencontre avec le Christ. « Nous espérons réunir beaucoup de personnes lors de notre prochain rassemblement “Ensemble, c’est pas bête !” qui aura lieu le 29 septembre 2018 sur la place Python de Fribourg. Cet événement rassemblera le COEPS, Foi et Lumière, L’Arche Fribourg, et la Communauté des Sourds de Fribourg. »

« Dans le canton de Genève, nous avons pris conscience que notre présence au sein des institutions n’était possible que grâce au bon vouloir des directeurs. Nous devons créer des liens avec des membres de la direction afin de les convaincre de l’importance de la spiritualité dans la vie des personnes en situation de handicap », relève Anna Bernardo.

Une équipe romande

Les responsables de la pastorale spécialisée en Suisse romande se retrouvent quatre fois par an. Ces rencontres leur permettent de partager les différentes problématiques liées aux handicaps et d’échanger des idées. L’équipe romande œcuménique de pastorale spécialisée organise chaque année une journée de formation pour les personnes engagées dans cette pastorale. Elle a également mis sur pied une plateforme informatique commune afin de pouvoir partager les différentes animations, les supports pédagogiques et les célébrations préparées spécialement pour les personnes qui vont en bénéficier.

Pour toutes les personnes engagées dans la pastorale spécialisées l’important est de pouvoir rejoindre le visage de Dieu dans chaque être, bien portant ou en situation de handicap : un défi quotidien !

Une présence de Dieu palpable

Pchristine-et-beatricear Béatrice Buntschu, catéchiste en pastorale spécialisée 

« Chaque jeudi, je rencontre plusieurs groupes d’enfants et d’adolescents en situation de handicap qui suivent une scolarité adaptée à leurs compétences. A chaque fois, je suis surprise par la joie qu’ils manifestent ! Le caté est pour eux un moment très attendu dans la semaine. Je pourrais être tentée de croire que c’est moi ou les activités que je propose qui causent cette joie. Vingt ans d’expérience me révèlent autre chose : pendant l’heure de caté, on ne s’arrête pas aux difficultés et aux limites, on les laisse de côté pour s’intéresser à l’essentiel, comme Dieu qui ne regarde pas l’extérieur comme nous autres, mais le fond du cœur (1S 16, 7). Ces élèves sont surdoués pour cela, contrairement à nous qui sommes très encombrés. Les récits bibliques résonnent pour eux très fort dans ce sens. La présence de Dieu se fait palpable dans leur accueil foncièrement bienveillant. Ces élèves me surprennent toujours. Ils changent mon regard sur les personnes que je rencontre, sur le sens de la vie. »

Des liens à créer

Par Christine Hchristine-et-beatrice2aas, catéchiste et animatrice en pastorale spécialisée 

« J’ai la chance d’intervenir à la fois comme catéchiste auprès d’enfants en école spécialisée et comme animatrice en aumônerie auprès d’adultes en situation de handicap. Cela me permet de rencontrer des personnes dont les âges vont de 6 à plus de 70 ans, avec des difficultés ou des handicaps très différents selon les personnes.

Plus qu’un travail, ce que nous faisons passe par des liens à créer avec chaque personne, en fonction d’elle, de ce qu’elle est et de ce qu’elle vit. Mais ces liens vont dans les deux sens : quelle joie d’arriver et de savoir que je suis attendue, d’être accueillie avec enthousiasme. Ces personnes qui ont un autre regard sur la vie ont aussi entre elles et envers les personnes qui s’intéressent à elles une attention et une solidarité que nous ne voyons pas ailleurs. Même si c’est moi la catéchiste ou l’animatrice, ce sont eux qui ouvrent mon regard vers Dieu, avec qui ils ont une relation qui ne passe pas par nos détours intellectuels, et vers les autres. »

Foi et Lumière

barqueIl y a actuellement treize communautés Foi et Lumière en Suisse auxquelles une communauté du Jura français s’est rajoutée. La communauté rassemble des personnes handicapées, des parents et des amis. Fondée sur l’alliance d’amitié. La personne ayant un handicap mental en est le cœur. Elle est un lieu de prière, de formation et de partage. Les liens personnels tissés entre les rencontres sont très importants. www.foietlumiere.ch

Adresse

Equipe romande de pastorale spécialisée
Bd de Pérolles 38, 1700 Fribourg,
Nathalie Jaccoud, 026 426 34 30,
nathalie.jaccoud@cath-fr.ch

Nouvelle équipe pastorale de La Seymaz installée

Célébration festive à Saint-Paul

Par Karin Ducret et Frédéric Monnin
Photos : Pascal Voidephoto-2L’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal, a présidé le dimanche 3 septembre à Saint-Paul la messe d’installation de la nouvelle équipe pastorale des paroisses Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François de Sales (Chêne), et Saint-Paul (Cologny).

 

De nombreux fidèles des deux paroisses ont répondu à l’invitation qui leur était faite de se réunir pour cette eucharistie d’installation et ont attendu dans le recueillement l’entrée du vicaire épiscopal et de la nouvelle équipe pastorale.

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La messe solennelle a été concélébrée par (de gauche à droite) frère Philippe de Roten OP ; l’abbé Delphin du Togo ; frère Michel Fontaine OP, prieur du couvent des
Dominicains à Cologny ; l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal ; l’abbé Joël Akagbo ; frère Zdzisław Szmańda OP et frère Guy Musy OP.

photo-6photo-11La belle cérémonie s’est poursuivie par un apéritif sur le parvis de l’église, sous un soleil radieux, donnant aux paroissiennes et paroissiens l’occasion de saluer leur vicaire épiscopal et les membres de la nouvelle équipe pastorale.

Après avoir appelé personnellement chacun-e des membres de la nouvelle équipe, le vicaire épiscopal a donné lecture à la communauté des lettres de nomination par lesquelles notre évêque Charles Morerod leur donne mission au sein de l’UP Seymaz :

Frère Michel Fontaine OP – curé modérateur de l’Unité Pastorale de la Seymaz ;

Abbé Joël Akagbo, prêtre « fidei donum » du Togo – prêtre auxiliaire, répondant de la paroisse Saint-Pierre (Thônex) et de Saint-François de Sales (Chêne), à 100 % ;

Frère Claude Bonaïti OP – prêtre auxiliaire, en appui dans ses fonctions à l’abbé Joël Akagbo, à 10 % ;

Frères Dominique Fragnière OP, Philippe de Roten OP et Zdzisław Szmańda OP – prêtres auxiliaires,  pour des activités « transversales » entre les deux paroisses ;

Madame Sabrina Faraone – collaboratrice auprès de la catéchèse à la paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François de Sales (Chêne,) à 40 %.

Avec Toi je ne crains rien

Philippe, mari d’Amélie et père de trois enfants, a été gravement malade. Ils ont traversé cette rude épreuve en s’appuyant sur le Seigneur et sur les autres. Témoignage.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo : Ldd
Amélie et Philippe, pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Philippe et moi sommes mariés depuis 25 ans. Nous avons trois enfants de 24, 22 et 20 ans. Philippe est ingénieur, je suis infirmière. Il y a un an, Philippe a eu un cancer du pancréas de type très rare, découvert après de longs mois d’intenses douleurs au dos mal diagnostiquées.

Comment avez-vous vécu cette épreuve ?
Amélie : Un passage biblique du livre de l’Ecclésiastique 1 nous a beaucoup aidés. Cette Parole, qui parle de médecine et de maladie, invite tout à la fois à s’en remettre au médecin et au Seigneur. Elle appelle aussi à l’espérance et à la conversion. Nous l’avons prise au sérieux, nous demandant ce que nous étions appelés à changer dans notre vie.
En raison de complications post-opératoires, Philippe est resté hospitalisé presque trois mois. J’ai été vraiment portée par l’amour de mon mari qui m’attendait avec le sourire aux heures des visites, par la gentillesse du personnel soignant, et par toutes les marques d’attention et les prières de notre entourage.

Philippe : Outre les soins médicaux prodigués et le soutien de mes proches, je voudrais relever un événement particulier. Dans un moment de très grande détresse, alors que je priais, j’ai expérimenté une profonde intimité avec le Seigneur qui m’a, en quelque sorte, fait ressentir les prémisses de ce que l’on vivra dans l’éternité : un état de grande sérénité, sans préoccupation pour le passé ou pour l’avenir. Juste la plénitude de l’éternel présent. Cette expérience m’aide encore aujourd’hui à me centrer sur l’essentiel, à mieux comprendre que le but ultime de la vie est la Résurrection et la vie éternelle.

Un conseil pour nos lecteurs ?
Amélie : Je comprends mieux, aujourd’hui l’appel à la prière pour les malades et aussi l’importance de tous ces petits messages d’amitié qui font tant de bien.

Philippe : Lorsque nous traversons des épreuves qui ne sont pas à taille humaine, la meilleure chose à faire est de nous remettre avec confiance entre les mains du Seigneur.

1 Ecclésiastique 38, 1-14

Accompagner la vie jusqu’à la mort

Le groupe non confessionnel d’accompagnateurs de la vie jusqu’à la mort de Fully, Saillon, Leytron, Saxon, Riddes, Isérables a vu le jour en 2012 avec l’appui du CMS de Saxon. Il offre ses services à domicile et dans les foyers pour personnes âgées (homes).

Par Marie-France Rebord
Photo : Jean-Christophe CrettenandIl compte une dizaine de bénévoles expérimentés et formés à l’accompagnement de personnes en fin de vie qui se mettent au service des malades et de leurs proches, dans le respect du secret de fonction pour :

• accompagner la personne malade dans son ultime parcours par une écoute attentive et bienveillante ;

• offrir une présence sereine et réconfortante en respectant les attentes de la personne malade et de son entourage ;

• soulager les proches en prenant le relais au chevet du patient, de jour et de nuit ;

• collaborer sans se substituer à eux.

Les familles ou les foyers pour personnes âgées (homes) font appel à Mme Marie-France Rebord, mfrebord@hotmail.com, 027 306 48 84, 079 373 02 84, qui planifie et organise la présence des bénévoles, selon les nécessités.

Cet apport peut favoriser le maintien à domicile avec le concours indispensable du médecin traitant et des infirmières de soins à domicile.

Voici quelques phrases tirées des cartes de remerciements des familles que le groupe a accompagnées soit à domicile soit au home. Ces mots disent l’importance de ce groupe et montrent combien l’aide et le soutien aux personnes en fin de vie et à leur famille sont essentiels dans ces moments douloureux :

« J’ai cherché ma plus belle carte pour vous dire MERCI.

Vous êtes rares et précieuses…

Savoir notre papa confié à vos soins si généreux, à votre présence fiable, priante, concernée, c’est un cadeau sans prix…

Nous tenons à vous remercier chaleureusement pour la gentillesse et la générosité que vous avez manifestées pour accompagner notre Maman… 

Vous nous avez relayés pour nous soutenir humainement et spirituellement…

Vous l’avez fait dans la simplicité et la discrétion…

Merci pour votre empathie et immense soutien… »

Par son action, notre groupe se met au service de l’autre comme il nous est demandé dans la Bible. Si vous aussi vous ressentez le besoin de vous mettre en route et de vous tourner vers l’autre, venez nous rejoindre. De même si vous avez une personne en fin de vie, vous pouvez nous contacter. Vous avez des doutes, des questions, 079 373 02 84, je réponds avec plaisir.

Grand-papa ne m’aimait plus

Par Vincent Lafargue
Photo : DR
Une chose est de penser la question de la mort assistée dans un bureau, un code de lois civiles ou de droit canonique à la main. Une autre est d’être confronté sur le terrain aux réactions des proches, notamment des enfants.

Après la mort de son grand-père, décédé grâce aux « bons soins » d’Exit, un petit garçon m’interpelle et me dit : « Tu sais, grand-papa, il ne m’aimait plus. Il a voulu mourir. »

J’avoue avoir cherché mes mots… n’avoir pas trouvé… et avoir pleuré avec lui. Cet enfant avait parfaitement conscience de ce qui s’était passé : son grand-père s’était donné la mort. Comme chaque personne confrontée à un suicide – mais sans les armes que les adultes déploient pour supporter leur chagrin – il se trouvait face à une foule de questions, une foule de « Pourquoi ? » qui tournaient dans son esprit et auxquels aucun accompagnateur d’Exit n’est venu l’aider à répondre. Cet enfant mettra des années à guérir de ce deuil.

Je ne juge pas les personnes qui estiment souffrir à un point tel que la vie leur devient insupportable. Je leur demande simplement de mettre dans la balance la souffrance de leurs proches – et notamment celle des enfants – après leur suicide. RIEN, à mon humble avis, ne justifie d’infliger des années de souffrance à un enfant. Rien.

Valentin… Missionnaire!

Par Laurence Buchard au nom de la communauté Saillonintze
Photo: Benjamin RoduitVœux de la communauté de Saillon pour Valentin qui part une année en Mission à Hong Kong :

Que l’Esprit Saint te donne force, persévérance dans les difficultés et courage du témoignage, qu’il te transmette également sa sagesse pour un plus grand compagnonnage avec lui et un plus grand dynamisme missionnaire.

Cher Valentin, que ces dons de l’Esprit t’accompagnent et te guident lors de ta mission…

« Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)
Si vous désirez soutenir la mission de Valentin par vos dons, trouvez ci-dessous les coordonnées bancaires :
IBAN FR76 3006 6100 4100 0105 6380 143 – BIC/swift : CMCIFRPP – Mention : «Volontariat Valentin Roduit»

A la source de Posat

Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude Gadmer
Il y a longtemps que cette source coule, moins prestigieuse que celle de Lourdes. Peut-être nous fait-elle remonter au temps des druides ?

Elle en a vu, des communautés religieuses s’établir sur ce promontoire ! Hommes ou femmes, abbesses et prieurs se succédant, sans rester longtemps. Prémontrés de saint Norbert, Jésuites de saint Ignace et autres ont construit son histoire au cours des neuf derniers siècles. La chapelle visible aujourd’hui n’est qu’un produit du XVIIe siècle. L’emplacement du monastère a été sagement repris sous l’enseigne de l’auberge-restaurant de la Croix d’Or.

Une tradition accordait à Notre-Dame de Posat la vertu de soigner les yeux. Est-ce au moment de la disparition de l’ancienne construction que l’effet miraculeux s’est porté sur la source ? Toujours est-il que, sur votre passage en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, vous trouvez cette modeste fontaine, curative pour les yeux, rafraîchissante pour le corps et bienfaisante pour l’esprit.

Patrimoine encore, le bienheureux qui est issu de ce village :  Apollinaire Morel, prêtre capucin, victime du mouvement révolutionnaire à Paris en 1792. Lui qui était parti se former en vue d’une mission en Syrie…

Olivier Messer

Le long de la rue de Morat à Fribourg, entre le couvent des Cordeliers et celui des Capucins, il y a le monastère de la Visitation. Peu avant la porte de l’église des Visitandines, vous verrez une enseigne avec l’inscription : Accueil Sainte-Elisabeth.

Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : V. benz

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Olivier Messer

Il est 9h, les portes de l’Accueil Sainte-Elisabeth s’ouvrent. Olivier Messer me reçoit. Pendant que l’équipe de bénévoles met en route les machines à café, il me fait visiter les lieux. Un grand corridor dessert deux salles séparées par une paroi mobile et le bureau d’Olivier Messer et des bénévoles. Au fond du couloir se trouvent la cuisine avec les machines à café (outil pastoral indispensable de l’accueil) et des toilettes.

Sis dans les locaux du couvent de la Visitation, ce lieu d’accueil, d’écoute et d’aide a été créé en 2014. En ville de Fribourg, les gens avaient l’habitude d’aller sonner aux portes des cures et des couvents pour demander de l’aide. La diminution du nombre de religieux et religieuses et la création des unités pastorales ont incité les paroisses du décanat de Fribourg à réfléchir à un lieu d’accueil.

« C’est un lieu d’écoute et de partage. Toute personne y est la bienvenue, quels que soient sa confession religieuse, son origine, son sexe ou sa situation de vie », explique Olivier Messer, son responsable.

Ecoute et échange

Lieu de recueillement.
Lieu de recueillement.

A peine ai-je fini le tour du propriétaire que des personnes sonnent déjà à la porte. Un bénévole les accueille, les invite à s’asseoir et leur offre une boisson chaude. Il parle avec eux, l’ambiance est chaleureuse. Il a l’air de les connaître. « Ce sont des habitués », me glisse-t-il à l’oreille.

Les premiers arrivants sont généralement les gens qui sont à la rue et ceux qui dorment à La Tuile (accueil de nuit). Puis ce sont les requérants, principalement des Erythréens et des Roumains.

Certaines personnes viennent simplement à l’Accueil Sainte-Elisabeth pour trouver un point de chute, un endroit où rester et se rencontrer. Les gens se confient, parlent de leur situation, certains demandent de l’aide. Face à la multinationalité des personnes accueillies, les bénévoles doivent être polyglottes.

L’accueil propose également des activités spirituelles (partage d’Evangile, célébration des temps forts de l’année liturgique, etc.) ou ludiques (films, jeux de société, randonnées, loto, fabrication de croix, etc.).

Discerner les besoins

« Toute demande d’aide fait l’objet d’un discernement », précise Olivier Messer. « Je réalise toujours le premier entretien. Nous distribuons des bons repas et des nuitées. Selon les situations, j’établis un rapport pour un soutien aux conférences Saint-Vincent-de-Paul ou je les oriente vers d’autres institutions sociales. » Olivier Messer signale que tout un réseau a été tissé avec les institutions sociales de la ville et du canton, car, insiste-t-il, l’accueil n’est pas un service social, c’est d’abord un lieu d’Eglise. « Il est important de garder notre couleur sans faire de prosélytisme. »

La matinée se poursuit à l’accueil au gré des gens qui y viennent. « Nous recevons environ 180 personnes par semaine et nous pouvons avoir jusqu’à 60 visites sur une journée. »

Olivier Messer avoue n’avoir jamais eu de problèmes de violence. « C’est un lieu qui se veut apaisant, où l’on peut souffler. Nous avons un rôle pacificateur par rapport à d’autres services sociaux. »

Une vingtaine de bénévoles aident le responsable de l’accueil. Ils viennent pour une tranche horaire de 3 heures au minimum, plus les extras (réunions d’équipe, journée de formation). Tous les bénévoles signent la charte de bénévolat mise sur pied par le Réseau Solidarités de l’Eglise catholique du canton de Fribourg.

Olivier Messer a toujours senti que son engagement devait se faire dans le domaine de la diaconie. « Sœur Emmanuel m’a inspiré dans l’aide aux plus démunis. A l’Accueil Sainte-Elisabeth, j’ai l’impression de vivre l’Evangile tel que je le comprends. »

Lorsque je quitte l’accueil, un groupe d’Erythréens joue aux dames. Je les salue, ils me sourient.

Les Erythréens jouent au jeu de dames.
Les Erythréens jouent au jeu de dames.

Biographie

Olivier Messer est Fribourgeois. Il a d’abord travaillé dans des commerces d’articles de sport, puis il est devenu coach sportif dans un fitness avant de répondre à l’appel à se mettre au service des plus pauvres et de faire l’Institut romand de formation aux ministères (IFM). Après son diplôme à l’IFM, Olivier a œuvré cinq ans en Valais au service de l’Eglise, notamment dans la pastorale de la santé, la catéchèse, la préparation aux sacrements, les conseils de communauté et comme aumônier de prison. En 2014, de retour dans son canton d’origine, il est responsable de l’Accueil Sainte-Elisabeth et aumônier de prison.

L’Accueil Sainte-Elisabeth

C’est un lieu gratuit d’accueil, d’écoute et d’aide pour toutes personnes. Il est ouvert lundi, mardi, mercredi et vendredi de 9h à 12h et jeudi de 14h à 16h. Plus d’informations sur : https://accueil-sainte-elisabeth.jimdo.com/

Une belle histoire

La pause musicale offerte à la Communauté œcuménique des Personnes handicapés et de leurs familles

Par Inès Calstas, Yvette Paratte et Anne-Lise NerfinAu sein de la COPH, nous avons toujours dû chercher, et trouver, les moyens de communication adaptés à tous les genres de handicap, mental d’abord, certains vraiment très profonds. Comment faire si on constate que les célébrations, les temps de « catéchisme », même les plus simples, ne peuvent être reçus ? En dialogue avec les éducateurs, les familles, les membres du personnel qui entourent ces personnes, nous avons réfléchi et décidé de sortir de l’institution pour un moment spécial dans un autre cadre et prendre la musique comme langage universel !

C’était au début des années 1980 à Clair Bois Lancy. Nous avons donc commencé à organiser des moments d’orgue mensuels, alternativement à l’église du Christ-Roi et à la chapelle protestante. Les organistes du lieu nous ont offert ces 30 minutes de musique uniques, et nous avons constaté immédiatement que les lieux, le volume, l’acoustique, le son de l’orgue, le style de musique classique, tout cela avait un profond écho sur les personnes. Peu à peu, d’autres organistes sont venus jouer, puis ils ont commencé à inviter des collègues musiciens : flûtistes, violonistes, trompettistes, etc. Et rien d’autre qu’un mot d’accueil, de présentation du musicien, de remerciement à la fin, et d’annonce du prochain concert. Cela a duré plus de 10 ans.

Vers 1995, nous avons repris le concept, à l’église Saint-Pierre de Thônex, une fois par mois le vendredi après-midi. Impossible de dire combien d’organistes sont venus offrir de leur temps et de leurs talents pour ces moments très intenses et impressionnants. Et combien de musiciens sont venus les accompagner. Des professeurs d’orgue sont venus faire jouer leurs élèves. Des transports se sont organisés depuis d’autres institutions. Des paroissiens nous rejoignaient. La générosité de la paroisse de Thônex ne s’est jamais démentie.

Petit concert avec orgue, flûte, accordéon ou tout autre instrument. Tout est fait dans un esprit œcuménique. La musique qui est étonnamment accessible à tout public l’est particulièrement pour les personnes en situation de handicap. Nous le constatons grâce à leurs réactions, à leurs silences et à leurs sourires. Des moments débordants d’émotion à partager…

Venez nombreux le vendredi après-midi vivre avec nous ces instants de vrai bonheur. Le prochain concert aura lieu le 20 octobre à 14h30.

L’organisation est très sérieuse, mais il n’est pas toujours facile de trouver des musiciens bénévoles. Avis à tous les amateurs !

La Communauté Œcuménique des Personnes handicapées et de leurs familles (COPH) est une paroisse œcuménique qui regroupe depuis de nombreuses années des enfants, des jeunes et des adultes en situation de handicap ainsi que leurs familles et leurs proches. Nous vivons des rencontres et des activités avec les personnes en situation de handicap et leurs familles pour célébrer la vie telle qu’elle est avec une espérance chrétienne. Pour plus d’informations : tél. 022 734 65 60 – courriel : coph.ge@gmail.comhttp://coph.epg.ch/

«Pause musicale»

Les vendredis à l’église de Saint-Pierre-Thônex de 14h30 à 15h

Dates 2017
20 octobre – 17 novembre – 15 décembre

Dates 2018
19 janvier – 23 février – 16 mars – 20 avril – 25 mai – 15 juin

COPH

Communauté œcuménique des personnes handicapées et de leurs familles
16 rue Baulacre – 1202 Genève
tél. 022 734 65 60 – courriel : coph.ge@gmail.com
CCP 12-18408-5

Les Dimanches d’Orgue et de Chant

Par Guy Schneider, pour Nouvelles.ch« Chaque année, nous alternons entre des concerts d’orgues purs et des rencontres avec des chœurs ou des instrumentistes, explique Humberto Salvagnin, organiste attitré à l’église Sainte-Thérèse de Champel. Pour octobre, nous avons à nouveau concocté un programme qui oscille entre le baroque et le contemporain avec des organistes de renommée internationale. » Autre spécificité de ces concerts, faire se rencontrer
des artistes locaux et étrangers, professionnels et amateurs. Alors que certains débutent leur carrière, d’autres profitent déjà d’une aura internationale.

Nouveauté cette année, un écran sera installé dans l’église les 11 et 25 octobre. Ce dernier retransmettra en temps réel les mouvements habiles de l’organiste. Le public pourra ainsi admirer la dextérité et les techniques virtuoses du musicien tout en se délectant de la musique. L’orgue de l’église est de facture néo-classique. Cela permet d’interpréter à la fois des pièces datant du XVIIe siècle et des œuvres du XXe siècle. Une qualité qui étoffe les larges possibilités pour cette saison qui a déjà débuté le 27 septembre.
8 octobre – 17h
Récital d’orgue solo
Arthur SAUNIER, orgue

15 octobre – 17h
Concert d’orgue et percussion
Humberto SALVAGNIN, orgue
Lucas GENAS, percussions

22 octobre – 17h
Récital d’orgue solo
Tommaso MAZZOLETTI, orgue

29 octobre – 17h
Concert d’orgue et violon alto
Daniel ROTH, orgue
Vincent ROTH, violon-alto

Damien Savoy

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo : DR
T’es-qui?
Damien Savoy, 31 ans, marié à Maria, heureux père de deux enfants (et d’un troisième en février), habitant le canton de Fribourg.
Tu t’engages où?
Je suis organiste titulaire de la basilique Notre-Dame (église rouge) de Neuchâtel.
Je joue aussi dans les paroisses de Châtel-Saint-Denis et Poliez-Pittet, et je dirige quatre chœurs, dont deux chœurs d’église, à Botterens et au Crêt.

 

 Damien, l’Eglise de demain sera… ?
… jeune, engagée et belle. Belle, elle le sera par sa sainteté, mais aussi, je l’espère, en cultivant cette beauté artistique qu’elle a toujours encouragée.

Baudelaire disait que la musique creuse le ciel. Creuse-t-elle ton ciel ?
Oui. La musique a un aspect intrinsèquement spirituel, comme le disait saint Augustin avec sa célèbre formule : « chanter c’est prier deux fois ». Ceci dit, lorsqu’on est le dimanche derrière ses claviers, il est parfois difficile de vivre pleinement la célébration. Mais cette sacralité de la musique nourrit l’organiste même quand il passe le Notre Père à préparer ses partitions pour l’Agnus !

Comment se passe le contact avec les autres acteurs de la liturgie ?
Très bien. Même lorsque j’essaie de proposer mon regard de musicien professionnel et mes goûts personnels de manière parfois critique, c’est en général bien accueilli. Il me tient à cœur d’avoir d’excellents contacts avec les personnes que je côtoie en Eglise. Il y a longtemps que je fais de la liturgie puisque la première fois que j’ai joué « Entre le bœuf et l’âne gris » à la messe de Noël, j’avais 8 ans. Plus que la connaissance théorique de la liturgie, l’important est de sentir ce qui se passe sur le moment : improviser pour accompagner un rite qui se prolonge ou répondre en musique à ce qu’a dit le prêtre dans son homélie sont des compétences appréciées des autres acteurs de la liturgie.

Un compositeur préféré ?
J’aime presque tout ! Evidemment, comme organiste, aimer Bach est une évidence ! Mais j’y ajouterai un compositeur moins connu : Louis Vierne, titulaire jadis à Notre-Dame de Paris, qui a inauguré l’orgue de la basilique de Neuchâtel en 1929 et qui s’est impliqué dans la construction de cet instrument.

Que dirais-tu aux jeunes pour qu’ils s’engagent en Eglise ?
Je leur dirais que l’important est de ne pas avoir peur de s’engager là où l’on est. Chacun a des charismes, des compétences, et on en retire énormément. Commencer par servir la messe, être lecteur dans sa paroisse apporte beaucoup : j’ai commencé moi-même ainsi.

Pour aller plus loin

Le site personnel de Damien www.damiensavoy.ch

Messe pour les chrétiens persécutés

Par François PerrosetCette année, à l’occasion de la Journée nationale pour les chrétiens discriminés et persécutés, nous avons l’honneur de recevoir un personnage exceptionnel : le Cardinal archevêque de Bangui, Son Eminence Dieudonné Nzapalainga. Dans un contexte dangereux – celui de la République centrafricaine – il travaille depuis des années pour la paix. Le cardinal Nzapalainga célébrera la messe le dimanche 29 octobre à 11h entouré de M. l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal, et de Mgr Pierre Farine, évêque émérite. La messe de ce jour sera chantée par le Chœur mixte.

A l’issue de la messe un repas sera offert aux paroissiens à la salle du sous-sol. Ce sera l’occasion de mieux découvrir et comprendre les actions réalisées par l’association « Aide à l’Eglise en détresse ».

Si vous ne pouvez pas vous joindre à nous, nous vous invitons tous, dans votre paroisse ou dans vos maisons, à prier ce week-end des 28-29 octobre pour nos frères et sœurs en Christ qui sont persécutés à cause de leur foi.

«Ephata»: la guérison d’un sourd-bègue

Par François-Xavier Amherdt
Photo : Ciric
Certes, la pastorale dite « spécialisée » – mais chaque pastorale n’a-t-elle pas un objectif et des destinataires spécifiques ? – ne peut pas « promettre » aux personnes atteintes de différents handicaps que le Seigneur va toutes les guérir « miraculeusement ». La dimension physique des guérisons demeure exceptionnelle ; elle peut advenir dans un lieu de pèlerinage ou par l’intercession d’un(e) saint(e). Le sacrement des malades y fait d’ailleurs explicitement allusion.

Reste que les miracles de l’Evangile, dont celui du sourd s’exprimant difficilement, propre à Marc (7, 31-37), sont narrés comme offrant les signes du Royaume déjà présent en la personne du Christ. Et la Parole de Dieu, accueillie dès notre baptême lors de l’Ephata (en araméen, « ouvre-toi », la formule utilisée par Jésus pour supprimer la surdité et le bégaiement de l’homme), par les signes de croix sur les yeux, les oreilles, la bouche, le front, les épaules et le cœur, continue encore aujourd’hui de nous délivrer des maux qui nous affectent tous et toutes.

Lorsque nous refaisons ce triple geste au moment de la proclamation de la Bonne Nouvelle dans les diverses liturgies, nous pouvons tous sans exception
(re)demander au Père, du fond de notre être : « Viens travailler les sens de nos corps et de nos âmes, que nous puissions accueillir ton œuvre en vérité ; viens nous arracher à nos paralysies, nos aveuglements et nos enfermements, qui que nous soyons. »

C’est pour cela d’ailleurs que la catéchèse spécialisée aime tant recourir aux démarches et rituels symboliques. Les personnes handicapées sont souvent bien moins sourdes, aveugles ou boiteuses que ceux que le monde considère comme « bien portants ». Et elles proclament l’œuvre de l’Esprit avec ô combien plus de force que beaucoup d’entre nous, qui ne sommes guère des « disciples missionnaires ». Le pape François ne s’y trompe pas : en toute occasion, il prend dans ses bras des enfants, des jeunes, des adultes souffrant de handicap pour signifier l’étreinte du Père céleste et leur redire : « Ouvre-toi. »

Prendre le risque d’être prêtre…

Par Thierry Fouet, ordonné prêtre le 10 octobre 1992La croissance est l’un des besoins les plus urgents… l’arbre perce la terre, la larve se transforme en papillon, l’enfant devient adolescent.

On se doit de grandir et de répondre à ses besoins changeants, si l’on veut se sentir pleinement vivant. Les gens les plus heureux sont ceux qui ont le courage de croître et de prendre des risques pour vivre en fonction de leurs valeurs.

Et même si rire, c’est risquer d’être ridicule, pleurer, c’est risquer d’avoir l’air sentimental, tendre la main vers l’autre, c’est risquer l’engagement, exprimer ses sentiments, c’est risquer de révéler sa véritable nature, aimer c’est risquer de ne pas être aimé en retour, vivre c’est risquer la mort, espérer c’est risquer l’échec… ON SE DOIT DE RISQUER.

Car le plus grand danger est de ne pas prendre de risque.

La personne qui ne risque rien, ne fait rien, n’a rien… elle évite peut-être la souffrance et le chagrin, mais elle ne peut ni vivre ni croître. Enchaînée par ses certitudes, elle en est l’esclave et elle a perdu sa liberté.

Seule une personne qui prend des risques est libre. 

Il y a déjà 25 ans, j’ai osé, au nom du Christ, le risque d’être prêtre. Après ce temps d’expérience, de cheminement, veuillez trouver ici l’expression de ma joie profonde, sincère d’être prêtre : jubilation que rien ne pourra m’enlever. Prêtre c’est risquer d’accompagner les hommes avec l’onction de Dieu. Puisse ce chemin continuer le plus longtemps possible avec vous, avec LUI. Merci.

Accueil du Pape

Par Thierry Schelling
Photo : Ciric
Du 10 au 12 juin 2016, dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, les personnes malades et handicapées avaient été conviées par le pape François pour un temps fort. Et ses paroles le furent tout autant ; la citation est longue mais lourde de réalisme : « On considère qu’une personne […] portant un handicap ne peut pas être heureuse, parce qu’elle est incapable de mener le style de vie imposé par la culture du plaisir et du divertissement. A cette époque où un certain soin du corps est devenu un mythe de masse et donc une affaire économique, ce qui est imparfait doit être masqué, parce que cela porte atteinte au bonheur et à la sérénité des privilégiés et met en crise le modèle dominant. Il vaut mieux maintenir ces personnes séparées, dans une ‘‘enceinte’’ – peut-être dorée – ou dans les ‘‘réserves’’ du piétisme et de l’assistantialisme, afin qu’elles n’entravent pas le rythme du faux bien-être. Dans certains cas, on soutient même qu’il vaut mieux s’en débarrasser le plus tôt possible, parce qu’elles deviennent un poids économique insoutenable en un temps de crise. »

Salve d’applaudissements sur la place Saint-Pierre, car le Pape dénonce le maquillage du bien portant hypocrite que notre monde veut nous vendre au profit de la vie vraie, limitée certes – et parfois gravement –, mais toujours incommensurablement digne, parce qu’humaine, justement !

Et de conclure : « C’est notre capacité d’aimer qui nous rendra heureux, et seulement cela ! » Avec un critère de discernement bien utile : « La manière dont nous vivons la maladie et le handicap est un indice de l’amour que nous sommes disposés à offrir. La manière dont nous affrontons la souffrance et la limitation est un critère de notre liberté de donner sens aux expériences de la vie, même lorsqu’elles nous semblent absurdes et imméritées. »

Hors texte, il avait ajouté que les paroisses qui fermeraient leurs portes aux handicapés…devraient être closes pour crime de lèse-humanité ! A bon entendeur…

Auteur de la Table

«Ce qui manque dans les villes, c’est l’écoute. Passer des petits moments ensemble, entrecoupés de belles paroles. Souvent, lorsque j’arrive aux Tables, je suis fatiguée, j’ai de la peine à me concentrer. Puis, petit à petit, je parviens à me rassembler. Alors je me sens mieux.»

Par Nicole Andreetta
Dessin de Sonia
Les Tables ainsi évoquées par Sonia sont des rendez-vous hebdomadaires qui ont pour cadre des cafés-restaurants du canton de Genève. L’Association Co’errance est à l’origine de cette démarche. Son intention est de proposer à toute personne isolée, fragile psychiquement, en situation précaire… un moment de rencontre où l’on partage, en toute convivialité, une boisson ou un repas. Il s’agit également d’offrir une présence pour se soutenir mutuellement et partager le poids et les difficultés de la vie quotidienne au-delà des cloisonnements sociaux.

Des animateurs bénévoles, expérimentés dans le domaine de la santé psychique, assurent la permanence. Chacun, quels que soient son âge, son statut social ou sa motivation, est le bienvenu.

« Cette manière de se rencontrer permet à chacun d’avancer à son propre rythme. C’est un moment bienfaisant dans une société en pleine mutation où il faut progresser sans cesse pour ne pas être largué », explique Béatrice Louis, l’une des initiatrices des Tables.

Ce soir-là, dans un café du centre-ville de Genève, silence et bribes de conversation se succèdent. Tout à coup, Garam se lance et parle de ses vacances dans le Jura. Garam n’est pas un grand causeur, il s’exprime avec parcimonie. Alors tout le monde l’écoute avec attention. Ce moment de sa vie qu’il prend le temps de partager devient important pour chacun. Puis Garam se tait. Il ne reprendra plus la parole. Mais la discussion est lancée. A la fin, Sonia conclura : « C’est ça la bonne vie, la belle vie, la vraie vie ! C’est pourquoi je continue à venir. J’ai besoin des autres pour m’enraciner dans cette atmosphère de Co’errance ! »

Co’errance propose encore un atelier-théâtre, des soirées-jeux, des balades le dimanche… différentes activités pour aider à trouver du sens dans une vie pleine d’errance.

Plus d’infos : www.coerrance.ch

En librairie – octobre 2017

Par Claude Jenny et Sœur Franziska Huber de la Librairie Saint-Augustin, Saint-Maurice

Des livres

comment-supporter_livre«Comment supporter patiemment les personnes qui nous dérangent»

Un petit livre qui connaît un joli succès et qui est destiné à nous « apprendre à avoir de la patience avec les autres comme Dieu en a avec nous » ! Supporter avec patience étant l’une des œuvres de miséricorde dont devrait s’acquitter chaque chrétien, l’auteur, Christian Albini, puise des clefs dans l’Ecriture sainte pour nous aider à supporter ceux que nous n’arrivons pas à aimer. Un livre utile !

Editions des Béatitudes, Petits traités spirituels. 65 pages.

Acheter pour 12.20 CHFteaserbox_63434268Maurice Zundel: «Je ne crois pas en Dieu, je le vis»

La spiritualité de Maurice Zundel, décédé en 1975, ne perd en rien de sa pertinence et continue de susciter un large intérêt. France-Marie Chauvelot propose une anthologie originale basée sur l’œuvre orale du prêtre suisse en apportant de multiples éléments, en grande partie inédits, qui ouvrent des « fenêtres sur la vie de l’homme avec Dieu », écrit l’abbé Marc Donzé, président de la fondation Maurice Zundel, qui a signé la préface.

Editions Le Passeur, 280 pages.

Acheter pour 31.70 CHF1re_couv_muller-colard_eclatsLes «Eclats d’Evangile» de Marion Muller-Colard

La théologienne alsacienne protestante Marion Muller-Colard, devenue très médiatique grâce à son dernier ouvrage sur « L’Intranquillité », propose les commentaires de l’Evangile qu’elle a rédigés durant trois ans pour le journal « Réforme ». Une auteure qui signe une lecture très personnelle de l’Evangile.

Editions Bayard, Labord et Fides.

Acheter pour 26.00 CHF

UN DVD

3512392311949L’Ami, François d’Assise et ses frères

Le film de Renaud Fely et Arnaud Louvet raconte le combat mené par François d’Assise et ses frères pour aider les pauvres, au grand dam d’une Eglise de l’époque qui ne voulait pas de ce nouvel ordre religieux du Poverello. Ce film, peu goûté par la critique à sa sortie cet été, est désormais disponible en DVD.

Distribué par Haut et Court.

Acheter pour 22.00 CHF

UN CD

dei_amoris_cantores«Veni» par les Dei Amoris Cantores

Le troisième opus d’un en-semble choral, les DAC (Dei Amoris Cantores), qui évangélisent par une musique conçue pour toucher les cœurs en profondeur. Des voix superbes, des compositions originales. Du pur chant polyphonique dans toute sa grandeur.

Acheter pour 26.30 CHF

Infos

Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. +41 24 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, +41 26 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch) aussi disponible sur librairie.saint-augustin.ch

Grand-papa ne m’aimait plus

Par Vincent Lafargue
Photo: DRUne chose est de penser la question de la mort assistée dans un bureau, un code de lois civiles ou de droit canonique à la main. Une autre est d’être confronté sur le terrain aux réactions des proches, notamment des enfants.

Après la mort de son grand-père, décédé grâce aux « bons soins » d’Exit, un petit garçon m’interpelle et me dit : « Tu sais, grand-papa, il ne m’aimait plus. Il a voulu mourir. »

J’avoue avoir cherché mes mots… n’avoir pas trouvé… et avoir pleuré avec lui. Cet enfant avait parfaitement conscience de ce qui s’était passé : son grand-père s’était donné la mort. Comme chaque personne confrontée à un suicide – mais sans les armes que les adultes déploient pour supporter leur chagrin – il se trouvait face à une foule de questions, une foule de « Pourquoi ? » qui tournaient dans son esprit et auxquels aucun accompagnateur d’Exit n’est venu l’aider à répondre. Cet enfant mettra des années à guérir de ce deuil.

Je ne juge pas les personnes qui estiment souffrir à un point tel que la vie leur devient insupportable. Je leur demande simplement de mettre dans la balance la souffrance de leurs proches – et notamment celle des enfants – après leur suicide. RIEN, à mon humble avis, ne justifie d’infliger des années de souffrance à un enfant. Rien.

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