TEXTE ET PHOTO PAR JEFF ROUXUne personne détenue est souvent une personne en souffrance. Elle souffre de son histoire, parfois chaotique et violente, et elle souffre de l’enfermement.
Arrachée à son quotidien, une personne détenue en prison préventive passe 23/24h enfermée seule dans sa cellule. Elle est coupée de toute relation extérieure durant tout le temps de l’enquête. Il n’est pas rare qu’elle perde son travail, son logement, qu’elle doive divorcer et qu’elle perde la garde de ses enfants. Elle s’endette. Elle se désocialise et perd la considération de ses proches. En un mot, sa vie s’écroule.
Comme aumônier, lorsqu’elle me parle de son chemin, j’entends souvent une histoire de manque d’amour et de violence. Que de violence reçue avant de commettre soi-même un acte violent ! Que d’humiliation ! La violence est une prison pour les auteurs comme pour les victimes. Elle défigure et l’un et l’autre. Elle détruit les cœurs et les relations en profondeur. Le mystère de la violence est insaisissable et terrifiant.
Dans ce climat de mauvaises nouvelles, l’aumônier rend visite aux personnes détenues avec la foi de l’Eglise. S’il y a un mystère du mal et de la violence, il y a surtout un mystère d’Amour et de résurrection. La violence t’a tué, l’Amour te ressuscitera !
Pour cela, l’aumônier apporte un nouveau regard sur la personne détenue. Elle l’envisage. C’est-à-dire qu’elle voit en elle une personne, une créature aimée et voulue par Dieu. Il y a en chaque être humain une étincelle de Dieu, et ce regard doit aller jusqu’à cette étincelle.
L’aumônier apporte une nouvelle écoute. Non pas une écoute qui cherche à accuser, mais une écoute qui accueille l’autre dans sa misère et sa vulnérabilité, une écoute qui réconcilie la personne détenue avec sa propre histoire.
L’aumônier est également une présence. Il est présence d’Eglise dans ce milieu particulier. Et cette présence se veut aimante. Seul l’amour libère de la violence, seule la miséricorde donne de renaître et de recommencer, de se relever, d’être libéré. Seul l’amour est vainqueur de ce mystère du mal et de la violence.
Enfin, l’aumônier espère contre toute désespérance. Là où la personne détenue n’y croit plus, il ose croire aux possibles. Il ose croire que la personne va quitter un mode de vie violent et redevenir auteur de sa vie. Il ose croire que des chemins de bonheur sont à venir ; le bonheur d’être des pécheurs pardonnés.
Il n’est pas rare de voir ce mystère d’Amour à l’œuvre. Quel bouleversement de voir Dieu présent et à l’œuvre dans nos prisons.
Par Thierry Schelling
Photo : DR« C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent (toutes sortes de maux). » (Mc 7, 23) Le Christ ne s’y est pas trompé : voulant apporter la paix, c’est le glaive qu’il tendit (cf. Mt 10, 34)… et qui a été brandi en son nom ! Et gare à qui résiste : « Veux-tu que nous commandions le feu du ciel pour qu’il les consume ? » (Lc 9, 54), n’hésiteront pas à dire les apôtres d’hier… et d’aujourd’hui ! Parce qu’elle est au cœur de nos cultures, la religion se sert du meilleur comme du pire dans l’être humain. Et peut donc aussi conduire à la violence 1… en toute bonne foi ! En tout cas, elle va chercher à la canaliser : en l’apaisant, par les sacrifices d’animaux, et parfois d’humains 2, en la jugulant, en développant le concept de guerre juste, ou en l’excitant comme dans le djihadisme – et pas seulement islamique !
Le pape François renchérit : « Je crois qu’il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons… » Et d’élargir le débat : « Je vois tous les jours tellement de violence en feuilletant les journaux, même en Italie : celui qui tue sa fiancée, tel autre sa belle-mère et ce sont des catholiques baptisés ! » 3 A quoi sert donc la foi chrétienne dans ce cas ?
Oui, le Christ a renversé la vapeur : « Bienheureux si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on vous calomnie à cause de moi. » (Mt 5, 12) Ou encore : « Œil pour œil, dent pour dent ? Non, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour eux. » (Mt 5, 43-44) Tendre l’autre joue ? Que dire aux victimes, souvent des minorités : femmes, Noirs, gays, enfants, handicapés, albinos… ? Travailler en amont, sûrement.
Dixit le pape François : « Nous sommes en temps de guerre, éclatée, mais de guerre mondiale, et tout a commencé dans le cœur de l’homme. Pourquoi parle-t-on si fort dans la rue, en famille, dès qu’on n’est pas d’accord ? A cause de la frénésie de la vie, on n’a plus le temps pour le dialogue ! » 4
Un poncif, le dialogue ? Non, la seule arme constructive de ce monde ! Relire Ecclesiam suam, de Paul VI : « Dieu est dialogue… l’Eglise est dialogue… » Et moi ?
1 Cf. T. Römer, Dieu obscur. Cruauté, sexe et violence dans l’Ancien Testament, Essais bibliques 27, nouvelle édition augmentée, Genève, Labor et Fides, 2009. 2 Qu’on pense au concept de bouc émissaire, explicité par Paul Ricœur. 3 Propos rapportés lors de son entrevue avec les journalistes de retour des JMJ de Pologne, août 2016. 4 Propos libres lors de sa visite à l’Université Roma-Tre, samedi 7 février 2017 (soulignés par l’auteur).
Par Giraud Pindi, Curé modérateur de l’UP Nyon-Terre Sainte
Photo: DRLes mois de mai et de juin sont des moments extraordinaires de foi pour la jeunesse de notre unité pastorale, car près de 200 jeunes vivent, durant cette période, les sacrements du pardon, de l’eucharistie et de la confirmation. Je reprends ici quelques pensées fortes du pape François. Elles figurent dans le message qu’il a adressé aux jeunes le 27 février pour la 32e Journée mondiale de la jeunesse du 9 avril, dimanche des Rameaux, intitulée « Le Puissant fit pour moi des merveilles ».
« Notre temps n’a pas besoin de « jeunes-divans ». » A l’exemple de Marie qui très jeune s’est mise en marche pour aller trouver sa cousine Elisabeth et lui apporter son aide sans s’enfermer chez elle et s’installer sur son divan (Lc 1, 36-39), il faut marcher non seulement en faisant mémoire du passé, mais aussi en ayant du courage dans le présent et de l’espérance pour l’avenir. La vie n’est pas un vagabondage, mais un pèlerinage qui peut nous aider à mûrir et à approfondir notre vocation, soutenus dans nos incertitudes et nos souffrances par la confiance en Dieu.
« Etre jeune ne veut pas dire être déconnecté du passé. » L’histoire de chacun s’insère dans un cheminement communautaire qui le précède. L’expérience authentique de l’Eglise n’est pas un flashmob où on se donne rendez-vous pour réaliser une performance avant de reprendre chacun son chemin. L’Eglise a une longue tradition dans laquelle notre propre histoire a sa place.
Certains jeunes cherchent à reconfigurer les souvenirs douloureux du passé comme pour les archiver dans un nuage virtuel, mais il faut savoir qu’il n’y a pas de saint sans passé ni de pécheur sans avenir. Jésus peut transformer nos blessures passées en d’authentiques perles, comme la perle qui naît de la blessure de l’huître. Notre histoire n’est pas un « reality show » de quelques minutes se déroulant sur un écran au jour le jour sans projet. Il ne faut pas se laisser égarer par cette fausse image de la réalité, mais être protagoniste de sa propre histoire et décider de son avenir.
« Rester connecté en suivant l’exemple de Marie » (Lc 2, 19-51) : s’arrêter quelques minutes à la fin de chaque journée pour remercier Dieu pour les beaux moments et exprimer des sentiments de pardon et de confiance pour les moments difficiles.
Merci à vous, les jeunes. Je prie pour votre parcours de foi. Dieu vous bénisse !
Noor Solidarity est une association suisse qui soutient les victimes des conflits, les minorités et les chrétiens en Orient. Sa mission se porte sur l’aide humanitaire, le développement social et la sensibilisation par l’information.
Les réfugiés d’Irak en Jordanie vivent dans une situation désastreuse depuis plus de deux ans : « J’ai à ma charge une famille avec cinq enfants et une personne âgée très malade qui ne peut plus marcher. N’ayant pas le droit de travailler, je ne peux supporter nos dépenses. Nous avons besoin de toujours plus d’aide. » (Boutros, réfugié de Qaraqosh à Amman)
Ces familles ne vivent pas dans les camps, elles sont dans des appartements dispersés dans Amman. A l’écart de l’action des grandes organisations internationales.
Depuis sa création en mai 2016, Noor Solidarity a répondu à cet appel. De l’aide en direct a déjà été apporté à 937 familles lors de deux missions en août puis décembre 2016.
Dans le cadre du programme Primum Vivere, l’aide apportée se décline selon les besoins du moment et les communautés. Cela peut être des coupons de nourriture qui permettent à une famille d’environ cinq personnes de tenir trois semaines. Des coupons pour du lait et des couches pour les enfants de moins de trois ans avec un montant équivalent à un mois d’approvisionnement pour chaque enfant. Des coupons de fioul pour aider les familles à chauffer les appartements, parfois insalubres, lors de l’hiver jordanien. Primum Vivere sous-entend une réponse à des besoins de base urgents et cela peut être des chauffages, des couvertures, des habits….
Noor Solidarity travaille également au développement social des jeunes générations et des femmes. Pour cela une sortie éducative a été organisée en décembre dernier pour permettre à un groupe d’enfants de sortir de leur quotidien et découvrir un espace ludo-éducatif le temps d’une journée. Cela en attendant de pouvoir développer des projets plus ambitieux dans l’éducation, la formation et l’artisanat.
Lors de ses missions, Noor Solidarity s’attache à toujours donner l’aide en main propre aux familles et en étroite coordination avec les responsables communautaires. Cette proximité avec les familles permet d’obtenir une vision précise de la situation et de mieux comprendre leur histoire et leurs épreuves. Afin de sensibiliser l’opinion, Noor Solidarity retransmet ces témoignages et expériences lors de nombreuses conférences.
L’une de ces conférences aura lieu à la paroisse Saint-Joseph le mercredi 7 juin à 19h30 sur le thème : « L’Orient, foyer chrétien en péril. »
Des centaines de « Espèce de *** », ou « Grosse *** » proférés par WhatsApp, sur Facebook et autre Instagram. Et c’est le suicide d’Emilie, Marion, Bethany, adolescentes et victimes de harcèlement par leurs coreligionnaires. « T’es c.. ! » à sa meilleure amie est affectueux, à sa professeure, injurieux, et à sa mère plus qu’insolant. La violence des mots engendre des maux parfois irrévocables. Même le Pape, à Milan, samedi 25 mars, a demandé aux quatre-vingt mille confirmands : mai più bullismo ! Plus de bullying (harcèlement) d’aucune sorte…
Par Thierry Schelling
Photos: DR, CiricLa violence exprimée Le propre de l’humain, parler, est, comme le dit Salomon, une arme : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » (Pr 18, 21) Un adage très actuel : qu’on pense au point Godwin 1, à la télé-réalité 2, au harcèlement à l’école, dans le couple, dans la rue 3… Violence du verbe. Qui souvent précède celle des coups.
Le Centre d’accueil Malley-Prairie écoute les victimes de violences conjugales, et démontre que l’antidote est… la parole. Paradoxalement. Celle qui anéantissait a besoin d’être relâchée par la victime : mettre ses mots4 pour littéralement contredire l’effet mortifère de leur déchaînement par le bourreau. En somme, redonner sens – c’est-à-dire contenu et direction – à sa dignité, par l’expression verbale. Pour reprendre confiance en soi. Comme à l’association Violence Que faire ? qui travaille en amont à la prévention 5.
Mgr Morerod en discussion avec l’une des victimes des religieux de l’Institut Marini, à Montet / FR.
Et dans l’Eglise aussi (et enfin !) : Mgr Charles Morerod rend public, le 26 janvier dernier, le rapport sur les enfants placés à l’Institut Marini de Montet 6. Le prélat salue le courage des victimes à parler, alors qu’on le leur avait interdit jadis, et ce de façon traumatisante. Et l’évêque de conclure : « Essayons par tous les moyens de prévenir [ces actes] autant que possible, et s’ils se produisent, d’en parler. » Prévention et expression.
Même attitude sur le terrain : « Je suis comme un catalyseur », confie Jean de Dieu Rudacogora, coordinateur de la diaconie dans l’Ouest lausannois. « Ma présence sur la place du Marché de Renens est à la fois provocante et apaisante pour les gens qui la squattent. S’ils voient en moi l’institution Eglise, alors d’aucuns parfois m’agressent verbalement : « Qu’est-ce que tu fous là ? » Mais un thé chaud à la main, je ne leur offre rien que ma présence. Et ils me remercient, du coup. Et je suis toujours agent pastoral ! »
Une autre « arme » privilégiée par les chrétiens est cette parole, parfois cri, parfois murmure, qui s’élève vers Dieu : la prière. L’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) en a fait son modus procedendi : « Parce qu’elle exclut la haine, la prière fait barrage au déni, à la spirale de la vengeance, à l’oubli », écrit Angela Stival, coanimatrice du groupe œcuménique ACAT à Chavannes-près-Renens. Incluant l’intercession pour les bourreaux autant que pour les victimes, elle évite le clivage et ramène à l’essentiel : « Tous créés à l’image de Dieu, tous ayant la même dignité qui trouve son origine en son créateur. » Et de conclure : « Prier ensemble donne un témoignage crédible à notre suivance du Christ, qui a, ne l’oublions pas, commandé l’amour des ennemis ! »
Parler, prévenir, prier, c’est donc agir non violemment et chrétiennement : « La non-violence, c’est choisir d’aimer, c’est devenir l’égal/e de toute personne. Dieu a voulu cela par Son Incarnation. Et c’est passer au crible chacune de mes décisions en vue d’aimer », résume Sœur Bibianne Cattin, auteure de Pour que la vie l’emporte7 où elle confie les dix dernières années de sa vie missionnaire à panser (et penser !) les femmes victimes de viol selon la méthode IFHIM.8
1 Probabilité qu’une discussion qui dure et s’échauffe finisse par mentionner les nazis ou Adolf Hitler. 2 L’émission « You’re fired ! » par exemple. 3 Sujets d’au moins un Temps Présent par trimestre ! 4 www.ciao.ch par exemple. 5 www.violencequefaire.ch 6 Cf. J. Berset, cath.ch du 26 janvier 2016. 7 Editions Carte Blanche, 2017. 8 www.ifhim.ca
Violence silencieuse
Mais « il y a aussi une forme de violence silencieuse que l’on qualifie parfois de structurelle », explique Jean-Claude Huot, responsable de POMET 9 dans l’Ouest lausannois. « Elle est le fait de structures et de comportements qui oppriment et excluent certaines catégories de la population. Le cercle vicieux qui pérennise la prostitution, la traite des femmes ou des enfants, le mobbying, la pédophilie, l’homophobie, la ségrégation raciale, est aussi possible parce qu’on se tait. » Et de rappeler : « Toute institution court le risque de se rigidifier et d’exclure ou d’opprimer. Mais là aussi résident les forces de résistance, et la capacité de résilience. »10
Dès lors, il est juste de lutter contre la violence, mais par des paroles et des actes non violents qui respectent la dignité de l’autre et qui promeuvent le seul moyen constructif de changement : le dialogue. « Et l’art du compromis », ajoute Jean-Claude Huot. « Ne pas oublier que le conflit fait partie de la vie, qu’il n’est pas à évacuer mais à transformer. Il réclame l’attitude pédagogique du dialogue entre les parties adverses. En démocratie, l’adversaire politique n’est pas un ennemi mais un partenaire de débat ! »
9 Pastorale œcuménique dans le monde du travail. 10 Cf. le travail du Ceras des Jésuites de la Province de France. www.ceras-projet
Violence légitime?
L’Eglise a d’ailleurs considéré une forme de violence comme acceptable dans certains cas bien précis : en dernier recours, face à une injustice objective et interminable ! En 1968, un document est adopté par le CELAM 11 qui exige « des transformations globales, audacieuses, urgentes » sur le continent sud-américain, concluant que cette urgence nourrit une « tentation de la violence compréhensible » de la part d’un peuple abusé pendant trop longtemps.12 Depuis, c’est l’Eglise tout entière qui a recueilli cette expérience et ces réflexions, dans ses grands textes du magistère que sont Gaudium et Spes ou Evangelii nuntiandi et, plus systématiquement, dans son Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise.
« La violence est un mensonge car elle va à l’encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. »13 Y renoncer peut avoir avoir un prix : celui de sa vie ! Car la non-violence de Gandhi, Martin Luther King ou Oscar Romero, dans leur constance à dénoncer et à protester, leur a valu… d’être assassinés ! La parole faite chère, le verbe fait chair…
11 Conférence des évêques latino-américains. 12 Informations résumées à partir de M. Löwy, Religion, politique et violence : le cas de la théologie de la libération, éd. Hazan, 1995, pp. 195-204 (consulté dans www.cairns.info le 11 février 2017). 13 No 496 in : Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, Conseil pontifical Justice et Paix, 2005.
Selon Hannah Arendt (philosophe, 1906-1975), exprimer de la violence, sous toutes ses formes, c’est refuser de penser ! Or penser nous rend humains ; exprimer la violence envers autrui ou soi-même, c’est agir en sous-humain. Voilà en substance l’argument puissant de cette fameuse politologue et journaliste allemande. Elle rend légitime l’urgence de la prévention et d’une éducation au dialogue, et insiste sur l’obligation pour les victimes de parler, tôt ou tard.14 « La violence commence là où la parole s’arrête. »
14 Voir le film Hannah Arendt, par M. von Trotta, sorti en 2012.
Par Frédéric Monnin et François Perroset
Photo: Frank DölleChaque année réserve à nos communautés son lot de surprises, et 2017 sera pour nos deux unités pastorales riche en souvenirs, notamment s’agissant des baptêmes d’enfants en âge de scolarité ou d’adultes. Ainsi, parmi d’autres, voici quelques témoignages glanés çà et là dans les groupes de catéchumènes.
UP Champel/Eaux-Vives (FP) Dans nos paroisses de Sainte-Thérèse et de Saint-Joseph, nous accompagnons actuellement six enfants entre 9 et 15 ans qui vont recevoir le baptême. Après avoir vécu l’entrée en catéchuménat, ils ont participé à une journée cantonale à Troinex, au cours de laquelle ils ont vécu l’étape de l’Appel décisif.
Kinza, baptisée le dimanche de Pâques à Sainte-Thérèse, aime « découvrir Jésus lors des rencontres de catéchisme ». En effet cette jeune fille de 9 ans vient avec joie et enthousiasme retrouver ses amis du caté le mercredi. Tandis que Leïla et sa grande sœur Saïda, qui aura 15 ans, ont découvert Jésus grâce à leur maman. Ce qu’elles apprécient en Jésus c’est « sa douceur et son amour ». Elles ont été baptisées ensemble lors de la Vigile pascale à Saint-Joseph, en même temps qu’un petit bébé.
Anusha, elle, prend son temps. Elle a vécu l’entrée en catéchuménat en automne 2015, et recevra le baptême en septembre prochain en France. Cette jeune fille, indienne d’origine, découvre « Jésus et Marie en priant à la maison » et aussi « en participant au cours de caté à Saint-Joseph ».
Juan et Pablo, sont deux jeunes frères de 9 et 11 ans. Ils ont demandé à recevoir le baptême suite à des rencontres avec des amis qui ont été baptisés. Bien entourés et accompagnés de leurs parents, les garçons « aiment découvrir Jésus dans la Bible et apprendre à l’aimer en aimant ses parents ». Ils seront baptisés au cours de l’été, car leurs parrains et marraines viennent de loin.
UP Seymaz (FM) L’UP Seymaz a vécu des fêtes pascales riches en baptêmes, puisque pas moins de 16 baptêmes ont été célébrés (un petit enfant, neuf enfants en âge de scolarité et six adultes). Prises en vrac, les motivations semblent profondes chez les adultes qui demandent le baptême.
Ainsi Fabrice : « Je sens une présence, et un appel qui me conduit à vouloir être l’ami de Jésus… Je désire recevoir les deux plus beaux sacrements : le baptême et le mariage. » Ou encore Floriane : « Depuis que je découvre Jésus, ma vie a profondément changé. » Et Frank : « Faire baptiser mes enfants selon la foi catholique s’imposera comme une évidence. Faire le même choix pour moi-même m’a demandé du temps, et aussi un peu de courage. »
Du samedi 3 au lundi 5 juin, le Père Stan Rougier sera présent au sein des paroisses de notre unité pastorale pour donner un cycle de conférences sur le thème de « Dieu amour : que fais-tu contre la souffrance des hommes ? »
Le Père Stan Rougier est prêtre du diocèse d’Evry-Corbeil (Essonne) en France. Né le 23 juin 1930 dans les Pyrénées-Atlantiques, il grandit dans le Pays basque. Educateur puis infirmier, il suivra sa formation au séminaire de Versailles et sera ordonné prêtre le 18 décembre 1960. Aumônier de lycée et de scouts, il devient chroniqueur pour plusieurs journaux (La Croix, Panorama,…) et prédicateur à la télévision ainsi qu’à la radio (France culture, le Jour du Seigneur). Il donne de nombreuses conférences, anime des retraites et accompagne des pèlerinages. Il est auteur de nombreux ouvrages. Il donnera une retraite de six conférences.
1. Samedi 3 juin, 10h, à Saint-Joseph « La souffrance fait partie de la condition de l’homme libre et responsable. »
2. Samedi 3 juin, 16h30, à Sainte-Thérèse, suivie de la messe paroissiale à 18h « Quand Jésus s’émerveille, Les béatitudes. »
3. Dimanche 4 juin, 9h30, à Saint-Joseph, suivie de la messe paroissiale à 11h Les deux « rendez-vous » de la souffrance.
4. Dimanche 4 juin, 17h, à Sainte-Thérèse « La souffrance peut devenir le terreau d’une grande fécondité. »
5. Lundi 5 juin, 10h, à Saint-Joseph « La souffrance, chemin pris par le Christ. »
6. Lundi 5 juin, 14h, à Sainte-Thérèse « Appelés à combattre le mal qui écrase nos frères. »
L’aumônerie œcuménique des prisons accompagne un groupe de bénévoles qui rendent régulièrement visite aux personnes détenues à Champ-Dollon, à La Brenaz et à Curabilis. Les bénéficiaires sont souvent des personnes qui n’ont pas de famille ou d’autres connaissances ici à Genève. Ainsi, dans ces «oasis de miséricorde» – pour utiliser une image chère à notre pape François – se tissent des rencontres pétries d’humanité, au bord de ces puits où il nous est donné de partager nos respectives soifs. Francine nous livre ici son témoignage.
Par Francine Bouchet, Visiteuse bénévole Photos : DREt le Roi leur répondra : « Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Matthieu 25, 40-41)
Au désert, derrière le mur de l’enceinte l’oasis, comme une promesse, attend le voyageur fatigué.
Derrière le mur de la prison, c’est la souffrance qui attend le visiteur. Elle transpire dans les couloirs qu’ils soient vétustes ou fraîchement construits. Il s’agira de la cueillir, de la respirer, de l’accueillir.
La souffrance est bien là dans la petite salle qui précède le parloir. Ici se prépare la rencontre dans le cœur de chacun : celui d’une mère, d’un père, d’un frère ou d’une amoureuse. Les enfants sont souvent agités pressentant l’importance du moment qui suivra.
Puis, les serrures claquent et les portes s’ouvrent. Il faudra patienter encore un peu avant d’apercevoir les détenus.
Pas précipités, visages radieux, étreintes fortes, le temps de la visite a commencé. Le temps suspendu de la souffrance.
Les regards, les sourires, les mains qui s’effleurent, les mots qui dévalent sont les signes du partage.
Ecoute Israël…
Le lien avec mon prisonnier est comme posé sur la petite table qui nous sépare. Un lien sans enjeu puisque nous ne nous connaissons pas, que nous n’avons pas d’histoire commune. Un lien complètement libre qui se construit au fil des visites.
La visiteuse que je suis reçoit un chapelet de mots qui concernent la vie au quotidien, les conflits, le souvenir de la famille, l’inquiétude du jugement… Je tente d’attraper au vol la patience, la confiance, l’espérance.
Sur le chemin du retour, mes pensées se décantent doucement. Il reste le meilleur, le cadeau que je viens de recevoir de Celui qui veille sur chaque instant de ces rencontres. « Seigneur, des abysses de l’enfer de Champ-Dollon, tu m’as tendu une torche. Je l’ai saisie pour éclairer le chemin qui mène à toi. Notre rencontre, délicieuse par ta grâce, me vivifie et me fortifie dans ton amour. Puisse cette lumière guider d’autres pas, éclairer d’autres doutes à Champ-Dollon. Ton amour nous porte et nous transporte hors de toute nuit, hors de tout enfer. Dieu de lumière et d’amour remplis ce lieu de ta généreuse présence. Amen. »
(Prière d’une personne détenue à Champ- préparée et lue à l’occasion du Chemin de Joie – mai 2015.)
La rue des Alpes à Fribourg, une petite rue étroite à sens unique, bordée de maisons anciennes qui se blottissent les unes contre les autres. Avant que la rue
ne descende vers le bourg et la cathédrale Saint-Nicolas, je m’arrête au numéro 6: le secrétariat de la Conférence des évêques suisses (CES). Encarnación Berger-Lobato m’accueille dans son bureau au 3e étage de la maison.
Propos recueillis par Véronique Benz Photos : CESDe la fenêtre de son bureau, Encarnación Berger-Lobato a une magnifique vue sur la vieille ville de Fribourg. Mais la nouvelle responsable du secteur marketing et communication de la CES ne passe pas toutes ses journées à Fribourg. « Je suis tantôt à mon bureau, tantôt dans le reste de la Suisse. Hier j’étais à Saint-Gall à l’Institut suisse de sociologie pastorale. Chaque journée est différente. »
Au-delà des médias
« Mon travail est de conseiller les évêques sur les questions de communication. Je soutiens également les différentes commissions de la CES dans leur tâche de communication. » Encarnación Berger-Lobato insiste sur le fait que la communication ne se résume pas aux médias. « La communication est bien plus importante, les médias ne sont que la partie émergée de l’iceberg. » Elle s’est fixé comme tâche de développer une conscience sur l’importance des aspects de la communication qui ne sont pas les médias. « Dans la communication, il est nécessaire de bien faire les choses. Si on fait les choses rapidement, sans réflexion, cela n’aboutit à rien ou à quelque chose de négatif. On pense toujours que la communication vient à la fin, lorsque tout est décidé. Il faut s’habituer au fait que la communication fait partie du processus de décision, il faut anticiper, préparer la communication. J’aimerais que dans cinq ans, nous en voyions les résultats. En attendant, il faut comprendre pourquoi les choses se font ainsi et convaincre les personnes de changer leurs habitudes, de revoir les processus. C’est parfois un lourd travail de conviction. »
Une des tâches de la nouvelle responsable est d’établir un concept de communication à l’interne. « Par exemple, j’essaie de faire en sorte que les prises de position de la CES soient plus claires et plus unifiées. Ce n’est pas une chose aisée. Il y a un important processus à mettre en place. »
Encarnación Berger-Lobato est également secrétaire de la Commission pour la communication et les relations publiques, une des nombreuses commissions
que compte la CES. Dans ce cadre, le dossier qu’elle est en train de préparer est celui de la communication avec les jeunes. « Qu’est-ce que l’Eglise catholique fait pour communiquer avec les jeunes ? Quelle est la manière dont les jeunes utilisent les médias ? » Une question essentielle qui a été discutée au mois d’avril lors d’une journée spéciale par la commission. Y étaient présents les deux évêques des jeunes, Mgr Alain de Raemy et Mgr Marian Eleganti, et plusieurs experts.
Théâtre et communication
Durant ses études, Encarnación Berger-Lobato a fait du théâtre. « Le théâtre est une communication spéciale. Ce qui m’intéressait dans le théâtre, c’était l’homme. L’être humain est tellement différent, en jouant différents rôles on comprend pourquoi des personnes réagissent de manière différente devant la même situation. Le théâtre est un lieu de connaissance de l’homme. »
Selon Encarnación Berger-Lobato, l’Eglise a inventé beaucoup de choses que nous retrouvons dans la communication. « Qu’est-ce que la publicité sinon quelqu’un qui donne sa parole que le produit qu’il présente est bon ? Les apôtres n’ont-ils pas fait la même chose avec l’Evangile ? Le sponsoring n’est-il pas la suite de ces mécènes de l’Eglise qui mettaient leurs armoiries au bas des œuvres d’art ? Naturellement, certaines choses ne sont pas identiques, mais le marketing trouve ses origines dans l’histoire de l’Eglise. » La communication et l’Eglise : un binôme qui a encore un grand avenir !
La CES
La Conférence des évêques suisses (CES) a été fondée en 1863. Elle a été la première assemblée d’évêques à se réunir régulièrement, avec une structure juridique propre et une fonction de direction ecclésiale.
Plus d’informations sur www.eveques.ch
Biographie
Née à Berne de parents espagnols, Encarnación Berger-Lobato est mariée et maman d’une fille. Après des études à Bologne, elle a travaillé à l’Office fédéral de la culture. Elle a dirigé durant 15 ans le secteur « Marketing et Communication » de la Caisse fédérale de pensions PUBLICA et du Berner Bildungszentrum Pflege. Depuis août 2016, elle est la responsable du nouveau secteur « Marketing et Communication » de la Conférence des évêques suisses.
L’assemblée générale de notre communauté s’est tenue lundi 13 mars à la salle de Fleury.
Par André Bourqui et Sylvie Humbert Photo : DRLa participation était bonne, notre président ayant annoncé le menu la veille. C’est le vote d’un don pour la construction de l’église de Gland qui a motivé les paroissiens. En effet, outre les rapports annuels des responsables des différents dicastères, les comptes bénéficiaires et le budget, nous avons voté pour autoriser le Conseil de communauté à verser 20’000 francs pour la construction du nouvel édifice.
Notre communauté est la plus ancienne de l’unité pastorale après celle de Nyon. Elle était associée à celle de Gland avant que celle-ci ne construise sa propre église en 1977, la population glandoise ayant fortement augmenté. Notre communauté a bénéficié durant de nombreuses années du support de celle de Gland et nos liens sont restés très étroits.
Un don pour Gland Chaque communauté est responsable de sa gestion financière, mais l’entité juridiquement responsable et propriétaire de l’argent est la paroisse de Nyon. Nous ne sommes que les gestionnaires de la paroisse, responsables d’un secteur géographique. Un projet de construction est donc d’abord celui de la paroisse, et il est soutenu par les communautés. Nous en avons d’ailleurs fait l’expérience puisqu’il a fallu attendre de nombreuses années jusqu’à ce que la paroisse de Nyon accepte l’investissement pour notre chapelle de Begnins. A l’époque, le curé jugeait plus judicieuse la construction d’une église à Gland au regard de l’essor démographique. Nous avons aujourd’hui une vraie église et Gland a toujours sa baraque de chantier !
Notre communauté a reçu il y a plus de 25 ans une donation d’environ 12’000 francs de l’abbé Rouyet, qui résidait à Begnins. Cette somme s’élève aujourd’hui à environ 21’000 francs avec les intérêts. Selon les vœux du donateur, cette somme était destinée à la construction d’une extension de notre chapelle afin d’y adjoindre une salle. Ce projet de construction est maintes fois revenu à la surface, mais son coût est trop élevé, d’autant que la commune de Begnins met à notre disposition les locaux dont nous avons besoin. Il nous a ainsi semblé juste de donner cette somme pour la construction de l’église de Gland. L’abbé Rouyet, pensons-nous, aurait approuvé cette décision.
Ce don a été accepté à l’unanimité moins une abstention. Etant donné l’état de nos finances, l’assemblée a demandé d’étudier la possibilité de faire un autre don de 20’000 francs l’an prochain.
Soutien à la République dominicaine Un autre sujet était à l’ordre du jour : le renouvellement de notre prêt de 40’000 francs à l’Ecumenical Loan Fund (ECLOF). Cette organisation, basée au centre œcuménique des Eglises à Genève, a été la première à faire du microcrédit à destination des plus pauvres dans le monde – bien avant Muhammad Yunus, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour cela. Elle a construit une structure d’aide locale qui permet d’analyser les projets et de les soutenir. Le taux de remboursement est supérieur à celui de toute autre banque de crédit au monde.
Il y a une dizaine d’années, le prêt moyen par personne était de 250 dollars américains; l’an dernier, il était de 400 dollars. La durée moyenne d’un prêt est de trois à quatre mois, c’est-à-dire que notre argent est prêté trois à quatre fois par an. Avec nos 40’000 francs, nous aidons donc environ 300 familles par an en République dominicaine sans pour autant diminuer notre capital. Le renouvellement pour trois ans a été accepté à l’unanimité.
Si vous désiriez plus d’informations sur l’ECLOF, la communauté de Begnins se tient à votre disposition.
Véritable phénomène médiatique depuis sa sortie en février, le livre-confession du Fribourgeois Daniel Pittet relate, avec moult détails, les viols qu’un capucin lui a fait subir alors qu’il était enfant. Un demi-siècle après les faits, ce livre ambitionne de permettre aux autres victimes d’actes de pédophilie, de libérer leur parole. Une démarche incitative, encouragée par l’évêque du diocèse. Un livre coup de poing, longuement préfacé par le pape et complété par une intéressante interview du violeur, réalisée conjointement par Micheline Repond et Mgr Morerod.
«L’Âme du Violon»
Thierry Lenoir est un auteur prolixe. Mais cet écrivain à succès nous surprend cette fois en laissant parler le violoniste qu’il est aussi. Le résultat ? « L’âme du violon – pour que chante la vie ». L’auteur voit l’instrument comme un miroir, une porte d’accès au monde invisible. Un outil pour atteindre l’« être spirituel » et une recherche de la beauté par la symbolique du violon. Superbe !
«Chemin de croix»
Un chemin de croix écrit pour l’hebdomadaire Pèlerin par Dominique Quinio, ancienne directrice de La Croix. Une belle méditation due à la plume d’une femme qui a toujours mis en lumière une actualité souvent sombre. Un ouvrage superbement illustré par Corentin Fohlen, photographe renommé.
« La fabrique des prêtres »
Un pavé de l’historien tessinois Lorenzo Planzi : « recrutement, séminaire, identité du clergé catholique en Suisse romande – 1945/1990 »). Une thèse pertinente pour comprendre les mutations survenues dans le clergé durant presque un demi-siècle : les changements enregistrés depuis le recrutement jusqu’à l’expérience du ministère, en passant par les années de séminaire. Sociologiquement intéressant et fouillé.
La collection « Petite Vie », publiée désormais sous le label Artège Poche, sort en ce début mars une première série d’ouvrages consacrée à de grandes figures de l’Eglise. A commencer par sainte Bernadette de Lourdes, mais aussi saint Vincent de Paul, saint François d’Assise, le curé d’Ars, ou encore Joseph Wresinski, combattant infatigable d’ATD Quart Monde. D’autres parutions de cette collection sont annoncées pour juillet.
Infos
Ouvrages disponibles notamment dans les librairies Saint-Augustin de Saint-Maurice (avenue de la Gare, tél. 024 486 05 50, librairievs@staugustin.ch) ou de Fribourg (rue de Lausanne 88, 026 322 36 82, librairiefr@staugustin.ch)
L’Eglise a attribué officiellement 36 fois le titre de docteur de l’Eglise à des saints théologiens auxquels elle reconnaît une autorité particulière en matière de doctrine. Les critères sont la sûreté de leur pensée, la sainteté de leur vie et l’importance de leur œuvre. Durant ces cinquante dernières années, quatre femmes de « doctrine éminente » ont vu celle-ci reconnue par les papes.
C’est dans l’hymne à la charité (1 Co 13), dit le pape François, que l’on trouve les caractéristiques de l’amour véritable. Dans Amoris Laetitia, il les énumère et les explique, en commençant par la patience 1.
Par Bertrand Georges
Photo : pixabay.comLa patience est communément comprise comme l’état d’esprit de celui qui sait attendre en gardant son calme. La vie de famille ne manque pas d’occasions pour exercer ou développer cette qualité : « Pour faire un homme, mon Dieu que c’est long », dit la chanson, et les parents aussi parfois ! Quant aux enfants, ils apprennent la patience face aux attentes souvent légitimes mais pas toujours comprises de leurs parents, ou dans les moments de fatigue ou de tension que ceux-ci traversent. Et que dire des capacités physiques ou cognitives parfois bien diminuées des plus anciens ? Chacun dans la famille doit apprendre la patience… patiemment !
La Bible attribue cette qualité à Dieu. La patience décrit sa capacité à être lent à la colère, riche en grâce et en fidélité. 2 « En même temps qu’on loue la pondération de Dieu pour donner une chance au repentir, on insiste sur son pouvoir qui se manifeste quand il fait preuve de miséricorde », explique le Pape, qui nous invite nous aussi à prendre patience en ne nous laissant pas mener par les impulsions et en évitant d’agresser. Mais attention, précise le pape François : avoir de la patience ne consiste pas à permettre qu’on nous manque de respect ou qu’on nous maltraite. Pour lui, l’impatience, qui génère souvent un climat de tension, naît lorsque nous exigeons des autres qu’ils soient parfaits. Patienter consiste parfois à reconnaître que l’autre a le droit de vivre près de moi tel qu’il est, même s’il ne peut pas m’apporter tout ce que j’espère.
La patience, qualité divine qui, du côté des hommes, est implorée dans la prière qui s’impose dans la prière et s’exerce au quotidien, comporte pour chaque membre de la famille une part de compassion qui pousse à accepter l’autre tel qu’il est tout en invitant chacun à changer ce qui peut l’être.
« L’amour prend patience », dit saint Paul. 3 Une bien belle façon d’aimer vraiment !
1 Cf. Amoris Laetitia (AL) no 91, 92 2 Ex 34, 6 3 1 Co 13, 4
Par Véronique Denis, Théologienne Photos : SDC/SionAu moment où j’écris ces quelques lignes, je participe à une session à Fribourg qui nous a permis de réfléchir sur les différents ministères en Eglise. Nous voilà au cœur du sujet !
Quelle joie pour moi, en relisant les textes du Concile Vatican II, en partageant avec notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, en rencontrant les étudiants de l’IFM (Institut de Formation aux Ministères) et les séminaristes, d’être confortée dans cette conception de l’Eglise où les ministères sont différents mais tous nécessaires et indispensables à l’édification de l’Eglise. C’est dans ce contexte que je vous partage ma joie de servir en Eglise.
Après cinq ans d’études à l’université de Fribourg, j’ai pu, au sein de la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur à la Villa Vandel à Châtel Saint-Denis, débuter mon engagement de théologienne. Durant ces dix premières années, les mots « collaboration-reconnaissance-respect » des ministères des uns et des autres ont coloré mes activités diverses. Ce temps de vie en communauté m’a aussi permis de vivre une expérience spirituelle forte qui me porte encore aujourd’hui.
A mon retour dans le diocèse, Mgr Brunner me propose une insertion à la paroisse du Sacré-Cœur à Sion pour œuvrer en catéchèse et à l’animation des célébrations. Puis, à Notre-Dame du Silence, nous avons essayé de faire de cette maison un lieu d’accueil et de formation où chacun se sente à l’aise et accueilli. Enfin, au Service diocésain de la Catéchèse et au sein de l’Equipe du Parcours de Formation THEODULE (anciennement FAME), j’ai la chance d’œuvrer en collaboration les uns avec les autres.
En 25 années, je n’ai qu’un seul mot : MERCI ! Car j’ai la chance et l’immense joie de pouvoir collaborer avec des évêques, des prêtres, des religieux, des religieuses et des laïcs qui me font confiance, reconnaissent mes charismes et me permettent de prendre ma place dans la joie du service. Mes activités sont très variées mais dans toutes les rencontres et les relations, la joie de servir en Eglise me comble chaque jour un peu plus.
Je termine ce témoignage en évoquant ce qui fonde mon engagement : ma vie de prière. Le matin, avant de partir d’Ovronnaz, et le soir, à mon retour, je m’unis
à la vie de l’Eglise avec la Prière du Temps Présent. Les Psaumes, la Parole de Dieu, les intentions de prière me greffent sur le Christ, en communion avec l’Eglise universelle, l’Eglise diocésaine et paroissiale. Voilà ma joie de servir en Eglise.
Par François-Xavier Amherdt
Photo : DRL’Association biblique catholique de Suisse romande (l’ABC) va consacrer pour la deuxième fois sa session d’été à la Pelouse-sur-Bex, du 28 juin au 2 juillet, aux « femmes de la Bible », en collaboration avec le Service de catéchèse du canton de Vaud, avec, durant l’année pastorale 2017, une exposition et des soirées-conférences.
C’est que les Saintes Ecritures offrent une galerie infinie de magnifiques portraits, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament :
– Eve, la mère des vivants, et Marie, la mère de Dieu, mère du Christ et de l’humanité ;
– Sara, Rébecca et Rachel, « matriarches » et sources du peuple d’Israël ;
– Ruth, l’ancêtre de Jésus, selon la généalogie de Matthieu ;
– Judith et Esther, les combattantes qui jouent de leurs charmes et de leur courage pour sauver la nation sainte ;
– Elisabeth, qui révèle à sa cousine Marie en visitation chez elle l’inconcevable bénédiction dont celle-ci est bénéficiaire, et donne au monde le Précurseur, Jean le Baptiste, le plus grand des enfants des hommes ;
– Marthe et Marie, les amies du Fils de l’homme qui, à elles deux, conduisent l’humanité des préoccupations autocentrées vers l’écoute de la Parole ouvrant à l’essentiel ;
– la femme pécheresse en Luc, la Samaritaine et la femme adultère en Jean, qui se laissent engendrer par leur rencontre avec le Fils de Dieu ;
– les groupes de femmes accompagnant Jésus durant son ministère, notamment dans le 3e Evangile, jusqu’au pied de la croix ;
– Lydie et toutes les témoins de la foi dans les Actes des Apôtres,…
La liste est longue de ces croyantes bibliques : croyantes au participe présent, car la plupart du temps, leur foi dure et tient, contrairement à la versatilité des apôtres et des disciples hommes. C’est encore le cas aujourd’hui, à voir le feu qui anime tant de catéchistes et d’engagées en pastorale. Que l’Eglise institution, femme et mère, leur accorde une place toujours plus effective dans l’exercice des responsabilités apostoliques, selon le vœu du pape François !
Par Caroline Varone Schwitter Illustration : DRLa catéchèse se fait aussi grâce à la présence et à l’accompagnement de parents qui s’engagent pour transmettre des expériences de foi et permettre aux enfants de rencontrer Dieu. Voici le témoignage d’une maman engagée… Merci à tous les parents qui s’engagent dans les parcours de catéchèse. Agnès Ançay
Je suis tombée dans la KT à cause de mes enfants ! Que dis-je…. GRâCE à mes enfants.
Je me suis tout d’abord proposée pour les parents accompagnateurs.
Eh bien, oui, si je demandais la communion pour mes enfants, il était normal pour moi de commencer par le début et de donner un peu de temps pour cela.
Donc je me suis engagée pour mon aîné, puis quatre ans plus tard, pour sa sœur.
Et c’est à ce moment que l’on m’a demandé si j’étais d’accord de « m’occuper » du parcours de « Ma vie est un trésor », pour aider.
Comme j’étais déjà passée par là deux fois, le parcours ne me faisait plus peur et j’ai accepté. J’ai toujours été bien entourée et, au fil des années, les thèmes me sont devenus familiers. De plus, cela m’a intéressée de lire pour mieux comprendre et j’ai eu l’occasion de suivre quelques cours qui m’intéressaient.
Mes motivations ? mon moteur ? : LES ENFANTS.
Ceux que je rencontre ont 5-6 ans. Ils découvrent la foi, ils sont spontanés, ils voient les choses autour d’eux naturellement, sans jugement. C’est tellement beau. Et attention, cela déteint sur ma famille. Mon grand de 12 ans vient parfois nous aider… pour les découpages ou les activités manuelles mais c’est déjà un bon début.
Ma fille me questionne aussi beaucoup sur Dieu. Elle me dit « toi qui t’y connais »…
Mon engagement en paroisse me passionne. Et on ne fait rien de faux quand on le fait avec sa foi.
Donc attention, si on y met un pied, on risque fort de s’y plaire.
Le CARÉ (Caritas accueil rencontres échanges) est un lieu d’accueil et de rencontre pour les personnes confrontées à des difficultés diverses, matérielles et affectives, ayant souvent en commun la solitude et l’exclusion, le rejet et la marginalisation, la pauvreté sous des formes multiples. Découverte en compagnie de son directeur Daniel Gosteli.
Propos recueillis par Véronique Benz
Photos : Véronique BenzIl est presque 10h lorsque j’arrive à la rue du Grand-Bureau 13, dans le quartier des Acacias à Genève. Le CARÉ se situe dans les locaux de la paroisse Sainte-Claire. Devant la porte s’amoncelle une foule bigarrée qui fume et discute. Gentiment les hommes me cèdent la place afin que je puisse descendre les escaliers et accéder à la porte d’entrée du CARÉ.
A l’intérieur, l’ambiance est convi-viale, mais bruyante. Attablés, les gens discutent en sirotant un thé ou un café. Un groupe joue aux cartes. Dans un coin reculé, un jeune homme révise ses cours de français. Certains lisent, tandis que d’autres profitent des douches.
Au CARÉ se côtoient des personnes de tous âges, hommes et femmes, avec des pauvretés humaines, physiques et psychologiques. Suisses ou étrangers, tous sont là pour la même raison, trouver un peu de chaleur humaine et profiter des divers services que propose le CARÉ : nourriture, douches, coiffeur, distribution de vêtements, service de couture, activités manuelles, artistiques et sportives sous diverses formes.
Un accueil inconditionnel
« Fondé par Caritas Genève, le CARÉ va fêter cette année ses quarante ans. C’est un lieu d’accueil inconditionnel, nous recevons les personnes sans leur poser de questions. » Daniel Gosteli m’explique que tout ce qui est proposé au CARÉ vise à aider les personnes à reconstruire « l’estime de soi ». « Les activités sont un moyen de communication, de rencontre et de valorisation. C’est la plus-value des personnes qui est prioritaire. Chaleur humaine, respect, confiance, participation effective à la vie du groupe occupent une place privilégiée dans les moments de vie partagée. Nous sommes confrontés à une population à laquelle nous n’avons souvent pas donné le droit d’exister, une population qui a tout perdu. Ces personnes ont parfois l’impression que tout leur est dû, personne ne leur a appris à dire « s’il vous plaît » ou « merci ». Personne non plus ne leur a appris qu’une femme est digne de respect. Nous n’avons en général pas au CARÉ de graves problèmes de violence. Le contexte est habituellement calme. Il faut dire que nous sommes en permanence attentifs et que nous intervenons sur tous les signes qui pourraient conduire à de la violence. »
Quelques professionnels, des stagiaires en école de travail social et une cinquantaine de bénévoles permettent au CARÉ d’être présent jour après jour auprès de la population qui le sollicite.
Etre bénévole au CARÉ
Le directeur de l’établissement me reçoit dans le petit bureau qu’il partage avec ses collaborateurs. « La première chose que je fais le matin est de passer à la poste prendre le courrier. A côté du travail administratif et de la gestion des défis quotidiens, je passe la plus grande partie de mes journées à être avec les gens, à les accueillir, à les écouter. Je prends notamment du temps avec les personnes qui désirent faire du bénévolat au CARÉ », relève Daniel Gosteli. « Pour être bénévole, il faut accepter de faire le travail du CARÉ au moins un demi-jour par semaine. Le bénévole doit également être assez fort psychologiquement pour supporter les 200 à 300 personnes par jour qu’il va rencontrer. Je dois m’assurer que le bénévole sait mettre ses limites. Il est important de comprendre sa motivation et connaître sa disponibilité. »
Au départ, le CARÉ n’était ouvert qu’à la demi-journée ; depuis deux ans il est ouvert tous les jours de la semaine de 9h à 12h et de 14h à 17h45. En hiver, il ouvre également quelques samedis. « Ce changement nous a fait plus que doubler le nombre de personnes que nous recevons. Nous sommes passés de 150 personnes par jour à plus de 400 personnes. Nous assurons tous les jours à 16h un repas chaud servi à table. Le petit déjeuner du matin ou le brunch à 11h, nous les offrons en fonction de ce que nous recevons sous forme de buffet. »
Le CARÉ reçoit une subvention de la Ville de Genève qui couvre environ les 25% de ses dépenses. Le reste, il faut le chercher. « Nous sommes soutenus par l’Eglise catholique, les communes, quelques entreprises, des legs et beaucoup de donateurs modestes, mais fidèles et réguliers. » C’est cette fidélité qui permet au CARÉ de continuer à être un lieu de solidarité et d’entraide.
Le CARÉ en chiffres (année 2015)
Nombre de jours d’ouverture : 278
Nombre de repas pris sur place : 135’954
Moyenne de participants au repas journaliers : 489
Participants aux activités : 45’591
Moyenne journalière de participation aux activités : 168
Douches : 11’843
Coiffeur : 373
Garde-robe : 1680
Service de couture : 1500
Biographie
Daniel Gosteli est grand-père.
Après une formation dans le monde agricole, il travaille très vite dans le domaine social, notamment à l’Armée du Salut. Depuis 8 ans, il est le directeur du CARÉ.
Par Pascal Bovet
Photo : Jean-Claude GadmerLors de la construction de la chapelle catholique de Bevaix ( NE, 1972), Yoki a réalisé une vitrail en dalles de verre, sous le titre La lumière éclairant les Hébreux dans le désert. Que l’auteur nous permette d’y voir une image de la Résurrection.
L’utilisation de dalles de verre a permis une évolution dans l’art du vitrail, et Yoki l’a souvent pratiquée.
Au lieu de la baguette de plomb traditionnelle, souple et fine, le ciment sert de lien entre les pièces de verres, découpées dans de grandes plaques de la couleur désirée, sous forme de dalles épaisses. Le contraste entre le ciment gris ou noir et le verre lumineux est plus fortement souligné.
Cette méthode contraint à une sobriété de la figure, d’où un recours plus grand aux symboles. Elle requiert une harmonie encore plus fine entre le peintre et le verrier.
Emile Aebischer, artiste fribourgeois, 1922-2012. Nom d’artiste : Yoki. Auteur de plus de 90 réalisations dans le seul canton de Fribourg.
Chapelle catholique Notre-Dame de la Route à Bevaix, (Neuchâtel), construite en 1972.
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.