Les reliques sont répandues partout dans le monde chrétien. Dans l’autel des églises il y a en général une plaque qui contient les reliques d’un saint. De nombreux sanctuaires, cathédrales et basiliques abritent aussi des reliques ou reliquaires qui attirent une foule de pèlerins. Celles de la petite Thérèse par exemple ont traversé plusieurs pays et suscité de grandes processions avec des fruits spirituels considérables et indéniables. Quel est le sens spirituel du culte des reliques ? Que nous dit aujourd’hui leur vénération ?
Du latin reliquae qui signifie restes, la dévotion aux reliques est une pratique qui remonte au premier siècle de l’église. Que ce soient leur corps ou une partie, les objets et les vêtements leur ayant appartenu, l’instrument de leur supplice, leur vénération était liée initialement au culte des martyrs. Elle va progressivement au cours de l’histoire s’amplifier et s’étendre à toutes les figures de sainteté dans l’Eglise. L’Eglise encourage aujourd’hui encore la vénération de ce souvenir matériel de la vie des saints. Car cette pratique exprime en réalité une soif du divin, une recherche de contact avec le sacré à travers les restes du saint invoqué. Ainsi au-delà des trafics, des récits d’inventions de reliques, des déviations, abus et superstitions qui ont marqué l’histoire et la pratique du culte des reliques, l’Eglise entend conserver et transmettre par ce culte, la mémoire de ceux qui par leur vie et leur mort ont rendu témoignage au Christ. Les reliques ne sont donc pas l’objet de la foi mais un support pour nous y conduire.
La dévotion aux reliques est en quelque sorte une célébration de la vie éternelle, de se connecter à l’au-delà, une communion avec les saints. Une dévotion encadrée, dépouillée de toute superstition fait découvrir qu’à travers les reliques d’un saint, l’Eglise nous donne en exemple la vie d’une personne qui a vécu avec le Christ, parvenue à la sainteté. Le lieu et l’instrument de cette sanctification est le corps, temple de l’Esprit Saint destiné à la résurrection. En présence des reliques, les fidèles sont invités à rendre grâce, à s’inspirer de leur zèle au service du Christ et de son Eglise. Ainsi la vénération des reliques soutient notre foi et nous engage sur le chemin de la sainteté, notre vraie vocation.
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Sois heureux ! Pape François
Sois heureux ! est le manifeste du pape François en faveur du bonheur de chaque femme et de chaque homme. Dans ces pages, les paroles du pontife tracent un chemin concret et indiquent les étapes vers la vraie joie, celle qui n’ignore pas les difficultés de l’existence, mais les affronte, les surmonte et permet une authentique réalisation de soi. Le Pape n’adhère pas à une certaine tradition chrétienne qui promet le bonheur seulement lorsque nous serons accueillis au paradis, après des années de souffrance sur la terre. Sois heureux ! est un bréviaire d’amour concret, un plaidoyer pour le bonheur ici et maintenant. Et pour toujours.
La constatation est sans appel : aujourd’hui l’humanité ne sait plus croire, au sein d’une société de l’anonymat où se perd la dimension symbolique de l’existence humaine et donc le sens même de la vérité. Au nom d’une liberté individuelle absolutisée, les hommes rejettent comme une soumission insupportable la reconnaissance d’un donateur qui leur offre la vie. Pourtant la structure même de l’humain est priante, espérant d’un autre, dans la confiance, le nom qui lui permet d’exister. Dans ce livre, Michel Farin scrute la Parole de Dieu. Il ouvre ainsi le lecteur aux mystères de la création et de l’incarnation et l’invite à demeurer dans une relation priante avec Dieu pour rester vivant.
Petit manuel d’imperfection spirituelle Costanza Miriano
Vous avez déjà tout lu sur les méthodes pour atteindre la sérénité intérieure, vous avez déjà entendu les plus grands spécialistes de l’intestin, du cerveau ou des arbres vous expliquer comment manger, respirer, dormir et penser. Et pourtant, quelque chose vous manque… Alors, pourquoi ne pas redécouvrir une méthode vieille de près de deux mille ans, ayant largement fait ses preuves ?
Dans cet ouvrage décapant, la journaliste Costanza Miriano nous propose une règle de vie héritée des moines. En dépit de nos vies harassantes, des mille et une responsabilités d’époux et de parents surimpliqués, de travailleurs acharnés, nous pouvons faire de notre maison un véritable monastère… silencieux et sans aucune dispute, c’est promis.
Les 10 clefs pour mieux vivre l’absence Sixtine Bonnaud
Les absences d’un parent ou d’un proche, qu’elles soient prévues ou brutales, répétées ou occasionnelles, courtes ou de longue durée, font partie du vécu de tout enfant. Ce livre a pour but d’aider les enfants et leur entourage (famille, amis, éducateurs…) à comprendre ce qui se joue dans ces moments difficiles, à identifier leurs émotions et à mettre en place des moyens et des astuces pour qu’ils soient, autant que possible, rassurés et consolés.
Le 30 septembre et le 1er octobre ont été célébrées les confirmations dans notre secteur (de Monthey). Trente-six enfants et une adulte à Collombey-Muraz, vingt-huit enfants, six adolescents et deux adultes à Monthey ont été marqués de l’Esprit le don de Dieu. Entourés de leur famille et épaulés par leur parrain et marraine, les confirmands ont vécu un passage important de leur vie chrétienne.
Par l’abbé Daniel Agbeti Photos : Alexandre Bourqui
Reliques du latin reliquiae : Les reliques, ce qui reste d’un saint, sainte, ou objets en relation avec sa vie, ont fait l’objet de grandes dévotions, mais aussi de convoitises, surtout au Moyen Age. Elles ont aussi mis en mouvement des foules de pèlerins. Les reliquaires ou châsses, véritables objets d’art et d’orfèvrerie, en sont encore aujourd’hui les somptueux témoins.
Le culte rendu aux reliques, qui s’adresse aux saints, est un culte de respect et non d’adoration, réservée à Dieu seul. L’histoire des reliques remonte aux martyrs des premiers siècles, sur les tombeaux desquels on venait prier.
Les reliques ne se limitent pas à des ossements. Elles prennent deux formes :
• Les reliques réelles ou primaires. Elles correspondent à des parties du corps des saints, principalement des os. Si certaines églises possèdent un squelette entier, la plupart se contentent d’un fragment, par exemple une phalange, ou un ongle
• Les reliques indirectes ou secondaires. Les objets touchés par les saints. Elles regroupent les vêtements, linges ou objets ayant appartenu au saint ou ayant été en contact avec son corps.
Au-delà de leurs capacités de guérison, le rayonnement des reliques est censé apporter protection aux fidèles qui s’en approchent et à la communauté religieuse qui les abritent. Elles éloignent les agresseurs, garantissent de bonnes moissons, écartent les inondations…
Chaque année, à la fin du mois d’octobre, le calendrier nous rappelle l’importance de la Toussaint. Cette fête, marquée par la commémoration de nos chers êtres disparus, va bien au-delà d’une simple tradition religieuse. Elle incarne l’idée universelle de la vie éternelle, un concept qui transcende les frontières culturelles et religieuses.
Le 7 octobre dernier, Serge Pythoud jouait de l’orgue pour accompagner la prière des fidèles de Collombey, exactement 50 ans après sa première messe jouée sur ce même orgue. Rencontre…
« N’oubliez pas l’hospitalité, car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges ! » (He 13, 2) Mais celui-là, il n’avait pas l’air d’un ange lorsqu’il est venu aborder mon collègue pasteur !
Par Roselyne Righetti avec Pascal Tornay | Photo : DR
Il ne faisait pas chaud, ce jeudi soir, avant le souper hebdomadaire de la Pastorale de la rue. Le gars avait entendu parler d’accueil de pèlerins dans la paroisse, alors il s’est lancé : « Je fais le pèlerinage de Compostelle, je peux dormir ici ? » Et mon collègue de piquer un fou rire: «Ah ! ce n’est pas le bon pèlerinage, par ici c’est la Via Francigena !» Il se trompait certes de pèlerinage, le petit gars bien valaisan mais sans domicile fixe, mais pas de lieu d’accueil. Ces lieux où l’on se rencontre parce qu’on est à la croisée de toutes les vies, même de celles sans destination. Ces vies qui pèlerinent dans le vide, qui font du sur place, là où elles devraient être à la maison !
Déjà presque deux ans que nos paroisses se sont laissées bousculer, qu’elles ont ouvert leurs portes comme on ouvre grand ses bras pour montrer qu’on aime grand comme ça ! Du coup l’accueil, c’est du solide et la solidarité pousse au fil de l’accueil de ses anges pas très nets…
On ne peut pas dire que la Pastorale de la Rue œcuménique soit la « maison d’accueil » d’un seul type d’habitants. Non, car en elle tout le monde peut se trouver et se retrouver. Pour nos compagnons de rue qui sont justement sans demeure paisible, elle est comme une Maison, celle où l’on peut entrer, où l’on peut revenir ou que l’on peut quitter selon le mouvement de sa vie. Un lieu de vie, un lieu cadeau de la Vie quand parfois au-dedant tout s’essouffle et se brise, et que ce besoin simple de rentrer et de trouver quelqu’un se fait sentir.
Ensemble, protestants et catholiques, c’est mieux : pour ne pas louper les anges ! Ou comme mon collègue Pascal Tornay dit : « Ma mission c’est de me tenir sur le Seuil pour inviter à passer à l’intérieur. » Et le mardi, on les voit arriver au Café du Parvis comme les oiseaux du ciel : les uns hésitants, les autres en vieux habitués, d’autres culottés ! Ils ont la grâce et la légèreté de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Douceur d’une solidarité qui effleure comme une caresse, qui n’écrase pas d’une charité toute-puissante.
Quel est le sens de ce temps d’accueil ? Eclats de joie, éclats de rire parce qu’on est tous, durant quelques heures, à la même adresse ! Le gars qui ne pèlerinait pas dans le bon sens est venu voir à l’intérieur du Café du Parvis. Il a visité notre petit oratoire dans les catacombes de la Maison de la Visitation. Je lui ai expliqué que là on célèbre deux fois par mois et que tout le monde est invité. Fasciné, son regard bouleversé, il a dit : « Là, je suis bien. En dessous du bruit de là-haut dessus, et cette autre chose… Oui, le spirituel ! »
On peut faire beaucoup pour ceux qui nous semblent pauvres, faibles, fragiles, mais dans une Pastorale de la rue, ce qui compte vraiment, c’est ce que l’on est les uns pour les autres. Et là, tout peut se retourner. C’est une conversion de nos positions les plus arrêtées : là où on se sentait au-dessus, plus fort que…, voilà que c’est l’ange d’à-côté qui nous met à la bonne place, juste côte à côte, la main dans la main ! Et ce n’est plus « bienvenue chez moi », mais c’est « bienvenue chez toi » !
Prière
Par Auteur anonyme
Seigneur, quand j’aurai faim, donne-moi quelqu’un à nourrir ! Quand j’aurai soif, donne-moi quelqu’un à abreuver ! Et quand j’aurai froid, quelqu’un à vêtir ! Quand je serai dans la tristesse, donne-moi quelqu’un à relever ! Quand mon fardeau me pèsera, charge-moi de celui des autres ! Et quand j’aurai besoin de tendresse, que l’on fasse appel à la mienne ! Que ta volonté soit ma nourriture, ta grâce ma force et ton amour mon repos ! Que toute ma vie soit offrande toujours tendue vers toi, ô Père ! Jusqu’au jour où il te plaira de la reprendre ! Amen.
Dans la région de Martigny, différents acteurs se retroussent les manches en faveur des oiseaux sauvages. Dans cet article, nous tirerons le portrait de deux passionnés d’oiseaux et de leurs activités : Bertrand Posse, collaborateur à la Station ornithologique suisse et Mélanie Fellay, fondatrice de l’association Nouvel Envol.
Par Christelle Gaist Photos : P-M. Epiney, B. Genton, Flurin leugger, Christelle Gaist
Bertrand Posse est collaborateur à l’antenne valaisanne de la Station ornithologique suisse. Dès son adolescence, il se passionne pour le monde avien. Il étudie ensuite la biologie. Depuis 2019, Bertrand s’active pour stabiliser et remplumer les populations de martinets et d’hirondelles du Valais. Ces oiseaux, nichant sur nos bâtiments, souffrent d’une crise du logement et ont de la peine à trouver des façades accueillantes pour y pondre et élever leurs petits.
Les martinets noirs font leur nid dans les anfractuosités des bâtiments et sont très fidèles à leur site de nidification. Lors des rénovations, les fissures des façades ont tendance à être bouchées et les nids sont condamnés.
Quant aux hirondelles de fenêtre, elles construisent des nids moins discrets, à même les façades. Elles récoltent de la terre dans leur bec, forment des boules avec leur salive et maçonnent ainsi des nids. Les salissures occasionnées peuvent déplaire aux habitants.
Face à la disparition de leurs sites de nidification, il devient compliqué pour ces oiseaux migrateurs de se reproduire sereinement.
Au sein du programme martinets / hirondelles, Bertrand Posse cartographie les populations, protège les sites de reproduction en cas de rénovation et propose la pose de nouveaux nichoirs et de nids artificiels dans des lieux propices.
La Ville de Martigny, par l’intermédiaire de ses Services techniques (Dorothée Fournier Baudin et Benoît Fort), s’est vraiment investie pour ces migrateurs. Des nichoirs à martinets et des nids pour les hirondelles ont été posés sur des bâtiments communaux, par exemple sur la Médiathèque.
Les Chanoines ont eux aussi accepté que les martinets s’invitent chez eux. Cinq boîtes ont été posées. Si tout se passe bien, elles accueilleront, ces prochaines années, des nichées de martinets noirs. La Maison de la Visitation a été récemment choisie par des hirondelles, qui ont trouvé de la terre à disposition grâce à un proche chantier.
Les hirondelles et les martinets sont des animateurs de premier plan de nos étés. Qu’ils continuent à venir nombreux dans nos contrées !
Pour obtenir des informations supplémentaires sur le travail de Bertrand Posse en Ville de Martigny, des capsules vidéo sont disponibles sur Youtube: https://www.youtube.com/watch?v=U86oEpGFZMo
Vous êtes intéressés à poser des nids ou des nichoirs chez vous ? Contactez la Station ornithologique par ce biais à cette adresse : info.vs@vogelwarte.ch
Photos : DR, tania langweiler, nouvel envol
Mélanie Fellay ausculte un aigle royal.
Mélanie Fellay est la présidente de l’association Nouvel Envol et la fondatrice de son Centre de soins. Avec Aurélie Berthod, elles sont désormais coresponsables de l’unique station de soins aux oiseaux sauvages du Valais.
Situé aux Marécottes et partenaire du zoo, le Centre de soins accueille environ 600 individus par année. Ils sont blessés, malades ou trop jeunes pour survivre seuls dans la nature. L’association a deux missions principales : soigner, réadapter et rendre à la nature ces oiseaux, ainsi que sensibiliser le public. Les blessures sont en effet la plupart du temps liées à l’activité humaine et peuvent parfois être évitées.
En moyenne, cinquante personnes sont actives au sein de l’association durant l’année. Certaines le sont sur le terrain avec les oiseaux, d’autres le sont au contact du public ou remplissent des tâches administratives. C’est pendant l’été que l’association a le plus besoin de bras. A la station de soins, le rythme s’intensifie pendant la belle saison. Des jeunes oiseaux et des migrateurs sont alors amenés en nombre. Des hirondelles et des martinets terminent d’ailleurs chaque année leur croissance à Nouvel Envol avant de s’envoler pour le Sud. Ces migrateurs, souvent tombés du nid, ont droit à une seconde chance.
Les bénévoles ont des profils et des parcours de vie très variés. Des jeunes dès 16 ans sont guidés par leur passion ou viennent dans le cadre d’un stage pour leurs études. Des actifs s’investissent lors de leurs jours de congé. Des retraités donnent volontiers un coup de main. Mélanie nous explique qu’ils ont tous attrapés le virus. Ils veulent donner du temps à une cause qui a du sens. L’expérience est enrichissante pour tout le monde.
Les « birdies », c’est le nom des bénévoles, témoignent régulièrement que, lorsqu’ils s’occupent des oiseaux, les tracas de la vie disparaissent et que cela leur fait beaucoup de bien. Quand Mélanie soigne ses pensionnaires ailés, c’est comme si elle entrait dans une bulle douce et que plus rien d’autre n’existait. Les oiseaux ressentent ce calme intérieur et le stress diminue aussi de leur côté.
Le Centre de soins fêtera cet automne ses 5 ans ! Pour continuer à remplir efficacement ses missions, Nouvel Envol est toujours à la recherche de bénévoles et de donateurs. Voici les conditions pour devenir bénévole : avoir 16 ans, être calme et respectueux du monde vivant y compris des collègues ! Un respect strict des règles est demandé car il s’agit d’un véritable hôpital pour les oiseaux. Nouvel Envol cherche aussi des personnes motivées pour effectuer des tâches plus créatives ou encore administratives.
De jeunes hirondelles de fenêtre attendent leur casse-croûte.
Un jeune martinet noir manipulé avec délicatesse.
Une partie des bénévoles.
* Le titre est repris du livre de la Genèse : Dieu les bénit par ces paroles : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » (Gn 1, 22)
Parfait vit actuellement dans la maison mère des Spiritains à Paris. Il suit des cours de théologie chez les Jésuites. Il évoque les souvenirs de son séjour en Suisse.
Le surnaturel fascine. La magie, le monde parallèle caché, l’intuitif, l’irrationnel, sont cultivés comme des possibilités d’élargissement de la conscience, par un contact avec l’invisible. Dans nos sociétés dites rationnelles qui ont évacué la foi chrétienne, l’ésotérisme, l’astrologie, la divination, la voyance, le chamanisme, le secret des guérisseurs… répandent allégrement leur soufre.
Depuis le 2 octobre dernier, le Père Innocent Baba Abagoami occupe officiellement sa nouvelle fonction de provincial de la congrégation des spiritains de Suisse, à Fribourg. Le Père Patrice Gasser, qui a occupé cette place pendant trois ans, est désormais curé du secteur Haut-Lac.
Au départ, il y a un vide à combler parce qu’un corps disparait. Guère étonnant dès lors que chaque élément qui en rappelle l’existence physique prenne une place capitale parmi les premiers disciples.
Et puis, à partir du IVe siècle et le voyage de la mère de Constantin en Terre Sainte, ce fut la prolifération. D’une liste innombrable de reliques, je retiens je ne sais combien de prépuces du Christ, les cadeaux que lui ont faits les rois mages, ses dents de lait et des fragments de la croix assez nombreux pour en faire une forêt ! Plus fort que la multiplication des pains !
Les reliques n’existent pas que chez les chrétiens. L’Islam a les siennes (on a volé le poil de la barbe de Mahomet), le bouddhisme aussi (Siddharta ne devait pas avoir un très bon dentiste).
Quel rôle accorder au culte des reliques : pensée magique archaïque ou ligne directe avec le divin ? Celle qui en parle le mieux, c’est « M », interprétée par Judi Dench, alors qu’elle s’adresse à 007 dans Goldeneye : « M. Bond, vous êtes un dinosaure sexiste et misogyne, une relique de la Guerre Froide. » N’empêche ! A la fin, c’est vers lui qu’elle se tourne pour sauver le monde.
Le hasard d’une recherche sur internet m’a amenée sur le site de la « Maison bleu ciel », un centre spirituel à Genève. J’y ai découvert Les histoires du dedans : une série de méditations guidées à partir des Evangiles. Cette manière d’aborder le texte m’a vraiment plu. Je vous partage ici les éclairages du pasteur Nils Phildius qui anime ces méditations.
Les reliques posent de nombreuses questions. Certains n’y croient pas du tout, mettant notamment en cause leur authenticité, alors que d’autres parcourent des kilomètres pour pouvoir en vénérer. Au-delà de la découverte des beaux reliquaires de Suisse, nous pouvons nous demander ce que sont les reliques et si elles sont réellement nécessaires à notre foi.
Tableau-reliquaire de la Vraie Croix.
Par Amandine Beffa Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Pierre Pistoletti, DR
Samedi 6 mai 2023, le monde a les yeux tournés sur Londres. La croix de couronnement qui accompagne la procession du roi Charles III contient des fragments de la Vraie Croix offerts par le Pape. Le saint chrême utilisé pour l’onction vient de Jérusalem. L’huile a été pressée à partir des arbres du Jardin des Oliviers, puis bénie dans l’église du Saint-Sépulcre. La fiole est une réplique de celle qui aurait été offerte par la Vierge Marie à saint Thomas Becket.
Ces informations, qui peuvent sembler banales au lecteur non averti, nous parlent en réalité de reliques. Dans l’histoire, celles-ci ont souvent joué un rôle important dans les couronnements et les événements diplomatiques.
Imiter le sacrifice du Christ
La Lettre sur la Passion de Polycarpe (IIe siècle) est la première mention historique de la pratique de rassembler les restes d’un martyr en un endroit où l’on pourra venir célébrer l’anniversaire de sa mort. Le Dies Natalis – la mort étant comprise comme la naissance à la vie éternelle – devient l’occasion de prières et de banquets funéraires anticipant le banquet céleste. Progressivement, on célèbre l’Eucharistie pour rappeler que les martyrs ont imité le sacrifice du Christ. Par sa mort, le martyr est identifié au Christ. Le tombeau des martyrs est un lieu de médiation entre ciel et terre.
Ainsi que l’exprime saint Basile de Césarée, « celui qui touche les os d’un martyr participe à la sainteté et à la grâce qui y résident ».
Si dans un premier temps, la dévotion ne se concentre que sur les martyrs, elle s’ouvre dès le IVe siècle aux chrétiens non martyrs dont la vie est considérée comme exemplaire.
Une force secrète
Saint Jean Chrysostome écrit : « Voulez-vous goûter d’inexprimables délices, venez au tombeau des martyrs, prosternez-vous humblement devant leurs sacrés ossements, baisez dévotement la châsse qui les renferme […] vous ressentirez les effets de leur puissante intercession auprès de Dieu […] après la puissance de la parole, les tombeaux des saints sont ce qu’il y a de plus propre à nous exciter à l’imitation de leurs vertus. Lorsqu’on s’en approche, on se sent saisi d’une force secrète. La vue de la châsse fait impression sur le cœur, on est ému comme si celui qui est là étendu, intercédait pour nous en notre présence. Pénétré d’une joie mystérieuse, on se retire, changé en un autre homme. C’est pour cette raison que Dieu nous a laissé les restes des saints. » (Lib. cont. gent.)
Au Moyen Age, les reliques marquent le prestige d’un lieu. Toute abbaye ou église qui se respecte possède des reliques.
C’est l’espoir d’un miracle qui met en route les foules. La démarche peut être individuelle : besoin de guérison, désir d’enfant, peur du démon ou de malheurs divers. Il arrive aussi que la demande soit collective : épidémie, protection contre une invasion ou besoin d’une victoire militaire, influence sur la météo pour les récoltes…
Certitudes secouées
Si nous avons peut-être l’impression de plus maîtriser notre environnement et de moins avoir besoin de miracles, la pandémie de Coronavirus a quelque peu secoué nos certitudes. Ainsi, au printemps 2020, l’évêque de Limoges a proposé une ostension extraordinaire des reliques de saint Martial. En effet, en 944, alors qu’une épidémie dévastatrice faisait de nombreuses victimes dans le Limousin, les reliques du saint avaient permis d’y mettre un terme.
L’afflux de nombreux pèlerins implique de gérer des foules dans des églises qui n’ont pas été conçues à cet effet. Les sanctuaires sont rebâtis et les déambulatoires sont développés pour permettre la circulation autour des reliques qui étaient alors déposées dans le chœur.
Les pèlerinages sont de grandes sources de revenus. Plus la relique est prestigieuse, plus elle attire les foules et plus les gains sont nombreux.
Les conséquences sont malheureusement évidentes : dès le Haut Moyen Age, on observe le développement d’un commerce dans le but de répondre aux besoins. Ainsi que le formule Françoise Biotti-Mache, les reliques sont indispensables, « pour la plus grande gloire de Dieu et pour leur prestige personnel ». (Biotti-Mache, p. 126)
Reliques improbables
Nous avons la trace de reliques improbables comme la brindille du buisson ardent, la nappe des noces de Cana ou les pantoufles de saint Joseph (Biotti-Mache, p. 128). Il y a aujourd’hui assez de « reliques de la croix du Christ » pour en former plusieurs…
Au XVIe siècle, les catacombes sont redécouvertes à Rome. On considère alors que si un corps est dans les catacombes et qu’il y a un « m » à côté, il s’agit d’un martyr. Ces corps sont parfois ramenés en Suisse de manière plus ou moins légale par les Gardes suisses. Certains couvents, comme celui de Montorge, dans le canton de Fribourg, sont spécialisés dans la préparation des corps.
Se pose alors la délicate question de l’authenticité. Dans le cas des saints et bienheureux décédés récemment, tout repose sur le certificat délivré par le postulateur de la cause. Mais, dans les cas plus anciens…
Nous pouvons dater les reliques, mais dans bien des cas, il nous est impossible d’en attester l’authenticité. Ainsi, nous pouvons certifier que les corps prélevés dans les catacombes au XVIe siècle sont bien ceux de personnes ayant vécu au temps des persécutions. Mais il nous est impossible de dire s’il s’agit de chrétiens (des juifs et des païens étaient aussi ensevelis dans les catacombes) et de martyrs.
Nous laisser toucher
Qu’est-ce à dire ? Faut-il renoncer totalement aux reliques ? Lorsque j’étais guide à Notre-Dame de Paris et que je présentais le reliquaire de la Couronne d’épines aux visiteurs, je leur expliquais que nous avons des récits qui nous permettent de suivre la trace de la Couronne d’épines dès le Ve siècle. Que nous n’avons certes aucune assurance sur ce qui s’est passé entre la Passion et le Ve siècle. Mais que nous savons que depuis, des générations de croyants ont prié et confié ce qui les habitait. Si au-delà d’un certain stade, reconnaître l’authenticité d’une relique est du domaine de la foi, nous pouvons nous laisser toucher par ce qu’elles ont suscité.
Panorama des reliques en Suisse romande
Entièrement restaurée en 2021, la châsse de saint Maurice date de plus de 800 ans et est un extraordinaire travail d’orfèvrerie. Le culte des reliques du saint a récemment été inscrit sur la liste des traditions vivantes de Suisse.
Les reliques de saint Ursanne sont conservées dans un sarcophage qui aurait été ouvert pour la dernière fois en 1507. Seule une de ses côtes aurait été prélevée. Elle est conservée dans un buste reliquaire en argent datant du XVIe siècle.
A Siviriez, le reliquaire de sainte Marguerite Bays est beaucoup plus récent. Il est l’œuvre de Jean-Pierre Demierre et a demandé deux ans de travail.
Longtemps conservées dans un gisant au collège Saint-Michel de Fribourg, les reliques de saint Pierre Canisius ont été translatées à la cathédrale de la ville en 2021.
Le reliquaire de sainte Marguerite Bays est l’œuvre de Jean-Pierre Demierre.
C’est une superbe journée d’été qui a été l’écrin, le 3 septembre dernier, de la joyeuse fête paroissiale organisée par le Conseil de communauté Ville-Bourg. Vous avez été nombreux, dès le matin, à venir déguster des tartines et du café. Beaucoup font mémoire du temps lumineux du témoignage des jeunes des JMJ animé par le groupe Essen’ciel. La journée s’est poursuivie, l’église comble par l’eucharistie au cœur de laquelle le chanoine Gilles Roduit a installé notre nouveau curé Simon ! Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont déployé leurs talents pour que la journée soit aussi belle et notamment les bénévoles et les jeunes de la paroisses, les personnes qui nous ont régalés, le groupe folklorique portugais, le clown Gabidou et l’accordéoniste Léon Sarrasin.
Les tartines multicolores qui mettent du cœur au ventre dès le matin.
Le groupe Essen’ciel qui a enjoué l’assemblée.
Aurélie Darbellay, responsable des servant-es de messe a témoigné, avec d’autres jeunes, de ce qu’elle avait vécu aux JMJ de Lisbonne.
La procession d’entrée emmenée par la Bonne Nouvelle portée haut !
Marcel Comby remettant les clés de l’église à Simon, nouveau curé.
Le parvis rempli de convives.
Le groupe folklorique portugais C.C.P.R. invite à la danse !
Le clown Gabidou emmène son public dans l’aventure actualisée de saint Bernard.
L’accordéoniste bovernion Léon Sarrasin égaye la fin de cette belle journée.
Théodule ? C’est le nom du premier évêque de notre diocèse mais c’est aussi le nom d’un parcours de formation en Eglise proposé par le diocèse de Sion.
« Il restera de toi ce que tu as donné au lieu de le garder dans tes coffres rouillés. Il restera de toi ce que tu as semé, que tu as partagé aux mendiants du bonheur. Ce que tu as donné, en d’autres fleurira. Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera. Ce que tu as semé, en d’autres germera. »
Ce chant des funérailles nous rappelle à juste titre quel est le sens des reliques (reliquia, en latin) : ce qui demeure de la personne décédée, après son départ, physiquement et spirituellement ; ce qui atteste sa présence historique parmi nous et nous invite à la fidélité envers son message et son existence ; ce qui reste de son œuvre et demande à être poursuivi. Dans le cas de certains saints, ce sont les ossements ou des objets qui nous convient à la mémoire.
Vers la fin du livre des Actes des apôtres (20, 17-38), Paul laisse aux anciens d’Ephèse – les « responsables », presbuteroi en grec, ce qui donne « prêtres » en français – un discours d’adieux poignant, où il les presse à la vigilance et à la générosité, à son exemple.
Il veut mener à bonne fin sa course et son témoignage envers l’Evangile de la grâce, ainsi qu’il l’a fait lui-même dans l’humilité et les larmes. Il ne s’est jamais dérobé à l’annonce du dessein de Dieu en faveur de la communauté qu’il avait fondée.
Il demande aux guides de l’Eglise de demeurer ses gardiens, au nom du sang du Christ, quand bien même de faux prophètes risquent de les soumettre à la tentation. Il confie tous les fidèles à la Parole de l’Esprit qui bâtit l’édifice du Corps du Christ et leur procure l’héritage du Père.
Sa principale consigne : venir en aide aux faibles et aux petits, parce qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (20,35). Quelle « relique », quelle perle que cette parole ! Alors tous éclatent en sanglots, parce qu’ils savent qu’ils ne verront plus son visage. Mais ils conservent dans leur cœur la pépite que l’apôtre leur laisse.
Vendredi 28 juillet dernier, je découvre, avec la responsable de Martigny, Mme Christiane Torrione, l’association Les Tables du Rhône, une œuvre à but non lucratif qui récolte les surplus alimentaires dans les commerces pour les distribuer ensuite aux personnes en situation de précarité.
Pour la messe festive de la Saint-Michel, le dimanche 1er octobre, la salle Tauredunum des Evouettes a été aménagée et fleurie. Derrière l’autel, entre les fleurs de tournesol, notre Saint Patron peint en couleurs vives sur une tenture par Elisabeth Borgeaud, veille sur l’assemblée.
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