Quel avenir pour le centre de Montet?

La vie au sein du Centre continue normalement jusqu’à la fin du mois de juin même si le groupe les Focolarinis et les Focolarines ont quitté le centre au 29 décembre. Il reste les jeunes de l’école de vie qui ont pu prendre une place dans l’organisation du Centre et ainsi vivre une nouvelle expérience.

This post is only available to members.
S'abonner

L’adoration eucharistique: source de force intérieure, de calme et de joie

Pendant la Semaine sainte, nous célébrons le Jeudi saint, l’institution de l’eucharistie et du Sacerdoce. Le vendredi, nous nous immergeons dans la passion du Christ. Le Samedi saint est placé sous le signe du repos au tombeau et le dimanche de Pâques, nous célébrons la résurrection du Seigneur qui a vaincu la mort. Nous pouvons dire que Jésus a tué la mort par sa mort et sa résurrection. Nous célébrons la mort et la résurrection du Seigneur dans chaque sainte célébration eucharistique.

This post is only available to members.
S'abonner

Les auxiliaires de l’Eucharistie formés à bonne école!

Nombreuses et nombreux sont les bénévoles de notre paroisse qui vivent ce beau ministère d’auxiliaire de l’Eucharistie soit à la messe ou en apportant le Corps du Christ chez les malades à la maison, à l’hôpital ou au home. Une journée de formation a eu lieu en février à Estavayer.

This post is only available to members.
S'abonner

Des jeunes répondent à l’appel de Dieu

Rencontre avec cinq jeunes catéchumènes. Ils nous parlent, avec générosité de leur chemin vers Dieu. Des moments de partage très ouverts et sympathiques avec chacune des adolescentes de 14-15 ans et un jeune adulte de 23 ans. Pour la plupart, leurs parents catholiques se sont éloignés de la pratique religieuse. On ne parle que très peu, ou pas du tout, de religion en famille.

This post is only available to members.
S'abonner

Le baiser de paix

Par Pierre Chatelanat 
Photo : Françoise Albert

Chaque messe est l’occasion d’éprouver combien le baiser de paix est important et un moment fort de la célébration !

Ceci tout particulièrement depuis les comportements hérités de la période du Covid, au cours de laquelle les relations physiques entre les individus ont changé, minimisant les contacts physiques et favorisant ceux du regard.

Auparavant il s’agissait de serrer la main de ses voisins immédiats avec parfois des réticences liées à des soucis d’hygiène, en cherchant la meilleure façon de faire ce geste selon qu’il s’adressait à une frêle personne âgée ou à un athlète, à des timides ou des extravertis…

Depuis la pandémie l’espace du baiser de paix, désormais essentiellement transmis par le regard, s’est considérablement élargi à tout un banc et à plusieurs rangées, beaucoup recherchant le contact loin de leur place et pendant un long moment !

Et, libérés des préoccupations techniques du contact physique, les fidèles peuvent désormais se concentrer sur ce regard échangé, qui est essentiel dans le rapport créé.

Et quelle richesse dans cet échange ! Un moment incomparable de rencontre fraternelle dans L’Essentiel, au cours duquel est ressentie la totale égalité avec l’autre, quels que soient son origine ethnique, sa condition ou son genre ! Un avant-goût du Royaume annoncé !

Il suffit de contempler les visages radieux de la plupart de ceux qui ont échangé ce signe de communion dans le Christ, rendu vivant parmi nous, pour se persuader de l’importance de ce baiser de paix et de se réjouir de son récent renouveau !

Plusieurs projets au Togo

Le tour de la solidarité
Nous vous proposons une nouvelle rubrique présentant les œuvres soutenues par notre paroisse, que ce soit par des quêtes ou par des dons. Pour commencer la série, partons du côté du Togo, la terre natale de nos abbés Bernard et André, où nous soutenons actuellement trois projets. Les responsables de ces projets remercient chaleureusement toutes les personnes qui les soutiennent.

This post is only available to members.
S'abonner

Une proposition… pour faire travailler son cerveau!

Par Myriam Bettens | Photo : Unige

Foi et neurosciences, dialogue sur l’homme vivant

Les sciences du vivant, dans leurs développements actuels, bouleversent les perspectives sur l’homme qui ne peut se réduire à une machine, aussi sophistiquée soit-elle. Elles apportent leur contribution à des questions majeures autrefois réservées au philosophe, comme celles du libre arbitre et de la conscience.

Comment vivre encore pleinement à l’heure de l’intelligence artificielle et des algorithmes qui semblent conditionner notre liberté ? Quelles résonnances entre l’Evangile et les sciences du vivant pour penser à la fois la complexité et la fragilité du vivant ?

Journée thématique proposée par le Centre catholique romand de formations en Eglise (CCRFE), le mercredi 13 mars 2024, de 9h à 16h30, à l’Espace Maurice Zundel (EMZ), Boulevard de Grancy 19, Lausanne. Tarif : Fr. 75.–, inscriptions au 026 322 82 15 ou à secretariat@ccrfe.ch

Les catholiques, la guerre et la paix à l’époque contemporaine

L’évolution récente de la politique internationale a ramené le sujet de la guerre, ainsi que la relation entre la religion et la guerre, à l’attention du grand public. Le cours vise à encadrer historiquement les positions prises à l’époque contemporaine sur la guerre et la paix par divers acteurs (institutionnels et non institutionnels) d’appartenance catholique.

Conférences publiques proposées par la faculté de théologie de Genève, dans le cadre de l’enseignement de théologie catholique, à Uni Dufour, salle U259, à 18h30.

Lundi 11 mars 2024 : La « guerre juste » dans la culture catholique entre la Révolution française et le Concile Vatican II.

Lundi 8 avril 2024 : Prier pour la victoire, prier pour la paix. Les catholiques dans les guerres pour la nation

Lundi 22 avril 2024 : Le magistère pontifical face aux guerres contemporaines.

Lundi 6 mai 2024 : Les catholiques et le pacifisme

Renseignements auprès de Baptiste.Werly@unige.ch

Etre témoin

Par l’abbé Paul Martone
Photo : DR

La signification du mot grec « mártys » est « témoignage ». Un martyr (martýrion) est donc quelqu’un qui témoigne, même si cela lui vaut d’être rejeté, ridiculisé, voire tué.

Sommes-nous conscients que chacun d’entre nous devrait être un martyr ? Un homme ou une femme qui devrait témoigner de sa foi et de la sienne. « Soyez toujours prêts à répondre à quiconque vous demande de rendre compte de l’espérance qui vous anime », écrivait saint Pierre il y a 2000 ans. Cette exigence vaut également pour nous, hommes et femmes d’aujourd’hui !

De nos jours, il n’est pas facile de rendre des comptes, de témoigner de notre foi. Nous préférons reléguer notre foi dans le coin le plus reculé et le plus intime de notre cœur, où nous croyons certes en Dieu et où nous le prions également. Mais malheureusement, nombreux sont ceux qui hésitent aujourd’hui à partager cette foi avec leur entourage. Ce faisant, nous nous privons, ainsi que nos compagnons chrétiens, de l’aide et du renforcement mutuel qui nous permettraient de devenir toujours plus courageux, d’affirmer notre foi et de la vivre. L’apôtre Pierre nous montre comment : « avec modestie et respect », sans rien imaginer ni vouloir contester la foi de ceux qui pensent différemment et les exclure.

Nouvelle Constitution cantonale: l’heure du vote!

Depuis le début des travaux de l’Assemblée constituante, les Eglises reconnues en Valais (catholique et réformée) ont entretenu de nombreux contacts et pris position sur les sujets qui les concernent. Elles ont tenu à le faire d’une seule voix, dans un esprit œcuménique et proactif, contribuant ainsi à cette importante réflexion citoyenne pour l’avenir de notre canton.

This post is only available to members.
S'abonner

Les martyrs d’hier et d’aujourd’hui

Le Colisée ne fut le théâtre du sacrifice que d’une minorité des premiers martyrs.

2025, année sainte. Le saviez-vous ? Rome se prépare à recevoir les pèlerins du monde entier. Mais c’est aussi l’occasion pour mettre à jour… le Martyrologe, ce catalogue des chrétiennes et des chrétiens qui ont été tués parce que croyants, justement, in odium fidei selon la formule latine qui accompagne le décret de reconnaissance de leur martyre – en haine de la foi. Parce que le martyre chrétien est très… moderne !

Le Martyrologe romain, catalogue des chrétiens tués parce que croyants.

Par Thierry Schelling | Photos : AED, DR, cath.ch/Berset

Une récente recherche a recensé 550 martyrs du XXe siècle. En effet, une commission attachée au Dicastère pour la Cause des Saints travaille d’arrache-pied pour accueillir des cinq continents les noms, circonstances et dates de ces « nouveaux martyrs », en écho aux « anciens » ayant été déjà listés dans le Martyrologe romain (dernière édition, 2001, revue et corrigée en 2005). Pour rendre tangible la réalité « prophétisée » par le Christ : « Heureux si l’on vous persécute à cause de moi. » (8e Béatitude, cf Mt. 5, 11)

Car celle ou celui qui meurt parce que disciple du Christ acquiert un statut de sainte ou de saint illico presto : pas besoin de miracles, de visions, de génie théologique ou pastoral. Juste être victime sans vouloir chercher à l’être constitue la condition sine qua non du martyre.

Historique

Sonne-t-il un peu dépassé, ce mot de « martyr » (sans e pour la personne, et avec e pour ce qui est subi) ? Des siècles durant, on a prétendu que le Colisée avait été l’écrin de sang des premiers martyrs de Rome morts par décrets impériaux. Plus objectivement, ils n’étaient qu’une minorité à finir sous les crocs de félins et autres ursidés pour amuser la galerie1 !

Des siècles de domination pontificale ont retourné l’épée contre les bourreaux, qui du coup se faisaient assassiner parce qu’hérétiques ou schismatiques ou païens… Les Révolutions – française, industrielle, marxiste… – du XXe siècle ont rempli l’archive des victimes in odium fidei, en haine de la foi.

Sanctuaire romain

Lors du Jubilé de l’Année 2000, le pape Jean-Paul II décide que l’église de Saint-Barthélemy sur l’Ile Tibérine (là où un coude du Tibre s’élargit entre les quartiers du Trastevere et du Colosseo) sera le sanctuaire des martyrs du XXe siècle : de fait, qui y pénètre voyage sur les cinq continents, nichés dans les absides, où objets, photographies, écrits, prières ayant appartenu à des martyrs, sont exposés alors qu’un retable rassemble les visages des concernés en une gigantesque fresque de bienheureux morts pour le Christ. « Emouvante visite », m’a confié un confrère récemment, « j’y ai versé des larmes devant le pathétique feutré de ces reliques ».

Actualité

C’est un fait : il y a encore des pays où être chrétien implique de craindre pour sa vie chaque jour. Le rapport publié tous les deux ans par l’AED 2 sur la liberté religieuse, relève que les chrétiens sont martyrisés dans 28 pays d’Afrique et d’Asie principalement. Nigeria, Pakistan – pour ne citer qu’eux – sont des « exemples » de persécution oppressante provocant presque la réaction des discriminés… qui ainsi « justifient » leur emprisonnement, voire leur assassinat, « pour troubles à l’ordre public », pourrait-on ironiser.

L’Europe et les Amériques ne sont pas en reste : un vieux prêtre français assassiné aux cris de « Allahou akbar » en 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray (Normandie) ; un évêque nicaraguayen emprisonné en 2022 par le gouvernement de son pays qui a décidé de purger ses rangs des leaders catholiques. Et on ne parle que du clergé.

Sens du martyr(e)

Du grec martus, témoin légal (tribunal) ou d’un événement historique, le martyr est aussi celle ou celui qui supporte la torture et la mort au nom de sa foi dont elle ou il témoigne jusqu’au dernier souffle. Y est associée la notion de violence : persécution, supplices, emprisonnement et assassinat. Mais aujourd’hui, le sens du mot pourrait-il inclure bien plus largement que la classique victime parce que chrétienne ?

Dans le registre de « morts à cause de leur foi et/ou convictions », on a, par exemple, Martin Luther King, assassiné en 1968, ou Nelson Mandela, emprisonné pendant plus de 27 ans. Ont-ils subi ces actes parce que chrétiens, ou parce que défendant des convictions au nom de leur foi chrétienne ? Personne ne remet en cause la légitimité de leur combat pour les Droits humains et spécialement pour les populations africaines et afro-américaines. 

Dans la catégorie « endurant une oppression de la part d’un bourreau », il y a pléthore de femmes et d’enfants réduits à l’esclavage que des chrétiens tentent de faire libérer 3. Vraiment « ressuscités » après leur calvaire, cette renaissance après un enfer peut s’apparenter à un martyre aboutissant à une nouvelle vie, réellement.

Nouvelle catégorie

D’ailleurs, le 11 juillet 2017, le Pape François signe une lettre apostolique, Maiorem hac dilectionem4, mettant en exergue une nouvelle voie de sainteté (et donc de possible canonisation) : la libre acceptation d’une « mort certaine et à court terme », par charité pour les autres. 

Voie médiane entre le martyre et les vertus héroïques, elle se caractérise par le fait que la mort n’est dans ce cas ni donnée par un persécuteur ni advenue par haine de la foi. Un Maximilian Kolbe en est un exemple, ou les personnes atteintes de maladies fatales (Chiara Corbella-Petrillo, Carlo Acutis, Chiara Badano, etc.) qui décident d’offrir leur souffrance en oblation pour les autres. 

C’est revaloriser la vie humaine offerte par amour d’autrui que de remettre sur le devant de la dévotion aux saintes et saints les exemples de don de soi dans un abandon croissant : courageux défenseurs des 30 articles de la Déclaration des droits humains, inlassables dénonciateurs du dérèglement climatique et de l’environnement, patients proches aidants de parents qui dépérissent inexorablement… 

Dans le fond, c’est le seul commandement que le Christ a exigé de ses disciples : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. »

1 La Rome pontificale a eu tendance à s’approprier l’histoire de tous les monuments de la Ville Eternelle pour y établir une certaine hégémonie.
2 Acronyme pour Aide à l’Eglise en Détresse, cf. aide-eglise-en-detresse.ch/
3 Cf. csi-suisse.ch
4 Les trois premiers mots du document, que l’on peut traduire par « Cet amour plus grand ».

Maximilian Kolbe (Pologne) et Carlo Acutis (Italie) ont accepté librement « une mort certaine à court terme ». Le Père Hamel (France), lui, a été assassiné en 2016 à Saint-Etienne-du-Rouvray.
Martyre de saint André, peint sur la voute de l’abside de la basilique qui porte son nom à Mantoue.
L’AED commémore chaque année les martyrs à travers « la nuit des témoins ». 

Les Rameaux, une tradition bien vivante

Elle est émouvante cette tradition de ramener chez soi, au début de la semaine sainte, ce rameau vert béni au cours de la messe. Il viendra remplacer le rameau sec, et un peu poussiéreux, qui ornait un crucifix dans la maison. Ce signe particulier est rassurant. On se sent peut-être protégé. Il donne place dans le quotidien à un rite communautaire, à une représentation du sacré.

Par Françoise Besson | Photos : DR

Cette tradition des Rameaux débute au 6e siècle en Orient. Elle prend de multiples formes. J’ai appris, à l’occasion de la rédaction de cet article, qu’au sud de la France, on le décore de friandises et qu’on l’offre aux enfants à la fin de la messe (voir www.cath.ch).

Ce rameau, vous le savez, symbolise le geste de la foule qui en a recouvert la route devant Jésus, monté sur son âne, à l’entrée de Jérusalem. Ainsi faisait-on pour les personnalités de haut rang, leur évitant probablement d’être incommodées par la poussière du chemin. 

Sur un plan théologique, Daniel Marguerat * et José Antonio Pagola ** s’accordent sur le fait que cette manière exceptionnelle d’entrer à Jérusalem a bien eu lieu. Jésus, sur son âne, s’est avancé au milieu d’une foule de sympathisants et de disciples qui ont recouvert la voie de branches et de vêtements, au son des acclamations : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. » Et ils se rejoignent également pour relativiser l’ampleur du triomphe : il y aurait, en effet, une forte exagération, venue avec la tradition. Si les allers et retours de Jésus et ses disciples entre les villages et Jérusalem étaient fréquents, il y eut une fois un cortège exceptionnel, mais il n’aurait pas pour autant mobilisé toute la ville. Pagola qualifie même l’entrée de Jésus d’« anti-triomphale », annonçant à sa manière un « anti-royaume », non violent… Le théologien avance l’hypothèse que cet épisode aurait été peu apprécié des Romains qui auraient pu y voir une parodie provocatrice : raison suffisante pour éliminer le fauteur de troubles. 

Entre un monarque et Jésus, la monture marque la différence. L’âne est l’animal du quotidien, du service sans plainte, du transport sur toutes les routes de l’époque. L’épisode souligne une fois de plus la méprise des humains, les contemporains de Jésus l’acclament comme le « roi d’Israël » (voir Jn, 12, 13) mais le Royaume annoncé n’est pas de ce monde, il est « intérieur ». Jésus ne renversera pas le pouvoir de l’occupant, mais les convictions les plus fortes – comme celles de Paul. Il n’a pas d’armée pour combattre, mais une Parole nouvelle sur un Dieu père ! Il n’a pas d’armée à ses côtés, mais un groupe de disciples vite dispersés quand le danger sera manifeste…

Aujourd’hui, comme il y a 2000 ans, nous pouvons le reconnaître ce Royaume, dans tous les gestes qui relèvent, dans toutes les paroles qui apaisent, dans la vie qui reprend après l’hiver…  Et dans ce Royaume déjà là, une main familière vient détacher le rameau sec et le remplacer par un rameau vert : bénédiction toute nouvelle au cœur de nos vies.  

Bibliographie
* Marguerat Daniel, Vie et destin de Jésus de Nazareth, Editions du Seuil, Paris, 2019, 416 p. 
** Pagola José Antonio, Jésus, une approche historique, coll. Lire la Bible, Editions du Cerf, Paris, 2012, 544 p.

Laver dans le sang

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Le voyant de l’Apocalypse découvre une foule immense de témoins, vêtus de robes blanches, que nul ne peut dénombrer. Ils proviennent de toute nation, race, peuple et langue – ces quatre termes pour désigner la totalité terrestre. Les rachetés agitent des palmes de triomphe, comme lors de la fête des Tabernacles, geste repris au dimanche des Rameaux (cf. Matthieu 21, 9-11).

Les élus chantent le salut réalisé par le Dieu Roi de l’univers et par son Fils livré et relevé d’entre les morts. Ce sont alors 7 mots (4 + 3) qu’expriment les anges, les vieillards et les quatre vivants pour célébrer la divinité du Seigneur de tous les siècles : « louange, gloire, sagesse, action de grâce, honneur, puissance et force », le chiffre 4 de l’humanité plus le nombre 3 de la divinité.

« Ces gens habillés du blanc de la vie, qui sont-ils et d’où viennent-ils ? », demande l’un des vieillards assis auprès du Trône de l’Ancien des jours. « Ils viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs habits dans le sang de l’Agneau », répond-il lui-même à sa propre question, car Jean de Patmos le renvoie à la connaissance céleste qu’il ne possède pas : « Monseigneur, c’est toi qui le sais », lui dit le rédacteur du livre.

Il s’agit donc, pour ceux qui ont traversé la mort au nom de l’Agneau, de servir le Seigneur dans son temple nuit et jour et de se laisser guider par l’Agneau devenu leur pasteur vers les sources de la vie (cf. Isaïe 40, 10). Le passage par le martyre, celui du témoignage ou du don de nos vies, nous associe donc au Ressuscité de Pâques, à l’Agneau égorgé et sauveur. C’est dans le sang qu’il nous faut laver nos vêtements baptismaux. C’est le paradoxe de la résurrection lumineuse que symbolise le blanc, traversant les ténèbres du sang du Golgotha. C’est ce que continuent de vivre les martyrs de la vérité, de la justice et de la foi, aujourd’hui encore, tous ceux qui livrent leur existence pour leurs frères.

«Plus nombreux à notre époque!»

Par Thierry Schelling | Photo : DR

A l’audience du mercredi 19 avril 2023, le pape François est revenu non pas sur la figure d’un ou d’une sainte en particulier, mais « vers la colonne des martyrs ». Ce ne sont pas « des héros » mais des « fruits mûrs et excellents de la vigne du Seigneur » ; et le Pape de rappeler que « ces femmes et ces hommes de tout âge, culture, nation sont plus nombreux à notre époque qu’aux premiers siècles ».

Pardonner

Une caractéristique des martyrs, relève le Pape, outre le fait qu’ils donnent leur vie jusqu’à l’effusion de leur sang, est qu’« ils pardonnent toujours à leurs bourreaux ». C’est mettre en pratique le cœur du Notre Père, en écho à la prière d’Etienne, premier des martyrs (cf. Actes 7, 60) : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à qui nous a offensés. » Et de renchérir : « Les martyrs prient pour leurs bourreaux. »

Yémen…

Pour illustrer ses propos, le Pape revient sur l’exemple des Sœurs Missionnaires de la Charité au Yémen – pays oublié par l’actualité depuis des années – où sont mortes, assassinées, des religieuses de Mère Teresa. Et pourtant, leurs successeurs y demeurent, s’occupant notamment des handicapés. Et de citer « Sœur Aletta, Sœur Zelia, Sœur Michael, Sœur Anselme, Sœur Marguerite, Sœur Reginette et Sœur Judith… ce sont les martyrs de notre temps. » 

Il note qu’avec ces religieuses catholiques, des musulmans ont également été tués : « C’est émouvant de voir comment le témoignage du sang peut unir des personnes de religions différentes. »

Et de conclure : « On ne doit jamais tuer au nom de Dieu, car pour Lui nous sommes tous frères et sœurs. Mais ensemble, nous pouvons donner notre vie pour les autres. »

Je vais à Lourdes pour la 100e fois!

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet
de son choix. Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion
Photo : cath.ch/Bernard Hallet

Qui peut en dire autant ? Lourdes révélerait sa force et sa grâce au nombre de visites que lui font les pèlerins ? Qui ne s’est jamais surpris en train de calculer ses bonnes actions ? Le calcul est une discipline précieuse, certes, et dans de nombreuses activités humaines il s’agit de calculer de façon juste, avisée. Comme le montre l’Evangile qui invite celui qui veut construire une tour, de commencer par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout (Lc. 14, 28). Mais le pèlerinage ne fonctionne pas sur ce registre. 

Il s’agit encore moins, comme dans le second exemple de ce même Evangile, de se positionner en conquérant qui calculerait ses forces d’affrontement pour partir à Lourdes au pas de charge ! C’est plutôt le dernier verset de cette péricope qui est la clé de compréhension du pèlerinage : Donc, celui parmi vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple (Lc 14, 33).

«Allez dire aux prêtres que l’on vienne ici en procession.»

Lourdes est un lieu de pèlerinage. Si, par défaut, on n’y allait pas en pèlerin, par grâce on pourrait en revenir tel ! Précisément, c’est une des grâces du pèlerinage que d’inviter au dépouillement, à la simplification.

Depuis 100 ans, l’Eglise de Suisse romande se rend en pèlerinage de printemps à Lourdes. 100 ans d’expérience qui ont mis notre Eglise en marche, selon des moyens de locomotion variés : à pied, à dos de cheval, à vélo, à moto, en voiture, en car, en train, en avion, peu importe. L’expérience du dépouillement est renouvelable. 

Le pèlerin n’a pas à se demander s’il va arriver au bout du chemin, si ses compagnons de route, de table ou de chambre seront à son goût, si les célébrations seront belles et priantes. Sinon, c’est qu’il est en train de calculer. Il lui est proposé de renoncer à ses biens pour laisser la démarche creuser elle-même le sillon de la grâce dans un cœur tout disponible. Ce chemin-là, même repris pour la 100e fois, est toujours neuf s’il est vécu ensemble, dans la joie et la simplicité partagées.

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp