Luc, médecin et évangéliste

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Parmi les médecins chrétiens les plus fameux, la palme revient sans nul doute à Luc : compagnon de Paul, ses salutations sont transmises avec celles de Démas, au terme de la lettre aux Colossiens (4, 14). Luc ne fait pas partie du groupe des douze apôtres, mais il est l’auteur d’une œuvre en deux parties complémentaires : le 3e évangile et les Actes des apôtres. Il est souvent représenté dans l’Antiquité et l’iconographie par le symbole du taureau, à cause de la crèche de l’Enfant Jésus dans son Evangile (Luc 2, 7), qu’entouraient l’âne et le bœuf. Certes, le texte lucanien n’en parle pas explicitement, mais les deux animaux proviennent de passages de l’Ancien Testament (Isaïe 1, 3) où on les voit entourant leur maître auquel ils restent fidèles.

Le « cher médecin » dont parle Paul n’est jamais présenté en activité professionnelle, mais nous pouvons affirmer que les deux volets de ses écrits contribuent puissamment au bien-être des cœurs. Le 3e évangéliste, en effet, est celui des quatre qui ménage la place la plus abondante à l’action de l’Esprit Saint que Dieu octroie à ceux qui l’en prient. Si même les pères terrestres, tout mauvais qu’ils soient, sont aptes à donner « de bonnes choses » à leurs enfants, à combien plus forte raison le Père céleste transmettra-t-il l’Esprit à celles et ceux qui le lui demandent (Luc 11, 9-13). La troisième personne de la Trinité est du reste l’agent principal des Actes.

En outre, le médecin Luc déploie le plus abondamment de tous le cadeau de la miséricorde dont le Seigneur comble les êtres. C’est lui qui en visibilise le mieux les bienfaits à travers les belles paraboles du chapitre 15, celle de la brebis perdue que le berger prend tous les risques d’aller ramener sur ses épaules (Luc 15, 4-7) ; celle de la drachme égarée que la maîtresse de maison met tout son zèle à retrouver, à l’exemple de Dieu qui part en quête des pécheurs (15, 8-10) ; et celle du Père prodigue en amour pour ses deux fils, le cadet dépensier et l’aîné jaloux (15, 11-30).

C’est ainsi que le Seigneur guérit les âmes à la manière de son Fils qui fait bon accueil aux publicains et mange avec tous les égarés. Confions-nous sans hésitation aux soins de Luc.

Un journal pour rapprocher!

Par Claude Jenny 

Quelque 8800 exemplaires de ce journal ont été distribués en cette fin août ! 

– Mais pourquoi est-ce que je reçois ce journal ? Je ne suis pas abonné !

Certains vont effectivement se poser cette question. Rassurez-vous : les non-abonnés n’ont pas été abonnés d’office… Cette distribution massive résulte de ce que l’on appelle une opération « tous ménages ». C’est-à-dire qu’une publication est distribuée dans toutes les boîtes aux lettres d’un périmètre défini. En l’occurrence, toutes les localités de la Broye fribourgeoise qui sont rattachées à la paroisse Saint-Laurent-Estavayer. Une décision du Conseil de paroisse qui a voulu, une fois, toucher tout le monde ! Et non les seuls abonnés à cette publication paroissiale.

Le contenu rédactionnel de ce journal est particulier. Nous avons demandé à une petite vingtaine de personnes engagées dans la paroisse d’apporter leur témoignage, de vous dire ce que leur apporte leur service à la communauté.

Ce journal « tous ménages » vise certes à enrichir le fichier de celles et ceux qui décideront, pour quelques francs, de souscrire un abonnement annuel (huit numéros). Mais surtout, il veut chercher à rapprocher celles et ceux qui sont déjà engagés dans la paroisse avec ceux qui… ne le sont pas encore !

Au milieu de ce journal, vous trouverez huit pages différentes que nous appelons le « cahier romand ». Le même qui est encarté dans toutes les éditions romandes de L’Essentiel et qui est rédigé par une rédaction romande sous la responsabilité de Saint-Augustin SA, coéditeur de ce journal. En dernière page, vous trouverez aussi le moyen de vous abonner à ce journal – version papier ou édition électronique, au contenu identique – ainsi que de souscrire gratuitement à d’autres canaux d’informations sur la vie paroissiale (un site internet « rénové », une lettre hebdomadaire (incluant les horaires des messes) à laquelle vous pouvez vous abonner gratuitement dès maintenant en quelques clics. Cette Newsletter vous parviendra chaque jeudi par e-mail.

Pour « faire connaissance » avec votre paroisse, une possibilité – parmi d’autres – vous est offerte le dimanche 17 septembre prochain en venant participer à la fête de la rentrée paroissiale, dès 9h45, à la grande salle de Cheyres (voir annonce en page 15).

Bonne rentrée à toutes et tous !

JMJ Lisboa 2023: le drapeau de la Coreb a flotté à Lisbonne

Douze jeunes Broyards ont accueilli le pape François aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Lisbonne, dont quatre de notre UP. Retour sur une incroyable aventure.

Par la rédaction 
Photos : Lazare Preldakaj, JMJ Lisbonne

C’était un première : le pape François a été accueilli le 3 août à Lisbonne avec un drapeau de la Communauté régionale de la Broye (Coreb). Plus d’un million et demi de jeunes chrétiens participaient aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) dans la capitale du Portugal, en provenance de 150 nations du monde. Le logo broyard, blanc, noir, vert et bleu avec son soleil jaune, a été présent dans la foule tout au long des JMJ et jusqu’à la messe finale du dimanche 6 août 2023. Avant de partir aux JMJ, nous avons cherché avec les jeunes un symbole qui nous unit et nous représente en tant que Broyards… le drapeau de la Coreb était la meilleure solution. Nous sommes heureux de l’avoir emporté et nous remercions la Coreb pour son prêt. Notre Broye est désormais un peu plus connue en Suisse (lors de la fête nationale du 1er août où plus d’un millier de Suisses étaient présents) et dans le monde (lors des grands rassemblements). « C’était la première fois qu’un groupe de jeunes de la Broye intercantonale participait à ce rassemblement mondial et nous voulions marquer ce moment »,  nous confie Lazare Preldakaj, coordinateur régional pour la pastorale jeunesse. 

Les douze jeunes Broyards, qui faisaient partie des quelque 500 Romands présents à cet événement surnommé « les Jeux olympiques de la foi » par son gigantisme, ont d’abord passé une semaine de préparation dans les paroisse et les familles de l’archidiocèse de Braga avant de rejoindre la capital du Portugal.

« Nous étions logés à Colares à la périphérie de Lisbonne (deux heures en transports publics). Les journées étaient denses mais les yeux et les corps ne sentaient pas la fatigue, parce que la joie d’être ensemble, le désir de vivre et de partager la foi avec d’autres jeunes étaient grands. Après le petit déjeuner organisé par les paroisses et les familles d’accueil lisboètes, les jeunes Romands ainsi que quelques centaines de Français se donnaient rendez-vous sur un terrain de foot pour une catéchèse avec un évêque invité. Le pape François avait intitulé les catéchèses « Rise-up », qui veut dire « Lève-toi ». Une nouvelle manière de faire la catéchèse : louange, lecture de la parole de Dieu, témoignage d’un jeune pour lancer le thème et approfondissement catéchétique et théologique par un évêque francophone invité. 

« C’était génial de voir des milliers de jeunes de tous les pays chanter pour louer le Seigneur partout, dans le bus, dans les trains, dans la rue. Les jeunes ont pu vivre leur foi connectés avec le monde entier », explique Lazare Preldakaj. Il avait déjà participé aux JMJ de Rome en l’an 2000 : « Le pays, la culture des jeunes, la société et la technologie ont beaucoup changé depuis l’an 2000. Mais le  plus important n’a pas changé. Ce qui fait la beauté des JMJ est identique, à savoir : le désir de créer des liens et de chanter ensemble les louanges au Seigneur avec des jeunes du monde qui vivent la foi comme nous, et nous sentir vraiment une seule Eglise catholique», dit Lazare.

Le Pape a prié jeudi pour « ceux qui n’ont pas pu venir en raison des conflits et des guerres ». « J’éprouve une grande douleur pour la chère Ukraine, qui continue de beaucoup souffrir », a-t-il dit. Dimanche, le souverain pontife a lancé au terme de la messe : « Merci à toi, Lisbonne, qui restera dans la mémoire de ces jeunes comme une «  maison de fraternité  » et une ville des rêves. » Les jeunes avaient veillé sur place et beaucoup y avaient passé la nuit. Le drapeau de la Coreb a pu rentrer dans la Broye au terme d’une folle expérience.

Témoignage des jeunes Broyards et des familles d’accueil

Une partie des jeunes Broyards et Romands avec les familles d’accueil de la paroisse de Cunha, archidiocèse de Braga.

Témoignage de Rafael Martins (porte une casquette avec la croix blanche) et de sa maman Elisabeth (elle est au milieu du groupe et elle porte un sac à dos vert devant) de la paroisse de Cunha, la paroisse d’accueil dans le diocèse de Braga. 

Nous avons été heureux de passer une semaine chez vous. Rafael, peux-tu nous dire quelque chose de cette semaine passée ensemble ?
Nous sommes dans la deuxième semaine des JMJ, mais pour moi les meilleurs moments de ces JMJ c’était quand vous étiez chez nous, dans notre paroisse (le jeune est ému). Je remercie le Seigneur que vous  soyez venus chez nous, dans notre paroisse. Je ne savais pas à quoi m’attendre quand vous êtes arrivés. Mais j’ai découvert de belles personnes, non pas d’une beauté extérieure, même si vous êtes belles et beaux, mais intérieure.

Est-ce que cela a changé quelque chose en toi ?
Vous m’avez aidé à grandir dans la foi. J’était croyant avant, mais maintenant ma foi est plus résistante et plus grande. Merci !

Elisabeth Martins, la maman de Rafael.
Quelle image avais-tu des Suisses avant de nous rencontrer et a-t-elle changé ?
L’image que nous avions des Suisses, c’est que ce sont des personnes très sérieuses, strictes, carrées. On imaginait recevoir des personnes froides et réservées. Maintenant je suis complètement chamboulée : l’image que j’avais des Suisses à complètement changé. Vous nous avez donné une chaleur humaine et un témoignage de foi vivante qui nous a fait du bien. La preuve, c’est que maintenant que nous sommes à Lisbonne, nous sentons le besoin de vous rencontrer. Un lien d’amitié très fort est né entre nous. J’espère pouvoir continuer à nourrir cette amitié. J’ai beaucoup appris avec les jeunes que nous avons reçus, je me sens plus riche qu’avant. Je rends grâce au Seigneur qui vous a adressés à nous. 

Quentin Hostettler de Neyruz, 26 ans (UP Notre-Dame de Tours).
Combien de JMJ as-tu faites ? Pourrais-tu nous dire quelques mots concernant ton expérience ? 
A Cracovie j’ai reçu une claque du Seigneur pour m’avoir dit : réveille-toi, tu n’es pas seul à croire.
A Panama j’ai expérimenté la force et la miséricorde de Dieu. 
Et maintenant à Lisbonne, je cherche son appel.
L’accueil chaleureux en diocèse m’a marqué Nous avons créé une belle fraternité, une fraternité que j’espère continuer à nourrir après ces JMJ. 

Pourrais-tu faire une synthèse de tes trois JMJ ?
Si je devais faire une synthèse des trois : partout où on va, Dieu reste le même. Dieu reste amour.

Andréa Bersier d’Estavayer, 24 ans.
Combien de JMJ as-tu vécues, Andréa ? Peux-tu nous dire quelques mots concernant ton expérience ? 
J’ai fait trois JMJ, tout comme Quentin : Cracovie, Panama et maintenant Lisbonne.
A Cracovie j’ai reçu un coup de cœur. J’ai vécu des moments très forts, une vraie communion commune si je peux le résumer ainsi. Maintenant j’ai envie à faire toutes les JMJ, tant que mon âge me le permettra.
Les JMJ m’ont permis de me connecter et de vivre la foi avec d’autres jeunes. Dans nos régions nous avons des jeunes qui croient mais qui ne pratiquent pas la foi. C’est beau de voir que je ne suis pas seule à vivre la foi. Une autre chose qui m’a marquée, c’est la vie en communauté. Lisbonne est un challenge pour moi, j’avais besoin de me ressourcer et me reconnecter avec moi-même et avec le Seigneur.

Alix Degiorgis de Villarepos (UP Notre-Dame de Tours), 15 ans.
Comment est-ce que tu vis tes premières JMJ ?
Je ne m’attendais pas du tout à tout ça. Je craignais de ne pas réussir à m’adapter, mais cela est arrivé très naturellement. Je pars d’ici avec la conscience que je ne suis pas seule à croire. J’ai rencontré des amis de mon âge qui croient comme moi. Je retourne en Suisse ressourcée. J’ai pu renforcer ma foi et je désire continuer à la vivre et à m’engager pour la paroisse. Ce qui m’a marquée, c’est que partout les gens s’entraident comme si on était une famille, alors qu’on ne se connait pas. On parle à des gens comme si on les connaissait depuis 10 ans alors qu’on vient de se croiser. Alix précise qu’à Braga, « c’était superbe. Surtout de voir la manière chaleureuse avec laquelle nous avons été accueillis. »

Adonay Habtemariam de Payerne, 17 ans.
Ce sont tes premières JMJ… Qu’attendais-tu de cette expérience ? 
Quand j’ai entendu parler des JMJ, j’imaginais y voir beaucoup de jeunes croyants mais je ne m’attendais pas de tout à ça. Je pars avec la joie d’avoir vu beaucoup de jeunes du monde qui se sont déplacés pour vivre et partager la foi. 

Emanuel Preldakaj de Payerne, 19 ans.
Se protège du soleil avec le drapeau de la Broye.
Mon père m’a parlé des JMJ… il avait participé à Rome en l’an 2000, il avait vécu une belle expérience. Il m’a proposé de vivre cette expérience unique. Je suis heureux d’être là. Il m’avait parlé de son expérience mais je suis venu pour le découvrir. Je ne m’attendais pas du tout à ça mais je suis très heureux d’avoir vécu cette expérience. Ce qui m’a marqué c’est de voir des milliers de jeunes qui louent le Seigneur et chantent dans les rues, dans les trains, dans les bus, dans les restaurants et dans les métros. Une belle expérience qui m’a fait du bien et que je conseille à tous les jeunes.

Comment devenir des athlètes performants au service de Dieu ? 

L’abbé Pierre-Yves Pralong.

Les conseils de l’entraîneur Pierre-Yves Pralong

En rentrant de Lisbonne, les jeunes Broyards ont fait halte à Buglose, dans la commune de Saint-Vincent-de-Paul, dans les Landes. L’abbé valaisan Pierre-Yves Pralong a prononcé une homélie sportive, comparant la vie du chrétien à la composition tactique d’une équipe de football. Chers jeunes, nous avons vécu des belles choses pendant ces JMJ, mais il est important de continuer l’entraînement pour rester connectés.

Sur la ligne de défense, on commence par l’action de grâce : « Dire merci pour tout ce que nous avons reçu. » Il s’agit d’être ensemble, pour être dans « la joie de croire et de vivre ensemble la foi. » L’union est nécessaire, car « un chrétien seul est un chrétien en danger ». La tactique de la défense requiert aussi d’appréhender le présent et « d’éviter de vivre avec la nostalgie d’une expérience passée ».

L’action du milieu de terrain commence par la prière. Il s’agit de commencer sa journée avec le Seigneur. L’entraînement consistera à la parole de Dieu (un bout chaque jour) et à vivre les sacrements. L’entraîneur-prêtre nous recommande de « construire notre week-end à partir de la messe. Autrement, nous n’aurons jamais le temps ». L’action passe aussi par l’engagement: que puis-je faire pour ma paroisse ? 

A l’avant, le jeu d’attaque gagnant, c’est de « ne pas avoir peur du futur » et à « grandir en sainteté chaque jour ». Il est important enfin de « laisser Dieu remplir notre vie ».

« Le malade passe avant la maladie »

Par Thierry Schelling
Photo : DR

A la Saint Luc, en octobre 2021, le pape François reçoit des membres de la Fondation du campus bio-médical de Rome. Il leur dit trois petites choses :

« Le malade passe avant la maladie » ; « pas juste des professionnels, mais des personnes qui s’accueillent et s’entraident », la thérapie de la dignité humaine ; « les soins sans la science sont vains et la science sans les soins est stérile. » De belles petites « capsules » de méditation pour le corps médical dans son entier.

Il continue par décrier la mise du profit comme première intention au lieu des besoins des malades, spécialement ceux qui ne peuvent pas payer les coûts exorbitants de leur traitement. Une constante bienveillance pour la profession qui ne date pas d’hier.

« Détabouiser » le sujet !

Pie XII, en 1949, reçoit les médecins catholiques pour les exhorter à être des « agisseurs sur le corps et l’esprit » du patient. Il parle de « vocation » de médecin. Mais ce seront les photos de son visage agonisant qui seront divulguées par son propre médecin (!) aux médias, qui feront un réel scoop : désormais, la santé du pape, son agonie même, sont « détabouisées » !

Entre secret et polémique…

C’est dès Léon XIII que l’on a des écrits liant pape et médecins1 – le sien, personnel, appelé archiatra pontificio – titre hérité de la Byzance chrétienne – dont la liste commence au XVIIIe siècle déjà ! Mais cela ne signifie pas que l’on peut divaguer sur la santé du pontife. Qui se souvient que Paul VI a été opéré « d’une souffrance de routine chez les hommes d’un certain âge » (la prostate !) ou que Papa Wojtyla souffrant de la Parkinson a été montré au monde jusqu’à la toute dernière apparition du Palais Apostolique et dont les proches affirmaient : « Ce sont les meilleures années de son pontificat ! » (sic !) 

Jadis indicible, la santé du Pape aujourd’hui alimente potins et journaux : pour une inflammation d’un genou, on évoque un prochain conclave ! Pour un aveu de « névrose » – François avait confié à N. Castro d’écrire l’ouvrage précité « dans lequel je vais vous parler de mes névroses » ! –, on crie à l’inaptitude à gérer les affaires… 

Sans oublier les morts de deux papes pour des problèmes cardiaques, Pie XI et Jean-Paul Ier, mais qui, le jour d’après, auraient dû prononcer des discours forts…De là à diagnostiquer un complot, il n’y a qu’un coup de bistouri !

1 Cf. N. Castro, La santé des papes : médecine, complots et foi. De Léon XIII à François, Piemme, 2021.

En rénovation

La rénovation de l’église de Bovernier suit son cours avec son lot de surprises, comme la découverte de croix colorées peintes mais cachées par la rénovation de 1979, ou encore le trou béant qui s’est ouvert soudainement sous les chenilles de la rétro dans le cœur de l’église laissant apparaitre une ancienne tombe sans doute des débuts de l’église.
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JMJ Lisbonne 2023

Près de 500 jeunes Romands, dont plus de 80 Fribourgeois, ont participé aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Lisbonne. Petit retour sur les moments forts de cette rencontre.

Par Véronique Benz et João Carita | Photos : J. Carita

Fête nationale

Après une nuit plus ou moins reposante dans les familles ou les lieux de logement collectifs de Colares, les jeunes Romands se sont déplacés vers le nord de Lisbonne pour rejoindre les jeunes venus de Suisse alémanique et de Suisse italienne. Ensemble ils ont célébré le 1er août par des chants de louange, des témoignages ainsi qu’une catéchèse de Mgr Pierre Bürcher, évêque émérite du diocèse de Reykjavik. Pendant la matinée, le groupe a aussi accueilli de manière chaleureuse plus de 40 pèlerins qui ont fait le trajet depuis la Suisse à vélo.

Les catéchèses

Les rencontres « Rise Up » se substituent à la catéchèse traditionnelle des JMJ. Elles proposent à travers une méthode synodale une expérience de foi et de rencontre avec le Christ dans un climat de communion et de participation.

Accueil du pape

Plus d’un million de personnes étaient présentes le jeudi 3 août à la colline de la Rencontre (Parc Eduardo VII) pour la cérémonie d’accueil du pape François. La célébration était animée par l’Ensemble23, un groupe de 50 jeunes de 21 nationalités différentes. Sur scène il y avait aussi le chœur et l’orchestre des JMJ, composé de 210 chanteurs et 100 musiciens provenant de tous les diocèses du Portugal, sous la baguette de Joana Carneiro. Sous la direction du chef d’orchestre Sérgio Peixoto, une chorale composée de 6 personnes sourdes était au service des malentendants.

Le chemin de croix

Lors du chemin de croix qui a eu lieu au parc Eduardo VII, le pape François a demandé aux jeunes : « Est-ce qu’il vous arrive de pleurer de temps en temps ? Y a-t-il des choses dans la vie qui me font pleurer ? Nous pleurons tous dans la vie et Jésus pleure avec nous. » « Jésus, avec sa tendresse, essuie nos larmes cachées. Jésus espère combler notre solitude par sa proximité. Comme sont tristes les moments de solitude », a-t-il souligné. Le pape a parlé des peurs « sombres » qui affectent les personnes, invitant chacun à « prendre le risque d’aimer ».

Veillée de prière

L’un des moments les plus intenses de ces JMJ a été la veillée de prière à Campo da Graça.

À travers la danse et le théâtre, les pèlerins ont été invités à réfléchir sur la manière de rencontrer Dieu dans leur quotidien. L’adoration eucharistique a suivi avec l’exposition du Saint-Sacrement d’une manière simple et profonde, au son d’un orgue. Le silence s’est alors installé dans Campo da Graça, traduisant une communion totale entre les jeunes.

Messe d’envoi

Le pape a exhorté les jeunes à « ne pas avoir peur » de la vie. Il s’adressait aux 1,5 million de participants aux JMJ 2023 au cours de la messe d’envoi, le dernier événement du rassemblement.

« Jésus est la lumière qui ne s’éteint pas, la lumière qui brille là où il fait nuit », a-t-il ajouté. Le pape François a averti : « Personne ne devient lumineux en se mettant sous les projecteurs ou en présentant une image parfaite, forte. »

« Nous brillons lorsque, accueillant Jésus, nous apprenons à aimer comme lui. Aimer comme Jésus nous rend lumineux et fait de nous des œuvres d’amour », a-t-il déclaré. Le pape a également parlé du verbe « écouter », estimant que l’écoute de Jésus représente « tout ce que l’on doit faire dans la vie ». Il a recommandé à chaque jeune de prendre l’Évangile pour y trouver « des paroles de vie éternelle ».

Les prochaines JMJ auront lieu à Séoul en Corée du Sud en 2029. Vous trouverez toutes les informations sur le site : www.jmj.ch

Jeux, jeunes et humour – septembre 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Qu’est-ce que le temps pour la Création ?
L’Eglise a pour habitude de dédier chaque mois à des intentions particulières de prière. Dimitrios, le patriarche de Constantinople, avait proposé en 1989 le 1er septembre comme journée internationale de prière pour la création. L’Eglise a suivi en élargissant ce temps jusqu’au 4 octobre, fête de saint François d’Assise, patron des écologistes.

par Pascal Ortelli

Humour

J’ai visité un hôpital psychiatrique et j’ai demandé au directeur :
– Comment faites-vous pour savoir qu’une personne a besoin d’être internée ?
– C’est simple, on remplit une baignoire d’eau, on leur donne une petite cuillère, une tasse ou un seau et on leur demande de vider la baignoire.
– Ha je vois, donc une personne normale choisirait le seau parce que c’est plus rapide, c’est ça ?
– Non, elle retirerait le bouchon. Vous voulez une chambre avec ou sans fenêtre ?

par Calixte Dubosson

Chemins de communion à Charrat

La communion commence sur le chemin. Un chemin, une aventure. La communion n’est pas seulement eucharistique, elle commence par la rencontre… Ensuite il faut la laisser advenir comme il faut laisser le pain lever. Auparavant, il faut avoir mis en présence les ingrédients et les avoir traités correctement. C’est le défi de la catéchèse.
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Portrait du docteur Jean-Blaise Tudisco

Médecin et chrétien. C’est tout trouvé ! C’est avec joie que je fais le portrait de notre cher docteur Jean-Blaise, qui a ouvert son cabinet de médecin généraliste à Sierre en 2015.

Texte et photos par Marie-Françoise Salamin

Un peu d’histoire

Jean-Blaise Tudisco est né à Sierre en 1981, à la Clinique Sainte-Claire. A l’époque où il était étudiant, je l’ai connu à la cure Sainte-Catherine car il était là tous les samedis matin, avec les « Déjeune qui prie » (ou Des Jeunes qui prient). C’est un groupe de jeunes qui se réunissent d’abord à l’église pour prier (chez nous c’était à Notre-Dame-des-Marais), puis viennent déjeuner à la cure. Une sacrée équipe d’ailleurs, ouverte et généreuse, composée essentiellement d’étudiants doctorants et de jeunes porteurs d’un handicap mental. Ensemble ils baignaient la cure d’une joyeuse ambiance ! 

Jean-Blaise a commencé ses études comme futur dentiste, puis il a bifurqué vers la médecine. Il devient médecin en 2008 et médecin FMH en 2013. Il a choisi la médecine générale, à l’exemple du docteur Jean-Paul Frochaux, pour le contact avec les patients, la proximité, le suivi, la vision globale. 

Un médecin croyant 

Le fait d’être chrétien donne sens à son choix de la médecine générale. « C’est un métier très social, tourné vers les autres, où les valeurs chrétiennes peuvent être appliquées tous les jours. Je m’occupe des aspects physiques, psychologiques et sociaux. Car souvent, je fais aussi des démarches administratives pour aider mes patients, ou des médiations dans des conflits de famille ou de voisinage, ou des conseils pour orienter les enfants de mes patients vers des spécialistes. C’est un des beaux côtés de mon métier. »

Un jour, une religieuse a remarqué qu’il n’avait pas de crucifix dans son bureau. Elle lui en a donc proposé un. Il lui a répondu : « Si c’est vous qui me l’amenez, je lui trouverai une place. » Ce qui fut fait.

Les priorités

Les temps ont changé. De nos jours, les médecins ne travaillent plus 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Mais le docteur Jean-Blaise Tudisco a des semaines d’au moins 50 heures. Ce qui lui permet de consacrer du temps à sa famille : son épouse, Maryline, qui travaille au secrétariat un jour par semaine, leurs deux filles Anaïs et Amélia, dont les dessins et les portraits ornent son bureau. Une vie équilibrée pour le plus grand bien de chacun.

De Anaïs Tudisco : le bureau du docteur Tudisco, mon papa.

Entre deux mondes

Jean-Pierre Voutaz est également l’auteur de plusieurs publications sur l’histoire de l’Eglise et celle du Grand-Saint-Bernard.

Lieu de passage privilégié entre l’Italie et l’Europe, l’Hospice du Grand-Saint-Bernard, avec sa vocation d’accueil millénaire, vient d’ouvrir une année jubilaire pour fêter le centenaire de son saint patron, protecteur des alpinistes et des habitants de la montagne. Interview alpestre avec le nouveau prévôt, Jean-Pierre Voutaz.

Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer

Votre nomination en tant que nouveau prévôt coïncide avec le jubilé de la proclamation de saint Bernard. Que nous réservez-vous en termes de festivités ?
Jean-Pierre Voutaz – Le jubilé concerne à la fois le 900e anniversaire de la canonisation de saint Bernard et le centenaire de sa proclamation en tant que protecteur des habitants et voyageurs des Alpes. Chose assez exceptionnelle pour l’époque, il est le premier saint patron d’une activité touristique. Les festivités seront en rapport avec les gens qui passent sur le col : botanistes, guides, etc. Nous prévoyons aussi des conférences d’histoire ou encore des spectacles. Quelque chose de totalement déjanté qui ne correspond pas à l’idée que l’on se fait d’une communauté religieuse. (rires)

Bientôt millénaire, comment l’hospice a-t-il dû se réinventer au fil de l’histoire ?
JPV – Déjà sa fondation est une refondation. La première communauté assiste ceux qui transitent par les Alpes depuis Bourg-Saint-Pierre. Puis tout le monde est liquidé au Xe siècle…Au XIe siècle, avec l’expansion du commerce, il faut trouver comment aider les gens à ne pas mourir en montagne. L’idée est de fonder une maison au sommet de l’endroit le plus dangereux du monde à l’époque et d’y habiter. La communauté a pour devise : « Ici Christ est adoré et nourri » et celle-ci a constamment été réadaptée au cours de l’histoire afin de poursuivre la mission première de rencontre et de dialogue avec les gens qui passent.

La situation géopolitique de l’hospice était également essentielle et très disputée au cours des siècles…
JPV – L’hospice se trouve dans une zone tampon entre la papauté et l’empire et il y a eu quantité de tensions au cours des siècles. Un point de frontière entre l’Eglise, le monde et les différentes mentalités. Malgré les changements dans la politique et la religion, il y a toujours eu un dialogue actif avec le monde et ses intérêts. Je pense que c’est parce que nous sommes, d’une part, de droit pontifical [ndlr. dépendance directe du Pape] et, d’autre part, le danger que représente la montagne offre une liberté de dialogue qui rend les convictions « secondaires ».

Entre le col du Grand-Saint-Bernard et celui de Latza au Tibet, sur lequel la congrégation possédait aussi un hospice, peut-on vous considérer comme un ordre attaché à la montagne ?
JPV – Oui, il y a vraiment un attachement à la montagne et dans cette difficulté à transiter, mais aussi à ce lieu où l’on perd la carapace, les apparences. On se met à transpirer, à sentir des pieds et quelle que soit la classe sociale, on arrive tous dans le même état de fatigue. (rires)

De quelle manière le saint-bernard (le chien) a-t-il contribué à la création du mythe ?
JPV – Les chiens du Saint-Bernard sont à l’hospice depuis la fin du 17e et commencent à être connus durant la Révolution française. Quand vous êtes poursuivis par des corps d’armée qui veulent votre peau pour toutes sortes de raisons, mais que vous êtes accueillis dans une maison ou non seulement vous êtes chez vous du point de vue des humains et même des animaux, il y a une expérience existentielle tellement forte qu’elle s’est propagée dans le monde entier. Nous sommes sur cette frontière entre l’Eglise et le monde depuis bientôt mille ans… Un lieu où la dignité humaine est une expérience et non pas de la théorie.

A livre ouvert

Jean-Pierre Voutaz est né le 4 avril 1973 à Sembrancher, il a obtenu une maturité scientifique au collège de Saint-Maurice avant d’intégrer la congrégation des Chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard. Il poursuit sa formation en théologie à l’Université de Fribourg, puis auprès des Archives apostoliques du Vatican. Depuis 2015, il est responsable de la formation religieuse pour la congrégation. Il est également l’auteur de plusieurs publications sur l’histoire de l’Eglise et celle du Grand-Saint-Bernard.

L’Hospice avait pour but premier d’aider les gens à ne pas mourir en montagne.

Cheminer avec Maurice Zundel

Par Jacqueline Allet et Colette Sierro Chavaz | Photos : DR

« Mystique d’origine suisse. Maurice Zundel (1897-1975) fut un prêtre atypique. Souvent incompris et mis à l’écart par sa hiérarchie, il nous invite, à travers son œuvre, au dépouillement de nous-mêmes afin de nous rendre transparents à la lumière divine intérieure. » mauricezundel.com

A partir de certains textes de Maurice Zundel, nous vous proposons d’entrer dans cette spiritualité qui bouleverse les images que nous avons pu avoir de Dieu. Ces textes nous invitent à changer notre regard en libérant un espace de désappropriation pour tenter d’accueillir Celui qui est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes.

Le Père Luc Ruedin, jésuite, nous introduira à la pensée de Zundel lors de notre première rencontre qui aura lieu mercredi 27 septembre à 19h30 à la Maison de la Visitation (salle Saint-Bernard) à la Rue de l’Hôtel-de-Ville 3 à Martigny.

Par la suite, nous vous proposons de nous retrouver environ toutes les 6 semaines à Martigny pour un groupe de paroles ouvert à toutes et tous autour de la pensée et de la spiritualité de Maurice Zundel. Les dates et horaires seront fixés en fonction des disponibilités des personnes intéressées.

Intéressé ? 

Contactez les responsables :
alletjacqueline@gmail.com ou cosie@netplus.ch

Une rentrée Essentiel(le) !

Par Denis Fornerone 
Photo : Astrid belperroud

Même si tous ne sont pas partis en vacances et que septembre a déjà sonné le tocsin de la rentrée, la période estivale nous berce encore de son tempo lent et chargé du parfum des journées qui s’étirent au soleil. 

Temps propice à la jouissance du moment présent où le superflu de la vie perd de sa superbe au profit de l’essentiel. Cet essentiel, souvent étonnamment simple, nous invite à nous recentrer sur les choses qui font vraiment sens.

Ainsi, tels les subtils parfums de la terre qui remontent après un orage d’été, laissons insidieusement remonter en nous questions et réflexions sur le bien-fondé de nos choix de vie, de notre manière d’être, des directions prises ou que nous envisageons de prendre.   

Pourquoi ne pas nous laisser inspirer par les valeurs redécouvertes pendant cette période estivale ? 

Le temps passé avec nos familles, nos amis, n’a-t-il pas réchauffé nos cœurs ? Alors, pourquoi ne pas continuer à leur accorder de l’importance et cultiver ces relations tout au long de l’année ?   

Ce paroissien, cette paroissienne avec qui l’on a enfin échangé, ne serait-ce pas une invitation à aller à la rencontre d’autres personnes qui forment notre communauté paroissiale ?   

Et si nous nous laissions toucher par un appel à donner gratuitement de notre temps dans une activité qui apportera un bien à notre prochain !  

Se recentrer, revenir à l’essentiel, c’est aussi et surtout se recentrer sur le divin pour en faire notre essentiel. 

Si nous cherchons dans la Parole de Dieu un guide qui puisse nous inspirer dans nos choix, je vous propose de suivre saint Paul quand il nous dit : « Quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus. » (Col 3 ; 17) Cette parole s’applique à nos choix, mais également à la manière dont nous faisons les choses. 

Ainsi, sans nécessairement ajouter de nouvelle tâche à notre liste, pourquoi ne pas déjà simplement essayer d’être vraiment présent à celles que nous accomplissons déjà, mais avec une conscience renouvelée de la présence du Christ avec nous, en nous ?

Vitraux de la chapelle de la Pelouse à Bex (Vaud)

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

La chapelle de la Pelouse accueille de grandes baies à hauteur de regard qui permettent au visiteur de méditer sur un chemin de croix lumineux.

Au centre de l’œuvre, attribuée à Emma Segur Dalloni, se trouvent trois femmes. Il s’agit en effet de la huitième station. Le Christ, ici symbolisé par le bois de la croix, déclare : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. » (Luc 23, 27-31)

Quel est donc ce « moi » et ce « vous » que Jésus pose devant les femmes ? On considère traditionnellement que le Christ les invite à pleurer sur leur péché. Mais, est-ce une simple mise en garde avant le Jugement ? 

L’artiste a choisi de ne pas inscrire les phrases qui accompagnent cette station, mais de leur préférer la deuxième béatitude (Mt 5, 4). Il y a là plus que le lien entre des versets qui parlent de pleurs.

Certains courants psychologiques définissent les émotions selon l’action qu’elles entraînent. La colère pousse à l’approche, la peur à la fuite, mais la tristesse stoppe tout élan. 

Se mettre en mouvement

Dans sa traduction de l’Evangile, Chouraqui préfère l’expression : « en marche » au plus habituel : « bienheureux ». La clef est peut-être cette invitation à se mettre en mouvement. En effet, le Christ n’est pas dans le jugement qui enferme. Il invite constamment à un pas supplémentaire. 

Ainsi, nous pourrions entendre Jésus demander aux femmes de Jérusalem que la douleur qu’elles ressentent les mette en mouvement. Là où Il va, elles ne peuvent pas Le suivre, mais elles peuvent poser un autre regard sur leur vie pour, à leur tour, aimer jusqu’au bout.

Après sa Résurrection, le Seigneur demande d’ailleurs à Marie-Madeleine de ne pas Le retenir parce qu’Il doit aller vers le Père (Jn 20, 17).

La béatitude citée ici invite ceux qui pleurent à se mettre en mouvement grâce à la certitude qu’ils seront consolés. 

Le chemin de croix est une méditation en mouvement. C’est une invitation à marcher pour contempler l’amour du Christ pour nous. Après la pause de l’été, laissons-nous donc déplacer.

Médecine et éthique chrétienne

Tel le Bon Samaritain, le médecin devrait se sentir responsable du patient dès qu’il a entendu son appel et l’accompagner jusqu’à ce qu’une solution ait été trouvée au problème dont il souffre.

Ce paroissien de Saint-Joseph, médecin, nous partage ses réflexions…

Par Pierre Chatelanat | Photo : DR

Le message du Christ et les propositions qu’il nous offre pour notre bonheur devraient inspirer les comportements de ceux qui s’y réfèrent, dans la pratique de la médecine comme dans tous les actes de nos vies.

Les règles de base en sont simples : voir l’autre avec le regard que Jésus aurait porté sur lui, celui de l’Amour, reflétant celui de Dieu pour l’homme, en cherchant pour lui et avec lui comment le guérir de tout mal, physique, moral ou spirituel.

La médecine doit soulager

La médecine ne saurait se comporter comme un pouvoir ou une idéologie qui ne tiendrait pas compte des fonctionnements et des besoins individuels des patients et qui dispenserait des soins principalement en fonction de diagnostics ou de traitements déterminés par des arbres décisionnels, voire des considérations économiques. Elle se doit avant tout de soulager toutes les souffrances de quelque nature qu’elles soient. Les temps sont heureusement révolus où une certaine doctrine chrétienne leur prêtait des vertus salvifiques et invitait, comme le dit encore le Catéchisme de l’Eglise catholique, à « accepter comme une grâce ces peines temporelles du péché » ! Jésus non seulement n’a rien prôné de tel, mais au contraire. a tout fait pour les combattre !

La médecine, attention à l’autre en entier

L’attention à l’autre devrait être une règle fondamentale des soins médicaux. Ceux-ci demandent, outre des compétences professionnelles, une démarche visant à comprendre le patient et ses besoins propres et à trouver des solutions qui le respectent dans son être et sa personnalité. Toute relation thérapeutique implique une confiance qui se construit au fur et à mesure que peuvent être vérifiés la compétence et la fiabilité du médecin. Il convient surtout que celui-ci soit présent lorsqu’on en a besoin, qu’il soit à l’écoute du patient et lui montre de la sollicitude ! La confiance est une condition fondamentale pour l’efficacité des soins prodigués ! Jésus ne disait-il pas « Ta foi t’a sauvé » ? Et tel le Bon Samaritain, le médecin devrait se sentir responsable du patient dès qu’il a entendu son appel et l’accompagner jusqu’à ce qu’une solution ait été trouvée au problème dont il souffre.

La médecine, écoute de l’autre

Le souci de l’autre doit également s’exercer aux deux extrêmes de la vie : l’interruption de grossesse et l’acharnement thérapeutique ou encore l’aide à terminer la vie. Dans tous ces cas, comment justifier d’imposer sans compromis l’obligation de préserver la vie ? Il est vrai que l’enfant à naître est une vie en devenir qui mérite d’être protégée tant que faire se peut. Mais peut-on faire fi des souffrances physiques ou mentales des femmes qu’entraînent certaines grossesses et les leur imposer ? 

Pour la fin de vie, si les directives anticipées d’éviter l’acharnement thérapeutique et de soulager la douleur sont largement acceptées dans le corps médical et les Eglises, l’aide au suicide en revanche est moins consensuelle. Mais là encore, de quel droit imposerait-on à ceux qui n’en peuvent plus de souffrir, sans perspectives d’améliorer leur situation, de continuer à subir une vie qu’ils ne supportent plus et qu’ils n’ont pas le courage ou la capacité de terminer par eux-mêmes ? 

Et si le suicide est généralement compris et accepté, pourquoi l’aide à ceux qui ne pourraient le réaliser par eux-mêmes ne le serait-elle pas, à condition bien sûr de s’assurer que la décision ait été prise de manière lucide et qu’effectivement il n’y ait guère d’espoir d’un changement de leur état ? En quoi le message du Christ, qui se veut libération de l’homme de toute souffrance, empêcherait-il qui que ce soit de décider librement de la manière de disposer de sa vie biologique, dont le Créateur lui a fait don ?

La médecine, un certain regard sur l’humain

En somme, l’éthique chrétienne propose à la pratique médicale de poser un regard de compassion sur les hommes et les femmes qui souffrent et de leur offrir une chance de vivre mieux, en tenant compte de leurs besoins propres. Ceci implique pour les médecins qui s’en inspirent de tendre au patient une main secourable quelles que soient leurs convictions, de se décentrer par rapport à eux-mêmes et à leurs préjugés et de faire des choix thérapeutiques avec discernement et beaucoup d’humilité ! Pour tout ceci, le Christ offre ses conseils et son amitié, qui transforment les relations et permettent d’aller au-delà de carcans théologiques souvent trop restrictifs.

Sa présence : tous les jours

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec la Vaudoise Bénédicte Sahli. 

Bénédicte Sahli.

Par Bénédicte Sahli | Photos : DR

Au fil des années en tant que catholique, je me suis rendu compte que je n’étais jamais aussi proche de Dieu que lorsque j’étais dans l’épreuve. C’est dans les évènements difficiles, quand tout me dépasse, que je place mon espérance dans le Seigneur et il est réconfortant de pouvoir m’en remettre à Lui, de Le laisser m’atteindre et m’aider. Toutefois, malgré le sentiment de proximité avec Dieu lorsque je souffre, une fois la tempête passée, il est difficile de maintenir un même engagement dans la relation que j’entretiens avec Dieu. En effet, dans la vie de tous les jours et avec les avancées qui permettent de contrôler chaque centimètre de sa vie, il est moins naturel de remettre les commandes au Créateur. Comment contrer cette tendance ?

C’est en me rendant en pèlerinage à Lourdes que j’ai réalisé que les piqures de rappel de l’existence de Dieu ne se trouvent pas seulement dans les moments de souffrance, mais aussi dans les retraites. En effet, loin de la routine, il est plus aisé de se mettre en communion avec l’Esprit Saint et de vivre jour après jour avec la présence du Seigneur. Un tel recueillement procure un nouveau souffle pour avancer au quotidien. Une seconde chose qui m’a particulièrement marquée à Lourdes fut de voir des foules s’amasser devant la grotte, à la messe ou pour le chapelet. Réaliser que chaque pèlerin vient déposer une intention, confier une personne, sa santé ou sa vie aux pieds de la Vierge nous invite d’une manière profonde et douce à en faire de même. Ce souvenir impressionnant marque et nous appelle à poursuivre sur le chemin de foi que nous avons vécu durant le pèlerinage. Vivre sa foi en communauté parmi d’autres croyants nous incite à voir l’action de Dieu sur nous et sur les autres au quotidien et à l’apprécier.

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