La piscine de Bethesda

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Ce n’est pas l’exactitude archéologique qui fait la vérité des événements rapportés par les deux Testaments. Même si les fouilles n’ont pas trouvé de vestiges des colonnes constituant un « portique » dans la piscine probatique, ce qui compte, c’est la réalité de la guérison de l’infirme par Jésus, qui soigne l’homme tout entier (Jean 5, 1-18).

Le nom du point d’eau varie entre Bethesda, ou Bethsaïde en hébreu, c’est-à-dire « maison de la miséricorde (beth-hesed) et Bethzata en araméen. Si l’archéologie est précieuse, c’est pour signifier que la Révélation ne se situe pas en des lieux illusoires ou dans un temps mythologique, mais qu’elle est ancrée dans l’histoire et dans le temps, au nom même de l’Incarnation de notre Dieu dans la réalité des hommes.

Le cinquième portique, dont parle l’évangile de Jean, coupait le quadrilatère en deux espaces où se rassemblaient les eaux, utilisées ensuite au temple. Mais à côté de ces deux réservoirs se situaient encore d’autres bassins plus petits, rattachés notamment à un sanctuaire païen de guérison.

Jésus relève le paralysé, réduit depuis si longtemps (38 ans) à son état parce qu’il n’arrivait pas à être plongé dans la piscine au moment où l’ange du Seigneur descendait pour y faire bouillonner l’eau. Le Christ se présente ainsi comme le véritable guérisseur, celui qui donne et restitue la vie du corps et de l’âme. Lorsqu’il rencontre à nouveau l’infirme guéri dans le temple, le Fils de l’homme invite le bénéficiaire de l’acte salvifique à se convertir. Car rien ne sert de recevoir une grâce de libération corporelle si elle ne s’accompagne pas d’un changement de vie spirituelle. Le miracle accompli est donc le signe d’une résurrection globale de l’âme et de l’esprit.

Plus les découvertes historiques permettent de situer concrètement les œuvres de Jésus-Christ, plus celles-ci apparaissent comme crédibles à nos intelligences contemporaines, plus notre connaissance s’étoffe. Reste que la vérité du texte scripturaire échappe aux recherches scientifiques et se place sur le registre théologique du salut que le Seigneur offre à l’humanité.

Premières impressions de mon séjour sabbatique au Togo

Cela fait maintenant un mois que je réside à Aneho, au Togo, au presbytère de la cathédrale Saint-Pierre et Paul où travaille l’abbé Antoine. J’avais déjà eu l’occasion de découvrir le Kenya, le Sénégal et le Togo par deux fois, mais c’est une expérience toute différente que je vis en ce moment. L’Eglise m’a permis de vivre un temps sabbatique de 3 mois : une chance, un cadeau ! Temps sabbatique pour me ressourcer, découvrir de nouveaux horizons, m’enrichir de nouvelles expériences !
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La connaissance comme antidote

La « confession de Saint-Pierre » est une chapelle de la basilique Saint-Pierre qui est, selon la tradition, édifiée sur le tombeau de l’apôtre Pierre.

Par Thierry Schelling | Photos : DR

En février 2022, le pape François écrit une lettre pour le bicentenaire de la naissance du grand archéologue de l’histoire des premiers temps chrétiens, de Rossi, rappelant que la connaissance de l’histoire de l’Eglise est le meilleur antidote contre les extrémismes de tous acabits, et qu’il est du devoir de Rome de préserver son histoire dans la pierre, innombrable et riche.

Catacombes et nécropoles

C’est Pie IX déjà qui avait senti l’importance de sauvegarder les catacombes romaines… C’est lui qui institua une commission d’archéologie sacrée pour prendre soin des lieux anciens liés aux chrétiens de Rome.

Parmi ces lieux, immanquablement, les catacombes et nécropoles, dont… la tombe de Pierre. 

Tombe de Pierre : acte 1

Des restes d’ossements humains et animaux, une inscription – un graffiti, plutôt – sont d’abord retrouvés en 1942. Pie XII les fait placer dans sa chambre,
en demandant le secret absolu… et de plus amples analyses !
Puis, c’est la découverte de la nécropole sous la basilique, par Kaas, utilisée les tout premiers siècles pour y enterrer aussi des chrétiens… Un journaliste « cafte », et Pie XII doit annoncer publiquement qu’« on a retrouvé la tombe de saint Pierre » alors même que la science n’a pas terminé ses investigations.

Tombe de Pierre : acte 2

En 1953, dans la même nécropole, un autre ensemble d’os est mis à jour, qui se révèlent être ceux d’un homme de 60-70 ans : serait-ce Pierre ? L’archéologue en chef pousse l’enquête plus loin et acquiert la conviction que les os sont bien d’un sexagénaire vieillissant…

En 1968, Paul VI annonce que les reliques sont bien celles de saint Pierre, « de manière convaincante ».

Tombe de Pierre : acte 3

C’est Paul VI qui, en 1968, pourra annoncer que ce sont les reliques de saint Pierre « de manière convaincante ».

Et depuis, l’ostension de ces ossements à la messe de clôture de l’année de la foi (2013) et le cadeau de fragments au patriarche Bartholomée de Constantinople, en signe d’espérance d’une union des deux Eglises (2019) font écho au chant grégorien « Pierre, tu es pierre… » !

L’abbé Darius fait l’éloge du sport… raquette à la main !

Samedi 11 mars prochain, nous proposons aux servants de messe de notre paroisse un tournoi de tennis de table. C’est une manière de chercher les jeunes là où ils sont. L’activité physique et sportive est propre à leur âge et contribue à leur croissance. C’est une bonne occasion pour nous tous, chers lecteurs, de mettre en évidence les valeurs du sport.
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«Laudato Si’», un cri d’alerte venu du Saint-Siège

La Lettre : Le film La Lettre illustre le message de l’écologie intégrale.

L’encyclique Laudato Si’ est un document central dans le pontificat du pape François. Le cheminement qui y est exposé s’inspire directement de la réflexion et de la vie de saint François d’Assise. Huit ans après sa publication, le texte fondateur de l’écologie intégrale est toujours autant d’actualité.

Par Caroline Stevens | Photos : DR, Dustan Woodhouse Unsplash

Publiée en mai 2015, l’encyclique Laudato Si’ est un document de 184 pages. Compte tenu de sa densité, cela vaut la peine de la relire plusieurs fois. Son propos se concentre sur la protection de l’environnement naturel et de toutes les personnes, ainsi que sur des questions plus larges concernant la relation entre Dieu, les humains et la Terre. Le pape François accorde une place importante aux conséquences des changements climatiques sur les plus pauvres d’entre nous : « La logique qui ne permet pas d’envisager une préoccupation sincère pour l’environnement est la même qui empêche de nourrir le souci d’intégrer les plus fragiles, parce que dans le modèle actuel de « succès » et de « droit privé », il ne semble pas que cela ait un sens de s’investir pour que ceux qui restent en arrière, les faibles ou les moins pourvus, puissent se faire un chemin dans la vie » [Chapitre 5, IV, 196, 139].

Le titre de cet appel, « Laudato Si’ » (Loué sois-tu Seigneur), fait écho au Cantique des créatures de saint François d’Assise, rédigé au début du XIIIe siècle. Dans cet hymne à la nature, saint François pose un regard intime sur tous les éléments de la Création. Il y exprime avec force l’élan irrépressible de désappropriation qui lui a permis de se tourner vers Dieu et de fraterniser avec ses créatures. Ainsi, François ne connaît plus le soleil, le vent, l’eau et le feu mais « frère Soleil », « frère Vent », « sœur Eau » et « frère Feu ».

Saint François d’Assise représente pour le pape « l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale ».

L’encyclique est divisée en six parties :

Chapitre premier : Ce qui se passe dans notre maison. Cette partie résume l’ampleur des problématiques liées à l’environnement. Les questions de la pollution, du changement climatique, de la rareté de l’eau, de la perte de la biodiversité et des inégalités y sont évoquées.

Chapitre deux : L’évangile de la Création. Les récits de la Création dans la Genèse sont ici interprétés comme une incitation à l’agriculture responsable et à la protection de la nature. L’idée d’une domination de l’homme sur la nature est confrontée à la sagesse de la Bible.

Chapitre trois : La racine humaine de la crise écologique. On s’intéresse aux modes de pensée et aux tendances sociales à l’origine de la crise climatique. L’utilisation irréfléchie de la technologie, la volonté d’asservir la nature, les théories économiques et le relativisme social sont incriminés.

Chapitre quatre : Une écologie intégrale. Ce chapitre propose une solution à la crise grâce à l’écologie intégrale. Celle-ci soutient que les humains font partie d’un ensemble bien plus vaste qu’eux. Partant de ce principe, il faut considérer aussi bien les interactions des systèmes naturels que sociaux. 

Chapitre cinq : Quelques lignes d’orientation et d’action. L’application de l’écologie intégrale à la politique implique un plus grand souci des pauvres, davantage de transparence et d’inclusivité dans la gouvernance et un souci pour le bien de toutes et tous.

Chapitre six : Éducation et spiritualité écologiques. La partie conclusive met l’accent sur les initiatives à mettre en place au niveau personnel. Il s’agit de s’extraire de la logique consumériste, génératrice de déchets, et de s’attacher à des valeurs durables et intemporelles. La conversion écologique est aussi celle du cœur, à travers la rencontre avec Jésus qui amène à communier avec Dieu, le monde de la nature et les autres.

Au lendemain de sa publication, les opinions à propos de Laudato Si’ divergent : certains observateurs y voient une ingérence du pouvoir spirituel dans le temporel alors que d’autres y décèlent une audace inespérée. 

À l’occasion du cinquième anniversaire de l’encyclique, une table ronde interdicastérielle sur l’écologie a été constituée afin de proposer des pistes d’action sérieuses, soutenues par le pape François. Publié le 18 juin 2020, le document « En chemin pour le soin de la maison commune » est né avec pour objectif « d’inspirer des choix et des comportements permettant de regarder l’avenir avec confiance et espérance ».

En octobre dernier, le documentaire La Lettre a été mis en ligne sur la plateforme Youtube. Porté par le Mouvement Laudato Si’, ce film illustre le message de l’écologie intégrale à travers quatre voix : celle de la nature, des peuples autochtones, de la jeunesse et des pauvres. Chacune d’entre elles est représentée par une personne directement concernée par le changement climatique.

Dans un prochain article à paraître dans L’Essentiel, nous vous présenterons les différentes actions entreprises au niveau du diocèse et au-delà.

L’encyclique nous demande de prendre soin de notre maison commune.

La foi, archéologie fondamentale

L’écrivain anglais Chesterton s’émerveille du lien avec le passé.

L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.

Par Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de LGF | Photos  : cath.ch, DR

Ce numéro de L’Essentiel traite d’archéologie et on m’invite à y écrire… 

L’archéologie, comme toute connaissance du passé, est très utile à la compréhension du présent. Elle répond en partie à la question de notre origine. Elle montre le caractère transitoire des réalités humaines : de grandes civilisations n’ont laissé que peu de traces et ce fait nous laisse songeurs sur notre futur et ses incertitudes. Certains pensent d’ailleurs que l’Eglise est en train de s’orienter vers un futur archéologique, ou au moins de devenir un musée de croyances passées.

Certes la foi de l’Eglise n’est pas nouvelle et on en trouve des traces archéologiques. Je trouve personnellement un vrai bonheur dans ce contact vivant avec le passé : notre foi est celle de personnes qui ont vécu longtemps avant nous et elle est aussi celle de personnes qui vivent maintenant dans des régions très différentes. L’écrivain catholique anglais Chesterton, s’émerveillant de ce lien avec un passé qui nous forme, disait qu’« il est évident que la tradition est seulement la démocratie étendue à travers le temps » (Orthodoxie, chapitre 4) : nous intégrons la voix de nos ancêtres dans la foi. Ceci dit notre regard est aussi tourné vers l’avenir, car le même Dieu qui a agi dans le passé agit dans le présent et dans l’avenir, qui pour Lui sont un. En ce sens, notre foi est une archéologie fondamentale : elle répond le plus profondément à la question de notre origine. Nous existons parce que Dieu a créé le monde, parce que Dieu veut que nous soyons avec Lui, parce qu’Il nous aime. Si la foi est une archéologie fondamentale, c’est parce qu’elle répond (à son niveau) à une préoccupation des historiens : quel est le lien entre ces faits ou objets passés et ce qui suit ? Quel est le lien entre un passé lointain, un passé proche, le présent et le futur ? Nous approchons de Pâques. Ce lien est que « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui, Il le sera à jamais ». (Hébreux 13, 8)

Car Aime

Texte et photo par Marion Perraudin

Se mettre en marche et prendre le chemin,
Pour descendre dans son cœur,
Qui comme une terre en jachère,
Attend le temps des labours et des semailles
Rejoindre la terre de notre cœur et l’ouvrir à un temps de prière,
Pour la laisser se renouveler par l’Amour infini
Et laisser graver en son cœur « Car Aime »

Se mettre en marche et prendre le chemin,
Pour descendre dans son cœur,
Prendre le temps de se retrouver au désert avec Lui,
Et se mettre à l’écoute de sa Parole,
Pour s’en nourrir plus que du pain,
Et la laisser rejoindre notre vie.
Et laisser graver en son cœur « Car Aime »
Se mettre en marche et prendre le chemin,
Pour descendre dans son cœur,
Apprendre avec Lui à se défaire du superflu,
Pour accueillir l’Essentiel,
En ouvrant ses mains et en partageant le pain de l’amitié
Avec celui qui a faim de réconfort
Et laisser graver en son cœur « Car Aime »

Se mettre en marche et prendre le chemin,
Pour descendre dans son cœur,
Prendre le temps de se retrouver dans le silence avec Lui,
Pour se nourrir de sa Miséricorde
Et laisser son pardon embaumer le cœur,
Pour oser des paroles de réconciliation et de pardon
Et laisser graver en son cœur « Car Aime »

Quarante jours Seigneur, pour t’accueillir dans le silence de la prière.
Quarante jours, Seigneur, pour te suivre au désert, et s’ouvrir à ta Parole.
Quarante jours Seigneur, pour redécouvrir ta Miséricorde dans le pardon donné et reçu
Quarante jours, Seigneur, pour se délester de ce qui alourdit notre marche avec toi.
Quarante jours, Seigneur, pour se tourner vers toi, pour se priver du superficiel afin de s’ouvrir à l’Essentiel

Ecologie intégrale à Fribourg : donner un sens à son engagement chrétien

Par Jean-Marie Monnerat | Photos : Pixabay

Avoir une sensibilité écologique ne rime pas forcément avec religion. Mais si l’on considère, en tant que chrétien que nous avons la responsabilité de la Création, et que cette approche fait partie intégrante de notre foi, alors nous donnons un sens à nos actions pour un développement durable et viable pour notre génération et nos enfants. Au mois de janvier, à Fribourg, s’est déroulé le premier atelier d’écologie intégrale du décanat, c’est-à-dire des paroisses du Grand-Fribourg. Une trentaine de personnes, sous l’égide de l’abbé Philippe Blanc, de Caroline Stevens, chargée de communication pour le décanat et de Reto Dörig, aumônier dans les collèges de la ville, ont cherché à mieux donner un sens chrétien à notre engagement écologique. 

« Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse, cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » écrit le pape Francois dans Laudato Si’. Dans l’encyclique, publiée en 2015, le pape lance un appel à toutes les personnes de bonne volonté pour une conversion intérieure et concrète. Il s’appuie sur toute la pensée sociale de l’Église et appelle à une « révolution culturelle » en faveur de l’écologie intégrale. La démarche du texte s’enracine dans une analyse des crises écologiques et sociales de notre temps, puis dans un retour sur la théologie de la création, pour en venir à la mise en évidence des racines spirituelles des maux dont nous souffrons. 

Dans cette encyclique, l’Église parle d’écologie intégrale pour bien faire comprendre que nos démarches ne peuvent pas se limiter aux seules questions environnementales. Dans un souci de cohérence globale, la dynamique de l’écologie intégrale intègre la vie spirituelle, le respect de la dignité de la vie et l’exigence de fraternité et de justice sociale. « Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, pour écouter tant la clameur de la terre, que la clameur des pauvres » peut-on lire dans l’encyclique. 

La Lettre, pour vivre Laudato Si’

Tout le monde n’a pas lu Laudato Si’. Près de huit ans après la publication de l’encyclique, son message n’est toujours pas connu et la crise écologique de notre maison commune s’est aggravée de manière considérable. Comment atteindre plus de monde ? C’est ainsi que l’idée de réaliser un film documentaire est née. Réalisé sous l’impulsion du Saint-Siège, il est sorti en octobre 2022. Selon le scénario, pour vivre Laudato Si’, le pape François invite à Rome, des protagonistes représentant la voix des périphéries. La voix des pauvres, de ceux qui sont mis de côté avec Arouna Kaudé du Sénégal, la voix des peuples indigènes avec le chef Dada Odair de l’Amazonie, la voix des jeunes avec Ridhima Pandey d’Inde et enfin la voix de la nature sauvage avec Robin Martin et Greg Asner de Hawaï. 1h20 de film pour dire que l’avenir ne sera bâti que si nous sommes soudés.

Le documentaire La Lettre a été présenté par Caroline Stevens et Reto Dörig en prélude à l’atelier d’écologie. Avec un constat, partagé par bon nombre : le sentiment d’impuissance face à l’ampleur de la tâche et que la minuscule action que chacun n’aura pas un grand impact sur l’amélioration de la planète Terre. 

Les mains dans la terre

D’où l’intitulé de cet atelier sous le signe « mes mains dans la terre » pour cibler les actions concrètes que chacun peut être amené à faire dans sa vie et son domaine d’activité afin d’éviter la désillusion et l’inaction. « Il faut faire, mais il faut savoir pourquoi nous le faisons. Le but de Laudato Si’ est de donner un sens à nos actions écologiques » explique l’abbé Blanc. D’autres ateliers vont suivre durant cette année.

« Le pape a fait son travail, à nous de faire le nôtre » encourage Philippe Blanc. Les idées ont fusé : la mobilité, la sobriété énergétique, l’utilisation d’internet ou la responsabilité des multinationales. Mais c’est surtout le sentiment que cette lutte pour un monde meilleur doit venir des fidèles  « d’en bas », pour reprendre les mots d’une participante, qui prédomine. Avec d’abord une meilleure prise de conscience du message du pape et ensuite des actions locales, voici la route à suivre pour celles et ceux qui ont choisi de passer une soirée à penser un monde meilleur. 

« On s’habitue aux naufrages, aux décès et aux échecs et cette attitude est terrible » affirme le pape dans La Lettre. Il nous faut donc trouver une forme de confiance pour éviter ce qu’un jeune affirme avec une certaine forme de découragement : « On nous questionne, mais l’on ne nous écoute pas. » Comme l’affirme une participante : « l’Église c’est nous et si nous voulons que l’Église change, c’est à nous de changer ». 

En tant que chrétien, nous avons la responsabilité de la Création.

Jeux, jeunes et humour – mars 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi le prêtre porte-t-il des ornements roses le 4e dimanche de Carême ?
Durant les temps du Carême (et de l’Avent), les habits liturgiques sont de couleur violette, symbole de la pénitence et de l’attente. Pour souligner le fait qu’on est proche de Pâques, le blanc de la Résurrection vient déjà atténuer l’austérité du violet, ce qui donne du rose, symbole de la joie à venir.

par Pascal Ortelli

Humour

Madame Durand est une agréable veuve de 38 ans que ses amies poussent à se remarier.
– Mais pourquoi diable, voulez-vous toutes que je me remarie ? J’ai un chien, un perroquet et un chat qui me suffisent amplement.
– Peut-être, mais cela ne remplace pas un homme !
– C’est bien ce qui vous trompe. Le chien gueule tout le temps, le perroquet jure du matin au soir et le chat passe presque toutes ses nuits dehors !

par Calixte Dubosson

Ne rentrons pas la crèche…

Texte et photos par Astrid Belperroud

Noël n’est pas que Noël la nuit du 24 au 25 décembre… Et pourtant, les cadeaux ouverts, on se dépêche de visiter toute la famille et amis et voilà que Nouvel An approche… et les vœux se diffusent tant et plus… toutefois, Noël est encore là !

Nos crèches sous le sapin nous le montrent bien : les rois mages sont en chemin, ils ne sont plus très loin… Pourtant, bien souvent après la visite des Mages, à l’Epiphanie, les crèches sont « remballées » précieusement… Toutefois, Noël est encore là !

Certaines paroisses laissent la crèche jusqu’à la Chandeleur, 40 jours après la nuit de Noël, lors de la Présentation de Jésus au Temple. Parfois c’est chez nous que la crèche reste installée. Noël est encore là… où est-ce la lumière de Noël qui brille encore dans nos yeux ?

Et à Pâques… la deuxième grande fête de l’Eglise, deuxième nuit de lumière dans nos vies, la première avec la naissance de Jésus, la deuxième avec la Résurrection du Christ. Et si nous aménagions notre crèche de Noël pour la laisser jusqu’à Pâques ?

Une grotte pour la naissance, une grotte pour le tombeau ; devant celle-là, Marie est à genoux, et Marie  est à genoux aussi devant le tombeau ouvert ; l’ange est là aussi, les bergers sont à présent les disciples d’Emmaüs, l’étoile est devenue la grande clarté.

A vos crèches, un peu d’imagination et réjouissez-vous de la mort et de la résurrection de Christ : représentation d’un monde nouveau, d’une nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes.

Vivons l’esprit du Carême !

Depuis le 22 février, le Mercredi « des cendres », nous sommes entrés dans le temps liturgique du Carême. En ce premier jour du Carême, si nous sommes allés à la messe, nous avons pu recevoir l’imposition des cendres, et nous avons pu entendre le prêtre nous dire : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » ou « Convertis-toi et crois à l’Evangile ».
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Visite des Chanteurs à l’étoile à Corpataux, à Rossens et à Vuisternens-en-Ogoz

Par Catherine, Christine, Cornélia, Emmanuela
Photos : Catherine Soldini et Missio

Une bonne vingtaine d’enfants ont été envoyés en mission sur la route de nos villages pour aller chanter la Bonne Nouvelle et soutenir les enfants défavorisés d’Indonésie.

Après avoir entendu le récit de la Nativité… les enfants sont restés en silence devant la Crèche où ils ont déposé toutes leurs intentions dans le Cœur de Jésus. 

Ils étaient heureux de partir en petits groupes pour bénir les habitants de certains quartiers et recueillir des dons pour soutenir les enfants ! Ils n’ont pas pu aller partout mais ont laissé des bénédictions au fond des églises.

Ils ont récolté la belle somme de Fr. 1309.– (plus Fr. 182.– pour Vuisternens) qui ira pour les enfants en difficultés en Indonésie. Il s’agit notamment du projet de la Fondation Arek Lintang (ALIT) qui œuvre depuis plus de vingt ans dans l’accompagnement des enfants victimes de violence ou en danger. ALIT est l’un des 200 projets soutenus dans le monde par l’action des Chanteurs à l’étoile 2023 dans les domaines de la protection de l’enfance, de la formation, de la nutrition et de la santé.

Pour la messe de retour, une célébration a été organisée à l’Abbaye de Saint-Maurice le 8 janvier 2023, pour tous les Chanteurs à l’étoile de Suisse romande, une petite délégation de nos villages s’y est rendue. 

Merci infiniment pour l’accueil et la générosité de tous. Merci aux parents qui ont accompagné les groupes. A l’année prochaine !

Sonnante et trébuchante…

Constituée en association, l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR-Genève) doit s’assurer de trouver les ressources financières nécessaires qui lui permettent de remplir sa mission pastorale et sa bonne gestion administrative. Son secrétaire général, Dominique Pittet, a accepté de nous octroyer un entretien « sonnant et trébuchant » afin de comprendre comment une Eglise sans soutien de l’Etat subvient à ses besoins.

Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer

Lorsque vous êtes entré en fonction auprès de l’ECR-Genève en 2008, celle-ci enregistrait un résultat très déficitaire. De quelle manière avez-vous redressé la barre ?
Plusieurs pistes ont été suivies. La première visait à professionnaliser la recherche de fonds et de faire beaucoup plus régulièrement des appels aux dons. L’autre partie concernait la mise en valeur du patrimoine mobilier – par des placements ciblés – et immobilier de l’Eglise par des investissements dans ce domaine.

Pas d’impôt ecclésiastique ni de subventions étatiques. De quoi l’ECR-Genève vit-elle ?
Elle vit maintenant de ces trois poches, la plus importante étant celle des dons, qui permettent bon an mal an le maintien de l’équilibre financier.

Les catholiques genevois ont-ils conscience de cela ?
Je crois qu’ils en sont conscients, d’autant plus que nous leur écrivons régulièrement (rires). Encore aujourd’hui, soixante pour cent du financement de l’ECR provient des dons, bien que nous rencontrions une diminution de ceux-ci de l’ordre d’un million par an, par rapport à il y a cinq ans. Les catholiques sont habitués et ont pris conscience que pour que leur Eglise vive, elle a aussi besoin d’argent.

Vous venez d’évoquer une diminution de dons d’un million chaque année. A quoi l’attribuez-vous ?
Les causes sont multiples. Une partie de nos donateurs est âgée, voire même décédée et la nouvelle génération fonctionne différemment de ses ainés. La contribution ecclésiastique volontaire, ressentie comme une obligation par nos parents et grands-parents, ne l’est par exemple plus aujourd’hui.

Justement, la place de l’Eglise dans la société a considérablement changé. Cela se ressent donc aussi financièrement parlant ?
Nous avons dû changer l’angle de nos recherches de fonds en mettant beaucoup plus en valeur l’ensemble de nos activités et les personnes qui s’y emploient. La nouvelle génération de catholiques se sent « appelée » par le financement de projets concrets, alors que l’ancienne donnait principalement pour le salaire des prêtres.

Dans quelle direction allez-vous pour solidifier les finances de l’ECR-Genève ?
Le projet de Maison d’Eglise fait partie de cet avenir. Les gens y sont très sensibles. Ils y ont vu une vraie ouverture de l’Eglise sur l’extérieur avec des possibilités d’accueil et de rencontres. Ce projet est donc très important pour améliorer la visibilité de l’Eglise tout comme l’aspect dons. D’un point de vue immobilier, nous avons plusieurs chantiers en cours : les revenus immobiliers étant les plus pérennes. Nous prospectons actuellement dans le domaine des legs et souhaitons devenir un peu plus avant-gardistes en la matière. Cela, afin de proposer aux personnes qui nous lèguent leur argent d’investir dans un projet qui leur parle.

La laïcité implique un retrait de l’Etat dans le financement de l’ECR. A-t-elle également des avantages ?
Le grand avantage par rapport aux autres cantons, c’est que nous sommes libres et cette liberté n’a pas de prix ! Il y a une séparation financière avec l’Etat, mais le lien social avec lui est par contre bien présent. Et ça, c’est aussi inestimable.

Bio express

Dominique Pittet est le Secrétaire général de l’Eglise catholique romaine-Genève depuis 2008. De formation commerciale, il exerçait auparavant dans le secteur juridique des assurances. l’ECR-GE étant constituée en association, Dominique Pittet dépend donc du comité de celle-ci tout en maintenant un lien direct avec la Représentante de l’Evêque pour Genève. Par ailleurs, ce « bras administratif » de l’Eglise assume le versement de 115 salaires et repose, encore aujourd’hui, en grande partie sur la générosité des catholiques genevois et de la gestion de son patrimoine.

Suite à un incendie, l’église du Sacré-Cœur au centre de Genève sera transformée en Maison d’Eglise et devrait accueillir à terme le nouveau siège de l’ECR.

L’art de surprendre

Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève | Photo : cath.ch

Chère Lectrice, cher Lecteur,

L’artiste Stromae a l’art de surprendre par la dichotomie entre sa musique aux accents pop et les paroles, qu’il compose et chante. Il relève en effet des réalités humaines difficiles, jeux de mots et rimes à l’appui, sur un rythme allant et définitivement dansant.

Le tube n’est pas nouveau, cependant voilà qu’une fois de plus, j’écoute les paroles émanant de ma radio et suis bouleversée de toutes les situations et personnes évoquées par le titre « Santé ».

Démarrant par une sorte de chassé-croisé entre le monde de la nuit dont profitent les noceurs et les personnes qui y travaillent – au service, au vestiaire, … – le chanteur nous emmène ensuite visiter les employés de nettoyage et de la vente au bar, énonçant certaines réactions hautaines auxquels ils doivent faire face. A chaque fois est scandé le refrain « Célébrons ceux qui ne célèbrent pas, j’aimerais lever mon verre à ceux qui n’en ont pas ». Dans la suite de la chanson, il étend encore son énumération aux professions aux horaires irréguliers et de nuit, et à ceux qui ne peuvent, pour diverses raisons, dormir la nuit, et n’ont donc « pas le cœur aux célébrations ». 

Que l’on apprécie ou non cette musique, là n’est pas la question. Je salue le courage de l’artiste, qu’on a souvent comparé à Jacques Brel – d’ailleurs lui aussi belge – d’oser des paroles vraies, de dépeindre les travers de notre société, et ce à contre-courant des couplets faciles si souvent dans nos oreilles – celles de la génération X et suivantes en tout cas –. C’est sans doute le son innovant de sa musique qui marque son succès à large échelle. Certaines personnes se déhanchant en boîte de nuit sur son rythme enjoué n’en écouteront peut-être jamais les paroles. Qu’importe, certains le feront et réfléchiront peut-être à la manière dont ils abordent le personnel et quelle reconnaissance ils leur offrent. Stromae joue sa part dans l’avènement d’un monde meilleur. Cela force mon admiration, et m’élance en action de grâce face au Seigneur qui donne soif de justice et les charismes pour y travailler. Oui, heureux les assoiffés de justice, car ils seront rassasiés (Mt 5, 6) !

Quant à moi, je me réjouis que « nos célébrations » permettent toujours un temps pour prier pour le monde – grâce aux prières universelles notamment – et formule un souhait de prendre plus souvent dans ma prière personnelle ces situations difficiles toutes proches de mon quotidien.

Avec l’artiste, je lève mon verre (tisane d’allaitement dans mon cas !) à vous toutes et tous ainsi qu’à ceux qui en sont privés. Par la prière, en passant par la musique et la danse aussi, à votre santé !

Pèlerinage des servants de messe : Rome 2022

Les servants de messe de l’UP entourant le Garde suisse Colin Bongard, de Zénauva.

Par Emma Sturny
Photo : Eric Masotti

Rire, bonheur, joie et découvertes… Quatre mots-clés qui résument parfaitement cette merveilleuse semaine.

Nous avons quitté la Suisse un samedi soir ensoleillé à bord d’un car avec un sympathique chauffeur qui nous a accompagnés durant tout le voyage, afin que nous puissions nous déplacer au sein de la ville.

La préparation au voyage se faisait depuis plus d’un an. Les servants ont participé à diverses sorties organisées par l’UP ainsi que ses animateurs qui ont proposé de chouettes activités pour entrer petit à petit dans l’univers de Rome. 

La ville d’Assise

Nous nous sommes réveillés dimanche matin au bas de la colline de la célèbre ville italienne d’Assise, connue pour être le lieu de naissance et de mort de saint François.

Dans cette ville, nous avons été répartis par petits groupes, chacun géré par deux animateurs-accompagnants. Nous avons pu visiter les églises ainsi que la jolie vieille ville. Nous avons partagé ensemble le dîner sur une belle place avant de reprendre la route pour Castel Gandolfo, où nous avons été chaleureusement accueillis par les Focolaris du Centre Mariopoli, notre lieu de résidence durant notre séjour. 

Rome

Nous avons partagé quelques activités avec les Focolaris (témoignage, visite des jardins et de la résidence secondaire du Pape), mais nous avons passé le plus clair de notre temps dans la ville de Rome et dans la cité du Vatican. Nous avons visité de célèbres bâtiments comme le Colisée, le Forum romain, la Fontaine de Trevi, le Panthéon, la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs, la Basilique Saint-Pierre avec sa coupole et les bâtiments de la Garde suisse. Lors de l’audience papale du mercredi, nous avons eu la chance de nous trouver tout proches du Pape, et d’être pris en photo avec lui (photo de couverture) ! Certains jeunes servants ont eu la chance d’être choisis pour se déplacer sur la place Saint-Pierre avec lui, dans sa papamobile : un moment riche en émotions.

Ces longues journées sont pour sûr inoubliables !

A côté de toutes ces visites, nous avons eu du temps pour nous, mais aussi pour grandir sur notre chemin de foi. Nous avons participé à des messes, prié et chanté dans le car notamment avec l’aide du Père Robert qui nous a accompagnés pendant toute la semaine.

Ce voyage-pèlerinage est une belle récompense pour notre service à l’autel : rire, bonheur, joie et découvertes… Merci à toutes les personnes (fidèles et autorités paroissiales) qui ont permis, par leur soutien, que cette aventure ait lieu.

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