Accueillir ou célébrer?

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le Valaisan Benjamin Bender. 

Par Benjamin Bender | Photo : Pierre Daendliker

En parlant de minorités, de nombreux représentants de notre Eglise – et le pape François en première ligne – utilisent régulièrement un verbe : accueillir. « Qui suis-je pour juger ? » ajoute ensuite François.

Dans les différents sens que peut prendre le verbe « accueillir », je relève celui qui semble correspondre à la demande de l’Eglise : admettre quelqu’un au sein d’un groupe, d’une famille, d’une assemblée. 

Accueil parfois difficile

L’Eglise a un beau passé d’accueil. Elle a été présente pour de nombreuses personnes et l’est encore aujourd’hui. Et pourtant, nous ne saurions nier que pour certaines minorités, l’accueil est encore très difficile. Pourquoi cela ? J’aimerais vous proposer aujourd’hui un élément de réponse parmi d’autres : pour qu’une personne ne soit pas seulement admise dans un groupe, mais qu’elle puisse être pleinement elle-même, qu’elle puisse s’y épanouir et grandir, nous devons célébrer qui elle est. « Célébrer » signifie faire publiquement la louange. 

Sommes-nous vraiment capables de célébrer celles et ceux qui sont différents de nous, qui ne pensent pas comme nous, qui n’agissent pas comme nous ? Sommes-nous capables de dire ouvertement que la différence de l’autre est une richesse inestimable ? Cela, sans vouloir l’assimiler à la majorité ? 

Lorsque l’on fait partie d’une majorité, il est très dur de comprendre ce que vit l’autre partie de la population. 

Faire un pas vers la minorité

C’est souvent l’incompréhension qui règne. Je le dis et je l’assume : c’est tout d’abord à la majorité de faire un pas vers la minorité. C’est à la majorité de s’agenouiller pour laver et embrasser les pieds de la minorité. Il y a une raison très claire à cela : la minorité, par son existence même, doit sans cesse lutter pour sa visibilité et son droit d’exister au sein du groupe. La majorité détient donc le pouvoir de la faire taire en un rien de temps si elle n’y prête pas une attention particulière. Il revient donc à la majorité de s’approcher de la minorité, de l’écouter, de la visibiliser et enfin, de la célébrer. 

Ce n’est pas une perte de pouvoir ou de privilège. La minorité restera minoritaire, mais elle aura enfin le droit d’exister en tant que telle. 

Aujourd’hui, je vous invite du fond du cœur à faire un pas vers une personne issue d’une minorité, à faire cet effort, pour trouver en l’autre ce qui est bon à célébrer chez elle. 

Sur les traces du monde sauvage – Montagn’art: l’art à ciel ouvert

Depuis 2001, à la cabane du Demècre (2’361 m), sur les Hauts de Fully, le mouvement Montagn’art organise des expositions sur le thème Art et Nature. Durant cette saison artistique, l’artiste Philippe Gatti présentera une série d’aquarelles animalières réalisées entre l’automne 2022 et le printemps 2023. L’exposition se déroulera du 1er juillet au 30 septembre 2023. 

Par Olivier Taramarcaz, Initiateur de Montagn’Art | Photos: Véronique Gatti – Aquarelles de Philippe Gatti

Le regard de l’aquarelliste – Passionnés de nature, de rencontres, Véronique et Philippe Gatti ont traversé les Alpes à plusieurs reprises, sur des périodes de trois mois de marche. L’artiste pèlerin traduit ce temps du chemin : « Marcher, ce n’est pas seulement faire un pas devant l’autre, c’est aussi et avant tout faire un pas vers l’autre. » L’automne dernier, il a gardienné la cabane du Demècre durant une semaine… hivernale. Là, il a observé la faune, s’est immergé dans le paysage. Il a saisi les grands contrastes des Dents de Morcles, il a surpris l’hermine dans ses aventures quotidiennes. Blotti dans les rochers, il s’est émerveillé devant le vol du gypaète. Il a attendu le passage du tétras-lyre. 

L’observateur contemplatif aime le temps de l’attente : « Dans les pentes, couvertes de carlines, cueillir le silence. » Il invite par un questionnement, à expérimenter le repos évoqué dans le Psaume 23 : « Avons-nous déjà pris le chemin de ces prairies verdoyantes et goûté à leur quiétude ? » Lové contre un rocher, se remémorant son pas à pas dans les pas du Bon Berger, il évoque : « Petit, j’étais loin d’imaginer, lors de mon premier pas, tout ce chemin qu’un simple pas de foi allait me faire parcourir. »

La musicalité de la peinture – Les aquarelles de Philippe Gatti reflètent le monde discret de la Création, ses saisons, ses lumières, sa musicalité. Il chuchote alors ces mots : « Je savoure le fruit du temps, que je prends le temps de cueillir. » Son œuvre picturale porte des instants promis, des traces dans la neige, des flocons de lumière. Il guette, scrute, dessine les brindilles, comme autant de détails de la fresque des chaînes montagneuses se dévoilant devant ses yeux écarquillés. La brume matinale s’évapore. Le soleil éclaire le pan de roche où se love l’homme à l’affût du Créateur : « La paix est d’une grande richesse, mais faut-il encore prendre le temps de la rechercher. » Son regard renvoie à notre intériorité, à notre disposition à écouter Celui qui nous parle au travers de tout ce qu’Il a créé, manifestant ainsi sa grandeur.

Tout est sujet d’émerveillement pour qui reçoit l’amour du Père manifesté dans sa Création. Montagn’art propose de découvrir le regard singulier de Philippe Gatti. Ce regard renvoie à notre intériorité, à notre disposition à écouter le chant des choucas, à suivre la touche du pinceau, épousant la fibre du papier, conférant au blanc-de-neige, toutes les nuances des teintes saisonnières.

En marche sur les hauts de Fully – D’accès aisé depuis Fully, via Chiboz, l’Erié, par le chemin panoramique sous le Chavalard, la cabane du Demècre est idéalement placée. Elle offre un point de vue unique sur les Dents du Midi. Elle est aussi l’un des gîtes d’étape du Tour des Muverans, et de la célèbre Via Alpina, traversant toutes les Alpes, de Slovénie jusqu’à Menton. Des chemins issus des quatre points cardinaux arrivent et partent de la cabane. Elle est ainsi un lieu de croisement, de rencontre et d’amitié. 

L’exposition d’aquarelles Sur les traces du monde sauvage de Philippe Gatti, est à découvrir durant tout l’été, lors d’une sortie en montagne, avec des amis ou en famille. La cabane est gardiennée en permanence. Il y a donc possibilité de s’y désaltérer, de s’y restaurer, et aussi de dormir sur place, en s’assurant alors de réserver votre nuitée à l’avance. 

Infos pratiques

Exposition : Sur les traces du monde sauvage
Lieu : cabane du Demècre (2’361 m), hauts de Fully 
Vernissage : samedi 1er juillet dès 13h en présence de Philippe Gatti 
Dates : du samedi 1er juillet au samedi 30 septembre 2023
Contact cabane : 027 746 35 37 · www.demecre.ch

Le maître et le Big Bang

Georges Lemaître réussit à convaincre le Pape de tenir la foi et les sciences sur des plans séparés.

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

Qui était l’abbé Georges Lemaître (1894-1966), religieux, prêtre, mathématicien, cosmologue à l’origine de la théorie du Big Bang, c’est-à-dire l’explication scientifique de la création de l’univers, nommé par le pape Jean XXIII, en 1960, prélat domestique ainsi que président de l’Académie pontificale des sciences ? Einstein disait de lui qu’il était « celui qui avait le mieux compris la relativité générale » ! Beaucoup de physiciens, de nos jours, pensent qu’il aurait partagé le prix Nobel de physique avec Arno Penzias et Robert Wilson, s’il avait été vivant en 1978.

En octobre 2018, la communauté astronomique internationale lui a rendu un bel hommage en le reconnaissant de facto comme l’un des pères de la théorie du Big Bang et en recommandant de renommer la célèbre loi de Hubble en loi de Hubble-Lemaître.

Mais le Big Bang, qu’est-ce que c’est ? L’idée développée par l’abbé Georges Lemaître est que si on inverse la trajectoire de toutes les galaxies de l’univers et qu’on regarde où elles étaient dans le passé, on obtient une convergence en un point unique c’est-à-dire, un état initial de l’univers que Georges Lemaître a décrit comme « la théorie de l’atome primitif » et qu’on appelle aujourd’hui le Big Bang.

Cette théorie révolutionne notre perception du monde et de l’univers. Mais si l’on pouvait croire que cette même théorie réfute la création de l’univers par Dieu, Georges Lemaître a aussi été toute sa vie un fidèle serviteur de l’Eglise catholique, à la foi sincère et affichée. Science et religion ont été pour lui deux attitudes intellectuelles qu’il a réussi à faire cohabiter dans un seul homme, dans une seule vie. 

Fiat lux

Quand en 1951 Pie XII déclare, dans une tentative de concilier la lettre de la Bible aux avancées de la science, que le Big Bang est le « Fiat lux initial, l’instant où le cosmos est sorti de la main du créateur », George Lemaître n’est pas d’accord et réussit à convaincre le Pape de tenir la foi et les sciences sur des plans séparés : il s’oppose donc à une vision concordiste de la science qui est un système d’exégèse consistant à interpréter les textes sacrés de la religion de façon qu’ils concordent avec les connaissances scientifiques de l’époque. La conséquence et le risque d’une telle attitude concordiste sont de conduire à l’immobilisme scientifique. 

Ainsi, le mariage de raison entre science et foi est-il définitif ? Georges Lemaître répond : « Oui, à condition que les chercheurs restent dans leur domaine de compétence. Les scientifiques doivent savoir où se termine la science et où commencent la philosophie et la théologie. »

Courrier de lecteur

Cet article m’a tout de suite touchée sans l’avoir d’abord lu, à cause de la photo du regard de Janine. Dans ses yeux, j’ai été plongée dans son monde intérieur tel que je pouvais l’imaginer : un monde aride de désespoir et d’enfermement. En découvrant à la fin de l’article les circonstances de la mort de Janine, un cri de révolte a jailli en moi.

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Vitrail de Jules Schmid, église catholique de Charmey, Fribourg

La chapelle semble rayonner, peut-être pour symboliser l’influence que Nicolas a exercée.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Le verrier fribourgeois Jules Schmid a réalisé plusieurs vitraux pour l’église catholique de Charmey. Une première série date de 1938 et une deuxième de 1960, ce qui peut expliquer les différences de style. 

Le vitrail représentant saint Nicolas de Flüe comporte deux registres. Dans la partie basse, le saint est représenté revêtu d’une robe de pèlerin. Il tient un chapelet dans une main et un bâton dans l’autre. C’est ainsi qu’il se serait présenté devant sa famille au moment de faire ses adieux en 1467 pour devenir ermite.

La Suisse du XVe siècle est incertaine et en proie à de nombreux conflits. Pour Nicolas, Dieu est le Dieu de la paix. C’est cette conviction qui l’anime alors qu’il sert dans l’armée. On raconte qu’il combattait l’épée dans une main et le chapelet dans l’autre. 

Le saint est analphabète, ce qui n’empêche pas les puissances européennes de lui envoyer des émissaires pour bénéficier de ses conseils et de sa sagesse. L’épisode le plus marquant est représenté dans la partie haute du vitrail. Le 21 décembre 1481, après plusieurs années de discussion, la Diète de Stans s’apprête à prendre l’épée pour résoudre une querelle qui dure depuis quatre ans. Un conseiller se rend auprès de Nicolas qui lui remet un message de paix à destination des Confédérés. Le texte est consultable sur internet. Il se conclut ainsi : « Gardez-vous de divisions : elles vous détruiraient. Aimez-vous les uns les autres, Confédérés, et que le Dieu tout-puissant vous garde en sa bonté, comme Il l’a fait jusqu’à aujourd’hui. » Beaucoup sont convaincus que le saint a sauvé la Suisse ce jour-là. 

Dans le haut du vitrail, en arrière-plan des Confédérés se serrant la main, la chapelle semble rayonner, peut-être pour symboliser l’influence que Nicolas a exercée sans jamais quitter son ermitage.

Le visiteur attentif notera que le vitrail comporte la mention Bx Nicolas de Flüe. La raison est extrêmement simple. L’œuvre a été réalisée en 1938 et Nicolas de Flüe a été canonisé en 1947. 

Les roses

Vous soignez avec Amour ce parterre de roses que votre main a planté ; elles sont belles comme un enfant des hommes et tous les jours vous leur rendez visite. Vous les soignez, vous leur apportez la nourriture qui leur convient, soit parce que vous l’aviez prévu dès la terre de plantation, soit parce qu’un nutriment nouveau est indispensable.

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La foi vécue avec joie

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le séminariste du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, Rémi Steinmyller. 

Rémi Steinmyller.

Par Rémi Steinmyller | Photos : DR

Au moment de rédiger cette carte blanche, la Suisse romande compte plus de 400 inscrits qui se rendront au Portugal en juillet prochain. 

Quel est leur désir profond ? Vivre un événement dans la foi, c’est-à-dire une expérience communautaire. Ce que ces jeunes vont découvrir sur place c’est que leur foi, qui peut parfois être mise entre parenthèses pendant l’année, peut être vécue avec joie. Les JMJ seront la grande respiration annuelle dont chaque croyant a besoin. Une retraite spirituelle, lors d’un voyage qui mène loin de chez soi : c’est ce qu’on appelle un pèlerinage. Jésus n’était-il pas constamment sur les routes ? Il entraîne derrière lui une foule innombrable ; à Lisbonne c’est lui qui rassemble des centaines de milliers de personnes ! Si certains y vont pour la fête, ils se rendent vite compte que Dieu mène la barque et qu’il les appelle à le rencontrer. Nombreux sont ceux qui, bouleversés par la joie qui transpire de l’événement, se rendent compte que l’Eglise resplendit de la diversité de ceux qui en font partie.

Mais ne nous berçons pas d’illusions, la grande effervescence vécue va retomber. Eh quoi ? Regardons l’évangile: alors que Jésus a disparu aux yeux des apôtres et que ceux-ci retournent à leurs occupations, il faudra que Pierre se lève au milieu des disciples, pour proposer d’aller à la pêche. 

De même, il en faudra quelques-uns parmi les pèlerins de retour de Lisbonne, qui se lèvent et qui disent : « Allons ! Et engageons-nous pour Jésus-Christ. » Comment ? Il faudra créer des petites communautés vivantes qui prient. Il faudra ici des témoins qui donnent leur vie au Christ pour continuer de vivre ce qu’ils auront vécu auprès du Seigneur là-bas. Si nous souhaitons que l’esprit des JMJ continue, il faut s’engager là où le Seigneur nous le demande. 

Etre pèlerin, cela consiste, de retour chez soi, à témoigner du voyage, à se souvenir des rencontres dans lesquelles nous avons vu le Seigneur et surtout à faire advenir le règne du Christ en s’engageant à un événement dans lequel la foi est impliquée. Comme Marie, levons-nous et partons en hâte vers les lieux dans lesquels le Seigneur nous appelle. 

JMJ 2023: Vamos a Lisboa!

Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont une formidable aventure spirituelle et humaine. La prochaine édition aura lieu en été 2023. Elles sont proposées à tous les jeunes de 16 à 30 ans qui désirent vivre cette aventure. 

Par le Comité romand JMJ | Photos : WYofficial, DR

Plusieurs routes et différentes formules sont proposées au départ de la Suisse (en vélo, en passant par Lourdes, en passant par Braga). 420 jeunes Romands sont déjà en route pour l’aventure. Les jeunes pèlerins pourront découvrir le Portugal et recevront l’hospitalité des Portugais qui se préparent à recevoir les jeunes du monde entier depuis des mois. Des jeunes seront en route entre le 22 juillet et le 8 août selon les formules, ils seront tous le 31 juillet à Lisbonne pour vivre une semaine le long du Tejo du 1er au 6 août 2023 à l’invitation du pape François.

Cet évènement mondial hors du commun rassemble des jeunes venus des cinq continents. L’invitation est faite à tous. La rencontre des cultures et le vivre ensemble lors des JMJ est un riche témoignage d’humanité pour construire la paix. 

Tous sont invités à vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse. Les anciens participants, les amis, les paroisses sont invités à encourager les jeunes à participer, à prendre soin de les accompagner spirituellement et à les soutenir financièrement. Les jeunes de 16 et 30 ans sont invités à se lever et à partir pour l’aventure. Ensemble, en marche, à la suite de Marie : « Elle se leva et partit en hâte. » (Luc 1, 39)

->  Infos et inscriptions : www.jmj.chinfo@jmj.ch

La prière, au-delà de la méditation

Eckhart von Hochheim.

La pratique de la prière, ses liens avec la méditation sont décrits et analysés dès les débuts de l’ère chrétienne. Saint Jérôme (347-420) écrit : « Le moine se reconnaît non à ses paroles et ses discours, mais à son assise en silence. » 

Mais cette « méditation chrétienne », qui peut prendre la forme d’une attitude contemplative, se situe toujours dans l’attention du croyant à la présence de Dieu comme le précise le théologien Eckhart von Hochheim (1260-1328) : « Il est très doux pour un ami d’être près de son ami. Dieu nous assiste et demeure près de nous, constant et immuable. »

Cependant, si la prière peut utiliser les méthodes de la méditation, elle prend de nombreuses formes : parole et silence, méditation sur un texte et simple disponibilité, solitude et communauté. Bien des polarités de ce type structurent le champ de la prière chrétienne.

Les bienfaits de la méditation

La science s’intéresse à la méditation en cherchant à montrer ses effets sur nos comportements, nos perceptions de notre environnement. Il apparaît ainsi que la méditation apporte de nombreux bienfaits essentiellement sur nos perceptions mentales et psychologiques :

• La méditation favorise le bien-être mental.

• La méditation stimule le cerveau.

• La méditation réduit la douleur.

Il est démontré qu’à l’issue de cinq séances de 20 minutes de méditation, la plupart des participants ont remarqué une diminution significative de leur niveau de stress au quotidien, d’anxiété, de dépression, de colère et de fatigue, et une meilleure attention. Par ailleurs, ils ont vu leur comportement s’améliorer sur le plan émotionnel, cognitif et social.

Prière silencieuse

Concrètement, l’attention portée dans la foi à la présence de Dieu se trouve facilitée par l’énonciation intérieure du Nom de Dieu. Origène (185-253) nous le rappelle lorsqu’il écrit : « Aujourd’hui encore le nom de Jésus apaise les âmes troublées, réduit les démons, guérit les maladies ; son usage infuse une sorte de douceur merveilleuse ; il assure la pureté des mœurs ; il inspire l’humanité, la générosité, la mansuétude. »

En présence de Dieu, ce que nous sommes est plus important que ce que nous faisons, « Dieu est le Dieu du présent, disait Eckhart von Hochheim. Tel il te trouve, tel il te reçoit, tel il te prend. » C’est dans cette relation de personne à personne entre le croyant et Dieu que réside la spécificité de la méditation chrétienne.

Ce qui est essentiel dans cette longue tradition d’assise silencieuse, ce n’est pas la pratique, encore moins ce qui pourrait apparaître comme des techniques, c’est la présence du Christ. C’est Lui qui donne sens à la pratique, c’est le don de son Esprit qui fait grandir l’union avec Lui.

Les Camps Voc’: un trésor à transmettre à vos enfants

Chaque année, à Pâques et en été, c’est plus de 200 enfants et jeunes qui vivent une semaine entre pairs pour approfondir leur foi, réfléchir aux grandes orientations de leur vie, rencontrer Dieu au travers d’un thème spécialement conçu pour les camps, exprimer leurs talents et partager des activités avec d’autres jeunes chrétiens.

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Jusqu’à tout perdre par amour

Portrait d’Anne Pak-Agi. Elle est l’une des cent-trois martyrs de Corée.

Parmi les martyrs, nombreux sont ceux qui ont dû tourner le dos à leur famille et couper les liens avec elle pour suivre le Seigneur. La Coréenne Anne Pak-Agi était l’une d’entre eux.

Par Myriam Bettens | Photo : cbck

« Avez-vous encore beaucoup de vies à vivre ? », ont demandé les geôliers à Anne Pak-Agi face à son apparente insensibilité de cœur. En effet, son mari et son fils avaient été libérés alors qu’elle continuait à croupir en prison. « Il suffit d’un mot pour que vous fassiez de même. » Ce « mot » devait prendre la forme d’une apostasie et la Coréenne en rejette l’idée même : « J’ai décidé de garder ma foi et de mourir pour elle. » Une foi alors réprimée dans la Corée du XVIIIe siècle.

En 1836, elle est arrêtée en même temps que son mari et son fils aîné. Son époux avait alors de nombreux alliés à la cour. Ces derniers les incitent à apostasier pour éviter l’emprisonnement et la peine capitale. Après de multiples tortures, son mari et son fils cèdent. Anne Pak-Agi, quant à elle, reste ferme dans sa foi. Le juge alterne douceur et sévérité pour la faire ployer, en vain. Des morceaux de sa chair sont méthodiquement retirés, jusqu’à mettre ses os à nu, mais elle campe sur ses positions.

Ses proches lui rendent visite chaque jour et la supplient d’apostasier pour recouvrer sa liberté, au lieu de quoi celle-ci leur répond : « Pour quelques jours de votre vie, vous exposerez-vous à la mort éternelle ? Au lieu de me demander de transgresser, vous devriez m’exhorter à rester ferme. Revenez plutôt à Dieu et enviez mon bonheur. »

Après trois ans de prison, Anne Pak-Agi a été condamnée à mort par décapitation. Le 24 mai 1839, « pour avoir lu des livres erronés et porté des images diaboliques », elle a été emmenée à l’extérieur des murs de la ville avec huit autres catholiques afin d’y être exécutée. Anne Pak-Agi a été canonisée le 6 mai 1984 sur la place Yoido, à Séoul, par le pape Jean-Paul II.

Comment comprendre la baisse des vocations en Europe

Par le Chanoine Philippe Aymon | Photo : Wikimedia Commons

Lors d’une rencontre avec trois pasteurs.es des paroisses réformées de Suisse romande, ces derniers.res partageaient leur souci du manque de relève pour le corps pastoral protestant. J’ai alors fait la proposition suivante : « Il faut peut-être autoriser le mariage des pasteurs.es ? » Mais c’était déjà fait…

J’espère que la question chez nous n’est pas celle du célibat. Dans une société où plus de la moitié des mariages finissent en divorce, sans parler des unions libres qui précèdent le mariage officiel, ne cherche-t-on pas à refiler aux prêtres et religieux « un truc qui ne marche pas » ?

Mais, comme la question est posée, il est possible que le problème ne soit pas les vocations, mais l’Europe. Que reste-t-il de la foi et de l’espérance chrétienne dans ce vieux continent marqué par le confort et la dénatalité ? Dans une société où la spiritualité n’a de valeur que comme quête d’un bien-être supplémentaire, où Dieu est une idée et plus une présence, qui aurait l’idée saugrenue d’embrasser une vocation religieuse ?

De plus, la question des vocations est le « marronnier » de l’Eglise : elle revient régulièrement et lui donne l’occasion de se regarder le nombril, au lieu de regarder la réalité. Elle compte les sorties d’Eglise et refuse de regarder ceux qui y sont sans plus y être. Comment peut-on attraper la vocation quand un enfant arrive à la confirmation, s’il y arrive, en ayant participé à une quinzaine de cours de catéchèse et un peu moins de messes ? La vocation est une rencontre avec le Christ, pas la réception d’un sacrement !

Le problème n’est pas Dieu qui oublie d’appeler ou un manque de générosité du côté de ceux qui devraient répondre. Le problème c’est notre pastorale incohérente, sociologique et vide d’une véritable rencontre avec le Christ.

En librairie – mai 2023

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Au nom de Dieu, je vous le demande
Pape François

Pour les dix ans de son pontificat, le pape François confie son espérance pour le monde de demain, à travers dix voies majeures qui pourraient rendre le monde meilleur. Considérons le monde comme une maison commune, décidons des moyens concrets pour une humanité plus juste qui rejettera les abus, reconnaîtra la dignité de tous les individus, valorisera les femmes, n’utilisera plus jamais le nom de Dieu pour faire la guerre. Tout le réalisme du pape François jaillit de ces lignes où il manifeste sa conscience aiguë des problèmes que traversent les croyants comme les non-croyants. Un message passionnant et inspirant pour tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise.

Editions Artège

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Tu m’as appelé par mon nom
Herbert Alphonso

Toute personne possède le potentiel de se réaliser pleinement. Découvrir sa vocation personnelle, c’est retrouver le caractère absolument unique que Dieu nous a donné en nous appelant par notre nom. Herbert Alphonso, jésuite d’origine indienne, a accompagné un grand nombre de personnes dans la découverte de ce qu’il appelle leur « vocation personnelle ». Par sa grande expérience de l’accompagnement spirituel et sa connaissance profonde des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, le père Alphonso nous ouvre les portes de la connaissance profonde de soi. Guide spirituel, cet ouvrage nous envoie vers Dieu pour nous ouvrir à nous-mêmes.

Editions Saint-Paul

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Un pas de côté
Stéphane Roux

Père de famille d’une quarantaine d’années parti pour une simple épopée familiale avec sa femme et ses trois enfants, Stéphane Roux découvre à la faveur de cette année sabbatique une vie nouvelle en lui. Il comprend peu à peu que cette rupture se mue en cheminement spirituel. Ce temps au désert est aussi l’occasion d’une réflexion sur la société actuelle, sur le monde du travail et, plus largement, sur l’usage de notre liberté. Récit d’un changement de vie ? Plutôt celui d’un pas de côté pour ralentir, se laisser transformer par la vie, par les autres et par Dieu.

Editions Fidélité

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Sainte Claire d’Assise
Kim Hee-Ju

Un manga pour découvrir une sainte qui choisit la pauvreté par amour du Christ. Née dans une famille de seigneurs italiens, Claire était destinée à une existence noble et riche. Mais, à l’exemple de son ami, saint François, elle choisit de renoncer à tout pour fonder la première communauté de sœurs vivant vraiment dans la pauvreté : les Clarisses. Sa jeunesse dorée dans les rues d’Assise et Pérouse, sa rencontre avec François d’Assise et son choix radical de la pauvreté : le destin d’une jeune fille au caractère bien trempé nous est livré ici dans une BD à mettre dans les mains de tous les enfants.

Editions Mame

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