Nouvelle traduction du Missel romain

Depuis quelque temps, lors de la célébration de la messe, vous vous êtes sans doute aperçus que certaines paroles dites par le prêtre avaient changé ou que les réponses des fidèles étaient légèrement différentes. La nouvelle traduction du Missel romain est entrée en vigueur dans notre décanat le dimanche des Rameaux. Décryptage avec l’aide de Mgr Bernard Nicolas Aubertin.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTOS : J. CARITA / V. BENZ

Comment s’est créé le missel ?

Dans la tradition des apôtres et de l’Église, petit à petit nous avons pris l’habitude de célébrer l’eucharistie en reprenant les paroles du Christ qui dit « faites ceci en mémoire de moi ». Au fil du temps s’est constitué un rituel autour de ces quelques mots. Le missel est le rassemblement des habitudes du pape additionné de pratiques d’autres églises et paroisses de Rome. Charlemagne et sa famille ont joué un rôle important dans la composition du Missel romain : ils ont cherché à uniformiser la liturgie. Charlemagne désirait que dans l’ensemble de son empire on commémore Dieu partout de la même manière.

En résumé, qu’est-ce que le missel ?

Le missel est le livre liturgique qui est apparu à la fin du Xe siècle et qui englobe l’ensemble des textes de la messe. Ces textes étaient répartis en trois volumes. Tout d’abord, l’antiphonaire ou le livre des chantres qui contenait les antiennes, les psaumes et les chants. Puis il y avait le lectionnaire, livre du lecteur, qui donne toutes les lectures de la Bible qui sont utilisées durant la messe. Enfin, le troisième livre était le sacramentaire qui indiquait le déroulement du rite en lui-même. Ces trois recueils assez composites ont été réunis en un volume que nous avons appelé missel. Comme ce dernier avait été principalement composé à partir d’éléments venant de Rome, nous l’avons intitulé Missel romain.

Ce missel a-t-il évolué au cours des siècles ?

Le missel s’est constitué petit à petit. La phase la plus importante est liée au Concile de Trente (1545-1563). Ce Concile de la Contre-Réforme utilise les documents existants et promulgue en 1570 le premier missel romain. Ce missel se modèle beaucoup sur la messe privée, c’est-à-dire sans fidèles. Il y avait un déficit au niveau de la participation des fidèles. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous disions autrefois « nous assistons » à la messe. Le thème principal du concile Vatican II en matière de liturgie a été justement la participation active de l’assemblée. Les fidèles ne sont pas simplement présents à quelque chose qui se déroule devant eux, mais ils participent à une action présidée par le prêtre. Le Concile Vatican II a insisté sur cette participation active de l’assemblée et sur le rôle de la Parole de Dieu. Un missel a été promulgué par le pape Paul VI à la suite du concile. Le but était de permettre au peuple chrétien de bénéficier des grâces de la liturgie, de se saisir des textes et d’y participer par une célébration pleine, active et communautaire.

En résumé, on peut dire que le missel de Vatican II avait comme mission de manifester plus clairement le rôle propre de chaque partie de la messe, de faciliter la participation active afin que chacun se sente concerné, de simplifier les rites en gardant leur substance, d’éliminer certains ajouts inutiles et de rétablir certains éléments disparus comme la prière des fidèles.

En janvier 1964, Paul VI crée une commission chargée de procéder à la réforme liturgique. En 1970 paraît la première édition en latin du Missel romain. En 1975, il y a une seconde édition avec quelques modifications. En 2002, Jean Paul II a promulgué la troisième édition. Donc, ce que nous recevons actuellement est la traduction de la troisième édition du Missel romain de 1970.

Pourquoi cette nouvelle traduction du Missel romain ?

Ce n’est pas que la francophonie qui a été priée de revoir sa copie ; ces normes sont valables pour les traductions dans les différentes langues du monde. Nous avons reçu de Rome des normes précises. L’intégralité doit être traduite et la structure du missel doit être respectée. Il s’agit d’une sorte d’uniformisation, avec un souci presque scrupuleux d’une traduction la plus proche possible du texte latin. Une traduction n’est pas simplement un mot à mot. Il faut comprendre le sens et ne pas le changer. Chaque langue a son propre génie et la langue latine a des formules qui ne sont pas toujours aisées à traduire. Parfois, pour traduire un terme, il faut en mettre trois ou quatre ; cela a donc nécessité un long travail.

Pensez-vous que cette nouvelle traduction aide les prêtres et les fidèles à entrer davantage dans l’intelligence  du mystère pascal du Christ ?

Lors d’une nouvelle version, nous voyons toujours d’abord les inconvénients. Nous avons acquis des automatismes et il faut de nouveau faire attention. Cette nouvelle traduction peut être l’occasion d’approfondir et de nous réapproprier un certain nombre de choses. Ce ne sont pas des changements spectaculaires, mais ils ont un sens très fort.

Par exemple dans le récit de l’institution nous disons : «il prit le pain, le bénit, le rompit et le donna à ses disciples.» Cette traduction risque de réduire l’Eucharistie à du seul pain bénit. Or le Christ nous dit bien autre chose lorsqu’il nous demande de « faire ceci en mémoire de lui ». N’oublions pas que l’Eucharistie a été instituée au cours du dernier repas que Jésus a pris avec ses disciples : ce repas est celui que toutes les familles juives célèbrent chaque année pour faire mémoire de la libération du peuple hébreu. Nous avons donc traduit benedixit par « il dit la bénédiction ». Lorsque l’on dit la bénédiction, nous rendons grâce à celui qui nous donne le pain, à celui qui nous donne la coupe… Le Christ dit : « Ceci est mon Corps… Ceci est mon Sang… » Nous faisons donc mémoire du corps livré, rompu, du sang versé pour le salut de l’humanité. Le pain et le vin sont alors bien autre chose que du pain ou du vin bénits.

Pour nous aider à entrer dans la nouvelle traduction

Vous trouverez à l’intérieur des livres Chants notés de l’assemblée un petit fascicule comportant l’Ordinaire de la messe en sa nouvelle traduction. Il vous permettra de vous familiariser avec les nouvelles formulations.

«A l’image de Dieu, il les créa homme et femme»

PAR L’ABBÉ VINCENT LATHION
PHOTOS : ABBÉ MARTIAL PYTHON

«Dieu est esprit.» (Jn 4, 24) nous dit saint Jean. Esprit, il n’a ni matière, ni corps, ni sexualité et parler de masculinité ou de féminité de Dieu – en tant que tel – pourrait paraître aussi oiseux que de discuter du sexe des anges, pour reprendre l’expression bien connue. A prendre donc ce verset en toute rigueur de termes, notre papier devrait s’arrêter ici… Mais, si ce qui vient d’être rappelé est certes exact, il n’en reste pas moins que la Bible se sert, à de nombreuses reprises, de caractéristiques masculines et féminines pour nous faire entrer dans le cœur – dans l’esprit – de Dieu et il vaut la peine d’en chercher les raisons, en tirant des Ecritures tout d’abord quelques exemples d’images féminines de Dieu.

Reflet de la femme en Dieu

L’Ecriture ne cesse de nous rappeler que le cœur de Dieu est miséricordieux : « Le Seigneur passa devant Moïse et proclama : « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » (Ex. 34 6)
Or le mot hébreu pour signifier la miséricorde, « rahamim » (au pluriel, ce qui, en hébreu est souvent signe d’excellence), désigne à l’origine le sein, le giron maternel, les entrailles de la femme. L’Ancien Testament nous présente donc la compassion de Dieu comme un amour maternel qui s’émeut devant la souffrance de ses enfants. Ainsi le prophète Isaïe en appelle-t-il aux « entrailles » de Dieu : « Où sont ta jalousie et ta vaillance, le frémissement de tes entrailles ? Ta tendresse envers moi, l’aurais-tu contenue ? » (Is 63, 15) ; semblablement, Dieu lui-même se compare à une mère : « Comme un enfant que sa mère console, ainsi, je vous consolerai. » (Is 66, 13), tout comme le Christ dans l’Evangile : « Jérusalem, Jérusalem, […] combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ? » (Mt 23, 37)

Saint Jean, lui non plus, n’hésite pas à recourir à des images féminines pour parler de Dieu. Le Christ est tourné vers le sein du Père (cf. Jn 1, 18), tandis qu’il est conçu du Saint-Esprit selon la chair ; autant d’images et d’actions qui évoquent la femme. Le Saint-Esprit exerce justement un rôle maternel dans la vie de l’Eglise. Il est celui qui engendre toute personne à la vie nouvelle comme le rappelle Jésus à Nicodème (Jn 3, 3-8) et c’est dans l’Esprit Saint que le fidèle grandit (la préposition « dans » évoque l’enfant qui grandit dans le ventre maternel). De même, saint Luc nous parle de l’Esprit Saint qui est consolateur, qui réconforte comme une mère : « L’Eglise était en paix […] ; réconfortée par l’Esprit Saint, elle se multipliait » (Ac 9, 31). Ainsi, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau, nous trouvons des images de Dieu féminines et maternelles.

Mais alors, me direz-vous peut-être, pourquoi dans nos églises ces représentations de Dieu en patriarche à la barbe fleurie, pourquoi Jésus s’entête-t-il à appeler « Père » celui qui l’engendre ? Ici, nous voudrions simplement proposer une des raisons possibles de cette appellation, sans prétendre en épuiser la profondeur. De tous les actes humains, donner la vie à un nouvel être est l’acte qui s’apparente ici-bas le plus à l’acte créateur de Dieu. L’homme et la femme exercent ensemble cet acte, chacun de manière différente : pour l’homme, son effet est extérieur à lui-même, comme détaché de lui, tandis que pour la femme, il reste intérieur à elle-même, comme tiré de son sein. Or pour l’acte créateur, l’univers n’est pas tiré d’une matière qui pour ainsi dire préexisterait en Dieu, précisément parce qu’il n’y en a pas ; l’univers n’est pas non plus en Dieu, dans le sens où les choses créées seraient mêlées de divin. Par ces quelques remarques, nous saisissons qu’un des enjeux de la symbolique masculine ou féminine de Dieu est pour ainsi dire lié, par extension, au rejet du panthéisme. Loin que Dieu ait créé l’univers à partir de ce qu’il est, que les créatures soient divines, Il a créé le ciel et la terre à partir de rien, comme le rappelle magnifiquement à son cadet la mère des sept martyrs du Livre des Maccabées : « Je t’en conjure, mon enfant, regarde le ciel et la terre avec tout ce qu’ils contiennent : sache que Dieu a fait tout cela de rien, et que la race des hommes est née de la même manière. » (2 M 7, 28) Dieu est au-delà de sa création, il est simple et unique. Si donc Dieu, sans être ni homme ni femme, possède à la perfection aussi bien les qualités féminines que les qualités masculines, une des raisons qui amène à en parler comme d’un père plutôt que comme d’une mère, pourrait être ce souci de préserver et de protéger ce qui fait l’émerveillement de tout chrétien, Dieu est le Très-Haut, celui qui nous dépasse infiniment ainsi que le chante saint Grégoire de Nazianze : « Ô Toi l’au-delà de tout, comment t’appeler d’un autre nom ? Quel hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t’exprime. Quel esprit te saisir ? Nulle intelligence ne te conçoit. »

Engagés vers plus de fraternité

«Les pauvres ne sont pas des personnes « extérieures » à la communauté,  mais des frères et sœurs avec qui partager la souffrance, pour soulager leur malaise et leur marginalisation, pour qu’on leur rende leur dignité perdue et qu’on leur assure l’inclusion sociale nécessaire.»

Pape François, Journée mondiale des pauvres 2021

Un groupe œuvrant pour la diaconie et la solidarité dans notre Unité pastorale a été créé l’an dernier. Ses membres partagent leurs constats, leurs aspirations et leurs perspectives d’action.

PAR FRANÇOISE GARIAZZO POUR LE GROUPE EFFATA
PHOTOS: FRANÇOISE GARIAZZO, DR

Le groupe solidarité a vu le jour en avril 2021 à l’initiative de l’Equipe pastorale et de Françoise Gariazzo, aumônière de la pastorale sociale et de rue sur l’Unité pastorale (UP). La mission de ce groupe, confirmée lors de la messe d’ouverture de l’année pastorale en septembre, est de porter les questions suivantes : « A côté des actions de solidarité se développant déjà sur l’UP (missions, Asolac, etc.), comment mieux rejoindre les personnes en précarité et donner à la diaconie et à la solidarité la place qui leur revient dans notre vie personnelle et la vie communautaire de l’UP ? » Il a pour tâche de faire des propositions à l’ensemble des paroissiens de l’UP puisque la diaconie est l’affaire de tous les baptisés.

Le groupe qui s’est mis en route est composé de Thérèse Ngalula, Evelyne Pintado, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens, Olivier Minniti, Natacha Schott et Françoise Gariazzo. Nous nous réunissons une fois par mois depuis juin 2021 en confiant notre chemin à l’Esprit Saint. Au fil du temps, nous avons réellement expérimenté la richesse qu’apporte la diversité de nos regards. Cette aventure a pris le nom
d’Effata (« Ouvre-toi »).

Un nom riche de sens

Le nom choisi pour notre groupe se révèle être central dans notre démarche et il la reflète parfaitement. Un membre en a dit la chose suivante : « Effata : voici le mot que le Christ prononce lorsqu’il guérit un sourd-muet en plein territoire païen (Mc 7, 35). Par son action, Jésus ne fait pas que guérir cet homme. Il lui permet d’être réintégré dans la société. Sa guérison a été pour lui une ouverture aux autres et au monde. Le Christ lui permet, à travers ses sens retrouvés, d’entrer en relation et de sortir de son isolement.

Nous sommes invités – nous membres du groupe, mais aussi membres des communautés de notre UP – à réactualiser cette mission reçue le jour de notre baptême, celle de nous ouvrir à l’autre. En portant le souci de notre frère ou de notre sœur jusqu’aux périphéries. Dans le respect de la dignité de chacun et de chacune, nous souhaitons nous ouvrir à une relation réciproque et fraternelle. »

Le groupe Effata au complet lors d’une réunion mensuelle.

La méthode de travail a été de parcourir trois étapes : voir, choisir et agir.

1. Voir

Nous avons pris le temps d’écouter des témoignages de personnes en précarité et de connaître des expériences vécues en pastorale sociale afin d’approcher les diverses formes de précarité sociale de notre région ainsi que les ressources déjà en place.

Nous nous sommes également arrêtés sur la question de la pauvreté en lien avec notre foi ainsi que sur la place des pauvres dans l’Evangile et dans la vie de l’Eglise.

Notre baptême nous appelle à nous engager au service de la diaconie et de la solidarité.

Quelques constats retenus :

– La pauvreté a de multiples facettes. Si les personnes en précarité sont souvent très ébranlées par leur parcours, elles montrent aussi fréquemment une grande force (en lien avec la foi ou pas) pour affronter leur quotidien.

– Dans notre région, les personnes en situation de précarité sont peu repérables. Plusieurs d’entre elles expriment de la honte à devoir demander de l’aide.

– La souffrance la plus souvent mentionnée est le manque de liens personnels, familiaux et / ou communautaires ainsi que le manque de personnes de confiance avec qui parler. Ce sentiment d’isolement amène une baisse de confiance en soi, l’impression d’un monde qui se ferme, l’appréhension du regard d’autrui, le sentiment d’être indigne, exclu, inutile, ne comptant pour rien ni personne.

– Un autre besoin souvent exprimé : ne pas savoir où s’adresser pour demander un simple coup de main.

– Si un réseau d’aide sociale existe, il laisse parfois des personnes en marge pour diverses raisons (par exemple : critères non remplis, démarches nécessaires trop fastidieuses, risque de retrait d’un permis de séjour si on demande de l’aide,
etc.).

– Notre UP offre plusieurs moments d’accueil ouverts à tous (par exemple: repas Asolac, Permanence accueil Asolac, café après la messe, …). On voit que nos communautés paroissiales sont des lieux possibles de fraternité. Il en est de même pour les autres Eglises chrétiennes de la région.

– Vivre une situation difficile peut amener une ouverture spirituelle, une recherche de sens, le besoin de se confier à plus grand que soi. Il n’est pas rare qu’un chemin vers le Christ se dessine à ces moments-là. Nous constatons également que beaucoup de personnes, croyantes ou non, passent dans les églises en dehors des célébrations pour s’arrêter, pleurer, reprendre souffle, allumer une bougie, prier, chercher des informations, …

– Accompagner des personnes en grande fragilité est souvent l’occasion d’approfondir sa propre foi. L’Eglise a besoin de connaître la vie des plus pauvres et d’entendre leur voix pour découvrir les appels que l’Esprit Saint lui lance à travers eux.

2. Choisir

Après cette première étape, des pistes d’action ont émergé. Pour choisir celles que nous retiendrons, nous nous sommes appuyés sur des axes qui nous paraissent incontournables :

– Eviter les doublons en tenant compte de ce qui se fait déjà (dans notre paroisse, dans les autres Eglises, aux niveaux associatif, communal, …) ; nous situer en lien avec tout ce réseau.

– Viser la fraternité à vivre avec tous autant que la réponse à donner à des besoins concrets.

– Construire et soigner le lien par un accueil et une écoute gratuits tout en sachant que c’est souvent à travers une demande précise que ce lien peut prendre corps.

– Inclure dans tout projet de diaconie une possibilité de recevoir : « Personne n’est si pauvre qu’il ne puisse pas donner quelque chose de lui-même dans la réciprocité » (pape François, Journée mondiale des pauvres 2021).

3. Agir

Ce printemps, les pistes d’action retenues (voir encadré) ont été présentées à l’Equipe pastorale qui les a avalisées. Il s’agit maintenant de les ancrer dans la réalité locale, de marcher vers leur concrétisation avec les instances concernées de l’UP et avec vous toutes et tous. Nous souhaitons vraiment que le mot « effata » puisse résonner dans toute la communauté et donner naissance à davantage de fraternité vécue.

Je laisse la conclusion à une femme membre du groupe : « Pour moi, dans ce groupe, c’est déjà un chemin de donner et de recevoir. Je demande que Dieu nous donne la sagesse et l’intelligence pour bien recevoir et bien donner. Que sa grâce nous accompagne tout au long du chemin. »

A la recherche de bénévoles

Nous avons besoin de vous pour concrétiser ces projets ! Cela vous intéresse ? Merci de contacter Françoise Gariazzo au 079 813 81 35.

Projets retenus

Ces projets seront à mettre en œuvre progressivement :

  • Aménager un espace accueil café à Gland un matin par semaine;
  • Améliorer l’accueil dans les églises et chapelles de l’UP grâce à un panneau « Bienvenue » et des informations claires (par exemple : qui contacter en cas de difficulté, pour une demande précise, …);
  • Développer la fraternité à travers un réseau de coups de main ponctuels.

Une heure avec Marjorie et Géraldine

Je sonne à la cure Saint-Pierre, la porte s’ouvre. Marjorie et Géraldine apparaissent dans l’entrebâillement: «Bonjour! que pouvons-nous faire pour vous?», disent-elles avec un large sourire. Elles m’accueillent aimablement, nous nous installons dans la salle à manger. Elles me parlent à cœur ouvert de leur travail, de la joie qu’elles ont d’aider les gens.

PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : VÉRONIQUE BENZ

Marjorie et Géraldine sont les deux secrétaires de la paroisse Saint-Pierre. Chacune maman de deux garçons, elle travaillent à 60 %, Géraldine lundi et mardi, Marjorie mercredi et jeudi ; le vendredi, elles sont toutes les deux présentes. Une journée en commun nécessaire, reconnaissent-elles, pour la bonne coordination des tâches.

Les responsabilités d’une secrétaire de paroisse sont nombreuses et variées. « La majeure partie consiste en des tâches administratives dont, par exemple, faire le lien entre les différents intervenants des messes, la tenue des registres paroissiaux, la gestion des quêtes et des locations des salles de la maison paroissiale. Ce qui me plaît dans mon travail, c’est l’accueil à la porte comme au téléphone. Il faut savoir écouter, renseigner, informer, rediriger les personnes », remarque Marjorie. « Il y a aussi une partie psychologique, des gens viennent se confier », souligne Géraldine. « Lorsque les personnes sont là, notamment pour préparer des funérailles, il faut faire preuve d’empathie, les mettre à l’aise et les recevoir en attendant que le prêtre ou la responsable des funérailles arrivent. Il y a aussi les gens qui viennent demander de l’aide; il faut les réorienter vers les organismes adéquats. » Lorsque l’une parle, l’autre la complète. En les voyant, on ressent immédiatement leur bonne collaboration, leur complicité…

Elles relèvent que leur travail demande beaucoup d’empathie, de disponibilité, de discrétion, d’ambivalence, de créativité, d’organisation, d’autonomie, d’anticipation… et une bonne gestion du stress. « Il faut tout prendre avec le sourire, penser à tout et surtout prioriser ce qu’il y a faire. Il faut parfois imaginer ce que l’on devrait savoir, car nous sommes souvent les derniers maillons de la chaîne ». Les deux secrétaires relèvent la bonne collaboration avec toutes les personnes qui œuvrent au sein de la paroisse.

Avant d’être au service de la paroisse, Marjorie et Géraldine travaillaient dans le milieu bancaire. « Travailler pour une paroisse, cela me paraissait une évidence », explique Géraldine, « je désirais contribuer au bien-être des gens. Je suis sereine lorsque je viens au bureau, j’ai envie de faire les choses bien, je suis motivée, il y a un réel plaisir. » Marjorie cherchait un métier qui correspondait davantage à ses valeurs. « Ici notre travail est gratifiant. À la fin de la journée, nous avons l’impression d’avoir aidé les gens, de nous être rendues utiles. »

« En Église, il est souvent dit que les choses ne bougent pas ou vont trop lentement. La raison principale pour laquelle j’ai un énorme plaisir à travailler ici », précise Marjorie, « c’est justement que, quoi qu’il se passe dans le monde (une guerre, une crise sanitaire, une catastrophe naturelle) l’Église réagit très rapidement, que ce soit sous forme de quête, de dons, de récolte de marchandises. »

« Les gens, en général, ne se rendent pas vraiment compte du rôle de l’Église dans l’aide sociale. Rien que pour cela je suis fière de travailler pour l’Église », ajoute Géraldine. « Ce qui est beau, c’est cette manière de tendre la main au plus démuni, souvent dans l’ombre. » Toutes deux estiment dommage que de nombreuses personnes n’aient pas conscience de cela.

Si vous contactez la paroisse Saint-Pierre, sans aucun doute vous serez accueillis par Marjorie ou Géraldine. Vous découvrirez alors leur voix douce, leur joie communicative et leur regard bienveillant !

A la rencontre de Pauline Jaricot…

… «L’esprit d’entreprendre au service du Christ»

PAR ALESSANDRA ARLETTAZ
PHOTOS : OPM FRANCE, NEWSOUL, MISSIO AUTRICHE / CLEMENS FUCHS

En ce mois de Marie, je vous invite à aller à la rencontre de Pauline Jaricot, qui est née le 22 juillet 1799. Cette femme sera béatifiée le 22 mai 2022 à Lyon.

C’est une femme hors norme, son dévouement m’inspire énormément.

Elle vient d’une famille riche, où durant les premières années de sa vie de jeune femme elle en profite pleinement. Cependant, après un prêche sur la vanité, elle décide de tout laisser de ce luxe. Elle décide de s’habiller comme les ouvriers et de se mettre au service des pauvres.

Ayant un frère missionnaire, elle est mise au courant de la situation critique des missions. Elle prend l’initiative de faire connaître des missionnaires et leurs besoins et demande de les porter dans les prières. Ainsi, à 19 ans, Pauline a alors l’idée que chaque personne pourrait facilement trouver dans son entourage dix associés donnant un sou chaque semaine pour les missions. Elle invite donc à réciter un « Pater » et un « Ave Maria » chaque jour et à récolter « un sou » par semaine. S’ensuivrait ensuite un fonctionnement pyramidal organisé par groupe de 10, 100 et 1000 personnes. Chaque chef d’une dizaine récolterait les dons de ses associés, le chef de centaine ceux de dix chefs de dizaine et ainsi de suite, pour finir par alimenter un fonds commun. Ce « plan » de Pauline Jaricot aboutit à la création de l’œuvre de propagation de la foi en 1822.

Elle est aussi la fondatrice, en 1826, du « Rosaire Vivant ». Ce dernier regroupe ses membres par quinzaines dans une communion spirituelle en disant chaque jour une dizaine de chapelet pour prier tous ensemble le rosaire (à l’époque un rosaire compte 15 dizaines).

Un siècle après sa création son œuvre est élevée en œuvre pontificale par Pie XI. Pour la première fois toute l’Eglise est appelée à célébrer l’avant-dernier dimanche du mois d’octobre, le dimanche de la Mission Universelle.

Au-delà du Rosaire Vivant, son œuvre se résume à cette invitation qu’elle nous adresse aujourd’hui : « Unis-toi à cette mission : prie et fais prier ! »

Si vous voulez en savoir plus, voici un lien qui peut vous être utile:
http://paulinejaricot.opm-france.org/

Prière pour demander une grâce par l’intercession de Pauline

Seigneur,
Tu es venu sur la terre afin que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. A cette œuvre qui est la Tienne, Pauline-Marie Jaricot s’est dévouée tout entière.
Elle a établi la Propagation de la Foi pour les multitudes qui ne connaissent pas la Vie, le Rosaire Vivant pour ceux qui ne la possèdent pas dans son abondance.
Vénérable Pauline Jaricot, toi qui as consacré ta vie à répandre le Royaume du Christ en servant Dieu et les hommes, intercède pour nous et que Dieu daigne nous accorder la grâce que nous demandons humblement.
Amen.

Des cartes avec cette prière peuvent être commandées à Missio au 026 425 55 70 ou auprès de shop@missio.ch

Mon église au milieu du village

La dernière messe célébrée dans l’ancienne chapelle a eu lieu le dimanche 6 février. L’occasion de retracer en images son historique au début de la célébration, puis d’écouter les témoignages de plusieurs paroissiens lors de l’homélie. L’un d’entre eux a été réalisé par Elisabeth Collaud, qui s’est adressée directement à la chapelle, comme à une amie. Vierge, icônes et Saint-Sacrement ont ensuite été portés jusqu’à la nouvelle église. Une page se tourne!

PAR ÉLISABETH COLLAUD
PHOTOS : GEORGES GRANDJEAN, CHANTAL ZAPHIROPOULOS

Après la dernière messe, l’Abbé Zbiniew a cherché des reliques sous la table servant d’autel.

Chère Chapelle Saint-Jean Baptiste, je m’adresse à toi aujourd’hui pour une ultime rencontre. Voici bientôt 40 ans que nous nous côtoyons. Je passe presque tous les jours devant toi : à chaque fois que je jette un coup d’œil, tu es là. Tu restes bien droite malgré l’âge et les outrages de la météo.

Un lieu de rencontre

Tu fais partie intégrante de ma vie. C’est en effet chez toi que mes enfants ont été baptisés, et devant ton autel qu’ils ont fait leur première communion. Je suis régulièrement venue pour la messe, pour des réunions de catéchisme, pour le sacrement du pardon, pour des ensevelissements et pour des fêtes. Par exemple, pour apporter un gâteau ou une mousse aux fraises à partager et pour goûter les spécialités culinaires des autres paroissiens au souper du Jeudi saint ; quel délice ! J’ai même chiné à la brocante, alors que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. J’ai également bricolé, tricoté et crocheté pour payer une modeste partie du mobilier de ta remplaçante. Tu as donc été témoin de ma vie.

Chez toi, pas d’allée centrale : rien de clinquant, de grandiose ou de prétentieux, juste ce petit plus qui me permet de me sentir si bien ici. Quelle autre chapelle peut se targuer d’avoir voyagé comme toi, à travers la Suisse, d’avoir commencé sa vie en étant baraque et fini en église ? Certainement bien peu.

Une parenthèse de sérénité

Au fil des années, tu m’as vu arriver à la messe du dimanche quelques fois en avance, un peu plus souvent en retard. Pourtant, j’ai toujours trouvé une place. Le temps passé chez toi m’a permis de demander, de remercier, de louer, de chanter, de me taire, de réfléchir, de sourire, de rire, et parfois même de me calmer si rien ne s’était passé comme je l’aurais aimé avant que je ne vienne chez toi. Assise sur un banc, je me suis aussi reposée : pendant une heure, personne ne me demandera quoi que ce soit. Quel bonheur et quel luxe quand on a plusieurs enfants en bas âge qui ont toujours besoin de leur maman.

Bien sûr, j’ai également écouté les homélies qui m’ont fait cheminer dans ma foi, qui m’ont à d’autres moments bousculée ou carrément énervée parce que je n’étais pas d’accord et que je ne pouvais pas le dire haut et fort. J’ai vécu ici la vie et les émotions de tous les jours. Celles qui se succèdent, celles qui peuvent être à la fois simples ou compliquées, belles et tristes, magnifiques ou lourdes à supporter. Et quand mon esprit s’évadait, à la faveur d’un long sermon, j’ai imaginé ce que tu as entendu, vu et gardé entre tes murs : des dialogues de chantier aux discussions entre ouvriers, des bruits de la montagne aux chants des chrétiens, du bonheur d’une naissance à la douleur de la perte.

Joie de la découverte.

Tu rythmes ma vie

Au bilan de toutes ces rencontres, je constate que toi et moi, nous partageons beaucoup. Les célébrations qui ont lieu chez toi rythment mon existence : Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, etc. Durant l’Avent et Noël, tu abrites sur ton perron la crèche réalisée avec mon frère. C’est un réel plaisir pour moi de montrer cet ouvrage à mon petit-fils au cours de nos promenades. D’ailleurs, j’en profite pour entrer chez toi pour y faire un coucou, une prière, un chant, allumer un lumignon ou raconter la vie de Jésus.

Pour terminer, je remercie les personnes qui ont eu l’idée et qui ont agi pour te faire venir à Gland. Je garderai de toi des images sympathiques, des flashs de bonheur, des beaux souvenirs. Si je t’ai fait des infidélités ces dernières années, c’est que je suis une lève-tôt, même le dimanche, et qu’un autre horaire de messe me convient mieux. Bien à toi et merci chère chapelle. Tu as été mon église au milieu du village.

Vivre la synodalité

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : R. BENZ

Ces derniers mois, de nombreuses personnes ont participé à la démarche synodale, soit au sein de leurs unités pastorales, décanats, mouvements, ou simplement en répondant en ligne sur le site internet. Le diocèse a publié sa contribution à la consultation synodale universelle sous forme d’un petit livret de trente pages (à télécharger sur le site www.cath-fr.ch).

Notre décanat a vécu cette démarche en trois temps. Bernard Bovigny a fait un bon compte rendu de la dernière réunion. Les participants à ces rencontres gardent une belle impression de ce qui a été vécu. Cependant beaucoup d’entre eux espèrent que ce qui a été partagé ne demeure pas lettre morte !

Pour que cette démarche ne reste pas simplement un livre blanc rangé dans notre bibliothèque, n’est-ce pas à nous, baptisés, de devenir des disciples d’Emmaüs ? À chaque fête de Pentecôte n’est-ce pas chacun de nous que le Seigneur envoie comme missionnaire pour témoigner et faire vivre nos communautés ? Et si cette année, je choisissais l’une des neuf thèses retenues et que je décidais de m’engager à la faire vivre ? Alors ce qui a été partagé ne restera pas dans un tiroir, mais fleurira et portera du fruit.

Lorsque l’on cherche une information, souvent le premier réflexe est de téléphoner au secrétariat de la paroisse ou de l’unité pastorale. Notre rubrique « Une heure avec » vous dévoile le visage de Marjorie et de Géraldine, les secrétaires de la paroisse Saint-Pierre, que vous connaissez certainement par leur voix.

Depuis le dimanche des Rameaux, vous vous êtes sans doute aperçus que certaines paroles de la messe avaient changé. Mgr Aubertin nous aide à comprendre le pourquoi de cette nouvelle traduction du Missel romain.

Les écoliers aiment en général les mois de mai et juin, car ils comptent de nombreux jours fériés avec les fêtes de l’Ascension, de la Pentecôte et de la Fête-Dieu. C’est l’histoire de cette dernière, aussi appelée Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ que Sébastien Demichel nous fait découvrir.

Paul Salles nous présente les nouvelles chaires de prédication sur le web. Dans ce numéro, vous découvrirez également en image la Montée vers Pâques des jeunes.

Je vous souhaite une bonne lecture, et que le feu de l’Esprit nous aide à poursuivre et à vivre la synodalité.

Dieu?… Un être tourné vers l’autre

PAR SŒUR NICOLE LECHANTEUR | PHOTO : MP

Le Dieu auquel nous croyons n’est pas un Dieu isolé dans les Cieux. C’est un Dieu de relation. Père, Fils et Esprit, il est, en lui-même déjà, communion d’amour. Il aime infiniment.

Comme l’amour déborde et s’ouvre vers l’extérieur, Dieu est Créateur, par sa parole : il dit et cela advient. Père, avec des entrailles de mère, il offre toujours sa miséricorde. Oui, Dieu dépasse toutes nos représentations. Le Très Haut se fait le tout proche. Dieu est inclusif : il va vers l’autre et rien ni personne n’est jamais exclu. Chacun·e a du prix à ses yeux !

Pour nous révéler son amour infini, le Père a envoyé son Fils Jésus – Dieu sauve –, l’Emmanuel – Dieu avec nous – qui est né et a vécu au cœur de notre humanité pour nous apprendre à aimer jusqu’à l’extrême. Il a donné sa vie pour nous, il vient à nous et est toujours avec nous.

En ce temps pascal, c’est à cette rencontre avec Jésus que de nombreux enfants de nos paroisses se sont préparés: accueillir Jésus Ressuscité. Vivre une rencontre personnelle avec Dieu qui re-(s)suscite et fait entrer dans une relation de confiance, de pardon, de communion où chacun·e grandit. Nouvelle relation à inventer et à cultiver…

Que ce temps pascal et ces célébrations soient pour chacun·e l’occasion de raviver cette rencontre avec Dieu qui nous aime, nous attend, nous relève. Il fait de nous son prochain et nous invite à faire de même.

Au cœur du monde d’aujourd’hui, ouvrons-nous à l’autre, proche, différent. Devenons acteurs de communion, de partage, artisans d’humanité.

Accueillons l’autre et découvrons le Tout Autre !

Souvenirs de notre ancienne chapelle

L’ancienne chapelle Saint-Jean Baptiste restera dans le cœur et la mémoire des anciens de la communauté. Voici son histoire racontée par une paroissienne fidèle et engagée.

PAR AGNÈS SCHILLIGER
PHOTOS : GEORGES GRANDJEAN, CHANTAL ZAPHIROPOULOS

A mon arrivée à Gland en 1954, j’ai trouvé un village très campagnard avec des vaches qui s’abreuvaient aux fontaines du village en rentrant des champs. Il y avait à Gland une épicerie, une boulangerie, une boucherie et une école avec deux instituteurs qui avaient chacun trois classes.

Avec ma famille, nous habitions au bord du lac. Nous avons décidé d’envoyer nos enfants à l’école catholique de Nyon, tenue par des sœurs. Aussi étions-nous très attachés à la paroisse de Nyon. A Gland ne se trouvaient ni église catholique ni temple protestant. Les familles catholiques organisaient tous les dimanches une messe dans une classe d’école.

Un groupe de dames dont faisaient partie Mme Nanzer, Mme Gillard, Mme Gaudin et Mme Régina Demière a exprimé le vif désir d’ériger une chapelle. Le curé Emil Haefliger et mon mari, conseiller de paroisse à Nyon, conscients de la nécessité pour ce village en croissance d’avoir un lieu de culte catholique, trouvèrent en toute discrétion un beau terrain au centre de Gland. Les fonds manquant pour le construire, nous avons trouvé une ancienne chapelle de chantier.

Des talents variés

Avec l’aide de M. Zimmermann, architecte, de MM. Cherix et Gaudin et de beaucoup de bénévoles, nous avons organisé la reconstruction de la chapelle. Les vitraux et le plafond en cuivre ont été créés par la maison Gehr.

La chapelle a été bénie par le vicaire épiscopal en 1973. Nous avions à cœur de créer une communauté vivante, priante et accueillante pour la région de Gland, Vich et Coinsins. Pour ce faire, le Conseil de communauté, dont je faisais partie, organisait par exemple un apéritif après la messe afin de fraterniser ou des repas dans le jardin de la chapelle parfois suivis d’un événement comme un rallye. Des conférences et des concerts ont aussi eu lieu.

Un événement important était la kermesse. Les dames se réunissaient chez moi dans ma grande cuisine pour préparer un buffet avec des met succulents. Ce moment convivial attirait des personnes de toutes confessions. Notre communauté s’est enrichie de personnes dotées de dons riches et variés. Nous avons été impressionnés par les nombreuses personnes venues offrir leurs talents.

Notre vie était rythmée par des moments heureux tels que les mariages et les baptêmes, mais aussi par des événements plus douloureux, surtout des décès de jeunes gens.

Croix et baptistère

Un dimanche, lorsque j’ai voulu préparer la chapelle pour la messe, j’ai eu un choc en découvrant qu’elle avait été incendiée. L’autel était très abîmé et les bancs noircis par la fumée. J’étais désemparée. Mais j’ai pu compter sur la gentillesse de jeunes passant par là pour nettoyer tous les bancs. Nous avons étendu une grande nappe sur l’autel et ainsi nous avons pu célébrer la messe.

L’autel défectueux a été remplacé par une ancienne table valaisanne. Sous l’impulsion de son fidèle et dynamique responsable Bernard Chevallay, le Conseil de communauté est allé chercher dans le monastère Notre-Dame des Voirons, chez les Petites sœurs de Jésus, un Christ sculpté par une des sœurs. Ce fut une rencontre inoubliable avec ces religieuses qui ont donné leur vie au Seigneur. Nous avions aussi besoin d’un baptistère. Nous avons fait un pèlerinage à Ars : nous y avons trouvé un pétrin qui nous semblait un beau symbole de l’eucharistie et du baptême. Les diaconesses de Reuilly, qui utilisaient pour leur chapelle des ustensiles de tous les jours, nous ont donné l’exemple.

Les salles sous la chapelle étaient d’une grande utilité pour le catéchisme. La cuisine, fonctionnelle, permettait aux paroissiens de célébrer des fêtes de famille.

Dans le cœur des anciens

Aujourd’hui la chapelle est devenue une vieille dame. Elle n’a toutefois rien perdu de son charme. Elle a encore attiré tous les jours des personnes venant s’y recueillir. Mais nous avons constaté avec regret qu’elle se faisait petite pour la ville de Gland avec ses 13’000 habitants et que nous ne pouvions plus la restaurer. Une nouvelle église, grande et claire, a pris sa place. Mais l’ancienne église survivra dans le cœur des anciens de la communauté.

Puisse saint Jean Baptiste, notre protecteur, nous aider à progresser sur le chemin du Seigneur.

Dieu au féminin ou au masculin

«Nous pouvons bien imaginer, sans nous tromper, qu’il y a bel et bien du masculin et du féminin en Dieu.»
Abbé Michel Ammann

PAR L’ABBÉ MICHEL AMMANN
PHOTO : DR

Ce qui est certain pour notre foi chrétienne, c’est que Dieu est amour et qu’il n’est qu’amour. Et, de ce fait, comment ne pas penser qu’il nous aime à la manière, non seulement d’un père mais aussi à la manière d’une mère ? Ne nous a-t-il pas créé à son image ? Nous pouvons bien imaginer, sans nous tromper, qu’il y a bel et bien du masculin et du féminin en Dieu.

La Bible contient de si belles images qui font référence à la tendresse de l’amour de Dieu pour ses enfants. Par exemple, dans le livre d’Isaïe : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. » Et, dans le livre d’Osée : « Je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue; je me penchais vers lui pour le faire manger. »

L’encyclique du pape saint Jean-Paul II ajoute un petit vocabulaire hébreu sur le mot que nous traduisons par « miséricorde ». Citons par exemple les deux principaux : « Rahamim » entrailles de mère. Dieu nous aime comme une mère. Et « Resed » qui exprime la bonté de Dieu. La bonté serait d’avantage un attribut masculin.

Dans les pages de notre journal, en complément du dossier sur le thème de ce mois « Dieu au féminin ou au masculin », nous découvrirons à nouveau, avec intérêt, la série de commentaires bibliques de l’abbé François-Xavier Amherdt si éclairants.

En outre, nous avons glanés çà et là, les avis de quelques personnes par un micro-trottoir. Nous vous les offrons avec plaisir : des perles à découvrir !

Bonne lecture !

Il y a de l’Esprit Saint là-dessous !

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTOS : DR, CATH.CH / BERNARD HALLET

A l’invitation de nos sœurs et frères protestants, de nombreux catholiques genevois se sont rassemblés en la cathédrale Saint-Pierre, ce 5 mars, pour vivre une première messe historique depuis la Réforme. J’ai été profondément touché par la joie et l’émotion que l’on pouvait ressentir dans cette cathédrale archicomble. Parmi les nombreux témoignages reçus après cette messe, j’aimerais vous partager ces messages de deux participantes, une protestante et une catholique. Une paroissienne de la cathédrale a écrit à son pasteur : « Cet événement religieux est à jamais gravé dans ma mémoire. Notre cathédrale était belle, hier soir. Nous étions toutes et tous dans la même ferveur, dans le même Amour du Christ. Cette Foi, nous en avons tellement besoin dans ces tragiques moments que notre monde traverse. Genève a montré au monde chrétien que l’Œcuménisme existe et ce dernier a fait un grand pas en avant. Je suis contente d’avoir vécu ce moment. En rentrant, tous les passagers du tram parlaient de la messe et tous m’ont dit : merci à votre paroisse de nous avoir accueillis. Une religieuse de la Servette m’a dit qu’elle n’aurait jamais imaginé vivre ce moment. Si nous n’avions pas encore quelques restrictions sanitaires, elle m’aurait embrassée. » Et voici le témoignage d’une paroissienne catholique : « Comment décrire à la fois l’émotion, la joie, la simplicité, l’unité dans cette cérémonie historique empreinte d’œcuménisme, de ferveur, de prière, de respect et de délicatesse ? Tout respirait la beauté presque divine et cela portera ses fruits, j’en suis sûre ! Et si Dieu est avec nous au quotidien, cette démarche de l’Eglise protestante a permis de resserrer les liens entre nos deux communautés. A mon avis, bien humbles soient-elles, les prières pour l’unité des chrétiens servent à quelque chose et l’Esprit Saint travaille dans ce sens. »

J’ajoute encore ce message reçu de Fribourg : « C’est le Genevois en moi qui est venu à Genève. Je tenais à être présent (comme je l’aurais été il y a 2 ans). Toutefois, je dois avouer que je suis monté à la cathédrale un peu sceptique. Je m’attendais à tout… sauf à cette joie-là ! Il y a de l’Esprit Saint là-dessous ! »

Dieu au féminin

PAR FLORENCE CHERUBINI | PHOTOS : LDD

Dieu au féminin ! Voilà un sujet complexe, bien que pouvant sembler futile à plus d’un. Dans ces quelques lignes, je propose de vous partager ces quelques réflexions issues de quelques belles (re)-découvertes que j’ai faites en m’attaquant à ce texte. Non pour résoudre la question, ni pour la trancher de manière binaire et rassurante, mais pour essayer d’approfondir et surtout de mettre en pratique ce pour quoi la vie vaut la peine d’être vécue : notre mission de femmes et d’hommes appelés par Dieu à être les jardinières et jardiniers de sa création dans le respect mutuel de notre altérité !

La question du « genre » de Dieu n’est donc pas une question farfelue ou futile propre à notre troisième millénaire et portée par quelques théologiennes éco-féministes. Dans les années 1970, une théologie féministe chrétienne (la plupart de ces théologiennes sont catholiques 1) revendiquait déjà l’utilisation d’un langage épicène pour parler de Dieu, parce que ce langage permettait peut-être d’aller au-delà de nos représentations visuelles du Dieu masculin tout-puissant véhiculées par une pensée ambiante à dominante patriarcale.

Nous pouvons remonter encore beaucoup plus loin au cours des âges pour rencontrer des femmes qui priaient Dieu au féminin ! Au Moyen-Age, des mystiques, comme Hildegarde de Bingen, considérée comme la patronne des écologistes, ou des femmes issues des béguinages ont prié ou invoqué un Dieu-Mère. Ecoutons ce que nous dit l’une d’elle, Mechtilde de Magdebourg (1210-1252) : « Père n’est pas suffisant pour contenir le Dieu de mon être. Profondément en mon être, je sais que Dieu est plus, plus qu’un Père. Je connais maintenant mon Dieu comme Mère. J’ai trouvé un habitat dans son cœur, j’ai appuyé ma tête sur sa poitrine, j’ai touché les traits de son visage, regardé dans ses yeux et connu Dieu comme une Mère. Dieu Mère, Dieu Père, garde-moi dans ton étreinte. » 2

Ces femmes engagées s’appuient sur leurs expériences comme femmes pour se mettre en relation avec le divin ou le sacré. Et les qualités, dites féminines servent alors à parler d’un Dieu bon, plutôt que sévère, et qui agit plutôt comme une mère. 3 Mais d’où vient la spiritualité empreinte de liberté et d’audace de toutes ces femmes ? Quelle voix les a guidées pour découvrir cette image féminine de Dieu ?

Peut-être est-ce celle de la Sagesse présentée dans les livres sapientaux sous les traits d’une sœur, d’une mère, d’une compagne, médiatrice et source de vie, qui recherche en premier lieu le bien de la société et de ses membres?

Alors, avec la vigueur créatrice de Dame Sagesse, entrons à notre tour, telles et tels que nous sommes, dans une participation active qui donne au monde le message d’amour « inclusif » d’un Dieu au-delà du masculin et du féminin, d’un Dieu qui est Celui / Celle qui EST 4

1 Mary Daly, Elisabeth Schüssler Fiorenza, Elizabeth Johnson, Rosemary Radford Ruether,…

2 Malone, « Praying with the Women Mystics », traduit dans « Une Bible des femmes »,
Elisabeth Parmentier, Pierrette Daviau et Lauriane Savoy, Labor et Fides, 2018, p. 28

3 Louise Melançon, « Je crois en DIeue… la théologie féminine et la question du pouvoir »,
https://id.erudit.org/iderudit/005016ar

4 Elisabeth A. Johnson, « Dieu au-delà du masculin et du féminin Celui / Celle qui est », éd. Du cerf, 1999

Un nouveau lecteur à la Colombière souriant et décontracté

Camerounais de 40 ans, Charles-Olivier Ngono a décidé de quitter son pays natal après des années de vie professionnelle à Douala pour faire un master à l’EPFL. Parallèlement à sa vie d’étudiant, il a intégré notre vie paroissiale en tant que lecteur. Nous avons voulu faire plus ample connaissance avec cet homme de foi souriant.

RECUEILLI PAR OLIVIER CAZELLES PHOTOS : CHARLES-OLIVIER NGONO

Charles-Olivier, vous avez longtemps vécu en famille au Cameroun. Comment était ta vie là-bas ?
Charles-Olivier Ngono:
Sixième d’une fratrie de neuf enfants, j’ai bénéficié d’une vie de famille accomplie. Papa était comptable et maman était à la maison. Nous avons tous pu aller à l’école et suivre des études universitaires. J’ai travaillé pendant douze ans dans la maintenance des équipements aéroportuaires à Douala et Yaoundé. Puis j’ai voulu renforcer mes capacités en ingénierie en suivant une formation en logistique à l’EPFL.
C’est une belle aventure, et je n’ai jamais été inquiet pour l’avenir. C’est vrai que j’ai dû démissionner, mais j’ai la chance que Cécile, mon épouse, travaille. Enfin, j’aimerais faire partager cette expérience à ma famille: mon épouse et mes deux filles, Mickaëla, 13 ans, et Manuela, 7 ans.

Vous quittez Douala et votre famille et vous atterrissez seul à Lausanne: quel choc !
Et je suis arrivé en pleine pandémie ! Ainsi, l’intégration sociale a été très difficile du fait de l’observation des gestes barrières qui freinaient tout contact humain. J’ai été cantonné dans ma chambre et à la bibliothèque. Dans ces conditions, je n’ai pas pu visiter la région.

Vous avez vécu le contraste des cultures: au regard des valeurs africaines, com- ment voyez-vous la Suisse?
A mon arrivée, j’ai dû entreprendre des démarches administratives. Quel contraste! Alors qu’au Cameroun il y a toujours des accompagnateurs (appelés «démarcheurs»), ici, les démarches sont impersonnelles, tout le monde est censé savoir ce qu’il faut faire. Les gens sont serviables et compétents, mais c’est un peu distant et moins chaleureux.
J’observe cette même froideur dans les lieux publics tels que les quais de gare: chacun a les yeux fixés sur son téléphone portable et les écouteurs sur les oreilles. On ne se parle pas. Par contre, à la gare de Douala, la conversation est spontanée et habituelle entre les passagers même s’ils ne se connaissent pas.

La vie paroissiale à Nyon est bien diffé- rente de celle du Cameroun. Qu’est-ce qui est important pour vous?
Dans l’ensemble, il y a beaucoup de ressemblances. Mais il vaudrait mieux parler des différences qui constituent des richesses pour chaque culture.
Au Cameroun, la «mise en scène» des célébrations du dimanche est très importante: les enfants de chœur sont particulièrement bien habillés, ils ont répété les déplacements et les gestes pour que ce soit beau; les chanteurs portent la tenue de la chorale; les paroissiens viennent en famille, les jeunes sont très nombreux et les messes durent plus longtemps, jusqu’à deux heures.
A la Colombière, les célébrations sont plus sobres et brèves et les paroissiens plus âgés. J’apprécie la participation des enfants à la procession de communion. Ils accompagnent leurs parents et ceux qui n’ont pas commencé à communier s’avancent bras croisés sur la poitrine pour recevoir la bénédiction du prêtre. Au Cameroun, seuls les enfants qui ont le droit de communier participent à la procession de communion ; les autres restent assis.

Que représente pour vous le fait d’être lecteur à la Colombière ?
A la sortie d’une messe, le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand, m’a proposé de lire à la messe. Cela m’a agréablement surpris puisque je n’avais jamais lu en public. J’ai intégré le groupe des lecteurs et j’ai été rapidement mis en confiance pour pratiquer cet exercice. Progressivement, je découvre les détails du service de la sacristie.
Depuis que je suis lecteur, je reçois des retours favorables des paroissiens. A leurs yeux, je ne suis plus un individu lambda qu’on salue de loin, mais le paroissien Charles-Olivier; et j’aime bien cela. Merci pour cette considération.

Etiez-vous engagé en paroisse au Cameroun?
Depuis mon plus jeune âge, je vais à l’église tous les dimanches en famille. Mais dans mon pays, je n’avais jamais consacré de temps à une activité paroissiale. Une seule fois j’ai fait une tentative, ratée, de devenir servant de messe. Ici à Nyon, c’est la toute première fois que je participe activement à la vie de l’Eglise.

Un passage biblique vous marque-t-il ?
Un passage biblique en particulier me parle: c’est dans l’évangile de Luc, au chapitre 6, où Jésus dit à ses disciples: «Un aveugle peut-il guider un autre aveugle? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou? […] Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? […] Comment peux-tu dire à ton frère: « Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil » alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien?»
Ce message me fait penser au monde actuel. Nous observons des Etats donneurs de leçons qui se proclament libérateurs et disent aux autres comment résoudre leurs problèmes alors qu’ils connaissent les mêmes difficultés chez eux.

En quoi le fait d’être séparé de votre famille pour les études influence-t-il votre foi ?
Le fait d’être séparé de ma famille et de mes amis me donne du temps pour m’impliquer davantage dans la vie de l’Eglise et m’y intéresser. Je prends plus de temps pour prier ; en particulier, je suis fidèle aux neuvaines mensuelles. Au Cameroun, la tradition des neuvaines de prière à l’occasion de certaines fêtes est très vivante. Malgré les difficultés, je garde une foi solide. Je crois que Dieu m’accompagne chaque jour même s’il m’arrive de douter et de me poser des questions.

Dieu au féminin

Le thème de ce mois me laisse perplexe. Dieu au féminin ? En préambule, je voudrais rappeler que Dieu n’a pas de sexe puisqu’Il est Esprit.

PAR L’ABBÉ ALEXANDRE BARRAS
PHOTO : DR

Vitrail «hommage à la Trinité» 2013, chapelle de la Bâtiaz à Martigny. Le Père im En Joong exprime la Foi dans les couleurs et la Lumière.

Déjà, au VIIe siècle avant Jésus-Christ, un philosophe grec disait avec humour : « Les éthiopiens disent que leurs dieux ont la peau sombre et les cheveux crépus ; les Thraces, que leurs dieux ont des yeux pers et des cheveux de feu. » Pour lui, il fallait enlever de notre esprit toutes les représentations mythologiques et imaginatives des dieux.

Il est vrai que les textes bibliques de l’Ancien Testament nous parlent plutôt de Dieu au masculin : un Père qui prend soin de tous, le protecteur, le rocher sur lequel on peut s’appuyer durant la tempête. Il est justice et miséricorde, et a éduqué son peuple en lui donnant la Loi à travers Moïse. Dans le Nouveau Testament, Dieu s’est incarné en Jésus homme et Il nous a parlé de Dieu en l’appelant son Père. Dans notre société contemporaine, certains refusent cette manière de voir et veulent la changer en prétendant que c’est arbitraire et conventionnel. La multiplication des « styles de famille », le partage des tâches dans le couple, les revendications féministes, mettent à mal la figure paternelle. La différence de l’homme et de la femme devient une concurrence de genres au lieu d’être une complémentarité naturelle des personnes en vue d’un enrichissement mutuel.

Il est évident que Dieu agit aussi comme une mère. Un Père de l’Eglise du IIe siècle, Tertullien, dit que « Dieu est comme une mère qui n’abandonne jamais son fardeau ». Il est attentionné, attentif à tout ce qui nous arrive, à nos choix. Il pleure nos refus du bien, du vrai, du saint. Il se désole de nos refus d’alliance, de nos compromissions avec le malin, nos abandons divers et variés. Sa miséricorde est insondable et le cœur de Marie notre Mère, que nous fêtons en ce mois de mai, nous est donné pour nous le faire découvrir et nous aider à en vivre.

Tout comme nous ne pouvons pas être l’égal de Dieu, étant créature face à Lui le Créateur, de même notre rôle propre ne peut être interchangeable, au grand dam d’une certaine vision faussée de l’homme et de la femme. Dans l’Ecriture sainte nous rencontrons beaucoup de femmes qui ont eu des rôles importants. Dans notre Eglise également une grande part des services sont assurés par les femmes. Nombreuses sont celles qui animent et permettent à nos paroisses de vivre, de grandir. Même notre saint Père François a promu plusieurs d’entre elles à des postes importants au sein de la curie romaine. Il est bon de voir tant de dévouement de celles qui s’épanouissent et assument merveilleusement leur état de vie dans notre société. Par l’agir de tant d’entre elles nous voyons Dieu au féminin se manifester dans les périphéries de la pauvreté, de la souffrance et de la faim. Alors merci mesdames de nous montrer Dieu au féminin.

Jeunes en vadrouille !

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : SABRINA FARAONE

Joie, rire, faim, prières, jeux, découverte de l’histoire de Saint-Jo, d’une autre Eglise, des autres jeunes, qu’ils ne sont pas seuls dans la foi. (WhatsApp des jeunes en retour de la matinée)

Rassembler les jeunes de nos UP pour élargir leur horizon «paroisse», cela fait sens et fait… Eglise. Ce fut l’initiative de Sabrina et Anne-Marie (l’une coordinatrice en catéchèse pour La Seymaz et l’autre agente pastorale pour Eaux-Vives / Champel), avec les deux accompagnants de confirmands – Jean et Denis – qui a été vécue samedi 2 avril.

Entre Chêne et Saint-Joseph aux Eaux-Vives, l’ambiance s’est bien détendue après des jeux « mise en bouche » ; les jeunes ont petit-déjeuné puis dans le tram 12… la neige tombant en giboulées, pour débarquer dans l’église Saint-Joseph.

Ils y ont vécu en groupes le parcours sur « Combien de saint Joseph à Saint-
Joseph ? » – 27 semble être le chiffre clé ! – avant de se grouper dans la crypte dite Salle R. Damon (sous-sol de l’église) pour un temps de relecture et de pique-nique.

MERCI à chacune et chacun : Joie, rire, faim, prières, jeux, découverte de l’histoire de Saint-Jo, d’une autre Eglise, des autres jeunes, qu’ils ne sont pas seuls dans la foi.

Dieu au féminin

TEXTE ET PHOTOS PAR
JUDITH BALET HECKENMEYER

Le Pantocrator d’Arcabas: l’image du Christ avec une main d’homme et une main de femme.

En français, nous n’avons que deux genres : masculin et féminin. Dans les temps anciens, il n’était pas convenable de représenter Dieu, de le nommer même. Mais l’homme a besoin de se raccrocher à quelque chose de connu, à se faire une image pour mieux se représenter ce que Dieu est, mais on oublie souvent que ce ne sera que des facettes, car Il est bien plus que toutes nos représentations, que nos imaginations, que nos sens et notre intelligence ne peuvent percevoir. Alors il a été choisi que la représentation de Dieu soit plutôt masculine.

Dans les dialogues avec l’ange il est dit dans l’avant-propos : les anges n’aiment pas parler de « Dieu » – ce mot que des générations d’êtres humains ont usé, galvaudé, sali ; mais emploient pour Le désigner le pronom Ö – ici traduit par Lui- qui, dans cette langue archaïque qu’est le hongrois n’est ni masculin, ni féminin mais les deux à la fois ; transcendant la masculinité du Divin qui pèse si lourdement dans nos religions révélées. Ö est le masculin et le féminin, le Père et la Mère, force et sagesse, toute-puissance et tendresse ; et point n’est besoin de le compléter par des figures féminines, puisque la féminité fait partie de Son essence même, et nous le rend tellement plus proche…

J’aime cette approche, cette particularité linguistique qui ouvre un champ bien loin des querelles intestines de la dualité homme-femme. Par commodité nous utilisons la forme masculine. Parce que Jésus était homme et parlait de son Père. Mais rien ne nous empêche d’envisager le tout, de réaliser comme dans la nature même, masculin et féminin se complètent, vont de pair.

Le symbole du Tao est représenté par le masculin et le féminin, le noir et le blanc, avec en chacun une part de l’autre, un cercle où tout se rejoint, où tout est un.

Alors Dieu ? Masculin ou féminin ? Ou tout simplement bien au-delà de la dualité ?

Vivre l’Eglise en coresponsabilité

Philippe Becquart, responsable du Département des adultes de l’Eglise catholique du canton de Vaud, a donné
une conférence dans la grande salle de la Colombière
mercredi 9 mars sur «Vivre la coresponsabilité en Eglise».
Elle s’inscrivait dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise».

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTOS : CCRFE, DR

Philippe Becquart, théologien laïc et père de trois enfants, a abordé le processus synodal à partir de l’expérience vécue par l’Eglise dans le canton de Vaud. Le processus synodal ? « Il veut mettre en avant notre vocation de baptisés, a-t-il dit en ouverture, pour en goûter les fruits. Dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg il a, pour sa première phase, mobilisé quelque 3000 personnes en paroisse ainsi qu’un groupe dans la partie alémanique et les moines de Hauterive, qui ont réfléchi à la situation du prêtre. La synthèse, effectuée le 4 mars par douze personnes, a été remise à l’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, qui la transmettra à la Conférence des évêques.

Le processus synodal lancé par le pape François en octobre a pour thème : « Pour une Eglise synodale. Communion, participation, mission ». Il se terminera en octobre 2023 par le synode des évêques à Rome. Il rejoint, dans notre canton, une initiative prise il y a quatre ans par Christophe Godel, alors vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, qui cherchait à répondre à la question : « Comment revivifier nos communautés ? »

Un exercice spirituel

« Synode signifie marcher ensemble », a précisé le conférencier. Pour François, « le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire », « la synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission ». « C’est un exercice spirituel, un moyen de discernement personnel et communautaire, a relevé Philippe Becquart. Et toute l’Eglise est convoquée. »

Une Eglise fragilisée par la crise des abus – sexuels et spirituels –, conséquence du cléricalisme dénoncé par le pape. « Ils ont fait de l’Eglise un lieu de mort, l’ont détournée de ce qu’elle est essentiellement : synodale. » Il s’agit de retrouver cette dimension, car « le synode est une manière d’être, d’agir, d’annoncer l’Evangile et de témoigner qui prend sa source dans le baptême ».

Dix attitudes fondamentales

Le baptême, a affirmé le conférencier, est un sacrement à déployer en dix attitudes fondamentales qui se répondent : écouter /parler ; cheminer / accompagner ; discerner / décider ; célébrer / servir ; annoncer /témoigner. Il en a développé deux au cours de la soirée : écouter / parler et discerner / décider.

Première attitude : l’écoute de l’Esprit, des frères et sœurs et des charismes. « Le processus synodal est un laboratoire de l’écoute, une écoute qui vise à discerner ce que l’Esprit veut pour l’Eglise. ». Non un débat où chacun apporte ses arguments, mais « un exercice de mise en prière et d’humilité ». Lui répond, deuxième attitude, le parler vrai – « parrhèsia » en grec – « qui nous pousse à sortir de nos raisonnements et de nos représentations pour dire ce que nous discernons ensemble ». Ce faisant, nous n’échappons pas à un paradoxe, souligné par Philippe Becquart : « Nous revendiquons tout à la fois une prise de parole pour contester l’autorité – décrédibilisée par les abus – et nous nous comportons comme des moutons, attendant trop des prêtres. »

Troisième attitude : discerner – terme ignatien par excellence, et François est jésuite. Discerner en commun dans la conscience que nous sommes tous protagonistes en vertu du « sensus fidei », ce sens surnaturel en matière de foi et de mœurs que possède la collectivité des fidèles, qui « ne peut se tromper dans la foi ». Et que nous sommes le Peuple de Dieu qui chemine dans le monde et dans l’histoire.

Quatrième attitude : décider. Pour ce faire, il faut avoir écouté l’Esprit, renoncé au pouvoir et parcouru un chemin d’abaissement, expérimenté une kénose – ce que vit l’Eglise aujourd’hui, « dans une extrême vulnérabilité » suite à la crise des abus et à la Covid-19 –, « être nu, dépouillé, blessé d’amour ». Cependant, a précisé le conférencier, « tous discernent, mais tous ne décident pas ».

Franchir un cap

L’enjeu du synode ? « Régénérer l’Eglise en créant des lieux où expérimenter la prière, la prise de parole et le discernement communautaire » sans oublier la liturgie, « lieu de l’écoute de l’Esprit et de la Parole ». « Nous devons franchir un cap », a ajouté Philippe Becquart, « revivifier les paroisses, discerner les besoins, élaborer une vision et la mettre en œuvre ».

Cela n’existait-il pas auparavant ? Certes, a reconnu le conférencier, mais « il y a eu une rupture dans la transmission, un repli, un rétrécissement ; une nouvelle ecclésiologie s’est mise en place. A nous de faire revivre des lieux où les baptisés ont la parole ». « Il nous faut aussi inventer ou réinventer des manières de donner la parole », a ajouté le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand. La soirée s’est terminée par la récitation d’une prière du cardinal Carlo Maria Martini, puis le verre de l’amitié.

Apprendre l’amour inconditionnel

Le mariage du hockey et de la foi : c’est toute sa vie. L’ancienne ailière de l’équipe féminine suisse de hockey sur glace, Sandrine Ray, est aujourd’hui aumônière en milieu sportif et met sa foi au service de ses pairs.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

Que fait un aumônier en milieu sportif ?

Il accompagne les athlètes dans les difficultés qu’ils vivent au quotidien. Que cela soit le besoin de parler, concernant les questions existentielles ou spirituelles. L’athlète a tellement été éduqué avec la vision qu’il faut être fort, ne rien montrer… il a donc besoin d’une personne de confiance pour s’épancher. Mon autre rôle est aussi de permettre aux athlètes chrétiens de vivre la communauté en les mettant en lien avec d’autres sportifs croyants ou en leur proposant des temps de prière et d’étude biblique. Je m’intéresse également à toutes les problématiques de l’abus dans le sport. Ils ne sont souvent pas dénoncés à cause de conflits de loyauté. Il y a une réelle peur de voir s’écrouler tout ce qui a été construit jusque-là et de décevoir la famille, le coach, etc. En somme, j’offre à ces athlètes un espace où ils peuvent simplement être humains !

Quels parallèles tirez-vous entre votre foi et le sport ?

Le sport a énormément de notions et de valeurs bibliques : le respect, la solidarité, l’esprit d’équipe, se battre pour cette équipe et le côté sacrificiel. Ce dernier point est très présent dans le sport, ce qui peut amener à de vraies situations de détresse.

En effet, on imagine souvent le sportif comme quelqu’un de fort, qui peut gérer les situations de crise, mais on sait aussi qu’il peut avoir un fort risque suicidaire.

C’est vraiment le paradoxe. Dans le sport, on est dans le tout ou rien. Un jour, tu es en haut de l’affiche, le suivant tout en bas. Tu passes du héros au zéro en peu de temps et gérer cela peut devenir très compliqué, surtout lorsqu’on mise tout sur le résultat. Les plus grandes difficultés de détresse et de santé mentale, de dépression et de risques suicidaires concernent les athlètes qui ont cet état d’esprit dirigé vers la performance. Si ma valeur en tant qu’athlète ne dépend que de cela, il y a des risques de souffrances en santé mentale. Par contre, les sportifs qui trouvent un sens dans ce qu’ils font autre que la performance sont moins influencés par les résultats. Ils surmontent mieux les échecs. Je cherche donc avec eux des objectifs qui ne dépendent pas des résultats.

Quel rôle jouent les médias et réseaux sociaux dans la pression sur les athlètes ?

C’est une pression supplémentaire énorme. Il faut toujours se montrer sous le meilleur angle. Tout est vu et revu des milliers de fois. Le métier d’athlète professionnel est particulier, car vous travaillez pendant des années et tout se joue sur un instant… que tout le monde verra. D’où l’importance de pouvoir se détacher et de connaître sa vraie valeur. Il y a un réel travail à faire avec les athlètes, car depuis tout petit on t’inculque que ta valeur dépend entièrement de ton mérite. Ce système prône le « tu montres et ensuite tu reçois ». Dans la foi en Jésus, cette réalité est totalement inversée, car tu reçois tout avant d’avoir montré quoi que ce soit. Tu es accepté, tel que tu es. Nous devons aider les athlètes à comprendre que leur valeur ne dépend pas de leurs performances. Lorsque j’ai rencontré Jésus à l’âge de 17 ans, c’est cela qui m’a touchée. Peu importe ce qu’il se passait sur le terrain, l’amour de Dieu pour moi resterait. C’est ce qui a fait toute la différence pour la suite de ma carrière. A partir de ce moment, je n’avais plus peur de perdre.

Biographie express

Née à Orbe en 1983, Sandrine Ray chausse ses premiers patins à 4 ans. Hockeyeuse internationale à 16 ans, elle évolue durant sept ans avec l’équipe de Suisseet, dans ce cadre, va aux JO de Turin en 2006.
Elle réoriente sa carrière en aumônerie. Au cours de sa formation, elle a l’opportunité d’aller aux JO de Sotchi avec le CIO (2014) et aux Jo Paralympiques de Rio comme aumônière officielle (2016). Elle exerce depuis 2019 pour Athletes in Action, une organisation sportive chrétienne internationale.

Joli mois de mai…

… propice à une visite à la Vierge dans notre région. Les œuvres d’art la représentant sont partout présentes dans nos églises. Mais je ne suis ni artiste ni historien. Ces œuvres me parlent donc autrement. Sont-elles inspirées? Probablement, vu qu’elles sont inspirantes. Voyons donc ce qu’elles me suggèrent.

PAR PIERRE MOSER | PHOTOS : PIERRE MOSER

Dieu au féminin

PAR GENEVIÈVE THURRE
PHOTOS TIRÉES DES SITES: monastere-geronde.ch et lapelouse.ch

Pour évoquer Dieu au féminin me sont venus à l’esprit les visages de sœurs religieuses qui ont traversé ma vie, à commencer par celui ma tante sœur Marie-Odile (Gisèle Roduit). Elle a été une caresse sur nos vies. Notre diocèse compte quatre communautés de sœurs religieuses, autant de visages de Dieu dans nos quotidiens, présents par la prière et le service.

Donner une voix et un visage à Dieu par le biais des médias: Louis Cergneux, chanoine à Saint-Maurice, a créé en 1906 la congrégation des sœurs de Saint-Augustin. Quelques sœurs sont actives dans le domaine de l’édition à travers la librairie de Saint-Augustin, tandis que les sœurs plus âgées sont actives par la prière et la simplicité de leur vie quotidienne.

«Il n’y a pas de plus grand amour que de DONNER SA VIE pour ceux qu’on aime.»

Maurice-Eugène Gard, prêtre de l’Abbaye de Saint-Maurice, bouleversé par la misère qui l’entoure, en particulier celle des enfants, réunit quelques jeunes femmes qui vont quitter leurs familles et mettre leur vie au service des pauvres.

La communauté des sœurs de Saint-Maurice vit actuellement dans le cadre magnifique de la Pelouse au-dessus de Bex. Leur quotidien est la bible – la liturgie – l’accueil – l’accompagnement – le service aux jeunes.

En 1622, saint François de Sales encourage un groupe de moniales cisterciennes qui fonde le couvent de Collombey. Les Bernardines de Collombey vivent selon la loi de saint Benoît. Elles cherchent Dieu dans la prière, la simplicité, le silence, le travail et l’accueil des personnes. Elles fabriquent les hosties et tiennent une sonothèque.

Rien n’est plus important que de dédier sa vie entière à la louange, mettre de côté tout ce qui n’est pas le Christ. Les premières sœurs de Géronde y sont arrivées en 1935, en provenance du monastère des Bernardines de Collombey. Comme ces dernières, elles font partie de l’ordre cistercien obéissant à la règle de saint Benoît. Elles vivent au sein de leur communauté, à l’écart de la vie ordinaire. L’équilibre de la journée repose sur le travail, la lecture, l’étude et l’accueil.

Après des années vouées à l’éducation des jeunes, la plupart des sœurs Ursulines de Sion ont accueilli une mission en pastorale paroissiale ou diocésaine. Elles s’y impliquent à travers la diaconie, la catéchèse, dans les équipes pastorales et les groupes paroissiaux.

« Se nourrir du pain de Vie, accueillir et servir le Christ dans son humanité », les sœurs Hospitalières de Sion restent porteuses du même désir que leurs fondateurs. Leur charisme s’incarne aujourd’hui dans l’accompagnement de leurs sœurs âgées au couvent. Leur mission d’évangélisation se vit dans la joie du don, dans la prière pour l’Eglise et pour le monde.

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