Dieu au féminin

TEXTE ET PHOTOS PAR
JUDITH BALET HECKENMEYER

Le Pantocrator d’Arcabas: l’image du Christ avec une main d’homme et une main de femme.

En français, nous n’avons que deux genres : masculin et féminin. Dans les temps anciens, il n’était pas convenable de représenter Dieu, de le nommer même. Mais l’homme a besoin de se raccrocher à quelque chose de connu, à se faire une image pour mieux se représenter ce que Dieu est, mais on oublie souvent que ce ne sera que des facettes, car Il est bien plus que toutes nos représentations, que nos imaginations, que nos sens et notre intelligence ne peuvent percevoir. Alors il a été choisi que la représentation de Dieu soit plutôt masculine.

Dans les dialogues avec l’ange il est dit dans l’avant-propos : les anges n’aiment pas parler de « Dieu » – ce mot que des générations d’êtres humains ont usé, galvaudé, sali ; mais emploient pour Le désigner le pronom Ö – ici traduit par Lui- qui, dans cette langue archaïque qu’est le hongrois n’est ni masculin, ni féminin mais les deux à la fois ; transcendant la masculinité du Divin qui pèse si lourdement dans nos religions révélées. Ö est le masculin et le féminin, le Père et la Mère, force et sagesse, toute-puissance et tendresse ; et point n’est besoin de le compléter par des figures féminines, puisque la féminité fait partie de Son essence même, et nous le rend tellement plus proche…

J’aime cette approche, cette particularité linguistique qui ouvre un champ bien loin des querelles intestines de la dualité homme-femme. Par commodité nous utilisons la forme masculine. Parce que Jésus était homme et parlait de son Père. Mais rien ne nous empêche d’envisager le tout, de réaliser comme dans la nature même, masculin et féminin se complètent, vont de pair.

Le symbole du Tao est représenté par le masculin et le féminin, le noir et le blanc, avec en chacun une part de l’autre, un cercle où tout se rejoint, où tout est un.

Alors Dieu ? Masculin ou féminin ? Ou tout simplement bien au-delà de la dualité ?

Vivre l’Eglise en coresponsabilité

Philippe Becquart, responsable du Département des adultes de l’Eglise catholique du canton de Vaud, a donné
une conférence dans la grande salle de la Colombière
mercredi 9 mars sur «Vivre la coresponsabilité en Eglise».
Elle s’inscrivait dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise».

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTOS : CCRFE, DR

Philippe Becquart, théologien laïc et père de trois enfants, a abordé le processus synodal à partir de l’expérience vécue par l’Eglise dans le canton de Vaud. Le processus synodal ? « Il veut mettre en avant notre vocation de baptisés, a-t-il dit en ouverture, pour en goûter les fruits. Dans le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg il a, pour sa première phase, mobilisé quelque 3000 personnes en paroisse ainsi qu’un groupe dans la partie alémanique et les moines de Hauterive, qui ont réfléchi à la situation du prêtre. La synthèse, effectuée le 4 mars par douze personnes, a été remise à l’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, qui la transmettra à la Conférence des évêques.

Le processus synodal lancé par le pape François en octobre a pour thème : « Pour une Eglise synodale. Communion, participation, mission ». Il se terminera en octobre 2023 par le synode des évêques à Rome. Il rejoint, dans notre canton, une initiative prise il y a quatre ans par Christophe Godel, alors vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, qui cherchait à répondre à la question : « Comment revivifier nos communautés ? »

Un exercice spirituel

« Synode signifie marcher ensemble », a précisé le conférencier. Pour François, « le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire », « la synodalité exprime la nature de l’Eglise, sa forme, son style, sa mission ». « C’est un exercice spirituel, un moyen de discernement personnel et communautaire, a relevé Philippe Becquart. Et toute l’Eglise est convoquée. »

Une Eglise fragilisée par la crise des abus – sexuels et spirituels –, conséquence du cléricalisme dénoncé par le pape. « Ils ont fait de l’Eglise un lieu de mort, l’ont détournée de ce qu’elle est essentiellement : synodale. » Il s’agit de retrouver cette dimension, car « le synode est une manière d’être, d’agir, d’annoncer l’Evangile et de témoigner qui prend sa source dans le baptême ».

Dix attitudes fondamentales

Le baptême, a affirmé le conférencier, est un sacrement à déployer en dix attitudes fondamentales qui se répondent : écouter /parler ; cheminer / accompagner ; discerner / décider ; célébrer / servir ; annoncer /témoigner. Il en a développé deux au cours de la soirée : écouter / parler et discerner / décider.

Première attitude : l’écoute de l’Esprit, des frères et sœurs et des charismes. « Le processus synodal est un laboratoire de l’écoute, une écoute qui vise à discerner ce que l’Esprit veut pour l’Eglise. ». Non un débat où chacun apporte ses arguments, mais « un exercice de mise en prière et d’humilité ». Lui répond, deuxième attitude, le parler vrai – « parrhèsia » en grec – « qui nous pousse à sortir de nos raisonnements et de nos représentations pour dire ce que nous discernons ensemble ». Ce faisant, nous n’échappons pas à un paradoxe, souligné par Philippe Becquart : « Nous revendiquons tout à la fois une prise de parole pour contester l’autorité – décrédibilisée par les abus – et nous nous comportons comme des moutons, attendant trop des prêtres. »

Troisième attitude : discerner – terme ignatien par excellence, et François est jésuite. Discerner en commun dans la conscience que nous sommes tous protagonistes en vertu du « sensus fidei », ce sens surnaturel en matière de foi et de mœurs que possède la collectivité des fidèles, qui « ne peut se tromper dans la foi ». Et que nous sommes le Peuple de Dieu qui chemine dans le monde et dans l’histoire.

Quatrième attitude : décider. Pour ce faire, il faut avoir écouté l’Esprit, renoncé au pouvoir et parcouru un chemin d’abaissement, expérimenté une kénose – ce que vit l’Eglise aujourd’hui, « dans une extrême vulnérabilité » suite à la crise des abus et à la Covid-19 –, « être nu, dépouillé, blessé d’amour ». Cependant, a précisé le conférencier, « tous discernent, mais tous ne décident pas ».

Franchir un cap

L’enjeu du synode ? « Régénérer l’Eglise en créant des lieux où expérimenter la prière, la prise de parole et le discernement communautaire » sans oublier la liturgie, « lieu de l’écoute de l’Esprit et de la Parole ». « Nous devons franchir un cap », a ajouté Philippe Becquart, « revivifier les paroisses, discerner les besoins, élaborer une vision et la mettre en œuvre ».

Cela n’existait-il pas auparavant ? Certes, a reconnu le conférencier, mais « il y a eu une rupture dans la transmission, un repli, un rétrécissement ; une nouvelle ecclésiologie s’est mise en place. A nous de faire revivre des lieux où les baptisés ont la parole ». « Il nous faut aussi inventer ou réinventer des manières de donner la parole », a ajouté le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand. La soirée s’est terminée par la récitation d’une prière du cardinal Carlo Maria Martini, puis le verre de l’amitié.

Jeux, jeunes et humour – mai 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi fête-t-on l’Ascension un jeudi ?
Tout simplement parce qu’elle est célébrée 40 jours après Pâques qui tombe sur un dimanche. Je vous laisse faire le calcul ; on arrive forcément sur un jeudi. Derrière cela, il y a toute la symbolique du nombre 40, temps d’attente et de rencontre avec Dieu au désert – pensons au Carême ou à Moïse – revivifié ici par la Résurrection de Jésus qui apporte du neuf dans notre relation à Dieu.

par Pascal Ortelli

Humour

Un handicapé sur chaise roulante conversait avec ses amis d’infortune au sujet d’une innovation dernier cri rajoutée sur sa chaise roulante électrique. Elle était en effet équipée d’un GPS. 
– Vous voyez, dit-il, si je me trompe de rue, automatiquement, comme pour les voitures, j’entends une voix qui me dit : « Faites demi-tour, dès que possible. »
– Génial ! répartit l’un d’eux.
Quelque temps plus tard, un ami rencontre l’heureux propriétaire de cette chaise révolutionnaire et lui lance : 
– Alors, ton GPS, toujours au point ?
– Non, je l’ai enlevé !
– Ah bon, pourquoi ?
– Chaque fois que je passais devant le cimetière, j’entendais : « Vous êtes arrivé, vous êtes arrivé… »

par Calixte Dubosson

En librairie – mai 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Je me suis laissé aimer…
Brigitte Bédard

« Nous n’incarnons en rien l’image du bon chrétien, si cela signifie être parfait, sans faille et marcher droit. Hugues et moi, nous nous savons profondément pécheurs – la lecture de ce livre vous en convaincra – incapables d’aimer et de se laisser aimer, comme Dieu nous y invite. Ce que nous savons cependant, et qui fait que, finalement, nous sommes de bons chrétiens, dans le vrai sens du terme, c’est l’expérience d’être au quotidien démesurément et infiniment aimés de Dieu. En voici les preuves… » Avec une joie de vivre et un humour débordants, Brigitte Bédard nous entraîne dans le ménage à trois que forme son couple avec le Seigneur. 

Editions Artège

Acheter pour 27.80 CHF

Pourquoi Padre ?
Les prêtres de Padreblog

Qu’arrivera-t-il aux non-croyants après leur mort ? Pourquoi les prêtres ne sont-ils pas mariés ? Comment parler de la Providence de Dieu avec tout le mal qui arrive en ce monde ? Toutes ces questions et bien d’autres, les prêtres de Padreblog (des prêtres actifs sur les réseaux sociaux) y répondent de façon claire et précise chaque semaine sur KTO, avec un succès d’audience qui ne se dément pas. Nombreux sont ceux qui souhaitaient voir ces questions-réponses mises à l’écrit. C’est chose faite : voici un formidable outil de formation personnelle et d’évangélisation !

Editions Artège

Acheter pour 26.20 CHF

Zita, courage et foi d’une impératrice
Gaëtan Evrard

Le destin de la dernière impératrice d’Autriche, qui, à la suite de son mari, pourrait être béatifiée est conté avec bonheur dans cette BD. Traversant tout le XXe siècle avec un courage édifiant, Zita seconda d’abord son époux l’empereur Charles d’Autriche dans son combat pour sortir l’Europe du premier conflit mondial. Veuve à 30 ans, pauvre et exilée, elle se voua à l’éducation de ses huit enfants et soutint la résistance antinazie lors du second conflit mondial. Après un très long exil, le retour de Zita en Autriche, en 1982, fut un triomphe. Une figure de femme à la foi exemplaire qui peut susciter des actions héroïques en ces temps troublés par la guerre.

Editions du Triomphe

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Je ne les ai pas laissés seuls
Nicole Gillouard

Dans ce lieu de soins tendu vers l’efficacité qu’est l’institution hospitalière, Nicole Gillouard tente de faire entendre sa note discrète. Elle n’est ni soignante ni prêtre. Sa mission est d’être là, sans objectif, disponible pour celles et ceux qui le souhaitent, à l’écoute de leur demande et de leurs capacités. Avec pudeur et tact, elle dévoile les visages de celles et ceux qu’elle a accompagnés pendant ses dix années de mission au sein du CHU de Rennes. Une expérience humaine intense au contact de la fragilité et de la souffrance, mais aussi teintée d’instants d’une beauté lumineuse.

Editions Nouvelle Cité

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Chrétien dans un monde qui ne l’est plus ?

La société de consommation, les nouvelles technologies, mais surtout le relativisme font qu’il est de plus en plus difficile de diffuser la vérité chrétienne. Dans un monde gouverné par l’émotion, le chrétien peut-il proposer une sagesse qui demande du recul par rapport au vécu?

PAR CALIXTE DUBOSSON | PHOTOS : PIXABAY, PXHERE, FLICKR, DR

«Etre dans le vent: une ambition de feuille morte!» Cette métaphore de Gustave Thibon, écrivain et philosophe français, signifie qu’être informé de la dernière mode et la suivre est une recherche, un désir de quelqu’un vide et sec intérieurement. Autre citation, celle de Sören Kierkegaard, écrivain, poète et théologien danois: «Qui épouse l’esprit du temps sera vite veuf!» Enfin: «A force d’être dans le vent, on finit par attraper des rhumes», ajoute l’écrivain français Jean Dutourd.

Ces auteurs me sont venus à l’esprit en voyant l’évolution des phénomènes sociétaux dans le monde et en Suisse. Lors des votations qui concernent les mœurs (solution des délais, fécondation in vitro, mariage pour tous), il apparaît que l’Eglise ou ses représentants sont systématiquement désavoués. Ce qui donne l’impression que le chrétien qui suit les orientations et les recommandations des autorités de son Eglise vit dans un monde étranger à la société actuelle. Il se sent désorienté et tombe souvent dans un profond désarroi. Est-il en phase avec les réalités du moment? Est-il dans l’erreur quand il affirme ses convictions qu’une étude attentive de la Bible et de la tradition lui ont léguées? Malgré les désillusions et les déconvenues, aurait-il raison contre tous?

Toutes ces questions taraudent l’esprit de celles et ceux qui vont à l’encontre des idées reçues, ce qui fait dire à un paroissien: «L’opinion publique majoritaire regarde les choses de façon superficielle. Prenez l’exemple du mariage pour tous. Il est évident que les gens ne se sont posé qu’une seule question: doit-on permettre aux couples homosexuels de se marier civilement? Bien sûr que oui. Comment répondre non dans un monde qui veut l’égalité à tous les niveaux? Par contre le droit de l’enfant, la PMA et bientôt la GPA demandaient une vraie réflexion que peu ont entreprise.»

«Un abîme plutôt qu’un fossé»

Commentaire de calixte dubosson

Souvent dans mes allées et venues au village, je rencontrais une jeune fille fraîchement majeure. Un jour, nous avons bu un café ensemble au bistrot du coin. La conversation nous amena à parler de la gestation pour autrui.

Je lui parlai de l’animateur français Marc-Olivier Fogiel qui s’est marié avec son compagnon et qui a «commandé» deux enfants nés aux Etats-Unis, d’une mère porteuse, pratique illégale en France. Avant que je puisse dire ma totale réprobation de la GPA, elle m’adressa cette parole qui me laisse sans voix encore aujourd’hui: «C’est inadmissible que la France interdise cette pratique!» J’ai immédiatement compris que nous n’étions plus du même monde et que le fossé qui me séparait d’elle était plutôt un abîme.

Le courage d’être chrétien

«Défendre les principes fondamentaux demande aujourd’hui du courage.»

Mgr Jean-Marie Lovey

«Défendre les principes fondamentaux demande aujourd’hui du courage. Ce n’est pas parce que le vent souffle dans telle direction que toute la barque doit suivre le mouvement»: ainsi s’exprimait Mgr Jean-Marie Lovey lors d’un entretien au Nouvelliste1. Le chrétien serait-il donc un être courageux? Si l’on prend pour modèle le Christ, la réponse ne fait pas de doute. L’épisode de la femme adultère, par exemple, où il fait front contre toute l’intelligentsia de l’époque. Plus encore quand le Seigneur met les pieds dans le plat : « Au temps du prophète Elie, il y avait beaucoup de veuves en Israël. Pourtant, Elie n’a été envoyé vers aucune d’entre elles mais bien à une veuve étrangère de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon. A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, alla son chemin.»
(Lc 4, 25-28)

A la suite de son maître, le chrétien est amené à défendre des valeurs. Mais il faut d’abord dire qu’il y a une distinction essentielle à faire avant d’aller plus loin. Le chrétien d’aujourd’hui est très divers. Il y a celui qui se rend à l’église pour baptiser ses enfants ou pour se marier, mais qu’on ne revoit plus dans les autres évènements de la vie ecclésiale. Il y a celui qui s’informe sur les valeurs du christianisme en développant une conscience chrétienne éprouvée. Il y a celui qui s’engage sur le plan social ou sur le plan politique et qui vit sa foi dans un rapport direct avec Dieu sans médiation ecclésiale. Il y aurait encore tant d’autres catégories que l’on ne peut évoquer dans un si bref article. Il semble toutefois que d’après les statistiques, les opinions minorisées par les résultats des votations se trouvent dans le camp des pratiquants réguliers compris ici en tant que fidèles à la messe du dimanche et aux sacrements. Nous ne sommes plus à l’époque où le curé dictait les intentions de vote aux fidèles et c’est tant mieux. Ce n’est donc pas de lui que viendrait l’inspiration principale. D’ailleurs, une de mes connaissances m’a reproché mon silence en vue de la votation du mariage pour tous. Je lui ai répondu que dans mes conversations, j’ai clairement affirmé mon opinion, mais que le faire du haut d’une chaire serait pour moi une sorte de violation des consciences en profitant d’une audience qui n’est pas faite pour ça. Ce serait d’ailleurs plus contre-productif qu’autre chose.

1 NF 08.09 2021.

Le monde actuel

Maintenant que nous avons mieux défini l’adjectif de chrétien, il convient de le situer dans la perspective qu’il vit dans un monde qui ne l’est plus. La philosophe française Chantal Delsol n’y va pas par quatre chemins. Pour elle, nous assistons à la fin de la chrétienté. Le constat est sans appel. Et pourtant, il est teinté d’espoir ou d’espérance pour les chrétiens. Je ne parle pas du christianisme, qui n’est pas une religion perdue et qui continue à se déployer. La chrétienté, c’est la civilisation dans laquelle le christianisme apporte ses lois et ses mœurs. Et c’est ça qui est effacé depuis les années 50… D’après elle, au fil des ans, la chrétienté aurait été remplacée par le cosmothéisme: «Il s’agit d’une nouvelle croyance. Lorsque la chrétienté s’efface, elle n’est pas remplacée par rien. Il reste un pourcentage non négligeable de chrétiens. Mais les autres ne tombent pas dans le néant, ils se mettent à croire en d’autres choses. C’est une adoration du monde. C’est ce qui se développe avec l’écologie, qui est en train de devenir une religion. Cela fait partie des nombreuses tendances qui tendent à remplir le vide.»2

Ce constat semble se vérifier dans les conversations du «Café du commerce». J’entendais mes voisins de table disserter sur l’écologie. Aujourd’hui, ce n’est plus les dix commandements qui nous aident à faire un examen de conscience. Il faudra s’examiner sur le nouveau dogme qui a lui aussi ses règles: tu ne voyageras plus en avion, tu ne laisseras plus couler l’eau quand tu te laves les dents, tu n’imprimeras plus tes documents numériques, etc. Voilà les nouveaux péchés et pour ceux-là il n’y aura aucune absolution. Par contre, tricher, mentir, tromper son conjoint deviennent des péchés secondaires!

2 Chantal Delsol, La fin de la Chrétienté, octobre 2021.

«La chrétienté est finie en tant que civilisation. Je ne parle pas du christianisme, qui n’est pas une religion perdue et qui continue à se déployer. La chrétienté, c’est la civilisation dans laquelle le christianisme apporte ses lois et ses moeurs.»

Chantal Delsol

Relativisme et émotion

Selon le philosophe Zygmunt Bauman, il n’y plus de bien commun, ce qui gouverne la politique est désormais l’émotion.

Un autre constat est posé par Rod Dreher, journaliste et écrivain américain dans son livre Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus?3 L’auteur affirme que le monde n’est plus chrétien à cause de l’avènement de la société de consommation, des nouvelles technologies et du relativisme. «Tout cela fait qu’il est de plus en plus difficile de vivre avec la vérité chrétienne dans le monde. Dans une société de plus en plus individualiste coupée de la tradition, la seule autorité qui apparaisse comme justifiée est le moi. C’est ce que le philosophe Zygmunt Bauman appelle la société liquide. Il n’y a plus de bien commun, ce qui gouverne la politique est désormais l’émotion.»

Combien de fois n’entendons-nous pas dans les interviews, le mot relativement? «Le taux de probabilité est relativement faible. La tendance est relativement en hausse. » Et la réponse aux questions est souvent: «Oui et non.» Difficile dans ces conditions de faire émerger une vérité! Pourtant, si l’on prend la question de l’existence de Dieu, il faudra dire oui ou non. L’un aura tort, l’autre raison. Il n’y aura pas de juste milieu.

Rod Dreher affirme que le monde n’est plus chrétien à cause de l’avènement de la société de consommation.

Rod Dreher ajoute: «Je crois que les chrétiens doivent aller dans le monde. Mais dans un monde postchrétien, hostile au christianisme, je crois qu’il faut avoir une foi solide, appuyée sur une formation intellectuelle. On ne peut pas aller au combat désarmé!»

«Soit on est dans le vent, soit on crée le courant», disait souvent le regretté Mgr Joseph Roduit. N’y a-t-il pas ici un
vent d’optimisme que tout baptisé conscient de sa responsabilité dans l’avènement d’un monde plus juste et fraternel est invité à faire souffler? Comme le dit le psaume 36, 3-4: «Fais confiance au Seigneur, agis bien, habite la terre et reste fidèle; mets ta joie dans le Seigneur : il comblera les désirs de ton cœur.»


3 Artège.

« Qui dites-vous que je suis ? »

La manière dont je considère la personne de Jésus détermine la manière dont je vis ma vie, opère des choix, prends des décisions, appréhende les relations, affronte les difficultés, mais aussi la façon dont je conçois la mort, la vie éternelle. Il s’agit de la question la plus importante. Jésus interpelle ses disciples: «Qui dit-on que je suis?» Puis, il s’intéresse à connaître leur propre perception: «Et vous, qui dites-vous que je suis?» (Mt 16, 15)
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Le sujet est difficile

« Ah mais en fait vous aussi vous croyez en Dieu ?! »

Il y a peu j’ai appris lors de retrouvailles entre amis qu’en fait, sans qu’aucun de nous soit au courant, nous étions tous croyants. Je ne l’aurais jamais pensé, et pour cause, nous avions toujours évité le sujet. Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi, dans la vie de tous les jours.

Il y a la peur d’être pris pour un extraterrestre.

La flemme de devoir répondre pour la énième fois à : « Qu’est-ce que tu penses des croisades ? »

Alors, peut-être qu’on peut essayer de témoigner de notre foi par une vie exemplaire.

Mais il faut se rendre à l’évidence si on n’en parle jamais nous sommes invisibles.

Le fait de l’avoir dit une fois ne fait pas tout non plus, une fois le moment de surprise passé l’affaire est en général rapidement enterrée. La plupart des discussions sur le sujet se terminent par : « On veut bien que tu sois croyant, mais nous ça ne nous intéresse pas ».

Jusqu’au jour où l’on est consulté, à propos d’une vidéo YouTube sur une communauté Mennonites en Bolivie: «Toi qui es croyant tu en penses quoi ?»

Le point d’accroche est maigre, le sujet difficile, mais avec de la patience, à force d’en parler, peut-être un jour arrivera-t-on à quelque chose.

«Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile d’affirmer sa foi, dans la vie de tous les jours.»

Simon Moerschell

Une petite bougie en union de prière avec l’Ukraine

A nos portes le peuple ukrainien fait face à l’absurdité et à la violence d’une guerre fratricide. Face au raz de marée médiatique, on aurait tendance à se dire que plus rien d’autre n’existe. Et pourtant, tant d’autres peuples sont en grande détresse aujourd’hui. En fait, le mal fait grand bruit, on le sait. Il faut un cœur de chair pour découvrir les perles qui brillent comme un trésor d’espérance et de résurrection dans les mains, les yeux, le cœur d’une petite fille de 4 ans qui demande à sa maman d’aller à l’église allumer une bougie pour l’Ukraine. Acte qu’elle va désirer renouveler.

PAR VALÉRIE PIANTA
PHOTO : DR

A l’heure où j’ai réfléchi à ces lignes, puis à celles où je vous les écris, les bombes pleuvent sur l’Ukraine ; et avec les bombes, les tirs en rafale. C’est la terreur et le règne de la mort qui s’installent sous nos yeux atterrés. Une hémorragie de la vie se produit à travers les gens tués ou fuyant leurs terres. Nous assistons impuissants à cette nouvelle prise de pouvoir du mal et de la mort, aux portes de notre continent.

Ici, à nos côtés, se tiennent nos enfants et nos petits-enfants, comme de véritables petites éponges qui absorbent nos paroles, nos discussions, nos expressions effarées et qui voient, pour certains, des images – alors que d’autres plus petits, peut-être, les imaginent ! Dès lors que cette terrible réalité est là et qu’elle envahit d’inquiétude nos foyers à travers le débordement d’informations qui submerge tant les réseaux sociaux que les moyens de communications, comment ne pas expliquer avec nos mots à nos petits ce qui se passe ?

Et voilà qu’une petite fille devient signe de Résurrection parce qu’elle veut allumer une flamme dans cette nuit que nous, adultes, voyons menacer le monde. Une petite fille qui vient nous dire avec peu de mots, mais avec le puissant symbole pascal de la Lumière, qu’elle croit que sa prière va monter vers Jésus et vers Marie !

L’être humain porte en lui cet espace spirituel mystérieux : il est dessiné dans son ADN. C’est si puissant qu’une petite fille au cœur en alerte peut le découvrir et le révéler pour en extraire un signe de Lumière sur un chemin obscur. Elle pose une petite pierre pour construire la paix, pour ébaucher le chemin qui conduit vers Pâques, le grand passage de la mort à la vie en Jésus, le Christ, qui est venu défier le mal et la mort et en est sorti victorieux !

Tout cela, elle ne le sait pas (encore) ! Mais c’est un trésor caché en elle dans cet espace où Dieu se dessine, et l’appelle. Et nous, adultes, le mesurons-nous vraiment lorsque nous sommes nous aussi, par nos tout petits gestes, des témoins du Christ-Paix ?

Cette (ma) petite fille est un témoin de Pâques, une étincelle de vie qui participe au feu de la Résurrection ! Le croirez-­vous ?

 

Chrétien ? Comment, dans un monde qui ne l’est plus ?

PAR JEAN-FRANÇOIS DELÉAVAL
PHOTO : JEAN-MARC SUDAN

La crise de la modernité touche aussi bien la politique que la spiritualité. L’obéissance aux lois civiles s’impose de plus en plus au détriment de l’Evangile et de son esprit. Les églises se vident et le message chrétien est altéré.

Pourtant, l’heure n’est pas au découragement. « Il faut simplement se convertir pleinement au Christ et s’inspirer de saint Benoît pour bâtir des communautés ouvertes, engagées et solidaires au milieu du monde. » (Rod Dreher, journaliste)

Il est évident que l’on ne peut plus se contenter d’aller à la messe le dimanche. Il faut que le choix des loisirs, des moyens de communication, de la profession, du lieu et de la manière de vie soit subordonné à l’engagement chrétien. Il faut que chaque famille ne vive pas sa foi de manière isolée mais qu’elle s’agrège en communauté de foi au sein de ce monde.

Ne l’oublions pas : les chrétiens ont mission d’évangéliser et le levain ne peut faire lever la pâte s’il ne s’y plonge pas.

Résister à l’esprit de ce monde, matérialiste, technologique, suppose un christianisme, bien sûr, personnel mais aussi communautaire.

Je me souviens, il y a de cela fort longtemps, que l’on avait des gestes, discrets, mais qui montraient notre foi. Mon père faisait toujours un signe de croix avec son couteau au dos du pain avant de l’entamer.

Vous rappelez-vous, pour les plus anciens, la prière avant les repas : silence ! Puis le père de famille remerciait Dieu pour le repas qu’Il nous prodiguait et la cuisinière pour son travail.

Et la prière du soir ou du matin ? Qui la récite encore de nos jours ?

Lors des orages, une branche de buis, glissée sur le crucifix, ou l’eau bénite à l’entrée de la chambre devaient nous protéger du mauvais temps.

C’étaient des gestes, simples, visuels, mais qui rappelaient au monde que nous sommes chrétiens à tout moment de la journée.

Ainsi, l’Eglise se perpétuera par des gens convaincus qui agiront, dans le monde, selon leur foi, par des gestes qui exprimeront leur croyance.

Chrétien dans un monde qui ne l’est plus?

Catholique pratiquant, Martin, 16 ans, témoigne pour nous de son vécu dans notre société déchristianisée.

TEXTE ET PHOTO PAR MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ

En tant que jeune chrétien, ressens-tu un décalage dans certains milieux ?

Oui, quotidiennement et un peu partout : à l’école, dans les transports publics, sur les réseaux sociaux. Dans le sport, c’est un peu moins marqué.

Comment ce décalage se manifeste-t-il ?

J’entends beaucoup de moqueries et de clichés sur l’Eglise, par exemple sur les prêtres pédophiles. Des jeunes qui disent : « Je crois en la science, pas au christianisme » ; « Aller à l’église, c’est faire partie d’une secte ». Dans les transports publics et ailleurs, je suis témoin de blasphèmes proférés par des groupes sataniques comme : « C’est Satan qui fait des miracles, pas Dieu. » Je vois des jeunes qui ont un look inspiré du rock sataniste et qui proclament : « Le satanisme c’est notre religion ! » ou « Satan est dans l’Eglise ! ». Ce genre de provocations est très courant sur les réseaux sociaux. Ces outrages au sacré et à l’Eglise me font mal au cœur.

Qu’est-ce qui t’aide à tenir face à cette réalité ?

Ma relation personnelle avec Dieu dans la prière. Mes hobbies : le basket, le vélo, sont des activités qui me permettent d’échapper à cette réalité et de faire de nouvelles rencontres. Je pratique volontiers le ski et la marche en montagne où je peux rencontrer de bonnes personnes.

Dans quels groupes te sens-tu soutenu ou encouragé ?

Les membres de ma famille sont croyants et pratiquants et j’ai confiance en eux, je sais que je peux leur poser des questions en cas de doutes. Dans ma paroisse, j’apprécie les homélies de notre curé qui m’apprennent beaucoup et je peux servir la messe. Dans ces moments-là, je ressens une grande joie dans le cœur. Par ailleurs, je fais partie de l’association du Scoutisme européen suisse. Le but de ce mouvement est l’éducation du corps, de l’âme et de l’esprit. Je m’y sens libre et bien entouré. J’apprends à vivre des valeurs telles que la discipline, l’autonomie et la solidarité. Nous y pratiquons des activités de découverte et d’endurance dans le respect les uns des autres et en accord avec le nature. Je suis aussi membre du groupe OAFJ (Tout pour Jésus) lié à la fraternité Eucharistein. J’y approfondis ma foi avec des jeunes de mon âge. Nous y apprenons à mieux connaître Jésus.

Qu’espères-tu pour l’avenir de l’Eglise ?

Que les églises se remplissent, aussi de jeunes, comme à la soirée de louange du 19 février. Que les chrétiens soient moins tièdes et vraiment pratiquants.

Merci Martin. Bon vent dans le souffle de l’Esprit Saint.

Comment se réjouir de Pâques ?

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg,
à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Céline Ruffieux qui prend la plume.

PAR CÉLINE RUFFIEUX, REPRÉSENTANTE DE L’ÉVÊQUE À FRIBOURG
PHOTO : CATH.CH

A peine sortis de la pandémie, nous voilà confrontés à une autre violence, celle de la guerre, à deux pas de chez nous. Des temps de désert qui semblent se superposer les uns aux autres, qui semblent s’éterniser, sans porte de sortie. Que faire alors du Carême, cet autre temps de désert? Comment se réjouir de Pâques?

Notre foi et nos rites sont notre essentiel, c’est ce qui nous «reconnecte» à ce qui fait de nous des femmes et des hommes debout, capables de laisser passer la lumière de Dieu à travers soi, capables de vivre chaque nouveau jour comme une Pâques où la vie l’emporte sur la mort. Face à la peur et aux angoisses, face à la violence des hommes, nous sommes pleins d’Espérance et d’Amour. La force de la solidarité, de la prière et de la compassion sont forces de vie toujours renouvelées.

Jour après jour, pas après pas sur ce chemin vers Pâques, nous pouvons changer le monde. Par un regard plein de bienveillance, posé sur cet autre qui pense ne rien mériter, par un sourire gratuit à ce passant ou ce collègue, par un mot qui va relever celui qui est tombé. Changeons le monde! Le Carême ne se comprend qu’en regard de Pâques. Rappelons-nous: «La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours.»1

Malgré les violences du monde et les difficultés de la vie, nous avons reçu ce don ineffable de pouvoir se laisser sauver par le Christ. Qu’en faisons-nous alors? Pouvons-nous en témoigner dans chacun des actes que nous posons, dans chaque décision que nous prenons? Savons-nous être dans la gratitude et l’émerveillement?

«Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts.» (1 Pierre 1, 3)

Pape François. La joie de l’Evangile – Exhortation apostolique. 2013.

Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus?

PAR LE CHANOINE PHILIPPE AYMON
PHOTO : BENOIT BRUMMER

Ne faudrait-il pas d’abord se poser la question: ce monde n’est-il vraiment plus chrétien? Qu’il y ait des régions qui ne l’ont jamais été, c’est une évidence. Mais sommes-nous bien d’accord pour dire que l’Occident, l’Europe, le Valais ne sont plus chrétiens? Ne pensons-nous pas que les reliquats culturels du christianisme font encore de notre société «un monde chrétien»?

En décembre, j’ai commis un sermon qui abordait justement cette question et dont le refrain était : « Le christianisme est mort, mais il ne le sait pas encore. » Le christianisme non pas comme foi et conviction personnelle, mais comme phénomène social. Mort, comme l’était le communisme du début des années 80, alors que l’URSS avançait par la force de l’inertie avant de s’écrouler complètement. Une inertie qui est certainement le « moteur » du catholicisme d’aujourd’hui.

Chantal Delsol, Professeure de Philosophie, a publié un livre intitulé : « La fin de la chrétienté » (Le Cerf 2021), qui dresse un tableau douloureux du fait religieux dans nos sociétés. Guillaume Cuchet, dans une interview qui traite du même sujet, a cette phrase terrible : « Les petits-enfants dans la nef, en enterrant leurs grands-parents, enterrent les derniers chrétiens de la famille. » N’oublions pas qu’il est inutile de s’en prendre à l’infirmière et de casser le thermomètre, sous prétexte que l’on refuse de reconnaître que l’on a de la fièvre !

Pour notre diocèse, la lettre pastorale de Mgr Brunner : « Rencontrer le Christ aujourd’hui », publiée en 2003, nous interpellait sur le même sujet. Comment avons-nous répondu aux réflexions de l’ancien évêque de Sion ? Vingt ans plus tard, force est de constater que la fièvre n’a pas baissé et que le malade attend toujours un remède…

N.B. : Pour aller plus loin dans la réflexion, on trouvera sur le site des paroisses de Sion (https://paroisses-sion.ch), à la page Cathédrale :

– La lettre pastorale de Mgr Brunner.

– Une brève vidéo qui est une interview de Mme Chantal Delsol.

– Une interview de Guillaume Cuchet intitulée : « Quel avenir pour le catholicisme ».

Et alors ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CATH.CH / GRÉGORY ROTH, DR

«Un changement d’époque», plutôt qu’«une époque de changement», voilà le constat du pape François. L’écroulement – accéléré par le tsunami de la révélation (enfin !) des abus par le clergé – de l’institution Eglise et de ses codes est bien visible dans notre hémisphère: logiquement, moins de prêtres (même en Pologne qui s’en lamente !).

Alors soit on rafistole à coup d’«Année du prêtre», de veillées de prière pour des vocations sacerdotales et religieuses, de cybercurés (à la gamme de pertinence fort discutable d’ailleurs…), soit on change de lunettes, voire de «logiciel intérieur», et on relit: alentour (par les périphéries d’abord), le monde entier (et pas juste notre nombril centre-européen), et… l’Evangile. Et c’est plus que réjouissant!

«Le monde nouveau» promis par l’Apocalypse est déjà en route, avec le timonier François: ces milliers de jeunes engagés pour la défense des humains, des migrants, des bannis de la société, de la nature, des animaux, de la mer… ; ces milliers de femmes qui gouvernent, décident, commandent, rassemblent, bénissent, prêchent au sein de maintes communautés spirituelles et pas que chrétiennes ; etc. Ces fameux « signes des temps » invoqués déjà par Jean XXIII en 1958: ils sont là, bien visibles, inexorables! L’Eglise, c’est le «laios tou theou», le Peuple de Dieu – les laïcs! – au service du monde.

Dans quel monde vivons-nous ?

PAR L’ABBÉ JEAN-MICHEL MOIX
PHOTO : EXTRAIT DE LA REVUE CATÉCHÉTIQUE

«À LA RENCONTRE DE DIEU», TRANSMETTRE, ANNÉE 3, 2016, PP. 8-9

Nous vivons dans une société en pleine mutation, où les progrès technologiques changent notre mode de vie et promettent un avenir enchanteur… où l’homme est défini désormais comme un «objet interconnecté», où l’on parle de l’homme «augmenté».

Mais reprenons. «Hier» une révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a réussi à convertir de la vapeur d’eau bouillante en énergie pour faire fonctionner des trains ou des bateaux à vapeur… Par la suite, une seconde révolution industrielle s’est opérée lorsque l’on a produit une nouvelle source d’énergie : l’électricité, à partir d’une chute d’eau ou d’un moteur à explosion (pour les voitures). Puis, vint la 3e révolution industrielle avec le développement de l’informatique, des ordinateurs. A présent, nous sommes entrés dans une 4e révolution industrielle : celle de l’intelligence artificielle, celle de la numérisation, celle de la nanotechnologie (avec le développement notamment de nouveaux « vaccins »…).

Bref ! La tentation est grande de demander à la technologie ce que la foi nous faisait demander à Dieu : parvenir à l’immortalité, accéder à un bonheur (terrestre) qui rappelle l’Eden de nos premiers parents Adam et Eve…

Mais n’est-ce pas la grande illusion, le grand mensonge de notre temps ? Se passer de Dieu, vivre comme si Dieu n’existait pas, reléguer la foi dans le domaine privé, définir soi-même ce qui est bien et ce qui est mal ? N’est-ce pas une utopie vouée à la ruine, à l’échec ? Sous couvert de société parfaite ou de race supérieure, le nazisme ou le communisme s’y sont essayés et ils ont échoué… Est-ce que l’humanité a appris de ses erreurs ?

Dans la conception chrétienne du Moyen Age, il y avait la conscience que le monde dans lequel nous vivions était issu de Dieu, était Sa création, l’homme y compris. Il y avait la foi que si Dieu avait créé le monde pour l’homme, l’homme devait ensuite rapporter toute chose à Dieu. Aujourd’hui, dans un monde qui a perdu la foi, dans un monde qui se veut être connecté à tout, le drame c’est que l’homme s’est « déconnecté » de Dieu. L’homme renie son état de créature vis-à-vis de Dieu. L’homme nie ainsi sa dépendance à Dieu, oublie qu’il a besoin d’entrer en relation avec Dieu, pour l’aimer, pour le prier, pour l’adorer. L’homme contemporain qui vit comme si Dieu n’existe pas réalise ainsi la parole que Dieu adresse à l’église de Laodicée, dans le livre de l’Apocalypse : « Tu dis : – je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien – et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! » (Ap 3, 17)

La tendresse du Père

Elisabeth Parmentier a pris ses fonctions de doyenne de la faculté de théologie de Genève en juillet dernier. Rencontre avec la première femme nommée à la tête de cette vénérable institution depuis sa création.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Elisabeth Parmentier

En tant que première doyenne de la faculté, quels sont les projets que vous souhaitez particulièrement mettre en œuvre?

Que la théologie devienne accessible et compréhensible par tous. C’est un concept que la plupart de nos contemporains ne comprennent plus, car ils ne savent pas ce que cela recouvre. Mon premier but et celui de tous les enseignants de la faculté est de montrer la pertinence de la théologie aujourd’hui dans les questions du monde. Toutes les questions qui «agitent» l’être humain touchent à la théologie.

Comment ramener la théologie au cœur de la société et ne pas la confiner aux auditoires universitaires?

On pense souvent que les facultés de théologie sont des lieux pour former des pasteurs ou des catéchètes, alors que nous nous adressons à un auditoire bien plus large. Les gens cherchent un sens au monde, à leur vie. Toute cette catégorie de personnes est en recherche de réflexion de qualité par rapport à la vie. Pour former les esprits à l’interprétation du monde d’aujourd’hui, nous proposons tout un éventail de disciplines pour montrer en quoi la théologie a toujours sa pertinence.

Pourquoi un tel besoin de sacré, aujourd’hui, dans nos sociétés laïques?
Le monde de plus en plus rationalisé, tourné vers la réflexion cartésienne et technologique, pousse l’être humain à rechercher quelque chose de plus profond. Cette quête spirituelle habite l’être humain. Les religions traditionnelles ont souvent été décevantes du fait de leur institutionnalisation. Malheureusement, ce besoin de spirituel étant souvent identifié aux Eglises, il y a rejet. Les gens pensent alors qu’il n’y a plus rien d’intéressant à rechercher dans cette direction. Les Eglises sont comme les êtres humains, avec leurs limites, mais cela n’amoindrit pas la qualité de leur message.

En tant que spécialiste de théologie féministe, quel est le rôle de la théologie dans la place accordée aux femmes ?

La théologienne a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

La transmission du christianisme a été adaptée aux cultures en place. Pour être accepté, le christianisme a coupé le côté nouveau et révolutionnaire du message de Jésus-Christ. Dans la plupart des sociétés dans lesquelles le christianisme s’est développé, les hommes étaient dans la vie active et les femmes au foyer et il s’est accommodé à cela. Les lectures féministes des textes bibliques essaient de les relire au-delà de ce que la tradition a «enrobé» autour. En regardant vraiment les mots et les expressions utilisées, le texte est réellement plus ouvert que ce que la tradition en a fait. Elle a polarisé sur un seul aspect alors que les textes, dans leur sens premier, brisent les stéréotypes.

Que pensez-vous de l’idée de l’Eglise protestante de Genève de «démasculiniser» Dieu ?
Je pense que la question centrale est mal comprise du grand public. En réalité, il ne s’agit pas de caser Dieu dans un attribut masculin ou féminin. Dès le début de la tradition chrétienne et de l’Ancien Testament, il a toujours été clair qu’Il est au-delà de toutes les images. Ce qui se trouve derrière cette demande, du côté catholique comme protestant, est d’insister sur la relation aimante de Dieu avec les humains, avec des analogies comme la miséricorde et la tendresse, classiquement attribuées au féminin, peut-être à tort. Certaines femmes expliquent qu’être absentes du langage condamne à l’invisibilité. Il est important qu’il n’y ait pas de polarisation entre le féminin et le masculin, mais que cette diversité de langage soit présente. Et cette diversité est nécessaire, car aucune comparaison ne veut «décrire» Dieu, mais est langage de relation. Malheureusement avec des titres comme «démasculiniser Dieu» nous nous trouvons en plein dans les clichés.

Biographie express

Née en 1961 à Strasbourg, Elisabeth Parmentier est une théologienne protestante française et professeure de théologie pratique à l’université de Genève. Spécialiste d’œcuménisme et de théologie féministe, elle a pris ses fonctions de doyenne en 2018.

Eglises désertées, fidèles vieillissants, oh là là

PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
PHOTOS : BENOÎT GAILLARD (BENGAIL)

Au fil des messes dominicales, il m’arrive de me dire qu’il y a de moins en moins de monde à l’église, du moins que le noyau que j’étais habitué à rencontrer dans les bancs de mon église, devient de plus en plus petit. Je ne vous parle pas des messes en semaine, car à ce que j’entends il n’y a pas grand monde…

Cependant, affirmer cela sans plus de considération, c’est oublier un peu vite que depuis quelques décennies il est devenu de plus en plus courant de choisir sa célébration en fonction de son agenda. Selon les activités du week-end, les cases libres sont identifiées et on trouve alors à coup sûr un horaire de messe qui permet de satisfaire tout le monde au coup par coup. Ainsi, le noyau est dispersé, mais il n’en reste pas moins fidèle.

De même si lors d’une messe en semaine dans une paroisse voisine je me dis qu’il y a vraiment du monde ici, c’est que je ne suis pas dans ma paroisse pour faire monter le compteur.

Dernièrement, avec mon copain Xavier (Rémondeulaz pour ceux qui le connaissent), nous nous sommes fait la réflexion, à la sortie d’une célébration, que nous étions les deux plus jeunes paroissiens du jour. Si cette perspective que deux quadragénaires représentent la base de la pyramide des âges des fidèles n’avait déjà rien de réjouissant, c’est lorsque nous nous sommes rendu compte qu’à nos 20 ans nous nous faisions déjà la même réflexion que nous nous sommes dit : « Oh là là. »

Pour aller au bout de mes théories des églises désertées et des fidèles vieillissants, basées sur mes constats sporadiques, il en faut tout de même un peu plus… Afin que ces dernières soient véritablement solides, il faudrait que je sois plus régulier dans la fréquentation des célébrations de ma paroisse. De cette façon, mes statistiques personnelles seraient réellement fiables et ne m’amèneraient pas à de bien trop hâtives conclusions…

Le mouvement des Focolari

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur les Focolari.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO: DR

Fondatrice: Jeune institutrice, Chiara Lubich (1920-2008) initie, en pleine guerre, un nouveau style de vie au service de l’unité et d’une fraternité universelle renouvelée, en s’inspirant des principes de l’Evangile, en écho avec les valeurs présentes dans d’autres religions et cultures.

Dates clés:
1943 : une première communauté démarre à Trente. Les habitants l’appellent focolare (de l’italien « foyer »), car l’amour y circule comme dans une famille. Le nom est resté;
1948 : l’écrivain et journaliste Igino Giordani devient le premier focolarino (sorte de laïc consacré) marié et un grand promoteur du mouvement à l’internationale;
1962 : le pape Jean XXIII reconnaît officiellement le mouvement;
1987 : les Focolari, par le biais de leur organisation « Humanité Nouvelle » sont reconnus comme ONG par l’ONU ;
1998 : Chiara Lubich reçoit le Prix européen des droits de l’homme.

Organisation: Le mouvement, présidé par une femme d’après ses statuts, est présent dans 182 pays. En Suisse, il compte environ 1000 membres et est en contact avec quelque 20’000 personnes. Les formes d’engagements sont variées (rassemblement de jeunes, journée de formation pour les familles et groupes locaux de partages, volontariat, etc.). Les focolarini s’engagent à maintenir le « feu » allumé et vivent en petite communauté de laïcs, tout en travaillant dans le monde et en mettant en commun ce qu’ils possèdent.

Mission: Vivre l’unité dans la diversité, en contribuant à davantage de fraternité dans le monde.

Présence en Suisse:
A Zurich s’ouvre un premier focolare en 1961 puis à Genève, Lugano et Berne.
A Baar démarre en 1975 un centre de formation qui regroupe aujourd’hui la cité pilote «Pierre angulaire».
A Montet, un centre international assure depuis 1981 la formation des jeunes qui souhaitent entrer dans un focolare.

Une particularité: En 1962, en voyant l’abbaye d’Einsiedeln, Chiara Lubich a l’idée de créer des cités-pilotes composées de maisons, lieux de travail et d’école témoignant de l’idéal d’unité du mouvement.

Pour aller plus loin: focolari.ch

« Le mouvement des Focolari, c’est… »

par Paul Legrand, focolarino à Montet

… répondre à l’appel du Christ : « Viens, suis-moi ! Laisse tout pour moi ! Vis ce que j’ai demandé : « là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » » (Mt 18, 20). Après l’avoir vécu en Italie, Belgique, Kenya, Congo, je le vis maintenant avec une centaine de personnes de 35 nations à Montet dont la moitié, des jeunes, porteront ce feu de l’Evangile vécu dans les différents continents au terme de leur année vécue ici.

La famille Williams: Ali, Dave, Abi, Jess et Ben

 

PAR ALI WILLIAMS
PHOTOS : FAMILLE WILLIAMS

Nous sommes originaires d’Angleterre et après une longue recherche afin de trouver l’endroit idéal pour notre maison de vacances, nous avons acheté un appartement à Grimentz en 2005.

A la suite de plusieurs séjours en famille ici à Grimentz, nous avons décidé de mettre de côté notre vie londonienne et nous avons déménagé de Londres à Grimentz pour une année sabbatique, en août 2008, avec nos deux filles : Abigail et Jessica, qui avaient 4 et 3 ans.

L’idée de l’année sabbatique était de passer plus de temps avec nos filles, d’avoir une vie plus calme et de réfléchir à ce qu’on allait faire dès notre retour à Londres.

Abigail a commencé tout de suite l’école enfantine à Grimentz et Jessica la crèche à Vissoie.

C’est après seulement 2 mois que nous avons réalisé que le Val d’Anniviers était l’endroit où nous voulions vivre le reste de notre vie. Nous adorions notre vie dans les montagnes. Alors, nous avons officiellement décidé de nous y établir et nous avons mis en place notre commerce « Valet d’Anniviers » – une entreprise qui offre une gamme complète de produits et de services pour les propriétaires et les vacanciers dans le Val d’Anniviers, comme le service traiteur, la gestion des résidences secondaire, etc.

En 2010, notre fils Ben est né à Sion. Notre appartement est devenu trop petit pour une famille de 5 personnes, donc nous avons loué un chalet dans le village et en même temps, nous nous sommes mis à la recherche d’un terrain pour construire une maison.

Pendant les années suivantes, nos enfants ont eu la chance de grandir dans un environnement magnifique. Ils ont pu profiter de faire diverses activités dans la région comme par exemple le ski club, le tennis, le badminton, la danse, la musique, le foot, le hockey… IIs ont tous été servants de messe, Ben l’est toujours et Jessica est lectrice ; ils ont reçu tous leurs sacrements ici, à Anniviers. Ben recevra le sacrement de la confirmation cette année. Récemment, nos enfants ont rejoint la jeunesse d’Annivers, ils ont aussi participé au camp Moyes et font partie du Team Avalanches.

Nous aimons être impliqués dans la vie de notre village et nous profitons de chaque opportunité qui nous est offerte pour y participer. Pendant les 13-14 dernières années, nous avons eu la possibilité de vendre des spécialités anglaises aux « Firongs » durant l’été mais aussi durant l’hiver aux « Fééries de Noël », nous avons aussi pu préparer le repas pour le village lors de la Fête-Dieu.

Je fais partie du Conseil d’administration du nouveau Indoor Park ainsi que du Conseil de communauté de la paroisse de Grimentz et mon mari fait partie de la chorale l’Echo de Moiry de Grimentz.

J’ai une passion pour la cuisine et j’organise des ateliers dans le cadre du Passeport vacances pour les enfants d’Anniviers. Depuis 2 ans, j’ai ouvert une petite école de cuisine pour les écoliers / écolières d’Anniviers. Mon mari m’aide souvent. Il aime le golf, les voitures et le bricolage.

Toute notre famille adore voyager. Nous profitons de vivre dans le milieu de l’Europe pour visiter des régions et des pays pas trop lointains.

Tous nos enfants sont allés à l’école de Vissoie. Ben est en dernière année de primaire tandis qu’Abi et Jess sont au lycée collège de la Planta, en 4e et 3e année.

Nous apprécions la chance que nous avons de vivre ici avec l’idée de rester ici pendant longtemps. Nous sommes en train de faire la naturalisation.

 

Jeux, jeunes et humour – avril 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Le lapin de Pâques, un symbole chrétien ?
Les mythologies de nombreux peuples ont une déesse du printemps et de la fertilité associée parfois au lapin dont la femelle peut avoir deux portées en même temps. Dans les pays germaniques, ce ne sont pas les cloches qui ramènent les œufs de Pâques, mais bien les lapins. Les enfants leur construisent un nid. Lapin, cloche ou colombe, tout se mélange et se confond pour rendre compte de l’abondance de Vie offerte par la Résurrection.

par Pascal Ortelli

Humour

Un évêque vient trouver un prêtre en mission au Cameroun. Il est très impressionné de ce que le prêtre a réalisé sur place : un immense hôpital, deux grandes écoles. Il lui demande où il a trouvé l’argent pour le financement. 
Le prêtre est gêné et préfère ne pas répondre. L’évêque, au nom de l’obéissance, lui somme de dire la vérité :
– Vous voyez ce château. Il est habité par un milliardaire qui m’a promis de payer les écoles et l’hôpital si je baptisais son chien.
– Et vous l’avez fait ? C’est inadmissible. La fin ne justifie pas les moyens !
Très en colère, l’évêque va se coucher. La nuit portant conseil, au déjeuner, Monseigneur, qui a aussi besoin d’argent pour son diocèse, s’adresse au prêtre :
– Pourriez-vous demander au milliardaire s’il envisage de confirmer son chien ?

par Calixte Dubosson

« Ni les premiers, ni les plus écoutés »

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : PXHERE

Changement d’époque

Le pape François l’a répété: «Nous (L’Eglise catholique, ndlr) ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés.» Et cela requiert un changement de mentalité qui prend du temps et qui n’est jamais un acquis mais un devenir, un chemin. Seulement en connaissant et en aimant ce monde dans lequel nous vivons, alors nous pouvons évangéliser plus adéquatement sans faire ni les perroquets ni les bulldozers! Dans la sobriété. On est loin des ovins de Panurge!

Multiculturalité

Une deuxième caractéristique de ce monde : sa pluriculturalité, inéluctable et inhérente notamment à la vie urbaine, premier biotope où l’on constate la « déchristianisation » selon l’ancien modèle de lecture. Et François prône le dialogue avec cette diversité sous nos fenêtres, pour toucher les cœurs avant tout dans le témoignage sincère et modeste de notre foi. On est loin des processions tape-à-l’œil !

Religiosité du peuple

Enfin, François recommande une attention toute particulière à la religiosité populaire, à la façon qu’ont les gens d’exprimer spontanément leurs croyances, leur spiritualité, leur foi. Même si pas toujours correspondantes « aux normes », elles sont expressions premières et profondes dans leur cœur. C’est en les accueillant comme telles qu’on peut ensuite partir d’elles pour se (re)connecter à l’Evangile, ferment infini de conversion, même pour le plus grand mystique !

Cela rappelle un Jésus qui rencontra une Samaritaine…

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