Une vie consacrée à la musique

Témoignage de Valentin Villard, compositeur, organiste, chef de chœur

PROPOS RECUEILLIS PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTOS : CINDY DELABAYS

C’est très tôt que Valentin décide de consacrer sa vie à la musique. Il apprend le piano dès 6 ans et à 11 ans il participe, dans le cadre de son école, à une création musicale. Là, il se rend à l’évidence que la musique fait partie de sa vie, il s’y consacrera. Il compose d’ailleurs déjà.

A 19 ans, il dirige son premier chœur à la paroisse catholique de Morges.

Valentin reconnaît volontiers devoir beaucoup aux chœurs d’église puisque c’est par eux qu’il décrochera ses premières commandes en tant que compositeur.

Travailler comme musicien professionnel, suppose des horaires de travail bien particuliers et souvent variables. Le matin est consacré à la composition, ainsi que bien souvent le début d’après-midi, puis vient le moment de préparer la répétition du soir, ensuite un entraînement à l’instrument reste indispensable. Après une petite pause, les répétitions commencent vers 19h30-20h et se prolongent facilement jusque vers 22h30.

La grande partie du travail est dédiée à la composition, puis à l’orgue car pour assurer un minimum de revenus, il faut s’investir dans plusieurs paroisses. Valentin est organiste dans quatre paroisses du Gibloux, ainsi que chef de chœur et organiste, dans notre UP, à Massonnens.

Ainsi, son travail se prolonge le week-end, entre divers concerts et toutes les prestations qu’il assure dans les paroisses. Là où cela se complique, c’est évidemment lors des fêtes religieuses qui ont lieu en même temps dans chaque paroisse. Notre musicien donne alors la priorité à Massonnens puisqu’il y est directeur et organiste, et trouve des remplaçants organistes pour les autres paroisses où il est actif.

Actuellement, Valentin dirige un chœur profane, « Elle en C » et le chœur mixte de Massonnens, qui en plus de l’animation des messes paroissiales s’adonne aussi à la musique profane, pour des concerts et parfois des cafés-théâtres.

Valentin consacre environ la moitié de son temps à la musique liturgique.

Comme dit plus haut, il est reconnaissant de l’opportunité que lui a offerte le milieu catholique qui, alors qu’il était encore adolescent, lui a passé ses premières commandes. Et durant longtemps, une grande part de son travail était dédiée à la musique liturgique. Son langage musical s’est formé avec la musique religieuse, cela faisait partie de son identité. La poursuite de sa formation rime bien sûr avec un élargissement de l’exploration et une diversification de son travail, mais qui reste, imprégné d’une grande spiritualité.

N’est-ce pas le propre de la musique et de l’art en général de nous transporter dans un monde spirituel, au-delà de notre vie corporelle ? C’est ce qui fait toute la beauté de l’art et qui le rend important dans nos vies.

Valentin exprime cela en disant que : « Pour lui la musique entraîne le compositeur dans un mouvement ascendant, de la terre vers le ciel. »

Certainement pas uniquement le compositeur d’ailleurs, mais les interprètes et les auditeurs aussi, et le manque de la période difficile que nous vivons encore, l’a fait ressentir a beaucoup d’entre nous.

Le compositeur aime le défi qu’il doit relever lorsqu’il compose pour un chœur amateur et une assemblée paroissiale. Il doit concilier qualité musicale et accessibilité à tous, tout en ayant un niveau qui motive ses chanteurs, le tout dans une tonalité, une musicalité qui porte la prière.

A ce moment de l’entretien, je lui ai demandé s’il pense alors qu’il est indispensable d’avoir la foi pour se consacrer à ce type de musique ?

Son expérience vaudoise lui ferait répondre oui, car le chœur qu’il a dirigé n’avait d’existence que pour l’animation liturgique. Depuis qu’il est dans notre canton, les chœurs chantant aussi en certaines occasions du profane, il est moins affirmatif. Mais en tout cas, le directeur et compositeur doit avoir un profond respect et une très bonne connaissance de la culture chrétienne, une bonne compréhension, une ouverture à ce monde, pour pouvoir œuvrer dans ce registre.

Avoir une porte ouverte à « quelque chose » est important, sinon il y a une forme d’hypocrisie. Il faut une cohérence entre ce que l’on fait et vit sinon les chanteurs le ressentent et l’assemblée aussi.

On dit volontiers que chanter c’est prier deux fois. Lorsque tu composes, est-ce qu’on pourrait dire que c’est prier trois fois ?

« Oh, c’est saint Augustin qui a dit ça… La musique est un art abstrait, immatérielle. Lorsque l’œuvre est achevée, on n’a rien dans les mains, on ne peut pas toucher, se saisir de la musique et en cela, je pense que la musique se rapproche de la prière, c’est un peu comme s’il y avait deux couches de spirituel l’une sur l’autre. Cet aspect impalpable fait que la musique a ce rôle de connexion spirituelle très fort.

Je ne pense pas que composer c’est prier trois fois, c’est comme écrire un roman mais on utilise des notes au lieu des lettres. Mais quand même, lorsque je compose un chant religieux, le sens des paroles me fait choisir un autre ton que pour du profane, je ne composerais pas un air de valse musette. Dans la musique religieuse, il y a un aspect transcendant, de transformation.

Ce n’est pas prier trois fois, mais me consacrer à la musique religieuse m’aide à vivre ma foi. Et j’ai le désir de faire quelque chose de beau, qui me pousse, ainsi que les chanteurs et l’assemblée, au-delà de… »

Rencontre avec un athlète discret

Pour René Crettex, le sport n’est pas moins qu’une part de lui-même. Il fait du sport comme le sport l’a fait. Né à Martigny en 1968, René est l’époux de Marina, enseignante, et le père de Célien, Charline et Anthony. Domicilié à Ravoire, il est régulièrement en vadrouille dans les montagnes avec sa famille, et spécialement avec son fils Célien, ou ses amis sportifs.
L’Essentiel a voulu mieux saisir ce qui peut cheviller au corps une telle passion de l’effort et du dépassement de soi.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL TORNAY
PHOTOS : GÉRARD BERTHOUD

Où cet amour du sport et du dépassement est-il ancré ?

C’est mon père qui m’a inculqué le goût de la compétition, lui qui était membre de l’équipe suisse de tir aux pigeons et pilote de rallye dans ses jeunes années. Avec ma sœur, nous avons appris le ski tout petit déjà. J’ai débuté ma réelle « carrière sportive » à l’âge de sept ans avec l’équitation. J’ai eu la chance de participer à plusieurs championnats d’Europe avec l’équipe suisse junior de saut d’obstacles. Je pensais mon avenir tout tracé dans ce domaine, mais la vie a rendu la suite de ma carrière trop compliquée et j’ai dû arrêter à l’âge de 17 ans. J’ai alors pratiqué le foot, le volley-ball et… la pétanque ! Et oui ?! J’ai eu la chance de remporter plusieurs titres au niveau national et j’ai également participé aux championnats du monde en 1998. Enfin, j’ai goûté à la montagne et au bien-être qu’elle me procure. Depuis, je ne cesse d’y retourner entre 4 et 5 fois par semaine.

Comment votre rapport à la compétition et à l’effort a-t-il évolué ?

Je suis toujours resté à ma place et n’ai jamais tenté de brûler les étapes. Par contre, du moment où je sens que la progression est possible, je tente ma chance à un échelon supérieur. Ma devise pourrait être… « avant de lâcher, on ne lâche pas », du coup, je suis assez teigneux et me donne les moyens d’atteindre mes objectifs.

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Je dirais d’abord ma victoire au Grand Prix international de Koppeinersee en Autriche en 1983 avec mon cheval « Furry ». J’avais tout gagné là-bas malgré une grande concurrence au niveau européen. Sinon, j’ai beaucoup de beaux souvenirs en montagne lors d’ascensions de nos mythiques 4000 ou lors de l’ascension d’un sommet de plus de 6000 mètres au Pérou en 2009. Au niveau émotion, c’est la dernière édition de la fameuse course italienne, la Mezzalama, qui a certainement été la plus forte. Les conditions étaient très difficiles. Avec mon fils Célien et un de ses amis Valdôtain Stefano, nous avions rallié l’arrivée non sans peine en lâchant tous les trois une petite larme. Enfin, je dirais la dernière PDG en 2018 avec mes amis Manu et Stéphane où nous avons atteint notre objectif après 8h15 de course.

Vous est-il arrivé de pousser les limites au-delà du raisonnable ?

Je ne crois pas vraiment. C’est vrai que parfois, on pousse ses limites assez loin, mais je pense que l’homme est capable grâce au mental d’aller beaucoup plus loin. Par contre, j’avoue que c’est grâce… ou à cause de mon mental que j’ai pu atteindre certains objectifs compliqués. Je m’organise toutefois pour ne pas planifier des sorties au-delà de mes compétences techniques. Je vais donc volontiers plus loin, mais avec raison.

Est-ce la performance ou une autre motivation qui vous tient au cœur ?

A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce que je recherche au fond. J’aime ce que je fais et les émotions que ça me procure. Tant que j’éprouve du plaisir à faire ce que je fais, je continuerai. Par contre, c’est vrai que la raison me rattrape parfois (souvent grâce à ma femme) et me remet les pieds sur terre. Il me faut accepter que ma progression ne se passe plus vraiment comme j’aimerais.

Comment vivez-vous le fait de souffrir pour parvenir ?

Je trouve ça normal. Le sport que je pratique est difficile physiquement et mentalement. Sans accepter la souffrance, on n’arrive à rien. Pour certains, c’est du masochisme, mais quand on comprend que grâce à la persévérance, on peut y arriver, c’est une magnifique satisfaction. Et dans la vie, à part l’amour inconditionnel de Dieu ou de sa famille, rien ne nous est offert gratuitement.

Comment voyez-vous le moment où vous ne pourrez plus vous y adonner comme vous le voudriez ?

Voilà un autre objectif ! Je sais que je dois me préparer à lever le pied gentiment concernant la compétition car les années passent et ça devient très difficile de garder le niveau. Je dois donc faire un chemin afin d’accepter de changer d’orientation tout en essayant de garder du plaisir. J’espère que je pourrai profiter encore longtemps de ces moments magiques dans notre nature magnifique, même sans dossard ou sans objectif.

Quel sens donnez-vous à vos efforts ?

C’est une très bonne question à laquelle j’ai franchement de la peine à répondre. Je sais que les premiers seront les derniers et ça me fait parfois réfléchir. Mais j’ai toujours été un compétiteur dans l’âme. Du coup, les efforts que je fais me permettent de me mesurer aux autres. J’ai donc encore du pain sur la planche pour changer ma vision des choses. Bien sûr, la compétition n’est qu’une petite partie de ce que je vis et partage en montagne ou durant les courses. Car les after sont toujours remplis de super moments. Du coup, c’est justement dans ces moments-là que je trouve un réel sens.

Comment relieriez-vous sport et foi ?

Disons que la beauté de la nature dans laquelle j’évolue à travers mes activités sportives me donne une réponse toute faite à la question. De plus, au sommet de presque chaque montagne je me connecte intérieurement avec Jésus proche de la traditionnelle croix qui me rappelle qui je suis.

Dépoussiérer notre foi

PAR VÉRONIQUE BENZ | PHOTO : R. BENZ

En ce début du mois de mars, nous entrons dans le carême. Ce temps de l’année liturgique a toujours rimé pour moi avec soupes de carême, avec la fin de la récitation du Gloria et de l’Alléluia à la messe dominicale, avec la décoration austère des églises après la magnificence des crèches et des lumières de Noël… en bref, une période de jeûne, de partage et de réflexion pour dépoussiérer notre foi et revenir à l’essentiel.

Réfléchir

Ce numéro se fait l’écho de différentes initiatives qui nous permettent de raviver notre foi. Il y a tout d’abord la démarche synodale dont la dernière rencontre aura lieu le 19 mars. Le synode est un «chantier en construction», comme le souligne l’abbé Blanc. Un chantier qui nous conduit à nous interroger, à dialoguer afin de toujours mieux célébrer et annoncer l’Évangile.

Se former

Dans la rubrique «Ma foi sur le web», Paul Salles nous propose de nombreux sites ou applications pour nous aider à approfondir notre foi par la formation.

Jean-Marie Monnerat a visité le musée Bible+Orient qui met actuellement en lumière l’influence des religions polythéistes sur les trois religions monothéistes, nées au Proche-Orient, dans son exposition «Des dieux à Dieu», à voir à l’Université de Fribourg.

Prier

Le chemin de croix est un incontournable du temps du carême et de la Semaine sainte ; Sébastien Demichel revient sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi.
Une invitation à redécouvrir cette forme de prière qui nous fait méditer la passion de Jésus.

Le canton de Fribourg est connu pour sa dévotion à Marie. Une promenade printanière pourrait vous conduire jusqu’à l’oratoire de Notre-Dame de Bonnefontaine, tout près de Cheyres.

Témoigner

Je vous invite à faire connaissance avec Agnès Jubin, bénévole au sein de l’équipe pastorale dans le « pôle pastoral et missionnaire » du décanat de Fribourg : elle fait partie de l’équipe diaconie-solidarité.

Caroline Stevens nous présente Dorothée Thévenaz Gygax, la nouvelle représentante de l’évêque pour l’écologie, qui a pour principale tâche d’accompagner la conversation écologique requise par l’encyclique Laudato si’.

Dans la rubrique œcuménique, Reto Dörig nous suggère de lever les yeux vers les étoiles pour découvrir la communauté chaldéenne.

Partager

Les pages événements vous proposent quelques actions de partage et de solidarité. Tout n’ayant pas pu être annoncé, je vous conseille de visiter notre site internet : www.decanat-fribourg.ch

Bonne lecture et excellent temps de carême.

Fête de la confirmation

Dimanche 13 février… Le soleil est présent dans le ciel et dans nos cœurs. Trente-deux confirmands sont présents aujourd’hui dans la belle église de Vouvry pour recevoir le sacrement de la confirmation, dernier sacrement de l’initiation chrétienne. C’est notre vicaire général Pierre-Yves qui célèbre ce sacrement. Les restrictions encore en vigueur nous obligent à vivre trois célébrations.
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Vincent Fournier, artiste chrétien

Il n’est pas très courant de rencontrer de nos jours et sous nos latitudes un artiste contemporain qui témoigne de son inspiration profondément chrétienne. Dans l’échange, lui-même explique qu’il a œuvré à contre-courant, le monde de l’art entre 1990 et 2020 s’opposant souvent à la spiritua­lité chrétienne. A forte tendance matérialiste, il n’y avait guère que la spiritualité bouddhiste ou zen qui pouvait s’y faufiler. Vincent Fournier sent pourtant depuis peu l’arrivée d’une nouvelle génération, beaucoup plus curieuse et ouverte, marquée également d’une grande soif spirituelle.

PAR DAVID RODUIT | PHOTO : GILBERT VOGT
TEXTE ET PHOTOS PAR VINCENT FOURNIER

Biographie express de Vincent Fournier

Originaire de Beuson et de Veysonnaz ; habite à Saint-Léonard ; époux de Christine ; papa de trois enfants et grand-papa d’une petite-fille ; âgé de 61 ans ; après le collège scientifique, footballeur professionnel pendant
12 ans, tout en suivant en parallèle l’école des Beaux-Arts à Lausanne ; proche des capucins de Sion ; actuellement artiste.

Lors de mon appel téléphonique, Vincent Fournier s’était réjoui de ma proposition de rencontre et s’était montré tout de suite disponible. A travers les articles qu’il m’avait envoyés avant notre rendez-vous et ensuite à travers notre entretien, je compris pourquoi. Selon lui, l’art se présente comme un mode d’expression qui veut communiquer comment l’artiste perçoit la vie. Cette conception très personnelle, unique, a pour vocation ensuite d’être partagée à tous les hommes. D’où le défi pour l’artiste de façonner une conception qui lui soit propre, tout en parlant aux autres.

Ce que Vincent Fournier désire transmettre est la présence du Christ qui a commencé à habiter son monde intérieur dès enfant. Son inspiration prend source dans les Evangiles, les écrits des saints et dans la prière. Les lectures spirituelles nourrissent également sa compréhension du monde, par exemple celles du théologien suisse Maurice Zundel, qui, à une époque où l’accent avait été mis sur la morale, se battait pour affirmer la priorité d’un christianisme mystique.

Le langage de notre artiste sera celui de la pauvreté des moyens, de la simplicité, de la vacuité… afin de permettre justement une rencontre avec la Présence.

La matière, en lien avec le mystère de l’Incarnation, revêt beaucoup d’importance dans sa recherche artistique… Tissus, papiers neufs ou de récupération, cartons, images, cadres, planches ou blocs de rocher à l’âge plus que vénérable et au multiple tonnage sont convoqués afin de tracer un chemin du spectateur à la Présence, le conduisant à un au-delà qui est celui du Christ Ressuscité.

A la source de sa démarche, avant la pensée, se trouvent la vie et l’intuition. Ce n’est qu’après que l’analyse ou la raison confirme ce en quoi l’artiste s’est d’abord reconnu. Parfois, les choses arrivent même sans qu’elles aient été consciemment recherchées… et soudain tout devient évident, comme une révélation. A l’entendre, il me semblait que, comme artiste, il devait consentir à une certaine pauvreté, s’efforcer d’être disponible à ce que le Seigneur un jour dans sa grâce et providence allait lui donner, rejoignant d’abord son cœur, puis celui de ceux qui communieraient à travers son art à une même Présence.

En lien avec le temps liturgique du Carême, vous pourrez découvrir des œuvres autour du Saint-Suaire de Turin qui fascine notre artiste et constitue la source de ses images. Vous pourrez également découvrir d’autres créations sur son site www.vincentfournier.ch.

Les peintures Veronica et Trace de la Résurrection

Source d’inspiration importante de mon travail depuis de nombreuses années, le suaire de Turin interroge encore aujourd’hui la science : on ne sait toujours pas comment l’image du corps d’un crucifié correspondant à celui des évangiles s’est produite sur ce tissu de lin de 440x110cm.

L’invention de la photographie a permis la diffusion de cette empreinte majestueuse. Elle rend compte parfaitement de l’image figurée sur le suaire. On peut y lire toutes les violences infligées à cet homme.

Le suaire a voyagé, il a été plié, déplié, montré, exposé, brûlé dans des incendies… Il porte les traces de ces incidents. Ce sont ces traces qui inspirent mon travail. Par exemple la peinture géométrique rose, verte, grise et blanche s’inspire des plis majeurs du suaire. Le format de la peinture est à l’échelle de celui-ci. Elle tente silencieusement et poétiquement de rappeler la seule trace de la passion et de la résurrection que la foi admet.

En dessus de cette peinture allongée on distingue une autre peinture blanche. La forme de la tache grisâtre fait penser à un visage. Il rappelle également celui du crucifié du suaire ou celui des icônes russes montrant le saint Sauveur.

C’est le visage du Christ que je veux rendre présent sans l’affirmer tout à fait pour laisser la liberté au spectateur de le reconnaître. Dans la plupart des expositions, j’accroche une peinture semblable avec le titre Veronica qui signifie vraie icône et qui fait allusion à sainte Véronique essuyant le visage de Jésus lors de la
montée au calvaire.

Ton eau

Je me prends à rêver d’être l’eau où tu plonges les mains, Jésus, ce dernier jour, pour baigner les pieds de ceux que tu sers avant de les quitter. Toi, tu toucherais leurs pieds et tu toucherais leurs yeux s’ils acceptent de les ouvrir. Toi, tu prendrais tout ton temps pour oindre leur être, consoler leur être, les guérir de leur indignité en les aimant.
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Des paroles aux actes

Dorothée Thévenaz Gygax a été nommée représentante de l’évêque pour les questions d’écologie le 30 septembre dernier. Responsable du secteur Sensibilisation et coopérations chez Action de Carême depuis plus d’une quinzaine d’années, elle anime également des ateliers de transition écologique et sociale en Suisse romande.

PAR CAROLINE STEVENS | PHOTOS : DR

Ethnologue de formation, Dorothée Thévenaz Gygax s’intéresse aux problé­matiques environnementales depuis son plus jeune âge : « On peut carrément dire que ça fait partie de mon ADN », confesse-t-elle.

En 2009, alors chargée de communication chez Action de Carême, elle participe au lancement d’une campagne sur la crise climatique et ses conséquences sur les plus vulnérables. L’impulsion théologique a donné à ce projet une résonance toute particulière où les questions de justice, de respect de la nature et d’équité sont centrales : « Dans le cadre de mon travail chez Action de Carême, je constate chaque jour l’impact du réchauffement climatique sur les pays du Sud. L’insécurité alimentaire touche une portion non négligeable des habitants du globe. Cette problématique interroge les fondements de notre relation à la terre. »

Changer nos représentations du vivant

Lancé en 2016 par l’organisation Pain pour le prochain, le laboratoire de tran­sition intérieure met l’accent sur la transformation des cœurs et des consciences pour modifier nos regards sur la nature et les êtres vivants. En effet, comment peut-on changer nos comportements,
nos modes de vie sans passer par une profonde remise en question ? C’est dans ce cadre que la nouvelle représentante de Mgr Morerod a animé divers ateliers mêlant la spiritualité et la psychologie à l’écologie.

Car Dorothée Thévenaz Gygax en est convaincue, c’est à travers des actes forts que l’on cheminera vers davantage de sobriété. « Nous ne sommes pas hors de la nature, nous en faisons pleinement partie ! Et, a fortiori, nous sommes responsables de la terre, de notre environnement et de son habitabilité » insiste-t-elle. « Laudato si’ crée des ponts entre le social et l’écologie. En tant que chrétienne et catholique, le souci des pauvres et de son prochain est central. Dès lors, respecter les conditions de vie à l’échelle globale va de pair avec une prise de conscience environnementale. »

Le diocèse en marche !

La commission de l’écologie pour le diocèse élabore les grands axes des réflexions et des actions à mener. À l’occasion de la première rencontre du 28 janvier, l’évêché lui a transmis un cahier des tâches. Accompagner la conversion écologique requise par l’encyclique de 2015, soutenir les initiatives des personnes et des communautés au sein du diocèse et encourager les synergies font parties des objectifs prioritaires.

Concrètement, il s’agit d’accorder davantage d’importance aux liens qui nous unissent : « Remplacer les biens par des liens en somme ! » mais aussi redécouvrir certaines vertus oubliées telles que l’humilité pour aller vers davantage de sobriété. Si certains renoncements s’avèrent inévitables, il est essentiel d’entreprendre la démarche comme une conversion ; allant vers davantage de sens, davantage de joie.

« À travers des espaces physiques et des temps de réflexion, nous cheminerons ensemble vers une sobriété heureuse. En ce sens, la pandémie et ses conséquences nous a déjà forcés à nous interroger » conclut cette militante-méditante.

La Montée vers Pâques revient !

Chaque année une joyeuse équipe de jeunes prépare et anime une Montée vers Pâques (MvP) pour d’autres jeunes. Après deux années chamboulées par la pandémie, la MvP revient avec quelques nouveautés. Ainsi, Pascaline, la mascotte, et son équipe t’invitent à l’édition 2022 qui sera « œuforique » !
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Faire rayonner la foi

Très discret, le Service de Développement et Communication reste néanmoins la cheville ouvrière de l’Eglise catholique romaine-Genève (ECR). Frédéric Chevalier, son responsable, n’a qu’un souhait: créer des synergies au travers de projets pour faire rayonner l’Eglise à Genève.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR

Frédéric Chevalier ne le cache pas : « L’argent ne tombe pas du ciel et la première mission du service reste clairement de mener des campagnes de recherche de fonds pour financer l’activité pastorale à Genève. » De fait, la séparation claire entre l’Eglise et l’Etat du canton ne permet pas à l’ECR de toucher des subventions ou un impôt ecclésiastique obligatoire comme c’est le cas dans certains autres cantons. Son budget de fonctionnement est donc financé en partie par des donateurs. «Aujourd’hui, un grand nombre de catholiques se situe plutôt dans une catégorie de personnes éloignées de l’Eglise. Nous développons donc d’autres canaux pour entrer en lien avec eux.»

Le service a élargi l’offre digi­tale sur le site internet de l’Eglise en proposant notamment des actualités, des témoignages et réflexions sur des thématiques spirituelles et de foi. Pour se rapprocher des catholiques et des Genevois, des événements sont organisés, lors desquels « l’Eglise sort de ses murs et va à la rencontre des gens ». Des manifestations telles que le festival de films IL EST UNE FOI invitant la communauté genevoise à des rendez-vous cinéma dans les salles obscures du Grütli, ou encore lors de l’exposition de 2020, L’Homme debout, qui a permis aux visiteurs d’admirer cinq expositions d’art et d’écouter cinq concerts de musique classique.

Actuellement, le projet principal du service concerne le financement de l’aménagement de la Maison d’Eglise. Le Vicariat, ainsi que d’autres services de l’ECR, déménagera dans les murs de l’actuel Sacré-Cœur, situé à la pointe de la Plaine de Plainpalais. « Nous voulons vraiment développer ce lieu pour que les pastorales puissent y trouver un lieu accueillant et déploient ainsi leurs activités de manière à faire rayonner encore plus l’Eglise à Genève. » En quittant la colline de la Vieille-Ville, le Vicariat et l’ECR témoignent d’une réelle envie « d’être plus proche des catholiques et simplement des Genevois. Cela tout en offrant un pôle d’échanges, un lieu ressource au centre-ville où les gens pourront venir prier, suivre des conférences et même manger » dans le restaurant qui verra le jour au Sacré-Cœur, conclut Frédéric Chevalier sur son rire communicatif.

Au service, mais comment ?

De quelle manière avez-vous développé l’offre de l’Eglise en contexte de pandémie ?
Frédéric Chevalier:
Nous avons cherché à nous rapprocher de nos fidèles. D’une part, avec le développement des messes du Vicaire épiscopal retransmises sur la chaîne YouTube de l’ECR, mais également par des courriers afin de leur signifier que nous sommes proches d’eux dans cette situation difficile. Nous avons également demandé aux prêtres et agents pastoraux des différentes paroisses d’identifier les personnes qui se trouveraient seules et d’aller à leur rencontre.

Quel « service » apportez-vous aux catholiques genevois dont on ne se rend pas compte ?
FC:
Il s’agit de mettre en lumière ce que font nos agents pastoraux, nos prêtres, nos bénévoles sur le terrain, afin que les catholiques connaissent mieux la pluralité des activités et missions accomplies par l’ensemble des collaborateurs de l’Eglise, en plus des célébrations, soit sur le site internet, au travers du journal Regard ou encore lors des campagnes d’appel de fonds. Nous mettons tout en œuvre pour leur donner la parole sur nos supports de communication.

Le chemin de croix

La période du carême que nous vivons en ce moment nous invite à nous pencher, à l’approche de la Semaine sainte, sur le mystère de la croix et la pratique dévotionnelle du chemin de croix. J’aimerais revenir sur l’histoire de cette pratique et sa représentation dans l’art à partir de l’exemple du chemin de croix du Christ-Roi réalisé par l’artiste fribourgeois Armand Niquille.

PAR SÉBASTIEN DEMICHEL | PHOTOS : J. MÜLHAUSER

« Car le langage de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous, il est puissance de Dieu. » (1 Co 1, 18) Par ce passage, saint Paul lie le langage de la croix à celui du salut. Les souffrances du Christ crucifié en rachat des péchés humains ramènent à l’essentiel de la foi catholique en la mort et la résurrection.

Histoire du chemin de croix

Le chemin de croix est un exercice de piété qui a traversé les siècles jusqu’à être intégré dans le calendrier liturgique de l’Église. Le symbole de la croix comme représentation de la Passion du Christ remonte aux premières communautés chrétiennes. Au IIe siècle, on constate un intérêt croissant pour les lieux historiques de la Passion du Christ qui deviennent des lieux de pèlerinage. Des chrétiens se rendent à Jérusalem pour faire la via dolorosa et ainsi s’unir à la Passion du Christ.

L’édit de Milan en 313 autorise la liberté de culte et met fin aux persécutions dont les chrétiens étaient victimes. Les pèlerinages en Terre Sainte deviennent alors plus fréquents. Les chrétiens de l’Antiquité reproduisent le chemin suivi par le Christ entre le prétoire (tribunal de Pilate) au bas de Jérusalem et le Golgotha (Calvaire) au sommet de la ville, lieu de la crucifixion.

Au Moyen Âge

Durant les siècles suivants, le chemin de croix ne se pratique qu’en Terre Sainte, mais les récits de voyageurs le font connaître en Europe. Ce n’est toutefois qu’au Moyen Âge, sous l’impulsion de figures marquantes telles que saint Bernard de Clairvaux et saint François d’Assise, que la pratique du chemin de croix se diffuse. À cet égard, le rôle des Franciscains est particulièrement important. Ils se voient en effet confier la garde des lieux saints au XIVe siècle et réalisent des représentations de la Passion du Christ pour permettre la méditation des fidèles sur ces mystères. Soucieux d’offrir le chemin de croix aux pauvres et invalides ne pouvant se rendre en Terre Sainte, les Franciscains souhaitent diffuser sa pratique à l’ensemble de la chrétienté.

D’abord limité à deux points (le prétoire et le calvaire), le chemin de croix est ensuite segmenté en stations dont le nombre varie entre le XVe et le XVIIe siècle pour se fixer à 14 au XVIIe siècle. En 1731, le pape Clément XII reconnaît le chemin de croix comme une prière de l’Église. Dès le
XVIIIe siècle, cette forme de dévotion se propage dans l’ensemble du monde catholique. Le privilège franciscain est également levé et sa pratique est généralisée.

Aujourd’hui, le chemin de croix a une triple dimension. Une dimension historique puisqu’il célèbre le dernier chemin parcouru par Jésus du prétoire au Golgotha en se fondant sur les textes des évangiles (Jean-Paul II en a d’ailleurs modifié certaines stations pour mieux respecter le récit évangélique) ; une dimension liturgique puisqu’il s’agit d’une prière célébrée en 14 stations ; et enfin une dimension artistique, puisque le chemin de croix est généralement représenté dans les églises.

Le chemin de croix d’Armand Niquille

L’église du Christ-Roi nous offre un bel exemple de la présence du chemin de croix dans l’art. Construite en 1951, cette église accueille sa première messe en 1953 devant 1500 fidèles et est consacrée l’année suivante. En 1955, sur mandat de l’architecte Honneger, le peintre fribourgeois Armand Niquille (1912-1996) réalise le chemin de croix du Christ-Roi. L’année précédente, il avait déjà réalisé celui de Nuvilly, dans la Broye fribourgeoise. Armand Niquille est particulièrement marqué par le mystère de la croix : « Mon enfance a été ainsi marquée par le Crucifié dont le mystère, fascinant et inquiétant, faisait partie des émois d’un garçon rêveur et bagarreur. Ce n’est pas impunément que l’on représente le Christ crucifié. L’on se pose des questions. On se plonge dans la mystique chrétienne […]. Avec le Christ, il y a toujours la croix. La croix de notre rédemption et de la divinisation de notre âme. »

Le chemin de croix d’Armand Niquille s’articule autour de 14 tableaux de la Passion du Christ qui représentent chacun une station (liste en annexe). Niquille s’appuie sur la technique de l’icône. Fidèle à cette tradition, il insère ses tableaux dans le mur de béton comme dans une iconostase. Les fonds dorés polis à l’agathe, fidèles à la tradition byzantine et médiévale, symbolisent la gloire de Dieu et la lumière céleste, annonces d’une résurrection à venir.

Au niveau artistique, ce chemin de croix est assez dépouillé et représente généralement trois personnages, dont le Christ (voir station I : condamnation), dans une attitude hiératique (sacrée) et expressionniste. Certains personnages, tels que Simon de Cyrène (station V) sont vêtus d’habits contemporains. Cet anachronisme voulu doit illustrer le caractère contemporain de la Passion, que le fidèle revit à travers une méditation lors du chemin de croix. Enfin, l’artiste a veillé à représenter la figure du prêtre (station XIII). Des détails, tels que les fleurs présentes au pied de la croix pour annoncer la résurrection, contribuent à la richesse de l’œuvre.

Le frère dominicain Luc Dumas admire ce chemin de croix peu après sa réalisation et y voit une correspondance, un dialogue entre l’effet sensible et la cause intelligible à faire entendre : « Toute œuvre qui parle exige qu’on lui réponde ; et lorsque cette œuvre dit tout entière la Passion du Christ, lui ôter la chance d’un dialogue c’est lui faire perdre son sens et sa fin. »

14 stations du chemin de croix d’Armand Niquille:

  1. la condamnation à mort de Jésus
  2. le chargement de la croix
  3. la première chute de Jésus sous le poids de la croix
  4. la rencontre avec Marie
  5. le portement de croix par Simon de Cyrène
  6. le visage du Christ essuyé par Véronique
  7. la deuxième chute de Jésus
  8. Jésus consolant les saintes femmes
  9. la troisième chute de Jésus
  10. le dépouillement des vêtements
  11. la mise en croix
  12. la mort de Jésus
  13. la déposition
  14. la mise au tombeau

La joie vient du don

TEXTE ET PHOTO PAR JOHAN SALGAT

J’ai grandi à Fully dans une grande famille, où joie et humour sont très présents. J’aime beaucoup ma position de troisième: deux grands qui peuvent montrer l’exemple, et cinq frères et sœur plus jeunes, avec qui j’ai cette position de grand frère. Nous avons toujours vécu une belle foi au sein de la famille, de manière très personnelle, sans en discuter beaucoup entre nous.

Ma première rencontre avec Dieu s’est donc faite dans ma famille. C’est un beau cadeau que de recevoir le Christ par ses parents, même si je n’en avais pas vraiment conscience. Le parcours de confirmation a été pour moi marquant. Nous étions un beau et grand groupe sur le secteur, motivés. Après quelques années de cheminement, nous avons reçu ce sacrement vers la fin de notre scolarité. Un an plus tard, je partais aux Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie avec une centaine de Valaisans. Cela a été une expérience importante dans ma vie. J’ai rencontré d’autres jeunes du diocèse, de la Suisse, du monde ! J’ai découvert que la foi pouvait être festive et qu’elle se devait d’être partagée, sinon elle est en danger.

Avec le réseau des « DéJeune qui Prie », nous avons monté un spectacle sur Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Ce jeune transalpin, montagnard, proche des pauvres et de Dieu, m’a particulièrement touché dans sa manière de vivre et sa simplicité.

Ma rencontre la plus touchante avec Dieu est certainement celle vécue sur mon chemin vers Compostelle. J’ai appris à voir Dieu au quotidien, dans chaque situation, en chaque personne rencontrée. Je l’ai senti proche de moi et je me suis senti proche de Lui. Aujourd’hui, j’essaie de continuer de voir ses actions dans chacune de mes journées.

Toutes ces rencontres m’invitent à me donner pour le Seigneur. En me mettant au service, je chemine avec Dieu. Cela est essentiel dans ma vie, Jésus est source de bonheur, j’en suis l’heureux témoin. Pour moi, il est évident que la joie vient du don. Car si rencontrer Dieu incite à le servir, c’est aussi en le servant qu’on le rencontre.

Jeunes en chemin

On les appelle «catéchumènes» quand ils et elles demandent le baptême, «confirmands» pour le sacrement de la confirmation, et (devinez quoi !) «communiants» pour la première des eucharisties.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DIVERS

Quand un jeune demande le baptême, c’est (souvent) une catéchiste qui reçoit sa requête et œuvre en réseau (curé, communauté, parents) pour y répondre au mieux : pour marquer notre accueil, le jeune est marqué (on dit « signé ») du signe de la Croix sur le front, la bouche, les oreilles, le cœur et les épaules, pour marquer que c’est le Christ tout entier qu’il va revêtir. Et cela se fait dans le cadre de la communauté (messe) – à Saint-Joseph, c’est une messe de semaine qui a accueilli Joséphine, Gaspard et Néry, et ce sont l’assistante pastorale Anne-Marie Colandrea, et les sœurs Anstena et Aischu, servantes de messe, qui ont posé ces gestes au nom de la communauté paroissiale.

Pour une jeune adulte qui demande la confirmation, telle Maël ou Manon, le chemin est également un échange en duo (avec le prêtre) et en groupe, qui inclut une cérémonie d’accueil de leur demande dans le cadre de la communauté (ce fut fait à Sainte-Thérèse juste avant Noël, un mardi soir), où nous leur avons oint les mains, instrument par excellence de « mise en pratique » de leur foi de confirmands.

Dans notre région pastorale, le nombre d’adultes demandant le baptême et / ou la confirmation a tendance à croître ; l’ère Covid nous a permis de cheminer en petits groupes, dans la communauté locale et de ne pas planifier de grands raouts… qui souvent sonnent la fin de leur participation ! Car les sacrements se vivent en chemin, et ne sont pas le terminus du voyage !

Je crois que Dieu est là lorsque je rencontre des bonnes personnes dans ma vie.
Je crois que Dieu est là lorsque j’ai des douleurs. Il m’écoute, il me soigne et me redonne de la force.
Je crois que Dieu se manifeste à moi lorsque j’ai peur, lorsque j’ai mal,
lorsque j’ai des doutes et que j’ai besoin d’aide pour me retrouver.
Je crois que Dieu soigne mes maux, qu’ils soient gros ou plus petits.
Qu’il est mon seul ami lorsque la vie est plus dure et qu’il est toujours là pour m’écouter.
Je crois que Dieu m’a aidée dans mes études, dans mon travail actuel et dans ma future vie
professionnelle. Qui me motive à poursuivre mes rêves et à ne jamais rien lâcher.
Je crois que pour tout ce que Dieu m’apporte dans mon quotidien,
je me dois de faire un pas de plus avec lui.

Manon Desjacques

Catéchuménat des enfants

Voici deux témoignages de trois jeunes filles de la paroisse Saint-Paul, qui répondent à cette question :
Pourquoi demandes-tu à être baptisée?

1. «Nous demandons le baptême parce que nous croyons en Dieu et que nous voulons nous rapprocher de Lui.»

Chloé, 14 ans, et sa sœur Alix, 11 ans

2. « Je veux accueillir Dieu dans ma vie. Je voudrais que Dieu m’accompagne. »

Alexa Vidal Durand, 9 ans et demi

Se former en ligne

Nous poursuivons avec le quatrième volet de notre série consacrée aux moyens numériques pour vivre sa foi.
Place à présent à la formation en ligne. Si la foi est avant tout un don de Dieu, une relation de confiance, elle n’en reste pas moins une connaissance qui demande à être approfondie, car celui qui aime cherche à toujours mieux connaître celui qu’il aime.

PAR PAUL SALLES | PHOTO : DR

Posons tout d’abord le contexte : il s’agit certainement du domaine qui offre le plus de possibilités sur le web, et il est difficile d’en faire une sélection. Nous en resterons aux propositions catholiques francophones.

Commençons par les offres de formation les plus simples et les plus basiques. Vous avez une question sur Dieu, sur Jésus, sur l’Église. Le site jesus.catholique.fr vous offre un répertoire de questions et de réponses simples à ces questions, des éclairages bibliques ou artistiques, des pistes pour aller plus loin ou une proposition de prière. Porté par l’Église catholique en France, ce site fait intervenir différents acteurs et des ressources variées pour vous permettre d’entrer dans une première compréhension de la foi sans être rattaché à une école particulière.

Dans la même idée, le site croire.fr rassemble tous les articles parus dans le journal La Croix avec du contenu de formation, des explications bibliques et liturgiques, de la spiritualité ou des présentations de figures spirituelles. Sur différents supports (textes, vidéos…), vous aurez une courte réponse à vos questions.

Approfondir sa foi

Vous n’avez pas de questions particulières, mais toujours de l’intérêt pour approfondir votre foi, vous avez d’ailleurs toujours un bon livre de spiritualité sous la main. Vous pouvez essayer la version audio : c’est le monde merveilleux des podcasts qui mériterait à lui seul une rubrique dans ce magazine. À écouter sur son téléphone portable, en voiture ou en préparant le repas, les offres sont légion. Pensons tout d’abord à la chaîne de télévision KTO ou aux chaînes de radio comme RCF, Radio espérance, Radio Maria, Radio Notre-Dame qui proposent de réentendre leurs émissions sur leurs sites ou sur les plateformes dédiées à ce média dans l’air du temps. De la même manière, les podcasts de la communauté de l’Emmanuel ou du Chemin Neuf proposent des enregistrements de témoignages ou d’enseignements dispensés durant des veillées de prière, des retraites ou des sessions. Par ailleurs, les cours publics du collège des Bernardins à Paris sont aussi libres d’accès sur leur site. La plateforme payante exultet.net héberge à elle seule plus de 7’000 enseignements à télécharger. D’autres médias se sont aussi lancés sur les plateformes de podcast: c’est le cas de Famille Chrétienne et ses podcasts décalés, ou encore les prêtres de l’équipe du Padreblog. Avec toutes ces offres, vous pouvez accéder à une émission ou à un enregistrement sur un thème donné.

MOOC

L’étape d’après connaît elle aussi un développement croissant, surtout depuis le début de la pandémie en 2020. C’est l’offre des parcours de formation en ligne, autrement nommés MOOC. Derrière cet acronyme, qui signifie en anglais « massive open online course », se cachent des parcours généralement gratuits proposés par des instituts de formation désireux de partager à plus large échelle une initiation à leurs enseignements. Chaque semaine le participant qui s’est inscrit au MOOC reçoit une vidéo et des exercices à faire pour s’assurer de la bonne compréhension de la matière. Au fur et à mesure ou au terme du parcours, une forme de validation des acquis est mise en place et un diplôme est remis par l’autorité qui délivre la formation. Un forum permet aux étudiants d’échanger, et petit à petit une communauté d’étudiants se forme. Le succès de cette offre de formation est impressionnant : en 2016, les premiers MOOC du collège des Bernardins à Paris regroupaient plus de 6’000 participants. En 2020, le MOOC de la messe comptait 40’000 étudiants. Plus modestement, la communauté de l’Emmanuel propose sur son site différents parcours de formation avec des thèmes variés, de même que la communauté du Chemin neuf. Une mention toute particulière s’impose pour ThéoDom, le parcours proposé par les frères dominicains, en raison de ses efforts pédagogiques et de son accessibilité. L’intervenant du prochain parcours pour le carême 2022 est d’ailleurs le Frère Philippe Lefebvre, bien connu à Fribourg. Ces parcours peuvent être suivis seuls, en couple, en groupe, dans une paroisse, un quartier,… l’objectif pour le participant est de découvrir un aspect de la foi dans lequel il souhaite progresser. Les cours et les échanges avec les autres participants tout au long du parcours lui permettent de partager sur son cheminement. Ceci nécessie donc un réel investissement en temps ; la plupart des offres affichent d’ailleurs en amont le temps estimé pour suivre l’entier du parcours.

Enfin, la proposition de formation en ligne la plus élaborée reste les études universitaires à distance auprès des plateformes comme Domuni (l’université en ligne des dominicains), le CETAD (Centre d’enseignement de théologie à distance) ou la faculté de théologie de Lyon, de Strasbourg ou de Paris.

Acteurs ou spectateurs ?

PAR L’ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAEL DELALOYE

Quand je pense à l’Eglise, je la voudrais telle qu’elle n’est pas: attirante, encourageante, percutante, militante, sans doute variée, qui plaise aux enfants, aux jeunes et aux moins jeunes.

J’aimerais que cette Eglise m’offre tout ce que je ne donne pas.

Seigneur, cette Eglise, tu la connais aussi bien, si ce n’est mieux que moi : elle souffle trop souvent comme une bougie épuisée. Trop petite pour ta grandeur et trop grande pour notre petitesse, mal aimée et ne sachant pas aimer.

Au fond, facile de critiquer cette Eglise, cela m’arrange de la critiquer, ainsi je suis dispensé d’y travailler.

C’est facile de voir ses faiblesses par le trou de la serrure pour me protéger de franchir la porte.

Quittons le banc des spectateurs et des moqueurs pour nous asseoir au banc des acteurs et des célébrants.

C’est seulement ainsi que j’arrêterai de regarder ton Eglise, qui est aussi la mienne, pour y vivre avec les autres.

Tu nous rassembles chaque jour, comme le berger rattrape la brebis qui boite et qui s’attarde.

Ton fils est à la tête d’un corps aux membres disjoints. Il est le premier-né d’une famille d’enfants séparés.

Mais c’est bien à l’Eglise que tu tiens et non pas seulement aux individus qui se préfèrent chacun eux-mêmes.

C’est à l’humanité entière que tu tiens et non seulement aux membres d’un club.

Ton Eglise est ainsi le signe visible de ton Esprit.

J’y suis attaché à cette Eglise, comme vous pour le pire et le meilleur et nous sommes liés par la liberté de l’Esprit.

C’est toi Seigneur qui nous rassemble bien au-delà de nos mesquineries et de nos histoires de sacristies.

Une centaine d’ouvriers pour un chantier en construction

La première rencontre du décanat de Fribourg dans le cadre du cheminement synodal a dépassé toutes les espérances des organisateurs. Près de 120 participants, de tous âges et de tous milieux, se sont réunis le samedi après-midi 22 janvier au Werkhof autour du thème « une Église qui s’interroge ».

TEXTE ET PHOTOS PAR BERNARD BOVIGNY

« Ce n’est pas le bureau des revendications, mais un chantier en construction », a lancé l’abbé Philippe Blanc, en introduisant la rencontre, avant de présenter les animateurs et de clore ses propos. Car cet après-midi-là, la parole est d’abord donnée aux participants. Ceux-ci se sont réunis tant bien que mal par groupes d’environ dix dans tous les coins de la salle, à la cuisine ou dans le corridor. Transportés symboliquement dans une montgolfière, ils ont relevé les lourdeurs qui empêchent l’Église d’avancer et les courants qui la transportent.

Les synthèses exprimées dans la mise en commun qui a suivi, sous la conduite de Raphaël Pomey, ancien rédacteur en chef de La Télé VD-FR, et du sociologue Philippe Gonzalez, relèvent bien davantage de croyants déjà engagés dans l’Église que de personnes en marge. Plusieurs participants ont ainsi exprimé leur souffrance face à l’absence de transmission de la foi entre les générations ou le manque de liens fraternels dans leurs communautés. D’autres estiment que le langage ecclésial reste trop spécialisé. « On est loin des jeunes, il faut aller vers tous, en particulier vers les éloignés », ont affirmé quelques groupes. Pour d’autres, les préjugés, les divisions et les jugements empêchent l’Église (et même les Églises) d’avancer, tout comme les turbulences qui la traversent parfois et qui ont été trop souvent cachées. Des groupes ont également relevé des messes pas assez festives ou encore les « critiques négatives et peu constructives » que l’on entend souvent, dans la presse, comme dans la population.

Des signes d’espérance

Mais les signes d’espérance et les propositions ont été encore plus nombreux et ont même parfois contrebalancé certaines lourdeurs. Ainsi plusieurs groupes ont affirmé apprécier les initiatives d’entraide et les signes d’ouverture apparus dans leurs paroisses. D’autres ont défini l’Église comme un lieu de diversité magnifique, où l’on se sent « en famille ». Et pas seulement au sens figuré. Car « la famille reste la première Église, même s’il y a souvent rupture avec les adolescents et les jeunes ».

Parmi les propositions, le développement de l’engagement des bénévoles a été souligné, de même que l’importance de rejoindre les personnes plus marginalisées, chez qui le langage ecclésial ne passe pas. Mais « malgré les difficultés et les scandales qu’elle a traversés, l’Église est toujours là », a relevé un rapporteur de groupe.

De nombreuses autres expressions se sont fait entendre, comme davantage d’Évangiles vécus, une invitation à aller vers les autres et se mettre à leur écoute, ou encore devenir une Église de proximité.

Transmettre le trésor de la foi

Au terme des comptes-rendus de groupes, deux témoins désignées et un spontané ont exprimé comment ces paroles ont résonné en elles et en lui.

La catéchiste Élisabeth Piller a notamment mis en garde contre « le venin du jugement qui étiquette les autres » et a insisté sur « l’importance de transmettre le trésor de la foi ». Avant de lancer cet appel : « On a tout dans notre tradition, pourquoi chercher ailleurs ? »

Sœur Maguy Joye, conseillère provinciale des Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, a ressenti la présence du Christ dans les groupes de partage. Elle a souligné l’importance de la participation de tous et a proposé
de prendre le temps de s’arrêter, de rencontrer les personnes et surtout de « les regarder ». « Mettons-nous en marche », a-t-elle invité.

Remplaçant au vol un autre intervenant, Serge Ignatovitch a avoué qu’il craignait de voir une trop grande dispersion, mais a finalement apprécié les dialogues très riches dans les groupes et a invité à respecter la diversité.

« Nous avons péché contre l’optimisme ! », a lancé Philippe Blanc devant cette affluence qui a surpris les organisateurs, avant d’annoncer que la prochaine rencontre aura lieu à la maison paroissiale de Saint-Pierre, plus vaste, qui permet aussi d’accueillir les groupes dans des petites salles.

Et la suite ? « Ce soir, il n’y aura pas de conclusion, mais des ouvertures », a relevé le curé modérateur de l’UP Notre-Dame, en demandant aux personnes présentes d’inviter d’autres participants aux prochaines rencontres.

Les synthèses des expressions des groupes seront envoyées à l’évêque du diocèse, qui a chargé une équipe de les récolter et de les synthétiser à nouveau, avant de les faire parvenir au Vatican, la démarche synodale ayant été lancée par le pape pour l’ensemble de l’Église.

Participer au cheminement synodal

La dernière rencontre qui marquera ce processus de réflexion et de partage dans le décanat aura lieu de 13h30 à 18h :

– Samedi 19 mars (lieu à définir) sur le thème « une Église qui célèbre et annonce ».

Il est également possible de participer à ce cheminement d’une autre façon :

– dans les groupements ou groupes spontanés en choisissant des thèmes proposés dans les documents « Participer au synode » ou « Pour une Église synodale » ;

– individuellement à partir de ces mêmes thématiques.

Les documents d’accompagnement sont à disposition sur le site www.cath-fr.ch/synode

Un temps deressourcement…

… et de formation

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Vous prenez une année sabbatique ?

– Non, pas une année, seulement quatre mois.

Vous allez vous reposer ? Partir loin ?

– Il ne s’agit pas de prolonger mes vacances, mais d’un temps de ressourcement et de formation qui permettra d’exercer encore mieux mon prochain ministère.

En effet, chaque agent pastoral, prêtre ou laïc, peut demander, après huit ans de ministère, un temps sabbatique de quatre mois (non cumulable). Il établit un projet, le présente au Service de la formation du canton, en vue d’une validation par le Conseil épiscopal. Dans la pratique, il n’est pas si facile de prendre ce temps sabbatique en pleine activité, car nous n’avons pas de « remplaçants » attitrés. Un changement de ministère peut offrir une belle opportunité pour ce temps de ressourcement.

C’est donc ce que je vais faire avant de laisser la charge de vicaire épiscopal, l’été prochain. Pendant ce temps sabbatique qui commence ce 1er mars, j’irai visiter des lieux d’Eglise novateurs et inspirants, comme la basilique du Sacré-Cœur à côté de la gare de Grenoble, les maisons d’Eglise dans le diocèse du Havre, les différents « tiers-lieux » d’Eglise qui offrent une pastorale complémentaire aux paroisses dans le diocèse de Lille. Je vous en parlerai probablement dans un prochain billet. Je profiterai de ce temps sabbatique pour écrire un quatrième livre : j’aimerais raconter aux jeunes comment va se passer leur messe de confirmation. Je cheminerai aussi une quinzaine de jours depuis Genève vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Pendant ces quatre mois, les affaires courantes du vicariat seront gérées par mes adjoints Isabelle Nielsen et Michel Colin.

Vous le voyez, le temps sabbatique fait partie de la « formation permanente ». Les agents pastoraux sont également invités à prendre une semaine chaque année pour des formations, en plus des sessions cantonales et diocésaines et je les y encourage car cela nous permet d’améliorer la qualité de notre ministère à votre service. C’est d’ailleurs valable pour toute personne. Alors, recevez ce billet comme un encouragement à prendre du temps pour votre propre « formation permanente » !

L’Eglise, qu’est-ce que c’est ?

La bibliste Barbara Francey était présente à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre 2021. Dans le cadre du thème d’année de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte, «Nous sommes Eglise», elle a donné une conférence sur «L’Eglise, corps du Christ».

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA

Une quarantaine de paroissiens de l’Unité pastorale (UP) Nyon-Terre Sainte s’étaient donné rendez-vous à l’église de la Colombière jeudi 11 novembre pour écouter Barbara Francey. Bibliste, théologienne, enseignante au Service formation de l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg, elle était venue parler de « L’Eglise, corps du Christ ». En ouverture, elle a joué un sketch montrant la différence entre l’Eglise et l’église, la communauté et le bâtiment.

Pèlerins convoqués

Il y a l’église de pierre. Mais l’Eglise avec un grand E ? La soirée a été consacrée à la définir selon différentes approches basées sur les textes de l’Ecriture. En ouverture, Barbara Francey a fait un peu d’étymologie Le terme « Eglise », en latin « ecclesia », vient d’un mot grec signifiant assemblée. Ce substantif est tiré du verbe ekkaleô, « convoquer, appeler au-dehors ». Les chrétiens forment donc une assemblée de convoqués, d’appelés.

Et « paroisse », qui vient du latin « parochia », veut dire « séjour ou établissement en pays étranger ». « Les disciples de Jésus-Christ sont comme des pèlerins, des nomades sur la terre », a dit la conférencière. Comme Abraham, ils sont appelés « à ne pas s’installer. A être dans le monde, mais pas du monde ».

L’Eglise, lieu de discernement

La suite de la soirée a permis aux paroissiens présents de voyager dans le Nouveau Testament, et en particulier dans les épîtres de saint Paul, pour découvrir les caractéristiques de l’Eglise. « Les deux seules occurrences du mot ‘Eglise’ dans les évangiles se trouvent dans l’évangile selon saint Matthieu », a poursuivi Barbara Francey : à la confession de foi de Pierre – qui révèle combien il est rude de témoigner de la victoire de Dieu sur la mort au cœur des difficultés – et lors d’un péché pour montrer combien celui-ci « porte atteinte à la communauté des croyants et le rôle de celle-ci ».

Dans les Actes des Apôtres, le mot « Eglise » est utilisé « pour la première fois après l’épisode d’Ananias et de Saphira, au moment où apparaît ce qui peut nuire à cette assemblée ». L’Eglise est alors « le lieu de discernement de ce qui conduit à la vie ou au contraire à la mort. Les croyants sont appelés à vivre la solidarité, le partage, le service et non la logique du pouvoir et du profit personnel ».

L’unité dans la diversité

« Pour parler de l’Eglise, on peut recourir à des images », a dit Barbara Francey. Et « l’une des plus riches du Nouveau Testament est celle de l’Eglise, corps du Christ ». Présente dans la Première épître aux Corinthiens, elle dit l’unité entre le Christ et les chrétiens.

Et l’image du corps humain (1 Co 12, 12-14), qui dit que chaque membre a son importance et que les membres ne peuvent se passer les uns des autres, est applicable au Christ et à l’Eglise. « Les baptisés forment un corps, une réalité visible animée par l’Esprit et dans laquelle les clivages religieux et socioculturels sont dépassés. L’Eglise est constituée de membres qui ont chacun une mission (ou, comme dirait le pape François, qui sont chacun une mission). En elle se trouve une diversité de charismes (et de ministères) qui ont tous leur importance et qui sont complémentaires. Personne ne peut se prétendre au-dessus du reste de la communauté sous prétexte qu’il posséderait certains charismes », a expliqué Barbara Francey. Et « l’attention doit se porter tout particulièrement sur les membres les plus faibles ». Enfin, « l’unité du corps dans la diversité de ses membres est un témoignage rendu au Christ ».

Une humanité nouvelle

Dans la Lettre aux Ephésiens, Paul fait abonder « les images illustrant la communauté des croyants : homme nouveau, corps, construction, temple saint, demeure de Dieu,… ». Que traduisent-elles ? « La réalité nouvelle créée en Jésus-Christ », le dessein de Dieu. Le Christ a apporté l’unité au cœur des différences, la paix, la réconciliation et l’accès au Père dans l’Esprit, « autrement dit la communion entre les personnes et avec Dieu », a dit la conférencière.

Il y a aussi l’image du Fils « tête du corps qui est l’Eglise » (Col 1, 18). Ainsi, « plus l’union de chacun avec le Christ sera grande plus l’Eglise manifestera celui dont elle tire son origine ». Car « le péché est de l’humain, la bonté vient de Dieu. Un exemple l’illustre bien (même si l’image a ses limites) : si votre genou est abîmé, quand il recevra du cerveau l’ordre de bouger, le mouvement ne sera pas celui qui était souhaité. Le cerveau n’y est pour rien. La coordination des membres, la beauté de l’ensemble découlent du lien à la tête ».

Une dynamique de croissance

Et puis, a précisé Barbara Francey, « l’Eglise est dans une dynamique de croissance vers un accomplissement. Les pesanteurs et les lourdeurs, les chutes et les dérives sont réelles, mais le corps dans son ensemble doit continuer de tendre vers cette plénitude, continuer de la désirer ardemment ». Et « pour être crédible dans son annonce de l’Evangile, l’Eglise doit se laisser renouveler sans cesse par la grâce de l’Esprit ».

L’Eglise, c’est aussi une communauté qui fait route ensemble « dans la charité et la vérité, la justice et la paix », une Eglise engagée dans un processus synodal et en mission, rendant témoignage au Christ, « messagère de la Bonne Nouvelle ». Et ceux qui ont reçu une charge, qu’ils l’exercent « dans un esprit de service pour la croissance du corps ». L’Eglise « est appelée à être au service de la réconciliation » : la place des chrétiens, pour Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné en 1996, est « sur les fractures du monde, pour la réconciliation […] si elle n’est pas là, elle n’est nulle part ».

Enfin, « dans l’Apocalypse, la Jérusalem nouvelle, épouse de l’Agneau, dit quelque chose de l’Eglise ici-bas. Absence de mal. Plus d’entraves à la vérité et à la vie », a dit Barbara Francey en conclusion. Avant de demander à l’Esprit de « nous faire entrer toujours plus profondément dans l’intelligence du mystère de l’Eglise et marcher dans cet Esprit pour vivre de plus en plus en baptisés responsables, veillant et concourant à la cohésion et à la croissance du corps ».

La soirée s’est terminée par un partage entre voisins de banc à partir de trois questions: qu’est-ce que je retiens de cette image de l’Eglise, corps du Christ ? Est-ce que j’en ai fait l’expérience ? Comment puis-je vivre cette réalité de manière encore plus marquée ?

 

 

Donner du sens à sa vie, à la vie…

PAR CHANTAL TERREAUX | PHOTO : PIXABAY

Une question qui peut revenir à différentes étapes de notre existence, et qui a, pour beaucoup refait surface d’une manière plus intense en ces temps perturbés.

Une interrogation qui habite aussi, par moment, les personnes qui ont trouvé un but, un projet qui a pris une grande place dans leur vie au point qu’on peut dire d’eux: «Ils y consacrent toute leur vie.»

Avec ce verbe « consacrer », nos premières pensées vont vers ceux qui consacrent leur vie à Dieu. Dans nos contrées, notre regard se tourne tout naturellement vers La Fille-Dieu où depuis plus de 750 ans des femmes y vivent une existence toute tournée vers Notre Seigneur.

Nous pensons aussi à nos prêtres au service des nombreuses paroisses de notre unité pastorale.

Pour la plupart d’entre nous, une vie si pleinement donnée paraît inaccessible.

Pourtant je suis sûre que parmi vous, lecteurs, nombreux sont ceux qui ont mis toute leur énergie, leur existence, dans un but.

Considérons ces parents dont toutes les activités ont pour objectif premier d’offrir la meilleure vie possible à leurs enfants et de les guider afin qu’ils puissent un jour voler de leurs propres ailes.

Un autre mettra tout son cœur et son temps dans la continuité d’une entreprise familiale, d’autres encore dans le service, pour le bien de la société. On a souvent parlé ces derniers temps du personnel soignant mais on sait bien qu’ils ne sont pas les seuls indispensables à la vie.

Ainsi chacun peut, dans son activité propre, dans le but qu’il poursuit, trouver le sens qui nous permet de nous sentir utiles et en lien avec l’humanité, avec son prochain et donc avec Dieu.

Avons-nous réfléchi au sens de notre vie, en fonction de ce que nous accomplissons quotidiennement ?

Consacrer notre vie à faire bien ce que nous avons à accomplir chaque jour, c’est déjà être en chemin vers la sainteté comme nous l’a rappelé le pape François dans son exhortation sur l’appel à la sainteté « Gaudete et exsultate ».

Il est vrai aussi que, parmi nous, certains rayonnent plus particulièrement par le but qu’ils se sont fixé et apporte une coloration bienfaisante à nos existences.

Je veux parler des métiers artistiques et en particulier de l’art musical.

Vous admettrez que nos liturgies sont encore plus belles et nous portent davantage lorsqu’elles sont animées par la musique et le chant !

Le manque vécu nous en a fait prendre con­­science.

Découvrons dans ce numéro le témoignage d’un acteur talentueux de l’art choral dans nos paroisses.

On ne va pas s’crêper l’chignon?

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : FLICKR

Salée ou sucrée, même les maladroits peuvent s’y essayer. Collée au-dessus de l’armoire de la cuisine, elle apportera fortune à l’économie familiale durant toute l’année. Tombera, tombera pas? Petite histoire de la crêpe de la Chandeleur.

Ah bon? Le chandeleur n’est pas celui qui tient la chandelle lorsque deux amoureux font des crêpes? Il s’agit bien ici de chandelles, mais de celles du nom populaire latin de festa candelarum rappelant la date à laquelle on procède à la bénédiction des cierges. Centrée sur la lumière, cette fête, d’abord païenne, rappelait que dans l’hémisphère nord, les jours rallongent, signe de l’arrivée du printemps. Christianisée, le rap- port à la lumière demeure. Elle est célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, dans son récit Peregrinatio Aetheriae (vers 380), la pèlerine Egérie en fait déjà mention. Etendue à l’ensemble de l’Orient chrétien, l’empereur Justinien fixe la date de la fête au 2 février et l’introduit à Constantinople en l’an 542.

Lumière du monde

Cette fête fait depuis référence à Jésus comme lumière du monde. Tel que relaté dans l’Evangile de Luc, le récit narre la Présentation de Jésus au Temple. Comme le voulait la loi de Moïse, les parents conduisaient au temple de Jérusalem tout garçon premier-né pour y recevoir une bénédiction quarante jours après sa naissance. Siméon, un homme juste et pieux, se rend au Temple poussé par l’Esprit Saint. Là, il rencontre les parents de Jésus venant accomplir les rites prescrits par la loi. Il prend alors Jésus dans ses bras et remercie le Seigneur, car il reconnaît en cet enfant la «lumière pour éclairer les nations».

Une préparation simple

Comme d’autres pâtisseries que l’on mange à cette même époque de l’année – beignets, bugnes, gaufres, merveilles – ces préparations requièrent peu d’ingrédients, faciles à se procurer et rappellent qu’après l’hiver, les provisions ne manquent pas. On a tenté de christianiser cette tradition culinaire au Ve siècle en attribuant au pape Gélase Ier la préparation de gaufres pour réconforter des pèlerins venus à Rome… mais pas de quoi se crêper le chignon.

Recette: Crêpes Suzette

Temps de préparationTemps d’attentePortions
30 minutes1 heure8

Ingrédients pour la pâte à crêpes

  • 75 g de farine blanche
  • 1 pincée de sel
  • 1 ½ dl de lait
  • ½ dl d’eau minérale gazeuse
  • 2 œufs frais
  • 25 g de beurre liquide, refroidi

Cuisson

  • Un peu de beurre ou d’huile

Ingrédients pour la sauce à l’orange

  • 60 g de sucre
  • 2 cs d’eau
  • 1 cs de beurre
  • 2 oranges bio, le zeste prélevé avec un zesteur, tout le jus
  • 3 cs de liqueur d’orange (p. ex. Grand Marnier)
  • 2 oranges pelées à vif et détaillées en suprêmes • 2 cs de cognac

Préparation des crêpes

  1. Dans un saladier, mélanger la farine et le sel et creuser un puits au milieu.
  2. Mélanger le lait, l’eau, les œufs et le beurre.
  3. Verser le liquide petit à petit dans le puits tout en remuant avec le fouet, jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
  4. Couvrir et laisser reposer env. 30 min. à température ambiante.
  5. Faire fondre un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive ou y mettre un peu d’huile.
  6. Verser juste ce qu’il faut de pâte dans la poêle pour recouvrir le fond d’une couche très fine. Baisser le feu. Lorsque le dessous est bien cuit et se détache facilement, retourner la crêpe et terminer la cuisson.
  7. Couvrir et réserver au chaud. Procéder de la même façon avec le reste de pâte.

Préparation du sirop à l’orange

  1. Dans une grande poêle, porter l’eau à ébullition avec le sucre sans remuer. Baisser le feu et laisser frémir en donnant un mouvement de va-et-vient à la poêle jusqu’à obtention d’un caramel doré.
  2. Retirer la casserole du feu, ajouter le beurre, le zeste et le jus d’orange ainsi que la liqueur, puis laisser réduire le tout en sirop.
  3. Ajouter les crêpes l’une après l’autre, les plier en 4.
  4. Répartir les suprêmes d’orange par-dessus, arroser de cognac, faire flamber, hotte aspirante éteinte.
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