Une dignité inaliénable

Créée en 1988 à l’initiative des trois Eglises officielles du canton de Genève, catholique romaine, catholique chrétienne et protestante, l’Aumônerie Genevoise Œcuménique auprès des requérants d’asile (AGORA) se bat, hier comme aujourd’hui, pour contrer les idées reçues et remettre au centre de toute discussion la dignité humaine.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : OLIVIER CHANSON, ECR

Depuis 1993, on dénombre plus de 48’000 personnes décédées en essayant de fuir vers l’Europe. La plupart noyées dans la mer Méditerranée. D’autres abattues aux frontières. Des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants, des bébés. Ceux qui survivent aux barricades de la forteresse Europe ne s’attendent pas à trouver un sol inhospitalier qui leur réserve bien souvent un parcours digne des Douze travaux d’Astérix avant l’obtention du droit d’asile.

« La migration et l’asile sont perçus comme un poids. Or, ils font partie de l’histoire et de l’ADN de Genève. D’ailleurs, le développement de l’industrie horlogère aurait été différent sans eux », pointe Virginie Hours. Mais les préjugés sont tenaces. « Trop souvent j’entends la formule : ils viennent en Europe, car ils s’imaginent que la vie y est plus facile. On oublie que la grande majorité d’entre eux aurait préféré rester chez eux au lieu d’être contraints à l’exil ». Virginie Hours fait partie de l’équipe d’aumôniers et bénévoles à pied d’œuvre dans différents lieux du canton : tels que la zone de transit de l’aéroport de Cointrin, dans les établissements de détention administrative, dans les différents logements où les requérants résident sur le territoire.

« De nombreuses situations trouveraient des issues simples et humaines si le droit était appliqué, car les dispositions législatives existent et prévoient les conditions d’accueil ou de régularisation des personnes ». L’Eglise a un vrai rôle de garde-fou à jouer afin de « rappeler sans cesse qu’il s’agit d’hommes et de femmes tous uniques et qui méritent le respect ».

 

Au service, mais comment ?

Une chose que l’AGORA accomplit et dont on ne se rend peut-être pas compte ?

Virginie Hours : Nous faisons partis d’un « réseau », celui des aumôniers suisses qui travaillent dans le domaine de l’asile. Nous nous rencontrons à Berne deux fois par an afin d’échanger sur la situation existante dans les Centres fédéraux d’asile (CFA), un partage d’expérience et d’information. Ces contacts nous permettent ainsi de suivre des personnes que certains collègues accompagnent déjà au sein d’un CFA lorsqu’elles sont affectées au canton de Genève. Aussi, il n’y a pas de rupture. Ces instances sont importantes également pour mener certaines réflexions ou négociations avec Berne. Actuellement par exemple, un accord-cadre avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est en cours de renégociation et un travail de réflexion est mené sur la présence d’aumôniers musulmans, présence que nous appelons de nos vœux.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?

VH : Nous intervenons régulièrement dans les écoles, à la demande des enseignants, pour présenter l’AGORA et rendre plus tangible la question de la migration et de l’accueil. Nous essayons ainsi de contribuer à casser certains préjugés ou certaines peurs. Nous intervenons aussi en appui du travail de la coordination asile lors de temps forts ou en sollicitant que l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) applique simplement les règles en transmettant des dossiers à Berne. Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation, mais de compréhension et de reconnaissance. Il s’agit aussi de permettre la construction de pont entre les Genevois et les personnes de l’asile et de susciter la réflexion. C’est pourquoi, par exemple, nous avons répondu positivement à la demande de l’Espace Madeleine. Celui-ci proposait de nous y impliquer le mois dernier en animant deux soirées dans le cadre de l’exposition Les Pèlerins afin de susciter la réflexion sur les liens entre pèlerinage, asile et migration.

Une pastorale pour rendre visible

La Pastorale des familles de l’Eglise catholique romaine à Genève a officialisé l’accueil pastoral et spirituel des personnes LGBTIQ+ et de leurs familles ainsi que sa collaboration avec l’Antenne LGBTI Genève de l’Eglise protestante genevoise (EPG). Le 1er septembre dernier, à l’occasion d’une soirée témoignage, un prêtre a partagé la manière dont il concilie son homosexualité et sa vocation ecclésiale. Le point avec Anne-Claire Rivollet, responsable de la Pastorale des familles.

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Une proposition…

… pour plonger dans les histoires et imaginaires de nos rues

Des mots soufflés par des panneaux accrochés à des arbres en ville de Genève invitent à plonger dans les histoires qui remplissent nos rues et font les identités singulières de notre ville. Pour écouter ces récits, tissés entre la préhistoire et le futur, on saisira avec son smartphone les codes QR suspendus dans les branchages et on glissera ses écouteurs dans ses oreilles. Des voix de comédiennes donnent vie, d’arbre en arbre, à ce fourmillement d’histoire(s), d’imaginaire et de vécu.

Trois possibilités pour plonger dans ces parcours-récits :

• Les codes QR :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours et vous notez le point de départ pour le parcours sélectionné,

– en saisissant avec votre smartphone les codes QR accrochés aux arbres, vous atterrissez directement sur les podcasts de chaque halte et sur les autres contenus liés à chaque lieu.

• Par GPS / Géolocalisation :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours

– vous activez le bouton « GPS » sur le plan,

– vous autorisez Hypercity à accéder à votre localisation si votre appareil vous le demande,

– vous repérez votre position (vous êtes le point bleu sur le plan),

– et vous cliquez sur « Commencer le parcours ».

• Par un « simple » clic :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours

– vous cliquez sur le n. 1 dans le plan ou dans la liste « Les haltes »,

– après avoir écouté le contenu d’une halte, vous cliquez sur « Poursuivre le parcours », puis sur le no suivant dans le plan, et ainsi de suite…

… pour visiter Genève en répondant à des devinettes

Une application mobile gratuite, dénommée Ouchui, a débarqué à Genève : elle permet de découvrir des lieux de la Cité de Calvin, mais aussi de Lancy ou Carouge, en répondant à des devinettes sur les lieux visités. Au fil d’une enquête faisant appel à la culture générale, la rapidité et le sens de l’observation, ce jeu de piste vous conduira à travers diverses zones géographiques et thématiques tout en satisfaisant votre curiosité grâce à diverses anecdotes et faits historiques. Rendez-vous sur ouchui.ch avec votre smartphone pour commencer à explorer votre ville.

Marcher et prier ensemble

PAR DORIS BUCHARD | PHOTO : WWW.TOURISME-TARN.COM

Marcher, oui, mais vers où ?
Aide-nous, Seigneur, à nous diriger constamment au centre, pour nous reconnaître sarments greffés sur l’unique vigne qui est Jésus.
Aide-nous à nous aider mutuellement afin de rester unis et de porter des fruits autour de nous.
Aide-nous à laisser sur le bas-côté les péripéties existentielles et quotidiennes.
Ainsi notre marche sera convaincue vers le monde afin d’y porter la présence du Seigneur.

Prier, oui, mais comment ?
Dans notre prière aussi, comme sur le chemin, nous ne pouvons pas avancer seuls.
Aide-nous Seigneur, par la grâce de Dieu à la diffuser harmonieusement entre les croyants qui s’aiment.
Aide-nous à prier les uns pour les autres car chacun est une rencontre sur notre chemin.
Aide-nous à être unis dans la prière comme Tu nous l’a appris.
Ainsi, notre prière sera convaincue pour les autres et le vent de l’Esprit soufflera et nous inspirera.
Alors oui PRIER et MARCHER ENSEMBLE aura du sens.

« Chrétien dans un monde qui ne l’est plus »

PAR L’ABBÉ AIMÉ MUNYAWA
PHOTOS: ODIE ARIANE, JEAN-CLAUDE GADMER

Aux jours d’aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre des voix qui disent: «ce monde est pourri» ou encore «tout a changé on ne sait plus où on va». Toutes ces expressions et tant d’autres encore de même nature prouvent à suffisance combien le changement d’époques est parfois déconcertant. S’il n’impose pas un véritable défi ou challenge comme ce fut à l’époque des dinosaures, il exige tout de même des efforts assez particuliers d’adaptation pour se mettre à jour ou de renoncement pour se forger un nouveau style de vie.

« Appelé aujourd’hui à être témoin par des compromis sans compromissions.»

Les chrétiens, dans leurs efforts quotidiens de sainteté et de rectitude morale, se trouvent aussi à la croisée des chemins où ces mutations sociétales et éthiques peuvent tantôt s’emboîter ou tantôt s’opposer. Mais il faut que la marche continue dans une série de compromis sans compromissions. Le défi est de taille quand on veut être une personne de son temps, de son milieu tout en restant un véritable chrétien, c’est-à-dire un aspirant du ciel. Comment vivre avec le cœur au ciel et les pieds sur la terre sans que la terre ne remplisse le cœur ? Rien de nouveau sous le soleil. Le Seigneur Jésus avait déjà prévenu ses disciples en leur disant : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde. » Cette recommandation incite les chrétiens de tous temps à rester comme de véritables lumières pour leur temps et pour leur époque. Pourtant, moult voix invitent fidèles et pasteurs de l’Eglise à s’adapter tant à l’époque qu’à la société. Mais concrètement, à quoi l’Eglise et ses fidèles doivent-ils s’adapter ? Le défi des compromis sans compromissions se révèle être une architecture complexe et sans formule prédéfinie. Il faut du bon sens au rendez-vous ! Or, le bon sens n’étant pas toujours la chose la mieux partagée par l’humanité, l’urgence est à l’humilité du Christ pour porter sur notre société le même regard d’amour qui incite au service.

Bâtisseurs de paix

 

TEXTES ET IMAGES
PAR MADEP-ACE ROMAND

A l’écoute des enfants qui s’interrogent très sérieusement sur leur avenir, le MADEP-ACE propose cette année d’aborder la thématique de la paix avec le slogan:

« Bâtisseurs de paix ! »

Ce thème étant très vaste, nous avons choisi de le développer à travers quatre clés qui sont les suivantes:

Respecter: « Agir, non seulement pour cultiver (labourer, défricher, travailler) notre terre, mais également pour la garder (sauvegarder, soigner, surveiller) » (Laudato Si) afin de la conserver pour les générations futures.

Coopérer : Agir, travailler ensemble en vue de quelque chose, participer, concourir à une œuvre ou à une action commune en laissant une large place aux jeux de coopération qui poursuivent les objectifs de notre Mouvement.

Nuancer : Eveiller l’esprit critique en dépassant la vision binaire (vrai / faux, bien / mal…) pour entrer dans une manière de penser qui transforme l’intériorité pour accueillir l’inattendu et pouvoir ainsi vivre de manière plus fraternelle.

Pardonner : Devenir de vrais bâtisseurs de paix en devenant des exemples vivant d’actions pouvant nous y conduire, le principal moyen d’y parvenir étant, selon le pape François, le pardon qui permet d’élargir nos cœurs et obtenir la paix à laquelle nous aspirons tous.

A l’aide de ces thématiques, qui aident à bâtir la paix quotidiennement dans les différents milieux où vivent les enfants, chacun d’entre eux pourra ainsi développer une empathie envers l’autre afin de mener une vie heureuse dans une société en paix et vivre de la parole de l’évangile :

« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu ! » (Mt 5, 9)

Oui, Jésus est venu apporter la paix. C’est un don de Dieu qui nous donne confiance pour traverser ensemble les difficultés et les conflits dans l’espérance d’une vie heureuse pour chacun. Contrairement à la paix du monde qui serait absence de guerre, la paix de Dieu nous mobilise en profondeur.

Etre bâtisseurs de paix est ainsi une attitude à adopter à chaque instant pour favoriser une dynamique qui rend possible de vivre ensemble afin de contrer la violence, d’apprendre la tolérance, le respect et l’harmonie.

Lors des rencontres qui se déroulent une fois par mois, il sera donné une couleur particulière à notre démarche du « voir / comprendre / agir » qui deviendra « respecter / nuancer / coopérer, pardonner ».

Si des enfants souhaitent rejoindre ou créer une équipe ou des adultes désirent devenir accompagnateurs d’équipes, vous pouvez prendre contact avec Pascale Delaloye au 078 661 48 90 ou par mail : pascale.
delaloye@paroisses-herens.ch.

Synode 2023…

… qu’attend Dieu de son Eglise du troisième millénaire ?

PAR L’ABBÉ ROBERT NIÊM | PHOTO : DR

A l’occasion du 50e anniversaire du synode des évêques en 2015, le pape François a insisté sur l’égale dignité des baptisés. Ceux-ci ont tous un rôle à jouer dans l’Eglise et forment ensemble un unique Peuple de Dieu. C’est dans cette perspective que le prochain synode mondial aura lieu. Il se déroule en trois étapes: une consultation dans tous les diocèses, une synthèse au niveau des conférences épiscopales et, pour terminer, un débat au niveau continental.

Le dimanche 17 octobre 2021, le synode a été officiellement inauguré par une liturgie dans chaque diocèse du monde catholique; il prendra fin en octobre 2023. Que signifie le mot «synode»? Synode, du grec synodos, signifie «chemin parcouru ensemble», d’où sa dénomination d’assemblée délibérante. Il réunira, en octobre 2023 à Rome, des évêques du monde entier pour discuter de la Mission de l’ensemble de l’Eglise et de l’Unité de la foi en son sein. Par la suite, se fera la mise en œuvre des orientations votées.

Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission. Notre diocèse LGF a organisé des échanges, des enquêtes et des débats sur les expériences et les attentes des fidèles envers une Eglise synodale. Notre Unité Pastorale Sainte-Claire a également mis sur pied une démarche synodale intéressante par deux soirées : mardi 22 et mercredi 23 février 2022. Celles-ci ont réuni une soixantaine de personnes qui ont exprimé de nombreux vœux. Le CUP a retenu deux pistes les plus importantes à ses yeux qui seront discutées lors des prochains conseils de communauté en automne: la liturgie et la place des jeunes dans un proche avenir.

Nous sommes au seuil de ce processus. Poursuivons donc notre chemin conjointement, avec confiance, enthousiasme, fidélité et surtout avec un amour fraternel et solidaire, dans l’unité et dans le souffle de l’Esprit Saint. C’est là le chemin de la synodalité que Dieu attend de chaque baptisé de son Eglise. Amen! Alléluia.

Synodalité, où en sommes-nous?

A l’issue de la phase diocésaine (automne 2021-printemps 2022) et après la rencontre suisse du 30 mai à
Einsiedeln, on peut se demander où en est le processus synodal lancé par le pape François en vue du Synode des évêques en automne 2023.

Le soufflé est-il déjà en train de retomber ? Tout au contraire, mais il faut du souffle pour accompagner sur la durée ce pro- fond renouveau souhaité pour l’Eglise. La Conférence des évêques suisses a publié la synthèse nationale envoyée à Rome, et la suite du processus fera l’objet d’une réflexion sur le plan de chaque continent.

Faut-il attendre des changements structurels immédiats ou de nouvelles règles rela- tives à la question des ministères? Si l’on se souvient que la synodalité, dans l’esprit du Pape, est avant tout une attitude spirituelle et une manière d’être Eglise en ce temps, rien n’empêche d’œuvrer déjà à la mise en œuvre de ce «marcher ensemble» dans toutes nos activités pastorales.

Prière pour le Synode

PHOTO : PXHERE

Chaque session du Concile Vatican II a commencé par la prière Adsumus Sancte Spiritus, premiers mots de l’original latin signifiant «Nous nous tenons devant Toi, Esprit Saint», qui a été utilisée historiquement lors des conciles, synodes et autres rassemblements de l’Eglise depuis des siècles et étant attribuée à Saint Isidore de Séville (vers 560 – 4 avril 636).

Nous voici devant Toi, Esprit Saint;
en ton nom, nous sommes réunis.
Toi notre seul conseiller,
viens à nous, demeure avec nous,
daigne habiter nos cœurs.
Enseigne-nous vers quel but nous orienter ;
montre-nous comment nous devons marcher ensemble.
Nous qui sommes faibles et pécheurs,
ne permets pas que nous provoquions le désordre.
Fais en sorte que l’ignorance ne nous entraîne pas
sur une fausse route
ni que la partialité influence nos actes.
Que nous trouvions en Toi notre unité,
sans nous éloigner du chemin de la vérité et de la justice,
en avançant ensemble vers la vie éternelle.
Nous Te le demandons à Toi,
qui agis en tout temps et en tout lieu,
dans la communion du Père et du Fils,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Les anges dans nos campagnes

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Omniprésents dans les églises et nombre de représentations artistiques, les anges imprègnent l’imaginaire populaire. Pour l’Eglise catholique, l’existence des anges est une vérité de foi, marquée chaque 2 octobre par la mémoire liturgique des saints Anges gardiens.

Lorsque les bébés naissent, ils posséderaient toute la Connaissance du monde. Dieu, ne souhaitant pas que ce «secret» soit dévoilé trop rapidement, chargerait les anges gardiens de veiller à ce que celui-ci ne soit pas éventé. Pour ce faire, le protecteur ailé poserait alors un doigt sur les lèvres de l’enfant avant sa naissance. Chacun de nous conserverait alors, dans sa chair, la marque des anges: le creux se situant entre la lèvre supérieure et la base du nez.

Simples créatures imaginaires ou véritables messagers d’un céleste monde, un rapide coup d’œil sur les étals des commerces et dans les librairies démontrera que le succès de ces figures célestes ne se dément pas. D’ailleurs, l’enquête de l’Office fédéral de la Statistique (OFS) sur la langue, la religion et la culture, datée de 2019, révèle que près d’un Suisse sur deux croit que des anges ou des êtres surnaturels veillent sur eux (ndlr. toutes traditions confondues).

Le terme «d’Ange gardien» n’est jamais explicitement indiqué dans la Bible, mais associé aux anges protecteurs, mentionnés dans divers passages, tels que celui de l’Exode (23, 20) où Dieu dit: «Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé.» Le concept d’Ange gardien remonte à la Haute Antiquité, mais la compréhension d’une créature surnaturelle dévolue à notre protection n’intervient que dans les derniers siècles de notre ère, à partir du moment où la croyance se détache du collectif pour s’installer dans un rapport plus personnel à la divinité. Déjà célébrée localement depuis le XVe siècle, la fête des saints Anges gardiens est rendue universelle sous l’impulsion de Clément X et devient ainsi une doctrine officielle de l’Eglise catholique.

Recette: Le gâteau des anges

Temps de préparationTemps de cuissonPortions
20 minutes30 minutes12

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Gâteau des anges, préparation venue des Etats-Unis, ne doit sa naissance qu’à l’avènement… du batteur électrique. Il a été nommé ainsi par opposition aux gâteaux à base de beurre ou de chocolat, beaucoup plus «diaboliques» pour la digestion !

Ingrédients et ustensiles

  • Moule à gâteau «cheminée» de 4 l minimum (de type Savarin haut ou Kouglof)
  • Beurre pour le fond du moule
  • 10 blancs d’œufs
  • ¼ cc de sel
  • 1¼ cc de jus de citron
  • ½ cc de poudre à lever
  • 1 gousse de vanille, pulpe raclée
  • 240 g de sucre
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 2 cs de liqueur d’amande amère (Amaretto, p. ex.) ou un peu d’extrait d’amande
  • 125 g de farine, tamisée
  • 250 – 500 g de fraises ou autres fruits de saison 2 dl de crème fouettée
Le Gâteau des anges a été nommé ainsi par opposition aux gâteaux à base de beurre ou de chocolat, beaucoup plus «diaboliques» pour la digestion !

Préparation

  1. Beurrer le fond du moule sans graisser les bords.
  2. Battre les blancs d’œufs, le sel, le jus de citron, la poudre à lever et la gousse de vanille.
  3. Incorporer la moitié du sucre et le sucre vanillé progressivement sans cesser de remuer. Continuer de battre jusqu’à ce que la masse brille.
  4. Ajouter la liqueur ou l’arôme.
  5. Mélanger le reste du sucre et la farine, incorporer délicatement à la masse en 2-3 portions.
  6. Verser dans le moule préparé. Tapoter plusieurs fois le fond du moule de façon à chasser les bulles d’air.
  7. Cuire 30-35 min dans la partie inférieure du four préchauffé à 180°C. Retourner immédiatement sur une grille avec le moule et laisser refroidir dedans. (Il est essentiel que le gâteau ne s’affaisse pas.)
  8. Détacher les bords du gâteau du moule avec un couteau, démouler.
  9. Couper les fraises ou les fruits de saison en morceaux. En décorer le gâteau ou servir les fruits et la crème en accompagnement du gâteau.

N.B: Des moules spéciaux à gâteau des anges existent. Si vous utilisez un moule à Savarin d’une contenance de 1¾ l, les proportions sont les suivantes : 6 blancs d’oeufs, ¼ de cc de sel, 1 cc de jus de citron, 1 pointe de couteau de poudre à lever, 1 gousse de vanille, 145 g de sucre, ½ sachet de sucre vanillé, 1½ cs de liqueur ou un peu d’arôme et 75 g de farine.

Un monument vivant

Le natif de Fully, ici en compagnie de Benoît XVI.

Les travaux de rénovation de la caserne de la Garde Suisse pontificale au Vatican débuteront en 2026. Christian Richard a été membre de la plus petite armée du monde pendant quinze ans. Durant ses années de service, le natif de Fully s’intéresse aux origines du corps militaire dont il fait partie. Nous avons saisi la hallebarde pour l’interroger sur la nouvelle caserne. Rencontre.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, OSSERVATORE ROMANO

La Cité du Vatican appartient intégralement au Patrimoine mondial de l’humanité. Qu’est-ce que cela implique pour la rénovation ?

Lorsque les bâtiments sont inscrits, cela devient difficile de les modifier. Il faut une vraie justification. Dans le cas de la caserne, le bâtiment absorbe l’eau de la nappe phréatique située sous la cité du Vatican, lors de fortes pluies. Cela devient donc extrêmement difficile de l’entretenir selon les conditions de l’UNESCO. On parle même d’un risque d’effondrement. Malgré cela, le dossier préparé par la Fondation (ndlr. pour la rénovation de la caserne), doit être examiné par l’UNESCO pour en obtenir l’aval.

L’aspect écologique de la rénovation de la caserne est également très important ?

Exactement ! Construire sans lien étroit avec le développement durable va contre le bon sens pour l’avenir. L’un des exemples : une grande partie des déchets de la démolition seront rebroyés et réutilisés pour la construction de la nouvelle caserne. Toutes les installations seront évidemment aux normes actuelles de durabilité. Il y aura aussi un système de recyclage de l’air permettant d’avoir de la climatisation naturelle. Le développement durable est d’actualité au Vatican. Cela fait déjà plus de 15 ans que des panneaux photovoltaïques ont été installés, sur l’aula Paul VI (ndlr. la salle d’audience). A l’époque, ce fut une petite révolution.

Est-ce que la nouvelle caserne pose des défis techniques, militaires ou sécuritaires ?

A plus d’un titre, c’est le cas. Le mur d’enceinte pose déjà un défi diplomatique, car il délimite la frontière entre deux états. A la base, on parle de raser un bâtiment et d’en construire un nouveau, mais les rapports entre le Vatican, l’Italie et l’international sont imbriqués. Cela nécessite donc énormément de temps. Un autre exemple : la hauteur du nouveau bâtiment ne devra pas dépasser celle des colonnades, afin de ne pas faire ombrage à l’œuvre du Bernin. Ou encore la volonté de déplacer l’actuelle fontaine de la Cour d’honneur, de percer une porte dans ce mur d’enceinte pour réhabiliter l’ancienne voie de pèlerinage qui passait au travers de la cour.

Des voix au niveau politique se sont élevées pour contester la contribution financière allouée par la Confédération…

La Garde Suisse peut être vue de deux manières différentes. Tout d’abord comme garde catholique suisse au service exclusif du Vicaire du Christ et d’autre part, comme « monument vivant », faisant office de « carte de visite diplomatique » au Vatican, dont le rayonnement est mondial. Si l’on se limite à l’aspect confessionnel, je peux comprendre que cela puisse froisser la sensibilité religieuse de certaines personnes. D’autre part, ce n’est pas la première fois que la Confédération soutient financièrement une construction suisse dans le Vatican. Au début du XXe siècle, la chapelle de San Pellegrino degli Svizzeri, rongée par l’humidité, a fait l’objet d’une campagne de soutien en Suisse. La Confédération, par l’intermédiaire du Département de l’Intérieur et du Comité de la Société suisse des Monuments historiques, avait octroyé une subvention fédérale pour la restauration de la chapelle.

En même temps, tout dans cette caserne relie d’une manière ou d’une autre à la Suisse…

Oui complètement ! On peut même parler d’un « petit morceau de Suisse » au Vatican.

Biographie express

Né à Fully en 1970, Christian Richard est ancien sergent de la Garde Suisse pontificale de 1993 à 2008. Durant ses années romaines, il étudie l’histoire de cette armée si particulière. Six mille heures de travail et de passion plus tard, il publie, en 2019, aux éditions Faim de siècle, La Garde Suisse Pontificale au cours des siècles. Aujourd’hui, il poursuit sa carrière dans le monde du livre en tant qu’employé de la Médiathèque-Valais à Sion, un ancien arsenal réhabilité. Le monde militaire se cache aussi où on ne l’attend pas !

Sortie paroissiale du samedi 8 octobre

PAR FRÉDÉRIC MONNIN
PHOTO : WIKIMEDIA

La destination de cette année est le Monastère Royal de Brou (Bourg-en-Bresse), monument historique parmi les plus beaux de France.

Les participants seront accueillis en matinée par les Sœurs Dominicaines du Cœur immaculé de Marie, pour la célébration de l’eucharistie et le repas de midi (pique-nique tiré du sac).

La visite du Monastère de Brou se fera dans l’après-midi, avant le retour à Saint-Paul en fin de journée.

Voyage en car (départ vers 8h30). Prix pour la journée : Fr. 20.– par personne (gratuit pour les enfants jusqu’à 12 ans).

Inscriptions auprès du secrétariat jusqu’au 5 octobre à midi.

Vitrail du baptême du Christ Jean Prahin, Saint-Pierre-et-Paul (Le Brassus)

Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père.

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Proposer sur le même vitrail le baptême du Christ (Luc 3, 21-22) et le retour du fils perdu et retrouvé (Luc 15, 11-32) n’est pas forcément une évidence. Jean Prahin choisit pourtant de lier les deux scènes. L’artiste ayant une grande connaissance des textes religieux, ce ne peut être un hasard.

Au premier registre, le père accueille son fils dans une représentation que nous connaissons bien. En arrière-plan, sur la gauche, une servante présente « le plus beau vêtement » (Luc 15, 22), symbole de la fête des retrouvailles. Sur la droite, le fils aîné toise la scène de toute sa supériorité, refusant de prendre part à la joie.

Au second registre, Jean baptise Jésus. La main qui descend sur eux rappelle les Cieux ouverts et la voix du Père qui déclare : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » (Luc 3, 22)

Ce vitrail nous parle de deux fils. Un fils qui revient auprès de son père après avoir cédé à la tentation. Un autre fils qui va être envoyé au désert pour affronter la tentation dont nous savons déjà qu’Il sortira victorieux. Un fils qui est parti loin de son père et un autre qui lui restera fidèle jusqu’au bout. A première vue, tout les sépare. Il semble d’ailleurs que nous soyons invités à n’en imiter qu’un des deux.

Toutefois, c’est le plus important qui les lie. Il y a certes deux fils, mais un seul amour du Père. Un Père qui se réjouit de notre présence, quel que soit le chemin que nous ayons parcouru. Une joie que mentionnent les deux extraits d’Evangile.

Nous sommes certes appelés à suivre et imiter Jésus, mais il serait dommage d’écarter trop vite le fils perdu. Parce qu’au final, le seul fils que nous ne sommes pas invités à imiter, c’est le fils aîné, celui qui refuse de partager la joie de son Père. En effet, si le Christ est un exemple parfait de la relation au Père, le fils perdu est le rappel que quoi qu’il arrive, nous pouvons toujours revenir. Et Jésus est le Fils envoyé pour que nous puissions revenir au Père.

Sur le parvis du temple

A la Pastorale des Milieux ouverts, l’Eglise remplit pleinement son rôle prophétique, d’une part, en interpelant l’Etat et la société sur la grande précarité. Et d’autre part, en ne réduisant pas les personnes à leurs étiquettes, tout en les rendant acteurs du changement.

PAR MYRIAM BETTENS 
PHOTOS : PASTORALE DES MILIEUX OUVERTS

Les framboises du potager font le bonheur des petits comme des grands. 

« A Genève, si l’on est pauvre, c’est parce qu’on n’a pas réussi ou qu’on est à l’aide sociale. En bref, on est un poids pour la société », détaille Inès Calstas concernant le regard porté sur la grande précarité. Elle poursuit : « Il y a beaucoup de culpabilité et de honte, alors que la grande précarité n’est jamais un choix ! » Provoquée bien souvent par « des accidents de la vie, de grandes cassures, voire même des injustices sociales », cette misère s’est matérialisée dans les interminables files d’attente pour des biens de première nécessité, lors de la crise Covid. Les Genevois ont-ils pour autant pris conscience que derrière la façade d’une des villes les plus riches du monde se cache une vraie détresse ?

« Il est certain que cela dérange et questionne beaucoup. On peut vite tomber dans le refus de cette réalité ou la critique en se donnant des réponses pour éviter de se confronter à cette grande précarité. La question est de savoir comment réagir à cette misère ? Est-ce qu’on se barricade ou on choisit d’essayer de faire quelque chose pour changer la situation ? » A la Pastorale des Milieux ouverts, on a choisi la seconde option en rendant les personnes en situation de grande précarité acteurs de ce changement.

Par le biais de « cercles de conversation », toutes les activités de la pastorale ont été choisies et planifiées ensemble. L’atelier couture permet d’acquérir des compétences dans ce domaine et de vendre les créations sur la boutique en ligne de la pastorale. Les potagers urbains, quant à eux, offrent l’opportunité de partager la récolte tout en faisant connaître ceux qui vivent la précarité au quotidien. Outre cela, la pastorale « essaie de trouver des partenariats avec des associations ou des entreprises pour donner un espoir de sortie de la grande précarité. Ces personnes sont motivées et capables. Le rôle de l’Eglise est aussi de déceler l’immense potentiel que ces personnes possèdent ».

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale des Milieux ouverts accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Inès Calstas : Une des choses que l’on ne sait peut-être pas concerne les mendiants. J’ai vu certaines de ces personnes mendier à genoux à la rue de Lausanne. Actuellement, elles ont un emploi. Je n’affirme pas qu’elles soient complètement sorties de la précarité, il ne faut pas se méprendre. La Pastorale des Milieux ouverts n’est pas une baguette magique qui fonctionne sans effort. Par contre, je crois qu’il est possible de sortir des personnes de la grande précarité, si on n’y met les moyens, de la bonne volonté, que l’on croit en Dieu et dans l’être humain. Nous avons relevé ces personnes qui mendiaient à genoux. Aujourd’hui elles sont debout.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois, de manière générale ?
IC : Nous renflouons les caisses de l’Etat ! (rires). Nous avons un système pour les personnes en grande précarité et très endettées. Elles peuvent effectuer un travail bénévole à la ville de Genève ou auprès d’associations. En contrepartie, nous recevons de l’argent de fondations et de personnes qui croient en nous. Par ce biais, nous pouvons payer des dettes, qui autrement auraient été transformées en jour de prison. Ce procédé coûte cher à l’Etat et brise des personnes. Dans cette démarche, nous acceptons aussi en stage des jeunes soumis à un travail d’intérêt général ou lors de l’exécution d’une peine sous forme de surveillance électronique [bracelets, ndlr.]. Les stagiaires sont donc parfois des personnes à qui nous évitons la prison.

Une équipe pour vivre l’unité pastorale

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : ÉTIENNE SCHMELZER

Comme le rappelle régulièrement notre pape François, ce ne sont pas les changements qui marquent notre époque, mais bien que nous changeons d’époque. Et ce, en Eglise également !

Il ne s’agit plus de quelque modification cosmétique mais un nouveau mode de faire Eglise. Plus simple, plus pauvre et plus modeste.

Votre équipe pastorale est envoyée dans l’unité pastorale pour, comme son nom l’indique, créer l’unité dans nos diversités, et faire de la pastorale.

Nos trois paroisses ont désormais – depuis le 1er septembre – un duo de répondant.e.s, un binôme, si vous voulez : pour Puplinge-Presinge, Etienne et le Père Sviatoslav ; pour Choulex-Vandoeuvres, Sabrina et le Père Joël ; pour Chêne-Thônex, Astrid et le Père Thierry.

Cela signifie que chaque binôme est la présence de l’EP dans la paroisse désignée, et la courroie de transmission de la paroisse dans l’EP. Ainsi, aux diverses réunions de conseils y seront présent.e.s les membres du binôme désigné, afin d’améliorer l’interconnaissance et l’échange. Faire l’unité.

Et l’équipe autant que chaque binôme vont faire de la pastorale : catéchèse, rencontres, sorties de nos sacristies et églises, rassembler, regrouper, célébrer… Evangéliser, en d’autres termes. Car on passe beaucoup de temps sur l’organisationnel et si peu sur l’évangélisation !

Soyons missionnaires, car personne d’autre ne le fera à notre place !

Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : ECR, ESPACE-MADELEINE

… de soutien à la future Maison d’Eglise

En 2024, une Maison d’Eglise ouvrira ses portes au cœur de Genève, sur la Plaine de Plainpalais. Pour soutenir ce projet architectural d’envergure, un concert de soutien a lieu le lundi 10 octobre prochain à 19h30, au Victoria Hall. Organisé par l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR), l’Orchestre de Chambre de Genève et l’ensemble vocal Le Motet interpréteront le Requiem de Mozart, sous la direction de Gábor Takács-Nagy. Cette soirée musicale est l’occasion d’encourager les efforts déployés pour transformer le bâtiment en un lieu unique qui fera rayonner la présence de l’Eglise catholique au cœur de la ville.

« Dans ce lieu central, explique Fabienne Gigon, représentante de l’évêque pour la région diocésaine de Genève, le personnel administratif et pastoral de ECR sera sous le même toit et pourra proposer des activités de proximité, en lien avec leurs missions pastorales respectives. »

L’aménagement intérieur est dessiné par l’architecte Christian Rivola et le cabinet Ribo+. L’édifice sera éclairé par un puits de lumière traversant le bâtiment du sommet jusqu’au sous-sol. Un restaurant ouvrira ses portes à l’arrière du bâtiment. « La future Maison d’Eglise sera à la fois un lieu de culte pour les catholiques, de travail pour les collaborateurs de l’ECR, d’accueil, d’échange et de rassemblements », termine Fabienne Gigon.

Une levée de fonds projetant de réunir Fr. 2’255’000.– est en cours. Le concert est l’occasion de découvrir l’avancée des travaux et les personnalités impliquées dans ce projet d’envergure. La billetterie est en ligne sur le site de la ville de Genève sur billetterie-culture.geneve.ch

… et de pèlerinage intérieur

« Les Pèlerins » de l’artiste Johann Kralewski ont déjà pris place dans plusieurs églises de Suisse allemande, mais font halte pour la première fois en Suisse romande. « L’installation, sous cette forme, a spécialement été pensée par l’artiste pour le Temple de la Madeleine », confie Silvia Fiorini, coordinatrice de l’Espace-Madeleine, lors du vernissage de l’œuvre, le 16 août dernier.

Les 17 sculptures grandeur nature sont visibles dès l’entrée du temple. Ces pèlerins, disposés sur les bancs du temple, invitent à s’arrêter, à faire une pause sur nos propres chemins de pèlerinage. Plus loin, quelques souliers attirent l’œil du visiteur. L’artiste a tenu compte de la spécificité architecturale du lieu pour créer deux autres espaces, ou installations, rappelant le thème du pèlerinage. Né en 1949 en Pologne, le sculpteur et peintre Johann Kralewski vit depuis de nombreuses années en Suisse. Au travers de son art, il s’intéresse à de nombreuses problématiques sociétales. Il qualifie d’ailleurs lui-même ses Pèlerins de « pont entre la vie que l’on a laissée derrière soi, avec tous ses problèmes, et l’avenir, plein d’espoir, mais qui doit encore être façonné avec difficulté. Pèleriner, c’est partir, être prêt à affronter activement les risques et peut-être aussi souffrir en chemin ».

A visiter au Temple de la Madeleine jusqu’au 30 octobre, du mardi au dimanche, de 12h à 17h, avant qu’ils ne repartent en direction de l’Allemagne… Documentation et renseignements auprès de Silvia Fiorini à silvia.fiorini@ref-genf.ch ou auprès de l’Espace-Madeleine au 022 310 47 29.

Comment être témoin aujourd’hui ?

« Vous serez mes témoins ! » (Ac 1, 8), telle est la devise du mois de la Mission universelle 2022. Cette parole est celle que Jésus a laissée à ses amis avant qu’il n’ait été soustrait de leurs yeux au jour de son Ascension. Et voici la réalité à laquelle les disciples ont dû faire face…

PAR JOSÉ MITTAZ | PHOTO : DR

« La Visitation », peinture d’Arcabas, peintre français (1926-2018).

Celui qui assurait le leadership depuis trois ans s’en est allé sans avoir pris soin de décider quoi que ce soit pour faciliter un tant soit peu l’organisation de la vie après son départ. Le seul appui pour les disciples résidait dans une promesse d’avenir, celle qu’une force serait donnée, quand l’Esprit Saint viendrait sur eux. Mais parmi eux, nul ne savait ni où ni quand cela se manifesterait.

Dès lors, on comprend que les disciples démunis se soient figés en eux-mêmes, regardant éperdument vers le ciel. Et pour qu’ils se remettent en mouvement, il aura fallu l’intervention de deux hommes en blanc : venus d’on ne sait où, ils n’appartenaient pas au groupe des disciples. Leur prestance et leur présence font signes, du côté de ce Dieu invisible qui se laisse reconnaître lorsque nous quittons nos uniformes pour apprendre à nous rencontrer, simplement, avec « la fine chemise de notre humanité », selon la belle expression d’Etty Hillesum.

Vers la chambre haute

Les amis de Jésus vont se remettre en route : ils quittent le Mont des Oliviers pour trouver refuge du côté de « la chambre haute », là où, grâce à la prière partagée entre tous, s’échafaudera humblement le premier visage d’une communauté non encore chrétienne, mais déjà rassemblée au nom du Christ. Et c’est sur l’appui de cette fragile communauté que Pierre aura l’initiative de se lever au « milieu des frères » pour se risquer à mettre des mots sur un drame qui les a tous marqués : la mort tragique de Judas. L’événement est relu à la lumière des Ecritures qui leur inspirera un premier discernement : le choix de Matthias pour reprendre la part de ministère, laissée vacante depuis la défection de l’Iscariote.

A ce moment de l’histoire, l’Esprit Saint n’était pas encore descendu sur la communauté et pourtant celle-ci était déjà en train de se constituer. C’est comme si la chambre haute était la matrice au sein de laquelle la communauté encore embryonnaire se fortifiait pour naître à elle-même et au monde, avant de recevoir son baptême : la force venue d’en haut, la promesse de l’Esprit Saint accomplie au jour de Pentecôte.

Comment être témoins aujourd’hui ?

Je ne sais pas ! Et s’il fallait oser un renversement de perspectives ? Apprendre à recevoir de l’autre ce que je pensais initialement pouvoir lui apporter. Apprendre à reconnaître en chaque visage rencontré l’homme en blanc qui peut-être, me fait signe du côté de Dieu. Comme lors de la Visitation de Marie chez Elisabeth : Marie est la première à pouvoir témoigner de la présence du Christ en son sein et pourtant c’est l’enfant en Elisabeth qui tressaille de l’Esprit Saint. Dans son exclamation, Elisabeth dit ce que sa tête ne pouvait encore savoir, mais que la vie en son ventre déjà lui inspirait : « Tu es bénie… »

Prendre soin des autres

Rencontre avec Sébastien Gauye, jeune Sédunois engagé

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE JACQUIER | PHOTO : GS

Sébastien, qui es-tu ?

Je m’appelle Sébastien Gauye, j’ai 22 ans et habite à Sion. Je suis une formation en soins infirmiers à la HES-SO. J’aime m’occuper des autres, prendre soin d’eux. Dans ma paroisse de Saint-Guérin, je suis notamment engagé en tant que responsable des servants de messe et depuis une année, je préside le Chœur des Jeunes de Saint-Guérin.

En juin dernier, tu as reçu ton diplôme de JB 3 (Jeunes bénévoles en Eglise) des mains de l’aumônier jeunesse diocésain. Peux-tu nous expliquer en quoi consiste cette formation ?

JB signifie « Jeune bénévole en Eglise ». Cinq parcours sont proposés en fonction des âges et des engagements des adolescents et des jeunes. Pour ma part, je viens effectivement de terminer la première volée du parcours JB3 qui s’adresse aux jeunes adultes à partir de 18 ans. Nous avons participé à six journées de formation et d’approfondissement sur la Bible et la théologie. Nous étions cinq jeunes venant des quatre coins du diocèse et des liens forts d’amitié se sont tout de suite créés entre nous. Nous avions aussi un travail de diplôme à réaliser.

Je crois savoir qu’il y a également un aspect pratique à cette formation. Sur quoi a porté ton expérience de terrain ?

Je suis parti du constat que je suis le même Sébastien que ce soit avec mes amis, avec mes patients et mes collègues ou dans mes différents engagements paroissiaux. Dès lors, il était important pour moi que cette unité se retrouve dans mon travail de diplôme. C’est pourquoi je l’ai effectué dans le cadre du projet « Un soin… juste ! » créé par une infirmière, Aline Pellerin, et qui offre des soins aux personnes en précarité.

Tes lieux de ressourcement ?

La marche et la prière du chapelet. J’allie régulièrement les deux en arpentant le sentier qui mène à la Basilique de Valère ou à l’Ermitage de Longeborgne. Ce sont des lieux calmes et reposants. Au milieu de ces pierres plusieurs fois centenaires, on ne peut que s’arrêter et contempler. Là-haut, j’ai fait la connaissance de l’abbé Joël
Pralong qui accueille et écoute les pèlerins et les gens de passage. De nos échanges,
il en a tiré un livre qui verra le jour prochainement. Mais je vous en parlerai plus en détail une prochaine fois !

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