L’intimité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2021

TEXTE ET PHOTO PAR GENEVIÈVE THURRE

Caractère de ce qui est intime, très personnel.

Avec la pandémie, de nombreuses familles ont dû se résoudre à enterrer leur proche dans l’intimité et ce fut une souffrance. Pour d’autres familles, c’est un choix délibéré. Quelles que soient les motivations des unes et des autres, elles correspondent à un vécu et elles sont à respecter sans aucune condition.

D’un point de vue sociologique, il est reconnu que les rituels entourant le décès permettent aux proches de faire le deuil. Mais est-ce que les proches sont les seuls membres de la famille ? Je pense qu’on en a tous fait l’expérience : au cours d’une vie, nous rencontrons moult personnes avec lesquelles nous créons un lien particulier qu’il est difficile de décrire par des mots car il est de l’ordre du ressenti : amitié, respect, admiration, haine, que sais-je encore ? La palette des sentiments et des émotions est si vaste. Seuls les protagonistes du lien savent ce qu’ils vivent, ressentent. Nous nous retrouvons là véritablement dans le monde de l’intime.

Les personnes qui accompagnent un mort ont, pour la plupart, un ressenti le concernant, un lien qu’elles seules connaissent. Participer au rite funéraire, quel qu’il soit, leur permet de le conscientiser, le sublimer ou l’exorciser, à terme de faire le deuil. Ce qui reste important, c’est de faciliter l’accès au ressenti à travers des rituels, essentiels à toutes civilisations. Ils participent à notre spiritualité, élément indispensable à notre santé physique et psychique.

Steve Dunn, de la passion du Chant à la vibration de la Foi

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PAR ANNE-MARIE COLANDREA
PHOTO : STEVE DUNN

Steve Dunn, dès sa plus petite enfance, a toujours été habité par la musique et de manière indissociable par le chant. Il avait une «bonne oreille»: on lui demandait souvent de préciser les accords pour ses camarades guitaristes et chanteurs. A l’âge de 11 ans, Steve arrive à Genève où il déploiera ses talents musicaux jusqu’à composer des chansons, et à chanter dans un groupe rock. Il choisira de poursuivre ses études en guitare classique, il se formera aussi à l’enseignement. Pour Steve, la direction de chœur manifeste le plaisir du partage : être avec des personnes qui aiment simplement chanter en amateur ou en professionnel, en église ou en concert. Son goût pour la musique sacrée croît et mûrit au fil de ses expériences et de sa formation. Il nous confie : « Pour moi la preuve que Dieu existe est que l’harmonie existe, que la musique existe, et chaque fois que l’on chante, on est en train de louer Dieu. »

Steve affirmera sa formation en direction chorale et en direction d’orchestre au Conservatoire supérieur de Genève (actuel HEM). Il y rencontrera un maître en la personne de Michel Corboz qui demeure pour lui une figure décisive dans l’approche de la musique sacrée et de la direction de chœur. A cette époque, il chante dans l’Ensemble vocal de Lausanne et devient l’assistant du maître. Steve vibre toujours de mille facettes et ne cesse de transmettre sa passion et son art : outre le chœur mixte et la Maîtrise de Sainte-Thérèse, il dirige, avec autant de professionnalisme, trois autres chœurs de Genève à Neuchâtel.

En 2002, il est appelé à la direction du chœur mixte de la paroisse Sainte-Thérèse composé de chanteurs de longue date, dont certains répondent toujours présents. L’atmosphère des répétitions se déroule sous le signe de la bonne humeur avec le plaisir de chanter et d’œuvrer pour vivre de beaux et grands moments de la liturgie. En 2013, il relance la Maîtrise de Sainte-Thérèse avec ce désir de donner aux enfants l’envie de chanter dans l’église. Les enfants de la Maîtrise animent avec Steve, Humberto et d’autres amis musiciens, les messes des familles de la paroisse.

Steve, vous l’avez compris, dévoile plus d’une corde… il est compositeur, il a créé trois messes ; il est fédérateur en participant à la création de la nouvelle Fédération des chœurs Genevois. Il ne manque pas d’initiative et de créativité même en « période covid » et ce grâce aussi aux talents de sa famille : chez les Dunn, la musique et surtout le chant représentent toute une histoire de famille ! Steve résume le vécu de cette dernière année comme un temps pour « réfléchir à ce qui compte dans ma vie : ma famille, mes amis, le chant, ma Foi, ma relation à Dieu… le tout ne faisant qu’un ».

Il souhaite encourager toute personne à chanter, sans hésiter, il y a de la place pour tous. Steve invite à venir, à voir et à vivre une répétition : il en est de même pour les enfants. Chanter ça s’apprend, ajoute-t-il, même si l’on chante faux. Il faut se donner le temps. La patience est l’art du chef de chœur. Le chant, précise-t-il avec enthousiasme, est quelque chose de créé, que l’on recrée avec l’interprétation. Le chef et le chœur se communiquent mutuellement l’énergie de la vie. Partager le sens du beau, permettre l’ouverture vers Dieu – qui s’avère immédiate chez l’enfant – autant de motivations et de passions qui animent Steve et qu’il transmet : « La musique et le chant m’ont aidé à retrouver ma Foi et sans cesse me portent à la vivre. »

Pour en savoir plus : voir sur le site https://saintetherese.ch; et notamment dans la rubrique « instant musical ».

Nous sommes Eglise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

Belle célébration d’ouverture de l’année pastorale le 5 septembre à la Colombière : festive, priante, elle nous a permis de prendre conscience que « nous sommes Eglise » – le thème de l’année qui s’ouvre. Etre Eglise, qu’est-ce que cela signifie ? C’est, ouverts au souffle de l’Esprit, communiquer pour bâtir ensemble des communautés où il fait bon vivre et prier. C’est élaborer des projets ensemble pour la joie de tous. C’est nous engager, à notre mesure et selon nos talents, pour une Eglise qui appelle et accueille, une Eglise, aussi, qui répond aux questionnements de nos contemporains – nombreux et profonds.

Le 10 octobre, le pape François a inauguré le synode sur la synodalité, un processus qui durera trois ans. Objectif ? Redonner la parole au peuple de Dieu en réformant la gouvernance de l’Eglise. Reconnaître et promouvoir les compétences des laïcs pour lutter contre le cléricalisme et la rigidité. Synodalité veut dire « marcher ensemble » à l’écoute de l’Esprit pour discerner la volonté de Dieu. « Il s’agit de repenser la structure hiérarchique de l’Eglise pour qu’elle soit au service de la fraternité », écrivent Monique Baujard et Etienne Grieu dans la revue « Etudes » d’octobre. Tout un programme qui nous appelle à retrousser nos manches. Dès aujourd’hui !

Notre Unité pastorale s’est mise en route, manifestant son désir de synodalité, par l’envoi en mission de laïcs lors de la messe de reprise. Beau signe : c’est aux laïcs – en collaboration avec les prêtres – qu’est confiée l’Eglise de demain. Dans une société sécularisée et pluraliste, ils sont en première ligne pour témoigner de l’Evangile. Comment ? Il leur faut écouter le monde de ce temps pour entrer dans les questionnements de leurs contemporains et oser la rencontre et le dialogue pour ouvrir des chemins capables d’articuler le message de l’Evangile avec leurs interrogations. Car annoncer la Bonne Nouvelle, c’est d’abord partager la foi qui nous nourrit avec celles et ceux que nous croisons sur nos chemins de vie – « le centre de gravité de l’annonce de l’Evangile quitte les structures ecclésiales et passe aux  » simples laïcs  » ». En puisant dans l’eucharistie dominicale les paroles et le pain pour la route.

Au fil des mois, l’Equipe pastorale nous proposera aussi trois conférences et trois veillées de prière pour approfondir notre foi et mieux en vivre au quotidien. Autant d’occasions de nous retrouver, de réfléchir et de prier ensemble, autant d’occasions d’être Eglise. Ne manquons pas ces puits où nous désaltérer. Et partager, dans l’audace et l’ouverture, nos projets et nos rêves. Pour la croissance de l’Eglise et la joie de tous.

La prière ouvre à la communion avec les défunts

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), novembre 2021

L’abbé Rémy Delalay, prêtre de notre secteur, témoigne de la façon dont il accueille les familles qui viennent de perdre un proche.

TEXTE ET PHOTO PAR RÉMY DELALAY

Quand on me demande une sépulture, une des premières questions que je dois poser est de savoir si la famille la souhaite dans l’intimité ou avec toute la communauté paroissiale. De plus en plus souvent, on me répond qu’elle sera dans l’intimité. Je dois alors demander si elle sera à l’église paroissiale, dans la chapelle des pompes funèbres ou dans un centre funéraire. Il était autrefois évident que toute la vie chrétienne se déroulait dans l’église du village : du baptême à la sépulture. De nos jours, l’important est d’accompagner nos défunts de notre prière et de les confier à Dieu avec amour et dignité et cela est possible aussi en dehors de l’église paroissiale, que beaucoup de nos contemporains ne visitent plus forcément régulièrement. Ils en sont donc moins attachés.

Comme il n’y a pas de chorale pour animer la célébration, la famille s’investit et s’implique pour choisir un chant et une musique, pour faire la lecture et la prière universelle et dire quelques mots sur la personne qui nous a quittés. Comme l’assemblée est assez petite, on se sent plus proche les uns des autres, plus en famille, plus en sécurité, les larmes coulent ainsi plus facilement et simplement que dans une grande assemblée qui peut impressionner. Comme prêtre, comme pour une sépulture publique, je tente d’y apporter une parole d’espérance et de consolation en m’adressant directement aux personnes les plus éprouvées qui sont souvent à deux mètres de moi. Cette proximité rend la compassion et l’empathie encore plus fortes. Ma présence est signe de la présence du Christ à leur côté et aussi de la présence de la paroisse dans leur deuil. L’assemblée des fidèles prie en effet à chaque messe pour tous nos défunts. Prier pour les défunts et leurs familles dans la peine et l’épreuve du deuil est une œuvre d’amour et de charité. Même sans présence physique, par la prière et la foi, les paroissiens ont une présence spirituelle auprès des endeuillés.

Une sépulture dans l’intimité se déroule généralement sans la distribution de la communion. Celle-ci aura lieu lors de la messe de 7 e ou du souvenir que beaucoup de familles souhaitent vivre en paroisse. Là, surtout s’il n’y a pas eu de visites à la crypte, les connaissances et les membres de diverses sociétés peuvent s’associer au deuil des proches par une présence amicale et réconfortante.

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix. Amen.

Tous concernés et consultés… en synode !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTOS : DR

Le 10 octobre, le pape François a ouvert le processus du Synode des évêques 2023, qui porte justement sur le thème de la synodalité, et le dimanche suivant, notre évêque Mgr Morerod a officiellement ouvert la première phase de ce synode qui se vit dans les Eglises locales. Tous les baptisés, membres à part entière de l’Eglise Peuple de Dieu sont concernés et consultés. Faire synode, c’est être ensemble (syn) sur le chemin (odos), nous mettre à l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint pour lire les signes de notre temps.

Un questionnaire est proposé. Vous pouvez y répondre seul, mais mieux encore en famille, en groupe de prières, de lecteurs, d’auxiliaires de la communion, d’accueil, de fleuristes, de chorale, de conseil pastoral, etc. Il s’agit de réfléchir sur notre cheminement en Eglise aujourd’hui, et de discerner quels sont les nouveaux pas que l’Esprit nous invite à accomplir pour progresser dans notre « marche ensemble ». Rappelons que le but du synode n’est pas de produire des milliers de documents, ni de nous focaliser sur le changement des structures, mais bien de cheminer ensemble, dans la prière, l’écoute des Ecritures et le partage entre chrétiens et avec la société, en communion avec les successeurs des apôtres.

Le Pape commence ce processus synodal par une consultation la plus large possible, et notre évêque tient beaucoup à ce que les personnes qui ne fréquentent pas régulièrement nos paroisses puissent donner leur avis. Nous vous invitons à vous rendre sur la page Synode du site diocese-lgf.ch ou à appeler le vicariat
(022 319 43 43) pour recevoir la consultation. Et si vous « cheminez » dans un groupe paroissial, n’oubliez pas d’interroger vos proches et vos connaissances pour élargir cette démarche synodale. Nous sommes toutes et tous concernés et consultés… pour cheminer ensemble, en synode !

Un local tout neuf

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

Le local du groupe de jeunes (GDJ) a une longue histoire, que je me propose de vous conter ici. D’où nous venons, ce que nous avons accompli, où nous allons. Au-delà d’une pièce dans un immeuble, c’est le changement de tout un groupe qui s’opère. Une belle aventure.

PAR STEPHANE BÜRKI
PHOTOS : CHARLOTTE OBEZ, JEAN-PIERRE BÜRKI, CLAIRE ET PIERRE GOTTOFREY

« C’est incroyable ! », dis-je à Charlotte Obez, nouvelle responsable du groupe de jeunes (GDJ), en voyant le fruit de trois jours de travail. « T’as vu ? », me répond-elle. Il faut dire que nous revenons de loin. De très loin même.

Un déclic tardif

Cette pièce a une histoire mouvementée. Elle sert de bureau à Roberto De Col entre 2009 et 2014, lorsqu’il gère le GDJ. A l’époque, on commence déjà à y ranger divers objets, car le lieu s’y prête.

Stéphane Ernst reprend le groupe en 2014, et l’habitude d’y conserver des choses hétéroclites s’intensifie. La table pour les apéritifs utilisée après la messe des jeunes ? Rappelons-nous cette époque sans contrôle à l’entrée, quand nous pouvions partager un agréable moment sur le parvis de la Colombière ! Mettons-le « au bureau de Stéphane » ! Pour ces mêmes messes : que faire des instruments pour l’animation musicale ? Gardons-les « au bureau ». Petit à petit, le lieu se remplit.

Un nouveau départ

L’arrivée de Charlotte Obez, qui a pris la succession de Stéphane en 2021, a permis de dépoussiérer ce lieu. Elle ne voulait pas être « Stéphane 2.0 », mais « Charlotte 1.0 » avec ses objectifs et ses propres expériences. Stéphane nous manquera, ainsi que l’humour et la bonne humeur qui le caractérisaient ; mais nous n’avancerons pas à essayer de l’imiter après son départ, une telle démarche ne pouvant que sonner faux.

Un projet que Charlotte avait en tête depuis longtemps et qu’elle avait à cœur de mettre en œuvre ? Proposer un local qui serait dédié au groupe et qu’il pourrait investir à loisir. La nouvelle animatrice du GDJ propose donc aux membres des deux anciens groupes de jeunes de rénover ce qu’on appelle encore le « bureau ». Nos effectifs sont – à l’époque déjà – limités, et avec de nouveaux universitaires, des départs sont à déplorer.

Une équipe petite mais déterminée se forme autour de Charlotte: Audrey Boussat, membre du vieux GDJ, Samantha Minitti, membre du GDJ « jeunes » depuis sa confirmation et le narrateur de cette belle aventure, Stephane Bürki. C’est là la joyeuse troupe qui composera le groupe de refonte du GDJ. N’oublions pas les aides ponctuelles qui se sont révélées absolument nécessaires !

Rénovation jour un

Mercredi 4 août 2021. Un matin pluvieux – qui s’en étonne ? – ouvre trois jours de rénovation. Au programme : mise à la déchetterie des meubles superflus, tris divers, peinture des murs, du bar et de son étagère assortie, réameublement (recherche de canapés, table, chaises, réfrigérateur, étagères, etc.).

Ce premier jour peut être résumé en un mot : tri. Tri des papiers, des contenus des tiroirs, des armoires, des étagères ; tri des meubles : que garder, que jeter ? Et un premier voyage à la déchetterie. Avec une organisation légendaire, nous manquons la fermeture d’avant midi de la déchetterie de Gingins; nous devrons aller à Founex. A notre retour, c’est le canapé que nous avons adopté. La comparaison entre le matin et le soir mérite d’être faite en images.

Rénovation jour deux

Une météo grisâtre nous accueille pour poursuivre le travail : enlever le canapé restant, trop large pour passer par l’entrée « habituelle » (qui donne sur la rue), mais qui nécessitait une clef sans double que nous n’avions pas jusque-là.

Ensuite, nous franchissons un pas qui se révélera décisif : la peinture. Je serai franc : je n’étais pas favorable à l’idée de mener, en plus de ce qu’il y avait à faire, des travaux de peinture, de surcroît pour avoir des murs de coloris différents. Je le reconnais : j’avais tort tant le résultat et le cheminement qui y a conduit se sont révélés plaisants.

Rénovation jour trois

Dernier jour de cette aventure. Il reste les finitions de peinture à contrôler, mais avant tout, c’est l’aller-retour chez le géant jaune et bleu qui nous occupe. On peut affirmer sans trop de crainte que ces magasins sont des labyrinthes et qu’en sortir sans y passer des heures est ardu. Or, nous aurons réussi à ne pas y passer plus d’une heure entre notre entrée et notre sortie, ce qui est à souligner ! Une fois revenus la table en main, nous entamons la dernière ligne droite, qui se révélera ne pas être si rectiligne…

Nous sommes sortis en moins d’une heure du labyrinthe jaune et bleu, certes, mais c’était sans compter sur une erreur : la taille des étagères… « Ça fait vraiment un mètre quarante, ça ? », demandai-je à Charlotte. « Euuuuuuh non, en effet »,
me répond-elle avec un regard médusé. Nous venions de nous rendre compte que nous avions choisi une mauvaise taille d’étagère, ce qui allait ralentir la fin des travaux. Malgré tout, après un second aller-retour à Aubonne, le local a pris une forme très proche de celle qu’il a aujourd’hui.

 

L’inauguration

Vendredi 10 septembre, 19h. Nous sommes une vingtaine pour l’inauguration officielle et la bénédiction du local par le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand. Adultes et jeunes réunis pour voir ce qui était un « bureau » devenu le « local » pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du GDJ. Un chapitre jalonné de belles aventures, de « gaillardes escapades », pour reprendre le mot de Montaigne.

Quand «enterrer dans l’intimité» n’est pas un choix

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), novembre 2021

Enterrer dans l’intimité était déjà une pratique de plus en plus répandue ces dernières années, mais la pandémie a créé une nouvelle situation, lors du confinement, avec des mourants hospitalisés que leurs proches ne pouvaient pas accompagner et des enterrements dans une grande solitude.

PAR GABRIELLE, ANNICK, JEANINE ET LÉONIDAS | PHOTOS : MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ

Une situation déroutante

Perdre un proche est toujours un événement douloureux à vivre, surtout dans les jours qui entourent le décès. Mais, si l’on peut dire, la situation telle qu’elle se présentait au moment du décès de ma sœur, en automne 2020, a été rendue plus difficile par l’impact très violent de l’épidémie de Covid. A ce moment-là, la peur dominait. Il y avait de grandes restrictions pour approcher la personne qu’on savait à l’hôpital, en soins intensifs et en danger de mort. Pas d’au revoir donc. Plusieurs membres de la famille étaient en quarantaine et eux-mêmes en souci pour leur santé. Lorsque l’inéluctable a été annoncé, les visites à la crypte étaient réparties sur plusieurs heures afin que les gens se croisent le moins possible. La famille a vécu un grand moment de solitude lors de la messe d’ensevelissement, dans l’intimité, où l’absence de la famille élargie, des nombreux amis et amies, des gens du village s’est fait sentir. En temps normal nous aurions apprécié de parler avec les gens qui ont connu et aimé la défunte, de recevoir leurs témoignages d’affection et leurs encouragements. Une situation bien déroutante que nous avons pourtant dû accepter dans la confiance en Dieu.

Gabrielle

Une trop stricte intimité

Au mois de novembre, nous avons perdu notre papa. Notre maman s’en est allée en février, la séparation était trop difficile pour elle. Deux enterrements dans la plus stricte intimité. Une de mes sœurs et sa famille vivent au Canada, il était impossible pour eux de venir, c’était une douleur supplémentaire. Cette trop stricte intimité nous a empêchés de rendre l’hommage qu’on aurait aimé. A la douleur de perdre nos parents s’ajoute le désarroi d’être privés de toute possibilité de se retrouver entre proches pour se réconforter. Pas question de s’embrasser, de se passer la main dans le dos, de se serrer la main : ces gestes de réconfort, qui viennent naturellement lorsque surgit l’émotion, sont proscrits. Malgré cela, nous nous sommes sentis entourés différemment, par la prière, des cartes, des téléphones, des fleurs…

Annick

Encourager les funérailles dans l’intimité ?

Avant la Covid, la célébration dans l’intimité pouvait s’expliquer par plusieurs raisons : les raisons financières, familiales et religieuses. A cela s’ajoute la perte de repères sur la vraie vision de la vie et de la mort.

En ce temps de Covid, les enterrements dans l’intimité sont très nombreux et le seront encore davantage dans le futur. En effet, les gens ont vu qu’on peut bien simplifier le rite, y faire participer peu de gens ; néanmoins, il amoindrit l’aspect communautaire et social : l’homme est un être relationnel et le fait de se voir entouré d’amis et de connaissances aide à faire le deuil.

La liturgie pâtit de cette célébration : pas de chants, quelquefois pas de messe. Elle favorise l’individualisme, crée des frustrations en famille et nous interpelle : comment, en pastorale, favoriser les célébrations d’enterrement ouvertes au public, après la Covid ?

Abbé Léonidas Uwizeyimana

L’amour est plus fort que la mort

« La mort n’est pas la nuit, au contraire elle déchire les ombres, elle ne sépare pas,

elle unit dans le cœur de Dieu ceux qui se sont aimés véritablement. »

Pour mon mari et moi la mort n’a jamais été un sujet tabou. Nous en parlions naturellement, sans aucune peur ni amertume. Ensemble, depuis plusieurs années, nous avions noté nos souhaits pour la célébration des « à Dieu ».

Hélas, la Covid a dicté sa triste réalité. Les restrictions imposées, les gestes barrières, n’ont pas permis de l’accompagner ni de lui offrir la messe qu’il aurait souhaitée. Ce fut douloureux pour moi et toute notre famille de vivre un deuil dans de telles conditions.

Néanmoins, bien que profondément peinée par la séparation et par la manière cauchemardesque de lui dire au revoir, j’ai très vite compris que pour retrouver la paix intérieure, je devais dépasser ces émotions trop humaines et m’accrocher à l’Essentiel. Je crois aux promesses de Jésus. Donc je sais où est mon mari désormais. Le connaissant tellement bien, il me semble l’entendre me dire : « Près de Dieu, je vis heureux et comblé, ne m’attriste pas en cheminant larmoyante et déprimée. »

De plus, je perçois toujours sa présence à mes côtés, grâce au fil rouge magique qui nous relie désormais : la prière. Ainsi, avec son aide et la grâce de Dieu, je continue ma route pacifiée, confiante et sereine.

Jeanine

Trois questions à… Marianne Delporte

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : THIERRY SCHELLING

Marianne, catéchiste à Saint-Joseph, quel bonheur de tavoir ! Comment es-tu arrivée dans cette paroisse dans le fond ?

Je suis arrivée dans cette paroisse il y a 20 ans lorsque jeune mariée j’ai emménagée aux Eaux-Vives. A l’époque, je n’allais pas souvent à la messe mais de chez moi, j’entendais les cloches de Saint-Joseph sonner le dimanche matin, et elles m’ont attirée vers elles. Puis, les prêches de Thierry Fouet me touchaient au cœur à chaque fois, ce qui a rallumé le feu de la foi en moi.

Comment vois-tu en quelques mots les enfants daujourdhui, spécialement dans le cadre de ta catéchèse ?

Ce sont des enfants qui savent ce qu’est le libre arbitre de par leur éducation libérale : ils sont habitués à faire des choix tout jeunes donc il est impossible d’être dogmatique et c’est parfait puisque aimer Dieu se choisit mais ne s’impose pas.

Ainsi, les accompagner sur le chemin de la foi est passionnant car ils se questionnent beaucoup mais en même temps, ils ont soif de l’amour de notre Père et aspirent tant à un monde meilleur. Or, la Trinité est un concept abscons et lointain pour eux. A nous de leur montrer sa proximité par la prière et la lecture de la Bible, leurs deux seules armes pour devenir meilleurs.

Que souhaiterais-tu dire à la communauté de Saint-Joseph ?

Je suis très heureuse de faire partie de cette communauté avec laquelle j’avance sur mon chemin de foi depuis 20 ans. Je suis particulièrement attachée à notre église Saint-Joseph qui est pour moi un cocon ouaté où se recueillir quand la ville grise et stressante me fatigue. C’est comme un phare au milieu de la tempête.

Une année pour faire Eglise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

La messe d’ouverture de l’année pastorale, dimanche 5 septembre à la Colombière, et non à l’abbaye de Bonmont, pandémie oblige, a réuni les communautés de notre Unité pastorale (UP) dans une même prière sur le thème «Nous sommes Eglise». Elle a conjugué lancement de l’année pastorale 2021-2022 et envoi en mission de laïcs engagés sur l’UP.

PAR GENEVIÈVE DE SIMONE-CORNET | PHOTOS : PHILIPPE ESSEIVA

En signe de communion entre les communautés de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP) et les communautés linguistiques, dix cierges ont été allumés sur l’autel en ouverture de la célébration. Gland, Founex, Crassier, Saint-Cergue, Begnins, Nyon et les communautés coréenne, lusophone, hispanophone et italophone étaient ainsi représentées et unies par la même lumière.

L’abbé Jean-Claude Dunand, curé modérateur, a ensuite ouvert l’année pastorale par une réflexion sur le thème choisi, « Faire Eglise » : « Depuis le début de la pandémie, nous sommes affectés par la difficulté de faire Eglise, empêchés de vivre nos rassemblements, habités par la peur de l’autre qui est susceptible de nous transmette le virus, contraints parfois à devoir participer à la prière eucharistique via un écran… » L’inquiétude est là, certes, mais « cette situation de manque ne devrait-elle pas au contraire susciter un désir plus ardent ? Sommes-nous suffisamment ancrés en Christ pour que cette épreuve soit l’occasion de renouveler notre espérance et notre motivation à faire Eglise ? C’est cette ouverture au souffle de l’Esprit que l’Equipe pastorale souhaite favoriser pour cette nouvelle année pastorale ».

Dédicace, soirées, veillées

Une année qui sera jalonnée d’événements importants dont la dédicace de la nouvelle chapelle de Gland avec la consécration de l’autel, dimanche 13 février, par l’évêque, Mgr Charles Morerod, « un événement central susceptible de nous donner un nouvel élan ». Un rituel proche de celui du baptême : « Les baptisés, par la régénération du baptême et l’onction de l’Esprit Saint, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint. » Baptisés, nous sommes habités par la présence de Dieu et nous recevons la vie de l’Esprit.

Le baptême est un trésor à accueillir. Pour aider les paroissiens à en prendre conscience, l’Equipe pastorale organise six temps forts répartis sur l’année : trois conférences – « L’Eglise, corps du Christ », « Vivre l’Eglise en coresponsabilité » et « Marie, mère de l’Eglise, modèle de la communion des saints » – et trois veillées de prière sur les thèmes des conférences à Gland, Nyon et Founex. « Que l’Esprit nous guide durant toute cette année pastorale : nous sommes Eglise » a lancé le curé.

Envoyés en mission

La célébration a aussi vu l’envoi en mission de laïcs engagés sur l’ensemble de l’UP. En lien avec l’Equipe pastorale, le curé a confirmé la création du Groupe solidarité. A partir de témoignages de personnes en précarité et de partages de vécus en pastorale sociale, il s’agira de développer une connaissance concrète sur la question de la précarité; sur la réalité sociale de notre région, les besoins actuels, les ressources déjà en place; sur la place faite au pauvre dans la vie de l’Eglise ; et de dégager des pistes pour l’action. Sont membres du groupe, placé sous la responsabilité de Françoise Gariazzo : Evelyne Pintado, Thérèse N’Galula, Gennaro Larucci, Marie-Josée Desarzens et Olivier Minniti.

L’abbé Dunand a annoncé l’engagement de Charlotte Obez par Mgr Morerod à 50% pour une année de discernement au sein du service de la pastorale jeunesse dans l’UP ; l’engagement d’Emmanuel Milloux par l’évêque comme assistant pastoral à 70% pour la catéchèse de l’adolescence et des projets en lien avec l’Equipe pastorale ; l’envoi en formation de Sandrine Minniti par Mgr Morerod à la FAP (formation des agents pastoraux) pour trois ans.

Il a confié à Esther Bürki le mandat de coordinatrice responsable de la catéchèse dans l’UP et celui de référente pour les projets œcuméniques sur le territoire de l’UP ; et à Marie-Agnès de Matteo le mandat de responsable de la pastorale des baptêmes et la mise en place du pôle spiritualité à Nyon en lien avec l’équipe de Lausanne. Ce pôle développera pour la région un lieu d’écoute, de formation et d’accompagnement spirituel. L’abbé Dunand a confié à Blandine Leyvraz, accompagnée de Marinette Maillard, aumônier en pastorale spécialisée, la mise en route d’un parcours pour personnes en situation de handicap. Enfin, il a nommé Audrey Boussat corédactrice responsable du magazine « L’Essentiel » aux côtés de Geneviève de Simone-Cornet.

S’écouter et communiquer

Dans son homélie, le curé modérateur a souligné que la guérison par Jésus d’un sourd en territoire étranger, dans la Décapole, épisode raconté dans l’évangile de ce dimanche, marque « son attention et sa proximité avec les infirmes et les malades même s’ils n’appartiennent pas au peuple élu ». « En faisant entendre et parler correctement le sourd-muet Jésus l’ouvre, il le sort de son isolement et le fait entrer dans le monde de la communication. »

« Par cette guérison, Jésus nous montre qu’il vient restaurer notre monde aux prises avec toutes sortes de souffrances », qu’« il nous rend capables d’entendre et de parler ». Et « c’est une grâce de pouvoir entendre Dieu, qui a tellement à nous dire, et aussi les appels des personnes qui souffrent et les bons mots des gens heureux. C’est une grâce de pouvoir exprimer notre foi, notre admiration, notre amitié et ce qui nous tient à cœur. Entendre et parler sont des dons merveilleux qui nous permettent de sortir de notre isolement et de communiquer. »

Et nous ? Nous souffrons d’un handicap auditif « lorsque nous prêtons une oreille complaisante aux préjugés, aux racontars, aux propos inutiles et superficiels ». « Il nous arrive aussi de nous boucher les oreilles pour ne pas entendre une parole de vérité, les échos des vrais problèmes et les appels au secours. » Et bien souvent, « nous ne trouvons pas les mots pour témoigner de notre foi », atteints « d’une forme d’aphasie quand il s’agit de dénoncer le mensonge et l’injustice ou de dire des mots d’encouragement et de félicitation ». Car « nous avons tous besoin d’être guéris de notre surdité et de notre mutisme, a relevé l’abbé Dunand. Par les sacrements, qui sont des gestes concrets et sensibles, le Christ ressuscité lui-même nous rejoint et nous guérit maintenant, comme il l’a fait jadis pour le sourd-muet ».

Alors communiquons entre nous « pour réussir nos projets, pour bien bâtir ensemble et rendre nos communautés vivantes. Sachons nous écouter afin d’être à l’aise pour exprimer nos idées et partager nos rêves. Ayons un peu d’audace ! ».

La célébration s’est terminée par la bénédiction et l’envoi en mission des treize personnes ayant reçu une mission au service de l’UP.

Faire Eglise autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021

PAR ROLF ZUMTHURM, CURÉ-DOYEN | PHOTO : DOMINIQUE LUISIER

Expérimenter une Eglise-communauté. Dans l’église rénovée de Bex, les paroissiens sont rassemblés en forme de «U», unis par le baptême et interpellés par la Parole. Dans son message pour l’inauguration, l’architecte Duthilleul le décrit: «Ainsi, dès le début de la célébration, les fidèles réunis au nom de Jésus, peuvent avoir conscience qu’ils forment un Corps: cela est signifié, et, parce que c’est signifié, cela peut se réaliser… Les fidèles peuvent alors prendre conscience que « chacun d’eux est un membre de ce Corps », c’est-à-dire que chacun d’eux a la responsabilité d’agir comme le Christ agit.»

Devenir une Eglise pour les autres. L’Eglise n’est pas la fin en elle-même, elle existe pour les autres. « Nous sommes chrétiens pour les autres. » Voilà notre vision pastorale qui a été phagocytée par la première vague du Covid à peine un mois après sa promulgation par notre évêque. L’équipe pastorale repense la diaconie en ces temps difficiles pour beaucoup. Et le secteur se trouve renforcé par l’arrivée de Clotilde Jollien du département « Solidarités » pour une pastorale de rue.

Favoriser une Eglise qui dépasse les frontières. Il n’y a pas que l’Eglise catholique. Regarder par-dessus la haie, partager avec d’autres communautés chrétiennes, pratiquer l’œcuménisme sur le terrain. Voilà ce qui est vécu au Forum chrétien romand qui a choisi notre région. Du 10 au 13 octobre, il rassemble à Leysin les responsables et délégués de toutes les Eglises chrétiennes de la Suisse romande. Le Forum se conclut par une célébration commune coorganisée avec la TRO (Table ronde œcuménique) le mardi 12 à 10h30 à la salle de l’Eglise de Châble-Croix à Aigle. Tous les paroissiens du secteur y sont invités.

Une nouvelle chapelle magnifique !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021

Dimanche 12 septembre 2021 ! Avant que tous les voyants Covid ne virent au rouge, les fidèles de l’Entremont sont invités à Orsières pour la bénédiction et l’inauguration de la nouvelle chapelle dédiée à l’enfant du lieu, le chanoine Maurice Tornay, natif de la Rosière !

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : ANNE-LYSE BÉRARD

Vitrail porte réalisé par Adrien Thétaz

La chapelle n’est pas la seule nouveauté proposée aux paroissiens et aux visiteurs venus d’ailleurs. A l’entrée, une exposition relate la vie du Bienheureux. C’est une excellente entrée en matière. En effet, en enlevant deux rangées de bancs au fond de l’église, on a créé un dégagement bienvenu et ainsi allégé toute la partie tournée vers le couchant. On a profité de cette place libérée pour y installer une exposition en 4 « chapitres ». Le résultat, des plus probants, doit sa réussite au recyclage des bancs, transformés en écrin pour mettre en valeur les objets ayant appartenu au chanoine. Mais surtout, on a mis tout de suite la personne entrant dans l’église en relation avec le Bienheureux ! Libre à elle ensuite de s’arrêter un moment pour faire connaissance avec cet homme d’exception. Et puis, la voilà interpellée…

Car, au sommet de l’église, à gauche, une porte s’impose à son regard. Les couleurs, volontairement vives, étincellent grâce à la luminosité naturelle qui inonde la chapelle! Là où beaucoup auraient bien vu une porte en bois ou pas de porte du tout, on a choisi de créer le contraste ! Voici donc le chanoine « mis en lumière ». Il est « là », presque vivant et son regard à la fois bienveillant et pénétrant ne manque pas d’interroger. Naturellement, le quidam se laissera donc comme aimanter et se dirigera vers la chapelle. A coup sûr il fera le pas et franchira la porte pour se trouver dans ce nouvel espace de méditation. Là, il aura rendez-vous avec son Dieu et avec Maurice Tornay. Quelques mots suffiront pour débuter la conversation. La suite du dialogue appartiendra à chacun. Bonne visite !

Extrait du discours du président de la commune

Le Conseil municipal est persuadé que la Via Francigena possède un énorme potentiel. Et il est évident que tout ce qui se rapporte au Bienheureux Maurice Tornay représente une offre complémentaire bienvenue. Ce tourisme à connotation spirituelle et religieuse peut aussi être synonyme de développement économique et doit être valorisé.

… Et aujourd’hui, nous sommes satisfaits d’avoir pu participer à la réalisation de la chapelle dont nous célébrons la bénédiction. Je profite d’ailleurs de relever le fait que toutes les Communes du district ont décidé de verser un montant pour ce projet, reconnaissant son importance pour l’Entremont entier.

… Je me réjouis donc du lancement des travaux du Cœur d’Orsières dans quelques jours qui vont transformer notre village comme la Chapelle du Bienheureux magnifie notre église.

Joachim Rausis

Extraits de l’allocution du président de l’Association des amis du Bienheureux

… Ceci dit, même si l’emplacement s’est imposé naturellement, toucher à la bâtisse la plus emblématique d’une commune, n’est pas sans risque. Vos échos
sur la réalisation que nous inaugurons, souvent très positifs, voire enthousiastes nous confortent, et sur les choix, et sur les options prises.

Puisse cet Espace permettre au passant par une catéchèse indirecte, de découvrir le Bienheureux Maurice Tornay, de perpétuer sa mémoire, son engagement sans faille, son don total pour conduire les âmes à Dieu.

Puisse cette chapelle favoriser et le culte rendu à Dieu et les prières d’intercession adressées au Bienheureux Maurice Tornay, pour les habitants de ce pays, pour nos paroisses, pour la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard et le renouvellement de ses effectifs.

Maurice Tornay

Mot du président du comité d’organisation

La fête a été belle, grâce à tous les paroissiens qui ont participé à la cérémonie et grâce au beau temps qui est de mise chaque fois que l’on organise une manifestation en l’honneur du Bienheureux. Bien sûr, le Covid a joué les trouble-fête, nous privant notamment de la présence des fanfares. L’année de leur 100e anniversaire, l’image aurait été belle de les voir jouer ensemble. Mais ce n’est que partie remise. Merci à tous les bénévoles et à tous les participants ! Vu les conditions sanitaires nous ne pouvons qu’être pleinement satisfaits de cette journée.

Laurent Tornay

Faire vivre la Cure d’Autigny comme lieu de pastorale… !

Le rêve de Serge et Geneviève Kaninda !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021

Les années passent. Serge Kaninda doit aujourd’hui penser très sérieusement à sa retraite, qui commencera en début d’année prochaine. Mais retraite ne signifie pas, pour lui, se ranger chez soi. Non, sa foi le pousse à continuer à poursuivre sa vocation de baptisé. Aujourd’hui, avec son épouse Geneviève, il propose un projet très intéressant pour notre UP. C’est autour d’une table, à leur domicile actuel, avec quelques fromages, du pain et un bon verre de vin rouge, que nous échangeons sur ce projet. Je vous laisse le découvrir.

TEXTE ET PHOTOS PAR MATHIAS THELER

Serge a étudié la philosophie et la théologie au Congo où il a travaillé durant une douzaine d’années. Il vient en Suisse pour suivre une formation de disciple à l’école de la foi. Après un engagement professionnel comme éducateur social et un bachelor en travail social, il est sollicité pour travailler en Eglise, en Suisse. Il partage son temps entre deux mi-temps, à la santé (bureau pastoral) et à l’aumônerie de la Glâne. Puis, il prend la responsabilité du dicastère de la santé. Ensuite, il quitte son poste en catégorielle (personnes engagées dans les aumôneries, dans la formation) pour venir en territoriale (personnes engagées dans les paroisses), dans notre UP, Notre-Dame de la Brillaz. Il arrive en 2015, en même temps que notre curé modérateur Eric Marchand. Sa mission touche différents aspects : une présence plus visible, l’accueil des migrants et le parcours de confirmation et une présence invisible, en solidarité et auprès des personnes âgées. Il vit à Estavayer-le-Gibloux depuis 2002 avec son épouse Geneviève.

Quant à Geneviève, une fois le diplôme de licence en théologie en poche, elle a travaillé une année comme aide-soignante à Genève avant d’être engagée par le vicariat de Fribourg à la catéchèse et au bureau de la formation d’adultes. Durant son passage à la formation, elle a accompagné bon nombre d’adultes durant leur parcours Galilée. Elle s’est aussi spécialisée à l’Ecoute centrée sur la personne (à l’école de Jean Monbourquette). Elle a pu ainsi se mettre à l’écoute des personnes et former des personnes intéressées par l’écoute. Par la suite, Geneviève est passée à l’aumônerie en EMS pour aboutir, à ce jour, à la catéchèse spécialisée auprès des enfants et jeunes affectés par certains handicaps.

Quand ils se sont rencontrés, Serge et Geneviève ont très vite eu envie de vivre quelque chose ensemble. Ils furent en contact avec les missionnaires de Bethléem dans le but d’être envoyés en Afrique. Mais ce projet ne vit jamais le jour. Bien qu’ils aient travaillé ensemble dans le dicastère de la santé, leur rêve profond a toujours été de vivre quelque chose, conçu et réfléchi ensemble, pour le vivre au jour le jour. Enfin ce rêve peut se réaliser ! Un ami, prêtre à Saint-Martin, dans le val d’Hérens en Valais, a fait appel à eux pour travailler dans son secteur, dans le but de construire, avec lui, un engagement de couple. Il était même prévu que le couple s’installe à Evolène pour y bâtir un lieu d’accueil. Serge et Geneviève furent emballés par ce nouveau projet qui leur parlait vraiment. Pour construire ensemble une communauté vivante, il y a plein de choses à développer, surtout dans la pastorale de l’accueil et de la présence. Mais hélas, le projet ne put se réaliser pour différentes raisons.

C’est après une discussion avec Eric Marchand que l’idée a surgi : « Pourquoi ne pas vivre cette expérience dans l’UP Notre-Dame de la Brillaz ? Il y a aussi des besoins ici. » Serge s’approche de la retraite et Geneviève a de la disponibilité pour s’y engager. Une porte s’ouvre. « Dans ce projet que nous mettrons en place, il est plus facile de le faire en vivant sur les lieux et d’y habiter. » Ainsi est née l’idée de s’installer dans une cure de notre UP. Au départ, Serge et Geneviève pensaient s’installer à Onnens. Après avoir rencontré Jean Glasson, qui fut enthousiasmé par ce projet, ils apprirent que la cure d’Onnens était déjà occupée. Le vicaire épiscopal proposa alors à Serge et Geneviève de réaliser leur projet ailleurs. Mais ils n’acceptèrent pas sa proposition car ils ont des relations ici : « On se connaît déjà. » Ensuite, Eric apprit que la cure d’Autigny allait se libérer. Ce fut la providence.

Le projet, qui peut enfin voir le jour, entre bien dans la vision de l’autorité ecclésiastique, aussi bien du diocèee que du canton. Il a pour objectif principal de « Faire vivre la cure comme lieu de pastorale et de convivialité, par notre présence et notre accueil » 1.

Visions concrètes en commun :

1) Ouvrir la cure d’Autigny pour l’accueil et l’écoute. Permettre des temps de rencontre et de prière avec d’autres couples, ainsi que des temps de convivialité et de partage pour toutes et tous, en réalisant des cafés-rencontre et des repas solidaires.

2) Envisager une pastorale en dehors de la cure. Etre présent auprès des personnes seules, à domicile. Faire de l’accueil lors de célébrations, en premier lieu à l’église d’Autigny. Aider à l’animation du parcours de confirmation. Participer au Conseil de communauté d’Autigny.

3) Un engagement à la pastorale familiale. Une collaboration large avec Romain Julmy : préparation au mariage, Eveil à la foi, la catéchèse, etc. Collaborer aussi avec Jean-Marc Andenmatten pour les « Midis avec Dieu », continuer les repas-rencontre.

4) Etre ouvert à tout ce qui peut se présenter à eux comme besoins pastoraux.

Serge et Geneviève Kaninda partent avec un projet, plus ou moins dessiné dans leur tête, afin de répondre à un réel appel, tel Abraham. Réussiront-ils ou ne réussiront-ils pas ? L’équipe pastorale s’est montrée intéressée et en a fait bon accueil. Mais le succès ou l’échec dépendra aussi de la communauté, de son accueil. Le but premier du projet de Serge et de Geneviève est de faire grandir le Royaume de Dieu en eux et au cœur de la communauté. La question centrale qu’ils se posent : « Est-ce un projet pour Dieu ou un projet de Dieu ? Cette question devra toujours nous habiter. »

« Pour le reste, à la Grâce de Dieu ! »

 

1 Directive sur l’utilisation des cures, signée par le vicariat et la CEC, en vigueur depuis le 1er janvier 2021: «La cure est un lieu significatif pour la pastorale. Elle est lieu de vie, d’accueil, de rencontres. Il est pertinent que, dans toute la mesure du possible, elle soit occupée par un agent pastoral (prêtre, diacre ou laïc)». A partir de 2022, Serge s’engage à 100% comme bénévole dans notre UP et Geneviève reprendra un certain pourcentage.

Illarsaz: la chapelle Saint-Bernard de Mont-Joux (ou de Menthon)

C’est certainement au dynamique curé de Muraz, l’abbé Amédée Vaneri, que l’on doit la première chapelle d’Illarsaz à la fin du XVIIe siècle. Financée par des messes et à leurs frais, elle fut le lieu modeste où les paroissiens gagnaient le Ciel par la prière. A l’origine, il s’agissait d’un petit bâtiment couvert d’une toiture surmontée d’un clocheton, à croupe vers l’ouest et à demi-croupe vers l’entrée, à l’est.
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Jubilés de consécration des églises de Saint-Martin et de Saint-Nicolas d’Hérémence

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

PAR LAURENT NDAMBI

Deux églises paroissiales du secteur du Val d’Hérens, celle de Saint-Martin, à Saint-Martin, et celle de Saint-Nicolas à Hérémence, célèbrent chacune leur consécration respective. L’une, à Saint-Martin, avec ses 70 ans, fête son jubilé de platine. L’autre, à Hérémence, avec ses 50 ans, fête son jubilé d’or. Mais qu’est-ce qu’un jubilé ?

Dans la Bible, le mot jubilé exprime l’idée d’allégresse. A cet effet, le texte le plus ancien instituant le jubilé se trouve dans la Loi de Moïse dans laquelle il était demandé aux fils d’Israël d’observer tous les 7 ans une année sabbatique et après ces 7 années sabbatiques, soit 7 x 7 ans faisant 49 ans, une année jubilaire (cf. Livre du lévitique 25, 8-10).

Quatre mesures sociales devaient accompagner l’année jubilaire : le repos de la terre, la libération des esclaves, la remise des dettes, l’affranchissement des propriétés. Mais ces mesures ne furent que peu appliquées.

Nous nous souvenons du jubilé de l’an 2000 : l’entrée de l’Eglise et du monde dans le 3e millénaire. Pour mémoire, le premier jubilé chrétien a été célébré en 1300, décrété officiellement par le pape Boniface VIII.

Ainsi, au fil des siècles, un jubilé se fêtait d’abord chaque 50 ans, puis tous les 25 ans en principe, soit une fois par génération. Une exception à cette règle a été marquée par la célébration en 1983 du jubilé pour fêter le 1950e anniversaire de la Rédemption. Il y a eu d’autres exceptions, par le fait qu’en 1800, il n’y a pas eu de jubilé car le pape avait été fait prisonnier par Napoléon. En 1950 a été proclamée l’Année sainte de la définition du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. Le jubilé de platine de l’église de Saint-Martin marquée exceptionnellement par la pose des nouveaux vitraux a été célébré le 29 août 2021. Le jubilé d’or de l’église d’Hérémence sera fêté le 31 octobre prochain (programme p. 10).

Nous adressons bénédictions et remerciements à tous les comités d’organisations, aux donateurs et à tous les paroissiens de notre vallée où « la foi est reine » !

L’Eglise dont je rêve

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2021

PRIÈRE DU PÈRE ROGER MICHEL, RÉDEMPTORISTE (EXTRAITS) | PHOTO : JHS

L’Eglise dont je rêve
est un peuple nomade.
Elle se redit sans cesse :
« Mon père était un araméen errant. »

L’Eglise dont je rêve
n’a pas la vérité,
mais elle montre du doigt
Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie. »

L’Eglise dont je rêve
n’a pas plus de prétention
que son Maître dont la vie
n’était qu’errance et semence.

L’Eglise dont je rêve
aime le monde tel qu’il est,
traversé par le péché
et la grâce.

L’Eglise dont je rêve
a une prédilection originelle
pour ceux qui n’ont ni savoir,
ni pouvoir, ni avoir.

L’Eglise dont je rêve
sait que la Bonne Nouvelle
est toujours bonne et nouvelle.

L’Eglise dont je rêve, c’est toi, c’est moi, c’est nous.

Année de la famille Amoris laetitia (2021-2022)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021

Vendredi 19 mars 2021, le pape François a invité les catholiques à vivre une année de réflexion sur la famille en s’arrêtant sur l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia jusqu’à la célébration de la 10e Journée mondiale des familles prévue le 26 juin 2022, à Rome. Pour le 5e anniversaire de ce texte, le pape François nous demande de réfléchir à l’importance de la famille dans l’Eglise et dans le monde, d’où la présentation de cette exhortation dans cet article.

Synode sur la famille du 5 au 9 octobre 2014 1

PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : LDD

Amoris laetitia : naissance  d’une exhortation apostolique

Du 5 au 9 octobre 2014 et du 4 au 25 octo­­bre 2015, se sont tenues à Rome deux assemblées du Synode des évêques sur la famille. Le premier synode était consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Evangélisation » et le deuxième avait pour thème : « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ». A l’issue de ces deux synodes, en plus d’un certain nombre de documents officiels parus à ces occasions, le pape François avait annoncé qu’il rédigerait un document synthétisant ces deux rencontres.

Ce sera l’exhortation apostolique Amoris laetitia (La joie de l’Amour) parue le 8 avril 2016. Cette synthèse du pape François est un appel à un rayonnement de l’Amour de Dieu au cœur des familles, et par conséquent, au cœur de l’Eglise et du monde. Ce texte très riche se compose d’un court préambule, de 9 chapitres et d’une petite conclusion qui nous invite à entrer dans une contemplation de l’amour de Dieu pour l’être humain avec un regard centré sur la mort et la résurrection du Christ, un regard qui plonge dans le Salut offert à toute l’humanité… un Salut qu’il nous est demandé de faire connaître et qui est indissociable de l’annonce de l’Evangile.

Amoris laetitia: Chapitre par chapitre

Chapitre 1 : A la lumière de la Parole

Dans ce premier chapitre, le Pape rappelle la multitude d’histoires familiales dans la Bible et la complexité des relations interfamiliales. Il insiste sur l’importance du couple qui donne naissance à une nouvelle famille « car la capacité du couple humain à procréer est le chemin par lequel passe l’histoire du salut. Sous ce jour, la relation féconde du couple devient une image pour découvrir et décrire le mystère de Dieu, fondamental dans la vision chrétienne de la Trinité qui, en Dieu, contemple le Père, le Fils et l’Esprit d’amour. Le Dieu Trinité est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant 2 ». Quant aux enfants, ils sont pleinement membres de la famille et de l’importance de l’Eglise domestique – l’Eglise composée de la cellule familiale. C’est dans cette vision que la famille est décrite comme lieu de catéchèse et qu’elle « est appelée à partager la prière quotidienne, la lecture de la Parole de Dieu et la communion eucharistique pour faire grandir l’amour et devenir toujours davantage un temple de l’Esprit » 3.

Chapitre 2 : La réalité et les défis de la famille

Ici, le pape François insiste sur la diversité des familles et sur les défis qui les attendent dans un monde en évolution constante. Il précise les problèmes que les familles peuvent rencontrer comme le délitement des liens familiaux, la montée des individualismes exacerbés, la violence, etc. qui vont à l’encontre du bien commun qui s’appuie sur des familles stables. Toutefois, les familles ont aussi besoin d’être aidées pour se développer dans un environnement sociétal favorable leur assurant la paix et une situation économique correcte. Une des missions de l’Eglise est donc d’accompagner et de soutenir les familles afin qu’elles puissent vivre au mieux leur vocation à l’amour dans le monde actuel.

Chapitre 3 : Le regard posé sur Jésus – la vocation de la famille

Dans ce chapitre, le Pape insiste sur l’importance du sacrement du mariage compris comme un lien indissoluble qui unit un homme et une femme et les inscrit dans le désir d’avoir des enfants. Il précise aussi que la famille est un lieu de tendresse et d’amour. Il rappelle que Jésus lui-même a grandi dans une famille portée par l’amour et l’attention de ses parents. Il est important de souligner que « l’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde » 4.

Chapitre 4 : L’amour dans le mariage

S’appuyant sur l’hymne à la Charité de saint Paul (1 Co 13, 4-7), le pape François insiste sur l’amour qui doit nourrir les couples et avoir sa source en Dieu. Il rappelle que l’amour est patient, qu’il place les conjoints dans une attitude de service mutuel. Pour lui, l’amour n’envie pas, ne cherche pas son intérêt et s’appuie sur le pardon. L’amour espère, supporte tout et doit conduire à faire grandir la charité conjugale. S’appuyant sur le Concile Vatican II, le Pape insiste sur l’amour matrimonial en soulignant que Dieu aime l’épanouissement de ses enfants et il affirme que « Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures » 5. Le pape François termine en insistant sur l’importance d’une évolution de l’amour conjugal au fil des ans et des événements familiaux.

Sainte Famille à la lessive 6

Chapitre 5 : L’amour qui devient fécond

Pour le pape François, l’amour dans un couple est appelé à devenir fécond, à s’épanouir en donnant la vie et en prenant soin des enfants que la famille reçoit. Mais, il insiste aussi pour que face à la douleur de l’infertilité, les couples n’oublient pas qu’ils sont aussi appelés à la fécondité à leur manière et selon leurs spécificités propres. Le Pape rappelle aussi que la famille ne se résume pas au couple et à ses enfants, mais à la famille élargie ce qui implique le respect de tous : des parents, des enfants et des membres plus âgés.

Chapitre 6 : Quelques perspectives pastorales

Dans ce chapitre, le pape François insiste sur l’annonce de l’Evangile dans les familles d’aujourd’hui, sur l’importance de guider les fiancés en les préparant au sacrement du mariage, sur l’accompagnement qui doit se faire en Eglise durant les premières années matrimoniales mais aussi sur un accompagnement des conjoints sur le long cours pour les aider à dépasser les crises, les angoisses et les difficultés de couple. Il faut aussi permettre un accompagnement spécifique des veuves et des veufs car la mort qui vient séparer les conjoints est une grande souffrance pour celui qui reste seul.

Chapitre 7 : Renforcer l’éducation des enfants

Pour le pape François, les « parents influent toujours sur le développement moral de leurs enfants, en bien ou en mal. Par conséquent, ce qui convient, c’est qu’ils acceptent cette responsabilité incontournable et l’accomplissent d’une manière consciente, enthousiaste, raisonnable et appropriée » 7. Face aux évolutions de notre société, il est donc important que les parents donnent une formation morale à leurs enfants, qu’ils soient patients avec eux sans oublier qu’ils devront peut-être sanctionner des actions mauvaises commises par leurs enfants. La famille est donc un lieu d’éducation globale, c’est là que naît l’éducation à l’amour, l’éducation sexuelle et surtout la transmission de la foi. Et il ne faut pas oublier que dans l’éducation donnée, les parents sont appelés à s’adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant afin de le guider et le faire grandir à son rythme.

Chapitre 8 : Accompagner, discerner et intégrer la fragilité

Pour l’Eglise, le « mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Eglise, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Eglise domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société » 8. Toutefois, les couples doivent aussi être accompagnés spécifiquement en cas de divorce, dans des situations de mariage civile, de simple vie commune, etc. Et, dans toutes ces circonstances, en particulier auprès des divorcés remariés, l’Eglise est appelée à agir dans une logique de miséricorde pastorale sans pour autant brader son idéal du mariage.

Chapitre 9 : Spiritualité matrimoniale  et familiale

Ce chapitre insiste sur le fait qu’une « communion familiale bien vécue est un vrai chemin de sanctification dans la vie ordinaire et de croissance mystique, un moyen de l’union intime avec Dieu. En effet, les exigences fraternelles et communautaires de la vie en famille sont une occasion pour ouvrir de plus en plus le cœur, et cela rend possible une rencontre toujours plus pleine avec le Seigneur » 9. Pour y parvenir, le pape François rappelle l’importance de rester axé dans la lumière de Pâques, dans la foi au Ressuscité afin de pouvoir vivre une spiritualité de couple dans un amour exclusif et libre, dans une spiritualité de l’attention à l’autre, de la consolation et de l’encouragement mutuel.

Conclusion

En conclusion, pour le pape François « aucune famille n’est une réalité céleste et constituée une fois pour toutes, mais la famille exige une maturation progressive de sa capacité d’aimer. Il y a un appel constant qui vient de la communion pleine de la Trinité, de la merveilleuse union entre le Christ et son Eglise, de cette communauté si belle qu’est la famille de Nazareth et de la fraternité sans tache qui existe entre les saints du ciel. Et, en outre, contempler la plénitude que nous n’avons pas encore atteinte, nous permet de relativiser le parcours historique que nous faisons en tant que familles […]. De même, cela nous empêche de juger durement ceux qui vivent dans des conditions de grande fragilité. […] Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise » 11.

1 Image tirée de l’article Wikipédia «Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation»: Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation – Wikipédia (wikipedia.org).
2 Amoris Laetitia §11.
3 Amoris laetitia §29.
4 Amoris laetitia §66.
5 Amoris laetitia §150.
6 Image tirée de l’article Wikipédia «Sainte Famille»: Sainte Famille – Wikipédia (wikipedia.org)
7 Amoris laetitia §259.
8 Amoris laetitia §292.
9 Amoris laetitia §316.
10 Images tirées de l’article Wikipédia «Louis et Zélie Martin»: Louis et Zélie Martin – Wikipédia (wikipedia.org)
11 Amoris laetitia §325.

Mon Eglise ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2021

PAR L’ABBÉ DARIUSZ KAPINSKI
PHOTO : DR

Cette question me renvoie d’abord à mon enfance et à mes premiers sentiments liés au bâtiment le plus impressionnant de ma petite ville natale et ses alentours sacrés; aux pratiques religieuses de mes chers parents, auxquelles nous – les enfants – étions progressivement initiés; à une longue liste des merveilleux témoins de la foi, prêtres et fidèles; à l’exceptionnelle période de mes 15-19 ans avec la participation aux mouvements de l’Eglise bien-aimée, pleine de retraites spirituelles pour les jeunes et de pèlerinages à pied vers Notre-Dame de Jasna Gora…

Parler de l’Eglise, comme communauté des hommes et des femmes en chemin vers Dieu, c’est voir d’abord son fondateur et son cœur, le Christ. Il n’y a ni compréhension, ni appréciation de l’Eglise sans ouverture au Seigneur Jésus, sans adhésion à lui.

Le Christ me passionne, son évangile me porte, dirige mon existence et me remplit d’espérance. Son Eglise m’épaule et permet de réaliser chaque jour la volonté du Seigneur ; elle me donne des ailes et me relève quand je tombe.

Mon Eglise ? C’est une histoire d’amour…

J’aime l’Eglise confiante au Christ, comme un enfant.

J’aime l’Eglise qui proclame le salut de l’homme, qui croit en l’homme… J’aime l’Eglise qui ne s’adapte pas au monde mais au Christ qui aime le monde. J’aime l’Eglise des Actes des Apôtres, armée et riche des pauvres, humble, éprouvée et persécutée…, sans privilèges.

J’aime l’Eglise une, coloriée comme l’automne, riche en diversités selon les continents et les pays; œcuménique. J’aime l’Eglise sainte par la présence de Dieu, envoyée à tous, missionnaire et solidaire, l’Eglise des frères et sœurs.

J’aime l’Eglise qui dérange au milieu de la nuit, quand on devient plat et passif. J’aime l’Eglise qui éveille à la liberté et appelle ad maiora; qui met en face de choix difficiles et qui montre le chemin.

Jésus, j’aime très fort ton Eglise !

Prière pour aimer l’Eglise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021

PAR JEAN SAUVENAY | PHOTO : MARIE-FRANÇOISE SALAMIN

Nous te prions, Seigneur, pour ton Eglise,
et pour chacun de nous
qui composons cette Eglise.

Aide-nous à l’aimer telle qu’elle est,
dans ses grandeurs et dans ses faiblesses.
Aide-nous à reconnaître son unité
dans les mille visages de ton peuple.
Aide-nous à surmonter les divisions,
à éviter les jugements hâtifs
et à bannir les caricatures.
Aide-nous à découvrir, au-delà des apparences,
l’immense réseau des saintetés cachées,
qui sont les pierres vivantes de l’Eglise.

Puisse ton Eglise retrouver
la fraîcheur et la force dont elle a besoin
pour annoncer l’Evangile aujourd’hui.
Qu’en renforçant les liens de l’unité
entre les évêques, les prêtres et les laïcs,
elle renforce aussi l’Espérance.

Qu’elle apparaisse aux yeux de tous
comme une porte ouverte et une source de vie.
Qu’elle soit toujours davantage
l’Eglise des pauvres et des saints.
Nous te le demandons par Marie, mère de l’Eglise.

Amen

De Lyon à Sierre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021

Après avoir terminé une année de formation à Lyon au sein de l’Ecole Pierre (école créative pour les jeunes au service de l’Eglise), Laura Pellaud est de retour chez elle. Enfin pas tout à fait: la native d’Ovronnaz habite désormais à Sierre pour remplacer une partie du travail de Raphaël Delaloye. Rencontre.

TEXTE ET PHOTO PAR YVES CRETTAZ

Yves : Peux-tu te présenter en quelques mots…

Laura : Je m’appelle Laura, j’ai vingt et un ans et je suis actuellement à 60% en stage à la paroisse de Sierre comme animatrice pastorale. Je suis partie étudier à Lyon mais avant cela, j’étais très engagée du côté de la paroisse de Fully. J’ai notamment bien collaboré pour « les journées de la joie ». Un concept simple mais tellement profond qui consistait à aller passer du temps avec les requérants d’asile aux Mayens-de-Chamoson. J’apprécie tellement ces moments.

Peux-tu te décrire en trois adjectifs ?

Aventurière, dynamique et (elle réfléchit)… drôle. J’aime tellement rigoler et faire des blagues !

Pourquoi es-tu partie étudier à Lyon ?

Mon côté aventurière a pris le dessus au moment du choix. Je travaillais dans un EMS et avec ce COVID-19, c’était très très dur. J’avais envie de changer d’air. De plus, j’aime tellement mon Eglise et je voulais la découvrir autrement. J’ai donc opté pour cette école créative au service de Dieu. Une année de formation en théologie, communication, management, photo et vidéo, gestion de projets, musique et louange… Bref, une année riche et incroyable !

Que retiens-tu de cette expérience française ?

Wahou ! Wahou ! C’était fou ! Tu sais, l’Eglise est universelle. Elle est faite d’une multitude de gens différents mais qui ont tous quelque chose à apporter. Que ce soit en Valais ou ailleurs, chacun a une place dans cette belle Eglise. Il faut juste oser prendre sa place ! Chacun-e est le/la bienvenu-e.

As-tu un conseil à donner aux jeunes de la région ?

J’ai appris beaucoup de choses à Lyon mais une m’a particulièrement touchée : par exemple, on ne doit pas animer une messe pour la reconnaissance : ce n’est pas important de savoir qui chante ou qui a écrit les partitions. Le plus important est de savoir de qui ça parle !

Un mot pour conclure ?

L’Eglise doit avancer avec son temps. Mais attention à ne pas oublier les personnes qui ont construit cette Eglise, année après année. Elles ont donné énormément de leur personne pour qu’elle avance, il faut donc veiller à ne pas détruire cela ! On doit continuer ce beau travail. Les jeunes ont une place à prendre dans cette Eglise mais il ne faut pas piquer celle des plus anciens. Je pense que si on mélange les différents âges, ça fera un très bon cocktail. L’Eglise a encore de belles années devant elle avec ce mode de fonctionnement, je pense… du moins je l’espère.

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