Les chevaux de Notre-Dame

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : MARSTALL EINSIEDELN

Lorsqu’on évoque Einsiedeln, on pense à la « Vierge noire » et son importante dévotion ou encore au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Saviez-vous que le terme «Einsiedeln» est aussi utilisé pour qualifier une lignée de chevaux exclusivement élevés dans le couvent de cette commune? Visite guidée du haras d’Einsiedeln… au grand galop!

Des écuries millénaires

Le lieu retiré dans la « sombre forêt » dont saint Meinrad rêvait pour y fonder un ermitage n’a cessé de rayonner alentour. Aujourd’hui, la renommée de la gracieuse Madonne couronnée n’est plus à faire. D’aucuns lui préfèrent pourtant le profil chevalin des quelques compagnons équins de l’arrière-cour de l’abbaye. Là aussi, la notoriété de la sainte femme a laissé son empreinte. D’abord appelés Cavalli della Madonna (chevaux de Notre-Dame), le cheval de l’abbaye est aujourd’hui connu sous le nom d’Einsiedler. Les écuries de l’abbaye sont les plus vieilles d’Europe encore en exploitation (depuis 934). Dès la fondation, les moines provenant principalement de la noblesse et de la chevalerie amènent leurs montures avec eux. Les bêtes étaient d’abord élevées pour leurs propres besoins : voyager ou transporter des marchandises. Vers 1500, le marché des chevaux se développe, les écuries du monastère prospèrent et vendent des centaines de montures à travers l’Europe.

Un patrimoine vivant

à préserver

A partir de 1655, l’élevage se systématise. On répertorie la population de chevaux présente à l’abbaye. Une heureuse idée, car en 1798 les écuries sont pillées par les armées révolutionnaires françaises qui s’arrogent les plus belles bêtes. Un nouvel élevage est mis sur pied dans
les écuries du monastère sur la base des anciennes lignées
Einsiedeln. Le Marstall (écurie) d’Einsiedeln peut se vanter de posséder les plus anciens arbres généalogiques de chevaux d’Europe. Pour pérenniser cette tradition entamée il y a plus de 1000 ans, une importante rénovation du haras a eu lieu en 2001. Dans le même temps, la stratégie d’exploitation a été repensée. Les bâtiments du Marstall ont donc été loués par le monastère à la Marstall Kloster Einsiedeln Sàrl afin de poursuivre l’élevage traditionnel, gérer l’écurie et offrir des cours d’équitation.

Thônex a mille ans…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR KARIN DUCRET
PHOTOS : ARCHIVES PAROISSE THÔNEX

Le premier texte mentionnant la localité de Thônex remonte déjà au XIIe siècle. Signé de la main du pape Eugène II, il indique que le Monastère de Saint-Jean-Les-Grottes possède quelques biens sur ce territoire. Il faut cependant attendre le début du XVe siècle pour voir apparaître l’église de Thônex dans les écrits. En effet, le 22 mai 1412, Jean de Bertrand, évêque de Genève, effectue une visite dans cette paroisse et le compte-rendu de cette dernière est conservé aux archives de l’Etat de Genève. En 1707, l’église est entièrement reconstruite sous sa forme actuelle dans un style baroque savoyard qui lui vaudra d’être classée par le Conseil d’Etat, en décembre 1921.

Les fouilles archéologiques ont permis d’étudier plus précisément le terrain sur lequel a été bâtie l’église. Sous une épaisseur variable de terre végétale dans laquelle sont conservé les vestiges, apparaissent des strates de gravier meuble reposant sur un terrain argileux compact, témoin de la dernière glaciation (il y a 110’000 à 10’000 ans). Des fragments de tessons découverts se rattachent à une occupation du site dès la fin de l’époque romaine (IVe-Ve siècles). Toutefois, on ne saurait dire à quel type d’installation ils correspondent ; peut-être des constructions légères dont les traces ont disparu au fil des siècles.

Les sépultures antérieures à l’église primitive : un groupe de tombes dégagé dans le sous-sol de l’église actuelle témoigne d’une première utilisation funéraire du site. La position anatomique des ossements de plusieurs squelettes particulièrement bien conservés prouve que les défunts ont été déposés directement dans la terre, le corps peut-être enveloppé dans un linceul, sur le dos avec les jambes étendues, les bras allongés contre le corps et les avant-bras croisés sur le ventre – une position considérée par certains auteurs comme un indice de christianisation de la population. L’analyse à l’aide de carbone 14 a démontré avec 72% de probabilité que la date est comprise entre 525 et 695 de notre ère.

Les sépultures aménagées entre le Xe et le XIIIe siècle : aucune sépulture ne paraît avoir été enterrée à l’intérieur du sanctuaire, ce qui correspond bien aux ordonnances promulguées à cette époque. Les tombes contemporaines de ce premier édifice religieux sont installées dans un cimetière s’organisant autour du sanctuaire ; elles diffèrent de l’inhumation antérieure par leur orientation conforme à celle de l’église : position allongée sur le dos avec la face tournée vers le ciel…

Le plan de l’église de Thônex est modifié au cours d’un important chantier de reconstruction dans le courant du XIIIe siècle. A la suite de ces travaux, le tracé de la nef reste inchangé et la façade du nouvel édifice est posée sur les fondations du sanctuaire précédent.

Caveau funéraire de la chapelle Notre-Dame : la chapelle Notre-Dame apparaît pour la première fois dans les textes du XVe siècle.

Caveau funéraire de la chapelle Sainte-Catherine : la première mention de la chapelle Sainte-Catherine est relevée dans le procès-verbal de la visite pastorale du 28 mai 1443. Lorsque le culte catholique est rétabli dans l’église de Thônex après la Réforme au début du XVIIe siècle, les chapelles sont dans un état de délabrement avancé. En 1631, un autel y est établi par la confrérie du Rosaire qui semble désormais se charger de l’entretien du sanctuaire et apparaît sous le vocable du « Rosaire » à partir de 1693. En 1707, la chapelle du Rosaire est démolie lors du chantier de reconstruction de l’église et agrandie ; elle est vraisemblablement détruite au cours de la période révolutionnaire, car elle ne figure plus sur le cadastre français relevé en 1812.

Caveau funéraire de la chapelle Saint-François de Sales : la construction de la chapelle Saint-François de Sales est terminée peu avant 1682. Comme la chapelle Sainte-Catherine, elle est détruite lors du chantier de 1707, puis rebâtie contre le mur nord de la nouvelle nef.

Les sépultures aménagées entre le XIIIe et le XVIIe siècle : un grand nombre de sépultures se rattache à cet ensemble chronologique qui recouvre une longue période d’inhumations. Dans cette série, plusieurs groupes de tombes peuvent être datés plus précisément, en fonction de leur emplacement à l’intérieur du bâtiment ou de leur mention dans les registres de décès conservés dès le début du XVIIe siècle.

Selon les registres de décès, trente et une personnes sont enterrées dans l’église Thônex entre 1707 et 1783. La répartition entre les hommes et les femmes est égale et on a découvert un seul enfant lors des fouilles à l’intérieur de l’édifice. La majorité des tombes se situe dans les deux premières travées de la nef et dans les chapelles. Trois sépultures – dont deux appartiennent à des ecclésiastiques – sont placées dans la troisième travée, près de la barrière du chœur.

Dimanche 20 novembre 2016 a eu lieu une émouvante cérémonie : 140 squelettes, prélevés lors des fouilles archéologiques et entreposés depuis sous ses combles de l’église, ont trouvé une dernière demeure dans une crypte à l’entrée de l’église Saint-Pierre. Feu l’abbé Marc Passera, assisté par Imad Maouad, prêtre de l’église maronite, a prié sur ces ossements et les a bénis.

 

L’église de Thônex a été entièrement restaurée dans les années 1987-1990. Pour préserver

les vestiges conservés dans le sous-sol des dégradations, les archéologues ont pris la décision de relever la totalité des structures anciennes mises à jour par les fouilles archéologique entreprises de mai 1987 à juin 1988 par le Service cantonal d’archéologie 1.

 

1 Les informations, photos et plans sont tirés de l’ouvrage « L’église Saint-Pierre de Thônex », Service archéologique, 1994.

 

Médaillons, église Saint-Julien de Matran (FR)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

L’église de Matran accueille d’exceptionnels médaillons en huile sur bois. Ils sont les témoins de l’art pictural du XVIIIe siècle en Suisse. Gottfried Locher est un des principaux peintres rococos de Romandie. Il décore la voûte avec ses fils, si bien qu’il est difficile de reconnaître précisément l’auteur de chaque œuvre. Aucun dessin préparatoire n’a été décelé, ce qui donne à l’ensemble un caractère d’autant plus remarquable.

Les médaillons représentent les quatre évangélistes. Ils sont accompagnés de leurs attributs : l’ange (ou l’homme), le lion, le taureau et l’aigle. Cette tradition viendrait de saint Jérôme et repose sur deux textes : une vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1 – 14) et une de l’Apocalypse (Ap 4, 7 – 8).

L’Evangile selon saint Matthieu commence par une généalogie. C’est celui qui raconte l’enfance de Jésus et il rapporte plusieurs rencontres avec des anges. Pour saint Jérôme, Matthieu est l’évangéliste qui présente le plus le Christ dans son humanité. Pour cette raison, on le représente accompagné de l’ange (ou d’un homme).

Dans les premiers versets de l’Evangile selon saint Marc, retentit une voix dans le désert. Elle est associée au lion qui rugit. Jérôme considère que c’est l’évangéliste qui met le plus en avant la majesté du Christ. Le lion est le roi des animaux, c’est donc lui qui est aux côtés de Marc.

Saint Luc raconte le sacrifice de Zacharie. C’est l’évangéliste qui, selon saint Jérôme, insiste le plus sur la mort du Christ comme sacrifice. Le taureau est l’attribut de Luc.

Pour saint Jérôme, l’aigle est un symbole de ce qui vient d’en haut. Le dernier évangile débute avec un prologue théologique qui développe le thème de la venue de Dieu sur la terre. On croyait que l’aigle avait la capacité de renouveler complètement son plumage chaque année en volant vers le soleil avant de plonger dans l’eau. On associait cette idée au baptême. C’est dans l’Evangile selon saint Jean que l’on trouve la rencontre entre Jésus et Nicodème au cours de laquelle le thème du baptême est développé.

Trois questions à… Marie-Thérèse Pictet-Althann

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : MARIE-THÉRÈSE PICTET-ALTHANN

Mme Pictet-Althann, depuis de nombreuses années vous êtes présidente du Chœur Mixte de Saint-Joseph. Qu’est-ce qui vous y a amenée ?

Lorsqu’en 2007 le Chœur ne comptait plus qu’une quinzaine de choristes, j’ai répondu à un appel des curés avec l’intention de m’engager brièvement. Toutefois, l’annonce de messes télévisées en 2008 m’a fait réaliser qu’il fallait rapidement recruter des choristes, consolider le répertoire et œuvrer au renouveau de notre Chœur. En redécouvrant ainsi la joie de chanter avec l’émotion et le bonheur que cela procure, j’ai décidé d’intégrer pleinement le Chœur. Ce beau et gratifiant ministère qu’est le chant sacré permet de proclamer musicalement nos louanges et prières à Dieu et d’embellir ainsi les célébrations liturgiques en rendant les rites sacrés plus solennels. http://choeur-saint-joseph.ch/

Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte, pouvez-vous nous dire quelle est sa mission principale et comment elle se concrétise pour vous ici à Genève ?

La mission de l’Ordre de Malte se résume dans les deux principes fondamentaux qui expriment son charisme : « tuitio fidei et obsequium pauperum » – défendre la foi et servir les pauvres et les malades. Ordre religieux et laïc de l’Eglise catholique depuis 1113 et sujet de droit international, il exerce des fonctions de souveraineté lui permettant de déployer son action humanitaire partout dans le monde à travers ses propres institutions et ses représentations diplomatiques. Centre du multilatéralisme et capitale humanitaire, la participation de l’Ordre de Malte à Genève aux consultations mondiales des Nations Unies et de ses agences spécialisées lui permet de présenter sur la scène internationale ses positions et de définir des coopérations dans les domaines humanitaires, médicaux, sociaux et des droits de l’homme. Cette diplomatie multilatérale contribue au renforcement de ses relations avec les gouvernements des pays dans lesquels l’Ordre est opérationnel. http://unmissionge.orderofmalta.int./en/#

Que souhaiteriez-vous dire à la communauté paroissiale de Saint-Joseph ?

Que la paroisse soit toujours au service de notre Seigneur et de notre Eglise, vivante et ouverte, rayonnant la joie chrétienne ; que sa communauté reste fidèle à la participation aux offices et que ses célébrations contribuent à approfondir notre foi ; qu’elle soit à l’écoute des préoccupations des personnes. J’exprime aussi le souhait que la tradition de la belle musique sacrée soit maintenue selon les consignes du Concile Vatican II : « Le chant sacré lié aux paroles, fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. »

Quand l’enfant différent nous transforme

Il est des difficultés que ceux qui ne sont pas concernés peinent à imaginer, dont celle d’être parent d’un enfant différent, à cause du handicap ou de la maladie.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : FLICKR / CLAUDE PISCITELLI

Comment oublier le jour terrible où la vie a basculé suite à l’annonce d’un diagnostic médical, ou encore les nuits blanches et les rendez-vous de spécialistes plus ou moins décevants qui ont suivi ? Quand ce n’est pas le regard de l’entourage embarrassé ou craintif. Un vrai séisme ! Le handicap ou la maladie heurte autant le couple que la fratrie, chacun faisant face comme il peut. Certes, l’inquiétude, la honte, la jalousie et la colère les habitent parfois, mais avouons aussi que les enfants différents nous réapprennent l’essentiel de la vie loin de la course au succès et à l’efficacité. Ils vivent par les valeurs du cœur : la tendresse, la patience, la capacité d’adaptation au-delà des schémas et conventions parfois plus ou moins sensés : « Claire, ma fille trisomique, a été la grande épreuve de ma vie. Elle m’a aussi fait bouger intérieurement comme personne d’autre », avoue Martine sa maman âgée de 70 ans. Entre familles d’enfants différents existent une complicité et une compréhension immédiate qu’il faut encourager. Et quand nos paroisses leur réservent une place de choix, c’est très vite gagnant-gagnant. Musique, service de l’autel ou de l’assemblée, chorale… il y a mille façons d’inclure ces jeunes…

Bon à savoir

L’Office chrétien des personnes handicapées accueille  et conseille les parents d’enfants différents : och.fr

Quarante ans du Centre écologique Albert Schweitzer

Le Centre écologique Albert Schweitzer, du nom du médecin, pasteur et théologien qui reçut le prix Nobel de la paix en 1952, un homme qui s’est mis au service de son prochain, célèbre 40 ans de lutte en faveur du développement durable en Suisse et en Afrique ! Mais le connaissez-vous ?

PAR CHANTAL SALAMINPHOTOS : DR

Ses 40 ans

Vous êtes conviés à une série de manifestations pour cet anniversaire dont les dates seront confirmées en fonction de la situation sanitaire (voir site internet ceas.ch) : une exposition photos Vivre de sa terre à Madagascar, une pièce de théâtre inédite dédiée à Hélène et Albert Schweitzer, etc.

Sa vision et sa mission

Les membres du CEAS « rêvent d’un monde où chacune et chacun, à sa mesure, puisse apporter une pierre à l’épanouissement de la société, au développement économique et à la préservation de l’environnement ».

Fondée en 1980, sa mission sera dès lors de « générer des dynamiques sociales et économiques positives en Afrique, grâce à la co-création et au partage de solutions innovantes et respectueuses de l’environnement, pour contribuer à l’autosuffisance alimentaire et à la promotion des énergies renouvelables ».

Son action

Le CEAS gère en parallèle une trentaine de projets à Madagascar, au Sénégal et au Burkina Faso, et ce, par des partenaires locaux. Il se concentre dans quatre grands domaines d’activités : l’artisanat et les énergies renouvelables, les filères agricoles durables, l’assainissement des déchets et la sensibilisation. Des projets qui apportent des retombées positives pour les personnes : un forage pour tout un village, une vente de beurre de karité pour payer les soins médicaux, un kiosque solaire pour une école, la gestion durable de l’eau, etc.

En Suisse, l’important est que « la population et les décideurs comprennent que la pauvreté, le changement climatique, la sécurité alimentaire notamment sont des problèmes globaux qui ne connaissent pas de frontières ».

L’église d’Hérémence, de la pierre au béton

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

La paroisse d’Hérémence, qui fut érigée le 11 septembre 1438, va vivre une journée particulière dimanche 31 octobre: ce jour-là marquera les 50 ans, jour pour jour, de la consécration selon le rite catholique de son église, dédiée à saint Nicolas de Myre.

PAR YVAN DELALOYE | PHOTOS : ÉMILE MAYORAZ, YVAN DELALOYE, EVIDENCE PHOTOGRAPHY

L’ancienne église 1

La construction

L’abbé Antoine Clivaz, nommé curé d’Hérémence en 1760, constata rapidement que l’ancienne église était devenue trop petite en raison de l’accroissement important de la population de la commune. Suite au don de Jean-Baptiste Mayoraz, qui légua le champ de Chenevière (culture de chanvre), qui se trouvait en amont à l’ouest de l’édifice existant, la construction de la nouvelle église débuta en 1768 pour se terminer en 1788.

Pour parler de la générosité des paroissiens, qui permit la construction de l’église, l’abbé Clivaz se référa au miracle de la multiplication des pains relaté par l’évangéliste saint Jean, car à la fin de la construction il restait un solde de 1000 écus, montant évalué à 10’560 francs par l’abbé Antoine Gaspoz en 1925.

Le maître-autel

Le chœur de l’église d’autrefois était constitué par la chapelle existante. Lors de la démolition de l’église, en 1967, le maître-autel qui s’y trouvait fut vendu à la paroisse de Stalden qui l’installa dans son église paroissiale après y avoir remplacé la statue de saint Nicolas par une représentation de saint Michel, à qui elle est dédiée.

La nouvelle église

Le projet

Le projet de l’église actuelle remonte à 1960, date à laquelle l’abbé Marius Charbonnet, en charge de la paroisse, s’est vu confier la mission de bâtir un nouveau lieu de culte afin de remplacer l’église paroissiale fragilisée par le tremblement de terre du 25 janvier 1946.

C’est le rapport de l’architecte établi en 1961 qui se trouve aux archives cantonales qui éveilla l’attention des autorités religieuses et civiles d’Hérémence ainsi que celle des paroissiens. Dans celui-ci on pouvait notamment lire que « l’église se trouvait dans un état de vétusté avancée, les cloches ébranlaient un des murs de la nef et même l’arc qui dominait le chœur ».

Un concours est alors lancé et un règlement rédigé le 29 décembre 1961. Quinze projets sont déposés. Le jury choisit celui de l’architecte bâlois Walter Förderer appelé « Eglise » le 10 février 1963.

Pour expliquer son projet, l’architecte dira que, se trouvant face à une cuvette, il a imaginé un rocher qui y serait tombé dans lequel il a sculpté une église en tenant compte de la topographie.

La construction

La première pierre est posée et bénie le 22 septembre 1968. Durant l’hiver 1968-1969, les murs sont bétonnés et la voûte coffrée. Les travaux se poursuivent jusqu’en 1971. La nouvelle église, dédiée à saint Nicolas de Myre, est consacrée le 31 octobre par Mg Nestor Adam, évêque de Sion, en présence du curé, l’abbé Marius Charbonnet, et du vicaire, l’abbé Jean-Claude Favre.

L’ouvrage vu de l’extérieur

L’avis d’un architecte

Par Frédéric Dayer, architecte, Hérémence

« L’ouvrage est classé dans l’inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse (ISOS) avec comme objectif de sauvegarde  » A « , ce qui le désigne comme bâtiment à sauvegarder au niveau national.

L’édifice, qui s’inscrit dans le courant brutaliste, met en exergue l’audace des autorités qui, au vu du contexte historique, social et culturel de l’époque, firent un choix novateur et avant-gardiste.

Le centre paroissial, monumental, constitue une véritable plateforme de distribution qui met en relation, par tout un réseau d’escaliers et d’esplanades, les entités qui l’entourent. Les parcours menant à l’église préparent subtilement les différentes séquences d’entrée qui dévoilent un exceptionnel espace intérieur de culte.

En plus de son aspect sculptural et artistique, il faut souligner la qualité de la construction. La complexité de l’ouvrage relève d’un défi hors norme qui n’aurait pu être relevé sans les aptitudes, les compétences et la synergie entre toutes les personnes investies dans sa réalisation. »

L’ouvrage vu de l’intérieur

L’espace liturgique

L’espace liturgique est conçu pour répondre aux exigences de la nouvelle liturgie dont l’abbé Charbonnet disait : « L’Eglise vivait le concile Vatican II. La réforme liturgique était à l’étude. Elle allait dans le sens d’une participation de l’assemblée à la célébration eucharistique » 2.

La place des fidèles durant les célébrations telle que redéfinie par le concile Vatican II 3 a permis de renforcer leur participation. Les blocs de bancs en bois sont disposés en hémicycle. Ils sont séparés les uns des autres par des allées qui convergent toutes vers le sanctuaire. Au cœur de l’assemblée, un vaste espace où se trouve l’autel, représentation symbolique du divin où s’accomplissent les rites sacrés. L’hémicycle se termine par la place réservée à la chorale : elle permet aux fidèles de voir les chanteurs et à ceux-ci de participer pleinement à la célébration.

La symbolique

Chaque église matérialise la maison de Dieu. Ici, les éléments qui l’agencent ont chacun leur symbolique, à l’image des statues qui ont été disposées de façon à garder un lien avec l’église précédente. En plus du Christ et de la Vierge, on y trouve les statues de saint Théodule, de saint Nicolas, des évangélistes et des protecteurs des chapelles.

La croix du Christ

Le Christ roman du XIe siècle présente la particularité de ne pas être mort, car il a les yeux ouverts. Inséré dans le mur même de l’édifice, il représente Jésus pierre angulaire de l’Eglise. Un chapitre du livre des Actes des Apôtres l’évoque d’ailleurs de la manière suivante : « Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs, mais devenue la pierre d’angle. En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes qui puisse nous sauver. »

La colonne de la Vierge

Soutenant le grand plafond, la colonne de la Vierge symbolise l’aide de Marie. Elle est « celle qui, dans l’Eglise, tient la place la plus élevée auprès du Christ et est en même temps la plus proche de nous » 4. Son emplacement actuel ainsi que l’inscription « Hérémence est l’alleu (terre) de Notre Dame », qui figurait sur son socle dans l’ancien édifice, prouve bien la dévotion des paroissiens envers Marie.

Le témoignage d’une visiteuse de passage

Par Géraldine Kobel, Charmoille (JU)

« Bien sûr que dans mon Jura natal, j’avais entendu parler de cette église particulière, spéciale, bizarre. Bien sûr que j’en avais vu des photographies prises sous plusieurs angles. Mais quand j’ai eu la chance, par une fin de journée du mois d’août 2020, de visiter l’église Saint-Nicolas d’Hérémence, j’ai été impressionnée par cet énorme rectangle qui semble en décalage avec son environnement.

Un bâtiment moderne en béton, style « monolithe  » – on m’a dit que c’était voulu –, érigé au milieu d’un charmant village plutôt escarpé. Quelle audace et quelle ingéniosité ! Je me suis sentie minuscule au pied de cette église, mais également protégée.

L’intérieur m’a touchée par sa grandeur et sa simplicité. Tout y est à sa place, il n’y a ni trop ni trop peu de statues, de décorations,… La luminosité invite au recueillement. L’idée de disposer les bancs en arc de cercle me rappelle la souplesse et tous les arrondis que nous sommes invités à appliquer tout au long de notre vie en général et dans notre vie chrétienne. Dans la sacristie, j’ai découvert un beau message qui depuis lors m’accompagne :  » Un reflet de Dieu est présent dans chaque visage que tu vois.  » »

En guise de conclusion

« Espace concret de la mise en relation entre le monde visible qu’on appelle la Terre et le monde invisible qu’on appelle le Ciel » 5, l’église d’Hérémence, et plus particulièrement son espace liturgique, est véritablement à considérer comme l’instrument de la relation privilégiée que nous entretenons avec Dieu en étant un espace structuré pour la vivre activement.

L’église d’Hérémence, qu’il appelait sa « cathédrale » 6, est une œuvre à part dans la carrière de l’architecte. Cette cité de Dieu nous incite à la méditation grâce à l’eau qui coule goutte à goutte de la fontaine baptismale, rythmant le temps; et à l’extériorisation par la puissance de la voûte, construite de la main de l’homme, qui évoque la voûte céleste racontant la gloire de Dieu.

Chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine, l’église est dotée d’un son et lumière qui permet aux visiteurs de comprendre les symboles qui y sont intégrés.

Une église tout entière espace liturgique

Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion

Ecrasé par le béton lors de ma première visite, touristique, je me suis retrouvé dans l’église d’Hérémence à concélébrer un ensevelissement qui avait attiré tous les habitants. De l’autel où je me trouvais, j’ai eu l’impression d’être élevé jusqu’aux occupants des galeries. Cette aspiration quasi physique élève l’âme jusqu’au ciel. De l’espace liturgique, l’assemblée peut être rejointe d’un regard et ramenée autour de l’autel, car en fait, c’est bien elle qui célèbre.

Notes

1 « Hérémence, Notices d’archives et souvenirs ».
2 « L’église d’Hérémence en Valais », témoignage de notre siècle, Marius Charbonnet.
3 « Présentation générale du Missel romain » publiée en 1970.
4 « Lumen gentium », constitution dogmatique sur l’Eglise de Vatican II.
5 « Espace et liturgie », Jean-Marie Duthilleul.
6 « L’église Saint Nicolas d’Hérémence », Guides d’art et d’histoire de la Suisse, octobre 2021.

Programme du 50e anniversaire

Samedi 30 octobre: vernissage du nouveau guide de la Société d’histoire de l’art en Suisse (SHAS)
15h Réception des invités et de la population. Début de la partie officielle
15h50 Concert d’orgue et chœur
16h30 Apéritif offert par la commune d’Hérémence et visites guidées de l’église
18h30 Clôture de la partie officielle

Dimanche 31 octobre: fête du jubilé
9h15 Réception des invités à la chapelle Saint-Quentin
9h30 Procession depuis la chapelle Saint-Quentin
10h Messe solennelle présidée par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion
11h30 Apéritif offert par la commune d’Hérémence
13h Banquet officiel
17h Fin avec temps de prière et chants.

Sainte histoire

PAR PASCAL ORTELLI
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER, DR

«Jésus était-il contemporain de Napoléon ?» La question m’a été posée lorsque j’enseignais la religion à des élèves de secondaire. Loin de moi l’idée de blâmer leur lacune chronologique ou leur audace faite dans le simple but de me provoquer. L’occasion m’était donnée d’aborder avec eux le rôle de l’histoire de l’Eglise. Replacer les faits dans leur contexte pour éviter de «canoniser» les fake news et d’absolutiser les particularismes locaux, voilà un défi stimulant à relever.

Il en va de même pour nos communautés. Face à la grande Histoire dont on rapporte souvent les pièces simplifiées qui nous arrangent (l’Eglise et les croisades, l’Inquisition, la colonisation, etc.), ne renonçons pas – sans pour autant minimiser les erreurs commises – à voir au-delà de notre « coin de paroisse ».

S’intéresser à l’histoire générale du christianisme permet de prendre de la hauteur et d’approfondir communautairement sa foi, et ce, en l’inscrivant dans une dynamique plus vaste où l’on voit comment elle est vécue dans le concret des âges.

Les vitraux de l’église de Neyruz

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021

PAR ANNICK BIELMANN ET VALÉRIE SAUTEREL, VITROCENTRE, ROMONT
PHOTOS : CINDY PRÉLAZ

C’est vers 1845 que Neyruz décida de devenir une paroisse indépendante et commença la construction de son église. La première messe eut lieu le dimanche 24 décembre 1848 et l’église fut consacrée le 20 septembre 1857. Il fallut attendre presque 50 ans pour voir ses fenêtres parées de vitraux. La paroisse fit appel à l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner pour leur réalisation. En 1904 les deux verrières du chœur consacrées à saint Joseph et saint Nicolas de Myre furent posées et deux ans plus tard elles furent complétées par six vitraux dans la nef dédiés à gauche à saint Jean-Baptiste, sainte Marie-Madeleine et sainte Elisabeth de Hongrie et à droite à saint Pierre, saint Louis de Gonzague et saint François d’Assise.

Bien que ce cycle verrier ne soit pas signé, nous savons que son auteur est l’artiste fribourgeois Raymond Buchs qui avait fait son apprentissage de peintre verrier dans l’atelier fribourgeois. Dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner, déposé au Vitrocentre Romont, il existe les dessins préparatoires (cartons à l’échelle 1 : 1) pour l’ensemble des vitraux de l’église dont deux sont signés et datés.

En 1904, Raymond Buchs étudia à l’Académie de la Grande Chaumière, puis à l’Insitut Colarossi à Paris avant de revenir à Berlin où il gagna sa vie comme peintre-verrier à l’atelier Riegelmann und Heinersdorff. En 1906, il dirigea un atelier de graphisme et le succès ne se fit pas attendre, mais cela ne l’empêcha pas de continuer à collaborer régulièrement avec l’atelier Kirsch & Fleckner. En 1906, il fit aussi les dessins préparatoires pour les vitraux des églises de Torny-le-Grand et de Vuisternens-devant-Romont.

Ces vitraux de style historiciste sont limpides et parfaitement lisibles avec leurs personnages aux attitudes naturelles, inscrits dans des scènes narratives sur un fond transparent offrant une bonne lumière dans l’église.

Jeux, jeunes et humour – octobre 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi, en octobre, dédier un mois à la Mission Universelle ?
Ce mois permet de nous rappeler que l’Eglise forme, au niveau mondial, une grande famille. Le 24 octobre, lors du Dimanche de la Mission Universelle, près d’un milliard de chrétiens sont en communion les uns avec les autres dans la prière et le partage. C’est l’occasion de découvrir d’autres réalités d’Eglise et de venir en aide aux communautés les plus pauvres. Missio propose toute une série d’actions pour que nos enfants puissent venir en aide à d’autres enfants : https://www.missio.ch/fr/enfance

par Pascal Ortelli

Humour

C’est un gars qui s’émerveillait des petites choses de la vie et qui s’exclamait constamment avec ces mots : « C’est fantastique » ! A tel point que ses copains et son entourage l’appelèrent désormais par le sobriquet de « Fantastique » ! Pourtant cela lui déplaisait au plus haut point et il reprenait séance tenante celui qui s’y risquait. S’adressant à sa femme, il lui dit un jour : « Si je meurs avant toi et que tu mets sur ma tombe : ci-gît Jules Bolomey, dit Fantastique, je te maudirais du haut du ciel ». Après son décès, sa femme respecta scrupuleusement ses dernières volontés : « Ci-gît Jules Bolomey qui m’a aimée du plus grand amour durant plus de 40 ans ». Les gens qui venaient se recueillir sur sa tombe et qui lisaient son épitaphe ne pouvaient s’empêcher de dire : « C’est fantastique » !

par Calixte Dubosson

Une Eglise qui se raconte

Il y a la grande histoire de l’Eglise et il y a la locale, sujette à des recherches souvent menées par des amateurs passionnés par leur «coin d’Eglise». Parent pauvre des études ecclésiastiques, elle gagne à être connue (et donc lue !) et propagée tout à la fois.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CIRIC, JEAN-CLAUDE GADMER, DR

Lire une histoire des papes fait faire l’expérience d’un inexorable entrelacement, pêle-mêle, des diverses catégories d’une société humaine : politique, économique, mais aussi théologique, morale… Et le choc du « mélange des genres » peut être fort déstabilisant. « Le Christ annonçait le Royaume… et c’est l’Eglise qui est venue », fameux (et quasi) oxymore sous la plume de Loisy qui serait presque conforté, alors qu’« il s’efforçait de montrer comment, par le jeu des causalités historiques, l’Evangile s’est progressivement mué en tradition et comment l’Eglise, en institutionnalisant le mouvement de Jésus, en a prolongé la vocation » 1…

Vers une objectivité scientifique

Le XVIe siècle (Réforme et Contre-réforme…) intensifie la production d’œuvres racontant l’histoire de l’Eglise, et, en
l’occurrence, des visions divergentes entre protestantisme et catholicisme. Les ouvrages évoluent ensuite progressivement, d’un style d’exposé partial, apologétique, voire hagiographique – décrire les personnages et événements uniquement en faveur d’un dogme prédéfini 2 – vers la présentation des réalités historiques du phénomène « Eglise », en recoupant notamment les sources et les points de vue sans apriori. Désormais, les historiens de l’Eglise ne sont plus hérauts d’une confession mais bien pédagogues (qui font faire un chemin, étymologiquement) au moyen d’outils tels que l’exégèse, l’herméneutique, la linguistique… A l’ecclésiologie s’applique désormais bien l’adage cicéronien : reculer devant tout mensonge, ne reculer devant aucune vérité 3 !

« L’important n’est jamais de lire des travaux émanant d’une plume catholique (si l’on est catholique) ou protestante
(si l’on est protestant), mais des travaux de qualité », conseille Michel Grandjean,
professeur ordinaire de l’histoire du christianisme à l’Université de Genève, et de « lire beaucoup avant d’écrire ».

L’Histoire est aussi la nôtre

Au-delà des dates, la truculence d’une anecdote peut amuser : « L’histoire cherche à accéder à la vie réelle des gens », rappelle Jacques Rime, curé en terre fribourgeoise et rédacteur apprécié de chroniques sur les saint.e.s dans L’Echo Magazine. « Ce qui n’est pas facile. Les fidèles apprécient si j’ajoute dans mes prédications quelques exemples tirés de l’histoire de l’Eglise… », assure-t-il. Mais c’est vrai, « l’histoire locale [d’un sanctuaire, d’une paroisse…] a son public, tout comme les informations locales dans les médias », rappelle Jacques Rime. Il y a une proximité bénéfique et qui met en avant du tangible, voire du vécu.

Décentrement

Mais « faire de l’histoire du christianisme, c’est avant tout accepter un décentrement : je ne suis pas au centre du monde, ni ma génération au centre du temps », explique Michel Grandjean : « Nous vivons des temps difficiles, voire de crise… Mais nous ne sommes pas les premiers à en connaître. L’historien doit donc donner les instruments qui les aideront à prendre du recul », voire à relativiser. « Il faut articuler les
travaux d’analyse pointue et les synthèses qui embrassent large », conclut-il.

Historia magistra vitae

Le Concile Vatican II a élaboré deux documents d’ecclésiologie, Lumen Gentium et Gaudium et Spes, déclinant grosso modo les deux dimensions de l’Eglise, verticale et horizontale (théologique et historique) ; en cela, les pères conciliaires ont été fidèles à l’impulsion d’un certain évangéliste…

En effet, saint Luc est le seul à faire suivre son évangile – « récit des événements… tels que nous les ont transmis… les témoins oculaires… devenus serviteurs de la parole… » (Lc 1, 1) – d’une histoire des débuts du christianisme : les Actes des Apôtres. Page après page, s’y dénoue la rencontre entre cette Parole et les cultures locales (Jérusalem, Athènes, Rome…). Luc a déjà le souci « d’une information fiable sur la vie du Nazaréen » 4. A partir de lui, « on ne débat pas seulement d’un écrit doctrinal déterminé, mais fondamentalement d’une manière d’être en Eglise ».5

Les cinq derniers papes ont guidé l’Eglise catholique, tout à la fois courageux dans certaines décisions et confiants pour l’avenir, car intimes connaisseurs de son passé 6 ; et ils ont sillonné, à partir de Paul VI, tous les continents – un peu à la « saint Paul sur les routes du monde romain » 7 – pour connaître les Eglises locales, sur place.

L’histoire par les pieds !

« J’accorde une grande importance à
l’histoire par les pieds », confie Jacques Rime, c’est-à-dire « aller visiter tel lieu pour pouvoir en parler. » Thématisée par Antoine de Baecque 8, la « démarche historiographique » consiste à remonter dans le temps au rythme de sa marche, traversant le tissu urbain et les traces d’autrefois. « L’histoire devient une expérience sensible », dit Jacques Rime, voire sensorielle ; et l’on peut interroger des témoins et chercher des anecdotes – véritables pépites d’une sorte de ruée vers la narration !

Un passé pour le futur

« Faire appel à la mémoire ne veut pas dire s’ancrer dans l’autoconservation, mais plutôt rappeler la vie et la vitalité d’un parcours en continuel développement », explique François à la Curie Romaine, en décembre 2019. Et de conclure : « La mémoire n’est pas statique, elle est dynamique, comme le disait ce grand homme [G. Mahler] : la
tradition est la garantie du futur et non pas la gardienne des cendres. » Lire de l’Histoire de l’Eglise, la grande ou la petite, sert tant de consolation aux turpitudes institutionnelles que de démonstration du génie du christianisme.

1 Simon Butticaz, Comment l’Eglise est-elle née ?, Genève : Labor et Fides, 2021, p. 19.
2 Par exemple, pour le catholicisme, le primat romain.
3 De Oratore, II, 62, où Cicéron traite de la rhétorique en matière d’écriture de l’histoire de Rome.
4 D. Marguerat et E. Steffek, « Evangile selon Luc », dans : DC. Focant et D. Marguerat (dir.), Le Nouveau Testament commenté, Paris et Genève : Bayard et Labor et Fides, 2012, p. 247.
5 M.-F. Baslez, Les premiers bâtisseurs de l’Eglise. Correspondances épiscopales IIe-IIIe siècles, Fayard Histoire, 2016, p. 241.
6 Cf. Le Pape a dit, page IV.
7 Ouvrage de C. Reynier, Cerf, Lire la Bible 155, 2009.
8 Dans Une histoire de la marche, Agora n. 435, Paris : Pocket.

Louer Dieu par et pour la création

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

Les nouveaux vitraux réalisés par Isabelle Tabin-Darbellay et Michel Eltschinger à partir du Cantique des Créatures de saint François d’Assise (1182-1226), inaugurés pour les 70 ans de l’église de Saint-Martin, appellent à la contemplation et à la prière. En voici une libre méditation biblique.

PAR MONIQUE GASPOZ | PHOTOS : COPYRIGHT ROBERT HOFER, SION

Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures, spécialement monsieur frère Soleil, par qui tu nous donnes le jour, la lumière : il est beau, rayonnant d’une grande splendeur, et de toi, le Très Haut, il nous offre le symbole.

Le thème de la lumière traverse toute la révélation biblique. Dès le premier récit de la création, toi, notre Dieu, tu sépares la lumière des ténèbres (Gn 1, 3s). La lumière existe comme ta créature, reflet de ta gloire, signe de ta présence. La lumière est symbole de vie : naître, c’est voir le jour ! La lumière permet à toutes les autres créatures d’exister aux yeux des hommes. Elle permet à l’être humain de distinguer son chemin, qui doit, par le Christ, le conduire vers Toi.

A l’occasion de la guérison d’un aveugle-né, Jésus dit : « Je suis la lumière du monde. » (Jn 9, 5) Il ouvre les yeux des aveugles et leur montre le chemin de la vraie vie. Ta lumière que Jésus porte en Lui a été révélée lors de la Transfiguration dans un visage resplendissant et des vêtements éblouissants comme la lumière.

Avec ton aide, développons notre capacité intérieure à voir la lumière, à Te voir, à travers les beautés de la création et les solidarités humaines, pour devenir à notre tour des êtres lumineux, rayonnants d’amour.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Lune et les étoiles : dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.

« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel pour séparer le jour et la nuit ; qu’ils servent de signes, tant pour les fêtes que pour les jours et les années » […] Tu les plaças au firmament du ciel pour éclairer la terre, pour commander au jour et à la nuit, et Tu vis que cela était bon. (d’après Gn 1, 14-18)

Au milieu de la nuit, Tu as donné la lune et les étoiles comme repères dans le bleu profond du ciel. La lune, qui, nuit après nuit, grandit, s’arrondit comme pour donner naissance, puis rétrécit et disparaît pour mieux revenir… Elle compte le temps, le temps de la vie. Les étoiles, dix sur le vitrail, comme des repères pour orienter notre vie, comme les dix commandements. Trois en haut, comme Toi le Dieu trinitaire et relation. Sept en bas, comme les sept sacrements, les 7 dons de l’Esprit qui accompagnent et guident les hommes en chemin vers Toi.

Laissons-nous guider vers Toi, à travers les signes discrets que tu nous donnes.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Vent, et pour l’air et pour les nuages, pour l’azur calme et tous les temps : grâce à eux tu maintiens en vie toutes les créatures.

L’Esprit, dans la Bible, c’est le souffle, et le vent, tantôt violent, tantôt porteur de fraîcheur et de douceur ; il demeure bien mystérieux. Tantôt il dessèche la terre, tantôt il répand sur elle l’eau féconde qui fait germer la vie. Tantôt il agite les vagues de la mer, tantôt il franchit les plus hautes montagnes. Le souffle de notre respiration, qui tour à tour prend et redonne, anime et maintient notre corps en vie, est le symbole de Ta Vie qui nous habite. Rendre son dernier souffle, c’est remettre définitivement sa vie entre Tes mains.

Le calme et la tempête, la pluie tombée du ciel, tous les temps que nous offre la météo, le défilé des saisons comme des nuages constituent l’environnement qui entoure l’existence des humains et de toutes les autres créatures et les maintient en vie.

Loué sois-Tu pour toutes les météos !

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur Eau qui est très utile et très humble, précieuse et chaste.

L’eau est puissance de vie. Là où elle manque, le pays devient désertique. L’eau est le symbole de Ton Esprit, capable de transformer un désert en verger florissant et Ton peuple infidèle en véritable peuple de l’Alliance. La Bible nous révèle que c’est Toi, Dieu, qui est source de vie pour l’homme et lui donne la force de s’épanouir dans l’amour et la fidélité.

En nous communiquant Ton Esprit par l’eau du baptême, c’est une vie nouvelle qui nous régénère. Lors de sa rencontre au bord du puits de Jacob avec une femme de Samarie, Jésus lui dit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit  » Donne-moi à boire « , c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive. »

Loué sois-tu pour l’eau de notre baptême, don de Dieu qui nous fait vivre en plénitude.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour frère Feu qui éclaire la nuit : il est beau et joyeux, indomptable et fort.

Le feu produit lumière et chaleur, toutes deux nécessaires à la vie humaine. Dans le Nouveau Testament, le feu symbolise Ton Esprit. Lors de la Pentecôte, Tu envoies Ton Esprit manifesté sous la forme de langues de feu pour transformer ceux qui doivent répandre à travers toutes les nations la Bonne Nouvelle de Ton amour.

Après avoir rencontré Jésus par son écoute, sa Parole et dans le signe du Pain, les deux disciples d’Emmaüs se disent entre eux : « Notre cœur ne brûlait-il pas, lorsqu’il nous ouvrait les Ecritures ? » Une bougie qui éclaire, la lumière de la lampe éternelle qui signifie dans l’église Ta présence dans les hosties du tabernacle nous le rappellent.

Loué sois-tu pour le feu, signe de ta présence au milieu de nous.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre mère la Terre, qui nous porte et nous nourrit, qui produit la diversité des fruits, avec les fleurs diaprées et les herbes.

Le vitrail nous montre la terre avec un cep de vigne portant de belles grappes. La vie de l’homme dépend des richesses de la terre et de la fertilité de son sol. L’humain entretient un lien privilégié avec la terre dont il est issu.

Dans l’évangile de Jean, Jésus dit à ses disciples : « Je suis la vigne et mon Père est le vigneron. Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l’enlève, et tout sarment qui porte du fruit, il le taille pour qu’il porte encore plus de fruit. Je suis la vigne, vous les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit. » Porter du fruit, c’est s’aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés.

Loué sois-tu pour les fruits d’amour, de tendresse, portés par les hommes de cette terre.

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi; qui supportent épreuves et maladies: heureux s’ils conservent la paix, car par toi, le Très Haut, ils seront couronnés. Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper.

Dans le vitrail, la mort est symbolisée par le noir qui éclate, telle une graine qui germe en un faisceau de lumière. La croix rayonnante, plantée au centre du vitrail, le traverse comme un élan pour manifester que la vie est plus forte que la mort.

« Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à nos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous. » (Rm 8, 11) Saint Paul ajoute encore: « Oui j’en ai l’assurance : ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni les forces des hauteurs ni celles des profondeurs, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ, notre Seigneur. » (Rm 8, 38)

Loué sois-tu pour le Christ qui a traversé la mort et nous promet la Vie.

Via Jacobi: Saint-Prex – Gland

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà dLe mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Gland pour une dernière étape 100 % vaudoise.

Départ depuis la gare de Saint-Prex, 5h40 aller simple, 23 km

1. Depuis la gare CFF, descendez dans la vieille ville et prenez à droite au bord du lac avant de remonter un peu dans les quartiers résidentiels pour rejoindre Buchillon. 

2. Au centre du village, prenez sur la droite pour entrer dans les Grands-Bois par la lisière nord jusqu’à l’Aubonne que vous traverserez grâce à une passerelle bétonnée. Vous longerez ensuite le cours de la rivière par un chemin de forêt. A sa sortie, ne soyez pas surpris : vous arriverez au beau milieu d’une plantation de kiwis à contourner pour rejoindre la route principale.

3. Attaquez ensuite la montée au milieu des vignes vers le charmant bourg de Perroy. A sa sortie, un agréable parc de jeux avec une vue imprenable sur le Léman offre une halte familiale bienvenue.

4. Descendez ensuite sur Rolle que vous traverserez le long des quais. La ville ne manque pas de curiosité avec son château, l’île de La Harpe et l’église Saint-Grat, l’un des premiers édifices néogothiques du canton.

5. Le tracé quitte alors le bord du lac pour serpenter dans la campagne. Vous découvrirez de charmantes localités viticoles comme Bursinel ou Dully.

6. Pour arriver à Gland, il vous reste à franchir le Lavasson qui s’écoule dans la forêt au-dessus de la clinique de La Lignière.

Le retour se fait aisément en train. 

Curiosité

L’église de Perroy, édifice typique de la fin du XVe siècle avec, au début XIXe, un nouvel aménagement intérieur néoclassique assez rare et précoce pour l’époque.

Coup de cœur

La plage à côté de l’embouchure de l’Aubonne dans le Léman, idéale pour un pique-nique ou une baignade. Pour la découvrir, il faut quitter un instant le tracé officiel et longer la rivière jusqu’au bout.

Dessine-moi ton église ?

«Qu’est-ce que c’est pour toi – pour vous – l’église?» Voilà la question à laquelle ont été confrontés ceux et celles qui s’expriment ici. A une exception près, ces deux petites filles qui, comme le font souvent les enfants, donnent une réponse à une question qui n’a pas encore été posée…
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En librairie – octobre 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

L’Eglise a besoin de créatifs
Amarù Cazenave

Tandis que les outils numériques fleurissent et ne cessent d’évoluer, la communication dans l’Eglise peine et se cherche encore. Animé par sa foi et son désir de partager Jésus comme un « bon plan », Amarù Cazenave transmet son expérience personnelle de la télévision sur les réseaux sociaux et dans l’Eglise institutionnelle à travers son site « Jésus Box ». Sa passion de transmettre l’invite à mettre à disposition des outils, des savoir-faire, mais surtout aider les communicants à se poser les bonnes questions pour trouver des réponses créatives.

Nouvelle Cité

Acheter pour 30.80 CHF

Ta vie est une mission
Marguerite Chevreul

Ce livre propose un cheminement intérieur pour découvrir la mission propre à laquelle Dieu nous appelle, celle qui nous rendra heureux et sera utile pour le monde. A travers de nombreux exemples et des exercices concrets, Marguerite Chevreul nous apprend à reconnaître nos talents et à les exercer dans toutes les dimensions de notre vie, aussi bien personnelle que professionnelle. Quels que soient notre âge ou notre situation, nous découvrons ainsi nos ressources profondes, sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour identifier notre vocation personnelle et donner du sens à notre existence.

Editions Emmanuel

Acheter pour 22.50 CHF

Sam et Salem, Respect BD
Jôli

Au travers de 25 courtes histoires, Jôli, dessinateur et scénariste, marié et père de quatre enfants, vaudois de 46 ans, cherche à interpeller le lecteur en montrant qu’il est possible pour un chrétien d’avoir un ami musulman et vice versa. Ces histoires se passent dans un pays musulman imaginaire. Au travers de cette BD, Jôli souhaite encourager chacun à aller à la rencontre de l’autre afin de bâtir des ponts et détruire des préjugés. Humour, réflexions et découvertes qui ne laisseront pas le lecteur indifférent !

Jôli

Acheter pour 20.00 CHF

La fraternité sinon rien
Benoist de Sinety

Le père Benoist de Sinety, acteur incontournable de l’Eglise d’aujourd’hui, nous livre son regard sur les évènements de diverses natures qui ponctuent notre quotidien, dans une lecture chrétienne de l’actualité, nous permettant de prendre du recul. Fort de son expérience de pasteur attentif aux signes des temps, Benoist de Sinety, sans céder aux réactions à chaud de la dictature de l’immédiat, dénonce dans ces chroniques l’injustice et les faux-semblants tout en pointant les étincelles d’espérance qui habitent le monde et l’Eglise.

Salvator

Acheter pour 28.40 CHF

Pour commander

« Fruit de la vigne et du travail des hommes »

Comme jeune prêtre, je découvre la joie d’être au service de tous et l’ampleur de la tâche de l’annonce du Royaume dans notre pays de mission qu’est le Valais. En cette période de vendanges, je ne peux m’empêcher de relire les paraboles de Jésus sur le Royaume qu’il compare à la vigne.
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Les contraintes d’un entrepreneur passionné

Pierre-Elie Carron est un jeune entrepreneur fulliérain né d’une famille où la passion pour la vigne se transmet de père en fils. Ambitieux et motivé, Pierre-Elie aime explorer, chercher pour aller toujours plus loin ! Ses diverses formations et expériences l’ont mené jusque dans un vignoble d’Afrique du Sud, d’où il revient en 2016, rempli du désir de lancer sa propre gamme de vins. Souhaitant mêler un respect maximum de l’écosystème avec les contraintes d’un entrepreneur aux prises avec la nécessité de produire et de dégager un profit, il raconte comment il résout cette difficile équation.
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Qui était saint Martin de Tours ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

Saint Martin est devenu le symbole du partage en offrant une partie de son manteau à un pauvre. Un geste qui lui a donné une immense popularité qui perdure encore de nos jours.

TEXTE ET PHOTO PAR MONIQUE GASPOZ

Comment le connaît-on ?

C’est par le récit, écrit vers 396, d’un certain Sulpice Sévère, admirateur de Martin, que nous est parvenu un récit de la vie du saint. Il raconte sa vie, dans un texte enthousiaste qui met en valeur les vertus d’un homme qui conduit au Christ et habité par lui. Certaines parties du récit tiennent de la biographie et d’autres de la légende.

Son origine

On situe sa naissance en Hongrie, vers 316. Son père était tribun militaire. En contact avec des chrétiens, le jeune Martin se convertit très tôt au christianisme, car il se sent attiré par le service du Christ. Dès son adolescence, il est enrôlé dans l’armée romaine. Conformément à son grade militaire, il possède un esclave, mais selon l’auteur du récit, il le traite comme son propre frère.

L’épisode du manteau

Affecté dans l’armée romaine à Amiens, en Gaule, un soir d’hiver, le légionnaire partage son manteau avec un mendiant transi de froid. Pourquoi n’a-t-il pas donné tout le manteau ? Il tranche son manteau ou du moins la doublure de sa pelisse, car le manteau appartenait à l’armée, mais chaque soldat pouvait le doubler par un tissu ou une fourrure, à ses frais. Martin a en effet donné toute la part qui lui appartenait. La nuit suivante, Martin rêve du Christ revêtu de la part du manteau qu’il a donnée. Dès lors, Martin est baptisé et quitte l’armée.

Martin, évêque

Martin rejoint ses parents et obtient que sa mère soit baptisée. Puis il revient en Gaule et s’installe dans un ermitage. Sa réputation d’homme priant est connue loin à la ronde. Des gens viennent de Tours le trouver, en quête d’un évêque. Martin accepte et prend à cœur sa nouvelle fonction. Il fonde également un monastère à Marmoutier, près de Tours. Il voyage à travers toute la Gaule. On lui attribue de nombreuses guérisons ainsi que des gestes de miséricorde. Il est à l’origine des premières paroisses et de l’évangélisation dans les campagnes.

L’été de la Saint-Martin

Alors qu’il est très âgé, il est sollicité pour réconcilier des clercs plus loin que Tours. Il s’y rend et son intervention est un succès. Mais le lendemain, le 8 novembre 397, épuisé, il meurt. On le ramène à Tours où il est enterré le 11 novembre. Une légende dit qu’il a fait un temps très doux durant ce dernier voyage de son corps et que même des fleurs se sont mises à éclore lors de son passage. Cette histoire a donné naissance à l’expression « été de la Saint-Martin » pour qualifier la douceur de certains mois de novembre.

Saint Martin est fêté le 11 novembre, date de son enterrement à Tours.

 

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