Croire à l’avenir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), janvier-février 2021

Texte par Bertrand Georges | Photo: Pixabay

Pas facile de se projeter vers demain dans les moments difficiles. Pourtant, nous croyons en la fidélité de Dieu et aux ressources de chacun pour faire de 2021 une bonne année! Voici quelques pistes:L’espérance
Il ne s’agit pas de se complaire dans un optimisme factice mais d’espérer. L’espérance ne se fonde pas sur des moyens humains, forcément limités, mais sur Dieu Père tout-puissant et tout Amour. Croire en la Providence de Dieu ouvre un avenir.

La confiance
L’idéalisation du passé et la peur de l’avenir ne sont pas porteuses. Entrons dans la confiance !

La prière
Pour se confier à Jésus notre Bon Berger. Saint Paul dit que, si au lieu d’entretenir nos soucis, nous les présentons au Seigneur dans l’action de grâce, sa paix envahira tout notre être. 1 On peut prier en tout lieu et particulièrement dans la quiétude de nos églises paroissiales. Dans chacune d’elles, une boîte à intentions est déposée. Les Messes de semaines sont célébrées à ces intentions. Un temps d’adoration du Saint-Sacrement est proposé chaque vendredi à 9h à Courtepin. 

La fraternité
Certains sont guettés par le découragement. Parfois, c’est la solitude qui pèse. Soyons attentifs aux besoins de notre entourage. Notre curé Mietek est disponible pour rencontrer ceux qui le souhaitent (026 684 12 57). De plus, sur simple demande (026 684 12 73) un membre de l’équipe pastorale viendra volontiers animer et partager un temps de prière avec vous. Il est aussi possible de recevoir la communion.

La solidarité
Les moments difficiles suscitent des trésors de générosité. Afin d’aider les personnes en précarité, vous êtes invités à déposer des denrées alimentaires non périssables dans les paniers disposés dans les églises de Courtepin, Cressier et Wallenried. Nous les redistribuerons.

Pour la nouvelle année comme pour l’avenir, entrons dans l’espérance ! 

1 Ph 4,6-7
Car moi, je connais les pensées que je forme à votre sujet. Pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance.Vous m’invoquerez, vous approcherez, vous me prierez, et je vous écouterai. Vous me chercherez et vous me trouverez ; oui, recherchez-moi de tout votre cœur. (Jr 29, 11-13)

Nous nous souhaitons le meilleur pour 2021…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), janvier-février 2021

Par Roger Mburente | Photo: Roger Mburente, Solène de Pury

«Le minuscule et invisible coronavirus nous a fait prendre conscience que ce qui se passe dans le monde nous concerne tous. Il a changé nos vies et notre monde au-delà de ce que les superpuissances ne pourraient jamais faire.» (Aloysius Ssekamatte, M.Afr.)

Qui aurait imaginé, il y a un an, que nous allions vivre tant de turbulences inédites : une tempête sanitaire, mais aussi une tempête économique, sociale et paroissiale ! Un véritable ouragan continue de déferler sur notre quotidien. Certaines de nos familles ont été touchées plus que les autres. 

Heureusement, il y a tant de solidarité et d’amitié !  Nous nous souhaitons une nouvelle année sans tumultes ! Pour 2021, l’unité et la complémentarité seront encore plus que nécessaires. Choisissons la confiance plutôt que la peur ! La prière nous soutient.

Notre rôle, aujourd’hui et demain, c’est de porter le gigantesque bazar qu’est notre monde, secoué par la Covid-19. Le désordre actuel, auquel n’échappent pas nos communautés, est comparable à celui de Capharnaüm. A l’époque de Jésus, Capharnaüm était une petite ville où se côtoyaient les pêcheurs galiléens non croyants et les juifs observants. Pour corser le tout, une garnison romaine s’était installée à côté de la ville. Or les Romains mangeaient du porc : ils étaient donc impurs et entraînaient dans leur sillage éleveurs de porcs et prostituées. Cette ville, peu recommandable, était un condensé des réalités de notre monde. Pourtant, c’est là que Jésus a choisi de résider. Il prêchait, enseignait et guérissait les blessés de la vie. Malgré le désordre qui y régnait, Jésus y était présent pour apporter la délivrance et l’amour de son Père.

Jésus, dans sa mission, a toujours impliqué les personnes qui venaient à Lui. Il disait : « Lève-toi, prends ton grabat et marche… » (Mc 2, 9). Il guidait, il soutenait, il accompagnait… et suscitait le dynamisme chez la personne, qui le suivait et devenait son messager. C’est cela « marcher avec ».

Cette pédagogie de Jésus me porte. C’est une pédagogie qui nous lance en avant, qui ne nous garde pas figés : elle nous éveille à la responsabilité des uns et des autres. Une pédagogie nécessaire et urgente dans nos communautés où nous cherchons souvent la vie facile, alors qu’elle ne le sera jamais !

Mes différentes expériences m’ont amené à avoir un regard sur les réalités du monde et de l’Eglise différent de celui de plusieurs personnes que je côtoie. Ayant vécu des contextes culturels et pédagogiques variés, mes observations peuvent surprendre ceux et celles que je rencontre. Ma foi n’est pas un alignement de certitudes ni de dogmes. Les jeunes m’ont appris à « former le cœur », comme le dit le pape François ; ils m’ont aidé à sortir des « traités » et m’ont ramené à l’essentiel, à avoir les pieds sur terre.

Ma gratitude va à toutes les personnes qui, à travers différents pays du monde, me portent : Dieu se manifeste à travers leurs prières et leurs attentions !

Je remets la rédaction de L’Essentiel à l’équipe pastorale. Un tout grand merci à toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce bulletin durant ces cinq dernières années !

Un merci particulier à Mesdames :

• Elisabeth Vorlet, pour ses réguliers et beaux articles ;

• Piroska Berchtold, pour ses belles photos ;

• Myriam Grandgirard, pour son dévouement et sa patience dans la mise en page du bulletin ;

• Béatrice Longchamp, pour la gestion des abonnements.

La chance qu’a la famille humaine, c’est que Dieu nous aime tous, chrétiens ou non. Et l’amour de Dieu n’est pas du domaine du mérite. Dieu nous aime gratuitement. Nous entrons dans la Nouvelle Année dynamisés par cet amour.

«Seigneur, montre-moi le chemin et prépare-moi à le suivre. Donne-moi la paix du cœur.» (Sainte Brigitte de Suède)

Une année nouvelle pour se réinventer?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), janvier 2021

Par Stéphane Vergère, dp

Avec la pandémie du coronavirus, 2020 aura indéniablement changé et ce, de manière durable, le cours de nos existences ! Et si l’on ne sait pas encore de quoi sera faite la nouvelle année 2021 qui s’ouvre devant nous, une chose est certaine :

C’est qu’il nous faut redoubler d’attention et apprécier celles et ceux qui nous sont chers tout comme nous avons à être encore plus attentifs aux mille et unes petites attentions du quotidien. 

Tant de choses, tant de gestes, tant d’attitudes tombent si (trop) vite dans la routine et les habitudes que l’on en vient parfois à en oublier leur saveur et leur bienfait. Car l’essentiel de nos vies est pourtant là, tout près, à portée de mains, à portée de regards, infiniment plus proche de nous que nous n’osons parfois le soupçonner.

Alors n’ayons crainte de débuter cette nouvelle année avec une capacité d’émerveillement et une simplicité renouvelées, avec des perspectives et des projets empreints de charité et de douceur, avec des rêves et des souhaits à la hauteur de nos ambitions et espoirs les plus fous !

Dès lors, que cette année nouvelle nous soit donnée comme un temps propice pour nous réinventer, pour imaginer de nouvelles pistes de rencontres avec le Christ, avec nos proches, avec nos frères et sœurs en humanité… spécialement les plus fragiles, démunis ou persécutés. 

Tels sont là les vœux que j’adresse à vous et vos familles pour 2021 !

Nouvelle année…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), janvier 2021

Pour l’équipe pastorale: Corinne Delpiano | Photo: Pixabay

Avec la nouvelle année qui s’ouvre, jusqu’à la fin du mois, c’est la traditionnelle saison des vœux.

Cette période nous permet aussi de reprendre contact avec les personnes chères à nos cœurs.

Quelle bonne perspective… cela veut dire que l’avenir nous intéresse, que nous le voulons toujours plus beau et que, chacun comme nous le pouvons, nous allons nous y employer.

Nous avons commencé une nouvelle année liturgique il y a un peu plus d’un mois, avec le premier dimanche de l’Avent. Ce temps nous a permis de revenir en nous-mêmes, d’aller à l’essentiel, d’ouvrir notre cœur pour accueillir à Noël, Jésus, le seul qui nous donne la force de découvrir un avenir de joie, de paix et de bonheur. 

A nous toutes et tous, emplis de la joie et de la lumière de Noël, de proposer à ceux que nous rencontrons dans des situations difficiles, de trouver la force pour ne jamais douter de l’Espérance qui est en eux.

« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par
l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Lettre de saint Paul, apôtre aux Romains)

Tout au long de cette année 2021, que le scintillement discret mais réel de l’Etoile qui nous indique la Présence du Christ dans nos vies, soit Lumière, Paix et Tendresse pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.

Belle et lumineuse année 2021 à toutes et tous !

A Dieu l’année 2020: une année pas comme les autres!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2021

Par le Père Augustin | Photo: Pixabay

Un demandeur d’emploi donnait son CV pour une embauche. L’employeur a constaté un trou en 2020 et lui a demandé ce qu’il faisait cette année-là, pourquoi il y avait un trou dans son CV. Il lui a répondu « En 2020, je me désinfectais les mains ». Eh oui, s’il n’y a jamais deux années qui se ressemblent, l’année 2020 a été une année particulièrement différente des autres. Un virus aussi petit qu’un atome a laissé une trace funeste à travers le monde. Les gens infectés par la Covid-19 se sont chiffrés à plusieurs dizaines de millions tandis que le nombre de décès a été plus haut qu’on ne peut l’imaginer. Le quotidien de chacun d’entre nous, sur le plan personnel mais aussi professionnel, et même sur le plan de la foi a été transformé. Pendant plusieurs mois, nous n’avons pas pu nous réunir pour célébrer l’Eucharistie qui nous est tellement chère, mais notre foi n’était pas « confinée » pour autant, car de nouvelles initiatives sont nées. Des chrétiens ont fait preuve d’imagination pour faire naître de nouvelles manières d’être en lien avec Dieu et avec son prochain. Beaucoup de solidarités ont été manifestées par des gens indépendamment de leurs orientations religieuses ou philosophiques. A ce propos, il faut saluer l’intrépidité de ceux qui étaient au front en première ligne, tels que le personnel soignant, les policiers, les pompiers, le personnel des grandes surfaces et beaucoup d’autres corps de métiers encore. Il faut aussi saluer la patience de vous, nos paroissiens, votre souplesse et votre compréhension par rapport aux imprévus. Et nous ne cesserons pas de prier pour nos paroissiens qui ont été emportés par ce virus. Que leurs âmes se reposent en paix ! Nos pensées vont vers les membres de leurs familles pour que Dieu soit la source de leur consolation. Nous rendons grâce au Seigneur pour tous ceux qui ont survécu à ce virus. 

Bien que la pandémie soit probablement loin d’être jugulée, beaucoup s’interrogent déjà sur l’après-coronavirus. Le monde aura-t-il changé ? Notre société sera-t-elle différente ? Sommes-nous en train de découvrir une force de solidarité latente, mais toujours prête à émerger au cœur de l’humanité ? La catastrophe du coronavirus laissera-t-elle derrière elle une humanité contrainte de repenser sérieusement les valeurs, le vivre ensemble et l’avenir commun… ? Vouloir répondre à toutes ces questions à la fois pourrait avoir des conséquences psychologiques encore plus graves que le coronavirus lui-même. Alors, accueillons tout simplement l’an 2021 comme une année d’espoir ! Remettons-la dans les mains du Seigneur telle qu’elle sera ! Il ne nous laissera pas tomber.

Je vous souhaite tous mes meilleurs vœux. Que le bonheur, l’amour et la santé soient au rendez-vous au sein de vos foyers pour l’année 2021. 

Bonne et heureuse année 2021 !

Le juste milieu

Par François-Xavier Amherdts
Photo: DR

Tout est lié, affirme fort justement le pape François dans l’encyclique Laudato si’. L’écologie intégrale qu’il préconise englobe les relations entre êtres humains et animaux. Ceux-ci méritent notre attention et même notre affection, comme François d’Assise nous en montre l’exemple; ils nous le rendent bien d’ailleurs. L’animal peut être parfois un pré- cieux ami de l’homme.

Il s’agit donc de discerner entre l’exploitation éhontée de certaines espèces, notamment à des fins consuméristes de masse, et les outrances de l’antispécisme qui revendique des droits pour l’animal exactement semblables aux droits de l’homme. Un petit chien est mignon, mais il ne peut être mis sur le même plan qu’un nouveau-né du point de vue de la foi chrétienne et biblique. Et la lutte contre la faim des enfants dans le monde reste prioritaire. Seul l’être humain est créé à l’image et selon la ressemblance même de Dieu. Les autres êtres vivants ont droit à tout notre respect, mais manger de la viande n’est éthiquement pas répréhensible. Prudence et mesure sont ici de mise. Comme en toutes choses.

Nos amies les bêtes!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par l’abbé Frank Stoll | Photo: Pxhere

«Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme…»La vie animale est en péril sur la Terre. De l’avis des scientifiques, l’extinction de nombreuses espèces animales s’accélère. Selon eux, cette disparition est la rançon inévitable du progrès. Mais est-ce là ce que Dieu voulait ? A-t-il livré les animaux aux caprices des humains ? 

Nos amies les bêtes marquent leur territoire dès le livre de la Genèse. Dans le premier récit de la Création, Dieu crée les animaux, après la végétation et avant l’arrivée de l’être humain, qui apparaît en même temps que les animaux terrestres (Gn 1, 26). Mieux, Dieu bénit les animaux (Gn 1, 23). Mais si Dieu a une parole pour les animaux, il n’instaure pas avec eux un dialogue comme il le fait avec l’être humain. Ce dernier, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, est un être à part. C’est cette ressemblance qui le distingue de l’animal. 

Diacre et vétérinaire, Loïc Guiouillier met en garde contre la dérive d’un anthropomorphisme qui tend à faire passer l’animal avant l’homme. « Derrière les cas difficiles que j’ai eus à résoudre en tant que vétérinaire, j’ai toujours trouvé des situations de détresse humaine : solitude, difficultés économiques, manque de respect pour le travail des éleveurs et de leur production… Il n’y a pas de respect de l’animal qui ne passe d’abord par le respect de l’homme, car c’est lui qui est à l’origine du lien avec l’animal. »

« La Bible ne dit pas explicitement comment l’animal participe au salut en Jésus-Christ, explique Fabien Revol, spécialiste de la Création, à l’Institut catholique de Lyon. En revanche, des indices permettent de penser que l’animal, comme toute créature, a une destination eschatologique. » En conclusion, si Rex, Minette, Nemo et consorts, sont des créatures de Dieu, rien n’assure que nous les retrouverons au paradis.

Des animaux et des hommes

Dans l’Ecriture sainte, on rencontre beaucoup d’animaux. Ils ont un rôle mais aussi une valeur symbolique; ils touchent l’être tout entier. Sans nier la réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimension en établissant des liens avec le Créateur.

Par Calixte Dubosson
Photos : Jean-Claude Gadmer, cath.ch/Jacques Berset, pxhere, ciricRécemment, lors d’une séance de catéchèse avec des enfants de 8 ans, je leur ai proposé de dire le prénom de leur papa, de leur maman et de leurs éventuels frères et sœurs. L’un d’entre eux a pris la parole : « Mon papa s’appelle Nicolas, ma maman Laetitia, mon frère Kevin et Tessy. » « Tessy, c’est le nom de ta sœur ? » « Non, c’est le nom de notre chienne ! » Une anecdote qui pourrait se multiplier à l’infini tant il est désormais acquis pour les enfants qu’un animal qui a une si forte présence dans le quotidien fait partie de la famille.

Le chien, le chat et Dieu

Présence, le mot est lâché. Et puisque notre article aborde le sujet des animaux comme créations de Dieu, il est bon de s’arrêter à ce qu’un animal symbolise : non seulement la présence continue de Dieu à sa création mais aussi une image de ce que Dieu est en lui-même. Par exemple, un chien pourrait traduire par son comportement la fidélité et la joie. Tous ceux qui en possèdent un, même si cela demande beaucoup plus d’entretien qu’un autre animal, sont unanimes pour exprimer la joie que leur procurent les marques de tendresse et d’affection dont il est capable et cela sans les baisses d’humeur que nous connaissons tous.

Autre exemple, celui du chat qui est au contraire plus difficile à cerner et qui penche plutôt vers une indépendance et une liberté souveraine. Le chat peut nous révéler que Dieu n’est pas quelqu’un qui est là pour faire nos quatre volontés mais qu’il est une personne à part entière qui, malgré un apprivoisement réciproque garde toute sa liberté et son indépendance. Pour illustrer ce propos voici ce qu’en dit un confrère prêtre qui nous rappelle que notre Dieu est trinité : « Quand je médite le mystère de la Trinité, je suis traversé par une sensation plutôt curieuse qui fait que je crois un instant avoir tout compris et dans les secondes qui suivent, à cause d’un détail qui vient tout remettre en question, j’ai l’impression de ne plus rien comprendre. Cela me fait penser à ce chat que j’ai tenté l’autre jour d’approcher en le regardant bien dans les yeux, en lui disant des paroles rassurantes et qui, au moment où je décidai de le prendre dans mes bras, s’est enfui à la vitesse de l’éclair. » En caricaturant on peut conclure qu’en parlant de son propriétaire, le chien dit : « Mon maître ! » alors que le chat, dans sa superbe, déclare : « Mon esclave ! »

Les animaux dans la Bible

Pour revenir aux enfants du catéchisme, une de leurs questions revient assez souvent : « Y aura-t-il  une résurrection pour l’animal que j’aime ? Y aura-t-il des animaux au paradis ? »

Pour y répondre, un détour par la Bible s’impose tout naturellement. Comme on peut s’y attendre, les animaux sont très présents dans les textes sacrés. J’en retiendrai deux passages. Le premier est l’ancêtre des fables de La Fontaine puisqu’il fait parler l’ânesse de Balaam. Lors d’un voyage que Dieu jugeait inutile, Balaam et son ânesse arrivèrent vers un lieu escarpé, et soudain la bourrique vit l’ange du Seigneur posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Le baudet se serra contre le mur et coinça le pied du cavalier. Alors Balaam se mit à frapper l’ânesse qui se mit à parler : « Que t’ai-je fait pour que tu me frappes par trois fois ? » (Nb 22, 28) L’ange du Seigneur donna raison à l’ânesse et dit à Balaam qu’elle lui avait sauvé la vie. On le voit, les animaux domestiques sont une aide essentielle pour l’homme et souvent, ils sont plus « sages » que l’homme. Le prophète Isaïe (1, 3) ne dit-il pas que « le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas » ?

Y aura-t-il des animaux au paradis ? Il y en a parfois à la messe…

Les bêtes associées au salut

Le deuxième texte est un extrait du psaume 35 au verset 7 : « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes. » Il est rare que la Bible associe le salut de l’homme avec celui des animaux. Le Père Robert Culat émet une hypothèse intéressante que je vous livre : « Le mode alimentaire donné à l’homme et à la femme dans la Genèse est un signe de la paix et de l’harmonie qui règnent entre toutes les créatures. Dans le paradis terrestre, avant le péché, aucun être n’exerce de violence sur un autre et ne le tue pour s’en nourrir. Ce n’est qu’après l’irruption du péché, dont les conséquences sont clairement montrées au chapitre 3 de la Genèse, que la situation se dégrade : rupture des relations harmonieuses entre l’homme et Dieu, entre l’homme et la femme, entre l’homme et les autres créatures… Et ce n’est qu’après le déluge que Dieu permettra à Noé de tuer les animaux pour s’en nourrir. » 1

Pour le Père Culat, l’état paradisiaque détruit par le péché de l’homme sera un jour définitivement restauré. Lorsque tout sera accompli, l’homme pécheur disparaîtra pour laisser la place à l’homme nouveau recréé par et dans le Christ. C’est aussi en Isaïe (11, 6-8) que l’on trouve cette annonce du Royaume à venir : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » Oui, Dieu sauve l’homme et les bêtes et il est certain que celui qui a créé une telle diversité dans la flore et la faune sur la terre, donnant aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures, saura bien nous préparer un ciel où l’animal et les hommes ne se comporteront plus en prédateurs mais comme des êtres, vivant désormais en parfaite harmonie. D’ailleurs sous Noé, Dieu établit une alliance avec eux. S’il décide de sauver les espèces animales du déluge, est-ce pour les supprimer à tout jamais dans l’éternité ? On peut donc avancer sans trop de témérité qu’il y aura des animaux au paradis de Dieu. 

1 Robert Culat, « Tu sauves, Seigneur, l’homme et les bêtes ». Pour une théologie de la  non-violence.

Dieu a donné aux animaux une personnalité qui les distingue des autres créatures.

La résurrection des animaux

Quant à dire si la chienne Tessy va ressusciter, le réformateur anglican John Wesley au XVIIIe siècle pensait que la création avait une dignité en soi et qu’au ciel les animaux seraient dotés non seulement d’une intelligence améliorée mais aussi de liberté. Dans un livre dont je vous conseille la lecture, le Père dominicain Franck Dubois affirme : « Peu importe de savoir quel animal sera présent au Ciel et sous quelle forme. On peut retenir toutefois que seul l’homme, à proprement parler, ressuscitera, dans et par le Christ. D’une manière ou d’une autre, le reste des vivants et la création tout entière seront associés à cette résurrection. Ce qui compte, c’est de comprendre que la solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort et la venue du monde à venir. Or, cela implique des conséquences précises pour l’homme d’aujourd’hui dans son rapport avec la nature. Il ne peut l’abandonner. Il doit bien plutôt l’embarquer avec lui dans sa course vers les Cieux. » 2 Voilà qui devrait rassurer le petit frère de Kevin.

2 Frank Dubois, Pourquoi les vaches ressuscitent (probablement), Le Cerf, 2019.

La solidarité entre l’homme et le reste de la création ne s’interrompt pas avec la mort.

Marquer le passage: les repères de l’histoire

La grande majorité d’entre nous va fêter le Nouvel An. De différentes manières, nous allons « marquer le passage ». Nous le faisons sans grande réflexion, sachant bien qu’il n’y aura pas de grande différence entre le 31 décembre et le 1er janvier. Et pourtant nous le faisons.
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Entre le bœuf et l’âne gris dort le petit fils

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), décembre 2020

Par Geneviève Thurre | Photo: Gaspard Moulin

« Si tu veux bien, lui dit-il, célébrons à Greccio la prochaine fête du Seigneur; pars dès maintenant et occupe-toi des préparatifs que je vais t’indiquer. Je veux évoquer en effet le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance ; je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne… ». « Le saint passa la veillée debout devant la crèche, brisé de compassion, rempli d’une indicible joie. Enfin l’on célébra la messe sur la mangeoire comme autel, et le prêtre qui célébra ressentit une piété jamais éprouvée jusqu’alors. »

Voici un extrait du texte de Thomas de Celano, 1228, qui témoigne de la crèche de saint François d’Assise. De cette crèche, on conserva du foin que l’on fit manger aux femmes pendant les accouchements difficiles ou au bétail malade et des miracles se produisirent. 

Le décor de la naissance de Jésus est décrit dans le protévangile de Jacques et l’évangile de Luc. Ils parlent d’une grotte aux abords de Bethléem, d’une mangeoire dans laquelle l’enfant fut déposé. L’âne et le bœuf sont cités dans une prophétie d’Isaïe. Des écrits datés des IIe et IIIesiècles font état de la grotte et de la crèche de Bethléem que l’on vient vénérer. Puis des écrits situés entre 330 et 450 parlent d’une basilique érigée sur le lieu même de la nativité. Les pèlerins qui visitaient l’endroit en repartaient avec des reliques (éclats de pierre de la grotte, terre). Revenus chez eux, ils construisaient des répliques du lieu vénéré (chapelles, peintures, bas-reliefs). Cependant Noël ne sera célébré par les chrétiens qu’à partir du IVe siècle et c’est progressivement que la représentation de la nativité se propage dans le monde. La crèche de Saint François racontée dans le texte plus haut date de 1223. Puis on fait mention de crèches permanentes dans les églises, surtout en Italie, au XVe siècle et de crèches « mobiles », plus petites et démontables, au milieu du XVIe siècle. 

Voici brièvement l’histoire d’une scène devenue tradition pour tous les chrétiens. Mais au-delà de la tradition, n’oublions pas la signification de cette naissance si pauvre. Martin Luther dira : « Il est impossible de reconnaître Dieu ni par ton imagination ni par tes spéculations, mais en t’approchant de sa crèche. Mon ami, n’escalade par le ciel ! Va d’abord à Bethléem. »

Bibliographie :
M. Wackenheim, « La crèche de Noël, histoire d’une représentation », 2019, Ed. Bayard

Les oiseaux de nos jardins, ces agréables voisins

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), décembre 2020

Par Elisabeth Vorlet | Photo: Roger Mburente

L’aube est le moment de la journée où le ciel commence à s’éclaircir avant le lever du soleil. C’est donc aux premières lueurs du jour que les oiseaux nous gratifient de leurs belles mélodies en fréquence et en diversité. 

Le chœur de l’aube se produit principalement durant la période de reproduction dès mars et est plus prononcé entre mai et juin. Les femelles pourraient repérer les mâles par leur répertoire plus riche. La défense d’un territoire constitue l’une des fonctions du mâle et l’importante activité vocale à l’aube pourrait constituer un signal fort d’avertissement pour les intrus potentiels. Le chant de l’aube servirait donc de moyen de communication.

Le merle, ce ténor au chant mélodieux et plein de variations, est difficile à décrire car, très inventif, il contraste avec son plumage noir ébène.

La pie, bavarde, réputée voleuse en raison de son attirance pour les objets brillants qu’elle emporte, est très élégante avec sa marche saccadée faite de grands pas puis une succession de petits bonds.

L’hirondelle niche dans les granges et les étables. De couleur noir bleuté, avec une queue en fourchette, elle gazouille ou trisse. En automne, elle s’en va vers le sud à cause d’une carence alimentaire liée à la basse température, les petits insectes n’étant plus présents. L’hirondelle reviendra au printemps et retrouvera naturellement son nid.

Mais l’automne fait revenir nos petits oiseaux de jardin. Ils sont là qui s’affairent, picorent, volètent, s’activent et, partout, ce sont des bruissements d’ailes, pépiements et gazouillis. Rouges-gorges, chardonnerets, verdiers, pinsons, tous cachés mais reconnaissables par leur mélodie !

Nous savons que saint François d’Assise parlait aux oiseaux. Cependant, il n’était pas simple d’esprit : il avait plutôt la grâce de la simplicité. Par ses causeries, il était donc un des précurseurs du dialogue interreligieux. Italien, il fonda la famille franciscaine. Défenseur de la nature, il vivait en harmonie avec elle et savait que la nature était un équilibre à préserver. C’est certainement la raison pour laquelle il a composé le Cantique des Créatures.

En 1979, le pape Jean-Paul II l’a nommé « Patron céleste des écologistes » car, huit siècles plus tard, son message est toujours d’actualité.

Remercions ce Dieu-créateur pour tant de beautés et, comme saint François d’Assise, apprenons à les écouter et à les aimer. Car, si les oiseaux ont des ailes pour voler, les hommes ont des cœurs pour aimer.

Les animaux dans nos églises

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), décembre 2020

Par Isabelle Vogt | Photos: Marie-Paule Dénéréaz

Pour faire écho au thème du cahier romand « Des animaux et des hommes », nous vous proposons de partir à la découverte de quelques animaux représentés dans les églises de notre secteur pastoral et de leur signification symbolique.

Les quatre évangélistes

Saviez-vous que les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, sont souvent représentés accompagnés d’un animal ou d’un homme ailé, et ce que cela signifie ? Regardez bien les photos prises à l’église de Vétroz.

En fait, ces animaux sont les quatre figures du « tétramorphe (du grec tetra, quatre et morphé, forme) » qui tirent le char évoqué dans la vision d’Ezéchiel (Ez 1, 1-14) puis repris dans la description des « quatre vivants » dans l’Apocalypse selon saint Jean
(Ap 4, 7-8). Ils font aussi référence à la façon dont chaque évangile débute. Matthieu est accompagné d’un homme ailé (un ange), qui symbolise à la fois l’inspiration reçue pour écrire son évangile et le fait qu’il commence son récit en évoquant la généalogie de Jésus, Dieu fait homme. Marc est accompagné d’un lion car son évangile débute par une citation d’Isaïe évoquant une voix criant dans le désert, comme un lion. Luc est accompagné d’un bœuf, animal utilisé pour les sacrifices, car au début de son évangile il met en scène Zacharie, prêtre au Temple. Et enfin Jean est représenté avec un aigle parce que c’est le roi des oiseaux, capable de fixer le soleil sans se brûler les yeux, tout comme Jean le Baptiste qui, au début de son évangile, est venu pour rendre témoignage à la Lumière.

Le bœuf, l’âne et l’agneau

Scène de la Nativité.

Sur cette photo prise à l’église de Vétroz, nous voyons au premier plan un agneau dans une position étrange, sur le dos, les pattes liées, comme s’il était déjà prêt au sacrifice, et plus discrets en haut à gauche, le bœuf et l’âne comme retenus par un personnage et dont on ne distingue que le museau.

« Dans l’iconographie de la Nativité, le bœuf renvoie au Nouveau Testament, tandis que l’âne symbolise l’Ancien. La présence des deux animaux dans la crèche (qui relève d’une tradition apparue au VIe siècle) figurant en outre la reconnaissance du Messie de la part des êtres les plus humbles. 1 »

L’agneau est quant à lui l’un des principaux et des plus anciens symboles christiques. Dans l’Ancien Testament c’était l’animal sacrifié pour la Pâque juive. Pour nous chrétiens, le Christ est l’agneau de Dieu qui a donné sa vie pour effacer les péchés des hommes. On retrouve d’ailleurs cette image de l’agneau mystique sur la photo ci-contre prise à l’église de St-Pierre-de-Clages. La symbolique est d’autant plus claire qu’il porte une croix et une auréole crucifère (ornée d’une croix), représentation traditionnelle de l’auréole du Christ.

L’agneau mystique.

Saint Antoine le Grand

Saint Antoine le Grand.

La photo prise à l’église d’Ardon nous montre un vitrail représentant saint Antoine avec à ses pieds un cochon. Né au IIIe siècle en Egypte, il choisit de vivre en ermite dans le désert. Certaines traditions voient dans le cochon le mal qu’il aurait domestiqué, tandis que d’autres évoquent les cochons du monastère de l’ordre des Antonins, fondé dans le Dauphiné au XIe siècle, qui avaient une clochette autour du cou et erraient librement dans les rues à la recherche de nourriture. Ce saint-là, à ne pas confondre avec saint Antoine de Padoue, est d’ailleurs le saint patron des bouchers et charcutiers.

La blanche colombe

La colombe au rameau d’olivier.

Terminons par une photo que vous avez déjà vue dans ce journal. Il s’agit d’une colombe photographiée à l’église d’Aven. La colombe est par sa blancheur un symbole de pureté, et le fait qu’elle tienne un rameau d’olivier dans son bec l’associe immédiatement à celle qui, dans la Genèse, revient à l’Arche de Noé pour annoncer la fin du déluge. Le rameau d’olivier symbolise l’espoir, la paix, l’alliance renouvelée avec Dieu. La colombe est aussi pour les chrétiens la représentation de l’Esprit Saint qui descend du ciel sur Jésus lors de son baptême par Jean le Baptiste, manifestant qu’il est le Fils de Dieu.

Nous avons ainsi accompli un beau voyage à travers les œuvres artistiques qui ornent nos églises, mais aussi à travers toute la Bible, de la Genèse à l’Apocalypse.

L’âne, le bœuf, l’avion de ligne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Gérald Voide | Photo: DR

« Des animaux et des hommes », c’est le thème central de ce magazine L’Essentiel. En décembre, comment ne pas penser à l’âne et au bœuf de la crèche ? Nous trouvons mentionnés ensemble ces deux animaux dans le prophète Isaïe : « Le bœuf connaît son propriétaire, et l’âne, la crèche de son maître. Israël ne le connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » (Is 1, 3) Dans ce verset, Dieu se plaint : le bœuf et l’âne connaissent leur propriétaire et la crèche de leur maître, alors que le Peuple ne connaît pas son Maître, Créateur, Sauveur et Seigneur. 

Nous pouvons envier et imiter l’âne et le bœuf. A la crèche, ils étaient tout proches du Fils de Dieu qui venait de naître à la vie humaine. Au début de ce temps de l’Avent et de cette nouvelle année liturgique, je voudrais vous souhaiter une proximité toujours plus grande avec le Seigneur.

J’ai reçu une petite lettre avec cette histoire qui nous encourage à être proches de notre Dieu. Un garçon demande à son père : « Papa, quelle est la taille de Dieu ? » Le papa lève les yeux vers le ciel. Il voit un avion passer et demande à son fils : « Quelle est la taille de cet avion ? » Le garçon répond : « Il est très petit. Je peux à peine le voir. » Le père l’amène à l’aéroport et, s’approchant d’un avion, il demande : « Maintenant, mon fils, quelle est la taille de cet avion ? » – « Papa, il est énorme ! » Et le père de poursuivre : « La taille de Dieu dépend de la façon dont tu es près ou loin de lui. Plus tu es proche de lui, plus il sera grand et énorme ! C’est ça la vérité. Ton intimité avec Dieu te montrera la grandeur de Dieu dans ta vie ! »

Que Dieu nous aide à nous approcher de lui et à nous attacher à lui. C’est mon souhait pour nous tous en ces temps perturbés. 

Mon lien avec la faune

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Jean-Michel Lonfat, c.r.b

En raison du thème proposé par le dossier romand «Des animaux et des hommes», nous avons invité le chanoine Jean-Michel Lonfat à rédiger cet éditorial, lui qui vit au cœur de la montagne à longueur d’année, à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard.J’ai grandi aux Marécottes, à quelques centaines de mètres du zoo. J’y ai découvert de très près les animaux typiques des Alpes : le lynx, le loup, le chamois, le bouquetin et autres marmottes. Je les apercevais parfois, de plus loin, lors de mes promenades au-dessus du village. Le loup restait invisible, mais mon frère et moi entendions parfois ses hurlements à travers la nuit.

En entrant dans la congrégation du Grand-Saint-Bernard, ma relation à l’animal s’est un peu estompée. Durant mes années de ministère en paroisse, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de contact avec eux.

Depuis maintenant sept ans que je vis au Grand-Saint-Bernard, j’ai l’impression d’avoir renoué une amitié : je vois parfois, depuis ma chambre, des bouquetins ; je surprends des marmottes filant devant mes pas ; j’ai trouvé des traces de loups dans la neige, cet hiver. J’ai redécouvert la faune sauvage : libre, furtive, et belle surtout.

Et puis, qui dit Grand-Saint-Bernard dit chiens. Figure emblématique du col, ils ont, durant des siècles, aidé les chanoines à sauver des vies dans la montagne, souvent au péril de leur propre vie. Ça n’est plus le cas aujourd’hui. Les technologies modernes les ont remplacés. Leur histoire reste cependant intimement liée à celle de notre Maison. Beaucoup de gens découvrent l’histoire –et parfois même l’existence – de notre congrégation en s’intéressant d’abord à ces fidèles compagnons à quatre pattes. Et nous autres, chanoines, regardons avec bienveillance ces chiens superstars, plus célèbres que nous. Ils vous attendent avec nous, l’été prochain !

Bénir les animaux a tout à fait un sens !

Le dossier du Cahier romand qui se trouve au centre de ce journal traite du rapport entre l’homme et les animaux. Avec l’Eglise, une question qui suscite des avis divers: faut-il organiser des célébrations au cours desquelles sont bénis nos fidèles compagnons à quatre pattes? Certaines paroisses le font depuis longtemps. En prolongement du dossier de la Rédaction romande, nous vous livrons ci-dessous la réflexion de notre curé-modérateur, lequel nous a dit vouloir organiser une telle cérémonie dans le courant de l’année 2021, selon un cadre encore à définir. Voilà une nouvelle qui réjouira nombre de paroissiens!
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«J’aimerais immortaliser le genre humain…»

Une rencontre prévue du côté de la Combe me fait entrer inopinément en contact avec Carmen. Je sens à distance son rayonnement et sa joie pétillante. En un instant, j’apprends quelques éléments de sa trajectoire de vie : qu’elle a été accueillie dans cette famille, qu’elle a un goût prononcé pour l’humain et...
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Jeux, jeunes et humour – décembre 2020

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Jésus est-il vraiment né le 25 décembre ?

Les Evangiles ne nous donnent pas le jour exact de la naissance de Jésus. Il est peu probable que cela soit le 25 décembre. Alors, pourquoi y fête-t-on Noël ? C’est que les premiers chrétiens ont repris à leur compte la fête du Sol invictus commémorée par les Romains. Cette fête marque la victoire de la lumière sur la nuit, car les jours commencent à rallonger à partir du solstice d’hiver, soit autour de Noël. La symbolique est puissante : elle permet de montrer, sur le plan de la foi, que Jésus est la vraie lumière qui guide nos vies.

Par Pascal Ortelli

Humour

C’était le temps où on était assez emprunté pour expliquer aux enfants les origines de la vie. Dans un village valaisan, le jour de la Fête-Dieu, Louis, 6 ans, et sa mère assistaient à la procession qui passait juste devant un poulailler. L’enfant aperçut un coq juché sur une poule et demanda à sa mère le pourquoi de cette attitude. La mère, gênée lui intima l’ordre de regarder les fidèles réunis autour du Saint-Sacrement et de prier le petit Jésus. 

Louis obéit mais revint à la charge :
« Pourquoi le coq est monté sur la poule ? »

Réponse agacée de la maman :
« C’est pour mieux voir la procession ! »

Par Calixte Dubosson

Et si je me posais des questions pour mieux fêter Noël?

Par Chantal Salamin

Photo: DRA l’approche de Noël, nous ne sommes pas tous dans les mêmes dispositions selon ce que nous vivons actuellement ou ce que cette fête nous rappelle : deuil ou naissance, conflits familiaux ou heureux souvenirs, solitude ou grand rassemblement. Alors qu’avez-vous besoin de retrouver pour bien vivre cette fête ? De l’espoir, de la tendresse, de la chaleur humaine ou simplement le sens de Noël ?

Le site internet noel.catholique.fr a été élaboré sur la base de nos questions, auxquelles il propose des réponses diversifiées par leurs formes et leurs sources. Vous y trouverez donc des vidéos, des témoignages, des chants et des éclairages de religieux et religieuses, de saints, d’artistes… et d’enfants.

A la base du site… nos questions !
Des questions sur la fête en elle-même : Noël n’est-il qu’un joli conte ? Qu’est-ce que la couronne de l’Avent ? Pourquoi le Père Noël ressemble-t-il à saint Nicolas ?

Et des questions sur comment la vivre : Triste ou seul à Noël, que faire ? Pourquoi des décorations à Noël ? Comment vivre Noël dans la paix et la joie ? Comment vivre Noël en famille ? Comment vivre Noël autrement ?

Des réponses diversifiées… notamment des plus petits !
Dans l’émission « Paraboles d’un curé de campagne », le Père Pierre Trevet Noël, nous offre quelques « enfandines ». Quand les enfants découvrent tout ce qui tourne autour de Noël, les confusions et imprécisions de ceux-ci sont pour nous un rappel. Noël loin d’être une fête infantilisante est une fête à la source de notre rajeunissement, car si nous vieillissons, Dieu est toujours plus jeune que nous. L’évangile du jour de Noël nous le dit : « A tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu. »

Merci les enfants !

«Jésus est né à ′Aime les bêtes′.»
Une petite perle d’enfant, une contrepèterie pour Bethléem


Le site: noel.catholique.fr

L’Avent: l’attention à l’autre

Et si vous profitiez de l’Avent pour mettre l’accent sur l’attention aux autres? Les occasions pour développer le sens de l’effort sont nombreuses en cette période de Noël où l’on cherche à faire plaisir, profitons-en!

Par Bénédicte Jollès
Photo: PixabayLes calendriers de l’Avent truffés de confiseries et de cadeaux ne nous facilitent pas la tâche. Ils amoindrissent les réjouissances de Noël en privant nos enfants de l’attente. Comment, dans ce contexte, leur permettre de découvrir la joie d’attendre et de penser aux autres, de préparer des surprises qui égaieront ceux qui les recevront ? Car notre « métier » de parents nous impose d’essayer d’ouvrir le cœur de nos têtes blondes pour éviter de les transformer en monstres d’égoïsme, en enfants-rois heureux d’accumuler et sourds à toute demande. Ici ou là, des paroisses ou des écoles proposent d’ailleurs des calendriers de l’Avent « à l’envers ». Chaque enfant, chaque famille est invité à déposer 24 objets dans un carton qui sera porté à une association. Voilà l’occasion pour chacun de prendre conscience que nous avons souvent beaucoup et trop de tout : nourriture, vêtements, jeux… Nous pouvons facilement les partager.

Permettez-vous à vos enfants d’expérimenter que le don de soi rend heureux ? Une urgence éducative aujourd’hui dans nos sociétés individualistes et consuméristes ! Avez-vous déjà été avec eux au contact de personnes démunies ? C’est sûrement un des plus grands cadeaux que nous pouvons leur faire, en prenant le temps de les y préparer et en respectant la réserve des plus timorés. Oui, il n’y a pas d’âge pour écouter, réjouir ou aider une personne isolée et rejetée. Le plus simple est de s’appuyer sur les talents personnels de chacun : le plus gourmand cuisinera un gâteau, le plus bavard prendra des nouvelles, l’artiste dessinera une carte de vœux ou jouera un morceau de musique… « Merci de m’avoir parlé avec votre fils, me disait un homme assis sur le trottoir, d’habitude les gens me fuient. » Ces expériences permettent à nos enfants de gagner en maturité et surtout, elles incarnent l’Evangile. C’est bien là un des trésors de notre foi : croire que ce que nous donnons aux plus petits et aux plus isolés (y compris de nos familles), c’est au Christ que nous le donnons. 

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