Follie, une drôle de paroissienne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Alicia Jossi-Zamora et Vincent Roos | Photo: Jean-Claude Gadmer

La chienne Follie, que nous connaissons bien pour son assiduité à nos messes, a bien voulu perdre son temps pour répondre à quelques questions théologiques un peu «bêtes».

Follie, avec notre curé Vincent.

1. Que penses-tu de l’ordre naturel de la Création qui vous a octroyé, à vous animaux, une place subalterne par rapport aux humains ?
Dans Genèse 1, Dieu crée les animaux et les hommes le sixième jour. Nous ne sommes donc pas si éloignés de vous, ce que la science a par ailleurs confirmé. Avez-vous remarqué la ressemblance de tous les embryons de mammifères dans l’utérus de leur mère ?

Bien sûr, vous humains avez été créés à Son image contrairement à nous, humbles créatures. Vous en êtes-vous rendus dignes ? Au regard de l’histoire on peut en douter.

2. Connais-tu le péché, la notion du bien et du mal ?
Au Paradis, nous vivions tous en harmonie, le lion cohabitait avec l’agneau puisque Dieu nous avait donné les plantes pour nourriture. Puis, les humains ayant cédé à la tentation de l’interdit, et notre sort étant lié au vôtre, nous avons tous été chassés du jardin d’Eden et rejetés dans un monde de violence et de mort.

Comme nous n’avions pas mangé la pomme de l’arbre de la connaissance, notre nature innocente a été préservée : nous ne distinguons pas le bien du mal, nous ne savons pas ce que signifie pécher. Si nous tuons, c’est pour manger ou nous protéger. Nous ne violons pas mais cherchons juste à nous reproduire, comme nous y pousse notre instinct de survie. 

Par contre, si vous les humains vous vous laissez aller à agir comme des animaux, vous dénaturez votre nature et la pervertissez.

3. Crois-tu que vous ayez une âme et que vous irez au Paradis ?
L’âme, anima en latin, est le souffle de vie qui anime tout être vivant. Après les philosophes grecs, saint Thomas décrit trois sortes d’âmes, la végétative qui concerne les végétaux, les animaux et les humains ; puis l’animale pour les animaux et les hommes ; finalement l’âme spirituelle qui est le propre de l’homme. En 1978 déjà, le pape Paul VI déclarait : « Un jour, nous reverrons nos animaux dans l’éternité du Christ. Le Paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu. » Donc, n’ayez pas peur, nous nous retrouverons plus haut.

Dans cette époque troublée, accablée par toutes sortes de maladies, de désastres écologiques, vous les humains devriez écouter les paroles du pape François dans son encyclique Laudato si’ pour notre sauvegarde commune :

« J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. »

Des animaux et des hommes

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), décembre 2020

Texte et photo par Père Francis Basani

Ce jour-là, le loup habitera avec l’agneau, le léopard dormira avec le chevreau, le veau et le lionceau mangeront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse seront dans un même champ et leurs petits dans la même grange. Le lion, comme le bœuf, mangera du foin… (Le prophète d’Isaïe, 11:1-9)La question animale se fait de plus en plus présente dans le débat public : on réfléchit, on discute et on s’affronte au sujet de la préservation des espèces menacées, du bouleversement des équilibres écologiques, ou encore des conditions d’élevage et de la place de la viande dans les régimes alimentaires. La maltraitance animale est également un sujet brûlant, auquel un public toujours plus large est sensibilisé grâce à des initiatives, des reportages et des enquêtes de qualité. 

Dans les récits bibliques, la viande est consommée seulement les jours de fête. Mais l’interdiction de manger de la viande n’est jamais affirmée. Le peuple d’Israël, plus tard le christianisme considèrent qu’il y a un saut de nature entre l’homme et l’animal. 

Dans Genèse 1, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance… Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. »

Dans l’Evangile, nous constatons que Jésus était « avec les bêtes sauvages ». Cette brève indication de l’Evangile peut ouvrir la proximité de Jésus avec la création animale. En cela consiste la dignité, la valeur du monde animal. Chaque animal a été pensé dans le Verbe ; il a été animé par Dieu ; il a été, avant même de naître, l’objet d’une intention et d’une sollicitude.

L’image des « bons bergers » qui portent avec amour leur brebis sur les épaules, comme on le voit dans la Bible, est dans toutes les mémoires. 

François d’Assise nous interpelle dans son cantique des créatures. La nature chez saint François est considérée comme l’œuvre de Dieu, plus exactement de la Trinité créatrice Père-Fils-Esprit. Toute créature est pour François, un frère ou une sœur. François d’Assise a une relation complètement différente avec la nature, il dialogue avec elle, c’est-à-dire qu’il considère tous les animaux et toute la création, les pierres, les plantes, comme des sujets avec lesquels on peut dialoguer. La fraternité touche aussi les animaux.

A Gubbio, la ville qui était aux prises avec les meutes de loups féroces, où la grêle ravageait les vignes, François appela tout le monde à la conversion. C’était le prix à payer pour être délivré de ces fléaux. Les habitants de la ville furent témoins de la marche du saint dans la forêt, pour aller au-devant du méchant loup, qui mit sa patte dans la main de François, après s’être engagé par pacte à ne plus faire de mal à personne. 

Bonaventure, le célèbre théologien franciscain relate, dans sa « Legenda maior », toute une série d’épisodes qui illustrent la relation entre François d’Assise et les animaux. Dans chaque récit, Bonaventure essaie moins de célébrer le Pauvre d’Assise en tant qu’ami des animaux particulièrement respectueux, que de le présenter comme l’exemple d’une foi passionnée en la création et en ses biens. 

A l’époque médiévale, l’animal était au cœur de la vie quotidienne. Compagnon des paysans, force de travail, source de nourriture, monture de guerre, sa place était complexe et paradoxale dans la société médiévale. Les hommes pouvaient être proches et féroces.

Au demeurant, ce qui est certain, c’est que les liens entre êtres humains et animaux étaient étroits – peut-être plus qu’à notre époque où l’urbanisation, l’élevage intensif et les logiques industrielles ont éloigné l’animal de l’humain. 

A cela s’ajoute un changement dans nos conceptions du monde puisque, après le Moyen Age, l’Occident moderne a progressivement instauré la distinction entre nature et culture, séparant l’individu civilisé de l’animal sauvage. Dans l’ordre de la nature, le plus gros mange le plus petit. 

Ces réflexions historiques restent encore en suspens car, les questions de violence animale et les modes d’alimentation qui en découlent connaissent une audience grandissante dans l’opinion ainsi que dans certaines sciences humaines.  

Il faut repenser le concept de dignité et d’intégrité de l’animal, il faut tirer les conséquences de notre quotidien. Pour exemple, convivialité, comportement et utilisation de la nourriture. Aujourd’hui, le rapport entre l’homme et l’animal est plus affectif. L’homme est destitué de son piédestal. C’est pour cela que beaucoup ne veulent plus manger de la viande.

L’été, les chiens de berger sont mes compagnons de vie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), décembre 2020 – janvier-février 2021

Propos recueillis par Manuela Ackermann | Photo: Dominique Pasquier

Conteur et éleveur de vaches et de brebis, Dominique Pasquier rêvait depuis toujours de partir en estive, ce qu’il fait depuis cinq étés en France, puis en Suisse. Il nous raconte :

J’ai vécu ma première estive en 2016 dans les Pyrénées, une région où le mouton est roi, comme la vache en Gruyère. D’ailleurs, les moutons paissent d’abord la bonne herbe avant les vaches. C’est un endroit et des gens que j’ai beaucoup aimés. Je m’étais retrouvé avec un vieux berger de 69 ans, physiquement diminué, mais il trayait tous les matins 250 brebis à la main pendant plus de quatre heures ! Cela m’avait impressionné. 

A l’ancienne
Pendant l’été, le temps ne compte pas, tout est fait à l’ancienne. Ce berger, Marcel, avait passé ses 57 estives tout seul. Pour la première fois, il était accompagné. Je le trouvais rude avec les bêtes mais je me suis très vite rendu compte à quel point il était rude avec lui-même. Toute sa richesse tenait dans trois cartons à bananes, ça paraît d’un autre temps. Une belle leçon d’humilité, de passion. 

Ce qui me plaît beaucoup dans cette activité, c’est de passer huit heures par jour avec les moutons : partir le matin avec le troupeau, jusqu’à la chôme de midi vers un point d’eau, puis marcher jusqu’au soir pour les rassembler dans un parc de nuit. C’est une vie rythmée par les horaires, c’est chaque jour différent par le temps, le comportement des brebis. Il faut les conduire sur toutes les zones du pâturage, les moutons doivent profiter de l’herbe. La gestion de l’herbage est importante pour éviter de ruiner un endroit ni le laisser embroussaillé. 

Les chiens sont d’une grande aide. Avec eux une relation incroyable se crée, ce sont des compagnons de vie, on est ensemble 24h sur 24. Sur tout le flanc ouest du pic Chaussy, cette dernière année, ou la Dent de Jaman les étés précédents, j’ai eu l’impression de me sentir particulièrement petit. Cette montagne et cette nature sont plutôt indifférentes à l’homme. Les plus pénibles sont les journées de brouillard où on ne voit plus que vingt bêtes et on croise les doigts le soir pour en retrouver 550. 

Le temps de ruminer
Le moment le plus paisible c’est le matin, lorsque les moutons s’étalent gentiment pour pâturer et que la vue porte jusque sur le lac Léman d’un côté et les Alpes bernoises de l’autre. J’ai eu le temps de ruminer des contes dans ma tête, c’est une activité assez prenante et contemplative, je me déconnecte d’énormément de choses, c’est proche de l’expérience mystique. Ces alpages dégagent une belle énergie et en rentrant j’avais de nouveau plus d’imagination et de créativité. Etre berger, c’est le meilleur moyen de décrocher de ce mouvement dans lequel on est entraîné, sans se marginaliser grâce à son utilité. 

Beaucoup de gens aiment cette figure du berger, qui les fait rêver. « J’ai vécu des rencontres extraordinaires empreintes d’émotions, de grands moments hors du temps et insolites, comme un grimpeur âgé qui jouait « Jésus que ma joie demeure » de Bach à la flûte, avant d’attaquer la via ferrata. »

Parfois, un seul regard suffit…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), décembre 2020

Par Alicia Jossi-Zamora et Vincent Roos | Photo: pxhere

Comme le dénonce le pape François dans son encyclique Laudato si’, pendant trop longtemps, les humains et l’Eglise ont privilégié un anthropomorphisme déviant qui a conduit à la maltraitance animale.

C’est vrai que, dans la Genèse, Dieu met la création à notre disposition, mais Il ne nous en donne pas la propriété, nous n’en sommes que les gérants et, comme dans tout contrat de gérance, viendra le jour où nous devrons rendre des comptes à son propriétaire.

Car Dieu aime toutes ses créatures et, lorsqu’Il dialogue avec Moise, Il n’oublie pas les animaux ; eux aussi auront droit au repos de shabbat :

« Pendant six jours tu feras tes travaux, et le septième jour tu chômeras, afin que se reposent ton bœuf et ton âne et que reprennent souffle le fils de ta servante ainsi que l’étranger. » (Ex 23, 12)

Cependant, siècle après siècle, l’animal a été relégué au rang d’objet, maltraité, surexploité, même s’il y a 800 ans le souci de la création existait déjà à l’exemple de saint François, patron des écologistes, et de son merveilleux « Cantiques des créatures ».

Depuis Darwin et jusqu’aux dernières découvertes en éthologie, nous ne cessons de découvrir des similitudes entre l’animal et nous. Nos émotions telles que la peur, la joie, la tristesse et même l’humour trouvent leur source dans notre animalité que nous ne devons ni refuser, ni ignorer, mais intégrer et identifier pour la
dominer.

La place que Dieu a donnée aux hommes ne doit pas nous conduire au mépris des autres créatures, de nos frères animaux comme dirait saint François. Ils ont tous une valeur par elles-mêmes et ce n’est certainement pas aux hommes de décider lesquels doivent disparaître. Ce serait un grave péché d’orgueil.

« J’aime les bêtes parce que j’aime Dieu et que je l’adore profondément dans ce qu’Il a fait. » (Léon Bloy)

Les animaux dans la Bible

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Nendaz – Veysonnaz (VS), décembre 2020

Par Félicien Roux | Photo: pixabay

Travailleuse et organisée, l’abeille est le symbole de l’intelligence. Elle transforme le nectar et le pollen des fleurs en miel, symbole de la sagesse. Son symbolisme a une portée spirituelle profonde. 

Dans la Bible, l’abeille est mentionnée quatre fois dans le texte hébreu (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Is 7, 18), six fois dans sa traduction grecque (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Pr 6, 8A-8C1 ; Si 11, 22 ; Is 7, 18) et cinq fois dans la traduction latine de la Vulgate (voir Dt 1, 44 ; Jg 14, 8 ; Ps 117(118), 12 ; Si 11, 2 ; Is 7, 18).

L’auteur sacré utilise ce mot soit au sens propre soit au sens figuré.
On en parle au sens propre dans deux endroits :

• Dans un épisode de l’histoire de Samson (Jg 14, 8), les abeilles produisent dans la carcasse d’un lion du miel, et Samson en le mangeant acquiert la sagesse.

• Et, en Si 11, 23, le sage en parle pour l’excellence de son miel, seulement dans les textes grecs et latins.

Ce petit insecte est souvent utilisé au sens figuré, comme comparaison d’une armée nombreuse pressant ses ennemis en leur infligeant de cruelles blessures (Dt 1, 44 ; Ps 117(118), 12 ; Is 7, 18). Cette comparaison est d’autant plus exacte que les abeilles d’Orient sont plus dangereuses que celles de nos pays : leurs piqûres sont plus douloureuses et entraînent la mort en quelques minutes.

La Septante présente un ajout intéressant sur l’abeille en Pr 6, 8A-8C, placé juste après la description de la fourmi.

1 La couleur violette signifie que cette référence est uniquement dans le texte grec.
2 La couleur verte indique que la référence est commune au texte grec et au texte latin.
3 L’Ecclésiastique (ou Siracide) est un livre deutérocanonique ou apocryphe, c’est-à-dire qu’on ne le trouve pas dans la liste des livres de la Bible hébraïque, ainsi que dans les Bibles protestantes.

Voici ces textes

Bible de Jérusalem (1998)

Dt 1, 44
Les Amorites habitant cette montagne sont saortis à votre rencontre, vous ont poursuivis comme l’auraient fait des abeilles et vous ont battus en Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
A quelque temps de là, Samson revint pour l’épouser. Il fit un détour pour voir le cadavre du lion, et voici qu’il y avait dans la carcasse du lion un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les peuples] m’ont entouré comme des guêpes, ils ont flambé comme feu de ronces, au nom de Yahvé je les sabre.

Si 11, 3
L’abeille est petite parmi les êtres ailés, mais ce qu’elle produit est d’une douceur exquise.

Is 7, 18
Il arrivera, en ce jour-là, que Yahvé sifflera les mouches qui sont à l’extrémité des fleuves d’Egypte et les abeilles qui sont au pays d’Assur.

Traduction officielle liturgique (2013)

Dt 1, 44
Mais les Amorites qui habitent cette montagne sont sortis à votre rencontre et, comme un essaim d’abeilles, ils vous ont poursuivis ; ils vous ont mis en pièces, de Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
[Samson] revint quelques jours après pour la prendre, mais il fit un détour pour revoir le cadavre du lion. Il y avait dans sa carcasse un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les nations] m’ont cerné comme des guêpes : (ce n’était qu’un feu de ronces) au nom du Seigneur, je les détruis !

Si 11, 3
L’abeille est un des plus petits êtres qui volent, mais ce qu’elle produit est d’une douceur exquise.

Is 7, 18
Il arrivera, en ce jour-là, que le Seigneur sifflera les mouches depuis les embouchures des fleuves d’Egypte et les guêpes du pays d’Assour.

Traduction œcuménique de la Bible (2012)

Dt 1, 44
Alors les Amorites qui habitent cette montagne sont sortis à votre rencontre et, comme un essaim d’abeilles, ils vous ont poursuivis ; ils vous ont mis en pièces de Séïr jusqu’à Horma.

Jg 14, 8
Quelques jours après, [Samson] revint pour l’épouser, mais il fit un détour pour voir le cadavre du lion : voici qu’il y avait dans la carcasse du lion un essaim d’abeilles et du miel.

Ps 117(118), 12
[Les nations] m’ont encerclé comme des guêpes ; elles se sont éteintes comme un feu d’épines, au nom du SEIGNEUR, je les pourfendais.

Si 11, 3
L’abeille est petite parmi les êtres ailés, mais ce qu’elle produit est ce qu’il y a de plus doux.

Is 7, 18
Il adviendra, en ce jour-là, que le SEIGNEUR sifflera les mouches qui sont à l’extrémité des canaux d’Egypte et les abeilles qui sont au pays d’Assyrie.

Le PLUS de la Septante:
Proverbes 6, 8A-8C

Bible d’Alexandrie 4 17 (2000)
Ou bien va-t-en vers l’abeille et apprends comme elle est travailleuse et comme il est noble, le travail qu’elle fait : 8B les fruits de ses peines, les rois et les particuliers les consomment pour leur santé, elle est désirée par tous et tenue en honneur ; 8C s’il est vrai qu’elle est faible quant à la force physique, c’est en honorant la Sagesse qu’elle s’est distinguée.

Bible de Jérusalem (1998)
On lit en note du verset :
Le grec ajoute :
« Ou bien, va vers l’abeille et vois comme elle est laborieuse, et combien auguste l’œuvre qu’elle accomplit. Rois et particuliers, pour leur santé, usent de ses produits, elle est recherchée et fameuse auprès de tous ; quoique chétive sous le rapport de la vigueur, elle se distingue pour avoir honoré la sagesse. »

Traduction œcuménique de la Bible (2012)
On lit en note du verset : Ici la version grecque introduit une glose caractéristique de la tendance édifiante de sa traduction de Pr :
« Ou bien va vers l’abeille et considère combien elle est laborieuse et combien noble est l’œuvre qu’elle accomplit. De ses produits les rois et les simples usent pour leur santé. Elle est désirée de tous et renommée. Bien que chétive sous le rapport de la vigueur, elle s’est distinguée pour avoir honoré la sagesse. »

Passage absent dans la Traduction officielle liturgique de la Bible (2013), qui traduit le texte hébreu.

4 Il s’agit de la traduction de D.-M. d’Hamonville des Proverbes, qui fait partie de la collection « La Bible d’Alexandrie » (n. 17), collection inaugurée en 1986, qui bénéficie de la compétence d’une équipe d’universitaires français réunis autour de M. Harl.

Notre maison commune

Par Thierry Schelling
Photo: DR
Laudato si’ (2015), regard unique de la part d’un Pape sur la maltraitance de notre planète, qui a voulu l’écrire sur la base de constats scientifiques et de leur relecture théologique pour les implications incombant à chaque baptisé.e. Cette appellation de « maison commune » est le nouveau nom pour « l’environnement », terme un peu galvaudé par les milieux politiques et économiques…

Contempler
Le premier pas du croyant envers Mère Terre est… sa contemplation qui demande silence, lenteur et gratuité. Car « la nature [est] comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté » (Laudato si’, 12). Mais pas seulement : nous pouvons y apprendre sur nous-mêmes, qui sommes tant « animaux » que parfois… bestiaux !

Aimer
Caresser plutôt que dompter ! On a longtemps appliqué à la lettre le biblique « Soumettez-la » (cf. Gn 1, 28). Du coup, propriétaires fonciers, les papes se gaussèrent d’avoirs ovins et bovins, quand ils n’entretenaient pas de sacrées écuries ! Paradoxe : la papauté fut régulièrement louée ou moquée par un riche bestiaire 1 ! Jusqu’au XXIe siècle, avec Jude Law (Pie XIII) jouant à cache-cache avec son kangourou dans l’excellente série The Young Pope2 !

Nourrir
François d’Assise calma la voracité du loup de Gubbio en demandant aux villageois de le nourrir, et non de le pourchasser. Et Fratello Lupo devint leur compagnon. En renversant le rapport de dominant-dominé, le Pape, dans la veine de l’Evangile des chamboulements, invite à la conversion : « Il y a […] une mystique dans une feuille, dans un chemin, dans la rosée… » Commençons petit.

1 Cf. A. Pavacini Bagliani, Le bestiaire du pape, Belles Lettres, 2018.
2 Mini-série écrite par P. Sorrentino (1re diffusion, 2016).

Nos animaux au paradis

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Troinex, Veyrier-Vessy et Compesières (GE), décembre 2020

Par Elsa Wack | Photo: Rico Wack

Notre chatte avait trois petits.
Un jour, l’un cessa de jouer.
Il avait une maladie.

Du coup il n’était plus petit.
Il mourut avec dignité.
Par rapport à moi enfant, il fut grand.

Au fond, que m’avait-il appris ?
Pas grand-chose, ou peut-être si :
Qu’on peut mourir sans pousser un cri.

Même après une courte vie,
Quand vient le temps, vient le temps. 

Je crois bien que Jésus l’agneau
L’a pris dans son paradis
Et mes autres animaux aussi.

En librairie – décembre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Mon chien me conduira-t-il au Paradis ?
Xavier Loppinet

Pour toutes celles et tous ceux qui aiment leur chien et que leur chien aime d’une fidélité à toute épreuve. Pour toutes celles et tous ceux qui ont compris qu’ils ne dressent pas un chien à l’obéissance, mais que leur chien les éduque à la liberté.
Voici le livre qui chante en ce compagnon de vie un signe et un don de la providence divine dans l’existence de chacun. Un magnifique recueil où prophètes, saints et sages de toujours nous racontent comment, un jour, un chien les a sauvés. 

Ed. du Cerf

Acheter pour 30.60 CHFLa Bible et les animaux
Mauricette Vial-Andru

Dans l’Ecriture sainte, on rencontre près de septante mammifères, une quarantaine d’oiseaux, une vingtaine de reptiles et autant d’insectes. Ces animaux ont un rôle mais aussi une valeur symbolique, ils touchent l’être tout entier. Sans nier la réalité, ils lui ajoutent une nouvelle dimension en établissant des liens avec le Créateur. Ce livre, qui se lit comme un roman, fourmille de renseignements enrichissants et de belles histoires anciennes ou récentes, vraies ou légendaires, touchant à la foi. Il intéressera autant les enfants, à partir de 9 ans, que les adultes, agrémenté des jolies illustrations en couleur de Roselyne Lesueur. Une belle idée de cadeau. 

Ed. Saint Jude

Acheter pour 26.00 CHFStarets Séraphim, un moine de Sarov
Gaëtan Evrard

Dès l’âge de 7 ans, le petit Prochore nous plonge dans une aventure extraordinaire : la découverte de la beauté, de la joie et de la force de la prière. Accompagné par l’attention bienveillante de la Sainte Mère de Dieu, il chemine, prononce ses vœux monastiques et sera désormais appelé Séraphim, ce qui veut dire « flamboyant ». Quel est ce feu qui illuminera toute sa vie et celles des autres ? Une très belle bande dessinée qui permet de découvrir la vie du starets Séraphim de Sarov, une figure incontournable de la spiritualité orthodoxe.

Ed. Coccinelle

Acheter pour 23.90 CHFIncroyables chrétiens
Dominique Boulc’h

Les chrétiens sont incroyables. Quelle communauté humaine a autant œuvré pour le genre humain, en inventant les hôpitaux, les léproseries, l’accueil pour les personnes âgées ou avec un handicap, le soutien aux enfants des rues, les soins palliatifs, les premières banques alimentaires ? Quelle communauté humaine a vu naître en son sein tant de vocations héroïques comme le montre encore l’histoire récente, de la première résistance aux nazis à l’opposition farouche aux dictatures communistes cachées derrière le Rideau de fer ? Belle réponse à ceux qui réduisent les chrétiens aux affres de l’Inquisition !

Ed. Salvator

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L’enfant et la vipère

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Bien sûr, il s’agit d’une vision idéale, eschatologique disons-nous en langage biblique, tournée vers la fin des temps. Mais la récente campagne de votation à propos de la chasse (septembre 2020) a montré combien la question du rapport aux animaux, dits « sauvages » ou « domestiques », pouvait être émotionnelle.

Collaboration harmonieuse
Ainsi vaut-il la peine de prendre en considération la perspective de cet oracle du premier Isaïe, situé vers la fin du livret de l’Emmanuel, « Dieu avec nous » (chapitres 6 à 12). En annonçant le Messie du Seigneur comme une lumière pour les habitants du pays de l’ombre et comme un enfant prince de la paix (Isaïe 9, 1-6), le prophète le présente comme revêtu de l’Esprit du Seigneur. Le rejeton de la souche de Jessé, le père de David, recevra ainsi les six (plus un) dons de sagesse et d’intelligence, de conseil et de force, de connaissance, d’adoration (et d’affection filiale) (Isaïe 11, 1-2). Et la justice qu’il établira (versets 3-5) se traduira également par la réconciliation entre les espèces animales ennemies : « Le loup avec l’agneau, la panthère avec le chevreau, la vache avec l’ourse. » Puis la collaboration harmonieuse entre les animaux et les hommes : « Un petit garçon conduira le veau, le lionceau et la bête grasse nourris ensemble ; le nourrisson jouera sur le repaire de l’aspic et sur le trou de la vipère le jeune enfant étendra la main. » (versets 6 à 8)

Alliance cosmique universelle
Ainsi donc, sur la montagne sainte, remplie de la connaissance de Dieu, ce que le péché avait divisé et opposé se retrouvera définitivement réuni. Le symbole des jeux de pouvoir au sein des êtres créés (homme-serpent) se verra renversé et transmué en signe de communion. Le mal et la violence céderont le pas au shalom qui ne s’éteindra pas.

Cultiver le respect des animaux anticipe ainsi, en quelque sorte, le paradis qui nous est promis. La loi de la jungle y sera absorbée par l’alliance cosmique universelle. Je m’en réjouis.

Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Au moins une fois par an, à l’occasion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, ces derniers sont invités à se remémorer la prière de Jésus à ses disciples: «Pour que tous soient un afin que le monde croie.» (Jn 17, 21) Dans le monde entier, des communautés et des paroisses organisent des célébrations oecuméniques et des services de prières spéciaux.
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Créer de la joie grâce aux animaux!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), décembre 2020

Par Chantal Salamin et famille Zappellaz | Photo: famille Zappellaz

Connaissez-vous l’Arche des Crétillons? et la famille Zappellaz? Alain et Emilie, ainsi que leurs 4 enfants, Théo (12 ans), Emma (10 ans), Méline (8 ans) et Maël (5 ans)… et leurs nombreux animaux vous accueillent depuis 2007 sur les hauteurs de Chalais pour déguster un verre ou un repas, observer, nourrir et caresser les animaux qui font la joie de tous, petits et grands.Dans la vie d’Alain et Emilie, des signes forts à l’origine de grandes décisions et de rencontres importantes. Partons à la rencontre de cette famille accueillante qui en toute simplicité et humilité nous partage ces signes, leur foi vécue au quotidien.

Comment est née l’Arche des Crétillons ?
Alain : « C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé ! J’ai toujours eu des animaux, tout d’abord de petits animaux domestiques dans notre maison à Réchy, puis des chèvres naines, des ânes et des moutons sur une parcelle que j’avais achetée au bout du village. J’aime les voir vivre, les observer dans leur cycle de vie, dans la nature aussi.
En 4e de collège, j’ai eu comme un flash, et sans hésitation, j’ai arrêté le collège du jour au lendemain. J’ai intégré l’école d’agriculture de Châteauneuf, puis j’ai poursuivi à la HES de Zollikofen, spécialisée dans l’agronomie, ayant toujours en tête le rêve d’une ferme pédagogique. C’est la commune qui m’a aiguillé vers le secteur des Crétillons.
Après 3 années de démarches administratives, la construction a pu démarrer en 2006, l’ouverture a eu lieu le 15 juillet 2007 et l’inauguration le 9 septembre, avec notamment une messe célébrée par l’abbé Daniel Reynard, alors curé de Chalais.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Alain et Emilie : « Nous nous sommes rencontrés à Lourdes ! »

Emilie : « En fait, c’est venu d’un rêve que j’ai fait. Le Père Bernard Bitschnau qui s’occupait des jeunes à Lourdes était un ami de ma famille. A son décès en 1997, j’ai rêvé qu’il m’appelait à aller à Lourdes. J’en ai parlé à mes parents et en juillet, nous sommes partis toute la famille à Lourdes. Ce fut mon premier pèlerinage. »

Alain : « J’ai aussi vécu mon premier pèlerinage avec les jeunes de Lourdes en 1997 ! C’est la première fois que nos chemins se sont croisés. A cette époque, Emilie avait 9 ans et moi 16…  J’y suis retourné jusqu’en 2000. Puis, j’ai fait une pause pour me consacrer à mes études. J’y suis retourné en 2004, et c’est cette année-là que nous nous sommes revus et que le coup de foudre a eu lieu ! »

Alain et Emilie : « Nous aimerions bien y retourner et faire découvrir Lourdes à nos enfants, car Lourdes cela ne s’explique pas ça se vit ! »
Le chiffre 7, le chiffre de l’effusion de l’Esprit Saint, leur porte-bonheur. Alors quand sur une boutade de Pauline, la sœur d’Emilie, qui leur dit qu’ils doivent se marier le 7 du 7 2007… Et qu’en plus cela tombait sur un samedi ! Alain et Emilie se sont dit oui entre la maturité gymnasiale d’Emilie et l’ouverture de l’Arche… une sacrée année !

Quelle place a la foi dans votre vie ?
Alain et Emilie : « Nous vivons notre foi au quotidien : dans notre couple, avec nos enfants, en respectant la nature et nos animaux, à travers notre activité professionnelle tournée vers le partage et l’accueil.
La prière du soir est appréciée par nos enfants. Nous essayons aussi de les inviter à participer à la vie paroissiale (Eveil à la foi, messes des familles, servants de messe et sacrements). »

Quelle est votre plus grande joie ?
Alain : « C’est de voir ces enfants heureux grâce à mon rêve d’enfant et que l’émerveillement des enfants procure de la joie aux parents et grands-parents. »

Alain et Emilie : « De voir le plaisir qu’ont tous les enfants, les nôtres comme ceux des autres, au contact des lapins, des chèvres naines, des cochons, des poneys, des alpagas… Ce sont de beaux instants de bonheur partagés en famille ! »

cretillons.ch

A l’Arche des Crétillons, des offres pour petits et grands : buvette, jeu de piste ludique et pédagogique, anniversaires 

Carole Wyder: secrétaire du Secteur et directrice d’un salon de toilettage pour chiens et chats

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), décembre 2020

Texte et photo par Daniel Lenherr

Voici près de deux ans que Carole Wyder travaille à 50% à la cure d’Aigle en qualité de secrétaire et comptable du Secteur. Mais elle voue l’autre part de son temps à sa passion des animaux domestiques, les chiens et les chats en particulier.Originaire d’Espagne mais née en Suisse, Carole a obtenu la naturalisation en 2018. Maman de Jenifer (14 ans) et de Brayan (12 ans), la petite famille vit à Chessel. Depuis sa tendre enfance, elle s’intéresse et aime les animaux de compagnie. Aussi et au terme de sa scolarité, elle souhaite suivre un apprentissage d’aide-vétérinaire. Malheureusement, elle ne trouve pas de place et se résout à travailler comme auxiliaire dans un magasin de prêt-à-porter de la capitale vaudoise. Soucieuse de parfaire sa formation, elle entreprend alors un apprentissage de vendeuse en confection. CFC en poche, elle décroche un premier emploi auprès de l’enseigne Globus à Lausanne. Sollicitée par la Direction, elle abandonne la vente pour les bureaux de l’administration, occupe un poste à la facturation avant d’endosser, un an plus tard, la responsabilité des inventaires et de la gestion du système des stocks. Une restructuration interne la déplace ensuite à la caisse centrale. Après neuf ans de fidélité, elle ressent le besoin de vivre un nouveau défi.

En 2009, elle entend vivre sa passion et effectue un stage auprès d’une toiletteuse à Epalinges. Simultanément, elle se met en quête de locaux qu’elle trouve à Aigle et ouvre en janvier 2010 son salon « Puppy’s toilettage professionnel » pour chiens et chats. Les débuts sont difficiles et nécessitent de limiter l’exploitation sur rendez-vous. Ainsi, elle peut s’assurer un revenu décent en travaillant comme auxiliaire à la Coop de Rennaz puis de Villeneuve. Quelques mois plus tard, elle accepte l’offre d’un ami de remplacer sa collaboratrice absente pour raisons de santé au sein d’une fiduciaire à Renens. Elle occupera cette fonction administrative et comptable à 50 % touchant à tous les domaines professionnels durant quatre ans avant d’être engagée en février 2019 au secrétariat du Secteur.

Carole apprécie la variété de ses activités quotidiennes, s’occupant de multiples tâches administratives, accueillant les gens de passage à la cure, certains pour solliciter un renseignement, d’autres pour se confier plus personnellement. Elle a l’art d’exercer ce rôle de premier contact avec le sourire en prime. Mais sa foi chrétienne se traduit aussi dans son engagement de catéchiste durant trois ans à Roche et, depuis l’an dernier, en qualité d’animatrice MADEP auprès d’un groupe de jeunes de 10 à 14 ans du village. Prônant et adepte du partage, elle ne se doutait pas que le coronavirus contrecarrerait cette philosophie. Mais pour sûr que son dynamisme et son esprit d’ouverture qu’elle traduit par « j’aime apprendre, j’aime le contact des gens, j’aime le regard des animaux, j’aime découvrir des tas de choses… » lui apporteront les solutions escomptées. 

L’araignée de Noël

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Conte de Alix Noble Burnand / rapporté par Francine Premand

Il faut reconnaître que son restaurant était connu loin à la ronde, et qu’on venait y manger de partout. Il réussissait particulièrement bien les poulets farcis aux dattes et aux olives, sur lit de poireaux et relevés d’une petite sauce au vin doux. Il servait ça avec un vin du pays, râpeux à souhait. Donc, c’était une bonne affaire en temps normal. Mais ces jours, c’était la panique ! Il devait être au four et au moulin, on ne trouvait plus un poulet dans toute la région et son restaurant ne désemplissait pas. Si au moins il avait pu compter sur quelqu’un de sérieux pour l’aider. Mais vraiment, les esclaves n’étaient plus ce qu’ils avaient été… ! Il fallait tout le temps être derrière eux, les surveiller pour que tout soit fait correctement… La clientèle a droit à des égards… surtout celle qui paie bien. 

Il avait ce soir-là tout le gratin de la garnison qui avait réservé une table. Dix-sept personnes. 

Il avait décidé d’installer leur table dans une petite salle à l’écart… comme ça, ils ne dé-
rangeraient personne, et per­sonne ne serait choqué qu’il les reçoive chez lui. Pour gagner du temps, il avait préparé la table le soir d’avant. Il allait y aller, pour vérifier que tout était en ordre, quand un client ventripotent et furieux déboula en bas des escaliers en clamant que c’était une honte, qu’il n’avait jamais vu ça dans un hôtel de cette catégorie.

Il courut dans la chambre du client furieux et découvrit, en effet, qu’une magnifique araignée bien velue avait élu domicile sur l’oreiller et commençait à lancer ses fils pour tisser sa toile. Le restaurateur, furieux, se mit à chasser l’animal à coups de torchon vengeur, dans toute la pièce. L’araignée fila le plus vite possible et disparut par une fente du parquet.

La fente s’ouvrait, un étage plus bas sur le plafond d’une petite salle. Juste sous l’araignée, s’étalait une table, nappée, fleurie, décorée, avec des couverts en argent, des gobelets en étain et des serviettes qui s’ouvraient en corolle…

Est-ce qu’une araignée est capable de sentiments en général et de sentiments de vengeance en particulier ? Je ne le sais. En tout cas, quand, un peu plus tard, le patron du restaurant fit entrer dans la petite salle réservée tous les gradés que comptait la garnison, il faillit avoir une attaque…Tous les gobelets, les services, les serviettes, les assiettes étaient recouverts d’une fine lingerie subtile, d’une toile légère et vaporeuse, comme si des siècles avaient passé en une heure…, et l’araignée, au beau milieu de la toile, semblait braver le patron. Au premier hurlement de rage, elle fila, fila, remonta le long du fil qui lui avait servi à descendre, s’enfila le long d’un parquet, puis déboucha par une fente, à l’extérieur. Elle se laissa glisser sur le sol, traversa la rue de sa démarche ronde et directe, manqua de justesse de se faire écraser par la sandale d’un homme, puis par le sabot de son âne, remonta le mur de l’autre côté de la rue, grimpa le long d’un figuier aux longues branches basses et se laissa glisser à travers les branches et la paille d’un vieux toit de cabane.

Elle observa tout, chercha le meilleur endroit et s’installa avec le soin maniaque de toute araignée digne de ce nom. Puis au fil de la nuit qui suivit, elle déposa sur la barbe sévère de l’homme qui ne dormait pas, un fil blanc comme un cheveu et tendre comme l’âge. Sur la tête de la femme, toute tranquille maintenant, elle cisela un diadème de perles soyeuses et nacrées, digne de la mère d’un roi sans royaume. Sur le corps de l’enfant, elle tissa une couverture aérienne et douce, plus fine que la soie. Puis elle fila jusque vers la petite fenêtre où elle fila, d’un fil tout spécial, une étoile à six branches, pareille à celle qui se dessinait dans le ciel…

Mais son étoile à elle, miracle de la nuit de Noël, était d’un beau fil doré !!! 

Béni sois-tu pour tous les animaux

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), décembre 2020

Par Françoise Destang «Paroles pour prier» | Photo: Marie-Renée Clivaz

Seigneur,
Béni sois-tu pour tous les animaux !
Alléluia pour les êtres vivants
qui glissent et qui grouillent dans les eaux.
Alléluia pour les oiseaux
qui volent au-dessus de la terre
contre le firmament du ciel.
Alléluia pour les bestiaux, les bestioles
et les bêtes sauvages.

Alléluia pour tous les êtres vivants,
ils sont féconds,
ils emplissent l’eau des mers,
ils se multiplient sur la terre.
Ils sont aussi des compagnons pour l’homme :
compagnons de travail,
compagnons de la vie quotidienne.

Seigneur, même s’ils sont dangereux et gênants
que notre être s’émerveille
de tous ces êtres vivants.

Seigneur tu es amour créateur.
Béni sois-tu pour tous les animaux !

Une vision d’avenir

Partie prenante de la nouvelle vision de la Fédération catholique romaine neuchâteloise, son administratrice, Sonia Wyss, coordonne les actions et réflexions des acteurs de la Fédération. Elle met ses compétences administratives et RH au service de la pastorale afin d’envisager sereinement l’avenir de l’institution neuchâteloise.

Texte et photos par Myriam BettensLes graphiques, les statistiques, les bilans de fin d’année ou les budgets n’ont presque plus de secrets pour Sonia Wyss. Elle admet tout de même bien volontiers se situer encore « dans une phase d’apprentissage ». En effet, la nouvelle administratrice de la Fédération catholique romaine neuchâteloise avait plus l’habitude des humains que des chiffres. Engagée par l’organe financier de l’Eglise catholique neuchâteloise en 2013 pour s’occuper des ressources humaines, elle est nommée en début d’année 2020. « Cela s’est fait naturellement. Je reprenais des dossiers ici et là, puis on m’a demandé si je désirais reprendre le poste », déclare-t-elle. Sonia Wyss considère son rôle comme une manière de rendre « la vie plus facile administrativement parlant aux acteurs de terrain ».

Assurer la pérennité de l’institution

Ce n’est pas toujours aisé, car le grand défi auquel l’administratrice doit faire face concerne les contributions ecclésiastiques. « Nous devons réfléchir comment continuer à financer les actions pastorales à l’avenir », précise-t-elle. Depuis quelques années déjà, le montant de ces contributions volontaires ne cesse de s’éroder. Dans un canton où il n’est pas obligatoire de participer à l’impôt ecclésiastique, la Fédération catholique romaine neuchâteloise déploie des ressources jusque-là insoupçonnées pour atteindre la population. « Nous désirons encore améliorer notre communication auprès des Neuchâtelois, car il est extrêmement important de mettre en avant la fonction d’utilité publique de l’Eglise », affirme Sonia Wyss. Mais ce n’est pas le seul axe sur lequel l’organe financier de l’Eglise catholique romaine neuchâteloise désire s’investir. « Nous prospectons aussi dans la recherche de fonds, la mutualisation des coûts avec d’autres cantons et l’investissement immobilier », détaille-t-elle. Une problématique qui touche également les deux autres Eglises sœurs du canton : les réformés et les catholiques chrétiens. « Cette réalité nous rapproche et je pense que cela nous pousse à entreprendre plus d’actions œcuméniques. »

Le grand défi de l’administratrice concerne les contributions ecclésiastiques.

Un employeur en phase avec ses convictions

D’ailleurs, au début de l’automne dernier, Sonia Wyss a retrouvé les représentants de ces deux Eglises lors d’une commission financière inter-Eglises. Il était question d’étoffer le petit guide distribué avec la déclaration fiscale, cela afin de permettre aux contribuables une meilleure compréhension des enjeux de l’impôt ecclésiastique. Elle avoue avec un petit sourire qu’« elle n’est pas certaine que la planification des budgets puisse intéresser les lecteurs de L’Essentiel », mais relève qu’elle a trouvé auprès de la Fédération catholique romaine neuchâteloise un employeur en phase avec ses valeurs. Même si parfois, « on [la] prend pour la secrétaire en charge du procès-verbal lors de certaines séances », elle estime qu’« avoir choisi une femme en qualité d’administratrice permet une dynamique bénéfique et plus en phase avec son temps ». Ce n’est certainement pas la représentation de cet autre personnage féminin, veillant discrètement depuis le rebord de la cheminée et également choisi pour accomplir une mission de taille, qui contredirait la principale intéressée.

Un emploi du temps sonnant et trébuchant

→ 8h
En arrivant au bureau, Sonia Wyss allume de petites bougies sur la cheminée de son bureau à côté d’une icône de la Vierge à l’enfant

→ 8h15
Entame sa journée de travail en consultant son courrier électronique

→ 8h30
Affaires courantes

→ 9h45
Café avec sa collègue et échange sur les divers dossiers en cours

→ 10h-12h
Séance de commission financière inter-Eglises

→ 12h-13h
Pique-nique au bureau

→ 13h-14h
Vérification annuelle des comptes

→ 14h-16h
Préparation des salaires du personnel de l’Eglise catholique neuchâteloise

→ 17h30-18h30
Réunion des membres du bureau du Comité de la Fédération

→ 18h30-19h30
Rencontre du Comité de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

→ 19h30-21h
Assemblée générale de la Fédération catholique romaine neuchâteloise

Le pélican, symbole de l’amour du Christ

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), décembre 2020

Recherches de Claude Parvex | Photo: DR

Parmi les animaux représentés dans les églises du secteur pastoral, il en est un qui touche en particulier par l’interrogation qu’il pose au fidèle qui le découvre. Il s’agit du Christ Pélican.Une image forte du christianisme
Sur chaque montant de banc de l’église de Saint-Maurice et le bois gravé de la chaire de celle de Montana-Village, l’oiseau, le poitrail ensanglanté se révèle au dessus de sa nichée comme s’il perçait son flanc pour la nourrir de ses propres entrailles.

A partir de la Bible, la symbolique du pélican est présente dans tous les âges. On apprend que le mot pélican se trouve dans ABRAHAM qui, en hébreu, signifie Ab (Père) et Rarham (pélican). Dans la symbolique hébraïque, Abraham est le Père Pélican ou le Père miséricordieux. Les premiers chrétiens ont représenté Jésus ainsi en pensant à son sacrifice sur la Croix où il a versé son sang par amour pour tous les hommes, afin que tous aient la vie. Le pélican représente le sacrement de l’eucharistie : saint Augustin sera parmi les premiers à oser le rapprochement entre le Christ et l’oiseau. A l’image du pélican qui nourrit ses petits par son propre sang, le Christ donne sa vie pour la multitude.

La symbolique inspire les artistes, les théologiens et les musiciens
Le Christ pélican a largement été célébré dès le Moyen Age, par les auteurs, poètes et artistes de chaque époque. L’hymne « Adoro Te devote » de saint Thomas d’Aquin en est l’illustration admirable. Elle a été composée à l’occasion de l’introduction de la solennité du Corpus Domini (Fête-Dieu) en 1264, sur commission du pape Urbain IV.

Les versets 5 et 6 de cette hymne ont été harmonisés pour choeur-mixte a capella par Palestrina, c’est le « O Memoriale » chanté à l’Offertoire de la messe du jour de Fête Dieu en particulier.

5.O memoriale mortis Domini ! Panis vivus, vitam praestans homini ! Praesta meae menti de te vivere et te illi semper dulce sapere.

5. O mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant qui procure la vie à l’homme, Procure à mon esprit de vivre de toi et de toujours savourer ta douceur.

6. Pie pellicane, Jesu Domine, Me immundum munda tuo sanguine ; Cujus una stilla salvum facere totum mundum quit ab omni scelere.

6. Pieux pélican, Jésus mon Seigneur, moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang dont une seule goutte aurait suffi à sauver le monde entier de toute faute.

Une ménagerie dans notre cœur…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Arlette Antony | Photo: Unspash, Arlette Antony

Que ce soit l’attaque sournoise d’un loup dans nos alpages, la visite nocturne d’un renard dans le poulailler du voisin, la piqûre redoutable d’un moustique-tigre ou d’une tique infectée : vous en conviendrez, l’annonce de ces faits divers ne laisse personne indifférent et suscite une réaction. Les uns, sensibles à ces agressions, encourageront vivement un contrôle attentif de ces prédateurs, voire engageront une lutte acharnée contre eux, ordonnant même leur extermination. Les autres, à l’opposé, soutiendront fermement leurs droits: «C’est la loi de la nature, laissons-la s’exprimer librement…» « Faire entrer le loup dans la bergerie » : qui ne connaît pas cette expression ? Elle exprime le danger qu’il y a de laisser entrer quelqu’un dans un lieu où sa présence peut faire beaucoup de mal. La Torah rappelle aux Juifs : « Attention ! Si tu ne contrôles pas ton animal intérieur, tu peux tomber très bas. » 

Il s’agit bien de « contrôle ». En nous accompagnant dans notre ménagerie intérieure, le Père dominicain Servais Pinkaers nous apprend à en faire l’inventaire. Il nous rend attentifs aux dangers potentiels que ces animaux représentent pour notre vie spirituelle et nous incite à discerner leur menace. C’est alors le moment de nous positionner, en toute liberté. Nous pouvons apprendre à les dompter, avec patience et persévérance, jusqu’à maîtriser leurs provocations. Mais, en gardant les yeux fermés, nous pouvons aussi décider de les ignorer. Choisissons notre camp !

Prêts pour le combat spirituel ?… Calme – Confiance – Courage !

Armés du bouclier de la foi, entrons vaillamment à la rencontre de cette ménagerie intérieure qui habite dans le désert de notre cœur… Peut-être aurons-nous la surprise d’observer et la volonté d’affronter :

Le lion de l’orgueil et de la domination,
Le coq et le paon de la vanité,
Le chat de la flatterie et
Le renard de la fourberie.
Le serpent de l’envie,
L’ours de la possessivité,
La pie de la jactance et
Le singe de la moquerie.

Nous y trouvons encore…
Le rhinocéros de la brutalité et
Le pachyderme insensible,
La mule entêtée,
L’anguille fuyante,
Le lièvre peureux et
La chèvre qui murmure sans cesse,
Le porc étalé dans son plaisir,
Le chien colérique,
Les mouches bourdonnantes des soucis et
Le ver rongeur de l’inquiétude. 1

Jn 1, 29 :
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Devant une telle faune, il nous apparaît bien difficile à nos seuls efforts de dompter ou de chasser tous ces animaux. Il est donc nécessaire que le Christ-Hostie soit notre repos et notre maître, notre compagnon de route et notre Sauveur pour nous aider dans cette tâche et nous sauver des dangers de mort que ces bêtes représentent. […] La présence de Dieu me change radicalement de grâce en grâce, me guidant à travers mon désert intérieur comme la nuée durant le jour et la colonne de feu durant la nuit.2

1 Bestiaire inspiré du Père Servais Pinckaers (1925-2008), La quête du bonheur, Ed. Téqui, Paris 1979, pp. 64-65.
2 Conclusion : Propos du Père Nicolas Buttet.

Crèches en pays fribourgeois

A l’approche de la fête de la nativité, prévoyez une promenade magique à Estavayer-le-lac, elle séduira ceux qui ont une âme d’enfant.

Par Bénédicte Jollès
Photos: Sophie Giuliano
En avez-vous marre des magasins bondés, des vitrines surfaites ou des interminables listes au Père Noël ? Accordez-vous une pause en suivant en famille l’itinéraire des crèches tracé dans les ruelles médiévales de la vieille ville d’Estavayer-le-Lac au bord du lac de Neuchâtel. L’initiative, lancée par l’Office du tourisme il y a 23 ans ne cesse de faire des émules.  Elle vous permettra de découvrir plus de septante crèches installées sur les fontaines, dans les jardins ou aux fenêtres des maisons fribourgeoises. La plupart sont confectionnées par les habitants de la ville. Les Staviacois créateurs de crèches et leur entourage se mettent à l’ouvrage plusieurs mois avant Noël. Tous dévoilent avec enthousiasme leur création. « La crèche est le plus beau bricolage que l’on peut faire », explique Cécile Duffey. Les yeux émerveillés des enfants ou des visiteurs qui vont de maison en maison sont sa récompense. Nostalgie de l’enfance ? Besoin de retrouver un ancrage spirituel ? Chacun a ses motivations. Les commerçants peuvent aussi participer à la manifestation en utilisant leur vitrine. Et les paroisses font souvent de l’événement un outil d’évangélisation. 

Crèches sculptées en bois, cousues dans une toile de lin, en terre cuite colorée… classique ou originale, chacune a son charme et son style. La nuit, l’ambiance est encore plus féérique car toutes les créations sont illuminées. Si vous êtes courageux vous marcherez à pied, sinon un petit train vous conduira à travers la ville.

Informations

Quand ?
Du 5 décembre 2020 au 6 janvier 2021. 

Comment ?
Si vous le pouvez, passez à l’Office du tourisme et demandez le dépliant. Sinon, suivez les indications fléchées dans le centre de la ville. Les vendredis, le week-end et les jours fériés : un petit train traverse la ville, il est gratuit pour les enfants et payant (Fr. 3.–) pour les adultes. Des visites au flambeau sont également prévues.

Durée :
45 min ou plus…

Renseignements :
estavayer-payerne.ch
ou auprès de l’Office du tourisme, tél. 026 662 66 80.

Nativité, Théodor Stravinsky

Eglise de Siviriez (FR) 

Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude Gadmer

Tous les personnages des évangiles de la Nativité se trouvent sur le vitrail.

A première vue, ce vitrail de Stravinsky est plutôt chargé. L’artiste y a condensé tous les personnages des différents évangiles de la Nativité. Mais ce peut être une invitation à contempler l’Emmanuel à travers les yeux de chacun.

Il y a tout d’abord Marie et Joseph en adoration devant Jésus alors qu’ils ont été choisis pour accueillir. Ils nous invitent à contempler tout ce que Dieu a fait dans notre vie. Nous pouvons venir devant l’Enfant pour rendre grâce.

Continuons avec les bergers. Ce sont les premiers qui sont venus rencontrer le Sauveur annoncé par les anges. Ils étaient certes dans les environs (Luc 2, 8-18), mais ce ne sont pas ceux que l’on aurait invités en premier. Ni pour un Roi (les bergers vivent en marge de la société et ne sont pas réputés pour leur apparence soignée) ni pour le Fils de Dieu (ce ne sont pas les hommes les plus religieux de la région). Les bergers nous invitent donc à venir devant l’Enfant avec ces parties de nous que nous cachons, dont nous avons honte. Viennent ensuite les mages (Matthieu 2, 1-12). Ils sont à l’opposé des bergers : ils sont cultivés, probablement riches étant donné les cadeaux qu’ils offrent, et venus de loin. Stravinsky les a représentés majestueux : si on compare leur tenue à celle des bergers, on remarque de beaux tissus longs et lourds, des couleurs nobles, des bijoux. Les mages nous invitent à venir devant l’Enfant avec ce qui est beau en nous, ce dont nous sommes fiers.

Les anges tiennent aussi une place importante dans le vitrail. Ce sont les messagers de Dieu. Nous pouvons nous approcher de l’Enfant pour entendre ce qu’il a à nous dire et, peut-être, ce qu’il attend que nous disions. Est-ce qu’il y a dans nos vies des personnes que nous tenons un peu éloignées (comme les bergers) et à qui nous pourrions annoncer une bonne nouvelle ?

Finalement, tout en haut, il y a Dieu le Père qui offre son Fils par amour. Nous pouvons alors, nous aussi, prendre le temps de regarder l’Enfant avec amour.

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