Le prêtre: père et frère ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), mars-avril 2021

Par Emmanuel Rey avec la collaboration de Bertrand et Françoise Georges

N’est-il pas contraire à l’Évangile de dire «mon père» à un prêtre puisqu’il est mon frère? Les choses ne sont pas si simples, ainsi que l’explique le Frère Benoît-Dominique de La Soujeole dans son dernier ouvrage Paternités et fraternités spirituelles (Cerf).
Essayons d’y voir plus clair:

Comment partager sa foi ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP de la Champagne (GE), mai 2021

PAR PAULETTE TREMBLET | DESSIN : PIXABAY

Parler de Dieu pour un chrétien, c’est d’abord témoigner de son amour. Témoigner de l’amour de Dieu peut se faire par la parole, par des actes… en fait par la combinaison des deux, car si les actes et la parole ne concordent pas, la crédibilité est faible.

Combien de fois avons-nous essayé de parler de Dieu ou expliqué notre foi et avons-nous subi un échec ? Car même si on croit fortement, exprimer sa foi est par expérience un exercice particulièrement difficile. Nous pouvons nous rassurer en lisant les Evangiles. Jésus, malgré toute sa perfection et sa capacité à réaliser des miracles,
a également connu des échecs.

En ce temps pascal, il est peut-être plus aisé de parler librement de Celui qui est mort et ressuscité. Nous pouvons parler de Dieu avec joie, force et simplicité, Lui qui nous a tant aimés jusqu’à donner sa vie pour nous.

Selon le dictionnaire, la définition de la foi est : fidélité à tenir sa parole, confiance en quelqu’un ou quelque chose et le fait de croire en Dieu.

Il y a matière à réfléchir et à par­tager. Pour ma part, deux témoignages me touchent : une paroissienne qui récite quotidiennement son chapelet depuis des années et notre organiste qui met un terme à son engagement après 50 ans d’activité au service de nos communautés, pour agrémenter nos célébrations.

Respect et merci.

Et en ce mois de mai, mois de Marie, n’ayons pas peur de nous engager et, à son image, formulons notre « oui », afin que nos rassemblements soient un témoignage de notre foi.

 

« Parler de Dieu ?… Il y a matière à réfléchir.»

L’exigence de la culture chrétienne

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), mai-juin 2021

Le cahier romand de L’Essentiel nous propose en ce mois de mai, sous forme interrogative, le thème de la culture chrétienne : « Culture chrétienne, où es-tu ? » C’est à ce propos que nous voulons nous poser deux questions : quelles sont les exigences de la culture chrétienne ? Ma culture est-elle chrétienne ?

PAR PATRICK CHUARD ET LAZARE PRELDAKAJ

PHOTOS : VISITE VIRTUELLE DU PALAIS FÉDÉRAL, PARLEMENT.CH, LAZARE PRELDAKAJ

Depuis des mois, le Covid et ses « nouveaux variants » déroule son cortège de souffrances et de morts. Mais le monde est ravagé par des virus encore pires. Ils ont un dénominateur commun, l’« égoïsme ». En effet, c’est à cause de ce fléau et de ses multiples variants, comme la famine en temps d’abondance, des guerres en temps de paix, des conflits en dépit des accords bilatéraux, des violences malgré un monde globalisé, que des millions d’innocents fuient leur pays et meurent chaque année dans le monde. A voir la durée de vie persistante de cette pandémie « d’égoïsme », nous serions tentés de dire que «contre ces virus, il n’y a pas de vaccin», comme l’a rappelé notre curé modérateur et doyen de la Broye, l’abbé Luc de Raemy, lors de son homélie à la veillée de Pâques.

Le « vaccin », a ajouté l’abbé Luc, existe non seulement depuis toujours, mais nous le connaissons tous, car nous le possédons. Il est capable par la seule volonté de créer « l’immunité collective » tant désiré en temps de pandémie. Ce « vaccin » se nomme « charité ». En hébreu, le mot est synonyme de justice, alors que dans la théologie chrétienne, il désigne l’amour de Dieu pour l’homme et l’amour de l’homme pour Dieu, pour lui-même et pour le prochain : « Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices » (Mc 12, 33).

Autrement dit, la charité est au cœur de la culture chrétienne, même s’il est parfois difficile de sortir de notre zone de confort. La charité a bouleversé et bouleverse en permanence le ron-ron du monde. C’est pourquoi, dans l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (« La Joie de l’Evangile »), le pape François écrivait qu’il « est nécessaire d’évangéliser sans cesse les cultures afin d’inculturer l’Evangile. » Chez nous, on trouve des restes de cette culture chrétienne partout. Les croix qui nous accueillent aux entrées de nos villages, de même que la croix sur le drapeau helvétique en sont des signes évidents. « La force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres », dit la Constitution, traduction laïque d’une valeur héritée de l’Evangile.

La culture chrétienne doit être ravivée et préservée, certes. Mais est-ce suffisant ? Si la foi n’irrigue plus la culture contemporaine, « ce n’est pas seulement à cause de la sécularisation, mais aussi de la tiédeur des chrétiens », soulignait le pape François, lors d’une conférence de presse à son retour de Suède, en 2016. Autrement dit, la vague de religiosité fleurissant depuis quelques années, les rites, les coutumes, de même que nos célébrations ne remplacent pas la foi et l’amour du prochain.

Sans vouloir tomber dans la culpabilité, laissons-nous provoquer par ces paroles de Raoul Follereau qui résonnent encore, aujourd’hui comme il a plus de cinquante ans, avec la même urgence : « La faim écrase aujour­­d’hui le monde et ne nous permet plus à nous, si nous prétendons être des chrétiens, voire simplement des hommes, un seul instant de repos ou de véritable bonheur. Est-ce que nous continuerons de manger trois fois par jour, de dormir et de rire, alors que nous savons que tout hurle, pleure et se désespère autour de nous ? » (Une bataille pas comme les autres, 1964)

 

La culture chrétienne en recul

PAR CALIXTE DUBOSSON

PHOTOS : CIRIC, DR

L’histoire se passe il n’y a pas si longtemps, plus précisément le Mercredi des cendres. La présentatrice d’une chaîne de télévision française conclut son bulletin météo en lançant chaleureusement aux téléspectateurs : « … et bonne fête à toutes les Cendres. » Le jour de la Toussaint 2020, une journaliste de l’émission « Mise au Point » lance son sujet en ces termes : « En ce jour des morts… » Et au lieu d’un reportage sur des fidèles se rendant à la messe ou d’une enquête sur le processus de béatification dans l’Eglise catholique, on nous a servi ces perpétuels reportages sur les employés des pompes funèbres et sur la progression des incinérations par rapport aux inhumations. Dans mon village de Vernayaz, quand on demande aux enfants ce qu’est la Fête-Dieu, certains répondent sans hésiter : « Le tournoi de foot ! » En effet, la Fête-Dieu coïncide ici avec le traditionnel tournoi organisé par le FC du coin.

Des anecdotes comme celles-là, tout le monde, à commencer par les conservateurs de musée ou les professeurs de français ou d’histoire, pourrait en citer des quantités. Il y a aussi l’aspect de la culture biblique à prendre en considération. « Nul n’est prophète en son pays, tuer le veau gras, trouver son chemin de Damas, séparer le bon grain de l’ivraie » : toutes ces expressions tirées du vocabulaire biblique n’ont souvent plus d’écho chez les jeunes générations totalement étrangères à cette culture dans laquelle ils n’ont pas baigné. Et chacun s’accorde à déplorer l’ignorance religieuse contemporaine. Il faut donc se poser la question : comment en est-on arrivé là ?

Echec dans la transmission des valeurs

« Nous sommes chrétiens, au même titre que nous sommes allemands ou périgourdins. » Cette affirmation de Montaigne au XVIe siècle, qui la partagerait encore aujourd’hui dans une société dont il est convenu désormais que l’un de ses traits les plus caractéristiques est le pluralisme ? Comment se fait-il, nous disent des grands-parents, que nous ayons pu tout mettre en œuvre pour une éducation de la foi aussi intelligente que possible et que le résultat soit tellement médiocre, sinon négatif ?

Quand les enfants sont baptisés, presque tous sont inscrits au catéchisme pour pouvoir être admis à la communion, à la confirmation et, un jour, au mariage religieux ; et voici que, au lendemain de la communion ou de la confirmation, « on ne les voit plus », en ce sens qu’il n’en reste qu’une minorité dont la fidélité se marquera visiblement par l’assiduité à la messe dominicale. Un curé se plaignait à ses confrères de la présence persistante de chauve-souris dans son église. Il avait utilisé tous les moyens pour s’en débarrasser mais sans succès. Un de ses confrères lui a suggéré de les baptiser et de les confirmer, et c’est ainsi qu’il put résoudre son problème. Boutade humoristique qui traduit assez bien le sentiment général devant une catéchèse qui n’atteint pas son but.

La dynamique de la foi chrétienne commande de transmettre ce que nous avons reçu. Par deux fois, Paul emploie, comme en un couple indissociable, les verbes « recevoir » et « transmettre » : « Voici ce que j’ai reçu et ce que je vous ai transmis » ; « Je vous ai transmis ce que j’avais moi-même reçu. » (1 Co 11, 23 ; 15, 3) Telle est la logique, dès l’origine, de l’Eglise : le passage du témoin des uns aux autres. La foi n’a jamais été, et ne sera jamais, une expérience absolument autonome et solitaire.

Il semble bien dès lors que là se situe le vrai problème de la perte d’une grande partie de la culture chrétienne qui s’est longtemps nourrie de traditions et de façons de vivre bien ancrées socialement et que personne n’avait l’idée de remettre en question. Il se pourrait ainsi que l’Evangile ait été mis au second plan et qu’il n’ait pas pénétré le sens profond qui donnait à ces traditions et manifestations religieuses leur entière légitimité. Résultat : un abandon progressif de la pratique religieuse par une génération qui, à l’image de la société, se tourne vers un individualisme qui ne trouve plus sa place dans les phénomènes de masse qui étaient monnaie courante chez ses aînés.

Résurgence de pratiques individuelles

A cela s’ajoute un vaste courant de déchristianisation que pourrait illustrer ce débat qui a eu lieu dans le Parti démocrate-chrétien pour savoir s’il fallait abandonner le « C » et ainsi changer de nom pour devenir : « Le Centre ». Cela laisse à penser que « le christianisme est devenu un repoussoir dans un pays dont le drapeau est orné d’une croix – pour combien de temps encore ? », affirme Thibaut Kaeser dans l’Echo Magazine du 8 octobre 2020. « Reléguer le christianisme qui nous a tant façonnés, en avoir honte, voire l’effacer… C’est à ce défi que nous sommes confrontés. Il est monumental », poursuit notre interlocuteur.

Un autre défi qui attend la nouvelle évangélisation voulue par saint Jean-Paul II, c’est la résurgence de pratiques spirituelles individuelles. On voit ça et là naître un « culte de la nature » encouragé par les vagues vertes de la politique qui met au centre la lutte contre le réchauffement climatique, la défense et la protection de l’environnement. De plus en plus de personnes, dont des chrétiens, choisissent l’incinération et la dispersion des cendres dans la nature dans leur testament. Initiatives qui pourraient être comprises comme un acte d’athéisme puisque en disparaissant sans laisser de trace, ils revendiquent « un retour au néant ». Dieu n’est plus le Créateur et c’est la créature qui devient Dieu.

Comme la nature a horreur du vide, il faut bien remplacer les rites anciens par des rites modernes. « Voyez, monsieur le curé », me confiait un paroissien, même dans notre village à 90% chrétien, il y a maintenant une salle pour le yoga dont les responsables doivent refuser du monde, des expériences parents-enfants sous la dénomination de « Moments magiques », des ventes de pierres philosophales que l’on porte sur soi pour attirer les ondes positives ! »

Une lumière dans la nuit

La situation nouvelle, dans une société comme la nôtre, est celle d’une transmission qui est appelée à se faire explicitement en direction de jeunes ou d’adultes qui n’ont jamais rien reçu, soit qu’ils n’aient jamais été catéchisés, soit même qu’ils n’aient pas été baptisés ; ce qui est relativement différent du cas de ceux qui ont reçu une éducation chrétienne et qui ont délibérément choisi de penser et de vivre selon des représentations de l’existence étrangères à la foi en Jésus-Christ. Ces jeunes et ces adultes sans passé chrétien, ou même sans aucun passé religieux, comment peuvent-ils être rejoints par une démarche de transmission ? « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. » (Evangelii nuntiandi, 1975, nº 41) Peut-être aussi, dans une ou deux générations, ceux et celles qui auront vécu sans notion précise de l’Evangile, le découvriront comme un trésor
et en deviendront les hérauts ? L’histoire nous le dira.

Patrimoine sacré

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTOS : DR

Vous souvenez-vous de ce que vous faisiez le 15 avril 2019 en fin de journée?

L’espace d’une soirée, le monde entier retenait son souffle alors que Notre-Dame de Paris s’embrasait. Les médias ne faisaient pas dans la demi-mesure dans le choix des mots, et l’incendie d’une cathédrale apparaissait soudain comme un choc planétaire.

Cela peut sembler étonnant. Après tout, pour un non-croyant, qu’est-ce qu’une église si ce n’est un bâtiment appartenant à un passé désormais révolu ?

Et pourtant, guide bénévole depuis près de dix ans, je suis chaque été témoin du pouvoir de l’art. C’est qu’il y a dans la beauté quelque chose qui touche au plus profond. Quelque chose qui arrête le touriste pressé de visiter tout Paris en une journée ou qui captive l’adolescent embarqué malgré lui par ses parents.

Les Pères de l’Eglise, et certains papes après eux, parlaient de la voie de la beauté. A nous d’en retrouver le chemin pour rejoindre ceux que nos mots, parfois maladroits, ne convainquent pas toujours.

Le pilote des Ecoles de l’Arpille

Originaire de Martigny-Combe, Mathieu Moser (33 ans), époux de Jenny et père d’une petite Nina est, depuis la rentrée 2020-2021, le nouveau directeur des Ecoles de l’Arpille. Ce pool scolaire regroupe les centres scolaires de Bovernier, Martigny-Combe, Salvan, Trient et Finhaut. Mathieu a succédé à celui de qui il fut l’adjoint, Pierre-André Ramuz. Pour mieux le connaître, lui ainsi que les défis qui l’occupent, je lui laisse la parole…

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Ethique et cultures religieuses: l’apprentissage de la diversité

Martine Gross, de l’Eglise réformée évangélique du Valais, EREV et Nicole Berera, du Diocèse de Sion enseignent depuis de nombreuses années « l’Ethique et Cultures Religieuses » (ou ECR) dans les écoles de Martigny. Elles nous partagent ici leurs réflexions et leur expérience.

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Via Jacobi: Moudon – Montpreveyres

Temple de Vucherens.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Montpreveyres pour une étape entre rivières et forêts.

Départ depuis la gare de Moudon, 3h45 aller simple, 14 km

1. Montez dans la Ville-Haute qui regorge de curiosités historiques. Au sommet, vous y découvrirez la fontaine de Moïse juste à côté du musée du Vieux-Moudon. Descendez à gauche dans la rue principale du bourg jusqu’à la Broye.

2. Longez la rivière jusqu’au pont de Bressonnaz que vous traverserez pour suivre sur quelques mètres le Carrouge avant de le franchir sur une frêle passerelle pour rejoindre la route principale à proximité de Syens. Suivez bien les panneaux jaunes car le tracé tourne plusieurs fois jusqu’au bois de Bioley que vous franchirez en lisière pour atteindre Vucherens.

3. Là, depuis le temple qui surplombe le village, ne manquez pas d’admirer les Préalpes. Longez la Bressonne par la route jusqu’à la bifurcation d’Ecorchebœuf où vous continuerez tout droit pour rejoindre le bois de la Côte.

4. Au milieu, tournez à droite et attaquez la descente sur le pont par des escaliers raides. La beauté du lieu vaut bien cet effort. Remontez ensuite la piste finlandaise jusqu’au temple de Montpreveyres.

5. De là, regagnez l’arrêt de bus du village, le long de la route de Berne. En 25 minutes vous pourrez rejoindre Moudon en transports publics.

Curiosité

Le temple de Montpreveyres où un vitrail rappelle que les chanoines du Grand-Saint-Bernard y avaient fondé un prieuré avant 1160.

Coup de cœur

Le musée Eugène Burnand à Moudon
C’est le seul peintre romand à avoir son propre musée. Une halte bienvenue pour commémorer en cette année le centenaire de sa mort.

Culture et foi selon Paul (Philippiens 4, 8)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

C’est une véritable charte culturelle que saint Paul inscrit dans la lettre aux Philippiens. Cette épître rayonne d’appels à la joie («Réjouissez-vous sans cesse», placé juste avant notre passage, 4, 4), alors même que son auteur est en captivité. Elle convient donc parfaitement à la coloration d’allégresse que le pape François donne à son pontificat (La joie de l’Evangile, La joie de l’amour, Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, pour citer les titres de trois de ses documents essentiels) et à la constitution du Concile Vatican II sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et spes (Joie et espérance).

Cette dernière propose du reste de mettre en œuvre les intuitions pauliniennes avec son beau chapitre sur la culture au sein de la société actuelle [section II de la
2e partie, « Quelques principes relatifs à la promotion culturelle », no 57-62]. Au nom de l’Incarnation, affirme l’apôtre des nations, la culture chrétienne se tisse de « tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable, tout ce qu’il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaine ». (Philippiens 4, 8)

Participer de l’intérieur

Cela signifie, d’une part, que les chrétien·ne·s insérés dans le monde ont d’abord à valoriser ce qui se vit et se fait de beau et d’authentique dans le contexte contemporain. L’Esprit Saint est à l’œuvre en cet âge, il soulève la pâte de l’humanité, tel un ferment secret mais divin, et bien des réalités estimables, pertinentes, courageuses et dignes d’intérêt se vivent « en dehors des frontières ecclésiales ». La culture chrétienne, c’est participer de l’intérieur à la vie culturelle civile et y apporter un éclairage évangélique.

D’autre part, le patrimoine culturel chrétien n’est pas de l’ordre du passé à sauvegarder. Il offre des ressources inestimables pour aujourd’hui dans les registres anthropologiques de la dignité de la personne, dotée d’une liberté de conscience, enracinée dans une intériorité s’ouvrant à la Transcendance, appelée à s’épanouir en communauté. L’articulation entre foi, vie et culture dans la perspective chrétienne peut se traduire dans une proposition d’éducation intégrale (globale), des pratiques sociales libératrices et des relations en vue de la communion. Au service de ce qui est « juste, pur et vertueux » !

En librairie – mai 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Le soir approche et déjà le jour baisse
Nicolas Diat – Robert Sarah

« A la racine de l’effondrement de l’Occident, il y a une crise culturelle et identitaire. L’Occident ne sait plus qui il est, parce qu’il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l’a façonné, qui l’a constitué, tel qu’il a été et tel qu’il est. De nombreux pays ignorent aujourd’hui leur histoire. » Cette constatation du cardinal Sarah est sans appel. Pourtant, tout en faisant prendre conscience de la gravité de la crise traversée, le cardinal démontre qu’il est possible d’éviter l’enfer d’un monde sans Dieu, d’un monde sans homme, d’un monde sans espérance.

Pluriel

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Pourquoi avons-nous si peur de la mort ?
Joël Pralong

Pourquoi avons-nous si peur de la mort ? La pire épidémie est celle de la peur. A cause d’elle, nous fuyons la vie sans éviter la mort. La foi devrait pourtant nous en prémunir. Est-ce aussi simple ? Le Père Joël Pralong décrit les mécanismes en jeu dans la peur de mourir et indique les moyens d’avancer dans la vie avec davantage de sérénité, adoptant un point de vue à la frontière du psychologique et du spirituel. Avec clarté et de manière concrète, Joël Pralong nous permet de prendre conscience des mécanismes qui nous empêchent d’avancer. Et nous propose les moyens de nourrir la paix de l’esprit et du cœur.

Artège

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7 jours – 7 dons – 7 béatitudes
François-Xavier Amherdt

Mettre en relation à chaque fois un jour de la semaine avec un don de l’Esprit et une béatitude : l’option est inédite et suscite des associations originales. L’ouvrage propose ainsi un petit aperçu de la vie spirituelle au quotidien, polarisée par le Christ, notre unique « trésor », et fournit même un scoop : le numéro personnel du mobile du Seigneur, afin de rester en contact permanent avec lui, au cœur de toute activité pastorale. 

Lit Verlag

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Notre-Dame de Paris, la nuit du feu
Delalande, Bertorello, Fernandez

Paris, le 15 avril 2019. Vers 18h20, un feu démarre sous la charpente de Notre-Dame de Paris. Une demi-heure plus tard, l’incendie se généralise à l’ensemble de la cathédrale. Les yeux du monde entier assistent alors, impuissants, à ce qui pourrait devenir la destruction en direct de l’un des plus grands fleurons du patrimoine de l’humanité. A travers cette bande dessinée, revivez heure par heure les circonstances du drame et tentez de mieux comprendre. Par touches, revivez également les moments clés de la construction de Notre-Dame et plongez au cœur de l’histoire de ce monument, qui reste l’un des plus visités au monde à l’heure actuelle.

Glénat

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La voix des mots

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTO : CATH.CH/BERNARD HALLET

Un livre est une fenêtre ouverte sur le monde, dit-on. Mais certaines personnes sont empêchées de lire pour cause de cécité ou de handicap. La communauté des Bernardines de Collombey donne de la voix depuis 1964 pour rendre la littérature accessible à ceux qui en sont privés. Fermez les yeux et laissez-vous guider au travers de ce trésor sonore.

Du caractère au son

« Le récit originel racontant comment cet Ismaël Shumu’il devint le fils d’Abraham en Genèse 16, 1-2 conviendrait donc à un contexte du septième siècle », commence à lire Sœur Marie-Paule. La voix de la responsable de la bibliothèque sonore du monastère des Bernardines est posée et claire, mais « l’enregistrement d’un livre audio présente des difficultés qui n’existent pas lorsqu’on lit un livre pour soi ». Les noms propres issus d’une autre langue, ou même une lecture trop scolaire peuvent présenter certaines difficultés pour le lecteur et l’auditeur. Plus de trois mille titres constituent aujour­d’hui le catalogue de l’Etoile sonore, en majorité disponible sous forme numérique. Une cinquantaine de lecteurs étoffent ce fond sonore bénévolement. « Nous leur offrons une formation, un micro de bonne qualité et les livres pour enregistrer le support audio, indique Sœur Marie-Paule. La bibliothèque possède un peu de tout, mais s’est surtout spécialisée dans les livres de spiritualité et de philosophie. Lorsqu’une encyclique sort, elle est disponible en trois semaines chez nous. »

Lire et aimer lire

« Le livre le plus emprunté reste incontestablement la Bible », révèle encore la responsable. Auparavant, elle occupait toute une travée de la bibliothèque et grâce aux nouvelles techniques de numérisation, elle ne se compose « plus que » de six CDs. Cette sonothèque s’adresse à toute personne ne pouvant pas lire par elle-même. « La définition est volontairement assez vague pour étendre notre offre à tout auditeur dont la problématique empêche la lecture », comme dans le cas de la dyslexie, par exemple. « Une voix peut plaire à un auditeur et pas à un autre, mais on lit d’autant mieux ce qu’on aime », ajoute-t-elle encore. Ce que l’auditeur ressentira très certainement !

Les médias, source d’échanges inépuisables

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : GETTY

Interrogez-vous vos enfants sur leurs sources d’information et de distractions ? Regardez-vous avec eux leurs chaînes et vidéos fétiches sur Youtube ? Allez-vous sur les réseaux sociaux qu’ils fréquentent ? Et vous, leur montrez-vous vos journaux préférés ? Voilà autant d’occasions de partage de moments enrichissants.

On peut penser que c’est une perte de temps, que leur vie privée ne nous regarde pas, préférer donner la priorité au travail… Personnellement je n’ai jamais regretté d’avoir favorisé ces échanges. Ils sont l’occasion de pénétrer dans leur univers culturel si différent du nôtre. Aujourd’hui les médias sont très segmentés selon les âges, les sexes et les centres d’intérêts. Des discussions passionnantes émergent ainsi. D’abord nos jeunes sont tellement heureux de nous faire découvrir ce que nous ignorons. A notre tour ensuite d’interroger, de souligner le positif ou au contraire d’inviter à la prudence face aux éventuels écueils. Nos ados, grands consommateurs d’écrans, acquièrent relativement vite une certaine méfiance vis-à-vis des fake news ou des clichés répétés en boucle. Mais, ils ont aussi tellement besoin d’interlocuteurs pour les aider à les identifier,
pour approfondir une réflexion encore parfois vacillante ou superficielle.

Pour peaufiner l’exercice, pourquoi ne pas prendre le temps nous aussi de montrer ce qui nous tient à cœur : un exemple d’attitude héroïque qui « tire vers le haut », un témoignage de foi et d’engagement, un reportage inédit qui nous enthousiasme. Tous les jours, grâce aux médias, nous pouvons trouver de quoi échanger, débattre, apprendre à s’émerveiller et ainsi éveiller petit à petit l’intelligence, l’esprit critique et la vie intérieure des plus jeunes.

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